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Point de presse de M. Pascal Bérubé, Mme Véronique Hivon et M. Sylvain Gaudreault

Version finale

Le mardi 9 octobre 2018, 16 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à toutes et à tous. Les députés du caucus de l'aile parlementaire du Parti québécois sont avec Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, qui va s'adresser à vous. M. Bérubé, la parole est à vous.

M. Bérubé : Les femmes et les hommes de notre famille politique ont plus d'ambition pour le Québec que pour eux-mêmes. Nous ne renoncerons pas au rêve de jeunesse du Parti québécois. Fort de l'appui unanime des collègues, je vous annonce aujourd'hui que j'ai accepté la responsabilité d'assumer la fonction de chef intérimaire du groupe parlementaire du Parti québécois.

Après avoir été leader parlementaire, je pense avoir démontré le sérieux pour assumer ces nouvelles et importantes responsabilités. Mon souhait est d'accomplir ce mandat avec la neutralité nécessaire jusqu'à l'élection de la prochaine ou du prochain chef. À cet égard, il appartient aux instances et aux membres de signifier ce qu'ils souhaitent pour fixer les prochains échéanciers que nous aborderons sans précipitation. En ce qui me concerne, je crois que cette précipitation serait mauvaise conseillère. Nous avons donc du temps devant nous.

Comme chef intérimaire, j'animerai la discussion sur le bilan de la dernière élection. Je veux que cet exercice soit constructif, efficace et ouvert. Mes collègues du caucus auront des choses à dire, c'est bien normal, mais je souhaite que l'on recueille les commentaires de tous ceux et toutes celles qui veulent y contribuer au-delà de nos cercles traditionnels. Nous avons beaucoup de choses à passer en revue, nous en conviendrons. Souvenons-nous du slogan des libéraux : Faciliter la vie des gens.

Bien, les libéraux ont facilité la vie des voteurs, en votant pour une formation politique qui n'a jamais gouverné et pour qui le principal attrait était justement de ne jamais avoir gouverné. Nous avons perdu des collègues estimés, dont certains sont parmi nous aujourd'hui. Nous avons une équipe de neuf députés et, nous le croyons, bientôt 10, qui offre une représentation aguerrie alliant expérience et jeunesse et surtout compétence et sérieux, une équipe qui mérite d'être reconnue pleinement à l'Assemblée nationale du Québec.

Un attachement au territoire, à leur diversité, à leur avenir, à leur vitalité économique, à l'égalité des chances. Les gens cherchent un projet de société qui leur ressemble. J'en suis profondément convaincu et c'est le cas de mes collègues également. Et c'est dans cette direction que nous devons regarder ensemble et voir plus loin. Pour certains, il faudrait tirer un trait sur notre mouvement, comme si nous avions atteint la fin de notre vie utile.

Non. L'histoire se poursuit. Nous continuons avec l'esprit des pionniers de ce grand mouvement politique. Nous avons neuf députés, bientôt 10. Près de 700 000 personnes nous ont donné leur vote, un grand projet pour les Québécois, des idées concrètes et positives pour la vie quotidienne des gens, une riche histoire et l'avenir entre nos mains.

Nos concitoyens s'attendent à plus de leur gouvernement qu'un simple exercice de comptabilité. Ils veulent une vision qui les inspire, qui les mobilise, suscite de l'engagement et du dépassement. Le Québec déborde d'idées nouvelles et de savoirs dont on devrait tenir compte davantage. Le rôle d'une opposition, quelle qu'elle soit, c'est d'ouvrir les portes de nos institutions à ces idées nouvelles, à ces courants qui transforment la société. C'est ce que je m'appliquerai à faire avec mes collègues et les milliers de membres du Parti québécois.

C'est une véritable corvée à laquelle nous sommes maintenant conviés. Les corvées pour les Québécois, ce sont des moments de mobilisation sans précédent qui laissent des traces profondes dans le paysage. Ça témoigne d'une réserve de solidarité entre les citoyens et les générations. C'est dans cette direction que je veux aller, c'est dans cette direction que nous voulons aller.

Il faut miser sur des propositions constructives, des consultations citoyennes, des présences à la société civile et des éléments de démocratie numérique. Aujourd'hui, je tends la main à l'ensemble des chefs parlementaires, dont je serai le cadet à cette rentrée parlementaire, ainsi qu'au premier ministre désigné François Legault. J'ai la conviction que commence, pour toute la classe politique, un nouveau cycle politique.

Le Québec est une grande famille qui gagne toujours à se retrouver, à renouer avec des amitiés délaissées, confronter parfois nos indifférences, mais savoir que nos destins sont communs et que nous avons la capacité d'inventer une place dans le monde accueillante, dont nous serons fiers.

Pour nous, notre Québec est notre seul pays. C'est la raison première de notre engagement. Un grand chez-nous qui nous ressemble, un endroit généreux, un lieu qui n'oublie pas ses devoirs, un lieu de solidarité et de dignité. Un pays fier de ses racines, qui invente une société francophone ouverte sur l'autre, un pays qui comprend que les destins de la planète sont maintenant liés comme jamais par les défis climatiques. Une coalition nouvelle des régions, des territoires des Premières Nations, des grandes villes, d'une capitale nationale, d'une métropole qui doit continuer à s'affirmer.

