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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Nathalie Roy, présidente du caucus du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 13 mars 2018, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-trois minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, j'espère que vous avez un peu profité de la relâche parlementaire au cours des deux dernières semaines. Je suis content de vous revoir.

Moi, de mon côté, j'ai poursuivi ma tournée au Québec, et j'ai rencontré beaucoup de monde, puis je peux vous dire que les Québecois sont furieux, furieux contre le gouvernement Barrette-Couillard pour l'entente indéfendable qui a été conclue avec les médecins spécialistes. Je le rappelle, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, l'a confirmé, les médecins spécialistes gagnent plus que leurs équivalents en Ontario, et je cite Gaétan Barrette : «Non seulement le rattrapage est fait, mais les médecins spécialistes [...] sont dans une position favorable par rapport à l'Ontario.» Fin de la citation. Donc, pourtant, on sait tous, hein, les Québecois savent que les travailleurs, au Québec, à peu près dans toutes les professions, dans tous les métiers, gagnent moins que leurs équivalents en Ontario, donc c'est totalement injuste que le gouvernement libéral donne plus d'argent aux médecins spécialistes du Québec que ce que reçoivent les médecins spécialistes en Ontario. Et ce n'est pas un petit écart, là, c'est ça qui est important de dire, là, c'est un écart qui est énorme.

Selon le chroniqueur Alain Dubuc, on parle de 1 milliard de dollars de trop par année qui est payé aux médecins spécialistes du Québec. D'ailleurs, je cite Alain Dubuc : «...la surrémunération des spécialistes représente plus de 1 milliard par année. C'est colossal.» Et un peu plus loin, il ajoute : «Autrement dit, en moyenne, les spécialistes ont touché [89 000 $] de plus qu'il l'aurait fallu, 30 % de trop.» Fin de la citation. Je pense, là, que c'est indécent. Les Québecois ont raison d'être furieux.

Et finalement, après des jours, Philippe Couillard l'a enfin admis, à Paris, en répondant à des questions, et je veux citer Philippe Couillard, il a dit : «Il y a deux questions légitimes à se poser pour les prochaines années. La question de l'autoadministration des masses [salariales] par les fédérations et également le principe de l'équité externe, mais on ne rouvrira pas les négociations que l'on vient de clore, soyons clairs là-dessus.» Donc, ça veut dire que Philippe Couillard nous dit qu'il admet qu'il y a un problème d'équité externe, mais il nous dit : Je ne vais rien corriger pour les cinq prochaines années, parce qu'il s'apprête à signer une entente avec les spécialistes qui va jusqu'en 2023. Donc, on ne parle pas du prochain mandat, on parle de l'autre mandat après.

Il reste six mois et demi avant les prochaines élections. Moi, je demande à Philippe Couillard de ne pas signer cette entente avec les spécialistes et de la soumettre au jugement des électeurs québécois. Les libéraux n'ont pas le droit moral d'engager l'État puis les Québécois pour 1 milliard de trop par année, la somme est trop importante. Donc, M. Couillard doit attendre la décision des Québécois, il doit attendre les résultats des prochaines élections.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Legault. Nous allons passer à la période de questions. Je vous invite à vous limiter à une question et une sous-question. François Cormier, TVA.

M. Cormier (François) : Bonjour, M. Legault. Vos lignes d'attaque semblent quand même les mêmes qu'avant le congé de la relâche. Ça va être difficile de faire vivre ça jusqu'aux prochaines élections, ce que vous appelez, donc, une… que les gens soient fâchés, furieux envers cette entente-là, là. Les gens ne sont quand même pas dans la rue tous les jours, il n'y a pas de casseroles, on n'est pas là-dedans, là.

M. Legault : Oui, bien, d'abord, je pense qu'il y a comme deux éléments qui s'ajoutent, là. Un, un chroniqueur économique comme Alain Dubuc, qui vient chiffrer l'entente, qui vient dire : On paie 1 milliard de trop. Imaginez-vous les services qu'on peut donner pour 1 milliard de dollars par année, là. C'est énorme. Je ne pense pas que tous les Québécois sont conscients qu'on parle de 1 milliard par année. Parce qu'on parle d'une masse salariale de 5 milliards, donc 10 %, 20 %, 30 %, ça va très vite, 1 milliard. Ça, c'est la première chose.

