(Douze heures cinquante minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. On a assisté ce matin à une valse de Philippe Couillard et Jean-François
Lisée qui se sont alliés pour résister au changement. Que le chef du PQ attaque
la CAQ plutôt que de poser des questions au premier ministre, ça ne me dérange
pas. Si Jean-François Lisée veut se ridiculiser, c'est son choix, c'est son
droit. Donc, je peux vivre avec toutes les attaques de M. Couillard et de M.
Lisée, mais ce que je n'accepterai jamais, c'est la sale petite politique de
Philippe Couillard depuis un bout de temps.
Il y a deux semaines, Philippe Couillard
comparait la CAQ aux partis populistes d'Europe. La semaine dernière, c'était
son ministre des Finances qui nous qualifiait de parti de nationalisme
ethnique. Ce matin, Philippe Couillard a récidivé, il est descendu encore plus
bas. Je veux le citer. Il a dit en Chambre : «...depuis des années,
certains partis politiques, dont la CAQ, font du racolage, M. le Président,
pour dire aux gens : Nous, on est contre les étrangers, les immigrants; si
vous votez pour [vous], c'est ça qui va arriver.» Fin de la citation. Ce n'est
quand même pas rien, là, le premier ministre du Québec qui dit que la CAQ est
contre les étrangers, contre l'immigration. C'est parfaitement mensonger, puis
le pire c'est que Philippe Couillard le sait.
Je le disais cette semaine devant un
parterre, là, de gens en relations internationales à Montréal, la CAQ est pour
l'immigration, soyons bien clairs, mais on est pour une intégration réussie des
immigrants, puis actuellement la réalité, là, c'est que c'est un échec. Il y a
un grand pourcentage des immigrants qui ne trouvent pas d'emploi, qui sont soit
sur le chômage, soit qu'ils ont quitté le Québec après cinq ans. Il y a un
grand pourcentage des immigrants, les adultes, qui refusent d'apprendre le
français. Donc, c'est un échec.
Puis ce qu'il faut comprendre, c'est que,
même avec la proposition de la CAQ de réduire de 50 000 à 40 000 le
nombre d'immigrants, le Québec va continuer, toutes proportions gardées, à
accueillir plus d'immigrants que les États-Unis et que la France. C'est ça, la
réalité, puis Philippe Couillard le sait, mais il continue sciemment sa
campagne de mensonges organisés. Et je pense que, quand le premier ministre du
Québec orchestre une telle campagne de mensonges, il déshonore sa fonction. En
utilisant ce genre de tactique, M. Couillard est en train de salir et la
fonction de premier ministre et l'image du Québec.
Donc, moi, je refuse cette approche
d'égout, et, comme le disait Michelle Obama, une personne pour qui j'ai
beaucoup de respect : When they go low, we go high. Quand ils s'enfoncent,
nous, on s'élève, et c'est ça qu'on doit faire actuellement puis c'est ça que
je vais continuer de faire. On va continuer de proposer des idées aux
Québécois. On va continuer de faire confiance à l'intelligence des Québécois
puis on va laisser Philippe Couillard puis Jean-François Lisée faire
des attaques mensongères.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Legault. Nous allons passer à la période des questions. Je
vous invite à vous limiter à une question et une sous-question.
Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
:
Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Je
vais juste avoir recours à mon téléphone cellulaire parce que je suis allé voir
la définition de «xénophobie» dans le dictionnaire, et on dit que c'est une
hostilité de principe envers les étrangers, de ce qui vient de l'étranger.
Est-ce que vous considérez que
M. Couillard vous a associé à de la xénophobie?
M. Legault
:
Écoutez, ça fait trois... à trois reprises, hein? Quand on parle du populisme
de certains partis en Europe, quand on parle de nationalisme ethnique, quand on
dit que, ce matin, là, puis je le cite pour être bien clair, que la CAQ est
contre les étrangers, contre les immigrants, bien, c'est une accusation de
racisme, et moi, je ne l'accepte pas. Puis Philippe Couillard le sait que
François Legault puis la CAQ ne sont pas racistes, mais, de façon volontaire, c'est
un mensonge organisé pour essayer de déstabiliser la CAQ, parce que la CAQ est
première dans les sondages, soyons bien clairs.
