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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et Mme Catherine Fournier, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration et de diversité

Version finale

Le jeudi 22 mars 2018, 8 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures seize minutes)

M. Lisée : Bien, je suis avec mes collègues de la Montérégie aujourd'hui pour vous dire combien nous sommes inquiets de la façon dont le gouvernement libéral a abandonné la Montérégie à son triste sort, et son sort, c'est la congestion. Et là on est vraiment dans un cas où un gouvernement avait non seulement des responsabilités, mais des raisons de savoir qu'une situation allait s'aggraver, parce que c'est par ses propres projets que la situation allait s'aggraver. Donc, on sait que la 30 est déjà congestionnée en temps normal, en ce moment, et le gouvernement a annoncé deux projets.

D'abord, en 2015, on a su que le REM allait se rendre au Dix30 et donc on a su qu'il y aurait une pression supplémentaire sur la 30, considérable. 3 000 places de stationnement nouveau à un bout... enfin, à une jonction de la 30. Ils ont annoncé aussi, en mai 2017, qu'il y aurait des travaux, à partir de l'an 2000, sur le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui va créer un enfer pendant deux ans. Donc, ils le savaient.

Donc, voici un gouvernement qui dit : La situation va s'aggraver à un bout de la 30 et la situation va s'aggraver à un autre bout de la 30, où il y a la 20. Alors, évidemment, les députés du Parti québécois, les élus de la Montérégie, ont dit : La seule chose qu'on pouvait dire, bien, il va falloir élargir la 30. Il va falloir faire du transport collectif sur la 30, sur les voies d'accotement. Bien, la réponse du gouvernement, ça a été : Québec dit non à l'élargissement de la 30.

Je veux dire, la question a été posée au moment où elle devait être posée, alors qu'on avait le temps d'agir à temps. On avait tout à fait le temps, en deux ans, d'utiliser les accotements pour donner des voies réservées pour des autobus sur la 30, mais la réponse du gouvernement, officiellement, c'était non. Et ça, c'est un article qui date de février 2017.

On a continué à le réclamer, les élus locaux ont continué à le réclamer et Stéphane Bergeron a posé la question, en décembre dernier, en lui disant : Ça n'a quand même pas d'allure que vous ne faites rien en sachant, en connaissant cette catastrophe annoncée. Et le ministre André Fortin, qui, vous le savez, est l'étoile montante de l'équipe libérale, l'étoile montante, a répondu : La 30, comme les autres projets à Montréal, s'inscrit dans une perspective qui doit être une perspective globale, régionale, qui doit être réfléchie et qui doit répondre aux besoins du citoyen. On croirait lire du Mélanie Joly.

Alors, ce gouvernement avait la responsabilité d'agir à temps pour empêcher une congestion qui dégrade la qualité de vie des citoyens de la Montérégie, pose des problèmes à l'économie de la Montérégie et crée des problèmes de qualité de l'air en Montérégie. Alors, hier, plusieurs de mes collègues étaient présents à cette troisième demande globale des élus de la Montérégie d'agir en urgence. Nous, on demande au gouvernement aujourd'hui de nous donner un calendrier rapide de réalisations pour des voies rapides sur la 30, avant que le REM arrive à l'été 2021, avant que le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine soit entravé à partir de 2020.

Donc, il y a urgence, ils sont déjà en retard. Nous sommes prêts à les appuyer dans toute mesure d'accélération des travaux pour qu'ils réparent leur erreur.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Lisée. On va aux questions. Micro de gauche, M. Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Ce n'est pas un peu contradictoire au développement durable, de dire : On va élargir des autoroutes?

M. Lisée : Bien, nous, au Parti québécois, on est très clairs, nous n'appuyons les élargissements d'autoroute que si ces élargissements sont entièrement consacrés au transport en commun et au covoiturage. C'est la condition. On l'a dit pour 19, on l'a dit pour la 15, on l'a dit pour la 13, on le dit pour la 30. Il n'est pas question pour nous de faire des voies nouvelles pour ajouter des voitures. Ça, c'est la théorie de la CAQ, plus de voies, plus de voitures et de la nouvelle congestion, pire, dans quelques années.

Pour nous, l'idée... et, en ce moment, ce que demandent les gens de la Montérégie et le caucus du Parti québécois de la Montérégie, c'est d'utiliser immédiatement les accotements pour pouvoir faire ce transport en commun rapidement, en attendant d'élargir, pour que l'élargissement soit entièrement consacré au transport en commun et au covoiturage.