L'histoire n'est jamais écrite d'avance. À nous maintenant, fiduciaires de ce grand héritage, de cette grande formation politique, de continuer à écrire les prochains chapitres, de retrouver ce qui a fait du Parti québécois un mouvement politique audacieux, fort et inspirant, à l'image des femmes et des hommes qui ont construit ce parti, qui continuent d'y croire et qui comptent tellement sur nous. L'esprit des pionniers et des pionnières du Parti québécois nous animeront avec audace, avec innovation, avec le Québec planté dans le cœur. Merci.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Comme vous êtes nombreux, je vous demanderais de poser une question et une sous-question, s'il vous plaît. On va commencer à droite avec François Cormier de TVA.

M. Cormier (François) : Bonjour, M. Bérubé.

M. Bérubé : Bonjour.

M. Cormier (François) : Félicitations. Vous dites qu'il ne faut pas choisir un chef dans la précipitation. Quel délai minimum il faudrait?

M. Bérubé : Écoutez, ça relève des instances de notre formation politique. Je veux préciser que je suis le chef parlementaire et non le chef de notre formation politique, donc Gabrielle Lemieux , notre présidente, assume cette responsabilité. Il y aura une instance statutaire au mois de novembre qui fera le point sur la dernière élection et également qui se penchera sur les échéances à venir. Alors, je pense qu'il faut aborder ces questions sans précipitation ni somnolence. On a du temps, on a quatre ans devant nous, et l'important sera le fil d'arrivée. Alors, d'ici ce temps, on a une grande responsabilité comme parlementaires.

Je veux rappeler qu'on est investis de la légitimité des citoyens de nos circonscriptions respectives qui nous ont accordé à nouveau le privilège de nous envoyer à l'Assemblée nationale pour parler en leur nom, et nous nous sommes ajoutés une responsabilité supplémentaire de parler au nom de toute une formation politique. C'est un immense privilège pour moi, mais pour l'ensemble de l'équipe, d'assumer cette fonction. Alors, ces questions liées au leadership, elles arriveront plus tard.

M. Cormier (François) : Où en sont les discussions pour faire reconnaître votre groupe comme groupe parlementaire? Parce que là vous avez moins de temps de parole, vous avez aussi pas mal moins de budget.

M. Bérubé : Alors, il existe des pratiques, des usages et des précédents. Je prends, par exemple, le cas de l'entente de 2009, où l'Action démocratique du Québec de l'époque avait entre 16 % et 17 % et avait obtenu des avantages considérables. Québec solidaire également, avec trois députés, avait eu, je dirais, un soutien qui était au-delà de son poids parlementaire.

Alors, le souhait que nous exprimons, qui va dans le même sens que, je dirais, cette entente qu'on a signée pour un système proportionnel, c'est qu'on reconnaisse la pluralité des voix. Et je crois que les 700 000 personnes qui ont voté pour le Parti québécois méritent d'être pleinement entendues à l'Assemblée nationale du Québec et, pour ça, ça prend des moyens. Ça prend des droits de parole qui sont à la hauteur de l'appui qu'on a obtenu et ça prend véritablement une Assemblée nationale qui tient compte que la composition politique du Québécois est maintenant multiple et que le Parti québécois aura beaucoup de choses à dire sur toutes les tribunes.

Alors, j'en fais une demande formelle à l'ensemble des formations politiques, au gouvernement de M. Legault, à l'opposition de M. Arcand. Pour Québec solidaire, ce sera le même combat. Je pense qu'au nom de la démocratie, au nom de la pluralité des voix, il faut entendre la voix du Parti québécois dans…

M. Cormier (François) : ...concrètement?

M. Bérubé : Ça fera l'objet de négociations sur la base des précédents, sur la base des moyens réels. Vous savez, nous sommes ici devant vous, mais nous avons des équipes qui travaillent avec nous, des gens compétents, des professionnels de la politique, des gens qui sont animés des mêmes convictions que nous et qui ont à cœur le service aux Québécois. Et on espère que ces gens puissent continuer de nous accompagner…

La Modératrice : Merci. Isabelle Porter, micro de gauche, Le Devoir.

Mme Porter (Isabelle) : Oui, bonjour. Vous n'avez pas l'impression un peu de vous sacrifier? Avec la cote de popularité dont vous jouissez, vous auriez pu prétendre à la vraie chefferie dans quelques années.

M. Bérubé : Bien, d'abord, vous me permettrez, et je ne l'ai pas fait, de remercier les citoyens de la circonscription de Matane-Matapédia. C'est un immense honneur, cet appui très fort qui m'a été accordé. Mais, vous savez, je suis au Parti québécois depuis l'âge de 18 ans. J'en ai maintenant 43. Je n'ai jamais quitté ce parti. J'ai commencé comme militant jeune. J'ai à peu près occupé toutes les fonctions dans cette formation politique, et l'idée, c'est toujours d'être utile. Il m'apparaît que je peux être utile dans les circonstances, que ce parti regorge de talents et qu'il saura trouver le ou la leader qui pourra assumer la suite des choses.

