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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, M. Harold LeBel, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté, et M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Le mardi 20 février 2018, 11 h 50

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-deux minutes)

M. LeBel : Bien, deux mots sur Bombardier à La Pocatière. Je dois vous dire, c'est une catastrophe pour le Bas-Saint-Laurent, ce qu'on est en train de vivre là. Puis je trouve ça un peu spécial. Moi, il y a quelques mois tout juste, j'étais à Lévis, où on nous annonçait qu'on pouvait perdre 800 jobs. D'ailleurs, on les a perdues. Là, on attend des nouvelles de M. Trudeau pour essayer de réembaucher notre monde.

Là, 600 jobs à La Pocatière, je vais vous dire, pour une région... Tu sais, La Pocatière, c'est 4 000 personnes, là. Cette usine-là, fermée dans quelques années... Là, à court terme, c'est 300 jobs, 600 jobs, c'est vraiment... Essayez de comparer ce que ça peut être à Québec ou à Montréal, c'est majeur. Il y a une grande solidarité régionale de tout le Bas-Saint-Laurent puis de la Chaudière-Appalaches, de la Côte-du-Sud sur ce dossier-là.

On a un gouvernement qui se promène à donner des petites subventions puis à parler de rayonnement régional. Bien, si on veut faire rayonner la région, il faut garder nos jobs, puis La Pocatière, Bombardier, c'est important pour toute la région du Bas-Saint-Laurent. Ça fait qu'on va travailler. J'ai parlé au maire ce matin, j'ai parlé au préfet. On va tout faire pour appuyer les gens de chez nous.

Le Modérateur : M. Therrien.

M. Therrien : En 2015, lors du projet de loi n° 38, moi et le député de Rousseau, on a demandé à maintes reprises d'avoir une règle sur le contenu québécois. Ils ont refusé à maintes reprises notre demande.

Ils se sont développé un pouvoir de négociation à l'intérieur du REM. Écoutez, ils ont mis au départ 1,3 milliard de ce qu'ils disent un investissement puis qu'on va prouver que c'est une dépense. Ils ont donné 510 millions en subventions pour aider le REM, Hydro-Québec a donné 300 millions de dollars pour aider le REM, ils ont rajouté 250 millions de dollars dans le PQI pour aider le REM, ils ont rajouté 150 millions de dollars pour décontaminer les sols pour aider le REM. Ils ont fait en sorte de faire le projet de loi n° 137 qui donnait une occasion en or pour une expropriation rapide de la part de la Caisse de dépôt. C'était du jamais-vu, quelque chose qui n'est pas public comme un gouvernement, avoir des pouvoirs d'expropriation aussi rapides, on n'avait jamais vu ça.

À plusieurs reprises, ils ont eu la chance... Ils ont eu un pouvoir de négociation extraordinaire qu'ils n'ont jamais utilisé. Jamais ils n'ont osé utiliser ce pouvoir-là qu'ils avaient à maintes reprises et ils rajoutaient justement des pouvoirs de négociation. Ils n'ont jamais osé faire ça pour aider l'économie du Québec et les emplois de chez nous. C'est inadmissible.

M. Lisée : Alors, on a su, vendredi matin, de source sûre, combien de millions de dollars vont être envoyés à l'étranger pour construire le train électrique du REM. C'est 600 millions de dollars. 600 millions de dollars, 10 % du projet du REM est consacré au matériel roulant, et l'essentiel de cette somme va être à l'étranger. Où? En Pologne? En Inde? Aux États-Unis? On n'en a pas la moindre idée. La caisse ne le dit pas, Alstom ne le dit pas. Jeudi dernier, le ministre Fortin n'a pas voulu le dire, la ministre de l'Économie n'a pas voulu le dire. Mais là on sait combien, c'est 630 millions de dollars qui vont créer d'excellentes jobs quelque part, mais certainement pas à La Pocatière.

C'est complètement la responsabilité du premier ministre et de son incompétence économique, ce qui se passe aujourd'hui, complètement de sa responsabilité. Depuis 2015, nous lui disons qu'il doit réclamer un contenu québécois minimal pour le matériel roulant. Peut-être qu'il n'y avait pensé lui-même, mais on le lui a dit, Nicolas Marceau, Alain Therrien, à plusieurs reprises en 2015. La CAQ était muette, la CAQ n'avait rien à dire là-dessus, mais nous, on a demandé plusieurs fois. Et à plusieurs reprises ensuite le gouvernement libéral, informé qu'il y avait du monde qui disait que ça prenait du contenu québécois, a manqué les occasions multiples de modifier sa loi dans le cadre de sa négociation avec la caisse pour dire : Bien, est-ce qu'au moins on va avoir 25 % de contenu québécois? Puis quand on demande 25 %, on en a plus parce qu'à partir du moment où on demande 25 %, bien, il y a un effet de levier qui fait en sorte que, bien, si on en a fait 25 % ici, on va en faire un peu plus.

