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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Version finale

Le mardi 20 mars 2018, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures sept minutes)

Mme Massé : Oui, bonjour, tout le monde. Merci beaucoup d'être là. En fait, ce matin, on recommence une semaine avec en tête les préoccupations autour du projet de loi n° 157, le projet de loi encadrant le cannabis. Alors, on arrive aux articles qui préoccupent profondément Québec solidaire, c'est-à-dire la possibilité pour les gens de pouvoir avoir quelques plants de pot à la maison, de pouvoir en faire pousser.

Notre préoccupation, elle est simple : Si on veut permettre à des petits consommateurs de pouvoir eux-mêmes faire pousser, à la maison, leurs plants, si on veut mettre la pédale douce sur les grands oligopoles qui, eux, se ruent pour être capables d'avoir les contrats pour faire pousser les plants ici, au Québec, bien, une des façons de le faire, c'est de s'assurer que les gens puissent faire pousser quelques plants à la maison. Et donc on va être en commission parlementaire, dès que cet article 9 arrivera, pour aller défendre les gens qui n'ont pas beaucoup de sous et les gens qui ont le pouce vert.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Manon. Bien, d'abord, vous dire qu'on attend, à Québec solidaire, de pied ferme la réforme de la Loi sur les normes du travail qui devrait être annoncée aujourd'hui. Vous savez que ça fait très longtemps que Québec solidaire demande une modernisation de cette loi-là. Aujourd'hui, on dit : Enfin, hein, mieux vaut tard que jamais. On attend de pied ferme ce projet de loi, surtout sur un aspect... On va bien sûr regarder beaucoup de choses, mais il y a un aspect sur lequel on va beaucoup s'attarder, c'est la question des clauses orphelin. On souhaite rappeler que, le 1er décembre dernier, l'Assemblée nationale avait adopté une motion à l'unanimité, donc le gouvernement avait appuyé cette motion, une motion qui disait : «Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement de déposer un projet de loi afin d'interdire les clauses de disparité de traitement fondées sur la date d'embauche des salariés, visant une adoption d'ici juin 2018.»

Le gouvernement, donc, s'était engagé, par voie de motion, à interdire les clauses de disparité de traitement au Québec, et on s'attend bien sûr à ce qu'il passe de la parole aux actes et à ce qu'il interdise réellement toutes les clauses orphelin au Québec. Et, s'il ne le fait pas, bien, il va avoir d'énormes questions auxquelles répondre.

Deuxième élément dont je voulais vous parler aujourd'hui, j'ai pris connaissance des réactions de M. Legault à notre proposition d'hier concernant l'imposition d'un mécanisme de salaire maximum aux entreprises recevant de l'aide publique. Vous savez qu'hier Québec solidaire a proposé que l'écart salarial à l'intérieur des entreprises qui reçoivent des fonds publics soit limité à un ratio de un pour 30 pour s'assurer que, quand on investit de l'argent dans des entreprises, bien, ça sert à créer des emplois et pas à payer des bonis aux hauts dirigeants. M. Legault, hier, a repoussé du revers de la main cette proposition-là en disant que ce n'était pas intéressant. Je trouve ça très surprenant de sa part, parce qu'il y a un an jour pour jour, à peu près, au moment où on annonçait que les bonis des dirigeants de Bombardier atteignaient des sommets, M. Legault avait envoyé des députés de la CAQ manifester dans les rues avec les citoyens et citoyennes qui s'opposaient à ces bonis faramineux. Aujourd'hui, un an plus tard, M. Legault nous dit, dans le fond, qu'il était contre à l'époque, mais qu'aujourd'hui il n'a aucune solution à proposer pour s'assurer que ça ne se reproduise pas. Moi, la question que je lui pose, c'est : Si c'était un problème il y a un an, pourquoi ce n'est plus un problème aujourd'hui? Puis qu'est-ce qu'il propose, lui? Qu'est-ce que propose la CAQ pour s'assurer que plus jamais des fonds publics ne servent à donner des bonis au 1 %?