M. Dion (Mathieu) : Allez-vous faire souvent des alliances comme ça avec le gouvernement pour vous en prendre à la CAQ, comme hier à la période de questions?

M. Lisée : Bien, ce matin, on est plutôt contre le gouvernement et contre son inaction, puis je suis content de dire que, sur ce sujet-là, la CAQ n'a pas été très présente. Mais je suppose que vous vous référez à ma question d'hier, oui. Ça va arriver.

Maintenant, ce que j'ai dit hier au premier ministre, c'est que, bon, bien c'était très bien de critiquer la CAQ sur le test des valeurs, mais que je le trouvais un peu mou sur la question de la langue et que lui-même... et que j'ai beaucoup posé de questions au premier ministre depuis un an et demi sur le fait que sa politique d'immigration en matière linguistique était un échec et que je trouvais que ça n'avait pas l'air à le déranger que la CAQ propose un échec encore plus grand.

Et, si vous relisez mes questions, à chaque fois, je renvoie sur le premier ministre le fait qu'il est top mou en matière d'immigration, et que ce serait pire avec la CAQ, bien sûr, et que je crains que la pression combinée de la CAQ et du patronat fasse en sorte que le gouvernement libéral lui-même devienne moins rigoureux dans la sélection d'une immigration francophone, où il n'atteint, lui-même, même pas ses objectifs. Et je crains qu'il utilise cette pression-là pour dire : Bien, écoute, si la CAQ ne demande plus le français pour les immigrants, le patronat demande qu'on ne demande plus le français pour les immigrants, bien, le Parti libéral va aller dans ce sens-là.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest,TVA.

M. Laforest (Alain) : Je vais utiliser un mot neutre ce matin : Bonjour à vous. Concernant hier, le gouvernement du Québec a envoyé une facture pour les migrants à Ottawa, le gouvernement du Québec demande un assouplissement des règles pour les travailleurs étrangers temporaires. Il n'y a pas de réponse, même pas d'accusé réception. Comment vous qualifiez ça?

M. Lisée : Bien, d'abord, je suis très, très, très heureux que, sept mois après que j'en ai fait la suggestion, le gouvernement libéral me donne raison, me donne raison. Alors, j'avais demandé ça l'été dernier, ça avait été mal reçu par M. Couillard. Je me souviens qu'il n'avait pas trouvé que c'était une bonne suggestion. J'ai comme le souvenir, là, qu'il ne fallait pas demander ça.

Mme Fournier : J'avais demandé à Heurtel aussi en février, et c'est là qu'il avait acquiescé à notre demande.

M. Lisée : Tout à fait. Alors donc, la pression du Parti québécois...

M. Laforest (Alain) :  …parlez de quoi, la demande, là...

M. Lisée : Pardon?

M. Laforest (Alain) :  Vous ne voulez pas le répéter?

M. Lisée : Les quoi?

M. Laforest (Alain) : Qu'on devait payer pour les…

M. Lisée : Bien, je pense qu'effectivement le fait que le gouvernement libéral fédéral a lancé une invitation générale à beaucoup de gens, a créé une pression sur le système québécois, qui génère des frais, et que c'est au gouvernement fédéral de payer. Alors, c'est ce que j'ai dit à l'époque, c'est ce que je redis aujourd'hui. Et ces gens-là sont victimes d'une invitation trop large du gouvernement fédéral, et d'ailleurs l'estimation dont vous faites état aujourd'hui, ils disent que 90 % de ces gens vont être retournés chez eux. C'est beaucoup plus que ce qu'on croyait à l'époque, et donc c'est tellement une injustice qui est commise envers ces demandeurs d'asile, de leur avoir fait croire qu'ils pouvaient refaire leur vie ici aussi facilement.

Alors donc, oui, j'avais fait la proposition que ce soit le gouvernement fédéral qui paie. Je suis content qu'après sept mois le gouvernement québécois soit d'accord avec moi. Maintenant, on va attendre de voir ce qui se passe du côté fédéral. D'habitude, ils ne répondent pas aux demandes du Québec en 24 heures, hein? Moi, je n'ai jamais vu ça. Alors, on va leur donner quand même 48 heures avant de commencer à s'impatienter.