Et là j'ai trouvé inconcevable ce que Philippe Couillard a dit jeudi en Beauce. Il a dit jeudi en Beauce que les sous-traitants d'Alstom devraient être concurrentiels pour avoir des sous-contrats de ces trains qui vont être construits quelque part dans le monde. Concurrentiels, ça veut dire qu'ils devraient s'installer en Inde ou en Pologne pour être concurrentiels avec l'endroit où seront construits ces trains, parce qu'évidemment Alstom, s'il est en Inde ou en Pologne, a son réseau de fournisseurs qui profitent des conditions de travail plus basses puis des salaires plus bas à ces endroits-là.

Alors, Philippe Couillard, averti du risque qu'il faisait courir sur les constructeurs québécois et en particulier Bombardier, a choisi à de nombreuses reprises de ne pas agir, de ne pas agir. Et aujourd'hui, on a le résultat, c'est-à-dire que le joyau des trains électriques du Québec sera construit ailleurs qu'au Québec et que des centaines de travailleurs qualifiés au Québec vont perdre leur emploi parce qu'ils n'étaient pas dans la course. On ne leur a pas donné ici une chance de plus, ce qui se fait en Ontario, ce qui se fait aux États-Unis, ce qui se fait en France, ce qui se fait en Chine. C'est de l'incompétence économique.

Le Modérateur : Merci. Questions, messieurs dames? M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : Peut-être une petite question sur la FIQ qui va rencontrer M. Barrette cet après-midi. Qu'est-ce qui devrait ressortir de cette rencontre, à votre avis?

M. Lisée : Bien, ce qui devrait sortir de cette rencontre, c'est d'abord que M. Barrette admette que, s'il donne 3 milliards de dollars à 22 000 personnes à partir de maintenant, il n'y a pas d'argent pour faire en sorte que la charge de travail des infirmières et des préposés aux bénéficiaires soit rendue raisonnable. Il ne l'a pas cet argent-là. Ça n'existe pas, cet argent n'existe pas. Alors donc, il devrait admettre ça, puis on a des échos qu'il le sait en privé, il ne le dit pas en public.

Deuxièmement, nous, ce qu'on demande, c'est d'abord un fonds d'urgence, si l'argent pouvait exister, un fonds d'urgence pour faire en sorte que la charge de travail des infirmières surmenées soit allégée immédiatement dans un certain nombre de lieux critiques, et les gens dans le réseau connaissent ces lieux critiques là, et un calendrier rapide pour établir des ratios raisonnables de nombre de patients par infirmière et de nombre de patients par préposé, et un système qui soit retiré des mains des comptables de M. Barrette et retiré du jeu de la négociation collective. Parce que ça ne devrait pas être négocié par un rapport de force syndical et patronal de savoir quel est le bon ratio pour la santé des patients et la santé des infirmières et des préposés. Ça devrait être un organisme indépendant qui s'intéresse à la qualité clinique.

Alors, c'est ce que la FIQ nous a présenté la semaine dernière. En Californie, en Australie, la décision de la charge de travail, elle n'est pas prise dans le cadre d'une négociation collective, elle est prise dans le cadre d'une évaluation de ce qui est optimal.

M. Dion (Mathieu) : Donc, un gouvernement du Parti québécois, parce que ce n'était pas clair la semaine dernière, vous aviez une réflexion, un gouvernement du Parti québécois légiférerait pour les ratios. Donc, il y aurait une loi qui viendrait encadrer ça. Ce serait clair et ce serait un engagement.

M. Lisée : Oui, loi, règlement, encadrement administratif. Il est certain que nous voulons, comme le… Tu sais, c'est rare, là, un syndicat qui nous demande de retirer du rapport de force la négociation, une condition de travail essentielle. Puis nous, on est d'accord avec ça parce qu'on parle de la santé. Donc, en Californie et en Australie, ils ont un organisme indépendant qui dit qu'est-ce que ça doit être, le ratio optimal en chirurgie, en urgence, dans tel ou tel département, et c'est ce ratio-là qui s'applique et qui évolue dans le temps, en fonction de l'évolution des choses. Ça fait partie de nos engagements.