Le Modérateur : On va passer à la période de questions. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Moi, c'est sur d'autres sujets... Vous allez déposer une motion, cet après-midi, concernant ABI. Qu'est-ce qui vous dérange dans ce qui se passe actuellement à Bécancour?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a beaucoup de choses qui sont dérangeantes. D'abord, on a un lock-out qui, depuis plus de deux mois, a mis sur le trottoir plus de 1 000 employés. ABI, là, c'est le plus gros entrepreneur privé de la région, donc, économiquement, c'est un énorme danger pour la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Donc, ça, déjà, ça nous inquiétait. Mais là on apprend hier, grâce à un reportage, qu'en plus de ça il y a 39 millions de dollars de fonds publics qui ont été perdus en achat d'hydroélectricité à cause du lock-out et on apprend, dans le fond, qu'Hydro-Québec donne un passe-droit à ABI, en jugeant qu'un lock-out, bien, c'est comme un tremblement de terre, c'est un cas de force majeure puis l'entreprise n'y peut rien si elle n'honore pas son contrat d'achat d'électricité. Pour nous, c'est inacceptable. Un lock-out, c'est une décision, c'est une décision de l'employeur. Puis, si l'employeur décide de ne pas honorer son contrat d'électricité, pas de raison que ce soient des fonds publics qui paient pour ça.

M. Laforest (Alain) : Les métallos réclamaient une intervention du gouvernement. Qu'est-ce que vous réclamez, à Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on la réclame, cette intervention du gouvernement, depuis longtemps. On est aux côtés des travailleurs et des travailleuses d'ABI depuis le début, puis, nous aussi, ce qu'on demande, c'est que le gouvernement s'implique, là. Le gouvernement s'implique souvent dans des conflits de travail, ce n'est pas vrai que c'est impossible. Sauf que, disons, de manière un peu prévisible, quand c'est un lock-out, ah, là, tout d'un coup, là, ça devient impossible de s'impliquer pour le gouvernement libéral. Il y a 1 000 emplois directs en jeu plus des centaines d'emplois indirects. C'est inadmissible que, deux mois plus tard, le gouvernement se tourne les pouces encore.

M. Laforest (Alain) : Une deuxième question concernant un reportage qu'on a fait hier également. Molson, possibilité, là, un peu dans l'air, qu'on puisse déménager cette usine-là parce qu'une parcelle du terrain ne serait pas conforme avec les certificats du ministère de l'Environnement. Vous en pensez quoi?

Mme Massé : Bien, premièrement, Molson a dans ses cartons un déménagement depuis plusieurs années. Il a exploré beaucoup de terrains au pourtour de Montréal, il s'est arrêté là, il savait déjà qu'il y avait des milieux humides. On vient d'adopter une loi sur la protection des milieux humides. Molson a besoin d'eau pour produire... en fait, c'est la matière première de son produit, je pense qu'il peut être sensible à ça. Je pense qu'entre vous et moi, là, quand on déménage une entreprise comme celle-là et qui a les moyens de faire l'ensemble des études nécessaires, c'est des éléments qui auraient dû être considérés.

M. Laforest (Alain) : Mais ce qui arrive, là, c'est qu'on ne parle pas de l'entièreté du terrain, là, on parle d'une parcelle de terrain. Donc, à Québec solidaire, vous seriez prêts à voir le projet de Molson partir pour l'Ontario ou le Nouveau-Brunswick plutôt que ça reste au Québec pour une parcelle de terrain qui n'est pas conforme?

Mme Massé : Je suis désolée, ce n'est pas les autres explorations qu'avait en tête Molson, à tout le moins à ma connaissance. On parlait du pourtour de Montréal et non pas du pourtour du Québec. Et, ceci étant dit, il est certain que, si à chaque fois quand il est question de protéger les milieux humides... Je nous rappelle, les milieux humides jouent un rôle lorsqu'il est temps des pluies diluviennes, ils sont là pour absorber, ils jouent un rôle dans l'écosystème. Alors, si à chaque fois qu'on a un projet économique, il faut éliminer ces éléments naturels qui nous protègent, on va avoir un problème. Moi, ce que je dis, c'est que Molson a exploré plusieurs terrains au pourtour de Montréal et, s'il s'est arrêté là, il savait d'entrée de jeu, parce que la loi se...

M. Laforest (Alain) : Malgré les récriminations des associations municipales qui disent... entre autres, l'UMQ dit que ça va faire perdre des projets économiques, le nouveau projet de loi. On vient de le vivre avec Molson.

