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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Lise Lavallée, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé publique

Version finale

Le mardi 20 mars 2018, 11 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, on va avoir le dernier budget libéral la semaine dernière. Dans ce budget, on va surveiller deux choses : D'abord, le nouveau système de péréquation pour les taxes scolaires. Là, il faut comprendre que le gouvernement s'engage à compenser les commissions scolaires pour mettre un taux de taxe scolaire qui soit le même à l'intérieur d'une région, ce qui est totalement inéquitable.

J'étais, vendredi, au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Au Saguenay—Lac-Saint-Jean, les gens vont payer 0,30 $ du 100 $, alors que, dans les Laurentides, c'est 0,10 $ du 100 $. Donc, on parle, en moyenne, là, de 500 $ de plus que les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean vont payer. Je peux vous dire que, sur le terrain, les gens ne sont pas contents. Donc, est-ce qu'il y aura un changement d'attitude à la dernière minute? Ça va être la première chose que je vais regarder dans le budget.

Deuxième chose qu'on va regarder dans le budget, c'est l'entente avec les spécialistes. Est-ce que le 1 milliard de trop va être inclus dans le budget de la santé? Est-ce qu'il va être inclus pour un certain nombre d'années? Ce qu'on a compris vendredi, avec la sortie de la FMSQ, c'est que le gouvernement a enfin commandé une entente... une étude, c'est-à-dire, pour comparer la rémunération des médecins du Québec avec ceux de l'Ontario. Mais ce qu'on comprend, c'est que, même si cette étude confirmerait qu'on paie 1 milliard de trop aux médecins spécialistes par année, bien, il n'est pas question, selon l'entente, de réduire la rémunération des spécialistes avant 2023. Donc, le gouvernement libéral est en train d'essayer de lier les futurs gouvernements jusqu'en 2023 sur un trop payé de 1 milliard de dollars par année. On pense que c'est une entente, encore une fois, qui est inéquitable.

On pense aussi que c'est, en pratique, invivable. Comment vous voulez qu'un gouvernement, là, qu'il soit caquiste ou qu'il soit libéral, puisse être capable de négocier avec les infirmières, avec les autres groupes d'employés, en sachant qu'on donne 1 milliard de trop aux médecins spécialistes? Quelle crédibilité aurait n'importe quel gouvernement, d'ici 2003, si on ne rouvre pas cette entente?

Donc, je veux qu'on soit très clairs, on va surveiller ça dans le budget et, s'il y a un engagement, si le gouvernement veut essayer de lier les mains des prochains gouvernements jusqu'en 2023, bien, un gouvernement de la CAQ va rouvrir l'entente avec les médecins, puis on va la renégocier de façon responsable, pour le bien de l'ensemble des Québécois.

Le Modérateur : Merci. Nous allons procéder à la période de questions. Je vous inviterais à vous limiter à une question et une sous-question. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour aux deux personnes qui vous accompagnent. On ne vous a pas entendu réclamer des baisses d'impôt, là. C'est quand même étonnant.

M. Legault : Non, mais on pense quand même que, si on uniformise, comme on le propose, le taux de taxe scolaire, ça ferait épargner 700 millions de dollars de plus dans les poches des contribuables.

Rappelons que le 1 000 $ qu'on demandait l'année dernière a été annoncé à l'automne. Donc, ce qu'on demande dans le budget, c'est un 700 milliards de plus, pour des raisons d'équité, 700 millions pour s'assurer que toutes les régions paient le même taux de taxe scolaire. C'est quand même... compte tenu, là, de l'argent qui est disponible, quand même important.

M. Salvet (Jean-Marc) : Selon ce que vous voyez sur les finances publiques du Québec, est-ce qu'aujourd'hui vous vous engagez à nouveau à retourner de l'argent dans les poches des Québécois, au-delà de la taxe scolaire dont vous parlez?

M. Legault : Bien, ce qu'on a déjà annoncé, c'est qu'actuellement, quand on regarde les allocations familiales ou les crédits d'impôt pour enfant, pour le premier enfant, c'est à peu près 2 000 $; pour le deuxième et le troisième enfant, c'est environ 1 200 $. On trouve que c'est inéquitable puis on s'était engagés à ce qu'il y ait un montant équivalent pour tous les enfants, que ce soit le premier, le deuxième, troisième. Quel sera le niveau, là, je vous demande un petit peu de patience, on va le dévoiler avant le 1er octobre.

