(Neuf heures trente-six minutes)
La Modératrice
: Bonjour,
tout le monde. Bienvenue à ce point de presse commun des oppositions pour le
projet Déclarations climatiques. Vont prendre la parole, tout d'abord, Mme
Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, M. Sylvain Gaudreault,
porte-parole du Parti québécois en matière d'environnement et de lutte aux
changements climatiques, Mme Marie Montpetit, porte-parole du Parti libéral du
Québec en matière d'environnement et de lutte contre les changements
climatiques. Ensuite, il y aura une lecture faite par Mme Elisabeth Dionne,
candidate du Parti vert du Québec dans Brome-Missisquoi, Marie-Christine
Lamontagne, candidate de Québec solidaire dans Montmorency, Andréanne Larouche,
candidate du Parti québécois dans Brome-Missisquoi, Pierre-Luc Daigle, candidat
du Parti libéral dans Lotbinière-Frontenac, puis M. Alexandre Thibodeau,
porte-parole de Citoyens pour la transition.
Il y aura une période de questions sur le
sujet. Si vous avez des questions sur l'actualité, je vous demanderais de
contacter les attachés respectifs pour réagir, par la suite, en scrum. Merci
beaucoup.
Mme Massé : Alors, merci, tout
le monde. Il me fait vraiment plaisir d'être ici avec mes collègues des
oppositions pour accueillir une délégation tout à fait spéciale à l'Assemblée
nationale. Les gens qui sont avec nous, derrière nous actuellement, sont tous
et toutes des candidats et candidates de la dernière élection au Québec. Vous
avez des gens du Parti vert, du Nouveau Parti démocratique du Québec, de Québec
solidaire, du Parti québécois, du Parti libéral.
Ce groupe est venu pour nous remettre une
déclaration sur l'urgence d'agir, l'urgence d'agir contre les changements
climatiques. Cette déclaration a été signée, jusqu'à maintenant, par 213
ex-candidats et candidates des dernières élections. Les partis représentés à
l'opposition, on est réunis aujourd'hui avec eux pour lancer un message au gouvernement
de M. Legault. La transition énergétique et écologique est trop
importante, trop urgente pour attendre quatre ans.
J'ai 55 ans, j'appartiens à une
génération qui ne va jamais connaître le pire de la crise climatique. On
commence à avoir plus de temps derrière que devant. Moi, je vais vous dire une
chose, c'est qu'à cette époque-là, bien, c'est un moment pour se poser la
question : Qu'est-ce qu'on a envie de léguer aux gens qui nous suivent?
Alors, la classe politique ne peut
absolument pas rester les bras croisés parce que plus il y a de l'inaction,
plus ça nous coûte cher, plus ça devient insurmontable. Alors, je suis contente
d'être réunie ici avec mes collègues des oppositions pour lancer un message à
M. Legault : La lutte aux changements climatiques, c'est maintenant
ou jamais.
Libéraux, caquistes, péquistes,
solidaires, verts, NPDQ, nous partageons tous et toutes la même planète et la
Terre, nous devons la préserver, nous en avons tous et toutes la même
responsabilité de la préserver. Alors, je m'engage aujourd'hui, au nom de ma
formation, à faire de cette question la priorité des priorités. Je rencontre
M. Legault cet après-midi et, bien sûr, je vais lui porter ce message et
je vais aussi lui porter la déclaration. Merci.
La Modératrice
:
M. Gaudreault.
M. Gaudreault : Alors,
bonjour, à tous et à toutes. Ça me fait extrêmement plaisir d'être ici. Je veux
d'abord souhaiter la bienvenue aux candidats et aux candidates défaits qui sont
ici. Je veux surtout saluer le courage que vous avez eu de faire cette campagne
électorale récente et de pousser cet engagement politique jusqu'à revenir ici,
même si vous n'avez pas été élus. Et ne lâchez pas. Continuez de vous engager.
Peu importe les partis politiques, ça marche, faire de la politique. Et c'est
une belle preuve aujourd'hui de ça.
Un des résultats de cette dernière
élection, malgré ce qu'on en a dit, ou peut-être à cause de ce qu'on en a dit,
c'est que l'enjeu de la crise climatique a été placé parmi les enjeux
prioritaires de cette campagne électorale, de sorte que le gouvernement a fait
des déclarations à cet effet depuis son élection — on a hâte de voir
des résultats concrets — et de sorte que plusieurs partis se sont
engagés, et les médias s'intéressent également davantage à la question de la
crise climatique, crise climatique dont les événements, tous les jours, nous
rappellent l'urgence d'agir, que ce soient des feux de forêt aux États-Unis,
que ce soient des inondations qui reviennent de façon récurrente, à chaque
année, que ce soit l'effet de l'érosion sur les côtes, par exemple, même ici,
au Québec, le long du Saint-Laurent, que ce soit la récurrence des tornades,
que ce soient les chiffres qui démontrent une augmentation des maladies
pulmonaires, par exemple, reliées à l'asthme, que ce soient les décès reliés à
une canicule irrégulière durant l'été, et je pourrais continuer comme ça. Donc,
rien n'est plus concret aujourd'hui dans l'espace politique que les
conséquences des changements climatiques. Et les candidats ici sont venus nous
dire : On n'a pas gagné dans cette élection, mais on veut poursuivre le
travail à cet égard.
Vous allez entendre tout à l'heure, par
des représentants des candidats non élus, des… Chacun va lire une portion de
cette déclaration. Et une de ces portions interpelle le gouvernement pour
revoir la gouvernance dans la lutte contre les changements climatiques. Nous
sommes à la veille de la Conférence des parties de l'ONU, la COP24, qui va se tenir
en Pologne. Il y aura certains représentants des formations de l'opposition. Il
y aura également la ministre de l'Environnement. Et je pense que c'est une
occasion extraordinaire d'entendre ce que les candidats et les candidates ont à
dire. Et je vous rappelle que nous avons proposé, à la faveur de cette COP24,
d'adopter au Québec une loi antidéficit climatique, avec des cibles
contraignantes pour atteindre nos cibles de réduction de gaz à effet de serre,
tel qu'entendu à la conférence de Paris en 2015.