Je vous dirai franchement que je n'ai jamais eu cette ambition, jamais, et j'ai toujours eu plus d'ambition pour ma région et pour le Québec que pour moi-même, et ça se confirme aujourd'hui. Et j'ai aussi beaucoup de détermination et je vais la mettre au service de mon équipe. Je suis un joueur d'équipe. J'aime profondément ce parti. C'était le parti de mon père, c'était le parti de mon grand-père, qui était même organisateur au RIN. Et je suis très touché de cette responsabilité parce que ça implique une responsabilité historique, parce que notre parti n'est pas comme les autres. C'est le parti d'une cause. Ce n'est pas un parti de pouvoir. Le but, c'est de le donner à la population du Québec, et, si je peux être un humble artisan de la suite des choses, j'en suis déjà très fier.

Mme Porter (Isabelle) : J'aurais une autre question sur un autre sujet. Je peux la poser?

La Modératrice : Oui.

Mme Porter (Isabelle) : Qu'est-ce que vous avez à dire sur l'annonce de ce matin de la Coalition avenir Québec, là, concernant les nominations par l'Assemblée nationale et aussi la possibilité d'une négociation sur les droits acquis des enseignants?

M. Bérubé : D'abord, sur les nominations au DPCP, Sûreté du Québec, UPAC?

Bon, d'abord sur l'UPAC, c'est notre proposition. Alors, Stéphane Bergeron, ex-député de Verchères, a été le premier à en parler lors de la création de l'UPAC, et j'en ai parlé également pour la première fois lors de la relance, le 2 novembre 2015, à l'émission Deux hommes en or avec Patrick Lagacé. Je m'en souviens comme si c'était hier, et depuis, cette proposition a été reprise par la Coalition avenir Québec et par Québec solidaire, et on s'en réjouit. On a tellement de bonnes idées dans notre programme qu'on souhaite le mieux pour le Québec. Alors, si on peut reprendre ces idées, tant mieux. On ajoute la Sûreté du Québec, on ajoute la direction des poursuites criminelles et pénales. En toute chose, il faut voir les textes.

Alors là, pour l'instant, la Coalition avenir Québec a une nouvelle structure avec deux porte-parole. Alors, ça semble être la nouveauté, là, dans leur structure. Quand on aura les textes de loi, on s'y penchera, et ça fera une différence dans les oppositions avec le sérieux et la responsabilité qu'on étudiera chacune des pièces législatives. Donc, disons que c'est un pas dans la bonne direction, surtout pour l'UPAC, où ce n'était pas prématuré, mais je pense que, dans ce dossier que je connais bien, vous en conviendrez, il y aura... il faudrait également en savoir davantage sur ce qui s'est passé au cours des dernières semaines. Je pense que ça intéresse de nombreux observateurs de cette scène.

Quant à la deuxième question, c'est concernant les personnes en autorité, incluant les enseignants. Bon, vous savez que sur les questions de laïcité, ce n'est pas d'hier que nous nous intéressons à ces questions. On considère que l'État doit être laïque. On s'est prononcés à plusieurs reprises, mais on a toujours dit une chose qui, je pense, rejoint bien des gens, c'est qu'on ne veut pas que personne soit congédié. Alors, on ne voit pas pourquoi des enseignants, des enseignantes seraient congédiés. Alors, on était réunis toute la journée, mais j'ai cru comprendre que la Coalition avenir Québec avait reculé à nouveau sur cette position-là.

Alors, encore une fois, lorsqu'on aura une pièce législative, on pourra l'apprécier, mais nos positions demeurent les mêmes. On est capables d'aborder ces questions de façon sereine, de façon responsable, en respectant les individus et en s'assurant que personne ne soit congédié, et ça, je pense qu'il faut le réitérer. Ça a toujours été le discours de ma collègue de Joliette et de l'ensemble de ma formation politique.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Bérubé. Vous avez été très émotif à la fin de votre discours. Qu'est-ce qui vous a rendu émotif comme ça?

M. Bérubé : C'est ma famille politique. C'est important parce que, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve... Quand j'ai commencé au Parti québécois, à ma première élection, on était à 20 % lorsque je me suis présenté avec Bernard Landry. L'investiture a eu lieu en 2002. À 20 %, ça ne tenait pas de l'opportunisme, ça tenait du missionnariat, mais j'ai quand même fait cette élection et j'ai passé tout près, je n'ai jamais abandonné. Et je me suis dit que c'était bien peu lorsqu'on pensait aux pionniers, aux pionnières de cette formation politique qui ont commencé dans la marginalité, alors que personne n'y croyait, alors qu'il y avait un coût à payer au plan professionnel à l'époque pour les gens qui s'affichaient pour l'indépendance du Québec. J'ai pensé à ma famille, j'ai pensé à mes collègues, j'ai pensé aux bénévoles. Alors, on est ici, mais, si vous saviez le nombre de bénévoles, qu'ils soient arrivés il y a 40 ans ou quatre semaines, qui nous ont prêté assistance. Je pense à ces personnes, et on a une responsabilité de ne pas abandonner.

