(Neuf heures cinq minutes)
M.
Arcand
:
Alors, c'est une journée importante aujourd'hui. Comme vous le savez, sur les
125 élus, il y en a 67 qui en sont à leurs premières armes aujourd'hui en politique.
Au sein de l'équipe libérale, ce sont sept nouveaux députés que nous
accueillons, dont évidemment la députée de Saint-Laurent, Mme Rizqy.
Nous avons un parti au pouvoir qui en est
à ses premiers pas également comme gouvernement. Cette rentrée parlementaire
sera donc un premier test de réalité pour la Coalition avenir Québec.
Les attentes des citoyens sont très
grandes. La coalition a beaucoup promis aux Québécois, des promesses qui vont
nécessiter des investissements importants : la réforme de la taxe
scolaire, un engagement de 700 millions de dollars; établissement d'un
tarif unique pour les garderies, à 8,05 $ par jour; l'allocation familiale
doublée; les maternelles quatre ans pour tous.
Je rappelle également l'engagement de la CAQ
de réduire à 90 minutes le temps d'attente dans les urgences. Alors,
évidemment, ce matin également, on nous dit, selon certains commentateurs, que
l'éducation sera la priorité et passera même avant la santé.
Les infrastructures sont aussi un bel
exemple où les attentes sont élevées. Le porte-parole, hier, en matière de
finances, M. Leitão, a souligné que pour honorer l'ensemble de ses promesses
le gouvernement devra augmenter les sommes prévues au Plan québécois des
infrastructures, ce qu'on appelle le PQI. En fait, s'il veut débuter la
construction du troisième lien en 2022, réaliser l'élargissement de l'autoroute 30,
celui de l'autoroute 19, la ligne jaune de métro, un nouvel hôpital en
Outaouais, des fonds additionnels seront nécessaires. Nous avions déjà annoncé
une somme historique de 100 milliards de dollars sur 10 ans dans le
Plan québécois des infrastructures.
Le défi de l'emploi également est un autre
dossier où les entreprises espèrent un soutien de la part du gouvernement.
Depuis, en fait, le 1er octobre, on n'a pratiquement pas parlé
de ce défi auquel sont confrontées nos entreprises. Plusieurs sont freinées
actuellement dans leur croissance à cause, évidemment, d'un manque d'employés. Qu'aura
à proposer le gouvernement Legault?
Le gouvernement dispose actuellement d'une
marge de manoeuvre intéressante, c'est le moins que l'on puisse dire, et nous
nous attendons à ce que des choix intelligents soient faits.
Maintenant, le gouvernement doit nous
expliquer comment il compte réaliser l'ensemble de ses promesses. Pour nous, il
est très clair que ces promesses excèdent la marge de manoeuvre du
gouvernement. Le premier ministre et son équipe sont maintenant confrontés à
cette réalité, ils doivent présenter à la population leur plan de match, et la
question, c'est : Quels seront les gestes concrets qu'ils vont poser pour
respecter leurs engagements?
La porte-parole en éducation s'adressera à
vous dans quelques minutes, aura certainement la chance d'aborder les thèmes de
maternelle 4 ans et de taxes scolaires. Nous souhaitons également savoir
comment M. Legault s'y prendra pour mettre de l'avant ses projets sans
couper dans les services aux élèves. Bref, les attentes sont très élevées, et,
encore une fois, le test de la réalité du gouvernement Legault commence cette
semaine.
Sur ce, je cède la parole à Sébastien
Proulx, notre leader parlementaire.
M. Proulx : Merci, M. Arcand,
Marwah, très heureux de me retrouver avec vous ici ce matin. D'abord, vous dire
en quelques mots que c'est effectivement la rentrée parlementaire du
gouvernement, mais c'est aussi la rentrée parlementaire de l'opposition
officielle. Vous dire que les collègues et moi sommes prêts à faire face à la
musique, avons des questions intéressantes et pertinentes à poser aux
différents ministres du gouvernement.
Bien sûr, ce sera une session
particulière, vous le savez, très courte, qui sera composée presque
essentiellement du discours d'ouverture, et des débats qui en suivront, et
d'une mise à jour économique qui viendrait le 3 décembre prochain. Alors,
ce sera une courte session, mais nous avons déjà un agenda de travail très
chargé de notre côté. Nous sommes prêts à faire ce travail d'opposition et
d'opposition officielle, je tiens à le répéter.