Alors, merci. Merci aux candidats et aux
candidates d'être ici. Revenez nous voir souvent, on va toujours vous
accueillir. Marie?
La Modératrice
: Mme
Montpetit.
Mme Montpetit : Bonjour, tout
le monde. Je vais être assez brève parce qu'effectivement je pense que ce qui
est important aujourd'hui, c'est d'entendre la déclaration qui va être livrée
par les candidats. Je veux également en profiter pour les saluer. Je pense que
Sylvain l'a bien dit, c'est tout à votre honneur non seulement d'avoir fait une
campagne électorale mais de poursuivre votre engagement, qui est un engagement
politique, de poursuivre votre engagement, votre action aussi en étant présents
ici avec nous, en vous mobilisant pour un sujet qui est aussi important que
celui du climat, de l'environnement, de la lutte aux changements climatiques.
Et ça, on vous en remercie. Et c'est pourquoi, je pense, qu'on a accepté assez
vivement d'être présents ici avec vous pour vous soutenir dans cette démarche.
Et ce que je souhaiterais ajouter à ce que
mes collègues ont dit, dans le fond, c'est que — on l'a bien vu dans
les dernières semaines, non seulement avec la mobilisation qu'il y a eu autour
de la signature du pacte, des dizaines de milliers de personnes qui se sont
retrouvées à marcher partout à travers le Québec, notamment — il y a
une demande. L'urgence, elle est là, l'urgence climatique, l'urgence
environnementale. Ça, c'est clair pour tous. Mais les gens qui se sont
mobilisés, les Québécois, Québécoises qui se sont mobilisés, les gens qui sont
ici aujourd'hui se mobilisent tous pour la même raison aussi, c'est pour
rappeler au gouvernement Legault, qui est en place, l'importance d'agir.
Et on a un gouvernement qui est en place
depuis un petit peu plus de deux mois, dans le fond, depuis le 1er octobre,
depuis un mois et demi, pardon, et qui... je crois que c'est inquiétant parce
qu'effectivement n'aborde pas la question des changements climatiques, de la
lutte aux changements climatiques. On ne sait pas encore qu'est-ce qui va être
fait à cet effet. Beaucoup de paroles, peu d'action, et les quelques actions
qui ont été faites, moi, me questionnent beaucoup parce qu'elles vont justement
en sens inverse de ce qui devrait être fait. Quand on se... Quand tu as une
ministre de l'Environnement qui se questionne à savoir si on va faire un BAPE
pour un projet, quand on est encore sur des fondamentaux aussi essentiels que
ceux-ci, je pense qu'on est en droit de se questionner sur la direction que va
prendre ce gouvernement. Et je pense que le message qui est fait aujourd'hui,
on aura l'occasion de voir s'il y aura une réponse, non seulement au cours de
l'ouverture de la session parlementaire, la semaine prochaine, au cours du
discours inaugural du premier ministre, à savoir : Est-ce qu'il abordera
la question aussi importante qu'est l'environnement et la lutte aux changements
climatiques?
Bien, je pense que le message doit être
très clair aujourd'hui à M. Legault; c'est que l'environnement, c'est
maintenant, la lutte aux changements climatiques, c'est maintenant. Donc, ce
n'est pas des consultations, ce n'est pas des réflexions, ce qu'on veut voir,
c'est vraiment des actions. Et je pense que les gens qui sont ici aujourd'hui
sont entre autres ici pour demander des actions très concrètes. Et, sur ce, je
leur laisserai la parole parce que je… C'est surtout ça. Vous aurez l'occasion,
nous, de nous entendre amplement sur le sujet au cours des prochains jours et
des prochaines semaines. Alors, je vous remercie.
Mme Dionne (Elisabeth) :
Bonjour. Nous sommes le plus grand regroupement de candidates et de candidats
non élus de tous les partis politiques partageant l'objectif de servir le bien
commun, réunis aujourd'hui afin de livrer au nouveau gouvernement du Québec un
message important au nom des citoyennes et des citoyens du Québec et des
générations à venir. Tous ensemble, et à ce jour, nous représentions 15 %
des électeurs et électrices ayant exprimé leur voix lors de l'élection
québécoise du 1er octobre dernier.
Le 10 septembre dernier, en pleine
campagne électorale au Québec, un message de la plus grande importance a été
livré par le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies,
M. António Guterres. Je cite : «Aujourd'hui, je lance un appel aux
responsables politiques, aux dirigeants d'entreprises, aux scientifiques et au
grand public. Si nous ne changeons pas de trajectoire d'ici 2020, nous risquons
de rater le moment où nous pouvons encore éviter un changement climatique, un
changement climatique incontrôlable avec des conséquences désastreuses pour les
individus et tous les systèmes naturels qui nous nourrissent. Les scientifiques
le disent depuis des décennies, encore et encore. Beaucoup trop de dirigeants
refusent d'écouter. Beaucoup trop peu ont agi avec la vision exigée par la
science. Nous voyons les résultats. Dans certaines situations, ils sont proches
des pires scénarios scientifiques. Il est encore le temps de renverser la
tendance. Nous avons les outils pour rendre nos actions efficaces. Ce qu'il
nous manque encore, même après l'Accord de Paris, c'est le leadership et
l'ambition de faire ce qui est nécessaire. Il n'y a pas de temps à perdre. Je
m'engage, ainsi que l'ensemble des Nations unies, à cet effort. Nous
soutiendrons tous les dirigeants qui relèvent le défi que j'ai décrit
aujourd'hui. Chaque jour où nous ne parvenons pas à agir est un jour où nous
nous rapprochons un peu du destin qu'aucun d'entre nous ne souhaite, un destin
qui résonnera à travers les générations par les dommages causés à l'humanité et
à la vie sur la terre.»
Mme Lamontagne (Marie-Christine) :
Depuis ce message de l'ONU, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat, le GIEC, a déposé un rapport confirmant l'urgence de la situation.