M. Lacroix (Louis) : Mais à
part dénoncer, parce que vous avez dénoncé essentiellement la même chose la
semaine dernière, là, lorsqu'il a été question de nationalisme ethnique... Il n'y
a pas un seul député libéral qui a osé répéter les paroles, mais ce n'est pas
allé plus loin.
Quels sont vos recours? Est-ce que même de
dire ça en Chambre... est-ce qu'il n'y a pas un recours que vous pourriez avoir
auprès de l'Assemblée nationale, auprès du président, de demander...
M. Legault
: Bien, le
vrai recours qu'on va avoir, c'est le vote des Québécois le 1er octobre. Moi,
je fais confiance à l'intelligence des Québécois, et les Québécois sont fiers
de leurs valeurs, de leur langue, et s'attendent à ce que le prochain gouvernement
défende ces valeurs et cette langue, puis ce n'est pas d'être raciste que de
proposer une meilleure intégration des immigrants. Et donc moi, je pense que
Philippe Couillard va avoir une espèce de boomerang en pleine face avec ce type
d'accusation.
M. Lacroix (Louis) : M.
Lisée, ce matin, a dit que vous faisiez du nationalisme stupide, en faisant
référence au fameux test des valeurs, là. Il a dit que vos critères, entre
autres, de qualité du français étaient beaucoup trop bas, que vous faisiez du
nationalisme stupide.
M. Legault
: Bien,
j'aimerais que vous posiez une question à Jean-François Lisée. Si un ingénieur
suédois, hein — je sais que les péquistes aiment beaucoup les
Suédois, là — si un ingénieur suédois voulait immigrer au Québec puis
acceptait, dans les prochains mois, les prochaines années, d'apprendre le français,
est-ce que pour Jean-François Lisée cette personne-là serait bienvenue au Québec?
Moi, je pense que oui. Je pense que quand les immigrants arrivent ici avec des
qualifications qui répondent aux besoins du marché du travail, qu'ils sont d'accord
pour apprendre le français, que le Québec offre des cours de français, je pense
que c'est ça qu'on veut. C'est ce genre d'immigration qu'on veut. Et quand Jean-François
Lisée dit qu'il va refuser tout immigrant qui ne parle pas français dès
l'arrivée, je pense qu'il va se priver ou se priverait de gens très qualifiés
qu'on a besoin au Québec.
Le Modérateur
: Marco
Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Pourquoi ces gens très qualifiés là, Suédois ou peu importe leur origine, ne
pourraient pas apprendre les rudiments du français avant de s'établir au Québec?
M. Legault
: Bon, d'abord,
le marché du travail change rapidement. C'est plus long apprendre le français,
là, que parfois s'intégrer dans une entreprise, répondre à un besoin. Il y a
une offre chez Bombardier, demain matin, bon, la personne vient puis elle se
dit : Oui, je prends l'engagement d'apprendre le français. Nous, la façon
que ça va fonctionner, c'est qu'on va donner un certificat de sélection après
qu'il ait réussi le test de français. Si ça prend six mois, ça prendra six
mois. Si ça prend deux ans, trois ans…
Mais cette personne-là, on la veut. Même
chose avec plein d'étudiants de McGill qui, actuellement, peut-être ne parlent
pas français, mais qu'on aurait besoin au Québec. Si ces personnes-là, c'est
clair qu'elles souhaitent apprendre le français puis qu'elles acceptent
d'apprendre le français avant d'avoir le certification de sélection puis éventuellement
d'être acceptées comme citoyens, bien, c'est souhaitable. C'est souhaitable.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Estimez-vous que le premier ministre, Philippe Couillard, ou encore le chef de l'opposition,
Jean-François Lisée, insultent tous ceux qui pensent comme vous, qu'il faudrait
abaisser les seuils d'immigration à 40 000 personnes par année
pendant un certain temps lorsqu'ils vous attaquent, qu'ils vous traitent
notamment de xénophobe? Est-ce que vous estimez…
M. Legault
: Oui,
je pense que, d'une certaine façon, Philippe Couillard puis, jusqu'à un certain
point, Jean-François Lisée insultent tous les Québécois. Parce que les
Québécois le voient bien, qu'actuellement, là, si on prend juste le marché de
l'emploi, après cinq ans, sur les 50 000 nouveaux arrivants, il y en a
26 % qui ont quitté le Québec puis il y en a un autre 15 % qui sont
sur le chômage. Donc, ça commence à être proche de la moitié, ça, qu'on n'a pas
réussi à bien intégrer.