Je vous dirais que, dans le premier
constat que je fais de la situation, c'est normal pour un nouveau gouvernement
d'être en période d'adaptation, comme ça a été le cas dans les dernières
semaines. Je trouve par contre, et c'est la position également des collègues,
qu'il y a eu de nombreux allers-retours sur plusieurs positions, qui ont été
constatés. Ce qui m'amène à penser qu'il pourrait y avoir des défis au niveau
de la préparation du gouvernement dans certains dossiers. M. Arcand vient
de l'exprimer, c'est une chose de promettre, c'en est une autre de se mettre en
action et de gouverner, et il y a là aujourd'hui, déjà, là, le début d'un test
réel. C'est le test de la réalité pour le gouvernement, il faudra qu'il fasse
la démonstration qu'il peut mettre des actions rapidement sur pied pour poser
les gestes qu'il a promis de poser.
Alors, là-dessus, vous dire que nous
serons constructifs, nous serons prêts à faire notre travail, et, bien entendu,
je vous souhaite à toutes et à tous une bonne rentrée.
Mme Rizqy : Bonjour.
Alors, pour l'éducation, on voit qu'il y a un petit problème de cohérence.
D'une part, le gouvernement Legault veut investir en matière d'éducation, le soutien
aux élèves, mais, d'autre part, on veut priver le réseau de 700 millions
de dollars avec la baisse des taxes scolaire qui a été promise.
D'autre part, on veut la maternelle quatre
ans mur à mur, partout au Québec, de façon très précipitée, alors que tout le
réseau dit qu'en ce moment ils ne sont pas prêts, qu'il y a un problème de
capacité de locaux, que nos enseignants sont fatigués et qu'ils vivent aussi
des préoccupations assez troublantes qui ont été révélées hier en matière de
violence faite au sein des enseignants.
Alors, ça serait important que le ministre
Roberge s'assoie avec les parties prenantes, que ça soit les commissions
scolaires qui à ce jour n'ont pas été consultées et qu'il prenne le temps
d'écouter le réseau pour trouver la bonne formule adaptée aux besoins des
Québécois parce qu'on veut vraiment soutenir non seulement les élèves, mais
aussi nos enseignants. Bonne rentrée.
La Modératrice
: Alors,
merci beaucoup. Donc, nous allons passer à la période de questions. Donc, je
vais opter pour Mathieu ce matin pour briser la glace.
M. Dion (Mathieu) : Bien,
merci. Alors, bonjour, M. Arcand. À la lumière du sondage publié ce matin
par... hier, en fait, par Radio-Canada, vous qui souhaitez être davantage
nationalistes, est-ce que vous comptez appuyer la CAQ dans son intention
d'interdire les signes religieux pour les personnes en position d'autorité et
les enseignants? Est-ce que vous pourriez, dans une certaine mesure, changer
votre fusil d'épaule?
M.
Arcand
:
Écoutez, je dois vous dire d'abord que nous avons adopté une loi, au mois de
juin dernier, et les règlements qui s'en sont suivi. Que je sache, nous
sommes... nous croyions sincèrement, à l'époque, être allés aussi loin qu'on
pouvait aller sur ce plan-là et sur le fait également que la position et que la
loi n'étaient pas problématiques sur le plan juridique. Et d'ailleurs, jusqu'ici,
on n'a pas entendu de problèmes énormes reliés à cette loi-là, d'une part.
Maintenant, pour répondre à votre
question, j'aurai l'occasion d'en discuter avec le caucus lorsque le gouvernement
déposera, justement, son projet. Il est clair que nous avons déjà eu l'occasion
de faire notre nid dans ce domaine, mais on regardera attentivement les propositions
du gouvernement et en caucus on prendra une décision là-dessus.
M. Dion (Mathieu) : Pour
que ce soit clair, à la lumière de ce que vous dites, vous dites : On est
allés le plus loin qu'on pouvait...
M.
Arcand
:
Sur le plan juridique.
M. Dion (Mathieu) :
...sur le plan juridique, et vous reconnaissez, dans une certaine mesure, que
les Québécois voudraient, eux, aller plus loin.
M.
Arcand
:
Oui. Bien, écoutez, sur ces questions-là, vous comprenez que ce sont des sujets
extrêmement difficiles. Ce que j'ai vu hier dans le sondage, entre autres,
c'est que les Québécois, bon, semblent dire qu'ils ne veulent pas trop de
signes religieux. En même temps, on veut garder le crucifix à l'Assemblée
nationale. Alors, ce sont des sujets qui ne sont pas faciles, mais on va
attendre, nous, que le gouvernement puisse déposer son plan et on fera
connaître notre position à ce moment-ci.