Nous croyons que ce message du secrétariat des Nations unies, destiné à tous
les dirigeants et toutes les dirigeantes des nations, doit recevoir une
attention forte de la part du nouveau gouvernement du Québec. Nous jugeons donc
essentiel de rappeler au gouvernement nouvellement élu que le Québec est riche
en ressources renouvelables et dispose de l'expertise nécessaire pour être un
des meneurs mondiaux de la transition qui s'impose. Nous jugeons que notre
bien-être et notre prospérité dépendent des biens et services que l'écosystème
terrestre nous procure jour après jour, l'air, l'eau, la nourriture et la très
grande majorité des matières premières servant à satisfaire nos besoins et
notre confort.
Aucun scénario où le Québec attendrait les
autres États n'est préférable à celui où il prendra lui-même l'initiative de
relever ce défi et en exploitera les opportunités. L'inaction, dans le contexte
actuel, causera la destruction irréversible de notre écosystème planétaire à un
rythme sans précédent. Les coûts financiers, humains et sociaux engendrés par
des délais dans la prise en main de notre avenir à tous seront croissants et
infiniment plus élevés que ceux qui sont requis aujourd'hui pour faire acte de
gouvernance responsable.
Mme Larouche (Andréanne)
: Conséquemment, nous demandons que tous les partis
politiques reconnaissent l'urgence climatique comme étant une priorité de
l'action gouvernementale, que le gouvernement du Québec mette en place, dès
l'ouverture des travaux parlementaires, une structure de gouvernance de ses
activités qui témoignent de l'urgence manifeste à engager le Québec dans une
transition socioéconomique permettant d'atteindre les cibles de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, les GES, auxquelles la société québécoise
s'est déjà engagée, que des efforts considérables et conséquents soient
investis afin de sensibiliser tous les Québécois et Québécoises à l'urgence de
la situation environnementale, et qu'ils entreprennent ensemble les transitions
requises, autant à l'échelle nationale qu'à l'échelle de leur communauté. Bien
sûr, cet effort s'ajoute à toutes les autres responsabilités que doit endosser
notre nouveau gouvernement. Cela exigera donc de sa part qu'il fasse preuve de
vision et de créativité. Merci.
M. Daigle
(Pierre-Luc) : Pour l'épauler dans ce défi, nous proposons d'abord
que le gouvernement convoque, dès la première session parlementaire, des états
généraux sur l'urgence climatique. La transition nécessite un effort concerté
et sur tous les fronts de façon simultanée. Des états généraux sont donc nécessaires
pour assurer une cohésion entre le gouvernement, les différents secteurs clés
de l'économie, la société civile et la population québécoise; deuxièmement, que
nous, les candidates et les candidats non élus ayant obtenu la confiance d'une
fraction importante de la population, collaborions avec notre nouvelle députée
élue pour assurer une participation et une représentation sans précédent de l'ensemble
de la population québécoise à ces états généraux sur le climat.
Le réchauffement climatique est une question
de sécurité nationale, de santé publique, de prospérité, de conservation de la
biodiversité et de sauvegarde de notre territoire. Par la présente déclaration,
nous voulons que le réchauffement climatique ne soit plus un enjeu politique
mais bien un enjeu de bien-être collectif.
Nous réclamons que, dès la rentrée parlementaire,
tous les partis présents à l'Assemblée nationale du Québec répondent à notre
appel et lancent ensemble une démarche transpartisane pour préserver notre
avenir et celle des générations futures.
Nous enjoignons également tous les citoyens
et citoyennes à reconnaître l'importance de la situation et à travailler
ensemble avec nous et notre gouvernement afin de transformer ce défi historique
en opportunité.
Mme Massé : J'invite
maintenant l'initiateur de cette grande démarche, Alexandre.
M. Thibodeau
(Alexandre) : Merci, Manon. Merci à vous tous de
vous être présentés puis de m'avoir aidé à faire de cette idée quelque chose
qui était possible. Bonjour à tous.
Cette déclaration a été
préparée afin de montrer l'exemple au prochain gouvernement. Face à l'urgence
climatique, nous désirons tous que tous les partis s'unissent pour affronter le
défi. J'espère d'ailleurs que les députés ici présents poursuivront cette
démarche en l'amenant dans les murs de l'Assemblée nationale dès la rentrée
parlementaire.
La situation que nous vivons
nous touchera tous, indépendamment de nos allégeances politiques. Nous n'avons
pas de temps à perdre avec la confrontation. La collaboration de tous sera nécessaire
si nous sommes pour être à la hauteur et espérer maintenir le privilège
d'un écosystème viable. Aujourd'hui, les candidats et les députés réunis ici,
issus de partis pourtant habituellement opposés, ont su le reconnaître et se
rangent derrière une mission commune : préserver le monde qui nous unit
tous. Je demande maintenant aux citoyens de faire preuve de la même conviction.
Disons au prochain gouvernement que nous
exigeons à ce qu'il reconnaisse l'urgence climatique en lui faisant savoir que
nous écouterons son discours inaugural et que nous attendrons une réponse dès
maintenant. Je demande donc à tous les Québécois de prendre une pause de leur
quotidien mercredi prochain, à 15 heures, qu'ils soient au travail ou
ailleurs, qu'ils se rassemblent pour visionner le discours inaugural, soit ici,
à Québec, avec nous lors de notre mobilisation devant l'Assemblée nationale, ou
via sa rediffusion en direct sur Facebook. Un événement sera diffusé via notre
site Web, declarationsclimatiques.ca. Je demande donc à tous qui, comme nous,
sont conscients qu'une action immédiate doit être entreprise, d'aller cliquer
sur cet événement pour signifier haut et fort que nous attendons une réponse
dès maintenant. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Je vous demanderais de vous présenter au micro en alternance, avec
des questions sur le sujet, et de vous présenter pour nos invités, et vous
contenter d'une question et d'une sous-question. Merci beaucoup.