Donc, de dire aux Québécois, là : Ce
n'est pas acceptable de ramener de 50 000 à 40 000, le niveau qu'on
avait quand Jean Charest est arrivé en 2003, c'est une insulte à l'intelligence
des Québécois.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une dernière question. Il existe présentement, au sein du ministère de
l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, une déclaration sur les
valeurs communes de la société québécoise que tout nouvel arrivant doit signer.
M. Legault
: Oui,
exact.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Là-dedans est indiquée comme principale valeur notamment l'égalité entre les
hommes et les femmes. Les femmes et les hommes ont les mêmes droits.
Est-ce qu'on devrait, parce que vous
l'avez abordé lundi notamment, ajouter dans cette déclaration-là, pas dans le
test des valeurs que vous souhaitez établir, mais dans cette déclaration-là,
par exemple, l'égalité entre les personnes de différentes orientations
sexuelles, de différentes races, couleurs, âge?
M. Legault
: Bon,
d'abord, nous, contrairement à Jean-François Lisée, là, on l'a toujours vu,
hein, cette déclaration-là, là. Jean-François Lisée l'a découverte ce matin, à
ce que je comprends.
Nous, ce qu'on dit, c'est que, plutôt que
d'avoir une signature pour adhérer à des valeurs qui sont essentiellement les
valeurs de la charte québécoise des droits et libertés, nous, on voudrait
mettre un petit peu plus d'emphase en mettant un test pour s'assurer qu'on
envoie un signal clair. C'est un message qu'on envoie avec le test des valeurs,
de dire aux gens, là : Apprenez les valeurs, puis connaissez-les, puis
sachez bien dans quoi vous embarquez quand vous venez au Québec.
Donc, on veut mettre un peu plus d'emphase
que juste signer : Oui, j'adhère à la charte. Moi, je voudrais que ça soit
plus clair. Mais, effectivement, c'est un argument pour notre proposition quand
Jean-François Lisée dit : Bien, ça existe déjà un peu. Bien, c'est
justement, là, pourquoi en faire tout en plat?
M. Bélair-Cirino (Marco) : Ça
pourrait être plus clair, plus détaillé?
M. Legault
: Oui, mais
nous, on pense que ça devrait se retrouver dans un test de valeurs, oui.
Le Modérateur
: Merci.
François Cormier, TVA Nouvelles.
M. Cormier (François) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour,
M. Cormier.
M. Cormier (François) : Déjà,
en 2016, on disait que vous vous inspiriez des Danois puis des Allemands pour
ce test de valeurs là, mais déjà, en 2016, mon collègue Patrick Bellerose
écrivait qu'ils avaient deux tests complètement différents, que celui de l'Allemagne
est beaucoup plus facile, que celui des Danois est beaucoup plus difficile.
De qui est-ce que vous vous inspirez?
Est-ce que c'est parce que vous manquez de clarté sur votre test des valeurs
que vous êtes tant attaqué sur ce test-là?
M. Legault
: Bien,
d'abord, il reste six mois avant l'élection. Deuxièmement, effectivement, le
test est différent en Allemagne, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, en
France. Jusqu'à un certain point, il y en a même un aux États-Unis. Donc, on
prendra le temps, quand on sera au gouvernement, d'établir celui qu'on pense
qui est le meilleur test des valeurs. Mais je pense que déjà c'est assez clair…
M. Cormier (François) : Pas
avant les élections...
M. Legault
: C'est
assez clair, là, ce qu'on dit, là, c'est que nous, on veut que les nouveaux
arrivants ou les potentiels immigrants, ils connaissent les valeurs puis qu'ils
le prouvent dans un test. Maintenant, comment va être formulée la question
exactement, je pense que là on est vraiment dans les détails.
M. Cormier (François) :
Concernant l'exemple suédois, là, que vous donniez tout à l'heure, après trois
ans, là, s'il échoue le test de français, est-ce qu'il est retourné ou il n'est
pas retourné? Est-ce que… parce qu'on vous attaque aussi là-dessus. On brandit
le spectre de : Il va retourner les personnes qui ont immigré, il va les
retourner à l'extérieur.
