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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, et Mme Nicole Léger, porte-parole de l’opposition officielle pour le Conseil du trésor

Version finale

Le jeudi 22 mars 2018, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-neuf minutes)

M. Ouellet : Alors, bonjour, tout le monde. Je suis aujourd'hui assisté de ma collègue de Pointe-aux-Trembles, Mme Nicole Léger, et, comme tous les Québécois et Québécoises hier, lorsqu'on a appris la nouvelle, on s'est pincés pour se poser cette question que tous les Québécois et Québécoises ont voulu se poser : Comment faire un transport collectif viable et financièrement rentable sur l'île de Montréal? C'était la grande question que le Parti québécois avait avec le collègue Alain Therrien, de Sanguinet, lors des études sur le projet de loi durable.

Comment un projet comme le REM doit faire du rendement? Comment un projet comme le REM doit être rentable, alors qu'on sait... Et pas plus tard que la semaine passée, lorsque M. Couillard était avec M. Labeaume pour l'annonce du tramway, il nous annonçait bien candidement qu'effectivement le tramway allait être déficitaire. Mais ce n'est pas le rôle du transport en commun de faire des rendements.

Alors, dans un article de LaPresse canadienne, on a appris hier, tout le monde a appris, le modèle financier du REM qui nous amène à comprendre comment rendre ça rentable. Et ce n'est pas compliqué. On crée un monopole, on casse la concurrence et on s'assure que tout le monde, peu importe leur proximité, passe tôt ou tard par le REM pour se rendre au centre-ville de Montréal.

Et, quand on regarde de la façon dont c'est fait, de la façon dont ça a été écrit, bien, on se rend compte que tout le monde doit passer par le REM, donc tout ce qui peut... exemple, du côté de la Rive-Sud, donc on a à penser la ligne... les gens de Candiac, bien, ils étaient desservis par un autobus pour passer effectivement du côté du nouveau pont de Champlain. Bien là, non, on doit obligatoirement se rattacher au REM et passer au centre-ville.

Donc, notre aberration et notre grand questionnement aujourd'hui, c'est que le REM, qui devait améliorer le sort des Montréalais, les Montréalaises et toutes les banlieues de Montréal pour plus de mobilité, plus de fluidité, ce qu'on en comprend, cette grande colonne vertébrale qui va s'implanter sur l'île de Montréal, au nord et au sud, bien, malheureusement, plus aucun service en amélioration ne va pouvoir être possible parce qu'il faut rentabiliser les investissements de la caisse, il faut rentabiliser le service. Et la seule façon de le faire, c'est d'anéantir des lignes existantes et surtout de rabattre les lignes qui pourraient avoir un afflux d'usagers vers le REM.

Donc, on a un modèle d'affaires, tout passe par le REM, uniquement le REM, que le REM. Alors, est-ce que c'est ça? Les Montréalais, les Montréalaises ont besoin de se faire diriger à quel endroit ils doivent prendre le transport plutôt que la véritable question : Quel mode de transport peut m'amener à mon point a au point b?

Alors, je vais laisser la parole à ma collègue de Pointe-aux-Trembles pour d'autres précisions.

Mme Léger : Alors, oui, l'important, ce n'est pas où les citoyens veulent aller, mais c'est où les amener, les amener vers le REM, le Réseau express métropolitain. Ce n'est pas un service aux citoyens, mais c'est que le REM fasse de l'argent et garde le monopole.

Le monopole du REM empêche tout autre projet structurant qui répondrait, en fin de compte, aux besoins des citoyens, au monde, à la population. Les sociétés de transport, toutes les sociétés de transport, vont être obligées, dans le fond, de servir le REM. Elles vont être obligées d'amener leurs clients au REM, donc pas de répondre aux besoins que la population va leur exprimer, mais c'est absolument de les amener au REM parce qu'ils n'auront pas le droit de faire de la concurrence, les sociétés de transport. Tout doit passer par le REM.

Pour l'est de l'île de Montréal, entre autres, aucun projet structurant qui va être capable d'exister parce que tout doit passer encore par le REM. Et on se rappelle que, juste pour l'est de Montréal, La Pointe-de-l'Île, le REM ne répond aucunement aux besoins de l'est de Montréal, il n'est que dans l'ouest de Montréal. Alors, entre autres, des projets qu'on... dans l'est de Montréal, on ne peut pas. C'est le REM qui va avoir gardé le monopole, et la société de transport va être obligée de répondre au REM.

Alors, où est les besoins… où sont, pardon, les besoins de la population où les sociétés de transport vont répondre, elles sont obligées de répondre, pour donner des services aux gens? Mais là c'est le monopole du REM qui va être priorisé.