M. Salvet (Jean-Marc) : J'entends bien, mais, dans les mesures comme telles, voilà la panoplie de mesures qu'il reste à la CAQ pour retourner de l'argent dans les poches des Québécois?

M. Legault : Pour l'instant.

Le Modérateur : Merci. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Que pensez-vous de ce projet du Parti québécois de remplacer le Réseau express métropolitain par un ensemble de tramways, ce qu'il nomme Le Grand Déblocage.

M. Legault : Bien, je suis content que vous posiez la question parce que ça va me permettre d'être plus clair ou de corriger ce qui a été dit lorsque je suis allé à La Pocatière. Lorsque je suis allé à La Pocatière, j'ai dit : Un gouvernement de la CAQ va essayer de négocier avec Alstom, comme ça se fait actuellement, là, entre Bombardier et Alstom, une participation dans le contrat du REM. On va essayer de voir, est-ce qu'Alstom pourrait donner une partie du contrat à Bombardier, La Pocatière.

Il n'a jamais été question de réouvrir le contrat du REM, qui est déjà signé. La Caisse de dépôt a procédé par appel d'offres. C'est très irresponsable, puis la première question que j'ai pour Jean-François Lisée, j'espère que quelqu'un, dans son équipe, a évalué les pénalités qui seraient rattachées à l'annulation du REM, parce que le contrat est donné en bonne et due forme suite à une soumission internationale. Donc, j'aimerais qu'il réponde à cette question-là.

Pour ce qui est d'avoir plus de transports en commun entre Montréal puis le 450, c'est déjà quelque chose sur lequel on travaille, nous aussi. Donc, on aura l'occasion d'en parler au cours des prochains mois, d'ici le 1er octobre. Mais je trouve, c'est irresponsable de la part de Jean-François Lisée, là. Encore une fois, il est dur à suivre. C'est comme un tacticien qui vient de sortir un nouveau lapin de son chapeau, là. Il n'a jamais dit ça avant, là, il disait qu'il était... il demandait un contenu québécois dans le REM pour le matériel roulant. Mais là de dire qu'il veut complètement annuler le contrat, là, c'est nouveau, et je pense qu'on a besoin d'avoir de l'information sur les pénalités qu'estime payer Jean-François Lisée.

M. Dion (Mathieu) : Donc, à la CAQ, on maintient le REM tel qu'il est, on ne fait pas de rénovation, mais vous allez...

M. Legault : Mais on peut regarder pour ajouter des services...

M. Dion (Mathieu) : Des tramways?

M. Legault : Il y a déjà des projets qui sont sur la table, la ligne bleue, la ligne rose. Il y a des gens qui demandent plus de fréquences sur Saint-Jérôme, dans Lanaudière, le Train de l'Est. Il y a des endroits qui sont mal desservis sur la Rive-Sud. On va vous revenir avec des propositions, mais il n'est pas question d'annuler un projet de 6 milliards de dollars à Montréal, là, comme le propose Jean-François Lisée.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Prochaine question...

M. Dion (Mathieu) : Si je peux vous poser juste une petite question sur Cambridge Analytica. Peut-être que vous utilisez... vous faites appel à une entreprise qui utilise des données des réseaux sociaux ou quoi que ce soit. Devrait-il y avoir des balises en vue de la prochaine campagne électorale pour mieux encadrer l'utilisation des données confidentielles à des fins électorales, à des fins partisanes?

M. Legault : Bien, écoutez, nous, les données qu'on a, ce sont les données qu'on a accumulées nous-mêmes, là. Donc, je ne sais pas s'il y en a qui visent à travailler sur ce genre de données. Oui, on l'a vu, hein, avec la baisse du prix de l'action de Facebook dans les derniers jours, c'est une question qui va se poser partout dans le monde, là, le partage de ces données-là qui ont été accumulées par d'autres entreprises pour d'autres raisons qui pourraient peut-être être achetées, par exemple, par un parti politique, là. Mais, à ma connaissance, ça ne se fait pas actuellement.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Vous dites : Pas question de laisser partir un projet de 6 milliards de dollars à Montréal. Que pensez-vous de peut-être perdre un projet de construction de l'usine Molson à Longueuil pour une parcelle de terrain qui n'a pas eu son autorisation du ministère de l'Environnement?