Mme Cloutier (Patricia) :
Bonjour à tous et à toutes. Patricia Cloutier, journaliste pour Le Soleil.
Je voulais savoir : Est-ce que vous avez demandé que des candidats non
élus de la CAQ signent cette déclaration, ou c'est vraiment seulement les
partis dont on a parlé tout à l'heure?
M. Thibodeau
(Alexandre) : En fait, ma démarche a été faite auprès des
candidats non élus, bien, en fait, de ma circonscription, en commençant. Moi,
j'ai juste eu cette idée-là un samedi matin, puis je les ai appelés. Puis, en
partant de là, on a essayé de contacter les différents candidats de la région.
Par la suite, on est allés essayer d'en recruter ailleurs, puis tout s'est fait
vraiment de fil en aiguille. J'ai commencé ça le... En fait, on a commencé ça à
Brome-Missisquoi le 11 octobre, puis, de fil en aiguille, on a eu des
candidats peu à peu. Mais en fait, la consigne, c'était de demander à tout le
monde d'aller chercher les candidats qu'ils pouvaient puis de façon non
partisane, vraiment, aller chercher les candidats non élus comme ils pouvaient.
Mme Cloutier (Patricia) :
Est-ce que vous en avez, sur votre liste, de la CAQ?
M. Thibodeau
(Alexandre) : À date, non.
Mme Cloutier (Patricia) : Non?
M. Thibodeau
(Alexandre) : Je l'espère. La déclaration est encore en ligne
et peut être signée. En fait, je demanderais à tous les candidats non élus qui
n'auraient pas entendu parler de la démarche d'y aller puis d'apposer leur
signature, incluant ceux de la CAQ. L'objectif, c'est vraiment qu'on se
retrouve tous, en ce moment... En fait, on se trouve tous, en ce moment, dans
le même bateau. Ça fait que c'est de commencer d'agir en conséquence.
Mme Cloutier (Patricia) : Et
est-ce que vous avez espoir en MarieChantal Chassé, ministre de l'Environnement,
pour entendre ce message-là, et François Legault aussi, là, entendre votre
message?
M. Thibodeau
(Alexandre) : Je pense, la fonction première d'un gouvernement,
c'est d'être à l'écoute de la volonté du citoyen. Puis c'est pour ça que je
fais un appel au citoyen, parce que je pense qu'on a oublié un peu notre
pouvoir, puis il suffirait que le citoyen, que tous les citoyens démontrent le
fait... Parce qu'en fait j'ai parlé à plein de gens à travers cette
démarche-là, puis j'ai rencontré peut-être une personne sur 10 qui me disait
que ce n'était pas la chose la plus importante qu'on vivait aujourd'hui. Ça
fait que, là, la question, c'est plutôt qu'on démontre ces nombres-là, puis une
fois que ça sera fait, je pense qu'indépendamment du gouvernement qui est au
pouvoir, il va poser les gestes nécessaires.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, tout le monde. Martin Croteau de LaPresse.
Avez-vous invité... La ministre de l'Environnement est ici avec vous
aujourd'hui. Pouvez-vous...
Mme Massé : Bien, tous les
partis ont été invités, de façon spécifique, Mme Chassé, je ne crois pas. Je ne
sais pas si toi...
Une voix
: ...
Mme Massé : Oui, c'est ça. En
fait, je devrais le laisser répondre, c'est lui qui a travaillé.
M. Thibodeau
(Alexandre) : En fait, pour que vous compreniez, là, la
démarche, c'était vraiment un à un jusqu'à quelques semaines. C'est... À partir
d'il y a environ deux semaines, les partis ont commencé à entendre le message
puis de nous permettre de distribuer à l'interne. Mais moi, ce que je faisais,
c'est que je téléphonais les différents partis pour leur demander de participer.
Quand j'avais des réponses... bien, finalement, ceux qui m'ont donné les
réponses se sont retrouvés ici, mais moi, j'ai contacté tous les députés, en
fait, tous les bureaux de partis. Puis, bien, j'ai eu les réponses qui sont
ici.
M. Croteau (Martin) :
Qu'est-ce qu'on vous a dit à la CAQ?
M. Thibodeau
(Alexandre) : À la CAQ, bien, en fait, il faut comprendre, là,
à leur défense, là, s'ils ne sont pas ici, ce n'est peut-être pas une mauvaise
intention, c'est simplement qu'on les a contactés cette semaine, puis je l'ai
remarqué avec tous les partis, ce n'est pas facile de passer un message
jusqu'au... Regarde, il y a une écoute, mais ils sont tous en train de se réorganiser
puis de se préparer à commencer une nouvelle session. Donc, j'ai parlé à des
gens à la CAQ qui ont vraiment travaillé fort à passer le message en haut, mais
peut-être que ça ne s'est pas rendu assez vite. Je ne le sais pas.
Mme Montpetit : Je pense que
vous pourriez leur poser la question directement.
M. Croteau (Martin) : Oui,
mais je vous la poser à vous : Est-ce que vous craignez que votre message
résonne moins fort en l'absence du gouvernement?
M. Thibodeau
(Alexandre) : Pas du tout. Je pense que les gens vont écouter
la télévision indépendamment de qui se trouve ici, là. Puis je pense vraiment
que c'est un élément qu'on partage tous. On est... Ce n'est plus une question
de politique, c'est ça que j'essaie de faire aujourd'hui, c'est de transformer
l'environnement... que ça passe d'une chose, d'un sujet qui soit partisan à un
sujet qui soit fondamental, c'est-à-dire la responsabilité de n'importe quel
parti qui se trouverait au pouvoir.
Mme Massé : Puis moi, j'ai
envie de dire, et Alexandre l'a dit : Les gens peuvent encore aller signer
cette déclaration-là, ou les autres que... tu n'as pas parlé volontairement?
M. Thibodeau (Alexandre) :
Pardon?
Mme Massé : Les autres déclarations
des autres...
