(Treize heures trente minutes)
M. Ouellet : Bon midi, tout
le monde. Bienvenue à cette conférence de presse. On ne refera pas le fil des événements
aujourd'hui sur la situation qui a été effectivement mise dans les médias. Vous
allez rapidement comprendre qu'aujourd'hui le gouvernement de la Coalition
avenir Québec a un test de crédibilité à passer.
Nous venons, tout juste même, de déposer à
la Commissaire à l'éthique, en mains propres, une demande d'enquête sur le
ministre Fitzgibbon puisque nous avons des motifs raisonnables de croire que le
ministre a commis des manquements aux articles 15, 16, 22 et 49 du code
d'éthique en intervenant sciemment à au moins cinq reprises auprès des acteurs
de l'industrie aéronautique. Les interventions et les déclarations publiques du
député de Terrebonne et ministre de l'Économie et de l'Innovation ont eu pour
effet, de son propre aveu, de favoriser les intérêts financiers de l'entreprise
Héroux-Devtek, dont il est actionnaire, notamment par la possibilité que son
gouvernement intervienne financièrement pour sauvegarder la gamme d'avions CRJ,
pour laquelle Héroux-Devtek est un important fournisseur de pièces.
Les articles 15, 16, 22 et 49 du code
stipulent que, un, «un député ne peut se placer dans une situation où son
intérêt personnel peut influencer son indépendance de jugement dans l'exercice
de sa charge.»
L'article 16 : «Dans l'exercice de sa
charge, un député ne peut se prévaloir de sa charge pour influencer ou tenter
d'influencer la décision d'une autre personne de façon à favoriser ses intérêts
personnels, ceux d'un membre de sa famille immédiate ou ceux d'un de ses
enfants non à charge [...] d'une manière abusive, [ou] ceux de toute autre
personne.»
L'article 22 : «Un député qui, lors
de son élection, est placé dans une situation de conflit d'intérêts doit en
aviser sans délai le commissaire et mettre fin à cette situation au plus tard
dans les 60 jours, à moins qu'un autre délai ne soit fixé par le commissaire.»
Et, en terminant, l'article 49 : «Dès
qu'il prend connaissance d'une situation visée aux articles 22, 23 et 24, un
membre du Conseil exécutif doit en aviser le commissaire et le secrétariat
général du Conseil exécutif. Il doit en outre s'engager par écrit, tant que la
situation n'est pas régularisée, à ne pas [en] discuter avec ses collègues,
même en privé, de dossiers qui peuvent être liés de près ou de loin avec
l'intérêt en cause, à ne pas exercer ou tenter d'exercer directement ou
indirectement quelque influence à l'égard de tels dossiers et à se retirer de
toute séance du Conseil exécutif, d'un comité ministériel [ou] du Conseil
exécutif ou du Conseil du trésor pour la durée des délibérations relatives à de
tels dossiers.»
Donc, en résumé, après avoir examiné les
faits, nous avons des motifs raisonnables de croire que le ministre Fitzgibbon
s'est placé dans une situation de conflit d'intérêts en violation des articles
15 et 16. Ses rencontres avec l'industrie, et Bombardier en particulier, ont eu
un effet direct sur le processus de prise de décision du ministre puisqu'il a
annoncé son ouverture à intervenir pour sauvegarder la gamme CRJ, favorisant ainsi
directement les affaires de Héroux-Devtek et ses intérêts financiers personnels
dans cette entreprise, de son aveu même.
Par ailleurs, ces rencontres et
interventions répétées du ministre sont en violation directe avec les
articles 22 et 49 du code, qui obligent le membre du conseil à aviser sans
délai de tout conflit d'intérêts résultant de son élection, tout en
s'engageant — et je le cite — par écrit à ne pas discuter
avec ses collègues, même en privé, et à ne pas exercer ou tenter d'exercer
directement ou indirectement quelque influence à l'égard de tels dossiers. Et,
en vertu de l'article 45 du code, le ministre... à entamer des procédures
afin de placer ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard. Toutefois,
l'article 45 du code exige que le ministre, à l'égard de ces intérêts...
de se conformer à toute autre mesure ou condition requise par le Commissaire à l'éthique
et à la déontologie, le cas échéant.