M. Legault : Écoutez, c'est primordial que la prochaine usine de Molson soit construite au Québec, là, et je demande à M. Couillard de s'impliquer personnellement dans le dossier. C'est très important qu'on garde Molson au Québec, là. C'est une entreprise qui est possédée à 50 % par des Québécois, 50 % par des Américains. Moi, j'aimerais qu'on travaille à ramener le vrai siège social à Montréal, mais il faut garder l'usine, là, qui est actuellement à Montréal. On regarde pour déménager à Longueuil. C'est très important de garder l'usine de Molson au Québec.

M. Laforest (Alain) : Juste une complémentaire là-dessus. C'est quand même une loi que vous avez adoptée, que votre parti a appuyée, là.

M. Legault : Oui. Mais là il faut voir quelles sont les solutions au problème qui est mentionné, mais il faut trouver une solution pour garder l'usine de Molson au Québec.

M. Laforest (Alain) : ABI utilise le cas de force majeure pour ne pas payer son bloc d'électricité à Hydro-Québec. Le cas de force majeure, c'est le lock-out.

M. Legault : Bien, écoutez, là, l'entente qui est signée entre Hydro-Québec puis ABI, je ne connais pas cette entente-là. Si on n'utilise pas d'électricité ou moins d'électricité, je suppose qu'on en paie moins, mais là il faudrait voir l'entente entre Hydro-Québec puis ABI.

M. Laforest (Alain) : Mais il y a vraiment un bloc d'énergie dans l'entente, dans le décret de décembre 2014, là, qui réserve des mégawatts pour cette usine-là pour la production. Mais on dit : «Act of God» ou force majeure, on n'a pas à payer. C'est ce qui se passe actuellement. Force majeure, pour eux, c'est un lock-out.

M. Legault : Bien, écoutez, l'entente a été négociée, et je pense qu'il faudrait voir l'entente. Quelle est la définition d'«act of God», si ce sont les seuls mots qui sont dans l'entente? Donc, il faudrait voir l'entente. Moi, je n'ai pas vu l'entente.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que c'est un cas de force majeure, pour vous, un lock-out?

Le Modérateur : Dernière question.

M. Legault : Bien, écoutez, ça dépend de la définition de «force majeure» effectivement, puis ce qui est prévu.        

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, La Presse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pour revenir sur Alstom, La Pocatière, si Alstom dit non, qu'ils ne veulent pas, qu'est-ce que vous faites?

M. Legault : Ça sera une erreur grave du gouvernement libéral. Ça aurait dû être inclus dans l'appel d'offres. Bon, on se souvient que, dans le cas du métro de Montréal... puis quand j'ai visité l'usine de La Pocatière... l'usine travaille actuellement sur un contrat conjoint Alstom-Bombardier pour le métro de Montréal. Donc, ça existe. Comment on peut aider Alstom à avoir ce genre de contrat pour le REM? Ce sont des choses qu'il faudrait voir.

Mais on n'est pas dans une situation idéale. On est dans une situation, là, où Philippe Couillard a oublié de demander un contenu local pour le matériel roulant. Il semble confirmer son erreur en disant que, pour le tramway à Québec, il va exiger un contenu local. Donc, je pense que ça vient confirmer qu'il s'est trompé puis qu'enfin il a appris de son erreur. Mais je pense qu'on peut quand même essayer, mais il n'y a rien de garanti, de voir s'il y a quelque chose à négocier avec Alstom.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais, s'ils disent non, vous n'allez pas vouloir rouvrir le contrat, là. Ça, vous l'excluez.

M. Legault : Je ne vois pas comment on peut rouvrir le contrat.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur un autre sujet, le prochain dépôt du budget sera aussi celui de la nouvelle politique culturelle. J'aimerais vous entendre là-dessus, c'est-à-dire qu'on sait que les artistes ont demandé ou des regroupements d'artistes ont demandé à ce que le budget de la culture passe de 1 % à 2 %. C'est quand même un investissement assez gros. C'est réalisable? Ou sinon, de votre côté, vous, vous feriez quoi avec ça?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, la culture, là, quand on compare avec d'autres budgets, là, ce n'est pas un budget énorme, puis pourtant, c'est une industrie qui est importante économiquement. La culture, c'est important pour faire rayonner le Québec. Moi, je ne comprends pas, là. Si on parle de la coupure de 52 000 $ pour les études québécoises, là, à l'international, quelle erreur. Quelle erreur. C'est important de faire rayonner notre culture. C'est important, pour la beauté de notre vie, d'avoir de la culture. Donc, il faut investir en culture.