M. Dion (Mathieu) : ...une promesse que vous faites aujourd'hui.

M. Lisée : Bien sûr.

Le Modérateur : M. Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Promesse d'une loi. Pas un règlement, là, mais on pense à passer une loi.

M. Lisée : Il va y avoir un cadre. Est-ce que c'est une loi, un règlement, un cadre administratif? Mais le principe, c'est que la charge de travail ne soit pas soumise aux comptables ni à la négociation collective, mais à un organisme indépendant qui regarde ça. Alors, quel est le meilleur véhicule? On a le temps d'en discuter, mais ce qui est clair, que ce principe-là, ça fait partie de nos engagements.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Legault demande qu'on reporte la signature de l'entente avec la FMSQ à après les élections. Ça deviendrait un peu la «ballot question» des prochaines élections. Êtes-vous d'accord avec lui?

M. Lisée : Bien, c'est rare, mais je suis d'accord avec lui. Nous, on a demandé à ce que l'entente ne soit pas signée, l'entente ne soit pas entérinée puis surtout que l'entente ne soit pas appliquée. Alors, oui, aujourd'hui, je joins ma voix à celle de M. Legault pour dire au gouvernement : Ne signez pas l'entente. Laissez le prochain gouvernement décider de ce qui va se passer pour l'avenir. Maintenant, c'est clair, si les gens votent libéral, le Québec devra donner 3 milliards de dollars à 22 000 personnes. Si les gens votent CAQ, le Québec devra donner entre 2 et 3 milliards de dollars à 22 000 personnes.

Si les gens votent pour le Parti québécois, le gouvernement va donner zéro à ces 22 000 personnes, qui font déjà partie du 1 % de la population les plus riches, et va prendre ces 3 milliards, et va les mettre dans la santé, dans les soins à domicile, dans l'allègement de la charge de travail des infirmières et des préposés, dans des cliniques de superinfirmières partout dans le Québec. C'est une intéressante discussion pour la prochaine élection.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pour se sortir de cette logique inflationniste, où les médecins québécois doivent avoir au moins le même salaire que la moyenne canadienne ou que les autres médecins dans le reste du Canada, est-ce que, si vous formez le prochain gouvernement, vous souhaitez adopter une loi spéciale qui met un terme à l'engagement de 2003 de suivre cette logique-là?

M. Lisée : Bon, premièrement, l'engagement de 2003 était un mauvais engagement. Il n'y a aucune raison pour que les médecins soient le seul corps de métier au Québec qui ait le droit d'avoir la moyenne canadienne, alors que ce n'est pas le cas pour les infirmières, pour les enseignants, pour les chauffeurs de taxi, pour les coiffeuses. Il n'y a aucune raison.

Donc, le principe Legault, la doctrine Legault, moi, je la rejette. O.K.? Il y a des tas de raisons pour ça. Entre autres, le coût de la vie est beaucoup plus faible; entre autres, le coût des études de médecine est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus faible au Québec qu'à Toronto, et, de toute façon, ces Québécois qui choisissent la médecine devraient accepter qu'on va les payer bien, mais selon notre capacité de payer, pas selon une moyenne ailleurs. Donc, entre M. Legault et moi, il y a une différence énorme. O.K.? Alors, premièrement.

Deuxièmement, comment on va y arriver? Mon plan a, c'est que je fais le pari que le nombre de médecins qui sont contre ces ententes ou qui se rendent compte que, même s'ils aimeraient ça avoir l'argent, ça nuit à leur réputation, augmente quotidiennement, et que donc, après une élection où nous aurons le mandat de rouvrir l'entente, on va avoir des interlocuteurs valables devant nous pour rouvrir l'entente.

Est-ce qu'il y a un plan b, et un plan c, et un plan d? Bien sûr. Et je ne vous en parlerai pas aujourd'hui, ni la semaine prochaine, ni pendant l'élection, parce que mon premier objectif, c'est de négocier avec des gens qui se rendent compte que ces 3 milliards de dollars là, ce n'est pas dans leurs poches que ça doit aller, mais dans la qualité des soins aux patients québécois.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau. M. Croteau ensuite.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Si je comprends bien... Juste pour clarifier, si je comprends bien, ça veut dire que le plan b, c ou d, là, ce que vous dites, c'est qu'il pourrait y en avoir une, loi spéciale, là. Vous laissez planer l'ombre qu'il pourrait y en avoir une.