M. Dion (Mathieu) : Peut-être
une dernière sur la réduction du seuil migratoire. Qu'est-ce que vous entendez
faire pour défendre votre point de vue selon lequel il ne faut pas réduire le
seuil migratoire, alors que les Québécois pensent le contraire?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que sur cette question-là, je pense que nous, un des
éléments pour nous qui est très important, c'est de s'assurer justement qu'on
puisse lutter pour faire en sorte qu'on règle la question de ce que j'appelle
le défi de l'emploi. Je pense que c'est clair que c'est l'enjeu principal. Maintenant,
est-ce que ça prend un niveau x? Notre position a toujours été de demeurer
autour de 50 000 immigrants par année ou autour de cette question-là.
Mais je pense qu'il faut faire en sorte qu'on règle cette problématique-là qui
m'apparaît urgente et qui ne me semble pas être dans les priorités du
gouvernement à ce stade-ci. Alors, on va travailler sur ces questions-là, mais
moi, je crois très sincèrement que le gouvernement fait erreur en tentant
actuellement de diminuer ces montants-là.
M. Dion (Mathieu) :
Tirez-vous des enseignements à la lumière du résultat de l'élection quand vous
regardez le sondage?
M.
Arcand
:
Pardon?
M. Dion (Mathieu) :
Est-ce que vous tirez des enseignements, à la lumière du résultat de l'élection,
quand vous regardez le sondage? Est-ce que vous tirez des enseignements?
M.
Arcand
:
Écoutez, on a eu l'occasion, depuis le résultat de l'élection, au sein de notre
formation politique, de regarder exactement les choses qui ont bien fonctionné
puis les choses qui ont moins bien fonctionné. Alors, il est clair qu'on
retire, oui, différents, je dirais, constats suite à cette élection.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, M. Dion. Donc, je vais passer maintenant à François Cormier, de
TVA.
M. Cormier (François) :
Merci beaucoup. Bonjour.
M.
Arcand
:
Bonjour.
M. Cormier (François) :
Bonjour. Donc, vous êtes un peu à la recherche de positions, finalement. Sur
les signes religieux, vous nous rappelez votre position historique sans nous
dire quelle est votre position actuelle, sur les seuils d'immigration, vous
n'êtes pas capable de nous dire un chiffre. Vous cherchez un peu vos positions,
ce matin.
M.
Arcand
:
Non, c'est-à-dire qu'écoutez, nous, on a déjà expliqué ce qui pour nous était
acceptable. O.K.? Maintenant, c'est au gouvernement. Le problème qu'on a, c'est
que je ne peux pas vous donner une position si je ne vois pas, actuellement, de
quelle façon le gouvernement va se positionner eux-mêmes. Alors, sur la
question des signes religieux, entre autres, et sur la question de
l'immigration, lorsque le gouvernement va décider quelle position il a, nous
allons l'analyser, et on pourra réagir en temps et lieu à ce moment-ci.
M. Cormier (François) :
Quand vous voyez ce matin des articles qui parlent de la compagnie Via, qui n'a
pas pu exiger du contenu canadien en raison d'une entente internationale, et là
Bombardier, finalement, se fait coiffer dans le détour par Siemens, comment
est-ce que vous réagissez, M. Arcand?
M.
Arcand
:
Bien, moi, je dois dire là-dessus qu'il faut que le premier ministre s'assure
auprès des autorités fédérales qu'on fasse le maximum pour privilégier les
emplois au niveau des travailleurs québécois. On l'a fait, nous, dans le cas d'Azur,
entre autres, où on s'est servi des moyens que nous puissions avoir pour
favoriser l'emploi chez les travailleurs québécois. On va continuer à aller
dans cette direction-là et on incite fortement le gouvernement à faire de même
avec les autorités fédérales.
M. Cormier (François) :
Est-ce que ce traité de libre-échange, c'est une mauvaise chose, finalement,
pour les emplois ici?
M.
Arcand
:
Écoutez, nous avons toujours traditionnellement été, au Québec, en faveur du
libre-échange. C'est la position traditionnelle du Québec. Comme dans n'importe
quoi, il y a parfois des éléments qui sont extrêmement positifs, puis parfois
il y a des choses qui font moins notre affaire. Globalement, on pense que
d'avoir un libre-échange, c'est bon pour l'ensemble du Québec.