Maintenant, de doubler le budget de la culture, je ne pense pas que ça soit réaliste, compte tenu de la capacité de payer du gouvernement du Québec.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'est-ce qui est réaliste, à ce moment-là?

M. Legault : Bien, écoutez, on s'en va en campagne électorale, là. Vous allez me permettre de garder nos propositions, incluant celles en culture, pour les prochains mois.

Le Modérateur : Merci. Nicolas Lachance, Journal de Montréal, Journal de Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. Québec a payé 8 millions pour racheter les droits miniers à une société d'exploitation sans avoir aucune preuve de développement. Est-ce que ça ouvre une boîte de Pandore pour que, finalement, toutes les entreprises qui veulent se débarrasser d'un terrain qu'elles ont acheté décident de demander de l'argent au gouvernement?

M. Legault : Bien, a priori, ça semble inquiétant. Par contre, on n'a pas tous les faits, quelle est la valeur marchande, la nouvelle valeur marchande. Il faudrait avoir un petit peu plus d'information, mais moi, je pense qu'il y a des questions très légitimes à poser au gouvernement libéral.

M. Lachance (Nicolas) : O.K. Une autre question, autre sujet. Le gouvernement voudrait bientôt taxer les boissons sucrées. Est-ce que c'est quelque chose, à la CAQ, là, qui vous intéresserait aussi?

M. Legault : Non.

M. Lachance (Nicolas) : Non?

M. Legault : On ne veut pas augmenter les taxes, aucune taxe, aucun tarif, aucun impôt de plus que l'inflation.

M. Lachance (Nicolas) : Mais il y a quand même un fléau de santé publique. Qu'est-ce qu'on fait pour régler ça?

M. Legault : Bien, on peut regarder, effectivement, là, on en a parlé avec la boisson que je n'ose pas prononcer, là, oui... Je pense qu'un taux d'alcool aussi élevé dans une boisson sucrée... est-ce que ça ne doit pas être interdit? Je pense que le gouvernement fédéral est en train de regarder ça puis avec raison. Mais il n'est pas question d'ajouter des taxes...

Le Modérateur : Merci beaucoup. Gilbert Lavoie, journal Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Philippe Couillard vous met au défi de préciser votre pensée sur votre appui au marché du carbone.

M. Legault : Ah! bien, on est pour la bourse du carbone. Je pense que c'est bien mieux qu'une taxe sur le carbone, comme le propose Justin Trudeau. Donc, on est pour la bourse du carbone.

M. Lavoie (Gilbert) : Vous avez déjà dit... ça fait longtemps, je comprends, mais en 2015, vous avez mis en doute la viabilité du marché du carbone, même avec l'Ontario et le Manitoba. Est-ce que vous croyez que le marché du carbone serait encore viable advenant un retrait de l'Ontario?

M. Legault : Bien, il y a du travail à faire, du travail qui n'a pas été fait par le gouvernement libéral de M. Couillard. Évidemment, c'est souhaitable que la bourse s'étende à plus d'États que seulement la Californie, le Manitoba, puis là, bon, des doutes sur l'Ontario. Donc, M. Couillard devrait travailler plus fort, mais c'est une meilleure solution, à mon avis, la bourse du carbone qu'une taxe carbone.

M. Lavoie (Gilbert) : Donc, même advenant le retrait de l'Ontario, il va falloir qu'il soit élu avant, là, mais dans votre cas aussi, un gouvernement de la CAQ continuerait de participer au marché du carbone.

M. Legault : Oui.

M. Lavoie (Gilbert) : Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Catherine Lévesque, Huffington Post.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. L'Ontario dit non à votre projet d'alliance énergétique. Qu'est-ce que vous répondez?

M. Legault : Bon, ça ne sera pas un projet facile, hein, parce que politiquement, si on rénove des centrales nucléaires en Ontario, ça crée beaucoup d'emplois en Ontario. Si on ouvre des centrales au gaz ou au charbon aux États-Unis, ça inclut beaucoup d'emplois. D'ailleurs, M. Trump en a beaucoup parlé dans sa campagne électorale.

Mais il reste qu'à long terme le Québec a, avec l'hydroélectricité, une énergie propre, qui est moins coûteuse, incluant l'amortissement de la ligne de transport, la ligne de transmission, moins chère que le nucléaire, que le charbon, que le gaz. Donc, on va attendre, là, la fin de la campagne électorale en Ontario. C'est le 7 juin. On va attendre de voir qui est élu. Je peux comprendre que les partis politiques ne veulent pas parler contre la création éventuelle d'emplois en Ontario.