Mme Massé : Bien, dites-moi pas que les inondations ne font pas perdre beaucoup d'argent aux Québécois et Québécoises. Il faut arriver au XXIe siècle. Il faut comprendre que tout ça a des impacts, y compris dans le portefeuille des municipalités et du gouvernement du Québec.

Le Modérateur : Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Que pensez-vous du désir du Parti québécois de tout revoir le projet du Réseau électrique métropolitain?

Mme Massé : Bien, c'est sûr que, nous, hein, vous le savez depuis le début... ce projet-là, il ne tient pas la route. Il ne tient pas la route en matière de diminution de gaz à effet de serre, il ne tient pas la route en matière de modèle de financement, c'est un modèle... On l'a dit depuis le début, là, c'est un projet privé dans lequel on se retrouve aujourd'hui avec des éléments qui ont avancé. Alors, nous, à Québec solidaire, on va voir... Ce que je veux dire, c'est : Le PQ n'a pas encore déposé ce qu'il allait proposer, mais, nous, c'est évident que, depuis le début, on trouve que ça n'a pas de bon sens, ce projet-là.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que vous referiez le projet, comme semble le proposer le Parti québécois, alors que c'est déjà en chantier, ce projet-là? Est-ce que vous feriez ça aussi?

Mme Massé : Bien, c'est ce qu'il faut considérer, c'est ce qu'il faut considérer. Mais, pour sûr, tu sais, la non-transparence, actuellement, du projet du REM ne nous permet pas, même spécifiquement, de dire qu'est-ce qui est commencé, où en sont rendus les appels d'offres — un peu mais pas totalement — est-ce qu'il y a des travaux qui ont déjà engagé de l'argent. On ne le sait pas, alors c'est difficile de prendre des décisions comme celles-là. Mais une chose qui est sûre, c'est que peu importe le projet qu'on mettra de l'avant, à Québec solidaire, ce projet-là va se faire main dans la main avec l'agence, l'ARTM, puisque c'est à cette agence-là qu'on a donné le mandat de développer et de planifier et non pas à chacun des partis politiques.

M. Dion (Mathieu) : Et, par curiosité, juste une petite question avec ce qui se passe avec Cambridge Analytica. Au Québec, chacun des partis politiques fait appel à des entreprises qui sont spécialisées dans les données. Vous-mêmes, bien, vous ne faites peut-être pas appel à une entreprise, mais vous avez produit votre propre plateforme qui permet d'aller chercher des données sur les électeurs. Est-ce que vous avez des craintes, en vue de la prochaine campagne électorale, qu'il y ait une dérive à ce niveau-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, la nuance que vous faites vous-même, elle est importante, c'est-à-dire qu'à Québec solidaire on ne fait pas affaire avec des entreprises qui fournissent des données personnelles. C'est déjà important de le dire, ça. Et la méthode qu'on utilise, c'est une méthode de mobilisation où on invite les gens à nous appuyer et à nous donner les moyens de les contacter. Tout ça est fait de manière volontaire.

Et les autres partis pourront dire comment ils s'y prennent, mais nous, on ne fait pas affaire avec des entreprises qui vendent des données personnelles. Nous, en mobilisant les gens, on réussit à se construire une base de contacts, et les gens le font toujours volontairement. Et bien sûr on prend toutes les précautions pour s'assurer que ces données-là soient protégées et que ce ne soit pas facilement récupérable.

M. Dion (Marc) : Avez-vous des craintes que les autres partis politiques aillent plus loin puis qu'il y ait une dérive à cet égard-là, en vue de la prochaine élection, que ça puisse...

M. Nadeau-Dubois : Bien, honnêtement, il faut leur poser la question. Moi, je ne suis pas dans la salle d'organisation des libéraux, de la CAQ ou du Parti québécois. Nous, par exemple, c'est un principe qui est, pour nous, très important, on n'achète pas de données, on mobilise les gens, puis, dans cette mobilisation-là, les gens nous donnent les moyens de les contacter. Mais à vous de leur poser la question, parce que c'est une question tout à fait pertinente. Avec ce qui vient de se passer aux États-Unis, la question des données personnelles, pour la prochaine campagne, elle va être superimportante.