M. Legault
: Bon, regardez,
quand j'étais président d'Air Transat, là, il m'arrivait régulièrement qu'il y
ait des personnes, qui sont venues ici sur un certificat de travail temporaire,
qui refusaient de quitter le Québec ou le Canada après l'expiration du délai,
puis qui étaient accompagnées sur un vol d'Air Transat avec quelqu'un de la GRC
ou un policier pour retourner dans son pays.
Bien, ce qu'on dit, c'est exactement ça, c'est
de dire : Nous, on est clairs, là. Les nouvelles personnes qui arrivent au
Québec, on leur dit : Vous avez trois ans pour réussir un test de
français. Bien, il n'y a pas de surprise, puis le certificat de sélection est
donné après la réussite du test de français, donc… Puis moi, je ne vois pas,
là, en pratique, là, à part de vouloir faire de la petite politique, un
Suédois, un ingénieur suédois qui vient ici, qui a une bonne job, à qui on
donne gratuitement des cours de français pendant trois ans, qu'il ne soit pas
capable de réussir un test de base, là. Il faudrait faire exprès, là, il faudrait
être de mauvaise foi.
M. Cormier (François) : Juste
une petite dernière question sur la réforme de l'accès à l'information. Pourquoi
avoir voté avec le gouvernement si ça restreint l'accès à l'information?
M. Legault
: Parce
qu'il y a des informations... J'ai déjà été au conseil des ministres. Il
y a des mémoires qu'on reçoit au conseil des ministres... je pense que
l'exemple qui revient le plus souvent, c'est concernant le tabac, hein? Les
fabricants de tabac aimeraient avoir des comptes rendus des discussions qu'on a
au conseil des ministres, qui pourraient peut-être les aider à éviter des
poursuites de milliards de dollars. Il y a des informations au conseil des
ministres qui doivent rester confidentielles.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour,
M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Dion (Mathieu) : Que
pensez-vous des modifications à Services Canada de nommer dorénavant les gens
par... de ne pas nommer les gens par madame, monsieur, père ou mère? Est-ce que
le Québec devrait abonder dans le même sens?
M. Legault
: C'est
complètement ridicule. Écoutez, là, quand on dit, à Services Canada, on n'aura
plus le droit d'appeler quelqu'un monsieur ou madame, il y a des limites à un
moment donné. Moi, je pense qu'il y a encore des messieurs, des madames, puis
là on est dans le dérapage complet, là. Il ne faut pas devenir ridicule. Moi,
je pense qu'on a le droit, à Services Canada, de continuer à appeler quelqu'un
monsieur ou madame.
M. Dion (Mathieu) : Mais, par
exemple, si un couple homosexuel appelle, et puis finalement ils essaient de
déterminer qui est le père et la mère dans le couple, ça peut créer un
imbroglio.
M. Legault
: Mais on parle
de monsieur ou madame, hein?
M. Dion (Mathieu) : Et de père
et de mère.
M. Legault
: Monsieur,
madame.
M. Dion (Mathieu) : Mais c'est
la raison pour laquelle l'idée c'est d'inclure tout le monde dans cette
idée-là. Est-ce que le gouvernement canadien, autrement dit, va trop loin dans
son objectif d'inclusion?
M. Legault
: Je pense
qu'ils vont trop loin.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Hugo Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Je
veux revenir sur la question du test de français. Donc, si je comprends bien,
parce qu'il y a beaucoup de choses qui ont été dites dans les derniers jours,
là, votre proposition, c'est qu'une personne immigrante aurait trois ans pour
réussir un test de français, après quoi, s'il est réussi, vous lui délivrez le
certificat de sélection du Québec. S'il n'est pas réussi, vous...
M. Legault
: Il y
aurait une quatrième année pour essayer pendant une quatrième année.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Réessayer.
Puis, si après quatre ans, ça ne marche pas, vous voulez qu'Ottawa déporte
l'immigrant. Donc, vous vous attendez que le gouvernement fédéral...
M. Legault
: Le
certificat de sélection, qui est donné par le Québec, ne serait pas donné.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
la personne immigrante serait sur le territoire canadien. Donc, vous souhaitez
que le gouvernement canadien...
