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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, Mme Véronique Hivon, porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille et en matière de justice, et M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Le mercredi 11 avril 2018, 8 h 05

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures sept minutes)

M. Lisée : Alors, on a deux sujets ce matin. Moi, je vais vous parler de Jacques Daoust, Véronique va vous parler des délais de prescription pour des victimes.

Alors, évidemment, vous connaissez ce dossier-là, on a eu une commission parlementaire, il y a... C'est comme un millefeuille de mensonges, de jeux de coulisses et de jeux de pouvoir, et c'est le millefeuille libéral. C'est comme ça que ça fonctionne, un gouvernement libéral qui essaie d'imposer des décisions à un ministre, qui passe par son chef de cabinet pour dire à Investissement Québec ce que le ministre ne voulait pas dire.

Qu'est-ce qu'il faut retenir de ça, au-delà de ce mauvais roman libéral de jeux d'influence, et de jeux de coulisses, et de jeux de pouvoir, et de mensonges? Bien, ce qu'il faut retenir, c'est que le premier ministre du Québec ne croyait pas qu'une entreprise stratégique comme RONA devait avoir son siège social détenu par des Québécois. À la base, là, c'est ça, le problème. Et son ministre de l'Économie, lui, il voulait que le siège social soit entre les mains de Québécois. C'est le fond du débat.

Et donc on avait un ministre de l'Économie, qui était très imparfait, puis je ne dis pas qu'il avait raison sur toute la ligne puis toutes les versions qu'il a données, mais, au fond, ce qu'on apprend ce matin dans son testament politique, c'est que lui trouvait incroyable l'idée de ne pas contrôler un siège social aussi important que RONA, alors que le premier ministre, lui, voulait le vendre.

Pourquoi on sait qu'il voulait le vendre? Parce qu'il l'a dit dans sa course au leadership contre Raymond Bachand, parce que Bachand est intervenu dans la première tentative de prise de contrôle hostile de Lowe's face à RONA, et c'est Bachand qui avait fait en sorte de faire échouer cette première tentative. Et, à l'époque, Philippe Couillard avait dit que Bachand avait eu tort, qu'il aurait dû laisser le marché fonctionner. Et donc M. Couillard était l'antinationaliste économique du Québec qui aurait voulu que Lowe's prenne le contrôle de façon hostile de RONA dans sa première tentative.

Donc, le signal envoyé par M. Couillard, c'est : Le Québec est à vendre. C'était ça, le signal et bien sûr que RONA est à vendre. Le signal que M. Daoust voulait envoyer, c'est : Non, il ne faut pas le vendre. Et moi, ce que ça me dit, c'est qu'une partie des problèmes qu'on a, dans la fierté économique du Québec, dans le fait que le train électrique du REM va être construit en Inde, bien, c'est qu'on a un gouvernement puis on a un premier ministre qui ne croient pas à la valeur du nationalisme économique québécois.

Puis le 1er octobre, avec un gouvernement du Parti québécois, on va avoir un premier ministre, une vice-première ministre puis une équipe qui croient à ça. Ce qui s'est passé avec Daoust, là, ça ne pourrait pas se passer avec un gouvernement du Parti québécois, parce que nous, on pense que des sièges sociaux stratégiques, comme celui de RONA, doivent rester entre des mains québécoises, et on aurait été unis dans cette volonté-là.

Alors, c'est aujourd'hui un genre de bilan, à cinq mois de l'élection, de l'antinationalisme économique du premier ministre, de son chef de cabinet, du chef de cabinet qu'il avait imposé à Jacques Daoust, et Jacques Daoust qui, à travers tout ça, lui, aurait voulu faire la bonne chose, mais il en a été empêché.

Mme Hivon : De mon côté, je souhaitais vous dire ce matin que, comme classe politique, j'estime... on estime qu'on a une responsabilité énorme de donner suite au mouvement de libération de la parole de #moiaussi, de tout le mouvement #moiaussi et de montrer à quel point on a entendu ces paroles, ces cris du coeur, ces dénonciations, à quel point on a entendu les victimes d'agression sexuelle qui ont pris la parole de manière très courageuse.

