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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur et de recherche

Version finale

Le mardi 8 mai 2018, 13 h 43

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-trois minutes)

M. Cloutier : Alors, bonjour à vous tous et toutes. La dernière semaine du mois d'avril, j'ai questionné la ministre Hélène David en ce qui a trait au conflit de travail à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Déjà, à ce moment-là, en étude des crédits, bien avant le lock-out, on était très inquiets de la situation là-bas : convention collective échue depuis plus d'un an, tensions au sein de l'université, négociations difficiles, d'autant que l'Université du Québec à Trois-Rivières avait à mettre en oeuvre un plan de réduction budgétaire important, tout ça imposé, comme vous vous en souviendrez, par les mesures d'austérité du gouvernement libéral.

Visiblement, la situation s'est détériorée. Maintenant, il y a un lock-out qui a été décrété à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Les conséquences sont désastreuses, désastreuses pour les étudiants, évidemment, mais je dirais même, de manière plus générale, pour toute la région du Centre-du-Québec, parce que l'Université du Québec à Trois-Rivières est un moteur économique important. Et l'incertitude soulevée par ce lock-out amène maintenant toute une série de conséquences extrêmement néfastes à la fois pour l'université, son image, sa réputation, son réseau, mais évidemment aussi par les étudiants. Et j'ai la chance d'avoir avec moi, aujourd'hui, Frédéric Thibault, qui est le président de l'Association générale des étudiants, ainsi que M. Michael Fortin, qui vont vous expliquer les conséquences.

Mais très rapidement, pour mettre la table, au moment où on se parle, les étudiants ne connaissent pas leur résultat final. Pourquoi? À cause du lock-out. Il y a des étudiants qui sont en... ne peuvent même pas appliquer aux bourses d'études parce que les bourses, pour avoir accès aux bourses, encore faut-il qu'il y ait notation. Il y a des étudiants internationaux, qui s'étaient déplacés ici pour recevoir leur diplôme, qui, en bout de course, ne recevront pas leur diplôme parce qu'ils sont toujours en attente des notes. Il y a toute la session d'été qui est compromise. Après, il y a tout un enjeu de remboursement de frais qui est laissé latent.

La ministre de l'Enseignement supérieur ne pourra pas s'en laver les mains. C'est une institution publique, financée par l'État québécois, et on ne peut pas laisser la situation se détériorer. Et ça prend un règlement urgent dans ce dossier parce que la situation actuelle, elle est carrément absurde. Et, sur ce, je cède la parole à M. Frédéric Thibault.

M. Thibault (Frédéric) : Merci beaucoup. Donc, tel que mentionné, en fait, je me présente, Frédéric Thibault. Je suis président de l'AGEUQTR.

En fait, là, le 1er mai dernier, réunion en conseil d'administration, l'UQTR décrétait un lock-out devant l'impasse des négociations avec les professeurs. Cela fait donc maintenant une semaine que les activités dispensées par les professeurs sont suspendues au grand mécontentement des étudiants. Cela fait maintenant sept jours que nous sommes pris en otage dans un conflit. Cela fait maintenant sept jours que nous sommes les victimes collatérales, finalement, de ce conflit qui n'est pas le nôtre.

La position des étudiants est claire à ce sujet. Nous voulons continuer notre formation universitaire, nous voulons continuer nos recherches et nous voulons continuer d'offrir des services à la communauté par le biais de nos stages. Nous demandons donc à l'administration, au syndicat des professeurs, de bien vouloir régler ce conflit le plus rapidement possible afin que l'université puisse se concentrer sur ses missions premières, soit la transmission du savoir, l'enseignement et la recherche.

Nous nous attendons au même type d'approche de la part de la ministre et du gouvernement. La ministre et son gouvernement devraient mettre tout en oeuvre afin de mettre fin au lock-out et ainsi protéger les étudiants, comme elle l'a d'ailleurs si bien mentionné. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions. Mathieu.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce que vous trouvez que la ministre de l'Enseignement supérieur présentement est à la hauteur quand elle dit qu'il faut de l'action, qu'il faut des gestes concrets, il faut que ça avance, il faut mettre fin au lock-out? Est-ce qu'elle est suffisamment verbale à cet égard-là? Est-ce que vous sentez une vraie volonté de sa part que ce soit réglé?