Le fait que le ministre ait entamé des
procédures pour mettre ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard ne
l'autorise donc pas à intervenir dans des dossiers sujets à conflit d'intérêts
avec ceux-ci car, tant qu'il ne s'est pas conformé à l'article 45,
incluant de se conformer à toute autre mesure ou condition requise par le
Commissaire à l'éthique et à la déontologie, sa situation n'est pas régularisée
au sens de l'article 49. Il doit donc se conformer aux exigences de ce
même article.
Donc, en gros, M. Legault n'aurait
jamais dû confier le dossier à M. Fitzgibbon considérant ses conflits
d'intérêts. Et maintenant on demande, ce matin, à M. Legault de lui
retirer tous ces dossiers qu'il aurait à titre d'intervention auprès de
l'industrie aérospatiale, dont notamment Bombardier.
Alors, je suis prêt à la période de
questions.
M. Cormier (François) :
Donc, vous demandez que le ministre de l'Économie reste en place, si j'ai bien
compris — ça, ça va, il peut continuer d'être ministre de l'Économie — mais
qu'il ne gère plus du tout les dossiers d'aéronautique. C'est bien ça?
M. Ouellet :
Effectivement, et c'est ce qu'on veut que la Commissaire de l'éthique tranche.
Que M. Fitzgibbon ait décidé de mettre ses actions en fiducie... droit de
regard, c'est son choix. Il aurait pu les vendre. Il a décidé de les mettre
dans une fiducie sans droit de regard. Il est dans le délai de 60 jours.
Donc, après ça, le Commissaire à l'éthique va regarder la situation de
M. Fitzgibbon et pourrait intervenir, le cas échéant, pour circonscrire
certaines pratiques pour s'assurer qu'il ne se mette pas en conflit d'intérêts.
Donc, ce que M. Fitzgibbon aurait dû faire, c'est d'attendre la décision
du commissaire après ce délai de 60 jours pour s'assurer qu'il est
conforme en fonction des règles qui ont été adoptées par tous et, comme ça, il
ne se serait pas mis en situation de conflit d'intérêts.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce qu'une fiducie sans droit de regard, ça vous convient? Est-ce que c'est
correct pour vous ou ça prend plus que ça?
M. Ouellet : C'est les
règles que les députés de l'Assemblée nationale se sont données en adoptant le
code d'éthique. Alors, pour nous, la question, que ce soit sans droit de regard
ou qu'il les ait vendus, le coeur du litige n'est pas nécessairement là. C'est
qu'il aurait dû attendre que le commissaire décide de la régularisation de sa
situation et qu'il dise : O.K., dans ce cas-là, tout est conforme... ou,
si ça ne l'est pas, de quelle façon, M. le ministre, vous devez agir pour
éviter de vous placer dans une situation de conflit d'intérêts. Donc,
M. Fitzgibbon aurait dû attendre ce délai-là et attendre que la
commissaire, effectivement, lui donne son O.K. Et, par la suite, vous le savez,
le commissaire publie un sommaire qui est rendu public sur l'ensemble des
conflits d'intérêts. Et donc, à ce moment-là, M. et Mme Tout-le-monde, qui se
posent de graves questions aujourd'hui, à savoir est-ce que M. le ministre
Fitzgibbon, effectivement, ait tenté d'influencer le cours de ses actions par
des actions et des décisions qu'il veut prendre en fonction de l'engagement du
gouvernement de vouloir aider l'industrie aérospatiale, dont notamment
Bombardier, et, par effet levier, peut-être, une restructuration qui
permettrait à l'entreprise de Bombardier d'aller plus loin avec son CRJ, bien,
évidemment, les gens sont en bonne connaissance de cause aujourd'hui de se
poser des questions. Est-ce qu'il y a apparence de conflit?
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que ça dit sur le jugement de M. Fitzgibbon, ça, selon vous, ce
cas-là?