Alors, nous, comme classe politique, on a une responsabilité énorme. Cette responsabilité-là, c'est d'agir ensemble pour donner suite, par des gestes concrets, à cette réalité-là pour mettre fin à ce fléau, dans la mesure du possible, de ce qu'on peut faire. Alors, hier, vous m'avez vu intervenir en Chambre sur la question de l'abolition du délai de prescription pour les poursuites civiles en dédommagement à la suite de la sortie qu'on a faite, de manière très consensuelle, toutes les oppositions ensemble, la semaine dernière, auprès des représentants des victimes de prêtres pédophiles.

Aujourd'hui, il va y avoir une motion de déposée cet après-midi sur ce sujet-là. À nouveau, comme je l'ai fait hier, je tends la main à la ministre de la Justice, au gouvernement pour que, tous ensemble, on apporte ce changement-là d'ici la fin de la session. C'est simple à faire. Le Barreau du Québec est d'accord, la Protectrice du citoyen le demande. C'est quelque chose qu'on peut faire tous ensemble, et je pense que ce serait une manière de montrer clairement qu'on a entendu le cri du coeur des victimes.

L'autre volet de notre demande, c'est bien sûr toute la question du tribunal spécialisé pour les victimes d'agression sexuelle. Vous nous avez vus, vous m'avez vue faire cette demande-là, cette proposition-là, il y a quelques semaines. Et malheureusement, encore une fois, toutes les oppositions sont d'accord, mais le gouvernement a refusé d'étudier cette question-là avec l'ensemble des partenaires.

Aujourd'hui, on lui demande, sur ces deux enjeux-là, de donner suite à nos propositions, aux propositions consensuelles de l'opposition, pour montrer aux victimes d'agression sexuelle qu'on les a entendues et que la classe politique est présente pour agir.

Le Modérateur : Merci, Mme Hivon. M. Lisée, on va aller aux questions. M. Lacroix, micro de gauche.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Lisée, Mme Hivon. Une simple question sur l'histoire de Daoust. Quand cette histoire-là est arrivée, qu'il y a eu la commission parlementaire, il n'y a personne qui croyait Jacques Daoust, tout le monde croyait que Jacques Daoust mentait.

Pourquoi, ce matin, c'est le contraire? Pourquoi, aujourd'hui, vous lui donnez le bon Dieu sans confession après avoir lu son testament politique? Alors, qu'est-ce qui a changé pour que la version que Jacques Daoust donnait, qui était essentiellement la même à l'époque... quand on lui parlait au téléphone, quand on avait des discussions avec lui, c'était exactement la même chose qu'il disait. Pourquoi, à l'époque, c'étaient des mensonges; pourquoi, aujourd'hui, c'est la vérité?

M. Lisée : Bien, ce n'est pas ce que je dis. Si vous m'avez bien entendu, j'ai dit : C'est un millefeuille de mensonges et de jeux de pouvoir, et je ne donne pas à M. Daoust le bon Dieu sans confession, et sa rectitude n'était pas totale dans cette affaire-là. On lui a beaucoup reproché.

Mais ce que j'apprends, moi, mais peut-être qu'il vous l'avait dit au téléphone, ce que j'apprends, moi, ce matin, dans le testament, c'est qu'il était opposé à la vente des actions d'Investissement Québec dans RONA. Moi, c'est la première fois que je vois ça et que, donc, son testament politique... au moment où sa parole est libre, il dit : Au fond, je voulais qu'on garde ces actions-là parce que c'était important de garder le contrôle de ce siège social au Québec. Il ne pouvait pas le dire, à l'époque, parce que le premier ministre, lui, voulait faire le contraire.

Alors, je pense que la parole de M. Daoust, une fois que sa parole est libre, a plus de valeur que pendant qu'il est dans la controverse, dans le millefeuille de mensonges. Et son comportement à l'époque n'est pas sans reproche. Il n'est pas sans reproche, mais l'élément nouveau, c'est qu'on sait que le premier ministre, lui, il s'en fichait d'avoir du contrôle québécois dans RONA. M. Daoust, lui, pensait que c'était important pour le Québec qu'on le garde, et, au fond, le coeur de la question, c'est celui-là.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, micro de droite.