M. Cormier (François) :
Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Isabelle, du Devoir.
Mme Porter (Isabelle) :
Oui, bonjour. Je voudrais savoir : Quel moyen avez-vous pris ou allez-vous
prendre pour faire en sorte que vos interventions à l'Assemblée nationale
n'aient pas nécessairement un biais urbain et montréalais, un prisme urbain
montréalais à chaque fois?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, vous savez que nous avons quand même des députés
qui ne sont pas uniquement... par exemple, un comté comme Pontiac, on a
également une élection partielle dans Roberval, on va voir quel va être le
résultat. Plusieurs, en tout cas, des ex-députés, moi, le premier, M. Proulx,
entre autres, avons été ministres en région. Moi, je connais bien la Côte-Nord,
je connais bien l'ensemble, et nous avons demandé également, au niveau des
critiques que nous avons, des responsables, comme M. André Fortin qui sera
responsable de la vitalité des régions du Québec. Et nous aurons bientôt un
plan, justement, pour faire en sorte que nos députés puissent aussi aller en
région, un peu comme vous aviez dans le gouvernement, à l'époque, des ministres
régionaux. Alors, il n'y a rien qui nous empêche également d'être présents au
niveau de l'ensemble des régions, et c'est clair que, même si on n'a pas fait
élire un nombre important de députés en région, nous n'avons nullement
l'intention d'être un parti de Montréal seulement.
La Modératrice
:
...Martin.
M. Croteau (Martin) :
Merci. Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. Arcand. Qu'est-ce que vous
pensez de l'intention du gouvernement Legault de fixer des cibles, entre
guillemets, plus réalistes dans la lutte aux changements climatiques?
M.
Arcand
:
Bien, moi, la question, dans ce domaine-là, particulièrement en matière
d'environnement, on a toujours dit que le Québec se devait d'être ambitieux,
que le Québec devait avoir du leadership. Je dois vous dire que je suis très inquiet,
quand j'entends ça, parce qu'encore une fois tout le monde parle de l'urgence
environnementale qui est en nous, et ce que je vois, c'est que ça ne semble pas
être une très grande priorité du gouvernement, à ce stade-ci, et non seulement
ce n'est pas une priorité, mais j'ai l'impression qu'en cette matière le Québec
s'en va vers plutôt un recul.
Alors, je dois dire qu'on est très
préoccupés par ça parce que, traditionnellement, que ce soit le Parti
québécois, que ce soit le gouvernement libéral, au fil des années, il y a
toujours eu un leadership un peu partout dans ce domaine-là, dans le domaine
environnemental. On a fait la bourse du carbone, on a un plan d'action sur les
changements climatiques, on a donné des subventions, on a créé Transition énergétique
Québec, on a des projets énormes au niveau du transport en commun, et là on
sent qu'il y a une volonté certainement de ne plus avancer comme c'était le cas
auparavant, alors que la situation nous semble, à ce stade-ci, très urgente en
matière environnementale.
M. Croteau (Martin) :
Selon vous, les cibles actuelles, celles de 2020 et celles de 2030, sont-elles
réalistes?
M.
Arcand
:
Écoutez, nous, quand on a fait le plan, c'étaient des cibles qui nous
apparaissaient tout à fait réalistes. Lorsqu'on regarde, par exemple, le nombre
de véhicules automobiles, on avance dans la bonne direction. On veut toujours
que ce soit plus rapide. Mais les marchés sont ce qu'ils sont. Il est clair
également que ce sur quoi on a à faire face, on a un gouvernement américain qui
est moins porté, et donc il est clair que l'espèce de momentum qu'on a eu,
suite à la Conférence de Paris, a peut-être été, je dirais, diminué à cause de
la présence d'un nouveau gouvernement aux États-Unis. Mais ceci n'empêche
aucunement le Québec d'avoir ce leadership-là en matière climatique.
M. Croteau (Martin) : ...pas
dit que les cibles actuelles sont réalistes, donc elles sont irréalistes?
M.
Arcand
:
Écoutez, les cibles ont été faites dans un esprit, à l'époque, qui était tout à
fait réaliste. Alors, c'est au gouvernement de s'assurer que ces cibles-là
soient respectées le plus possible.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Oh! Une autre question du Devoir. Vous avez partagé ce matin.