M. Ouellet : Moi, je pense
que M. Fitzgibbon a mal interprété les règles. Et, aujourd'hui, de nous dire
encore une fois qu'il se sent conforme, c'est présumer que le Commissaire à
l'éthique va lui donner raison, alors que tout ministre qui a eu sa déclaration
à faire aurait attendu les 60 jours et aurait attendu... je ne veux pas
dire la bénédiction, mais aurait attendu les recommandations du Commissaire à
l'éthique, dans certains cas, bien précises, à savoir quelles auraient été, je
vous dirais, les barrières que le ministre aurait dû se mettre pour éviter de
se poser en situation de conflit d'intérêts.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que M. Fitzgibbon aurait dû tirer des enseignements, par exemple, de la
situation de M. Péladeau, qui, à l'époque où il était chef du Parti québécois,
s'était lui-même mis en position de conflit d'intérêts?
M. Ouellet : Bien, pour nous,
c'est deux choses vraiment distinctes. On est, d'abord et avant tout, tous des
députés, hein? On a adopté le code d'éthique. Mais on a mis une coche supplémentaire
lorsqu'on est ministre, et ça, c'est ce que l'article 45 vient effectivement
stipuler. Alors, pour nous, le fait que M. Fitzgibbon soit ministre titulaire
d'un ministère…
M. Lacroix (Louis) : Ce n'est
pas ça, ma question, M. Ouellet. Je vous demande : Est-ce que M.
Fitzgibbon aurait dû tirer enseignement du passé, c'est-à-dire l'époque où M.
Pierre Karl Péladeau s'était lui-même mis, en commission parlementaire, en
conflit d'intérêts en parlant de dossiers sur lesquels il avait des intérêts?
Est-ce qu'il aurait dû tirer des enseignements de ça? C'est ça, ma question.
M. Ouellet : M. Fitzgibbon
aurait pu tirer tous les enseignements de tous les cas d'éthique qui ont été
soulevés à l'Assemblée nationale.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
oui, il aurait dû. C'est ça?
M. Ouellet : Bien, on a qu'à
se rappeler du côté de M. Sam Hamad aussi qui, lui-même, s'est retiré lorsqu'il
y a eu une enquête.
M. Lacroix (Louis) : Je ne
parle pas de M. Hamad. Parce que M. Péladeau l'avait fait, lui,
directement ici, au Parlement.
M. Ouellet : Ce que je vous
dis, c'est que M. Fitzgibbon peut tirer les conclusions de l'histoire comme il
veut bien les interpréter. Mais aujourd'hui M. Fitzgibbon continue de dire
que, pour lui, il n'est pas en situation de conflit d'intérêts, alors que la
commissaire n'a même pas rendu sa décision quant à la régularisation de sa
situation. C'est ça qui cause problème aujourd'hui.
M. Cormier (François) :
Concernant le gouvernement, qu'est-ce qu'il aurait dû faire? Sans parler de M.
Fitzgibbon, le gouvernement devait agir, j'imagine, concernant Bombardier. À ce
moment-là, il fait quoi? Il confie le dossier à qui? Qui aurait dû gérer ça
dans les derniers jours?
M. Ouellet : Écoutez, c'est à
M. Legault de décider qui, dans son équipe... Puis ils sont plusieurs
autour du conseil. Je peux présumer qu'il doit y avoir quelqu'un de compétent
au sein du gouvernement pour s'occuper de ce dossier-là. Moi, je m'aurais
attendu que M. Fitzgibbon dise à M. Legault : Écoutez, ma situation
n'est pas régularisée. J'ai une apparence de conflit d'intérêts ou j'ai un
conflit d'intérêts direct. Je ne suis pas la bonne personne présentement pour
m'occuper de ça. Confiez ce dossier à une autre personne et, lorsque ma
situation sera régularisée, M. Legault, je serai la meilleure personne
pour le faire. Mais présentement il y avait assurément autour de la table des
gens disponibles qui auraient pu le faire. C'est à M. Legault aujourd'hui
de décider. Pourquoi il décide... et il maintient encore M. Fitzgibbon dans le
dossier en question qui touche Bombardier, mais qui touche aussi toute l'industrie
aérospatiale?