M. Laforest (Alain) : Il a toujours dit : Je n'ai jamais menti. Donc, le O.K. ne venait pas de lui.

M. Lisée : Bien, c'est clair que la personne qui a dit le O.K., qui était M. Ouellet, son chef de cabinet imposé par Philippe Couillard, c'est lui qui a pris la décision sur lui, même si M. Daoust lui avait dit : Laisse-les décider, hein?

Donc, la position de repli, moi, ce que je comprends, puis est-ce qu'il y a une vraie vérité dans tout ça, ce qu'on comprend du témoignage des uns et des autres, c'est que M. Daoust était contre la vente; sous pression du premier ministre, il ne pouvait pas le dire. Donc, sa position de repli, c'était : Je m'en lave les mains. Et son chef de cabinet a laissé entendre à Investissement Québec que Daoust était d'accord avec la vente, donc le contraire de la vraie position de M. Daoust.

M. Laforest (Alain) : Vous avez baissé dans les sondages ou vous stagnez, et votre vice-chef est beaucoup plus populaire que vous.

M. Lisée : Oui.

M. Laforest (Alain) : Comment vous allez faire pour renverser cette tendance-là?

M. Lisée : Bien, d'abord, j'aime beaucoup cette tendance, puis c'est pour ça que j'ai choisi Véronique, et je savais que l'addition de nos attraits était supérieure à la somme... Tu avais une phrase là-dessus, hein?

Mme Hivon : Oui, le tout est plus grand que la somme des parties.

M. Lisée : Exact. Le tout est plus grand que... Vous voyez comme on est complémentaires.

Mme Hivon : Je suis tellement utile. Je peux rappeler les choses que j'ai dites, comme ça.

M. Lisée : Mais ce qui m'intéresse aussi dans ce sondage, c'est l'effet boule de neige autour de la CAQ. Et je vous disais, au début de l'hiver dernier, il y a un effet boule de neige qui fait que la CAQ monte, et la neige, ça fond au printemps. Et la fonte de la boule de neige de la CAQ est en action, même si le printemps n'est pas vraiment arrivé. Imaginez ce que ce sera lorsqu'il y aura du soleil.

Depuis le début de l'année, ils ont perdu 5 points. C'est beaucoup, là. Donc, ce repli de la CAQ, c'est ce que je pensais qui se passerait. C'est comme ça que l'opinion publique est en train de digérer cette lune de miel, qui est en train de se terminer, et ça va continuer à se faire. Puis moi, je vous dis...

M. Laforest (Alain) : Mais votre boule de neige fond aussi, M. Lisée, là. Vous avez perdu un point.

M. Lisée : Alors, disons qu'on est stables. On est stables puis on a la meilleure relève. On a la meilleure relève avec Véronique, avec Pascal, avec Jean-Martin Aussant...

Mme Hivon : Catherine.

M. Lisée : ...avec Catherine, avec Alain et plusieurs autres. Moi, je suis très confiant pour l'avenir, parce qu'on porte beaucoup mieux que la CAQ et les libéraux les valeurs des Québécois, les dossiers des Québécois et l'équipe qui peut bien les représenter.

Alors, moi, ce que je trouve intéressant, c'est que ceux qui semblaient invincibles il y a trois mois deviennent de moins en moins invincibles. Et je vous fais la prédiction, c'est mon souhait et ma prédiction, que lorsqu'on va entrer en campagne électorale, ça va être clairement une lutte à trois. On va être très proches les uns des autres.

Le Modérateur : Merci. M. Gagnon, micro de gauche.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour, M. Lisée. M. Daoust, tristement, est décédé; M. Dufresne, l'ex-chef de cabinet du premier ministre, et l'ex-chef de cabinet de M. Daoust, là, M. Ouellet, ont quitté. Donc, aujourd'hui, qu'est-ce que M. Couillard peut faire ou doit faire avec ce qu'on apprend ce matin?