M. Thibodeau
(Alexandre) : Ah oui! Excusez-moi. Oui, je n'en ai pas parlé,
mais ce n'était pas vraiment le sujet de ce point de presse là — on
espère en faire un autre la semaine prochaine. Mais dans la démarche, on a
demandé à tous les professionnels de se rassembler puis de faire leur propre déclaration
pour donner leur opinion, en fait, leur expertise sur les conséquences de
l'urgence climatique, mais aussi sur les actions qu'ils peuvent poser, en tant
que professionnels, pour nous aider. En ce moment, je pense que c'est vraiment
un moment pour qu'on se rassemble tous ensemble puis qu'on se mette aux
solutions plutôt qu'à discuter.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Pascal Dugas, de l'Agence QMI. Si je comprends bien, vous ne savez pas
ce que la ministre Chassé pense de votre initiative pour l'instant.
M. Thibodeau
(Alexandre) : Pour l'instant, non, je ne sais pas.
M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K.
Vous ne savez pas si elle l'a lue ou si elle l'apprend en même temps que nous
autres.
M. Thibodeau
(Alexandre) : Non, je n'ai aucune idée.
M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K.
Est-ce que ce n'est pas un peu faire compétition au pacte environnemental dont
on a entendu parler beaucoup dans les dernières semaines?
M. Thibodeau
(Alexandre) : En fait, pas du tout. Pendant que je faisais ma
démarche, il y a des gens qui se sont mis à me dire : Aïe! Il faut que tu
parles à Dominic, puis je lui ai parlé, puis on s'est tous entendus. En fait, il
y a plusieurs mouvements, en ce moment. Puis ce n'est pas très difficile, faire
ce qu'on fait en ce moment, parce que tout le monde est convaincu, tout le
monde a cette espèce d'angoisse en ce moment. Il y a quelque chose qui se
passe, ça nous fait très peur, puis on doit agir. Donc, en fait, je les ai
invités, tous ces regroupements-là, à venir se joindre à nous mercredi ici, à l'Assemblée
nationale, à Québec, pour écouter le message de Legault puis... du premier ministre
Legault. Puis toutes nos démarches, je pense, sont complémentaires. Puis on
devra être dans un processus de complémentarité plutôt que de confrontation à
l'avenir. Merci.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. M. Legault
a dit avoir entendu le message de la population concernant les préoccupations environnementales.
Est-ce que cela se traduit, selon vous, dans les gestes que pose son gouvernement
et son parti depuis, donc, le début octobre? Là, je parle aux élus, d'abord.
Mme Massé : Bien... Ah! vas-y,
Marie, tu voulais sauter. Moi, je n'ai pas de trouble avec ça.
Mme Montpetit : Non, mais
vas-y, je parlerai après, ça ne me dérange pas.
M. Gaudreault : Bien, je vais
y aller, moi, d'abord.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Bergeron (Patrice) : Ça se
bouscule, là, mais pas de bagarre.
M. Gaudreault : Bien, écoutez,
la réponse, c'est non, en ce qui nous concerne, mais ça fait... Moi, je suis
prêt à donner la chance au coureur, là, et à la coureuse. On est à même pas
deux mois, là, de l'élection. Il y a eu des déclarations lors de la formation
du Conseil des ministres, notamment, mais, jusqu'à maintenant, les gestes ne
sont pas au rendez-vous quant à l'appui à des projets, par exemple, quant à
l'hésitation sur un BAPE, du côté d'un projet minier en Abitibi, donc, vous
savez, moi, je veux qu'on travaille de bonne foi. Vous savez que j'ai proposé
l'adoption de cette loi antidéficit climatique avant le Jour de la Terre 2019, parce
que c'est quand même une loi complexe qu'il faut prendre le temps de bien
préparer, mais j'aimerais qu'on ait l'intention du gouvernement de le faire dès
la rentrée parlementaire. Ils ont l'occasion de le faire avec la COP24, qui se
tient bientôt. Alors, voilà. Mais, jusqu'à maintenant, la réponse est non.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous vouliez ajouter, commenter davantage?
Mme Montpetit : Non, mais
j'ajouterais, je pense que Sylvain l'a bien mentionné, la réponse, c'est non,
elle est assez claire. Puis, dans ce dossier-là comme dans tous dossiers gouvernementaux,
mais particulièrement celui-ci, de l'environnement puis de la lutte aux
changements climatiques, il n'y a pas de place à l'improvisation, il n'y a pas
de place à être brouillon. Et moi, l'inquiétude que j'ai, c'est : Oui, je
suis prête à donner la chance au coureur aussi, mais quand les… Oui, il y a eu
un beau discours, il y a eu un beau mea culpa, il y a eu un beau «je vous ai entendus»,
mais, dans les 48, 72 heures qui suivaient, on avait un ministre des
Ressources naturelles qui se disait ouvert à recevoir des projets
d'hydrocarbures sur l'île d'Anticosti, alors que cette île-là est en processus
pour être reconnue au patrimoine mondial de l'UNESCO. Donc, ça fait quand même
un peu… il y a des questions qu'on peut se poser. Puis la même chose par rapport
au projet Esker en Abitibi; il y a une question d'improvisation. Quand le BAPE
a déjà… Nous, on avait déjà annoncé l'intention de faire un BAPE. C'est un
projet… C'est une décision qui est simple à prendre, ce n'est pas une décision…
Puis le dossier de la lutte aux changements climatiques va être un dossier
complexe qui doit être bien compris. Et, quand on a une décision qui est aussi
simple que de demander une évaluation environnementale pour un projet minier
qui se fait à côté d'une des sources d'eau les plus pures au Canada et qu'on
est en train de se poser des questions à savoir si on va la demander ou on ne
va pas la demander, je pense qu'on est en droit, tous, de se poser des
questions sur la suite des choses, sur comment les décisions vont être prises non
seulement par cette ministre, mais par aussi le chef du gouvernement.
M. Bergeron (Patrice) :
Voulez-vous ajouter quelque chose ou j'enchaîne avec… Oui, allez-y.