Donc, Marco.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour. Bonjour, Cynthia. Bonjour à tous. Dans cet état d'esprit là, comment
vous vous positionnez face aux projets qui ont été déposés, notamment la mine
de lithium en Abitibi-Témiscamingue, le gazoduc entre le Saguenay et l'Ontario
puis l'usine d'urée dans la région de Bécancour?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, vous savez qu'on a au Québec un processus sur tous
ces projets-là, et les processus sont connus. Là où j'étais particulièrement
inquiet, c'est quand on entend dire que, dans certains de ces projets-là, on ne
fera pas de BAPE, on ne fera pas d'études particulières. Alors, ça, je dois
dire que ça m'inquiète. Maintenant, ces projets-là doivent être analysés avec
la plus grande rigueur possible, et ces projets-là, s'il y a de l'acceptabilité
sociale, si, sur le plan environnemental, ça peut être acceptable, je ne vois
pas pourquoi on n'irait pas de l'avant. Mais il est clair qu'il faut s'assurer
qu'on ait le bon processus. On a mis en place, au fil des années, une série de
mesures nécessaires, lorsqu'on a ce type de projets là, et donc je m'attends à
ce que le gouvernement fasse la même chose.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Appuyez-vous la candidature de François Paradis à la présidence de l'Assemblée
nationale?
M.
Arcand
:
Oui. On n'a pas d'enjeu avec la nomination de M. Paradis à titre de
président de l'Assemblée nationale. Je ne sais pas, il devrait d'ailleurs nous
rencontrer au caucus, alors on aura l'occasion d'échanger, mais, sur la
personnalité de M. Paradis, on n'a aucun problème.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Plusieurs personnalités politiques ont fait des appels à davantage de
transparence. Vous, est-ce qu'il y a des changements qui s'imposent dans les
instances décisionnelles de l'Assemblée nationale?
M.
Arcand
:
Écoutez, dans ce domaine-là, on le sait que l'Assemblée nationale va toujours,
à chaque année, dans des périodes de crédits. Nous aurons des représentants sur
le Bureau de l'Assemblée nationale. Il y a également tous les partis politiques,
suite aux négociations qui ont été entreprises la semaine dernière, Québec
solidaire sera là, le Parti québécois sera là. Alors, on s'attend bien sûr à ce
qu'il y ait de la transparence au niveau de toutes les dépenses et de tout ce
qui doit être assumé par l'Assemblée nationale.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Hugo.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Oui. Bonjour à tous. Bonne rentrée. Je vous ramène sur la question de Via Rail.
M. Proulx, vous disiez tantôt que vous voulez être une opposition
officielle constructive. Concrètement, là, au-delà de suggérer au cabinet
Legault de hausser le ton face au gouvernement fédéral, est-ce que le Québec a
une marge de manoeuvre pour faire quoi que ce soit dans ce dossier-là?
M.
Arcand
:
Bien, évidemment, Via est une entreprise fédérale, alors il est clair que la
responsabilité, dans ce domaine-là, appartient davantage au gouvernement
fédéral. Je pense que le gouvernement du Québec, dans n'importe quelle des
circonstances, doit faire le maximum de pression pour s'assurer justement qu'on
puisse avoir des contrats qui vont bénéficier aux travailleurs québécois. Je
pense que ça a toujours été la politique. Comme je l'ai expliqué, on l'a fait
dans le cas des stations de métro, on a aidé de beaucoup, on a même passé des lois,
à l'époque et récemment, pour aider les travailleurs de La Pocatière. Il faut
s'assurer, justement, que ces ententes-là fassent en sorte qu'on puisse,
évidemment, maximiser les emplois au Québec.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Mais le métro, ça, c'est la STM, c'est au Québec, comme vous le dites, là. Via
Rail, c'est fédéral. Alors, ma question, c'est : Honnêtement, au-delà des
pressions politiques, est-ce que le Québec peut faire quelque chose?
M.