M. Lisée : Je n'ai aucun conseil à lui donner. La seule chose qu'il peut faire, c'est prendre la responsabilité d'avoir été l'architecte de la perte du contrôle d'un siège social stratégique au Québec. Au bout du compte, là, c'est ça. Philippe Couillard est arrivé comme chef du PLQ en disant : RONA est à vendre. Il y avait des gens autour de lui qui n'étaient pas d'accord avec lui, dont son ministre de l'Économie.

Alors, qu'il prenne la responsabilité de la perte d'un siège social important puis d'avoir créé une situation autour de lui puis de son ministre, qui a créé un millefeuille de mensonges, et de jeux de coulisses, et de jeux de pouvoir.

M. Gagnon (Marc-André) : On apprend aussi, dans ce qui ressemble à un testament politique, que l'affaire RONA a fait perdre à M. Daoust le sommeil pour une des premières fois de sa vie. M. Daoust était aussi persuadé que toute cette histoire-là aurait provoqué chez lui une première attaque de coeur, alors qu'il était toujours en politique.

Si je reprends un terme que vous venez juste d'utiliser, est-ce que M. Couillard est, en quelque part, aussi, ou en partie, a été l'architecte de la perte de M. Daoust ?

M. Lisée : Je n'irai pas là. Je n'irai pas là. La vie politique est difficile, stressante pour beaucoup de monde. M. Daoust le savait. Alors, non, moi, je préfère rester sur l'enjeu du nationalisme économique et de l'antinationalisme économique de M. Couillard.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, micro de droite.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Je vais rebondir sur la question. Je veux juste être certain de l'avoir bien compris. Est-ce que le gouvernement  Couillard a une mort sur la conscience aujourd'hui ?

M. Lisée : Non, je n'irai pas là du tout. Non.

M. Bélair-Cirino (Marco) :O.K. Concernant le délai de prescription, Mme Hivon, Mme Vallée vous reproche de ne pas l'avoir fait lorsque vous étiez au gouvernement puis de plutôt l'avoir allongé. Pourquoi ne pas l'avoir fait, ne pas l'avoir aboli ? Puis en quoi la tradition civiliste vous permet-elle d'abolir de délai de prescription?

Mme Hivon : Je suis très heureuse d'avoir cette question-là, parce que c'est extraordinaire, ce qu'on a fait quand on était au gouvernement, justement en collaboration avec les oppositions. On a fait un pas de géant dans le cadre de l'étude d'un autre projet de loi, qui ne portait pas sur cet enjeu-là, et cette question-là a été amenée, et on a décidé de faire ce pas-là après avoir entendu, oui, les oppositions, avoir évalué notre propre position, et donc, ça a passé de trois à 30 ans, 30 ans à partir de l'âge de la majorité et à partir du moment où on réalise le lien entre le préjudice et l'agression.

Donc, c'était un pas de géant, mais dès lors, Bertrand St-Arnaud, qui était le ministre à l'époque, avait dit : Je veux le regarder, si on peut aller plus loin, parce que, oui, il y avait des experts civilistes qui disaient que la prescription, c'est quelque chose de fondamental pour la sécurité juridique. Et donc il a demandé un rapport d'experts, il a agi de manière complètement responsable. Il a obtenu le rapport d'experts, le rapport d'experts a dit, nous n'étions plus au gouvernement : Dans la première année du nouveau gouvernement, oui, on peut agir. Et, depuis ce temps, le Barreau a changé de position, la Protectrice du citoyen a fait ses recommandations et toutes les oppositions, avec plusieurs groupes qui appuient, bien sûr, cette demande-là, on est pour l'abolition du délai de prescription.

Pourquoi? Parce que, comme le dit très bien la Protectrice du citoyen, il y a des circonstances où il faut passer par-dessus cette question-là. Pourquoi ce serait la quiétude d'esprit des agresseurs qui devrait prévaloir sur la question du traumatisme et de la souffrance des victimes? Quand tu es une victime, est-ce que la première chose à laquelle tu penses, c'est d'aller déposer une requête devant les tribunaux? Non. Tu penses à te réparer puis juste à garder la tête hors de l'eau.