C'est pour ça que j'ai annoncé hier, dans mon discours à Montréal, au CORIM, qu'on va proposer une alliance énergétique pour les nouveaux projets. On va proposer ça à l'Ontario puis aux Provinces maritimes. Ça permettrait de partager les profits. Donc, ça vient peut-être ajouter aux arguments, pour les convaincre que ce serait mieux pour l'environnement, ça serait mieux aussi pour les coûts payés par les entreprises, la proposition du Québec, d'hydroélectricité, que de rénover du nucléaire.

Mme Lévesque (Catherine) : Mais ma question, c'était quand même... le Parti conservateur et Kathleen Wynne ne veulent rien savoir, là, de votre projet. Donc, est-ce que vous avez prononcé un discours sans les consulter, sans les...

M. Legault : Je pense qu'il faut garder en tête qu'il y a une élection le 7 juin, et, je l'ai dit, ça ne sera pas facile parce qu'il va y avoir beaucoup de considérations politiques. Il y a beaucoup d'enjeux concernant les emplois.

Par contre, logiquement, je pense que les citoyens dans le nord-est américain, là, souhaitent avoir accès à des tarifs d'électricité le plus bas possible puis à une énergie qui est propre. Donc, je comprends qu'il y a des politiciens qui font attention à la veille d'une élection, mais moi, j'ai confiance qu'un gouvernement de la CAQ va être capable de négocier une alliance énergétique et avec l'Ontario et avec les Provinces maritimes.

Mme Lévesque (Catherine) : Sur un autre sujet, pourquoi est-ce que vous refusez de dévoiler un exemple ou, du moins, quelques questions de votre test de valeurs?

M. Legault : Bien, écoutez, les valeurs québécoises, ce sont essentiellement les valeurs qui sont dans la charte québécoise des droits et libertés : l'égalité hommes-femmes, les droits démocratiques. Donc, on n'ira pas inventer des nouvelles valeurs, là. Ce sont les valeurs qui sont connues.

Ce qui est important aussi de dire, c'est qu'il y a des tests de valeurs en Autriche, au Danemark, en Espagne, aux Pays-Bas, en Suisse. Moi, j'aimerais ça savoir : est-ce que Philippe Couillard pense que tous ces pays-là sont des pays racistes? Ce sont des pays qui défendent un nationalisme ethnique? Moi, j'aimerais ça, là... Je pense qu'on a le droit de souhaiter protéger nos valeurs puis il faut comprendre qu'un test de valeurs, c'est surtout un test de connaissances, parce qu'on demande aux gens, dans le fond, de connaître cinq ou 10 valeurs.

Actuellement, en plus, le gouvernement du Canada demande d'adhérer aux valeurs canadiennes. Donc, je pense qu'on est en train de monter en épingle, là, un sujet très simple, et, dans le fond, le vrai sujet, c'est plus le test de français. Là, il faudra suivre des cours de français pour réussir le test de français. D'apprendre une dizaine de valeurs, là, je ne pense pas que ça soit un frein...

Le Modérateur : Merci. On va passer à une prochaine question. Merci.

M. Legault : ...puis les gens pourront passer ce test-là. Les gens pourront passer, les nouveaux arrivants pourront passer ce test-là dès leur arrivée. Donc, ils vont le savoir dès leur arrivée s'ils réussissent ou non, le test de valeurs.

Le Modérateur : Merci. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais pourquoi un test supplémentaire au Québec, dans la mesure où, comme vous le dites, Ottawa a déjà un exposé des valeurs canadiennes? Pourquoi rajouter une couche?

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, moi, je pense qu'on a le droit, le Québec, hein... On est une nation, une société distincte, donc je pense qu'on a le droit d'avoir notre propre test des valeurs. À Ottawa, c'est plus une demande d'adhésion à des valeurs. Bon, nous, on veut s'assurer que les gens qui choisissent de venir vivre au Québec comprennent qu'ils viennent vivre dans une société où les gens sont égaux, que les femmes sont égales aux hommes, qu'elles ont des droits démocratiques. Donc, je pense que c'est normal qu'avant d'accepter puis de donner la citoyenneté, qu'on ait ce genre de test puis qu'on ait aussi un test de français réussi.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le budget qui sera déposé la semaine prochaine, est-ce que vous craignez que le gouvernement libéral vide les coffres de l'État en y allant de plusieurs annonces et vous lie les mains, là, limite les engagements électoraux que vous pourriez faire, là, si vous estimez être un premier ministre responsable en attente?