M. Legault
: Oui, mais elle
ne serait pas citoyenne canadienne puis elle n'aurait pas eu le certificat de
sélection encore.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais,
juste bien comprendre, là, vous souhaitez que le gouvernement fédéral déporte
la personne qui est sur le territoire.
M. Legault
: Écoutez, le
certificat de sélection qui est donné par le Québec ne serait pas donné. Donc,
comme toute personne qui vient ici pour un séjour dépassant un certain temps,
bien, après cette période-là, ils doivent retourner chez eux, effectivement.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Et si
le fédéral dit non?
(Interruption)
Le Modérateur
: C'est
réglé.
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est
réglé, bon.
M. Legault
: C'est le
PQ ou c'est Philippe Couillard?
M. Pilon-Larose (Hugo) : Si le
gouvernement fédéral, M. Legault, dit : Je ne déporte pas la personne en
question, je refuse de procéder à ça...
M. Legault
: Bien, on
ne parle pas, là, de déporter. Ce n'est pas un citoyen canadien, hein?
M. Pilon-Larose (Hugo) :
D'accord.
Le Modérateur
: Merci.
Martin Croteau, toujours de LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. Legault. Quelle serait la stratégie d'un gouvernement
caquiste pour désengorger l'autoroute 30?
M. Legault
: Ah! je
vais laisser ça, parce que, hein, c'est dans le comté de...
M. Croteau (Martin) : Ça
concerne Mme Roy, je crois.
M. Legault
:
...Nathalie. Elle connaît très bien le dossier, encore mieux que moi.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour.
Mme Roy
: Bonjour, tout
le monde. Oui, je sais qu'il y a eu cette conférence de presse ce matin avec
tous les acteurs du milieu. Je reste le long de la 30, hein? Montarville, on...
M. Croteau (Martin) : C'est
dans vos platebandes.
Mme Roy
: ...on est
bien pris dans le trafic. Ça fait 15 ans que c'est congestionné, là, que ça a
été un endroit négligé. Ce matin, nous étions d'ailleurs... Mon collègue Benoit
Charette était à la conférence de presse, on a bien écouté. Et effectivement, il
y aura des choses à faire pour l'autoroute 30, parce qu'il faut désengorger
l'autoroute 30, parce que le REM, si on veut l'utiliser, il faut être capable
de s'y rendre, hein?
Et sans dévoiler notre programme électoral
tout de suite, laissez-moi juste vous dire que nous aurons de beaux engagements
pour désengorger l'autoroute 30. Mais, chose certaine, on entend vraiment les
élus du milieu, je les connais personnellement, les acteurs du milieu, et il
faut absolument qu'il y ait une fluidité sur la 30 puis qu'on puisse se rendre
au REM. Alors, il y aura quelque chose dans notre programme électoral. Vous me
permettrez...
M. Croteau (Martin) : Quoi?
Mme Roy
: Bien, vous me
permettrez de le dévoiler en temps et lieu, lors de la campagne électorale.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que l'élargissement de l'autoroute est une stratégie efficace, selon vous?
Mme Roy
: Nos
stratégies seront dévoilées en temps et lieu. Mais il faut absolument
désengorger la 30, croyez-moi, et on va s'y attaquer.
M. Croteau (Martin) : Donc,
c'est un cas de «on verra».
Mme Roy
: Ce n'est pas
ce que je dis. Je vous dis : Attendez de voir.
M. Legault
: En temps
et lieu.
Mme Roy
: En temps et
lieu, ce sera dévoilé, parce qu'il faut faire quelque chose pour l'autoroute
30. Je suis citoyenne de Saint-Bruno-de-Montarville, mon bureau est à
Boucherville, et entre l'autoroute 20 et la 10, aux heures de pointe et
davantage, ça ne roule plus. Alors, il y a quelque chose que nous devons faire.
Ça fait 15 ans que ça ne roule pas.
M. Croteau (Martin) : En tout
respect, il y a 45 maires qui sortent ce matin, il y a un débat public qui est
lancé là-dessus. Pourquoi ne voulez-vous pas y contribuer en proposant des
solutions concrètes, ce qui est exactement ce que M. Legault disait vouloir
faire tout à l'heure?
