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Point de presse de Mme Carole Poirier, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation primaire et secondaire, porte-parole de l’opposition officielle en matière de persévérance scolaire, et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation des adultes

Version finale

Le jeudi 14 juin 2018, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-cinq minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à tous et à toutes. Mme Poirier prendra la parole. Aujourd'hui, elle est accompagnée de Mme Dominique Seigneur, directrice des communications et du développement chez Allergies Québec. Mme Poirier, la parole est à vous.

Mme Poirier : Merci beaucoup. Alors, très heureuse aujourd'hui d'avoir déposé le projet de loi n° 1197, un projet de loi qui vient encadrer la prise en charge des enfants allergiques en milieu scolaire, un projet de loi nécessaire, un projet de loi attendu. Nous sommes la seule province au Canada qui n'a pas encore mis des balises pour s'assurer de protéger nos enfants.

Je suis en compagnie de Mme Dominique Seigneur, qui est la directrice générale d'Allergies Québec, qui a initié cette démarche, qui a initié cette démarche dans un souci de précaution et surtout de faire en sorte qu'on puisse avoir finalement une législation qui viendrait protéger nos jeunes tant au primaire, au secondaire qu'aux niveaux supérieurs. Alors, Mme Seigneur, je vous laisserais nous expliquer le contenu de notre projet de loi. Merci.

Mme Seigneur (Dominique) : Merci beaucoup. On travaille depuis plusieurs mois, plusieurs années à sensibiliser les élus. On a eu de très beaux retours des trois partis, c'est un signal fort. Notre petite équipe d'Allergies Québec est très contente aujourd'hui. On rejoint vraiment notre mission qui est celle de promouvoir la sécurité et améliorer la qualité de vie de ceux qui vivent avec des allergies alimentaires. Ils sont 300 000 au Québec.

Signal important à la veille de l'ajournement des travaux. On est prêts à reprendre le travail dès l'automne, après les élections. Merci aux élus, merci au travail conjoint des députés Carole Poirier et Sylvain Pagé dans ce dossier. Ils nous accompagnent depuis le tout début de notre démarche législative.

Ce projet vient combler une lacune : il n'existe, au Québec, aucune standardisation ou prise en charge uniforme des enfants à risque d'anaphylaxie dans les écoles, contrairement à d'autres provinces comme en Ontario, où la Loi de Sabrina est en vigueur depuis plusieurs années suite au décès d'une petite fille en milieu scolaire.

Ailleurs, en France, aux États-Unis, même chose, on a des protocoles en place pour uniformiser la prise en charge, standardiser la façon dont on travaille avec nos jeunes allergiques. C'est un problème de santé publique. Les allergies alimentaires sont en croissance, touchent deux fois plus les enfants que les adultes, jusqu'à 8 % d'entre eux. C'est 75 000 enfants vivant avec des allergies alimentaires qui fréquentent les écoles primaires du Québec.

Chaque jour, les enfants prennent au moins un repas en compagnie d'enfants qui, eux, ne sont peut-être pas allergiques. La gestion des réactions allergiques en milieu scolaire, c'est un défi de taille. Les attentes des parents envers le personnel et la direction sont élevées. Ils souhaitent laisser leur enfant en toute confiance à l'école. Gérer les allergies, c'est vital. Les cas de réactions allergiques avec potentielle anaphylaxie mettant la vie en danger d'un enfant, malheureusement, nous sont rapportés à chaque année, plusieurs cas.

À l'école comme à la maison, le risque zéro n'existe pas, mais des procédures simples, uniformes, standardisées peuvent réduire les risques, sauver des vies. Merci sincèrement de nous accompagner.

Mme Poirier : Merci à vous. Et j'aimerais rappeler que ce protocole de standardisation, eh bien, à l'automne 2018, la commission scolaire de Montréal va l'essayer dans 12 écoles. Donc, on va être déjà en démarche, dès la prochaine législation.

Donc, au nom du Parti québécois, je prends l'engagement que, lors d'un prochain gouvernement du Parti québécois, la loi allergie zéro sera en vigueur. Merci à vous.

La Modératrice : Alors, merci, Mme Poirier. Y a-t-il des questions? Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Oui. Bonjour. J'aimerais savoir : Il y a un an, je pense, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et M. Proulx disaient qu'ils étaient ouverts à l'idée d'avoir un EpiPen par école. Est-ce que vous avez eu vent, là, qu'il y avait eu des changements ou de l'action de ce côté-là depuis un an, chez...