Arcand
:
Bien, le Québec peut faire, justement, ces pressions-là. Il est clair qu'on va
regarder de quelle façon on peut aller de l'avant, mais clairement, dans ce
cas-ci en particulier, c'est une responsabilité qui est prioritairement celle
du fédéral.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
dernière question sur la Francophonie canadienne, là. Les Franco-Ontariens ne
semblent pas accepter le semi-mea culpa qu'a fait Doug Ford récemment. À ce
chapitre-là, justement, en diplomatie interprovinciale, quelles sont vos
attentes du gouvernement du Québec et du gouvernement Legault pour appuyer les
Franco-Canadiens? Que doit-il faire?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, je crois qu'il faut travailler au maximum pour
appuyer les Franco-Ontariens. Je pense que c'est un enjeu. Je sais qu'il y aura
également des manifestations, je crois que c'est le 1er décembre. On sera
certainement partie prenante à ce niveau-là pour signifier notre appui.
Je m'attends également à ce que le gouvernement
fasse la même chose. Je sais que le premier ministre, lors de sa rencontre avec
M. Ford, a eu l'occasion de dire qu'il appuyait les Franco-Ontariens. Mais
on s'attend que tous ensemble d'une seule voix, à l'Assemblée nationale du Québec,
on puisse justement signifier notre appui aux Franco-Ontariens. On est derrière
eux dans ce combat-là qu'ils ont, et vous pouvez être assurés que notre formation
politique sera au premier rang pour appuyer la communauté franco-ontarienne.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Marc-André Gagnon, du Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Oui. Bonjour à vous trois. Bonne rentrée parlementaire. On sait que M. François
Legault, demain, fera de l'éducation, donc, sa grande priorité. Est-ce que vous
jugez que c'est une bonne ou une mauvaise idée que d'assurer au financement du
réseau de l'éducation un budget qui sera stable, en croissance constante et de le
protéger, en même temps, ce budget-là, d'éventuelles intempéries ou secousses
économiques?
M.
Arcand
:
Bien, je vous répondrai de la façon suivante. Ce n'est pas une mauvaise
priorité, mais le diable est dans les détails, puis je pourrais demander à Mme Rizqy
d'expliquer pourquoi le diable est dans les détails.
Mme Rizqy : Oui. Bien, en
fait, vous avez commencé votre question en disant : Protéger le budget.
Mais en fait, maintenant, de quel budget est-il question aujourd'hui? Est-ce
que c'est celui avant le 700 millions qui va être coupé ou celui après le
700 millions qui va être coupé? Puis je rappelle que ce 700 millions
de baisses de taxes scolaires va être annuellement coupé, donc c'est un montant
d'argent qui sera toujours à aller chercher pour les commissions scolaires. Et,
à ce jour, les commissions scolaires ont demandé une rencontre avec
M. Roberge pour avoir des explications. Et elle tarde à venir, cette
rencontre. Alors, oui, on veut que le budget soit protégé mais dans son
entièreté.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais, en abolissant les élections scolaires, en transformant les commissions
scolaires en centres de service, il y a peut-être là des économies à réaliser.
Mme Rizqy : Bien, on
parle de 700 millions de dollars pour les taxes scolaires puis on parle
d'une élection qui tourne autour de 20 millions. Je pense qu'il y a une
grosse marge de manoeuvre entre 20 et 700 millions de dollars. Mais, ici,
le plan tarde à venir, puis les inquiétudes, on les entend déjà non seulement
des enseignants, mais des commissions scolaires. Alors, c'est pour ça qu'il
faut venir rassurer toute la population ainsi que les acteurs du milieu.
Et, dans ce budget de l'éducation, on ne
pourra pas tout faire à l'intérieur de cinq ans. C'est sûr qu'il faut, à un
moment donné, être réaliste. Mettre des maternelles 4 ans mur à mur,
augmenter aussi le niveau des nombres d'enseignants, et en plus, là, on refuse
d'admettre qu'il y a un problème de pénurie de main-d'oeuvre, à un moment
donné, ça prend de l'argent pour répondre à tous les besoins et non seulement
des enfants qui ont de la difficulté à l'école, d'autres qui ont des troubles
de comportement puis, on apprenait aussi, d'autres qui ont des problèmes de
santé mentale. Mais il faut aussi mettre plus d'argent pour soutenir nos
enseignants puis leur donner des meilleures conditions de travail. Donc, c'est
non seulement 700 millions que ça va prendre, mais peut-être encore plus
que cela.
M. Gagnon (Marc-André) :
Sur un autre sujet, M. Arcand, on a pris connaissance de la lettre que
Pierre Moreau avait adressée, à l'époque, au président d'Hydro-Québec, M. Martel,
une lettre, mettons, assez dure. Quand on regarde le ton de cette lettre-là, on
est en droit de se demander aujourd'hui est-ce que le P.D.G. d'Hydro-Québec a
toujours la confiance de l'aile parlementaire libérale. Est-ce que vous
l'appuyez toujours?