Mme Massé : Je veux rajouter
un non et un appel important à la cohérence; c'est vrai pour le gouvernement en
place, c'est vrai pour la population, c'est vrai pour nous qui prenons la
parole aujourd'hui. Cohérence, la planète en a besoin.
M. Bergeron (Patrice) : Et
une petite complémentaire : Est-ce que vous considérez que la ministre de
l'Environnement actuelle se révèle être, jusqu'à maintenant, le poids lourd
nécessaire dans un cabinet pour défendre la cause environnementale?
Mme Massé : Bien là, je vous
dirais, année après année, le ministère de l'Environnement a fondu comme peau
de chagrin. Puis ça, ce n'est pas M. Legault qui a fait ça, là.
Comprenez-vous? La ministre va certainement faire ce qu'elle peut, elle va
apprendre, parce qu'elle nous a dit qu'elle ne le savait pas. On va donner une
chance au coureur, mais le temps compte. Chaque jour où on n'agit pas est une
journée malheureusement où on se rapproche de la catastrophe. Alors, il faut
mettre tous les efforts là. Et c'est ça qu'on nous demande, et pas seulement
les ex-candidats et candidates, la population du Québec nous demande ça, et je
pense qu'il faut être au rendez-vous.
M. Gaudreault : Moi, je vous
dirais, vous avez raison de cibler en particulier la ministre qui est porteuse
spécifiquement de ce dossier, mais il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, là,
ça prend une volonté de tout un gouvernement. On a tendance à cibler uniquement
la ministre de l'Environnement, mais, aujourd'hui, la lutte contre les
changements climatiques, là, c'est une question de transport, c'est une
question d'aménagement du territoire, c'est une question de santé, c'est une
question d'agriculture. Je regarde Marie, parce qu'on en a parlé, elle est
porte-parole aussi en agriculture, je reconnais ça, c'est un bon lien,
environnement et agriculture, comme je suis porte-parole environnement, santé,
qui est un excellent lien aussi. Alors...
Mme Massé : ...et Ruba :
environnement et développement économique.
M. Gaudreault : Bon, exact.
Voilà : tout est là.
Mme Massé : C'est ça, la
liste.
M. Gaudreault : Donc, ce que
je veux vous dire, c'est que l'appel qui est fait aujourd'hui, oui, s'adresse à
la ministre de l'Environnement, mais il s'adresse au premier ministre comme le
grand manitou, là, responsable de tout son gouvernement.
Nous, on avait... quand j'étais chef
intérimaire du Parti québécois, j'avais tenu à garder la responsabilité du
développement durable. M. Lisée avait fait ça aussi parce qu'on voulait envoyer
le signal que le chef doit avoir l'arbitrage au niveau du développement
durable. Alors donc, ça interpelle le premier ministre, le sommet de l'État et
tous les ministres.
La Modératrice
: Une
dernière question en français.
M. Dion (Mathieu) : Une question
de Radio-Canada. J'ai peut-être juste une question, peut-être pour vous, M.
Thibodeau. On l'a vu avec Dominic Champagne, là on le voit avec vous; j'ai
envie de vous demander : Vous étiez où, en campagne électorale, pour
sortir une fois que le gouvernement est élu?
M. Thibodeau
(Alexandre) : En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est
que — puis, en fait, ça, ça excuse, à quelque part, le fait qu'on n'a
pas réagi au niveau des gouvernements puis de tout le monde — c'est
le 10 septembre qu'est sortie la déclaration, en fait, le plaidoyer du...
Une voix
: ...
M. Thibodeau
(Alexandre) : Non, c'est le plaidoyer du secrétaire général de
l'ONU. C'était le 10 septembre qu'il a fait ce plaidoyer-là. On était en
pleine élection. Moi, je l'ai appris une semaine plus tard, puis, dès que je
l'ai appris, j'ai essayé de me mobiliser. J'ai commencé à essayer d'écrire des
lettres sur Facebook. Par la suite, j'ai fait un projet pour que les
professeurs des écoles puissent parler du sujet aux enfants, puis que les
enfants puissent écrire des lettres à leurs parents, en leur disant :
Cette année, votre vote, c'est moi qu'il va toucher, alors, s'il vous plaît,
pensez à moi quand vous allez voter.
J'ai fait tout ce que je pouvais avant les
élections, mais une fois que les élections ont été faites, bien, j'ai
simplement changé mon fusil d'épaule puis, là, je me suis dit : O.K., bien
on va trouver un autre moyen pour parler au gouvernement puis faire passer le
message. Ça fait que c'est là que j'étais.
M. Dion (Mathieu) : Peut-être
Mme Montpetit, ou M. Gaudreault : Regrettez-vous, sachant que la CAQ
dominait dans les sondages, de ne pas vous être unis à un certain moment,
pendant la campagne électorale, pour parler d'environnement et dénoncer le
manque de mesures de la CAQ en matière d'environnement?
M. Gaudreault : Bien, je ne
suis pas le genre à avoir des regrets, moi, dans ma vie. Mais je peux vous dire
une chose, c'est qu'on a eu quand même plusieurs débats sur l'environnement, la
lutte contre les changements climatiques, notamment avec Ruba, au moins à deux
occasions, aux HEC et à RDI, avec Mme Dussault, à 24/60, où les quatre
partis étaient représentés. On a interpellé abondamment la Coalition avenir
Québec quant à la faiblesse de leur programme. Alors, moi, je peux saluer le
mot que M. Legault a dit durant l'assermentation du Conseil des ministres, mais
là il faut maintenant qu'il passe à l'action.
Mais, dans une campagne électorale, il y
a... On pourrait questionner également : Est-ce que les médias ont
suffisamment couvert tout ce qu'il se faisait en matière d'environnement, de
lutte contre les changements climatiques? Alors, nous, on s'époumone, là, pour
en parler, mais il y a un paquet d'affaires aussi, en campagne électorale, là.
Moi, je pense qu'on pourrait toujours en parler plus. On en a parlé beaucoup.
La grande nouvelle, c'est que là, il y a cette mobilisation aujourd'hui. La
grande nouvelle, c'est que l'enjeu de la lutte contre les changements climatiques
est plus présent que jamais dans le paysage politique.