Et le Parti québécois, ce n'est pas un parti comme les autres. C'est un mouvement et c'est une grande famille politique, et je suis heureux qu'après toutes ces années ça me touche encore. Alors, je suis convaincu que, pour mes collègues aussi, c'est toujours ce qui nous fait vibrer. Ce parti est un grand parti, et nous, en ce qui nous concerne, nous ne renonçons pas aux rêves de jeunesse qui ont enfanté ce parti.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ma prochaine question est peut-être pour vous et pour Mme Hivon. Mme Hivon, vous avez été, pendant la campagne électorale, la vice-cheffe du Parti québécois. Aujourd'hui, quel rôle occupez-vous pendant cette transition? Est-ce que vous êtes toujours la vice-cheffe?

Mme Hivon : Non. En fait, je suis députée, fière députée de Joliette, puis je remercie moi aussi très, très chaleureusement les électeurs, les électrices de Joliette. Vous vous rappelez du contexte dans lequel j'ai été nommée vice-cheffe. Donc, c'est une désignation de notre chef Jean-François Lisée, qu'il a faite quelques mois avant, donc, la période électorale, souhaitant avoir une direction collégiale pour nous mener à la campagne électorale, en annonçant donc clairement, de manière très transparente, que j'assumerais le rôle de vice-première ministre si nous étions pour être au gouvernement. Donc, évidemment, notre chef a quitté, donc je n'occupe plus formellement le rôle de vice-cheffe.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Serez-vous de la course?

Mme Hivon : Ah mon Dieu! C'est tellement tôt. Je pense que la chose la plus… une des choses les plus importantes que Pascal a dites, c'est qu'on veut se donner du temps. Nous sommes unanimes là-dessus depuis une semaine. On pense que le temps va être notre plus grand allié pour la suite des choses, pour la reconstruction qui nous attend. Donc, ça m'inclut aussi clairement. Le temps va être bon pour l'ensemble de nous et de notre mouvement, et je pense qu'on doit être beaucoup plus sur le pourquoi et sur le quoi que de se précipiter sur le qui.

M. Bérubé : Et d'ici ce temps, les idées que nous portons dans notre programme, nous allons continuer d'en parler. Nous allons poser des questions qui s'imposent à l'Assemblée nationale. Il y a d'autres tribunes. Nous allons vous parler tous les jours ici. Il y aura des exercices de reddition de comptes. Il y aura, qui sait, un mini budget, un budget, une étude des crédits. Ça ne sera pas les slogans qui vont nous animer, ça ne sera pas la nostalgie du pouvoir perdu, ça va être le sens des responsabilités et de l'authenticité. Nous allons demeurer ce que nous sommes, des gens engagés, des gens qui pensent au Québec d'abord, pour qui c'est leur seul pays, des gens qui n'auront pas peur également d'interpeler le gouvernement canadien sur les relations avec le Québec.

Donc, cette grande famille souverainiste à laquelle je fais référence, la porte est ouverte pour toutes ces personnes qui veulent se joindre à nous. Et, comme disait M. Parizeau, que le dernier ou la dernière entrée laisse la porte ouverte. Pour toutes ces personnes qui pensent que le Québec a un destin plus grand que celui de demeurer une province, ils sont les bienvenus chez nous. Quelle que soit leur origine, quelle que soit leur sensibilité, quel que soit le regard qu'ils portent sur l'administration publique, nous sommes ce parti de rassemblement et nous entendons continuer cette oeuvre si importante à nos yeux.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Est-ce qu'il n'y avait qu'une personne en lice pour devenir le chef intérimaire?

M. Bérubé : En tout cas, il y a eu unanimité. Alors, on trouvait embêtant de relancer un autre tour après l'unanimité. On trouvait qu'on avait atteint un objectif qui était porteur. C'est un grand privilège.

Vous savez, lorsque je suis devenu ministre à l'époque de Mme Marois, je ne m'y attendais pas. Alors, j'ai fait pour le mieux. Lorsque je suis devenu porte-parole en matière de sécurité publique, je me suis passionné pour ces enjeux. J'ai fait pour le mieux. Lorsqu'on m'a nommé leader parlementaire, c'était la même chose.

Alors, au début, ça peut être un grand défi. Mais, vous savez quoi? Quand je décide d'y mettre mes énergies, d'y mettre toutes mes tripes, ça peut donner des résultats, et j'entends être fonctionnel avec notre équipe assez rapidement. Nous allons occuper une place importante à l'Assemblée nationale, mais qui va parler pour les Québécois et les Québécoises. Parce que, bien sûr, on a un nouveau gouvernement à qui on souhaite le mieux pour les Québécois, mais, à partir du premier jour à l'Assemblée nationale, on sera présent. On sera debout pour le Québec.