Deuxième chose, nouveauté depuis quelques jours, Philippe Couillard admet qu'il va falloir éventuellement regarder ce problème d'équité externe. Donc, il vient admettre le problème, mais il vient nous dire : Je ne regarderai pas ça avant 2023. Donc, je pense que ce sont aussi des nouvelles informations. Je pense qu'on a le droit de demander à Philippe Couillard : Maintenant qu'il n'y a plus seulement votre ministre de la Santé qui admet qu'il y a un problème, vous aussi, vous l'admettez, bien, vous faites quoi? 1 milliard de dollars, c'est énorme, là. On va avoir un budget qui va être déposé dans les prochaines semaines, on va voir comment les marges de manoeuvre sont attribuées. Mais imaginez-vous, demain matin, vous avez 1 milliard de dollars récurrents de disponibles, là, ça change le portrait du prochain budget.

Donc, moi, je veux faire attention, là. La première chose que je vais regarder dans le budget qui va être déposé dans deux semaines, là : Est-ce que M. Couillard vient confirmer, pour les prochaines années, qu'il va donner ce milliard aux médecins spécialistes ou s'il va l'utiliser dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois? Je pense que c'est trop important comme somme pour dire : On va passer à autre chose.

M. Cormier (François) : Trois fois M. Dubuc dans votre allocution de quelques minutes. Êtes-vous en campagne de séduction auprès de M. Dubuc?

M. Legault : Non, pas du tout. Ce que je dis, c'est qu'Alain Dubuc, je pense que c'est un chroniqueur sérieux, on ne peut pas l'accuser d'être caquiste, péquiste, là, hein, on ne sait jamais, mais je pense qu'il vient confirmer que le montant... on ne parle pas de quelques dizaines de millions, là, on parle de 1 milliard par année, donc c'est important. Et puis je pense que ça vient juste confirmer ce qu'on demande, c'est-à-dire le gouvernement libéral n'a pas le droit moral de signer cette entente. Puis on sait d'ailleurs que l'entente doit être signée par Gaétan Barrette. Moi, quand j'étais ministre de la Santé, là, ce n'était pas le premier ministre qui signait, c'est le ministre de la Santé, puis c'est encore le cas actuellement. Il y a toutes sortes d'informations qui circulent entre Barrette, Couillard, mais là, pour l'instant, les deux sont ensemble pour défendre ce milliard qu'on paie de trop par année aux spécialistes. C'est très important.

M. Cormier (François) : En terminant, sur les boissons sucrées alcoolisées, qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce qu'il faut que soit à la SAQ? Vous êtes d'accord avec ça?

M. Legault : Écoutez, je suis content qu'on les retire des dépanneurs. Je pense qu'il faut se... suite au drame qu'on a vécu, il faut revoir les degrés d'alcool, l'information qui est donnée aux jeunes sur les contenants. Il faut se demander comment on distribue puis si on doit distribuer ce genre de produits à haute teneur d'alcool mais sucrés, donc attirants pour les jeunes. Je pense qu'il faut tout se poser ces questions-là, mais je suis content de voir déjà les gestes qui ont été posés.

Le Modérateur : Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Oui, bonjour. J'aimerais savoir... Le gouvernement ne peut pas arrêter de gouverner jusqu'au 1er octobre. Qu'est-ce qu'on fait si on ne signe pas cette entente-là, on reste avec la dernière entente? Qu'est-ce que vous proposez?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, moi, je pense qu'on ne doit pas se commettre jusqu'en 2023. Moi, ce que je vous dis, c'est que, si on a un gouvernement de la CAQ le 1er octobre, on va renégocier l'entente. On ne peut pas, au Québec, payer nos médecins spécialistes plus que sont payés les autres travailleurs. Ça veut dire quoi, ça, concrètement? L'ensemble des travailleurs au Québec ont un écart négatif de 10 %-15 % avec ceux de l'Ontario. Bien, les médecins spécialistes doivent avoir un écart négatif de 10 %-15 % avec les médecins spécialistes de l'Ontario. Tout ce qui est au-dessus de ça n'est pas équitable, n'est pas acceptable. Nous, c'est ce qu'on va renégocier.