M. Laforest (Alain) : Vous ne trouvez pas ça un peu inacceptable que depuis le mois d'octobre il y ait des demandes répétées pour régler le problème des travailleurs étrangers? Puis vous l'avez vous-même constaté dans des entreprises. Il n'y a pas d'accusé réception, là, ça ne bouge pas.

M. Lisée : Pour les travailleurs étrangers, sur lesquels, donc, la demande est plus... est antérieure parce que la demande de remboursement, si on a bien compris, elle date d'hier. O.K.? Alors, vous voyez comme je suis patient avec le fédéral. Je me dis : Quand même, on ne peut pas réagir en 24 heures.

Mais, oui, effectivement, sur les travailleurs temporaires étrangers, c'est une politique fédérale qui est appliquée sans aucun égard aux demandes québécoises généralisées dans un moment de pénurie de main-d'oeuvre. Moi, je pense qu'il faut avoir une politique de rétention des travailleurs temporaires. Ceux qui reviennent constamment, on peut faire en sorte qu'il y en ait qui soient ici pour une plus longue période, mais c'est clair que le gouvernement fédéral imagine sa politique d'immigration sans aucun égard envers les besoins du Québec.

Le Modérateur : Merci. Mme Plante, La Presse canadienne.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour. Donc, en toute transparence, pouvez-vous nous dire, nous expliquer comment vous entendez utiliser les données des Québécois lors de la prochaine campagne électorale? Il y a beaucoup de questions qui se posent en ce moment sur l'utilisation des données. Pouvez-vous nous expliquer un peu comment ça va se passer pour vous au Parti québécois lors de la prochaine campagne électorale?

M. Lisée : Bien, je sais que les directives qu'on a données au parti, et qui les applique, c'est : Aucune donnée personnelle, que des données génériques. Alors, justement, on m'a fait une présentation la semaine dernière sur mon comté et on m'a montré comment, dans chacune des sections de vote, il y avait une évolution du nombre de femmes ou d'hommes, de personnes âgées ou moins âgées, de langues parlées, etc. Aucune information personnelle, mais des indications qui nous permettent de savoir que dans tel type de population, par exemple, il y a plus de personnes âgées dans ce coin-là qu'avant, et donc on va leur parler un peu plus de nos propositions pour les soins à domicile. Et, dans ce coin-là, il y a plus de jeunes familles, on va leur parler un peu plus de nos propositions pour les CPE.

C'est les données dont on a besoin. On n'a pas besoin de plus que ça, on ne veut pas plus que ça. Il n'est pas question d'utiliser des données personnelles.

Mme Plante (Caroline) : À votre connaissance, est-ce que tous les partis fonctionnent de la même façon ou c'est seulement que vous?

M. Lisée : Moi, je ne peux parler que pour le Parti québécois. Les autres, je ne sais pas.

Mme Plante (Caroline) : Pour l'assurance parentale, est-ce que vous êtes d'accord avec l'esprit, l'essence du projet de loi qui va être déposé aujourd'hui, je crois, là, sur, bon, ajouter de la flexibilité au régime?

M. Lisée : Nous, on veut donner du temps aux parents, c'est certain. On va attendre de voir les détails de la proposition. Nous travaillons nous-mêmes sur une proposition assez ambitieuse à ce sujet-là. On veut à la fois que les parents aient davantage de temps, mais on veut aussi ne pas alourdir le fardeau des PME.

Alors, on a hâte de voir comment cette combinaison-là va être satisfaite par le gouvernement, parce qu'en ce moment on a la colonne «coûts», mais on n'a pas la colonne «réduction des coûts». Est-ce que dans le budget de la semaine prochaine, le gouvernement va effectivement abaisser la pression fiscale sur les PME? Nous, on le veut, dans la mesure qu'on fait des mesures supplémentaires pour les salariés et pour les familles. Il faut alléger le fardeau de façon équivalente pour les PME. On craint que ce ne soit pas le cas, mais on attend, il y a un budget la semaine prochaine.

Le Modérateur : Merci. M. Pilon-Larose, La Presse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Les auditions publiques sur le projet de loi n° 128 se terminent aujourd'hui. De votre côté, au Parti québécois, après avoir entendu, donc, l'ensemble des intervenants qui sont venus en commission parlementaire, jugez-vous, à ce stade-ci, maintenant, qu'il faut bannir les pitbulls du territoire du Québec?