Alors, c'est pour ça qu'aujourd'hui c'est une question d'humanité. C'est une question aussi de logique, parce qu'on a étudié la question, et c'est possible de le faire. Donc, on demande au gouvernement de le faire tous ensemble d'ici la fin de la session.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Même s'il n'y a pas d'autres États de tradition civiliste qui l'ont fait?

Mme Hivon : Il y a différentes nuances par rapport à ça. Donc, on ne s'embarquera pas dans les questions techniques. Mais vous savez quoi? On a le droit d'innover. On a le droit de dire qu'ici, au Québec, les droits des victimes, c'est fondamental. Et toutes les provinces canadiennes, elles, ont agi, et nous, on veut pouvoir agir.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Lisée, juste une question...

Le Modérateur : Une dernière

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous dites que l'effet boule de neige va se poursuivre, que la CAQ va perdre des plumes. Le PQ, lui, dans vos projections, le rebond, là, vous l'évaluez à combien? Quand?

M. Lisée : On est patients puis on est résilients. Est-ce qu'on aurait aimé monter plus? Bien sûr, hein, bien sûr. Mais on pense qu'on pose les bons gestes. On est plus… Je veux dire, ce qu'on a fait depuis janvier, à la fois pour clarifier ce qu'on propose aux Québécois, un État fort au service des gens, un État fort pour réussir l'indépendance, l'équipe qu'on met de l'avant, les X, les Y, qui prennent de plus en plus d'ampleur, puis on va le voir dans les candidatures également…

Moi, je pense que tous les fondamentaux que le Parti québécois a pointent vers la victoire. Alors, à quel moment on va voir, etc., je ne le sais pas. J'ai hâte, mais je sais que, comme au début de ma campagne au leadership, il me semblait que les fondamentaux pointaient vers la victoire, et je le sens de la même façon maintenant.

Mme Hivon : Puis je peux peut-être juste ajouter qu'on croit beaucoup dans ce qu'on fait. On est animés par des convictions profondes dans les propositions qu'on met de l'avant, qui peuvent améliorer significativement la vie des gens, et ça, c'est un moteur extraordinaire. On croit dans ce qu'on fait, donc on se dit : Lentement, mais sûrement, on va bâtir la confiance avec les Québécois. Et le plaisir est là, l'énergie est là, les convictions sont là. Donc, nous, on continue à travailler très fort avec les Québécois puis pour les Québécois.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée, micro de gauche.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Pour poursuivre sur ce sondage-là, le Parti libéral et la Coalition avenir Québec se sont engagés à continuer d'alléger le fardeau fiscal des Québécois. Vous, vous avez pris la décision inverse, de dire : On ne va pas l'augmenter, mais ce n'est pas une priorité que de le diminuer.

Or, on voit que c'est ce qui ressort comme priorité. Lorsqu'on soumet aux gens une série d'enjeux, c'est cet enjeu-là, celui de la baisse des taxes et d'impôts qui obtient le plus d'adhésion. Pourquoi ne pas vous montrer plus sensibles à cette préoccupation des Québécois?

M. Lisée : Bon, il faut savoir lire les sondages. Les gens ont répondu à la question posée. La question posée, c'est : Est-ce que vous aimeriez avoir plus d'argent vos poches? Je ne comprends pas que ça soit 100 % qui aient dit oui. Mais, lorsque la même firme de sondage pose la question : À choisir, entre plus d'argent dans vos poches ou plus d'argent dans la santé, l'éducation et les aînés, les deux tiers, dire : Bien là, à choisir, je veux investir dans l'éducation, la santé, les aînés. Et c'est là que sont les Québécois parce que c'est un choix. Et hier, bon, le sondeur ou son commanditaire ont décidé de ne pas demander le choix, et là ils ont fait d'autres éléments. Les éléments de santé sont plus importants que le choix de la baisse d'impôt.