M. Lisée : Il y a d'autres façons de le faire qui ne sont pas mes façons préférées. Ma façon préférée, c'est d'avoir une discussion ordonnée avec un corps médical qui s'est rendu compte qu'il y avait un contrat social avec les Québécois, comme l'a dit M. Castonguay très bien hier soir, que ce contrat-là est rompu et qu'ils doivent le renouer. Et le renouer, c'est admettre que 440 000 $ par année pour un spécialiste, ça suffit, et que ce 3 milliards-là doit revenir pour les soins aux Québécois.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau.

M. Croteau (Martin) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Lisée. Dans quelle mesure craignez-vous que l'entente avec les spécialistes vienne pénaliser les infirmières, là, qui rencontrent le ministre Barrette cet après-midi?

M. Lisée : Bien, écoute, c'est une question de prévisions budgétaires, hein? En ce moment, les prévisions budgétaires du ministère de la Santé sont limitées aux coûts de système. Ce que les libéraux ont prévu, c'est les coûts de système seulement. Ça veut dire qu'il n'y a pas de marge pour augmenter les services, pour réduire la charge de travail des infirmières. La marge, elle n'existe pas. O.K.? Alors, si on donne 3 milliards en 10 ans à 22 000 médecins, il n'y a pas de marge. Si on prend les 3 milliards et on les redistribue là où on en a besoin, il y a de la marge.

M. Croteau (Martin) : Vous ne pensez pas que M. Barrette serait capable, dans son bras de fer avec le Conseil du trésor, de convaincre ses collègues, là, d'augmenter significativement le budget du ministère de la Santé afin de satisfaire les demandes des infirmières?

M. Lisée : Il a échoué dans son bras de fer pour convaincre ses collègues de ne pas donner 3 milliards aux médecins. C'est quand même un retournement de situation assez extraordinaire. Alors, je pense que sa capacité de faire bouger le gouvernement semble assez faible ces mois derniers.

Puis deuxièmement, écoutez, les prévisions budgétaires du gouvernement, elles sont là, hein? Cette année, le gouvernement dépense, je veux dire, comme si c'était un puits sans fond, et, dans les prévisions des années suivantes, il y a juste assez d'argent pour les coûts de système, partout en santé, en éducation. Et là ils viennent de décider de faire des baisses de taxe scolaire de 680 millions. L'argent n'est pas là dans leurs propres prévisions budgétaires, tu sais. S'il y avait 680 millions à mettre dans l'éducation, moi, premier ministre, je le mettrais dans l'éducation, pas dans des baisses de taxes.

Alors là, vous allez voir, là, c'est ceux... 3 milliards à 22 000 personnes dans la situation budgétaire que le Québec connaît, en ce moment, c'est indécent, puis je suis d'accord avec M. Castonguay qui a dit hier : C'est un sentiment de révolte.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, micro de droite.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous demandez la démission de M. Barrette?

M. Lisée : Ce n'est plus la peine. Ce n'est plus la peine. La démission de M. Barrette, on va l'avoir à l'élection du 1er octobre prochain. C'est là que ça va se passer. Là, je ne pense pas qu'il y a un autre ministre qui pourrait, en sept mois, réparer les dégâts de 15 ans de réforme ratée des libéraux.

Alors, ceux qui font signer des pétitions puis qui font des manifs, là, pour essayer de trouver des noms pour leur campagne électorale, ça, c'est leur affaire. Moi, je sais que le moment de mettre à la porte Gaétan Barrette et tout le gouvernement libéral, c'est le 1er octobre 2018, et que tous ceux qui veulent du changement, au lieu de se nuire avec des petits partis, se rassemblent au sein du Parti québécois.

M. Laforest (Alain) : Vous parlez de Québec solidaire?

M. Lisée : Exact.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que l'enjeu de la santé, ce sera la question de la prochaine élection?

M. Lisée : Vous savez comme moi, vous avez de l'expérience, les choses changent rapidement. Est-ce que ça va être un enjeu important? Bien sûr. Bien sûr que ça va être un enjeu important. Est-ce que ça va être l'enjeu de l'élection? C'est trop tôt pour le dire.

Le Modérateur : Merci, M. Laforest. M. Lachance, je crois. M. Lachance, Journal de Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Oui, oui, oui. Alors, troisième lien, ce matin, j'ai une collègue qui sort un article qui dit qu'en moyenne, là, c'est 16 ans pour réaliser un projet similaire. Malgré tout, la CAQ promet toujours que, dans quatre ans, ça va être entamé, persiste et signe. De votre côté, vous en pensez quoi?