M. Lisée : Nous avons une discussion à avoir en caucus là-dessus. Comme vous savez, c'est un sujet délicat. Nous n'avons pas encore déterminé notre position.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Craignez-vous que ce sujet-là, puisqu'il est si polarisant, pourrait, d'une façon ou d'une autre, vous nuire politiquement, peu importe la position que vous pourriez prendre?

M. Lisée : On est en politique pour prendre des décisions difficiles, trouver des points d'équilibre. Alors, pas plus là-dessus que sur un autre sujet.

Le Modérateur : Merci. M. Lecavalier, micro de gauche.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Lisée. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi le Parti québécois a appuyé le projet de loi n° 164 sur l'accès à l'information?

M. Lisée : Bon, alors là, le sujet, là, c'est les cigarettiers. Alors, les cigarettiers voulaient avoir accès à des informations pour essayer de ne pas payer 60 milliards de dollars au Québécois pour la dégradation de leur santé, dont ils sont responsables. Alors, on est au centre, là, d'une question qui est assez compliquée, où les cigarettiers voulaient renverser une jurisprudence qui était établie pour pouvoir avoir accès à des informations qui allaient les aider à ne pas réparer les dommages qu'ils ont causés.

Alors, le gouvernement nous a dit : Si on veut empêcher les cigarettiers d'aider leur cause, il faut cet amendement-là. Ce n'est pas nous qui avons rédigé l'amendement, nous n'avions pas de capacité de faire autre chose que de dire : Bien, effectivement, les cigarettiers ne doivent pas avoir accès à cette information-là, et donc on a voté pour pour cette raison-là. Moi, j'étais le responsable du Parti québécois dans le dossier de la lutte antitabac. J'ai eu les cigarettiers devant moi, j'ai eu leur lobby devant moi, j'ai été extrêmement dur avec eux, je ne veux pas leur faire de cadeau. De la même manière, on n'a pas arrêté de dire que le gouvernement libéral n'était pas transparent, en général, sur l'accès à l'information.

Ça fait quatre ans qu'on demande une réforme, une mise à jour de cette grande loi du Parti québécois sur la transparence, et nous ne l'avons pas, et je ne fais pas confiance aux libéraux pour qu'ils nous la donnent. Nous, au gouvernement, le 1er octobre, nous allons mettre à jour la grande loi du Parti québécois sur l'accès à l'information.

Dans ce cas-ci particulier, nous ne voulions pas faire de cadeaux aux cigarettiers.

M. Lecavalier (Charles) : Mais est-ce que vous comprenez aussi que ce projet de loi là va empêcher les orphelins de Duplessis de savoir pourquoi ils ont obtenu moins que les enfants qui ont passé par les pensionnats autochtones? Il semble que ce soit bien le cas, là.

M. Lisée : Bien, je comprends qu'il y a des effets collatéraux comme à chaque fois qu'on prend une décision. Mais, pour moi, les 60 milliards de dollars qui sont en jeu pour la santé au Québec, je considérais que c'était important de ne pas donner une victoire possible aux cigarettiers.

Le Modérateur : Merci. Mme Sioui, micro de droite.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Je veux juste faire un suivi sur la question de mon collègue. Il y a un article dans la loi qui vous permet de ne pas donner accès aux cigarettiers, c'est l'article 145. Pourquoi vous adoptez un nouveau projet de loi qui, comme vous venez de le dire, a des dommages collatéraux plutôt que de faire appliquer la loi telle qu'elle existe déjà?

M. Lisée : Le gouvernement nous a présenté les options telles que ses avis juridiques l'entrevoyaient. On peut avoir un débat effectivement : Est-ce que tel article pouvait être utilisé, tel autre article pouvait être utilisé? Le ministère de la Justice du Québec, la ministre responsable nous ont dit : Avec nos avis juridiques, le risque est grand que, sans cet article, les cigarettiers vont avoir accès à cette information. Ont-ils raison? Ont-ils tort? Nous ne le savons pas. Nous n'avons pas eu accès aux avis juridiques du gouvernement. C'est toujours le cas. Mais, dans le doute, nous avons préféré nous assurer que les cigarettiers n'allaient pas avoir des informations qui pouvaient les aider à ne pas réparer leurs dommages.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ça n'aurait pourtant pas été la première fois que vous ne vous seriez pas fiés aux avis juridiques du gouvernement. Là, ils en avaient pour le projet de loi n° 62 aussi, par exemple.