M. Dion (Mathieu) : O.K. Donc, il n'y avait pas d'autres intéressés.

M. Bérubé : Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que j'ai un privilège rare, l'unanimité des collègues…

M. Dion (Mathieu) : Mettons que vous répondez à ma question, là. Supposons, là, de façon…

M. Bérubé : Il n'y avait pas d'autres collègues qui se sont dit que ça pourrait être eux. Ils ont dit : Je crois en vous. Donc, vous avez d'autres candidats potentiels dans une course, mais ce sera beaucoup plus tard. Mais, en ce qui me concerne, disons que j'ai un mandat fort.

M. Dion (Mathieu) : J'ai juste une petite question. Une semaine après l'élection, comment va le moral au caucus?

M. Bérubé : À qui vous posez la question?

M. Dion (Mathieu) : Bien, puisque vous êtes le chef intérimaire…

M. Bérubé : En tout cas, moi, d'abord, la première question que j'ai posée, c'est à mon collègue de Bonaventure qui est passé à travers des moments difficiles avec sa santé et qui va mieux. Et je veux lui dire, lui témoigner qu'on est contents de le revoir en pleine forme parmi nous. Alors, c'est d'abord à lui que j'ai pensé pour le moral. J'ai pensé au fait qu'on a un nouveau député des Îles-de-la-Madeleine qui semble particulièrement de bonne humeur dans son nouveau rôle.

Une voix : Combatif.

M. Bérubé : Combatif. Lorraine Richard, depuis 15 ans à l'Assemblée nationale à représenter la Côte-Nord; Véronique, que vous connaissez bien, qui a été là tout au long de la campagne; Harold, mon voisin de comté, qui a augmenté sa majorité, hein, malgré les sites de projection électorale, là, ce n'est pas infaillible, doublé; Martin Ouellet sur la Côte-Nord; Catherine qui a été élue par son travail et ses convictions; Sylvain Gaudreault qui a parlé d'environnement tout au long de la campagne, parce que nous aussi, on en parle beaucoup d'environnement, puis on a un beau programme, puis on va continuer d'en parler.

Et quant à moi, bien, je me sens fier de cet appui, sachant qu'il y a une date de péremption pour cette fonction et que le poste le plus important pour moi, c'est de représenter les gens de Matane-Matapédia et de La Mitis, qui là vont peut-être être surpris de me voir, là, de me voir dans ces fonctions, mais je le fais parce que je crois profondément à ma formation politique, et que je suis un joueur d'équipe, et je pense qu'on a à gagner. On a à gagner à ce que le Parti québécois demeure une force vive. Et l'histoire se poursuit.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Patrick Bellerose du Journal de Québec.

M. Bérubé : C'était peut-être un peu long.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Bérubé.

M. Bérubé : Bonjour, vous.

M. Bellerose (Patrick) : Vous avez mentionné vous-même que vous serez le cadet des chefs ici, à l'Assemblée nationale.

M. Bérubé : Cet automne, oui.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'il y a un message de jeunesse, justement, que vous voulez envoyer face à Québec solidaire notamment?

M. Bérubé : Je ne dirais pas, non. Mes collègues m'ont choisi pour toutes sortes de qualités que le fait que je ne sois pas très objectif pour en parler m'empêche de vous révéler, mais je dirais que c'est comme ça, mais, quand on regarde la composition de notre équipe, et on pense qu'on aura bientôt la jeune députée de Gaspé qui va se joindre à nous, on est en zone paritaire, on a de l'expérience. On a des gens de différentes régions du Québec, on a trois anciens ministres dans l'équipe, des jeunes députés, des gens d'expérience avec des compétences multiples puis on a une belle équipe aussi de gens qui nous accompagnent. On a procédé à une première nomination aujourd'hui comme directrice de cabinet, vous en saurez plus un peu plus tard, quelqu'un qui incarne totalement cette nouveauté également.

Donc, je dirais qu'on est fiers de l'équipe qu'on a. Et, à l'Assemblée nationale, on est capables de faire du très bon travail à travers toutes les facettes, hein? L'étude des projets de loi, quand on regardait le travail qu'on faisait, on était tout le temps les meilleurs, les plus assidus, rigoureux, l'étude des crédits, les questions. Alors, nous, on ne va pas se proclamer l'opposition officielle. Je pense que d'autres l'ont fait. Nous, ce n'est pas les slogans qui vont parler, ce n'est pas la nostalgie du pouvoir, ça va être les actions, et vous en serez juges.

M. Bellerose (Patrick) : Vous avez mentionné dans votre présentation que, si j'ai bien compris, vous souhaitez inviter des gens de l'extérieur à participer à la réflexion, au post-mortem sur le Parti québécois. Qu'est-ce que ça signifie?