Alors, nous, on le sait, là, les Québécois, ils ont un choix à faire. Il y a deux partis, les libéraux puis la CAQ, qui vont réduire la force de l'État en réduisant les revenus. Puis c'est sûr que ça va créer de la misère humaine puis des compressions. C'est certain que les Québécois ne veulent pas ça. On le sait qu'ils ne veulent pas ça. Et, nous, on est les seuls à dire : Non, non, nous, on ne va pas monter votre fardeau fiscal, on ne va pas le baisser, on va utiliser chaque dollar pour un État fort et efficace, pour des bons services. Et on va, de façon ponctuelle, aider les familles, par exemple, à ce que ça coûte moins cher pour les CPE, à ce que ça coûte moins cher en éducation, en termes de matériel scolaire, etc. On va cibler la réduction des coûts pour les familles, des services de qualité, mais avec nous, vous pouvez être assurés, là, qu'on ne vous promet pas des bonbons puis de la misère humaine. On vous promet un gouvernement qui va gérer pour les gens et pour la qualité des services des gens.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant un autre aspect du sondage, celui du vote des jeunes, on entend beaucoup, dans le discours public et de votre part également que le Parti libéral est un parti usé, qui est là depuis très longtemps. Et pourtant, lorsqu'on regarde les chiffres, le Parti libéral, dans la tranche d'âge des jeunes électeurs, obtient des résultats qui sont plutôt bons. Comment vous expliquez ça?

M. Lisée : Bien, on est deuxième chez les jeunes. Alors, c'est bon de le dire, là, le Parti québécois, sur l'ensemble des jeunes, on est deuxième. Très content d'être deuxième; on veut être premier.

Maintenant, chez les jeunes francophones, c'est encore plus. Parce que c'est sûr que, lorsqu'on regarde le sondage, il y a les francophones et les non-francophones, qui sont tous de véritables citoyens, qui méritent le respect, je tiens à le dire, hein? Mais cependant, lorsqu'on voit qu'il y a une prime aux libéraux chez les anglophones, y compris chez les jeunes anglophones, lorsqu'on les retire du jeu, bien, la situation du PQ et du PLQ chez les jeunes francophones est beaucoup plus... J'aimerais ça avoir le chiffre. Je l'ai demandé hier, mais on n'a pas eu les croisements. Mais je vous invite à le demander à M. Léger, si ça vous intéresse, puis de m'appeler avec le résultat. Ah, bien là, je réponds à vos questions, vous pouvez répondre à une des miennes.

Le Modérateur : ...dernière en français, je crois, M. Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur le sondage également, quel est l'avenir du Parti québécois sur l'île de Montréal? On sait que, donc, vous allez devoir faire campagne dans Rosemont, vous allez devoir faire campagne également dans Hochelaga-Maisonneuve. Votre leader parlementaire, maintenant, Carole Poirier, là, vous l'avez mise dans une position où elle a plus de visibilité, la lutte doit être féroce. Dans Pointe-aux-Trembles, la CAQ va faire campagne également férocement dans cette circonscription-là.

Donc, l'avenir du PQ sur l'île de Montréal, c'est quoi?

M. Lisée : Bien, moi, je suis très confiant. Est-ce qu'on va se battre dans chaque circonscription? On le fait à chaque élection. On ne tient jamais pour acquis le vote des électeurs. Écoutez, moi, le sondage hier me pousse à penser que... je ne pense pas que QS, ça va bien marcher, leurs affaires dans Rosemont. Je n'ai pas l'impression. là. Je n'ai pas l'impression que leur candidat est bien accueilli nationalement. Je n'ai pas de raison de penser qu'il est bien accueilli dans Rosemont.

Alors, écoutez, nous, on est confiants. On a fait du bon travail de députés dans l'est de Montréal, on va avoir des bonnes propositions à faire, on va être compétitifs dans d'autres comtés. Et, encore là, on est à cinq mois de l'élection, il va se passer plein de choses.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur la réglementation de l'alcool, il semble y avoir une distinction qui se profile entre comment on veut encadrer le cannabis, comment on veut libéraliser le marché de l'alcool. Au cours de la semaine, des gens en santé publique vont venir se prononcer sur le sujet, dire qu'ils trouvent ça incohérent, les deux approches du gouvernement.