Moi, je pense que Philippe Couillard, s'il ne veut pas renégocier, bien, il doit au moins attendre six mois, là. Ce n'est pas si long que ça, six mois. On ne peut pas aller dire : Pour cinq ans, là, jusqu'en 2023, je vais prendre 5 milliards d'argent des contribuables puis je vais le donner aux médecins spécialistes, alors que, sur le terrain, on voit, là, que la grande majorité des Québécois sont contre donner ce 5 milliards.

Mme Cloutier (Patricia) : Pouvez-vous me dire qu'est-ce que vous pensez du financement des hôpitaux à l'activité? Dans le fond, là, c'est un projet pilote qui avance, et puis on paie de plus en plus pour voir comment c'est fait. Puis, en France, ça a plus ou moins bien fonctionné. Vous, qu'est-ce que vous en pensez, à la CAQ?

M. Legault : Bien, moi, je pense que c'est une solution qui est recommandée depuis 15, 20 ans. Ça fait 15 ans que les libéraux sont au pouvoir, ils n'ont toujours pas réussi à mettre en place ce paiement à l'activité. Ça n'a pas de bon sens que des hôpitaux soient financés sur une base historique, c'est-à-dire le budget de l'an passé plus 2 %, sans savoir d'où vient le budget de l'an passé. Puis ce que ça crée comme problème, bien, c'est un problème d'équité interrégionale. Quand on regarde le 450, là, ça veut dire Lanaudière, Laurentides, Montérégie, bien, on voit que ces trois régions-là ont eu une croissance de population plus grande que la moyenne du Québec, donc, actuellement, toutes proportions gardées, les hôpitaux du 450 sont sous-financés.

Puis d'ailleurs, quand vous regardez, là, regardez à chaque jour la situation des urgences au Québec, les pires, bien, c'est Joliette, c'est Terrebonne, c'est Saint-Jérôme, c'est Deux-Montagnes, c'est Valleyfield, du Suroît, les deux hôpitaux à Longueuil. C'est tous les hôpitaux du 450 qui ne sont pas financés équitablement parce qu'on n'a pas un financement à l'activité.

Mme Cloutier (Patricia) : Mais vous ne craignez pas les effets pervers de ça, qu'on se mette à faire des chirurgies qui sont plus payantes mais moins urgentes? Il y a eu des effets pervers. Ça a été essayé en France, puis il y a eu des effets pervers de ça.

M. Legault : Oui, bien, en tout cas, c'est sûr qu'il y a peut-être des petits désavantages, mais, si on compare avec une base historique qui vient de nulle part, qui est, dans le fond, le passé qui ne tient pas compte du volume, de l'augmentation de volume de chaque établissement, bien, c'est sûr qu'un financement à l'activité, c'est beaucoup mieux qu'une base historique.

D'ailleurs, je vous rappelle que, lorsque j'étais ministre de l'Éducation, j'ai fait le même exercice avec les 18 universités puis j'avais commencé à faire cet exercice avec les hôpitaux. Malheureusement, ça n'a pas été poursuivi par le gouvernement libéral. Mais il y avait déjà un rapport, le rapport Bédard, qui montrait cette inéquité. Puis les plus grands perdants du programme de financement actuel, ce sont les hôpitaux du 450. C'est comme si le gouvernement libéral ne se souciait pas de la Montérégie, des Laurentides puis de Lanaudière. C'est eux autres, les plus pénalisés, actuellement.

Le Modérateur : Merci. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Publicités nettement en hausse en éducation et en économie l'année dernière, des publicités qui vantent le bilan du gouvernement. Est-ce que c'est acceptable à quelques mois des élections?

M. Legault : Ce n'est pas acceptable, écoutez, puis, ça aussi, j'en entends parler sur le terrain. Les gens, ils n'en peuvent plus, le soir, en écoutant la télévision, d'entendre la publicité du Parti libéral payée par le gouvernement du Québec. Et on est dans une situation qui... ça pose un problème de démocratie parce que les dépenses de publicité sont limitées, sont gérées par le Directeur général des élections, puis là, bien, de l'avis d'à peu près tous les analystes, on est déjà en campagne électorale

Donc, que le gouvernement libéral utilise de l'argent des contribuables pour vanter ses programmes en économie, ses programmes en éducation, je pense que c'est de la publicité, en fait, pour un parti politique, c'est de la publicité partisane, c'est antidémocratique.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que vous demandez au Directeur général des élections de faire quelque chose?