Mme Roy
: Alors, je
vous dis que oui, nous aurons des solutions concrètes, et on travaille actuellement
à un plan de désengorgement, mais qui est un plan global. Il n'y a pas
juste la 30 autour de Montréal et les couronnes, et on va le dévoiler en
temps et lieu. Mais soyez assuré...
Écoutez, ça fait cinq ans que je suis dans
ces bureaux-là, là, et que j'ai rencontré tous les intervenants du milieu, et
qu'il faut faire quelque chose pour que la circulation soit plus fluide sur
l'autoroute 30. Ça n'a juste plus de bon sens. Et on va s'y attaquer,
croyez-nous, mais ce sera présenté en temps et lieu. Gardez-nous ne serait-ce
que le temps de dévoiler lorsque le moment sera venu.
M. Croteau (Martin) : Vous
avez parlé d'un plan plus large. Vous travaillez actuellement à un plan plus
large...
Mme Roy
: Oui, tout à
fait, avec mon collègue. Je vous disais ce matin que mon collègue...
M. Croteau (Martin) : ...qui
n'est pas complété encore.
Mme Roy
: On est en
train de tout attacher avec les intervenants du milieu, et, en temps opportun,
ce sera dévoilé. Mais, vous savez, nos bonnes idées, il ne faut pas trop les
donner à l'avance, parce qu'on voit que les libéraux, ce qu'ils font avec, ils
nous les piquent puis ils les appliquent tout croche. Alors, on va se garder
une petite gêne pour la campagne électorale. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Nicolas Lachance, Journal de Montréal, Journal de Québec.
M. Lachance (Nicolas) :
Bonjour.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que vous trouvez normal que des infirmières soient obligées de faire des
campagnes de financement elles-mêmes pour se procurer, sur leur étage de
travail, des appareils de signes vitaux?
M. Legault
: Non, ce
n'est pas normal que des infirmières soient obligées de faire des campagnes
pour acheter des appareils qui sont importants, surtout dans un contexte où le
gouvernement libéral donne 1 milliard de dollars de trop par année aux
médecins spécialistes. Il y a comme un deux poids, deux mesures, là, et puis un
mauvais choix de priorités du gouvernement libéral.
M. Lachance (Nicolas) : On
apprend dans le même article qu'il n'y a pas de mouchoir non plus pour les
patients sur cet étage-là, que donc les infirmières, pour faire un peu d'argent,
ont vendu des mouchoirs ou en vendent encore. Qu'est-ce que vous pensez de tout
ça?
M. Legault
: Bien,
c'est épouvantable, là, d'être obligé de faire des ventes de barres de chocolat
pour acheter des mouchoirs, là. Je ne peux pas croire qu'on est rendus là, en
2018, au Québec, là. Tu sais, c'est inacceptable.
M. Lachance (Nicolas) : Il y
aurait une solution à ça, pour vous?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, il y a une question de gros bon sens, là, hein? Il faut que
les services de base soient donnés partout puis il y a un bel endroit pour
aller chercher des fonds, 1 milliard, le montant qui est payé en trop par
année aux médecins spécialistes, 1 milliard.
Le Modérateur
: Merci.
Patrice Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, mesdames. Bonjour, monsieur.
M. Legault
: Bonjour.
M. Bergeron (Patrice) : J'ai
une question concernant votre machine électorale à 1 million, la fameuse
machine, là, qui permet d'aller chercher les sympathisants. Je voulais savoir :
Est-ce que cette machine-là venait avec l'achat de données personnelles?
M. Legault
: Non. Ce
sont des données qu'on a ramassées nous-mêmes. Ça n'a pas coûté 1 million
et c'est un équipement et puis un programme qui est nécessaire pour être
capable de faire du pointage dans chacun des 125 comtés. Donc, c'est une façon
2018 de faire ce que tous les partis politiques font. Mais, non, il n'y a pas
de données qui ont été achetées en même temps que le système. Le système, il a
été bâti de zéro.
M. Bergeron (Patrice) : Parce
que la question se pose après ce qu'on a entendu...
M. Legault
: Bien oui,
je comprends très bien. Je comprends très bien.