M. Lavallée (Hugo) : Votre
argument, donc, ce n'est pas juste de dire que peut-être il y aurait une
apparence de conflit d'intérêts, là. La missive que vous nous avez lue, c'est
que vous présumez ou, enfin, vous affirmez qu'il y en a eu un à la lumière du
fait qu'il se soit prononcé en faveur d'une aide financière pour Bombardier. Je
comprends bien?
M. Ouellet : Effectivement.
M. Lavallée (Hugo) : Donc,
vous êtes convaincu qu'il y a conflit d'intérêts là, pas seulement une
apparence ou un risque. Il s'est placé dans cette situation.
M. Ouellet : Bien, écoutez,
tout le monde s'est posé la question. Dès le départ, de quelle façon le
gouvernement de la Coalition avenir Québec, M. Fitzgibbon entre autres, de
quelle façon ils ont agi lorsque Bombardier a annoncé les pertes d'emploi? On
se serait attendu effectivement à des décisions beaucoup plus musclées. Effectivement,
avec tout l'argent qui a été investi, au gouvernement du Québec, dans
Bombardier, on se serait attendu à une réponse qui nous aurait donné
effectivement des orientations quant au vouloir de changer la situation, alors
qu'à la sortie de la rencontre de M. Bellemare, M. Fitzgibbon, après la rencontre,
nous annonce qu'il serait même intéressé à évaluer une coentreprise avec
Bombardier dans le cas, peut-être, du sauvetage ou de la réorganisation du CRJ.
Donc, on semble jouer encore dans le
meilleur film, alors que la Coalition avenir Québec a décrié à maintes reprises
les interventions du gouvernement et la façon dont on est intervenus du côté de
Bombardier. Alors, pour nous, est-ce que c'est le deux poids, deux mesures? La
question se pose. Mais qu'est-ce qui fait que les caquistes ont été si mordants
sur Bombardier et sur les apparences de conflit par le passé et qu'on arrive
aujourd'hui au gouvernement et qu'on a une approche totalement différente? C'est
ce que M. et Mme Tout-le-monde se posent comme question aujourd'hui. Qu'est-ce
qui a changé à la Coalition avenir Québec pour être plus ouverts du côté des
interventions auprès de Bombardier dans un montage financier, et, surtout, de
quelle façon on est capables, comme gouvernement, d'insuffler une nouvelle ère
de gouvernement après avoir décrié l'ère libérale, notamment en rapport à
l'éthique?
M. Bergeron (Patrice) : M. le
ministre Fitzgibbon a pris la peine de dire ce matin en point de presse qu'il
avait fait ce geste-là sans même penser à ses actions, qu'il a fait ce geste-là
simplement pour les travailleurs de Bombardier et non pas pour ses intérêts
financiers. Comment vous prenez cette... Vous considérez qu'il a fait cette
déclaration de bonne foi? Est-ce que vous considérez que c'est acceptable comme
déclaration?
M. Ouellet : Bien, écoutez,
je crois que Mme la Commissaire à l'éthique pourrait effectivement, lors de son
enquête, étudier de quelle façon les décisions ont été prises et, si,
effectivement... Lors de son enquête, je présume qu'elle va interroger M.
Fitzgibbon. Il aura effectivement à exposer le fait qu'il a pris une décision
de bonne foi, sentant la pression publique aussi suite à cette annonce de perte
de 2 500 emplois au Québec. Cela étant dit, M. Fitzgibbon, c'est le
ministre de l'Économie. S'il prend une décision qui pourrait valoriser les
actions qu'il détient toujours... Est-ce que ça lui a traversé l'esprit? Ça
sera à lui de se justifier.
M. Lacroix (Louis) : Mais à
quelle décision vous faites référence? Quelle est la décision qui est
litigieuse, à votre avis, là-dedans? Parce que, jusqu'à maintenant, ils ont
rencontré des gens, mais il n'y a pas de décision qui a été prise.