M. Ouellet : Merci, Nicole. Aujourd'hui au salon bleu, on s'est fait accuser par le gouvernement de maltraiter la caisse, d'être contre la caisse, d'être contre la façon dont elle travaille. Je veux être bien clair, là. On n'est pas contre la caisse, mais, tout le long du projet du REM, que ce soit lorsqu'on a étudié son modèle économique où on a créé effectivement CDPQ Infra pour la mise en place du REM, on a critiqué le modèle économique, la façon dont la caisse avait réfléchi pour créer de la richesse avec du transport structurant. C'est ça qu'on a décrié. Et ce qu'on a entendu et lu dans les médias hier, ça nous donne raison. C'est-à-dire que, pour assurer une rentabilité au détriment des usagers, il faut augmenter le nombre de gens qui vont prendre le REM pour assurer sa viabilité. C'est ça qui est aberrant.

Et, comme ma collègue de Pointe-aux-Trembles l'explique si bien, le REM ne réglait pas tous les problèmes de mobilité et de fluidité, de congestion, notamment, à Montréal, et c'est pour ça que le Grand Déblocage du Parti québécois, qui dit non au REM actuel, mais oui à un REM amélioré et à d'autres moyens sur l'île, mais sur la couronne nord, et sur la couronne sud, et dans toutes les banlieues, c'est ça qu'on veut proposer aux Québécois et Québécoises, d'avoir des modes alternatifs qui connectent tout le monde au bon endroit avec le bon moyen de transport.

Mais, malheureusement, présentement, les usagers se réveillent ce matin, les premières pelletées de terre vont commencer pour le REM, ils vont se rendre compte qu'ils seront les grands perdants. Et surtout, comme le slogan va être si bien dit : On embarque dans le train et on passe par la caisse. Merci.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Vous vous attendiez à avoir une voie réservée pour les autobus sur le nouveau pont Champlain?

M. Ouellet : Absolument. Pourquoi ne pas en avoir? Pourquoi pas de voie d'autobus?

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Donc, il y aurait une voie pour le REM, une voie réservée pour les autobus, puis après ça une voie pour les voitures.

M. Ouellet : Pourquoi ne pas le prévoir? Pourquoi on ne pourrait pas, effectivement, permettre à des autobus qui ont d'autres circuits à renter sur Montréal? Si les gens qui ne connectent pas par le REM, qui arrivent plus au sud et qui pourraient effectivement arriver par bus... pourquoi ces bus-là ne pourraient pas prendre le pont?

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Bien, mettons, dans votre proposition de Grand Déblocage, là, c'est un tramway, je pense, qui passe sur le pont Champlain, là, il y aurait en plus une voie réservée aux autobus?

M. Ouellet : Bien, quand on dit : Il pourrait y en avoir, c'est qu'il faut regarder le meilleur mode. Puis, nous, ce qu'on a proposé, c'est un mode différent du REM. Mais, avec ce que le REM va impliquer puis à l'endroit où est-ce qu'on va le prendre lorsqu'on sera au gouvernement, au 1er octobre, on va être obligés de faire avec ce qui a déjà existant. Et, si vous me dites la question : Est-ce que les autobus pourraient passer sur le pont? La réponse est oui. Est-ce qu'il faudrait y aller exclusivement par des voies réservées? Là, il faudrait effectivement mesurer quel est l'apport avec le REM existant et la proposition du Parti québécois pour améliorer la fluidité.

Mme Léger : Mais vous comprenez que le monopole du REM...

M. Ouellet : Il scrape tout, là.

Mme Léger : ...il scrape tout. Alors là, votre question est de dire : Bien là, s'il y a un REM, il va falloir faire quelque chose d'autre pour les bus, il va falloir quelque chose... Mais l'idée même que le REM a le monopole nous empêche de faire tout autre projet structurant. Si les citoyens veulent avoir un autobus, puis passer en autobus, puis prioriser le transport collectif par différents autres modes pour aller au pont Champlain, bien là, vous voyez, là, on est pris avec le monopole du REM.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K. Puis, dans l'est de l'île, bien, je veux dire, il n'y en a pas, de REM. Alors, il n'y en aurait pas d'exclusivité au REM. Le REM n'existe pas dans l'est de la ville.

Mme Léger : Oui, mais par contre Le Grand dDblocage du Parti québécois permet d'avoir tout autre projet structurant, donc une intermodalité entre les fins de stations bleues et vertes et d'avoir un tram-train qui va jusqu'à La Pointe-de-l'Île. Là, on n'a absolument rien de ça avec le REM. Le gouvernement libéral nous propose le REM, qui dessert l'ouest de Montréal seulement. Nous, on n'a pas rien dans cette assiette-là, là. Alors, vous comprenez que les gens de l'est de Montréal, les gens de La Pointe-de-l'Île sont insultés et sont fâchés de cette situation-là.