M. Legault : Bon, là, déjà, on va voir s'il nous donne 1 milliard de marge de manoeuvre avec le salaire des spécialistes, hein? Si eux confirment le salaire des spécialistes de 1 milliard, ça veut dire que nous, qui allons renégocier, on vient d'avoir une marge de manoeuvre de 1 milliard par année. O.K.?

Maintenant, moi, je suis d'accord qu'il y ait des investissements en éducation, hein? J'espère qu'il y aura une annonce pour qu'on offre, sur un certain nombre d'années, des maternelles quatre ans à tous les enfants. Donc, on va regarder le budget, mais, comme je vous dis, moi, j'ai deux demandes, là : le taux de taxe scolaire, que ce soit le même d'une région à l'autre, et, bien, je vais regarder, là, si eux s'engagent à donner 1 milliard de trop en santé pour le salaire des spécialistes.

Le Modérateur : On passe aux questions en anglais.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le taux de taxation scolaire, vous avez dit, lors du caucus présessionnel, la CAQ, que vous souhaitiez le faire de façon responsable sur plusieurs années. Mais là est-ce que vous demandez au gouvernement libéral, la semaine prochaine, de dire qu'il va y avoir un taux de taxation unique?

M. Legault : Non. Je veux une annonce qui pourrait être graduelle sur quatre ans, mais il doit y avoir une proposition équitable. Actuellement, la proposition n'est pas équitable.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Puis rapidement, sur le troisième lien, est-ce que vous avez des études qui démontrent qu'un troisième lien pourrait permettre de réduire la congestion routière dans la région de Québec ou si c'est juste pour satisfaire les gens de la région?

M. Legault : Bien, s'il y a un troisième lien, je pense, ça devrait réduire la congestion routière.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Gault.

M. Legault : Yes.

Mme Johnson (Maya) : Did I say Mr. Gault? Mr. Legault.

M. Legault : Yes, Maya.

Mme Johnson (Maya) : Last week, in an interview with CTV News, Jean Charest criticized your values test, your proposal for a test on values and said, quote : «…I think it's such a waste of time and energy to be pulling on those strings when in fact we should be focusing on the things that we have in common.» What's your reaction to that?

M. Legault : We see the team Charest-Couillard again, hein? My opponent is not Mr. Charest, it's Mr. Couillard. So I don't want to start arguing with Jean Charest, I've got enough of Couillard.

Mme Johnson (Maya) : But, given that, I mean, Mr. Charest is not the only one to criticize your values test. Other critics say this is something that's very divisive.

M. Legault : Yes. Why do we have these kinds of tests in Denmark, Spain, Switzerland? Why do we have this kind of test in other countries? Are these countries racist? I don't think so. I think it's normal that people want to protect basic values.

Mme Johnson (Maya) : And on to another topic now, do you think it's irresponsible for the PQ to be proposing the cancellation of the REM project?

M. Legault : Sure.

Mme Johnson (Maya) : Do you think they've considered the financial consequences of that?

M. Legault : Yes, we saw, in the last 10 or 20 years, so many important projects that were cancelled because of all kinds of lobbies. I don't understand why the PQ is trying to shoot on a $6 billion project in Montréal. They can suggest to add to this project, but I don't understand. And we will talk about major amounts for penalties, because it has been given to a group of companies at the international level. So it's not good also for the reputation of Montréal and Québec province.

Le Modérateur :Thank you very much.

Mme Johnson (Maya) : Merci.

M. Legault : Thank you. Merci, tout le monde.

Le Modérateur : Angelica Montgomery, CBC.

M. Legault : Angelica.

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Legault, we're expecting an announcement for a bill to be tabled from the Liberals later this afternoon that will give Quebeckers more vacation time. What do you think of this proposal?

M. Legault : I'll wait to see the bill before giving you any comment.

Mme Montgomery (Angelica) : Do you think Quebeckers deserve more vacation time?

M. Legault : I'll look at how much it costs, how much it has an impact on productivity. So I'll look at the exact proposal before answering your question.

Mme Montgomery (Angelica) : Any chance that offering vacation time versus tax cuts might actually be a winning combination? I know that your political party has been very focused on tax cuts. Do you think that that might actually be competition for your proposal?

M. Legault : Everything is a question of balance. So I'll look at the proposal.

Le Modérateur :Thank you very much. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 57)