M. Ouellet : Il n'a pas
signé d'entente. Ce sont des intentions, mais c'est le ministre de l'Économie
qui parle. On vit une crise. 2 500 emplois seront perdus chez
Bombardier après qu'on a investi des milliards de dollars dans l'organisation
et après qu'on ait donné la CSeries du côté d'Airbus. Alors, les gens sont en
mesure de s'attendre à des réponses du gouvernement, pour dire : Qu'est-ce
qu'on va faire dans les prochaines étapes? M. Fitzgibbon nous annonce ses
intentions de remettre de l'argent dans, peut-être, une coentreprise qui
pourrait, dans certains cas, sauver CRJ, et on sait que Héroux-Devtek est un
fournisseur de trains d'atterrissage à Bombardier dans le cas de la CRJ. Donc, il
y a un lien de cause à effet, évidemment.
Mais je rajoute une couche de plus parce
que M. Fitzgibbon dit : Bien, ce n'est pas juste Bombardier, c'est
toute la grappe aérospatiale qu'il faut s'occuper. À ce que je sache,
Héroux-Devtek fait partie de cette grappe aérospatiale. Et M. Legault, à
la sortie de ces rencontres-là, nous avait stipulé que M. Fitzgibbon avait
rencontré, oui, des gens de Bombardier, mais, lorsqu'il a rencontré des gens de
la grappe, il nous a fait mention que les gens de CAE étaient là et les gens de
Héroux-Devtek étaient là aussi. Donc, moi, je n'étais pas à la rencontre, mais
je me fie à la parole du premier ministre. Il nous dit que M. Fitzgibbon,
dans ses rencontres, a rencontré ces titulaires de ces entreprises-là.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, pour être clair, il n'y a pas de décision, en ce moment, litigieuse parce
qu'il n'a pas pris…
M. Ouellet : Est-ce
qu'il y a une subvention qui a été versée? La réponse est non. On est dans les
intentions, et dans ces intentions-là peut effectivement poindre à l'horizon
une opportunité d'affaires qui n'existait pas présentement, avant que M. le
ministre donne son intention.
Mme Fletcher (Raquel) : You
said that Minister Fitzgibbon didn't understand the rules. Can
you explain that in English, what you meant by that?
M. Ouellet : Well, Mr. Fitzgibbon have to know the rules. So, if he said: I
didn't do that with my opinion that I was doing false things, I think that Mr.
Fitzgibbon has to know what rules everything here. It's the ethics code that
everyone have to be on the set. So, Mr. Fitzgibbon can't just say: I didn't
know and I didn't do worst, I do my best, I do this for save the job, I do this
to help Bombardier and the aeronautics business continue to grow. So, I don't
expect that.
Mme Fletcher (Raquel) : What rule did he break?
M. Ouellet : The first one. He doesn't wait the 60 days until the Ethics
Commissioner will give him an indication about his personal conflicts in that
case. So, at this time, the only thing they should do is just wait after the Commissioner
said: OK, Mr. Fitzgibbon, when I saw your personal interest in that kind of case, I'm just saying that you must do that thing,
or this thing, or you not do that kind of thing. And, after that, he can do
everything after the Commissioner said what do wrong and what doing well.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Ouellet, beg my pardon, but the article 45 of the Code of
ethics is pretty clear. Mr. Fitzgibbon had 60 days after his nomination as a
Minister to basically transfer his shares to a blind trust. He's in the process
of doing this. So, he's not breaking a rule. He's basically respecting the
rule. This is what he explained to us. So, what do you say to this?
M. Ouellet : Can I say you in French? It's going to be more… easier for me. At
the end of article 45, they said : «En outre, à l'égard de ses intérêts,
se conformer à toute autre mesure ou condition requise par le Commissaire à l'éthique
et à la déontologie, le cas échéant.» Et, si je vous amène à l'article 54 :
«Après avoir examiné la déclaration [de] l'article 51 — donc la
déclaration d'intérêt — le commissaire peut demander de rencontrer le
membre du Conseil exécutif en vue de vérifier la conformité de la déclaration
et de discuter des obligations du membre du Conseil exécutif aux termes du
présent code.»
Donc, ce que ça veut dire, c'est que le
commissaire aurait pu et pourrait, suite à l'établissement de déclaration de
conflit d'intérêts de M. Fitzgibbon, décider qu'il y a effectivement un mur qui
doit s'installer entre ses actifs personnels et sa charge de ministre et
convenir d'une procédure à faire pour éviter de se mettre en conflit d'intérêts.