Mme Montpetit : Oui, puis je
pense que ça a été soulevé au cours de la campagne électorale, on l'a soulevé
tout comme on a soulevé qu'ils ne parlaient pas beaucoup de culture et d'identité
non plus. Mais on a soulevé qu'ils ne parlaient pas d'environnement. Et est-ce
qu'effectivement c'est des questions qui ont été posées par les médias? Je
pense que, ça, on est... c'est peut-être là qu'il y a eu faille, mais je pense
qu'on l'a soulevé à plusieurs reprises, le fait que c'était un
gouvernement — puis on l'a dit pendant la campagne, on l'a redit
après la campagne — que c'était un parti qui, durant quatre ans à
l'Assemblée nationale, n'avait pas posé de questions non plus en lien avec
l'environnement, la lutte aux changements climatiques, qui n'en a pas parlé
pendant 40 jours de campagne, qui en parle du bout des lèvres depuis son
élection également.
Le Québec a été un leader au cours des
dernières années dans la question de la lutte aux changements climatiques. On a
juste à voir ce qui a été fait au niveau du sommet à Paris, entre autres, les
liens avec la Californie, la bourse du carbone. On est un leader, on est
reconnu comme un leader. On est reconnus pour nos actions en environnement, et
ça, il faut que ça continue. Et c'est ça qui est demandé, dans le fond.
On veut bien, je pense, tous — oui, oui, ça ne fait pas longtemps
qu'ils sont là — on veut bien, tous, laisser la chance au coureur, mais
il y a des indicateurs qui nous démontrent qu'on ne s'en va pas dans la bonne
direction, que le gouvernement Legault ne s'en va pas dans la bonne direction.
Donc, on lui demande ça. On lui demande juste ça, là.
On a deux semaines à l'Assemblée nationale
à partir de mardi prochain. Il y a un discours inaugural. Qu'il nous fasse la
démonstration, pas que par des paroles, mais par des actions bien concrètes. Il
aura, entre autres… Il aura l'occasion à plusieurs reprises au cours des
prochaines semaines de faire la démonstration s'il a une volonté très claire à
ce niveau-là.
La Modératrice
:
Rapidement, M. Croteau.
M. Croteau (Martin) : Si
vous permettez…
Mme Massé :
Permettez-moi… Excusez-moi, M. Croteau. Permettez-moi de rappeler le mot
du secrétaire général. Le secrétaire général — pas de l'Assemblée
nationale, mais de l'ONU — dit clairement qu'il va falloir changer de
cap, qu'il va falloir, pour relever le défi de la lutte aux changements
climatiques... puis on n'est même plus là, à se dire que ça n'arrivera pas. On
est dedans, Sylvain l'a très bien illustré tantôt, on est dedans. Changer de
cap, là, ça veut dire faire des choix qu'on n'a jamais faits par le passé.
Jamais. Ça veut dire arrêter d'exploiter les hydrocarbures, quels qu'ils
soient. Ce n'est pas vrai que le gaz naturel est une énergie de transition. Il
faut cesser. Il faut changer de cap. L'enjeu, le paradigme, c'est que le
système capitaliste, là, il n'est pas fait pour changer de cap. Le paradigme,
c'est quand Québec solidaire est arrivé avec le nécessaire investissement,
nécessaire investissement pour changer de cap, plusieurs ont jugé que ce
n'était pas crédible. Ce que les citoyens nous disent — là, c'est les
ex-candidats, et vous irez voir sur le site, il y en a toutes sortes, de
professionnels — c'est qu'on est prêts à changer de cap. Mais ça va
prendre du sacré courage politique, par exemple.
M. Croteau (Martin) : Une
précision, si vous permettez : Dans la déclaration, on appelle le
gouvernement à convoquer, dès la première session parlementaire, des états généraux
sur l'urgence climatique; en faites-vous une revendication formelle? Là, je
m'adresse aux partis de l'opposition ici.
M. Gaudreault : Bien,
moi, du côté du Parti québécois, on est favorables, là, à des états généraux
sur la lutte contre les changements climatiques, mais nous croyons également
qu'il faut immédiatement passer à l'action quant à la gouvernance. Et c'est
pour ça qu'on a déposé l'idée... on a proposé l'idée, c'est-à-dire, d'adopter
une loi anti déficit climatique. Alors, moi, je veux bien les états généraux,
puis je n'ai pas de problème avec ça, puis c'est une excellente idée, mais il y
a d'autres états à travers le monde qui ont adopté ce type de loi
contraignante, entre guillemets, et nous, nous proposons déjà cela. Mais évidemment
des états généraux sur les changements climatiques, nous y adhérons.
M. Croteau (Martin) : …Mme Montpetit?
Mme Massé : Oui, bien, absolument,
c'est une demande, mais il y a déjà beaucoup, beaucoup de travail de fait. Moi,
ce que j'entendais dans cette demande-là, c'est la nécessité, d'une part, d'y
inclure les citoyens et citoyennes, pas seulement les groupes de représentation
mais aussi les citoyens et citoyennes, et l'urgence d'agir nécessite déjà des
actions. On n'a pas besoin de se réunir pour savoir qu'il faut zéro extraire
des hydrocarbures. On n'a pas besoin de se réunir pour poser des gestes comme
désinvestir ou demander à ce que la Caisse de dépôt désinvestisse. Alors… mais
coordonner tout le reste… parce que ça veut dire, je l'ai dit, un changement de
paradigme, ça veut dire un changement d'habitudes, ça veut dire s'unir pour
jouer sur toutes les talles, et ça, bien, moi, je pense que, oui, c'est
recevable.