M. Bérubé : Bien, le Parti québécois n'est pas une organisation fermée. Il y a des députés, il y a des instances, il y a des membres, mais il y a des gens qui portent un regard sur nous, des gens qui se disent : Moi, j'aimerais bien que le Parti québécois soit encore plus fort, mais je voulais changer de gouvernement. Puis, quand je dis que le gouvernement Couillard disait : Faciliter la vie des Québécois, je pense qu'il a facilité la vie des voteurs. Alors, c'était une grande cible, là. Si vous voulez nous remplacer, bien, choisissez quelqu'un qui peut le faire. Alors, le positionnement de la Coalition avenir Québec était fabuleux, ils n'avaient jamais gouverné. Ça aurait pu être le seul slogan, Nous, on n'a jamais gouverné, puis ça aurait été suffisant.

Alors, nous acceptons ce verdict, mais on continue parce qu'on a une responsabilité et on va l'assumer de la façon la plus constructive et positive possible. Et je pense que, sur différents enjeux, avec les autres formations politiques, que ça soit avec le gouvernement, que ça soit avec l'opposition officielle ou les députés de Québec solidaire, ponctuellement, sur des enjeux parlementaires, on pourra avoir des positions communes. Et parfois on pourrait être en désaccord, mais on travaillera tous pour l'intérêt supérieur des Québécois et des Québécoises.

M. Bellerose (Patrick) : Juste une petite dernière. Mme Hivon a répondu sur le sujet. M. Gaudreault, est-ce que vous serez sur les rangs pour la chefferie du Parti québécois?

M. Gaudreault : Bien, écoutez, je vais répondre exactement la même chose que Véronique. On n'est pas là. On n'est pas là. On arrive d'un résultat électoral d'il y a à peine une semaine, où on a à travailler ensemble, puis on va continuer de travailler ensemble. Moi, je suis extrêmement fier de mon chef parlementaire, qui m'impressionne beaucoup encore aujourd'hui, puis on va travailler ensemble, en équipe.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.

M. Bérubé : Et tous mes autres collègues sont prêts à répondre, là, si vous voulez leur poser la question, et peut-être même à l'extérieur, qui sait. Alors, nous prenons le temps de répondre à toutes vos questions.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Bérubé. Félicitations.

M. Bérubé : Bonjour, vous. Vous êtes gentille.

Mme Richer (Jocelyne) : J'aimerais savoir... Il reste une chose, c'est que vous allez former le troisième groupe d'opposition à l'Assemblée nationale...

M. Bérubé : Je ne suis pas sûr de ça, moi. Voulez-vous que je vous dise pourquoi, sans vous enlever votre question?

Mme Richer (Jocelyne) : À cause de Gaspé? À cause de quoi?

M. Bérubé : Bien, parce que, s'il s'avérait qu'on remporte dans Gaspé... parce que je vous invite à valider que ce n'est plus une boîte, mais 41 boîtes et puis que, là, la presse locale de ma région invoque une possible fraude avérée à grande échelle dans Gaspé, alors... l'Avantage gaspésien, Dominique Fortier, journaliste. Ça serait 10 sièges pour le Parti québécois, 10 sièges pour Québec solidaire, mais nous avons davantage de votes au national que Québec solidaire.

Alors, je réserve cette réponse lorsque seront connus les résultats. Pour les Îles-de-la-Madeleine, où il y a recomptage, mon collègue pourrait vous dire que ça se fait aujourd'hui. Je pense qu'on en saura peut-être un peu plus tout à l'heure, mais pour Gaspé, attendons. Mais, dans tous les cas, qu'on reconnaisse Québec solidaire et qu'on nous reconnaisse, nous, je pense que c'est une bonne chose pour la démocratie.

Mme Richer (Jocelyne) : En fait, c'était ça, ma question. C'est que, dans tous les cas de figure, il reste que la position de Québec solidaire et la vôtre est quand même semblable, équivalente. Est-ce que vous allez revendiquer d'avoir exactement le même statut, les mêmes droits et privilèges que Québec solidaire en Chambre?

M. Bérubé : La façon que ça fonctionne, ce qui est codifié dans nos us et coutumes, c'est un deuxième groupe d'opposition. Alors, c'est apparu avec l'ADQ à l'époque, qui avait obtenu des postes d'officiers notamment, des services de recherche et tout ça. Alors, c'est arrivé comme ça. Il n'y a rien de prévu pour un troisième groupe d'opposition, mais il n'en tient qu'à l'Assemblée nationale de décider la hauteur des émoluments pour chacun des groupes parlementaires. Alors, il y a des calculs qui se font selon le nombre de députés, mais dès qu'on est opposition officielle, qu'on soit 30 députés ou qu'on soit 50 députés, c'est la même somme.

Nous avons entamé des discussions informelles avec l'Assemblée nationale, des contacts établis avec les autres formations politiques. Je pense que, pour connaître quelques personnes qui entourent le nouveau premier ministre, qu'ils auront cet acte, ce beau geste, cet acte généreux de nous reconnaître. Je pense qu'on a tous à y gagner, d'avoir une pluralité des voix qui s'expriment convenablement à l'Assemblée. Québec solidaire mènera le même combat, ils l'ont déjà réclamé. Quant au Parti libéral, il détient un peu la clé, parce que ça prend l'unanimité au Bureau de l'Assemblée nationale. Alors, je ne sais pas si M. Arcand a eu l'occasion d'y répondre comme M. Legault lors d'un point de presse, à Cataraqui, si je ne me trompe pas, mais je pense que c'est souhaité. Les citoyens du Québec...