M. Legault : Bien, on a déjà sa réponse, malheureusement, il dit qu'il va regarder ça puis il va peut-être nous revenir avec une décision pour les prochaines élections. Mais là on voudrait savoir qu'est-ce qu'on fait. Est-ce qu'on va vivre des millions puis des millions de publicités du gouvernement libéral pendant les six mois qui restent? Le budget s'en vient, est-ce qu'il va en profiter pour mettre encore plus de millions pour convaincre les gens que le Parti libéral est donc bon au Québec?

M. Dion (Mathieu) : Donc, vous dites au DGEQ : Faites quelque chose.

M. Legault : Bien, il faudrait qu'il regarde, effectivement, là, comment on peut, par exemple, peut-être limiter le montant à ce qui a été dépensé sur une moyenne ou l'année dernière. Mais là, quand on dit — puis on le voit dans l'article ce matin — qu'on est à 30 fois le budget de l'an passé, bien, de toute évidence, il y a un problème.

M. Dion (Mathieu) : Je m'en permets une sur les boissons alcoolisées. La semaine dernière, à la fois la ministre Charlebois et Philippe Couillard ont dit que c'était au fédéral de gérer ça, que le Québec ne pouvait pas vraiment faire quelque chose par rapport à ces boissons; changement de cap aujourd'hui. Comment vous interprétez ça?

M. Legault : Je vais être gentil, là, peut-être qu'ils se sont informés, hein? Ils se sont peut-être informés de comment ça fonctionne.

Le Modérateur : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Concernant l'entente avec les médecins spécialistes, qui n'est toujours pas signée à l'heure actuelle, il y a plusieurs médecins qui se disent pris à partie par leurs patients ou d'autres membres de la population justement sur la question de leur rémunération. Est-ce que vous vous inquiétez d'une détérioration de la réputation des médecins, aussi du tissu social, là?

M. Legault : Bien, moi, je m'inquiète de voir les Québécois aussi furieux et moi, je voudrais qu'ils identifient le vrai coupable. Le vrai coupable, c'est le gouvernement Barrette-Couillard, ce ne sont pas les spécialistes. Dans beaucoup de cas, il y a des spécialistes qui ne sont pas d'accord avec cette augmentation de salaire. Puis évidemment je pense que, la plupart des Québécois, si demain matin on vous dit : Je vous donne une augmentation de salaire, même si vous ne la méritez pas complètement, j'en connais beaucoup qui l'accepteraient quand même. Mais le problème, c'est le gouvernement Barrette-Couillard, là, ce ne sont pas les médecins spécialistes.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant un règlement qui a été modifié... bien, en fait, avant la relâche, par la Commission des institutions, donc maintenant il est possible pour un candidat de porter un couvre-chef sur sa photo. Le règlement a été modifié avec l'assentiment des membres de la Commission des institutions, donc vous êtes d'accord, comme formation politique, que seulement l'exigence du visage découvert soit...

M. Legault : Oui, absolument, absolument. Nous, on dit, puis on a la même position depuis le début, les personnes qui sont en autorité, incluant les enseignants, ne devraient pas pouvoir porter un signe religieux. Par contre, quelqu'un qui se présente comme candidat à une élection, bien, ça sera aux citoyens de décider s'ils veulent l'élire ou non. Donc, on ne considère pas vraiment, là, que c'est une situation d'autorité.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il y a des règles particulières au sein de votre formation politique? Est-ce que vous pourriez avoir un candidat sikh qui porte le turban sikh ou une femme qui porte le hidjab?

M. Legault : Théoriquement, oui, là, mais il n'y en a pas pour l'instant.

Le Modérateur : Nicolas Lachance, Journal de Montréal, Journal de Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. C'est une annonce en santé aujourd'hui, M. Legault, sans M. Paradis. Est-ce qu'il y a un changement de garde en santé chez vous?