De votre côté, quelle est votre position face à ça?

Mme Hivon : C'est ma position?

M. Lisée : Bien, si tu veux, vas-y.

Mme Hivon : Oui. O.K. Bien, justement, avec notre collègue Stéphane Bergeron, pour toute la question, notamment des permis d'alcool, là, que vous devez étudier, j'imagine, cette semaine, on attend, je dirais, les derniers avis d'experts, pour vraiment comprendre jusqu'où cette distinction-là doit encore se faire puis est cohérente.

Donc, c'est un souci qu'on a, mais on veut entendre la fin des consultations avant de vous donner une réponse précise à votre question.

Le Modérateur : En anglais, Mme Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) : Hello. Mr. Lisée, what should we make of the fact that we had to wait until after M. Daoust's death before we hear this extra information about what happened with RONA?

M. Lisée : C'est quoi, «millefeuille», en anglais?

Des voix : ...

M. Lisée : We say millefeuille. OK. Well, it was Mr. Daoust's decision, once he left politics, to write this text and to leave it to his advisors who now…

Mme Montgomery (Angelica) : …repeat? There's some weird sound… I'm sorry.

M. Lisée : No, I won't repeat.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Lisée : So it was Mr. Daoust's decision. It was Mr. Daoust's decision to leave this text after he left politics, and we now have… we now see it. So it was his choice not to give an interview before.

So the most important thing that we learn today is, while Premier Couillard was in favor of letting go control on RONA, which was a strategic entreprise in Québec, Mr. Daoust was against that. He thought that, for the good of the economy of Québec, Quebeckers should keep control. And he was sidetracked and he was pushed into not saying what he wanted. He was surrounded by people who worked for the Premier instead of for him, that contradicted his own wishes. And there is a millefeuille of lies.

I'm not saying that Mr. Daoust has been completely, you know, upfront during this whole episode. That's why I say it's a millefeuille of lies, and of maneuvering, and of house of cards… no, I'll take this back, not that much. But the crux of the issue is that we had a Premier that didn't believe in the necessity for Quebeckers to control an important enterprise. His minister believed that, and, under a PQ government, we wouldn't have had this debate because we believe that enterprises like RONA should be kept in control of Quebeckers.

Mme Montgomery (Angelica) : OK, but Mr. Daoust, even after he left politics, he never said any of this. Do you think that he was afraid to go up against his party and this is why he left this posthumous? What we…

M. Lisée : I can't speak for his state of mind.

Mme Hivon : But, for sure, it's very troubling.

Le Modérateur : Mme Johnson.

Mme Johnson (Maya) : What was that, Mme Hivon?

Mme Hivon : I said for sure, all of this is very troubling.

Mme Johnson (Maya) : And what do you think the Premier's responsibility is today, in light of these revelations? What kind of a reaction are you expecting?

M. Lisée : Well, you know, it won't happen, but he should take responsibility for not defending Québec's interests in key files, in the RONA file. So he fronted his own minister on the issue of retaining Québec control. On the REM, electric train, it's going to be built in India. Why? Because of Mr. Couillard's refusal to ask for local content.

So there's a thread here where Mr. Couillard is the anti-economic nationalist at the head of the Government of Québec, and we're paying for that. And when the PQ is in power, we'll take reasonable steps to make sure that we don't lose core businesses, control of core businesses like RONA, and certainly electric trains will be built locally.

Le Modérateur : Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : One last question. How much do you think the debate about identity and immigration has impacted these latest poll numbers?

M. Lisée : Well, it's clear that the shift from non-Francophones from the CAQ to the Liberals may be attributed to some… to the very divisive and unacceptable accusations that Mr. Leitão made towards the CAQ. So, slander works in some part of the electorate and that is a bit saddening. Merci beaucoup.

Des voix : Merci.

(Fin à 8 h 33)