Mme Seigneur (Dominique) : En fait, c'est un choix très personnel des écoles que de se doter d'auto-injecteurs. On sait qu'il y a des coûts, il y a une date d'expiration. Il n'y a pas présentement de soutien financier, gouvernemental ou autre, qui est octroyé aux écoles dans le but de se protéger adéquatement. Ceci dit, il n'est pas question de déresponsabiliser l'enfant allergique ici. La personne doit toujours avoir son auto-injecteur à la taille. Allergies Québec soutient aussi un auto-injecteur au commun dans les écoles, mais malheureusement c'est un choix qui revient à la direction de chacune des écoles, et il n'y a pas de programme en place présentement pour faciliter le tout et absorber les coûts reliés à la gestion de ceci. Mais on remarque que de plus en plus d'écoles défraient les coûts et organisent une gestion autour de cet auto-injecteur au commun.

Mme Cloutier (Patricia) : J'aimerais savoir aussi, peut-être, Mme Poirier... Récemment, on a dit : Il faut, par exemple, dans les arénas, un défibrillateur, il faut ce genre de chose là. Est-ce qu'on est en retard par rapport à l'EpiPen? Est-ce que ça, c'est aussi important, par exemple, qu'un défibrillateur dans les...

Mme Poirier : Bien, effectivement, et la preuve en est qu'actuellement c'est la personne elle-même qui a la responsabilité d'autoporter son EpiPen. Et moi je pense, et ce que nous croyons, et je soutiens là-dessus Allergies Québec, il faut que dans chacune de nos écoles, ce ne soit pas laissé à la liberté de la direction, mais ça doit devenir un enjeu de santé publique au Québec et de prévention pour faire en sorte que nos enfants dans nos écoles soient protégés. Et on ne sait jamais quand ça va arriver, quand ils vont être mis en contact avec un aliment pour lequel peut-être que cette allergie-là n'a pas été identifiée au préalable et qu'il faudra intervenir.

Alors, soyons préventifs, et les autres provinces au Canada ont déjà procédé. Alors, la proposition que fait Allergies Québec, c'est un programme de standardisation. Finalement, mettons-nous aux normes et protégeons nos enfants.

Mme Cloutier (Patricia) : Et ça coûterait combien, l'avez-vous évalué, ce genre de mesure là?

Mme Seigneur (Dominique) : On ne s'est pas rendus à cette étape-là. Il faudrait qu'on regarde exactement le bassin touché, écoles primaires, écoles secondaires. On ne s'est pas rendus encore à un dépôt de projet quantifié. On est vraiment à la première étape dont on est très fiers. Ce dépôt de projet de loi à la veille de la fermeture des travaux, pour nous, est un accomplissement… probablement un des plus grands depuis l'existence d'Allergies Québec.

Mme Cloutier (Patricia) : Et, si je peux me permettre, j'aimerais ça que vous... Vous me dites : à chaque année, on nous rapporte des cas, des cas graves qui arrivent dans les écoles. Pouvez-nous nous décrire le genre de cas que vous avez entendu parler, qui a vous été rapporté, qui aurait pu peut-être avoir un dénouement différent s'il y avait eu un EpiPen ou, en tout cas, le…. je sais que c'est le nom générique, là, mais cet injecteur-là dans l'école?

Mme Seigneur (Dominique) : Un auto-injecteur d'adrénaline, connu sous la marque EpiPen, qui est la seule présentement.

En fait, c'est que souvent, lors d'une allergie alimentaire, une simple trace, un simple contact physique suffit à déclencher une réaction allergique grave. Habituellement, le parent est assez conscientisé de l'enfant allergique, le faire porter à la taille, faire connaître à son environnement qu'elle est sa condition médicale. Toutefois les écoles tentent d'intervenir au meilleur de leurs connaissances. Elles ont simplement quelques minutes de formation aux trois ans, peut-être une heure de formation aux trois ans, ce qui fait qu'avec le temps on oublie un peu comment ça fonctionne. On se pose la question : Est-ce qu'on injecte ou pas?

Et ça, c'est quelque chose dont on veut parler beaucoup, parce que plus on attend, plus on a de chances d'avoir de conséquences graves. Par exemple, on s'est fait rapporter des cas d'un enfant qui, à l'inverse, a été injecté pour un nez qui coulait, un rhume, un rhume des foins. La personne n'a pas su diagnostiquer assez rapidement qu'est-ce qui en était.

Donc, ça, c'est un problème aussi qui est inverse, mais inversement, ce qu'on veut, c'est que, si la personne est en présence d'un enfant qui fait une réaction allergique grave, on n'hésite pas, on injecte, on appelle 9-1-1 puis on avise la famille.

Donc, ce sont des cas qui nous ont été rapportés de début de réaction allergique grave. On surveille l'enfant, on l'envoie en ambulance à l'école. Des cas d'injection à chaque année, accidentelles, que ce soit par contact cutané, la personne… parfois, il y a des cafétérias aussi où on sert… il y a un risque de contamination croisée. Donc, ça prend vraiment des bases très, très, très solides pour accueillir un enfant allergique, mais c'est assez simple à exécuter quand on connaît bien les bases et les formations. Merci.

La Modératrice : Pas d'autres questions? Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 3)