Mme Richer (Jocelyne) : Mais est-ce que ce serait généreux ou ce serait le principe diviser pour régner?

M. Bérubé : Ça serait adéquat. Bien, nous, on n'est pas dans ces calculs-là. On pense qu'on a une voix forte, près de 700 000 personnes, c'est du monde. C'est du monde qui mérite d'être entendus aussi, puis on a à y gagner comme institution, comme on a à gagner lorsqu'on a décidé, nous, là, juste à côté, là, de réunir, à l'initiative du Parti québécois, Québec solidaire, la Coalition avenir Québec, le Parti vert et Option nationale à l'époque pour avoir une entente sur un système électoral proportionnel. Alors, on a posé un geste d'élévation. Alors, c'est une autre occasion qui s'adresse d'abord au gouvernement et à l'opposition officielle, puis je suis confiant qu'ils auront cette ouverture d'esprit.

Mme Richer (Jocelyne) : Pouvez-vous juste préciser ce que vous disiez tout à l'heure sur les instances qui vont se réunir, du parti, en novembre?

M. Bérubé : Elles sont statutaires.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce qu'on va savoir, à ce moment-là, quelle date sera élu le nouveau chef?

M. Bérubé : Non, non, non.

Mme Richer (Jocelyne) : C'est trop tôt.

M. Bérubé : Il existe une instance statutaire qui suit nécessairement une élection où les 125 circonscriptions ont l'occasion de faire le bilan de la campagne. Et vous m'avez bien entendu, là, en tout cas, en ce qui me concerne, je ne suis pas tellement du genre à m'épancher en public. Les bilans, les constats, on les faits en privé, les propositions en public. Ça va être comme ça.

Alors, ça va être la même chose dans nos instances, mais sans complaisance. Il y a un devoir d'inventaire à faire, alors on va faire ça. L'exécutif national, il y a quelques minutes à peine, lors d'une conférence de téléphonique, a entériné ma candidature et ma nomination comme chef intérimaire, parce que ça doit être fait comme ça, sur recommandation du caucus. Alors, ça, c'est une étape de faite. Je vais les accompagner pour la suite, mais quant à, je dirais, aux paramètres d'une course, ça sera en 2019, et je ne peux pas vous préciser à quel moment. Mais là on a du temps.

Ce n'est pas comme si on était dans un gouvernement minoritaire. Moi, j'ai vécu, par exemple, lorsque je suis arrivé ici, on était le deuxième groupe d'opposition. M. Boisclair a quitté, Mme Marois est arrivée, elle était seule. On ne peut pas présumer que ça sera la même chose.

Alors, on va se donner du temps et puis on fera le bon choix. Je suis convaincu.

La Modératrice : Merci. Une dernière question en français avec Martine Biron de Radio-Canada.

Mme Biron (Martine) : Bonjour. Bonjour à tous. Félicitations pour votre réélection.

M. Bérubé : Désolé de ne pas avoir répondu à vos textos cet après-midi.

Mme Biron (Martine) : Pas de problème. Je comprends ça. Je comprends que ça va être un long intérim, que vous allez être là pour un petit bout, alors...

M. Bérubé : Je ne tiens pas à m'y installer à demeure, parce que sinon j'aurais fait la grande course, mais je vais faire ça pour le mieux.

Mme Biron (Martine) : Bien, vous allez être là un petit bout, donc je présume que vous allez devoir jeter les premières bases, là, de la reconstruction du parti.

M. Bérubé : Des signaux qui vont être envoyés dans les travaux parlementaires, dans la présence parlementaire, dans le discours public, dans, je dirais, l'organisation de notre équipe. Je dirais, quand on s'est réunis ce matin, on se sentait le conseil d'administration d'une grande institution qui aura de grands défis, mais on est motivés par ça. Alors, une petite équipe, ça fait en sorte qu'on regarde les choses différemment, on innove, on fait autrement. Je pense vraiment qu'on retrouve l'esprit des pionniers et des pionnières du Parti québécois.

Mme Biron (Martine) : Ça prend des changements, je comprends. Des gros changements?

M. Bérubé : Bien sûr, ça prend des changements. Si on veut obtenir des résultats qu'on n'a jamais eus, bien, croyez-moi qu'on va faire des choses qu'on n'a jamais faites. Et on a déjà quelques idées, et, si c'est l'objet de votre deuxième question, je ne vous les dirai pas tout de suite, mais je vous laisse votre deuxième question.

Mme Biron (Martine) : En fait, qu'est-ce qui fait que la CAQ a réussi à drainer à ce point vos membres?