M. Lisée : C'est toujours...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez pris le risque de faire des dommages collatéraux en faisant confiance aux avis juridiques du gouvernement.

M. Lisée : Notre volonté de rendre responsables les cigarettiers pour le dommage qu'ils ont causé à la santé de millions de Québécois nous a conduits à prendre cette décision. J'aurais aimé être au gouvernement, lire les avis juridiques, peut-être proposer une solution différente. Ça sera le cas après le 1er octobre, mais, dans ce cas-ci, je ne voulais pas que, dans deux ou trois mois, vous soyez à ce micro pour nous dire qu'on a donné des arguments aux cigarettiers qu'on aurait pu empêcher de donner.

Le Modérateur : Merci. Ensuite, à gauche, en anglais.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Si je peux me permettre, vous avez aussi parlé de l'intention des cigarettiers de renverser la jurisprudence, mais habituellement les tribunaux se fient à la jurisprudence pour rendre des décisions. Vous n'avez pas confiance aux tribunaux? Pourquoi adopter un projet de loi qui a des effets collatéraux quand il existe des tribunaux qui appliquent déjà la jurisprudence?

M. Lisée : L'inquiétude du gouvernement québécois et du ministère de la Justice, c'est que, sans cet article, il y aurait eu un renversement de jurisprudence, et donc c'est l'inquiétude qu'ils ont exprimée. Là-dessus, je préférais, nous préférions être certains que les cigarettiers n'auraient pas des armes supplémentaires contre les Québécois. Je serais très heureux d'avoir un débat d'experts avec des avis juridiques pour dire si c'était nécessaire ou non, mais, dans l'information disponible au moment où nous l'avions, il nous semblait que protéger la santé des Québécois face aux cigarettiers était la variable la plus importante.

Encore une fois, nous comptons revenir avec une vraie réforme de cette grande loi du Parti québécois. Nous sommes très, très critiques de la façon dont le gouvernement libéral a traficoté avec l'accès à l'information. Ce cas-là est très particulier, il y a un élément de santé publique important.

Le Modérateur : Merci. Mme Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. Would offering the parents extra flexibility when it comes to their parental leave or an extra 10 days off that's paid, are these the kinds of things that might be likely to persuade voters in the next election?

M. Lisée : Well, probably so, because these are issues that go to our daily lives. I think, the pressure of work, family and everything is weighing heavily on every family in Québec. We are in the process ourselves of developing a proposal on that issue. And so it's normal that parties, in 2018, are trying to give families more time.

The question that we asked also is that the right way to go. Now, we'll see about the specifics, the Liberals will have theirs, we will have ours. But what is the way on small businesses? We think that large businesses, either they already give these kinds of benefits and they can shoulder the extra weight, but small businesses cannot, if we don't simultaneously give them some relief in terms of fiscality or otherwise.

So we are a bit worried that the budget will not give small businesses enough to compensate for these extra rights. We are asking for the next budget to make sure that small businesses have this help and, if not, we will do more to make sure that there is equilibrium.

Mme Montgomery (Angelica) : You say that this is something that's likely to persuade voters. So how confident are you that you are going to be able to offer something that is better than what the Liberals are offering?

M. Lisée : Well, because we are good at that. We are the ones that created the CPE. We are the ones that created equity pay. We are the ones that created the family leave program and the parental leave program. So we know a lot about that. Véronique Hivon is our spokesperson on that issue. Camil Bouchard, who is the prominent thinker on these issues, is an advisor of mine and of Véronique. So we are pretty confident.

Le Modérateur : Merci. Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. While you're on that train of thought, I just want you to go a little bit deeper on that, because earlier this week you announced a plan to get rid of the REM and replace it with something else. Yesterday, you talked a lot about immigration. We're still seven months away from the election, but it definitely feels like you're in campaign mode.

Is there a greater strategy beyond that? Do you need more time to kind of delve into some of these issues and explain your platform to Quebeckers? Is that kind of the thought behind it?

M. Lisée : Well, certainly during the last year and a half of an Opposition party, we go from opposition to proposition. And with Diane Lamarre in particular on health issues, we've been starting to roll out our proposals as early as last September. We rolled out, during all the fall, proposals on health and then, in January, we explained the calendar of implementation during the first year of our government. We also rolled out our proposal for childcare and, this week, our proposal on congestion in the Montréal area.