M. Legault : Bon, je pense que M. Paradis a une rencontre actuellement, mais on parle aussi de la rémunération, donc on parle aussi des finances, hein, donc on parle... Là, j'ai le leader, la présidente du caucus, donc, qui représentent tous les députés.

M. Lachance (Nicolas) : Le programme de passeport pour immigrants investisseurs, qu'est-ce que vous pensez de tout ça, alors que la majorité des gens, finalement, ils ne vivent pas ici, là?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, on a un problème avec l'intégration des immigrants, on le dit depuis longtemps. Après cinq ans, 26 % ont quitté le Québec puis, après cinq ans, pour ceux qui restent, il y a 15 % de chômage. Donc, on a un problème avec l'apprentissage du français, mais on a aussi un problème avec l'intégration en emploi, puis je pense que ça va dans le même sens, les problèmes qu'il y a avec le programme investisseurs immigrants.

M. Lachance (Nicolas) : Pouvez-vous nous en dire un peu plus? C'est quoi, le problème qu'il y a avec ces immigrants investisseurs?

M. Legault : Bien, c'est qu'un immigrant qui s'en vient au Québec, qui est prêt à investir au Québec, qui est prêt à démarrer une entreprise au Québec, c'est un immigrant qui est bienvenu, hein? Tu sais, s'il accepte d'apprendre le français, s'il accepte nos valeurs, il est bienvenu. Par contre, on n'arrive pas toujours à offrir des emplois intéressants, à offrir une bureaucratie moins lourde pour que les investisseurs puissent démarrer leur entreprise. Donc, le concept est bon, mais ce qu'on voit, en pratique, là, de dire qu'après... il n'y a pas juste les immigrants investisseurs, là, après cinq ans, sur les 50 000 immigrants, il y en a 26 % qui se sont en allés dans une autre province, donc on a un problème d'intégration. Ils ne se sont pas trouvé un emploi intéressant, pas une entreprise intéressante. Donc, il va falloir revoir tout le mécanisme d'intégration.

M. Lachance (Nicolas) : Il faut revoir le programme. Ce programme-là, il est bon, pour vous, c'est juste... c'est nous qui n'offrons pas assez à ces gens-là. C'est ce que je comprends.

M. Legault : Bien, le principe est bon, de dire : Il y a des entrepreneurs qui veulent immigrer au Québec. S'ils veulent apprendre le français, s'ils sont en accord avec nos valeurs, je pense qu'on est ouverts à les recevoir. Maintenant, ce qu'on se rend compte, en pratique, c'est qu'il y en a beaucoup trop qui quittent le Québec rapidement après avoir été acceptés comme citoyens canadiens.

Le Modérateur : Caroline Plante, LaPresse canadienne.

M. Legault : Yes.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Mme Plante (Caroline) : En français.

M. Legault : C'est vrai, c'est en français. Ayoye!

Mme Plante (Caroline) : Donc, l'élection de Doug Ford, en Ontario, à la tête du Parti conservateur en Ontario, le fait qu'il ait réussi à battre trois candidates qui avaient plus d'expérience en politique que lui, tout ça, qu'est-ce que ça vous dit? Pourquoi c'est arrivé et qu'est-ce que ça veut dire?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, d'abord, je veux éviter de trop analyser, commenter, suggérer des positions aux gens de l'Ontario. Ce sera aux citoyens de l'Ontario de décider, le 7 juin, là, qui ils veulent avoir comme premier ministre. Puis moi, si je suis choisi le 1er octobre, bien, je vais travailler avec celui ou celle qui sera choisi par les Ontariens. Donc, je ne veux pas commencer à faire des comparaisons. C'est toujours boiteux, là, de faire des comparaisons avec le Québec.

Mme Plante (Caroline) : On le compare beaucoup, ce M. Ford, à Donald Trump aux États-Unis. Est-ce que c'est un courant politique de fond, là? Est-ce que ça a atteint le Canada? Dans le fond, est-ce que ça peut être contagieux, là, ce courant-là?

M. Legault : Bien, dans certains cas, il y a des ressemblances; dans d'autres cas, il n'y a pas de ressemblance. Je pense que c'est toujours dangereux de comparer un État ou un pays avec un autre État, donc je pense qu'il faut être prudents quand on compare M. Trump, M. Ford.