M. Bérubé : Bien, je dirais un positionnement fabuleux, alors ni clairement fédéraliste ni souverainiste, la nouveauté, alors ça permet d'avoir un positionnement de nouveauté et, en même temps, pas trop engageant au plan idéologique. Alors, on a senti que cette nouveauté-là avait un attrait pour les Québécois, au même titre que Québec solidaire d'ailleurs. Alors, ces deux partis relativement nouveaux, quoique la Coalition avenir Québec, c'était l'ADQ qui existe depuis un peu avant 1994, incarnaient une nouveauté. Alors, il y a un message qui a été envoyé de nouveauté.

À partir du moment où le message est envoyé, alors là il y a une énorme responsabilité, pas seulement sur nous, mais sur ce nouveau gouvernement, de faire ses preuves, parce qu'il pourrait survenir que... On va voir avec les priorités, ça va nous donner déjà une bonne indication, là, d'ici cet automne. Là, jusqu'à maintenant, ce qu'on voit, c'est un peu étrange. Il y a des orientations qui sont prises par des porte-parole désignés. J'ai cru comprendre qu'on limitait les questions que vous pouvez poser également à la Coalition avenir Québec.

Alors, à moins que la formule ait changé et qu'elle s'inspire d'une autre formation politique puis qu'on ait deux porte-parole, je pense que les messages doivent être envoyés par celui qui a été élu premier ministre du Québec. Et pour l'instant, on est un peu dubitatifs, mais on sera prêts pour la rentrée parlementaire.

Mme Biron (Martine) : Mais ce que je comprends, c'est...

La Modératrice : Merci, ça va être la dernière question, Martine...

Mme Biron (Martine) : Juste pour revenir au Parti québécois, là, est-ce que je comprends que vous allez vous repositionner? C'est ça, votre intention?

M. Bérubé : On va faire d'abord l'analyse qui s'impose, parce qu'il y a toutes sortes de façons d'analyser cette campagne-là.

Mme Biron (Martine) : Je comprends, mais c'est parce que vous dites : Il va falloir des changements. Est-ce que ça veut dire un repositionnement du Parti québécois?

M. Bérubé : Bien, un repositionnement, pas sur l'essentiel. Nous sommes des indépendantistes. Nous voulons nous occuper de notre monde. Nous pensons que le Québec a un destin plus grand que celui de province. Nous avons des idées qui font en sorte que nous sommes des sociodémocrates qui sont capables à la fois de s'occuper bien des gens et créer de la richesse, mais pour tout le monde et pour toutes les régions du Québec. Alors, ça, c'est le socle, le français étant une cause importante, à la fois pour la promotion et pour sa défense. Ça, c'est des idées de base.

On ne va pas dénaturer notre action. On va continuer de travailler à rendre ces idées encore plus concrètes, attrayantes et à devenir cette alternative à ce gouvernement. Mais on a bien du temps. Et bien humblement, bien humblement, nous allons tâcher de faire notre travail du mieux possible avec notre équipe, mais on va s'appuyer sur tous ses membres. Vous savez, on a 80 000 membres, et ces gens-là, on ne va pas les laisser tomber.

La Modératrice : Merci beaucoup. Merci à tous. Je pense qu'on n'a pas de questions en anglais, donc ça va être tout. Merci beaucoup.

M. Bérubé : Merci. Merci, tout le monde.

La Modératrice : Ah! Juste un petit instant. En anglais? Oui, juste une petite, puis ça va être tout.

Journaliste : So what brought you to be the «chef intérimaire» of the Parti québécois?

M. Bérubé : Well, I want to be useful and, since I'm a member of the team since 1994, I used to do a lot of stuff for the party, for the sovereignist movement. And I was talking with my colleagues and I just said, like : Maybe I could be useful for the next few months, so… And they said : Yes, go ahead, you're going to be the best man for us. So I just want to be useful and I do think that we have a great heritage with the Parti québécois, but we have such a great future, if we decide to go forward with the great values that we have, the great project that we have for Quebeckers.

And I do think that we might surprise with this new team, who is pretty close from each other, every member of the team. And I know the spotlight is not on us right now, not on this press conference, but at the opening of the new session, but it's good for a start, and we're going to win the respect of the people of Québec with our work, not with slogans, not with «we used to be better because we governed for the last 15 years». Just because of what we say, what we do and what we have in our hearts for our fellow Quebeckers.

Journaliste : And morally how hard would it be to lead a group of nine MLAs?

M. Bérubé : It's more like a team that's… We don't have, like, a leader who is going to decide everything. We have some colleagues who want to work together and who want to make sure that this team is going to be strong, is going to be good for politics in Québec, good for the National Assembly. And I have a lot of pressure on me right now, but, if you put this pressure on nine people instead of one person, it's a physical law, it's easier to resist.

So I do think I'm going do my best. You saw me in the last year, I could be pretty active in a National Assembly and I wish to do so again.

La Modératrice : Merci beaucoup. Merci à tous.

M. Bérubé : Merci, tout le monde.

(Fin à 16 h 37)


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