M. Lachance (Nicolas) : Québec a payé 8 millions pour racheter des droits miniers à une société pour un terrain qui est incertain. Est-ce que ça ne pourrait pas ouvrir une boîte de Pandore puis que Québec décide, justement, de dédommager toutes ces entreprises qui ont acheté des terrains au Québec?

Mme Massé : Bien, c'est sûr que la Loi sur les mines, hein, qui est une loi digne du far west, c'est-à-dire les entreprises claiment, ça ne leur coûte à peu près rien, et après ça font les vierges offensées lorsqu'on applique soit les lois environnementales ou on fait des choix politiques, comme dans le cas de Lac-Barrière — on l'a vu à Anticosti, c'était le même profil — c'est plus qu'inquiétant. C'est nos fonds publics, c'est notre argent. Comment se fait-il que le gouvernement du Québec a encore une fois étiré notre argent bien plus que ce qui aurait été légitime qui soit donné pour être dédommagé? Alors, ça pose des problèmes, et nous, on le dénonce depuis Anticosti, même antérieurement à ça, et on va continuer de le faire parce que, pendant ce temps-là, c'est nos services publics qui paient le prix.

M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce que vous pensez de ça, d'une taxe sur les boissons sucrées, à Québec solidaire?

Mme Massé : Je ne le sais pas, je ne le sais pas. On va vous revenir là-dessus.

M. Lachance (Nicolas) : Parfait.

Mme Massé : Bien, c'est parce que je ne sais pas si, effectivement, Amir a...

M. Lachance (Nicolas) : ...il y a le gouvernement qui est en train de réfléchir à cette question et qui pense taxer ces boissons.

Mme Massé : Oui, oui, oui. Mais il me semble qu'on a déjà dit des choses. Mais, moi, pour être sûre qu'on va vous donner la bonne réponse, j'aimerais mieux vous revenir là-dessus.

M. Lachance (Nicolas) : Parfait. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Permettez-moi de revenir sur les questions de mon collègue Mathieu sur l'utilisation des données personnelles qui se retrouvent notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook. Est-ce que le gouvernement québécois et peut-être le gouvernement fédéral devraient légiférer pour encadrer cette utilisation-là, selon vous? Parce que vous vous êtes dotés vous-mêmes, à Québec solidaire, de règles, mais il n'y a rien qui vous oblige à adopter ces règles-là.

M. Nadeau-Dubois : Je pense qu'il faut des balises, je pense qu'il faut des balises. C'est une nouvelle réalité, et là on est en train de découvrir tous ensemble à quel point cette réalité-là change la donne, aussi, politiquement. Donc, oui, il faut une réflexion sur l'utilisation des données personnelles de manière générale, et plus spécifiquement dans les campagnes politiques. C'est une réflexion qu'il faut entamer dans les prochains mois, les prochaines années, parce que ce qu'on a vu aux États-Unis et même en France, là, c'est très inquiétant. Donc, oui, il faut plus de balises, des balises réglementaires. Il va falloir que les entreprises comme Facebook, mais d'autres aussi, fassent partie de la solution parce que les données... Comme on dit, là, si vous ne payez pas pour un produit, c'est que vous êtes le produit. Donc, il ne faut pas se leurrer face à la gratuité de ces plateformes-là, il y a des pratiques de capture de données personnelles pour des raisons mercantiles, et il faut les encadrer, c'est très important.

Mme Massé : Et juste rajouter que le DGE est très conscient de tout ça. Alors, moi, je pense qu'il se doit d'activer sa réflexion pour fournir aux élus les lignes à suivre et qu'on puisse réglementer en fonction.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Et à six mois et demi des prochaines élections générales, est-ce que vous avez une crainte qu'un de vos adversaires utilise, achète des données puis ait un avantage pour remporter les prochaines élections?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai pas de raison de croire que personne n'est malhonnête, là. Mais, s'il y a une absence de balises puis il n'y a pas de règles, c'est sûr que la table est mise pour des dérapages. Donc, s'il y a une volonté d'en mettre, des balises, puis de se donner des règles pour la prochaine campagne, une chose est sûre, Québec solidaire va faire partie de la solution, on va être là, on va être autour de la table, on va vouloir en parler parce qu'on ne peut pas laisser ça aller. On ne voudrait pas se retrouver avec des scandales comme ceux qu'on apprend dans les derniers jours, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, va, dans quelques minutes, annoncer ses priorités en vue du prochain budget, ses demandes prébudgétaires. Peut-être que vous comptiez le faire à une autre occasion cette semaine, mais pouvez-vous juste nous résumer ce que vous tenez à ce qui se retrouve dans un budget, celui qui va être déposé la semaine prochaine?