Donc, M. Fitzgibbon a interprété le code comme étant une décision favorable, à
la suite du délai de 60 jours, qui allait lui donner le bénéfice du doute,
alors que la commissaire n'a pas encore statué sur la régularité de sa
situation. C'est ça qu'on aurait aimé, que M. Fitzgibbon prenne un temps
d'arrêt pour que sa situation soit régularisée. Et, après ça, si la Commissaire
à l'éthique dit : Effectivement, il n'y a pas d'apparence de conflit, tout
est correct, dans ce cas présent, les actions que M. Fitzgibbon détient chez
Héroux-Devtek, voici la procédure ou le mur de Chine à mettre entre les deux
pour s'assurer qu'il n'y ait pas de conflit.
Mme Senay
(Cathy) : And you're totally convinced that he
is pursuing his own interests right now with Bombardier?
M. Ouellet : We just asked to the Commissioner to make an inquiry on that. At
the end of the day, at the end of the process, the Commissioner going to make a
report, and, in that report, she will be saying what's happening in that case.
Donc, à la fin, on
aura la réponse si, dans le plaidoyer de M. Fitzgibbon, effectivement, il était
en juste connaissance de cause et qu'il a agi de bonne foi. Mais là,
présentement, on a sa parole, mais on a la situation... et je pense que les
Québécois voudraient effectivement avoir des éclaircissements sur cette
situation-là.
Mme Fletcher
(Raquel) : Is it a good idea for the
government to invest more money yet again in Bombardier?
M. Ouellet : Good question. Bombardier always needs help from «gouvernement» of
Québec in the last years. I'm not an expert in aerospace ships, in «aérospatiale»,
but I think it's now the time that Bombardier can take the lead on their own
and don't need, after that, money from «gouvernement» of Québec. If «le
gouvernement de la CAQ» thinks it's the good thing to do to help the industry,
help Bombardier and help CRJ, I hope we will discuss that at the «Assemblée nationale».
This case is on the shoulders of Premier Legault.
Mme Fletcher (Raquel) : And you would be against that, against investing…
M. Ouellet : Not totally against, but I want to see the business case. We saw
the last one with the série C, and you heard the Parti québécois say that was
the wrong thing to do, the way that the Liberals do it. So, everything is in
the details. So, if Premier Legault wants to help industry, he wants to help
Bombardier, I want to see the deal, I want to see the impact. And, of course, I
want to know how many jobs we will create or stabilize after that.
Mme Johnson (Maya) : And you've been saying there's a double standard with the CAQ,
their position, now that they're in government, compared to their position when
they were in opposition, when it comes to the appearance of conflicts of
interest?
M. Ouellet : Yes.
Mme Johnson (Maya) : Is Mr. Fitzgibbon's case exactly that, a double standard?
M. Ouellet : I think we just… That's why we asked the Ethics Commissioner to
make an inquiry on that. But, I remember, in the «salon bleu», when Éric Caire,
or Mr. Bonnardel, «ou même» Premier Legault asked questions to the Liberals: What's
happening with Bombardier, what's happening with Mr. Daoust when RONA case came
in, what's happening with Sam Hamad with… I don't remember the company,
but «quand il y a eu les subventions». In that case...
Mme Johnson (Maya) : Premier Tech?
M. Ouellet : That's it. In that case, I remember how loud «la CAQ» said: That's
not the good thing to do, and, if, one day, we are the government, we will not
do the same mistakes that the Liberals do. In that case, when I look in what's
happening in Mr. Fitzgibbon this morning, Premier Legault, if you want to be
different than the Liberals, you just have one thing to do, just pull back at Mr. Fitzgibbon the case of Bombardier or the case in aeronautics and just wait until the Commissioner
says: OK, everything's fine, everything's
OK, I checked on the personal
conflicts on Mr. Fitzgibbon, everything is OK. But they keep defending Mr. Fitzgibbon this morning. And maybe
he will change his mind after what we said today and with the inquiry of the
Ethics Commissioner.
Merci.
(Fin à 13 h 52)