M. Thibault (Frédéric) : C'est sûr qu'on sent la volonté. En fait, on espère que, justement, il va y avoir des gestes qui vont suivre ces paroles-là. On espère justement qu'elle use de son pouvoir ou, si on veut, de son leadership pour justement mettre de la pression au niveau de l'université, au niveau du syndicat, utilise tous ses leviers, en fait, de justement de mettre fin à ce lock-out là le plus rapidement possible. 

M. Dion (Mathieu) : Bien, justement, avez-vous l'impression qu'elle en a présentement ou qu'elle parle dans le vide?

M. Thibault (Frédéric) : C'est sûr que, comme les délais sont courts présentement, comme on souhaite qu'elle en mette plus, je pense qu'on peut s'attendre à ce qu'il y en ait toujours un petit peu plus qui soit mis de ce côté-là. Ça fait que c'est vraiment ce qu'on revendique, là, aujourd'hui.

M. Dion (Mathieu) : M. Cloutier, vous, quand vous voyez la réaction de Mme David, je ne sais pas si vous pouvez... Est-ce que c'est suffisant?

M. Cloutier : Bien, en fait, le gouvernement du Québec avait dit qu'il souhaitait un règlement avant dimanche. On est mardi, 13 h 45, toujours pas de règlement dans ce dossier. Il faut comprendre que c'est majeur. Il y a des étudiants qui ont acheté des billets d'avion pour recevoir leur diplôme. Il y a des étudiants qui ont fait venir leur famille de l'étranger pour participer à la collation des grades, puis tout ça est annulé. Tout ça est annulé.

Il y a des infirmières... La FIQ a émis un communiqué pour dire que ça avait un impact sur l'accès à la santé dans toute la région de Trois-Rivières, parce que toutes les infirmières qui devaient diplômer, bien, elles n'ont pas diplômé. Puis comme ils n'ont pas diplômé, bien, ils ne peuvent pas faire leurs stages, puis comme ils ne peuvent pas faire leurs stages. Ça a tout un effet de domino. Ça, c'est l'exemple des infirmières, c'est vrai pour les psychologues, ça va avoir un impact pour les enseignants. C'est multiple.

Moi, je regardais, honnêtement, la liste des impacts, là, puis sincèrement j'étais impressionné de voir à quel point, visiblement, le réseau universitaire n'est pas fait pour faire des lock-out, puis quand ça arrive, bien là, il n'y a plus rien qui marche. Tout est déstabilisé, puis ça vient mettre un frein, dans le fond, à la bonne gouvernance puis aux bonnes façons de faire.

Là, il y a tellement de monde... Je vous donne des exemples. Au moment où on se parle, il y a des dates limites pour pouvoir avoir accès à des bourses d'études, aux études supérieures. Bien, pour pouvoir appliquer à la bourse, bien, il faut avoir ton diplôme. Ça fait que, si tu n'as pas ton diplôme, tu ne peux pas appliquer, puis, si tu n'appliques pas, bien, tu as une date limite, puis, si tu dépasses la date limite, tu ne peux pas l'avoir. Ça fait que ça a un impact pour la rentrée scolaire qui va suivre en septembre prochain. Ça fait que c'est pour ça que la situation ne peut pas durer.

C'est pour ça que nous, on dit au gouvernement du Québec : Non, non, ce n'est pas vrai, là, vous ne pouvez pas vous en laver les mains. On comprend qu'il y a une indépendance du réseau des Universités du Québec, mais sur le plan académique, administratif un peu, mais il y a des limites. C'est de l'argent des Québécois en bout de course.

M. Dion (Mathieu) : Mais là vous demandez au gouvernement de faire quoi, dans le fond.

M. Cloutier : Bien, ce qu'on dit au gouvernement, là, c'est de prendre le téléphone, mettre de la pression, donner des dates limites, puis sinon de passer à un deuxième niveau, parce que la situation actuelle, elle est intenable.

M. Dion (Mathieu) : Avez-vous l'impression présentement que justement le gouvernement fait ce téléphone-là, qu'il pousse assez dans ce sens-là?

M. Cloutier : Bien, comme je vous disais, les premiers délais, c'était dimanche. On est rendus à mardi, puis c'est pour ça que les étudiants sont là.

Des voix : Merci.

(Fin à 13 h 50)

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