Mme Massé : Bien, effectivement, vous avez bien perçu, demain on va venir devant vous avec nos préoccupations. Je vais vous demander juste d'être patient jusqu'à demain.

M. Nadeau-Dubois : Mais, à M. Legault, vous lui demanderez ce qu'il compte faire pour faire en sorte que plus jamais de l'argent public ne serve à donner des bonis à Bombardier, parce qu'il y a un an les députés de la CAQ étaient dans les rues avec les citoyens et citoyennes pour manifester leur indignation face aux bonis des dirigeants de Bombardier. Donc, peut-être que, dans le cadre de sa réflexion sur les finances publiques, hein, il pourrait nous dire qu'est-ce qu'il compte faire pour ne plus que de l'argent public parte des coffres de l'État pour s'en aller dans les poches des patrons de Bombardier. Ce serait une bonne question à lui poser.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...

Le Modérateur : On va essayer de se limiter à une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...parce qu'hier M. Legault a réagi à ça...

M. Nadeau-Dubois : Oui, il l'a repoussé du revers de la main.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...en disant que ce n'est pas aussi simple que ça de limiter arbitrairement à 30 fois, par exemple, le revenu moyen ou...

M. Nadeau-Dubois : Le Parlement israélien limite à 35 fois le salaire moyen dans le secteur des banques. Barack Obama, en 2008, a limité à 500 000 $ toutes les rémunérations dans les entreprises qui avaient été renflouées. En France, depuis 2012, la rémunération des patrons de toutes les entreprises publiques est limitée à 825 000 € par année.

Mme Massé : 450 000.

M. Nadeau-Dubois : Pardon, 800 000 € par année. Donc, tout ça pour dire : Plein de pays le font dans le monde, on peut le faire aussi au Québec. Ce n'est pas une question de possibilité, c'est une question de volonté politique. Puis M. Legault, qui parle constamment de bonne gestion des fonds publics, devrait être capable de nous dire qu'est-ce qu'il propose, un an plus tard, pour s'assurer que ça ne se reproduise plus.

M. Lavoie (Gilbert) : Bonjour. Est-ce que Martine Ouellet serait la bienvenue à Québec solidaire si elle échouait son test du mois d'avril?

Mme Massé : Est-ce que Martine Ouellet voudrait venir à Québec solidaire?

M. Lavoie (Gilbert) : Si elle voulait.

Mme Massé : Bien, chez nous, à Québec solidaire, on est toujours en dialogue, on est toujours en... Mme Ouellet nous a démontré que c'est une souverainiste de gauche, etc., mais je n'ai jamais entendu aucun intérêt de sa part de venir à Québec solidaire, alors on traversera le pont quand on sera rendus à la rivière.

M. Lavoie (Gilbert) : Une sous-question rapide. Vous étiez à Paris, au sommet sur les changements climatiques. Est-ce que vous croyez que le marché du carbone ou les taxes du carbone, tous ces projets-là sont en danger, actuellement, avec ce qui se passe en Ontario, ce qui se passe dans l'Ouest?

Mme Massé : Je ne crois pas, dans le sens que ces outils-là ont... vous connaissez notre critique des outils, mais, je veux dire, se sont bien implantés. Ottawa arrive aussi avec son imposition au niveau carbone. Moi, je pense juste qu'au contraire, pour nous, à Québec solidaire, ça ne va pas assez vite. Prenons la bourse, par exemple, du carbone, qu'on appelle, le plafonnement n'est pas utilisé à sa juste valeur, ce qui fait que notre gouvernement distribue des droits de polluer à des grandes entreprises, qui fait en sorte qu'on n'atteindra pas nos objectifs de 2020. Et ça, ce n'est pas Québec solidaire qui le dit, c'est l'ensemble des environnementalistes.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Dites-moi si je me trompe, mais vous ne vous êtes pas prononcés récemment sur le test de valeurs de la CAQ. Quelle est votre position là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : C'est une très mauvaise proposition parce que ça sous-entend qu'il y aurait des vrais et des faux Québécois, Québécoises. Je me demande qui le passerait puis qui ne le passerait pas, son test de valeurs, à M. Legault. Moi, je trouve ça très inquiétant comme proposition. J'aimerais bien qu'il nous le fournisse avant la campagne électorale.