Alors, le Grand Déblocage du Parti québécois répond aux besoins de la population de La Pointe-de-l'Île. Et en plus, en s'assurant aujourd'hui... avec ce qu'on a lu hier, c'est que le REM a le monopole de tout. Alors, on ne pourrait même pas proposer des solutions ou des projets structurants avec la situation actuelle du REM.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Donc, vous, votre compréhension, c'est qu'à partir du moment où il y a le REM, on ne peut rien faire d'autre. Vous ne pensez pas que c'est pour des zones spécifiques qu'il y a une zone de non-concurrence?

Mme Léger : Bien là, le gouvernement libéral nous a... Ce que le gouvernement libéral a déposé, c'est le REM. C'est la solution de tout le transport de Montréal.

M. Ouellet : Et c'est l'obligation, parce que votre question est pertinente, c'est l'obligation du rabattement du transport pour aller prendre le REM. Donc, si j'ai une ligne...

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Oui. Mais, s'il n'y a pas de REM, comme dans le l'est de l'île, on ne peut faire de rabattement, là.

M. Ouellet : Non, effectivement, mais on peut faire autre chose, là. Ça, c'est...

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Ce que vous comprenez, c'est qu'on ne pourra pas développer aucun autre projet de transport en commun.

M. Ouellet : Bien non, parce que tout doit ramener au REM. Pour assurer sa viabilité, tout déplacement doit se rabattre soit sur le REM ou, dans certains cas, exclusivement utilisés dans le REM. Donc, si, dans, je ne sais pas, 10, 15, 20 ans, il y a effectivement des endroits où est-ce que la démographie change, on est pognés avec le ciment du REM, son tracé. La seule chose qu'on peut rajouter, c'est des stations, alors que, si on a des autobus, on aurait plus de mobilité pour permettre une fluidité. Bien, malheureusement, lorsqu'on fait ces lignes-là dans les zones de non-concurrence, il faut amener les gens au REM.

Donc, pour nous, c'est un non-sens. La destination ne doit pas être le choix des gens. Si j'ai envie de me rendre à une place, puis c'est le REM qui doit faire ma destination, je ne veux pas être lié de ça.

Mme Léger : Ça m'a pris 10 ans pour faire le Train de l'Est en collaboration avec tous les gens, et le Train de l'Est allait jusqu'à la gare Centrale. Avec le projet du REM, le REM propose que le Train de l'Est arrête à une des stations, fasse débarquer les gens, puis que les gens prennent le REM pour aller au centre-ville.

Alors, la seule proposition du REM pour... Là, je donne l'est de Montréal, mais il y a toute la Rive-Sud, il y a tout le long... l'Est de Montréal, entre autres. Il n'y a rien de structurant pour nous aider à La Pointe-de-l'Île, tout le contraire. Alors, déjà, la ligne existante du Train de l'Est, ils nous font débarquer.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Est-ce que vous croyez... Bien, le Train de l'Est, en ce moment, il se rend jusqu'à la gare Centrale, c'est ça?

Mme Léger : Oui.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Là, vous croyez que le REM va obliger les gens à prendre le train dans l'est...

Mme Léger : Pas «vous croyez», c'est dans le projet.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Donc, vous comprenez que les gens vont prendre le train dans l'est de l'île, ils vont débarquer pour embarquer sur le REM et pour se rendre à la gare Centrale. C'est ça que vous comprenez?

Mme Léger : C'est ce que le REM propose. Ce n'est pas moi qui propose ça, là. C'est le REM qui propose ça. Alors, imaginez, en plus de ne pas avoir rien pour l'est de Montréal dans le projet du REM, le seul projet existant, ils nous le boycottent en faisant débarquer les gens.

M. Ouellet : Je veux juste terminer, si vous permettez, attirer votre attention. Le REM, dans ses calculs savants de rentabilité, a fixé à tout près de 0,64 $ à 0,66 $ du kilomètre-passager. C'est beaucoup plus cher que les autobus, ou les métros, ou les trains dans certains cas. Alors, vous comprendrez qu'à toutes les fois qu'on sort des gens d'un autobus ou d'un train pour faire le rabattement directement sur le REM, vous avez compris que le coût de déplacer l'usager est beaucoup plus élevé à chaque fois qu'on embarque sur le REM.

Donc, on n'en sort pas. C'est une machine à siphonner de l'argent pour dire : Tout passe par le REM, et plus il y aura de passagers, plus la distance sera longue, plus ce projet-là sera rentable, alors que la véritable question, c'est : Est-ce qu'on a le bon mode de transport au bon endroit pour servir le bon mode... de population. C'est ça, la grande question. Et c'est ce qu'on a tenté de répondre avec le Grand Déblocage.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 41)

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