And so, yes, we are in proposal mode. There's going to be more specifics during the campaign, but now we see that two thirds of Quebeckers have already decided that they don't want the Liberals anymore, a lot of Anglos as well, and I think that's a right mindset. And so they're looking at what are the alternatives. And we feel confident that our proposals are bold and serious at the same time, where the CAQ's proposals are very sketchy, and they keep changing, and they're not well explained. And so we're confident that as we go along, month after month, proposal after proposal, the Quebeckers will see that we're the better alternative.

Le Modérateur : Une dernière, s'il vous plaît.

Mme Fletcher (Raquel) : Is that… because traditionally the campaign is, you know, 30 days. So when you say that the CAQ's plan is vague, isn't it normal that it's vague at this point and then it will be more specific during that campaign, the actual days of the campaign?

M. Lisée : Well, if you don't talk about an issue and say we're going to tell you about it during the campaign, that's fine. But when you come up with the idea of a values test and you don't show what it would be, you don't document it, then you're just putting, you know, the issue in disarray and you're putting yourself in disarray. I think the CAQ is very incompetent in the way it's approaching its own proposals. In the case of the values test, either you propose it or you shut up.

And now they say, and I have a quote here from the Huffington Post, Micheline Labelle, who's a researcher on these issues, asked the CAQ what would be the test, and she was answered : «Nous vous remercions de votre intérêt. Nous n'avons pas encore rédigé ce test des valeurs et c'est pour cela que vous ne pouvez le trouver sur notre site Web. Nous ne le rédigerons que si nous avons l'immense privilège de servir les Québécois en étant au pouvoir.»

So the CAQ is saying you won't see it until and unless you elect us. You won't even see it during the campaign. I mean, this is a very bad way to make policy proposals of this importance.

Le Modérateur : Merci. Mme Johnson.

Mme Fletcher (Raquel) : If I can just one… Yesterday, I asked about pitbulls…

Le Modérateur : Très rapidement, s'il vous plaît.

Mme Fletcher (Raquel) : …and you said you would get back to me.

M. Lisée : Yes, we will get back to you.

Le Modérateur : Mme Johnson.

Journaliste : Est-ce qu'on peut avoir une dernière réponse en français...

M. Lisée : Sur les pitbulls? We will get back to you. Nous allons vous revenir.

Le Modérateur : Mme Johnson, micro de gauche.

Journaliste : Non, mais sur le test des valeurs...

M. Lisée : Sur le test des valeurs. Bon, bien, écoutez, sur le test des valeurs de la CAQ, je veux dire, ce n'est vraiment pas de la compétence politique d'introduire un sujet sans donner les détails, et un sujet aussi difficile qu'avoir un test des valeurs, alors on veut savoir quand on aura exactement ce que la CAQ propose.

Micheline Labelle, qui est une chercheure dans ce domaine, a posé la question à la CAQ et, dans un texte au Huffington Post ce matin, elle cite la réponse de la CAQ par courriel. Elle dit : «Mme Labelle, nous accusons réception de vos deux messages laissés sur le répondeur de la permanence ainsi que de votre courriel du 16 mars 2018. Nous vous remercions de votre intérêt. Nous n'avons pas encore rédigé ce test des valeurs et c'est pour cela que vous ne pouvez le trouver sur notre site web. Nous ne le rédigerons que si nous avons l'immense privilège de servir les Québécois en étant au pouvoir.»

Ça fait qu'ils disent : Vous ne l'aurez même pas pour la campagne électorale, on va seulement le rédiger quand on sera au pouvoir. Alors, franchement, pas fameux.

Le Modérateur : Mme Johnson, cette fois-ci.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Lisée.

M. Lisée : Good morning.

Mme Johnson (Maya) : This morning, we learned in LaPresse a little bit more about a few of the proposed locations for the sale of legalized marijuana, including the Berri-UQAM metro station. Do you have any particular concerns or expectations about where these outlets will be located?

M. Lisée : Yes, we do. I think, we want to see what are the proposals, how close these outlets will be to schools, CEGEPs, universities. I think, you know, it is not the best idea to make sure that you are as close as possible to places where people should be focused on learning. And so, yes, we want to debate these issues.

Mme Johnson (Maya) : So the Berri-UQAM proposal is something that concerns you because it is so close to university settings.

M. Lisée : It is worrisome.

Mme Johnson (Maya) : OK. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 8 h 42)

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