Mme Lévesque (Catherine) : Le Parti libéral le demande aussi. Puis en fait il y a un 10e député libéral, là, qui va confirmer, aujourd'hui, si je ne m'abuse, là, qu'il ne sollicitera pas un autre mandat. Qu'est-ce que ça vous dit sur l'état actuel, là, du Parti libéral du Québec, qu'il y en ait autant, là, qui annoncent qu'ils ne sollicitent pas un autre mandat?

Mme Massé : Bien, moi, ce qui me fascine... Je regarde, nous, à Québec solidaire, on peut se présenter, par exemple, dans mon cas, cinq fois avant d'être élus dans le même comté, puis il y en a qui abandonnent le bateau au cas où qu'ils ne seraient pas réélus, notamment. Je me dis : Ça, ça leur appartient. Mais en même temps je ne sais pas qui est cette autre personne, mais je peux comprendre qu'à un moment donné la politique, c'est épuisant, j'en sais quelque chose, alors je peux comprendre ça. Mais, moi, ça m'indique plus qu'il y a des gens qui souhaitent plus avoir du pouvoir que nécessairement juste aller dans la démocratie qu'impose un système électif.

Mme Lévesque (Catherine) : Est-ce qu'on peut parler d'une débandade au Parti libéral?

Mme Massé : D'une?

Mme Lévesque (Catherine) : Une débandade au Parti libéral, est-ce qu'on peut dire ça?

Mme Massé : Bien, il y a bien d'autres raisons pour lesquelles ce parti-là est en débandade, si vous voulez mon point de vue. Quand on regarde un parti qui fait plus de 4 milliards de surplus et qui traite encore des questions comme l'environnement, les services publics, l'éducation en nous faisant accroire qu'ils réinvestissent, mais que, dans le fond, ça n'a rien à voir avec tout ce qu'ils ont soustrait, pour moi, la débandade économique est dramatique. Et, quand — un autre exemple — on se pète les bretelles parce qu'on a créé 89 000 emplois et qu'on cache sous la couverte qu'il n'y en a que 4 000 qui sont occupés par des femmes, il y a toutes sortes de débandades dans la vie.

Le Modérateur : On va prendre les questions en anglais.

Mme Montgomery (Angelica) : Hello. We're expecting the Liberals to table a bill today that will give more vacation time to Quebeckers. What do you think of this type of proposal?

M. Nadeau-Dubois : Well, we'll see what the proposal is before reacting to it, but what we're hearing is not very interesting. I mean, you know, burnouts in Québec and Canada, just like in a lot of, you know, developed countries in the world are a real epidemic in our economy, people are falling apart. You know, our workplaces are falling apart in the public and the private sector because of burnouts and professional… you know, yes, of burnouts. So, we need strong political measures to make sure that people have more time with their families. And it's not three weeks after three years of work that can really make a difference. We need urgent measures to make sure that, you know, people have more time with their families, because, right now, it's not only the quality of life of families that is affected, it's our economy itself that is grieving from this burnout epidemic.

Mme Montgomery (Angelica) : What are you proposing?

M. Nadeau-Dubois : Well, we put forward a bill, a few months ago, proposing four weeks of vacation after one year of work. That's, you know, a lot more interesting, because we have to remember that Québec is one of the countries in the world, of the developed countries in the world, where the vacation time is that low. The average in European countries is around five to six weeks a year. So, we're really behind in terms of, you know, «conciliation travail-famille», of work-family…

Mme Montgomery (Angelica) : Work-life balance.

M. Nadeau-Dubois : …work-life balance. So, we are behind in the work-life balance terms, we are really behind. So, we need to enter in the 21st century. And, you know, Mr. Couillard says that he is… you know, he's a progressive, he says that he wants to do his electoral campaign on the subject of work-family balance, so he has to prove it this afternoon.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 11 h 30)

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