Mme Montpetit : Oui, même
chose. Je pense que c'est certainement une bonne idée de faire des états
généraux. Moi, je l'entends comme une demande d'avoir une discussion, d'avoir
des rencontres, mais surtout d'avoir un espace à l'agenda du gouvernement pour
discuter de ces questions-là. Je pense que mes collègues le mentionnaient
bien : il ne faut pas le voir comme une fin en soi, par contre, ce n'est
pas suffisant. Faire des états généraux pour mettre l'environnement, le climat,
les changements climatiques à l'agenda, je pense que c'est important. Une fois
qu'on a dit ça, j'en reviens toujours à la même chose, c'est les actions,
c'est… L'urgence, elle a été soulignée à plusieurs reprises, que ce soit par le
rapport du GIEC, mais à d'autres occasions, également. Il faut dépasser l'étape
des éternelles consultations et des éternelles discussions. Les solutions, on
les connaît. Est-ce que la volonté politique va être au rendez-vous? C'est ça,
la question.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : This is my question,
actually: Is it really necessary to have a general
assembly on the climate at this point? And is it something that, as opposition parties, you're asking Mr.
Legault to put in place right at the beginning of the session?
Mme Massé : Yes, as I told, for us, it's not the priority. But what the
citizens want, what the ex candidates want, it's a place to be part of this
transition, of the decisions. So, I think it's a good idea, but there are some
points that the government can
act right now, and, for me, this is important. And that's why, as the
parliamentary chief of Québec solidaire, I keep the transition, the fight against climate change on my
table.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Legault said that he was open to
act upon environment, that he heard the message from the citizens. Obviously,
you're not satisfied with what he said so far. And he met with Dominic
Champagne and all that. So what would you like to hear in his speech on
Wednesday? What would satisfy you?
Mme Montpetit : In French, there is a nice song, and the lyrics are: «Paroles,
paroles, paroles». So, for the moment, for the last month and a half, it's a
lot of «paroles», it's a lot of lyrics, it's a lot of meetings. What we're
waiting for, it's actions. And we wait for Mr. Legault to show us what he's
going to do — not say — what he's going to do for
environment, for climate changes. And, next week, he's going to have the chance
to explain us this. And we're waiting for real actions.
Mme Senay
(Cathy) : How do you react about the
contradictions, saying: Well, the «gazoduc», the pipeline between Ontario and
Saguenay, it's a good idea, the Bécancour project is a good idea? So, does that
create some fears, or is it worrisome to hear Mr. Legault saying this?
Mme Montpetit : Yes, exactly. It's why we are asking for real actions, because, for
the moment, as you said, there's a lot of contradictions between what he said
and what he did. So, he has really to prove us that it's important for him, for
his government to do this. And,
for the moment, we don't have this clear answer.
Mme Massé : For us, let say for the «gazoduc», it's very important that this government, if we want to stop the heating
of the earth… Is that like this we said?
Une voix
: Climate change.
Mme Massé : We want to stop the climate change, you know. It's to take this… I
think it's 2.5 million
that they want to invest in that project, and take this money and invest in
clean economy, not in this kind of economy.
M. Gaudreault : It's clear that this project of «gazoduc», it's against the fight
against the climate change, it's clear. But we propose to have a BAPE, «Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement», on all the project, from the extraction to the exportation.
And this is the first… it will be the first BAPE of this kind.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. What are the concrete
actions that you are asking the government to take between now and the end of this first session?
M. Gaudreault : I hope the government will call quickly a bill about «antidéficit», climate «antidéficit»
very quickly because we are just before COP 24 in Poland and I think it's
very important to give an
action, a concrete action, and this is why we think that this kind of bill is a
good manner.
Mme Fletcher
(Raquel) : Can you explain what that bill is
and what that bill will do?
M. Gaudreault : Yes. This kind of bill exists, for example, in Finland, France,
United Kingdom, Scotland, other countries have this kind of bill. And it's a
bill with obligations to reach a goal, with independent
auditors who will… with the responsibility about the achievement of the goal.
Mme Fletcher (Raquel) : This week, we have seen how touchy issues of the environment can
be. We had a big debate over Catherine Dorion driving a gas powered vehicle and
whether she should have bought an electric vehicle. And then, this morning, we
read in Radio-Canada that electric vehicles actually produce more emissions
than gas powered vehicles. So how are we going to fight climate change when we
seem to always be in a debate over what actually is the best solution?
Mme Massé : We have to invest in the «recherche et
développement», I mean, let's say, about the batteries.
This morning, they talked about that. In Québec
solidaire, in our view, we know that we can have here
in Québec… we can be a leader
for this kind of batteries because we have lithium, we have the expertise to
create, to construct batteries. But, we stop there, we do nothing about recycling,
we do nothing about «réutiliser» the old batteries. And we put not enough money
to find — and we are
a kind of leader around the world — to extract cleanly, if I can say, lithium. So, we can be leaders but
we have to invest in that. This is the paradigm that I'm talking about.
And if we get together,
we can have more solutions and, as Sylvain said, if he keeps health with
environment, she keeps agriculture with environment, this is a way to fight climate change. It's to
put together all the… In my caucus, every MNA has a link with our plan to fight
climate change. This is the way to change things.
M. Gaudreault : Today, this is the first anniversary, the first birthday with my
electric car. So, I drive from Jonquière to Québec City, and
often from Jonquière to Montréal, and everywhere in Québec with my electric car. It is the
best solution? No, the best solution is to change our mobilization, our
transportation mode. I have to walk more and more, I have to drive my bike more
and more — without accidents, please. So, this is the big challenge,
to move in other modes of transportation. But, in a Québec context, with
hydroelectricity, when you need a car for your job, for example, for me, I
think the best transportation is electric car. But the other real challenge is
to act personally, and it's very difficult but it's necessary.
Mme Montpetit :
Maybe a really short answer because I really have to go back to my caucus. But
I think, for almost all the problems we know, we know the solutions. For this
specific question, it's why we call this a transition. We don't have all the
solutions right now. It's why I think it's… Like, we have to invest in research
and development, but it's not a reason not to go for the solutions now.
Electric car… I have one also, and I think it's better than a non-electric car.
But is it going to be still the case in 10 years, in 20 years, in
25 years? Probably… We don't know, and it's why we call this a transition.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Des voix
: Merci.
(Fin à 10 h 27)