M. Bergeron (Patrice) :
...dans Cambridge, puis on avait entendu parler d'un prix assez élevé pour la
machine que vous avez, ou le logiciel, ou, en tout cas, l'application que vous
avez payée, là.
M. Legault
: Je peux
vous dire qu'on a comparé avec ce qui a été fait par d'autres partis soit au
fédéral ou soit dans d'autres provinces et puis très fier de dire, là, que ça a
été fait à un coût beaucoup moins élevé à la CAQ que dans d'autres partis
politiques.
M. Bergeron (Patrice) : Donc,
vous n'avez pas fait affaire avec une entreprise qui vous a donné des données
d'électeurs, ou de citoyens, ou de sympathisants.
M. Legault
: Non. C'est
une entreprise qui a programmé et puis qui est allée selon nos besoins, mais on
est partis de zéro, puis il n'y avait pas de données. Les données, on les a
ramassées nous même.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Une question en anglais, Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good afternoon.
M. Legault
: Good afternoon.
M. Authier (Philip)
: I don't know where to begin on this one.
M. Legault
:OK. Can I begin?
M. Authier (Philip)
: Yes, sure, go ahead.
M. Legault
:OK. So we witnessed
this morning an union between Philippe Couillard and Jean-François Lisée, who came together to resist the positive change that is blowing
all over Québec. If the PQ
leader prefers to attack the CAQ rather than to ask questions to the Premier
about education, about health care, I don't mind, but,
if he wants to ridicule himself, it's his problem, Jean-François Lisée. I can
live with these kinds of attacks, but one thing that I will never accept, it is
the dirty little politic of Philippe Couillard. Two weeks ago, Philippe
Couillard compared the CAQ to populist parties in Europe. Last week, his
Finance Minister described us as a party of ethnic nationalism. He reoffended
this morning, during the question period. He went even lower. Philippe
Couillard claimed this morning that the CAQ is against foreigners, against
immigration. It's perfectly deceptive, and he knows it. So, even if we
temporarily reduce the immigration threshold to 40,000 per year, Québec will
remain one of the most open places for immigration in the world.
So Mr. Couillard knows
that, but he willingly continues his campaign of organized lies. And when the
Premier of Québec orchestrates such a campaign of lies, he dishonors his
functions. By using this kind of tactic, Mr. Couillard is sullying the reputation
of Premier's office, sullying Québec's reputation. I refuse this kind of
policy. And Michelle Obama, a woman for whom I have a greatest respect, said :
When they go low, we go high. That's exactly what I intend to do. We will
continue to propose ideas to Quebeckers. We will continue to listen to them, to
demonstrate an interest in the concerns and we will continue to talk to their
intelligence.
M. Authier (Philip)
: One of the points Mr. Heurtel is constantly making is this values test and he challenges you, M.
Couillard did it as well last week, to make this test public. Will you do that?
M. Legault
: First, it's pretty clear, the list of values. These are the values
that are included in the Chart of Rights, the Québec one. And right now, new immigrants, they have to sign that they
will respect those values. So it's nothing new that we propose. It exists in
many other countries, but I think it's important right now to have a better
focus on these values, to make sure that people coming to Québec, that they understand what are the
values in Québec.
M. Authier (Philip)
: And as you said this morning, the PQ discovered this document this morning.
M. Legault
: Yes. Jean-Francois Lisée discovered that they already are signing.
M. Authier (Philip)
: The last thing they… What they… And I'm giving this… I'm playing
devil's advocate, I'm telling you what they're saying about you. Mr. Heurtel is
saying… No. So Mr. Couillard said : What happens if a man and a woman move
here, and they are immigrants, and one of them passes the test, and the other
one doesn't pass the test? Would you deport the person who doesn't pass the
test? And he's accusing you of breaking up families and, you know, being anti immigrant.
M. Legault
: First, right now, you have many people coming here to work for a
certain period of time. At the end of this period, some people would like to
stay, but they can't. It's the same principle. And what we're talking about,
it's not deportation of immigrants, it's talking about not giving the
certificate eventually if they don't succeed in a French course. And honestly,
concretely, I don't understand why somebody, after three years of free courses
of language, that they would not be able to succeed a basic test in French. I
don't understand. So they just try to attack and do some small politics.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
M. Legault
: Merci, tout le monde.
(Fin à 13 h 17)