M.
Arcand
:
Écoutez, nous avons eu l'occasion d'échanger sur ces questions-là, à la fin de
notre mandat, c'est clair qu'il y avait des enjeux reliés à cette
problématique-là. Dans le cas d'Apuiat, clairement, nous sommes de l'avis qu'il
faut que ce projet-là se réalise parce que nous croyons très sincèrement que,
dans un Québec où, socialement, il y a une justice qui existe, il faut qu'il y
ait des projets pour les communautés autochtones, des projets gagnants pour les
communautés autochtones, et Apuiat en était un.
Maintenant, je crois que ce que le
président d'Hydro-Québec, au mois d'août, a fait est certainement questionnable
à ce niveau-là. Mais, encore une fois, il aura l'occasion de répondre à
plusieurs de nos questions lorsqu'on sera au mois d'avril en crédits sur ça.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais pour répondre à ma question, est-ce que le P.D.G. d'Hydro-Québec a toujours
la confiance des libéraux?
M.
Arcand
:
Écoutez, on n'a pas discuté de cette situation-là en caucus, on aura l'occasion
de le faire, mais pour l'instant on ne réclame pas son départ.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci.
La Modératrice
: Merci.
Donc, Monsieur...
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
...Bourgault-Côté du Devoir. Une question par rapport aux 700 millions
de la taxe scolaire. Je comprends qu'il y a un doute sur la promesse de la CAQ
de compenser ce 700 millions parce c'était un des premiers engagements de
la campagne électorale présents dans le cadre financier, de combler, donc, ce
700 millions.
Mme Rizqy : Aujourd'hui,
on est contents parce que les finances publiques du Québec vont vraiment bien.
Donc, on sait qu'il y a de l'argent présentement. Mais est-ce qu'à chaque année
cet argent va être au rendez-vous? Est-ce que le gouvernement Legault va avoir
la capacité de compenser annuellement 700 millions de dollars dans le
réseau? C'est là où est-ce que j'ai un grand doute.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Donc, c'est une feinte préventive, disons?
Mme Rizqy : Oui. Parce
que là, oui, l'argent, on le sait qu'elle est présente, mais l'année suivante, 2019‑2020,
qu'arrive-t-il? Et, si jamais ce que certains économistes prétendent, qu'on
peut rentrer dans une récession aux États-Unis qui va peut-être par la suite
frapper le Canada... qu'adviendra-t-il pour le Québec? Est-ce que le gouvernement
Legault comprend que ça se peut que la situation économique du Québec ne soit
pas toujours au beau fixe?
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Une question pour M. Proulx. C'est le jour un, donc, de cette nouvelle
législature. Vous avez déjà été leader, il y a une dizaine d'années, de l'ADQ.
M. Proulx : J'étais
beaucoup plus jeune.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
10 ans probablement.
M. Proulx : Oui, bien, c'est
beaucoup plus jeune. Pas plus grand, mais plus jeune.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Non, la question, c'est que c'est souvent l'occasion, effectivement, de
réfléchir sur la qualité des débats, sur le ton des débats. De quelle manière
le leader que vous êtes, d'une part, peut donner une certaine direction à tout
ça? Et de quelle manière vous allez agir différemment par rapport à il y a une
dizaine d'années?
M. Proulx : Bien,
écoutez, je ne sais pas comment j'agirai différemment. Je me suis sûrement un
peu assagi avec le temps. Une chose est certaine, c'est que, vous l'avez vu
lorsqu'on a discuté de la reconnaissance, d'abord, nous avons reconnu comme
aile parlementaire qu'il y avait maintenant quatre partis à l'Assemblée
nationale et que ça devait se représenter dans l'état des forces en présence.
Vous avez peut-être remarqué que, depuis
qu'il a été question de cette reconnaissance, ce n'est pas moi qui ai été dans
les médias pour parler de cette reconnaissance parce qu'il y a d'abord du
respect pour les collègues, alors que nous sommes à terminer l'écriture des
textes pour pouvoir ce faire. Oui, nous souhaitons être constructifs, oui, nous
souhaitons participer à l'élaboration de bons projets de loi et de bonnes lois
pour le Québec. En même temps, c'est notre rôle comme opposition officielle d'être
le principal interlocuteur du gouvernement.