M. Lisée : Écoutez, si les gens de Québec, qui savent compter, qui sont prudents, qui aiment avoir un bon rapport qualité-prix, veulent voter pour un charlatan, bien, qu'il votent pour François Legault. Mais là, c'est clair, là, il dit n'importe quoi. Il promet n'importe quoi et, d'après moi, il sous-estime l'intelligence des électeurs de Québec.

Les électeurs de Québec qui veulent le troisième lien, j'ai beaucoup de respect pour eux, mais je sais aussi qu'ils veulent être correctement gouvernés, par des gestionnaires prudents puis pas des gens qui disent : Ça va se faire, on va commencer en quatre ans puis on va le faire coûte que coûte. Ça, je ne connais pas beaucoup de gens de Québec qui disent : Ah oui! je vais donner un chèque en blanc à un premier ministre qui dit que ça va être coûte que coûte et, contre toutes les études, va se mettre à creuser avec sa propre cuillère pour que ça arrive plus vite. Ça, je pense que M. Legault a très mal compris la sagesse et la prudence des gens de Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Il compare au REM, il dit que Québec est peut-être négligée parce qu'à Montréal ils vont être capables de le faire dans trois ans, quatre ans. Mais pourquoi pas le pont?

M. Lisée : Bon, alors, il faut dire que le REM, ça a commencé en 2015 et ça ne sera pas prêt avant 2023. O.K.? C'est quand même six, sept, huit, neuf ans, O.K., c'est un processus de neuf ans, s'ils maintiennent leur calendrier, ce qui n'est pas certain. Et ce n'est pas creuser un tunnel sous le Saint-Laurent. Et d'ailleurs il y a une chose que le REM a changée, ils voulaient faire un truc sous un plan d'eau puis ils ont décidé que c'était trop compliqué. Ils l'ont retiré du projet parce que c'était trop compliqué.

Alors, moi, je dis : Écoutez, là, il va y avoir un bureau de projet. Est-ce que je pense que les libéraux, qui avaient promis, en 2014, de faire les études sur le troisième lien, sont coupables d'avoir attendu quatre ans et de nous mettre devant un projet où on n'a pas les études? Oui. Moi, avec tous ceux qui sont pour le troisième lien à Québec, je dis : Vous avez raison d'être en colère contre les libéraux qui n'ont pas fait, pendant les quatre ans, les études qui nous permettraient de prendre une décision éclairée.

Mais maintenant, comme gestionnaire prudent, je dis : Laissons le bureau de projet travailler, laissons l'étude d'opportunités se faire, et nous jugerons, avec des faits, avec des chiffres, avec des opinions d'experts, pas en essayant d'acheter des comtés à Québec à coup de milliards de dollars et de calendrier impossible.

M. Lachance (Nicolas) : Une petite dernière.

Le Modérateur : Dernière, s'il vous plaît, oui.

M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce que vous pensez, là, de la présence de Lucien Bouchard à la table des négociations du côté des médecins spécialistes?

M. Lisée : C'est un avocat qui gagne bien sa vie.

Le Modérateur : Merci. En anglais. Mme Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) : Hello, Mr. Lisée. On another subject, there was just a commission next door that just was looking at the regulation that was preventing someone who is wearing headgear from presenting as a candidate in the next provincial election. They have just approved the recommendation to change this, so that they can pose as a candidate. What do you think of this change?

M. Lisée : I think the most important thing is that you can see the face and so I'm fine with that.

Mme Montgomery (Angelica) : How do you feel about the idea of having someone who wears those kinds of religious symbols running for your own party? Would that be acceptable?

M. Lisée : Well, it's doubtful, because we have, as a policy, to have a reserve in terms of religious signs, and so it's very unlikely that someone would run for the Parti québécois with such a religious sign. But if they want to run for other parties, that will be part of their program and their identity, and let the electors decide.

Mme Montgomery (Angelica) : Why do you think it is acceptable for them to run for office?

M. Lisée : Oh! well, listen, you know, elected officials run on their ideas, on their identity, on their choices. And then it's for the voters to decide if these choices meet what the voters want. So I have no problem with that.

Le Modérateur : Merci. Merci beaucoup, tout le monde.

M. Lisée : Merci.

(Fin à 12 h 13)