Mme Plante (Caroline) : Dans quelle mesure ça pourrait avoir un impact au Québec?

M. Legault : Je pense que c'est une situation qui est différente au Québec, oui.

Mme Plante (Caroline) : Puis est-ce que vous vous reconnaissez, vous, en Doug Ford?

M. Legault : Bien, moi, je n'ai pas de problème avec l'avortement, là, donc, en partant, je peux vous dire ça, là. Mais, bon, je ne veux pas commencer, là, à qualifier ou à essayer de dire sur quoi je ne suis pas d'accord ou d'accord avec M. Ford, là. C'est aux Ontariens de décider.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Questions en anglais? Oui, Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. Do you think the Government is taking the right approach with its attempts to control the sale of sugary alcoholic beverages?

M. Legault : Yes. I think, with what happened last week or last couple of weeks, yes, we have to worry. We have to make sure that we review the percentage of alcohol, the distribution, the indications on cans. So, I think, yes, we have to review. It's too attracting for young people and very dangerous.

Mme Johnson (Maya) : What about banning those specific types of beverages altogether? Is that going too far?

M. Legault : I think we have to look at all possibilities. Of course, we may decide to banish over a certain percentage of alcohol. But I think, right now, before taking any decision, we have to look at the different scenarios, but we don't have to exclude any at this point.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Do you think that the Government has waited too long, that in fact they were responding to this very tragic death when they've been warned about these drinks in the past by doctors and other groups?

M. Legault : Well, I think that, of course, we're all surprised. Honestly, I wasn't aware of this potential problem. But now that we are aware, we have the obligation to take action. That's what they did. So, I'm happy with the way they managed this.

Mme Fletcher (Raquel) : O.K. Thank you.

M. Legault : Thank you.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Ah! Angelica.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. Mr. Legault, what do you make of the fact that the initial response from Québec about these alcoholised beverages was to say that it's Ottawa that regulates it?

M. Legault : I think it wasn't the right reaction. I think you have to show leadership, and there are some tools we have at the QuébecGovernment.

Mme Montgomery (Angelica) : There have been calls for Health Canada to regulate this, and we haven't seen any action on that so far. What do you make of that?

M. Legault : Bien, the QuébecGovernment has to continue pushing on Health Canada.

Le Modérateur : Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. Just a follow-up on your comments about Mr. Ford. I mean, Mr. Ford campaigned on tax cuts, he campaigned on : It's time for change, he campaigned that the old party… You know, there are many similarities in his political line and some of your vision. I know there are obvious differences; you're nowhere near on abortion, and all that, but this current of thought, do you think this helps the CAQ? I mean, the idea that the people are speaking up is sort of your area, where you're saying people are tired of the Government that's in place.

M. Legault : I think the situation is different in Ontario compared to Québec. I think that, when you look at our proposals, at the CAQ, we want to invest a lot in education, so… I think it's not a real proposal from Mr. Ford. Right now, we want to decrease, for equity, the school taxes of the different regions, so it's different than talking about income taxes. So, I think it's quite different.

M. Authier (Philip) : But you also proposed an income tax cut of $1,000.

M. Legault : No. It was done, so we don't propose it anymore, because it has been done by the Liberal Government.

M. Authier (Philip) : But it's still in your platform, though, right? I mean…

M. Legault : Bien, it has been done, so it's not in our actual proposals. So far, regarding the pockets of taxpayers, we say : We want to charge the same rate, $0.10 per $100 in each region for the school tax; second, we said that we will announce more money for the second and third child of a family. That's it, that's all. All our other measures are regarding services, especially in education.

M. Authier (Philip) : So, people should not compare you to Mr. Ford.

M. Legault : No.

M. Authier (Philip) : And why is that, exactly?

M. Legault : Because the situation is different, the platform is different, the challenges are different. Still, as you know very well, we have a gap in wealth between Québec and Ontario, so I want to do better than they do in order to reduce this gap.

M. Authier (Philip) : If you were elected and he was elected, would it be easier to deal with a Conservative Premier?

M. Legault : I'm ready to deal with Mrs. Wynn or Mr. Ford. So, I'm… It's Ontarians who have to decide.

M. Authier (Philip) : Merci.

(Fin à 12 heures)