Du point de vue plus personnel, je vous
dirais, et avec les autres leaders, je pense que je constate qu'il y a un
changement aussi de génération, peut-être, chez les leaders, qui m'amène à
penser que nous pourrons peut-être prévoir ou travailler à ce que dans l'avenir
les choses puissent changer aussi dans notre institution.
Le secrétaire général disait à juste titre
que l'Assemblée nationale est en train de se refaire une beauté du point de vue
de l'enveloppe. C'est à nous, les parlementaires, de faire en sorte qu'elle se
transforme également et qu'elle soit le reflet du XXIe siècle, même dans
ses travaux. Et là-dessus vous pouvez compter sur moi pour travailler avec les
collègues pour que ça puisse se faire. Il y a des choses qu'il faut changer. Il
y aura toujours une composante de partisanerie, il y aura toujours une
composante d'échanges qui parfois peuvent être, je dirais, intenses. Ceci étant
dit, nous prenons acte, nous aussi, du résultat de l'élection, mais nous jouons
notre rôle, et c'est celui de l'opposition officielle.
La Modératrice
: Merci.
Donc, Patricia, du journal Le Soleil.
Mme Cloutier (Patricia) :
Bonjour. Bonne rentrée parlementaire à tous. En fait, ça serait une question
pour vous, M. Proulx, encore une fois. Je vous ramène à votre...
M. Proulx : Je vais
peut-être arrêter de venir aux points de presse...
Mme Cloutier (Patricia) :
Oui. Je vous ramène à votre ancien rôle de ministre responsable de la Capitale-Nationale.
Je voudrais savoir pourquoi votre gouvernement n'avait pas prévu 5 millions
pour le financement des grands événements de Québec au dernier budget.
M. Proulx : Oui. Bien,
j'ai vu l'article ce matin dans Le Soleil. Écoutez, ça remonte, si
ma mémoire est bonne, avant mon arrivée à titre de ministre responsable de la
Capitale-Nationale. Il faut se rappeler qu'il y a un changement de rôle, c'était
bien dit, effectivement, dans l'article, il y a un changement de vocation ou de
rôle, si vous voulez, pour la capitale nationale, puisqu'elle est maintenant
reconnue par une loi, son statut est reconnu. Et je vous rappelle également que
j'ai fait l'annonce d'un fonds très important, 97 millions de dollars sur
cinq ans, qui bénéficie à l'ensemble des communautés de la capitale nationale.
Et c'est dans ce contexte qu'il faut
choisir également ses batailles, au sein d'un gouvernement. Il faut également
que la ville de Québec choisisse dans quels dossiers elle souhaite que nous
puissions nous entendre ou non. Et notre gouvernement a fait le choix de
financer différemment ces événements par l'entremise du fonds et par d'autres
moyens que nous avons avec la Culture, avec le Tourisme et autres.
C'est certain qu'il y a, je dirais, un
changement qui impacte actuellement la ville de Québec et son comité.
Maintenant, il y a des moyens financiers très importants pour permettre à la
ville de financer, avec la région, ces événements très importants. Puis je vous
rappelle que je l'avais fait, c'était également écrit dans l'article ce matin,
pour une année, si ma mémoire est bonne, pour permettre à la ville de
poursuivre une année supplémentaire parce que c'était venu rapidement, cette
décision du gouvernement, avant mon arrivée à la Capitale-Nationale.
Mme Cloutier (Patricia) :
O.K. Mais, juste pour bien comprendre, le 97 millions, selon vous, c'est
suffisant pour financer les grands événements de Québec, et ils ne devraient
pas s'inquiéter de manquer d'argent?
M. Proulx : Bien, ce que
je dis, c'est que d'abord la ville de Québec fera ses choix, et l'industrie
touristique, à la ville de Québec, fera ses choix, mais une chose est certaine,
c'est qu'il y a des sommes supplémentaires très importantes, là. C'était
historique, je ne veux pas abuser du mot, mais c'était historique, au moment où
nous l'avons fait avec l'ensemble des préfets, et ces sommes sont dévolues à la
région de Québec, sont dévolues à la capitale nationale. Et ces grands
événements, qui peuvent également être financés par l'entremise de ce fonds, se
situent pour la plupart, la grande majorité d'entre eux dans la région de
Québec.
Maintenant, ça n'empêcherait pas le
gouvernement de vouloir agir différemment, mais actuellement la situation est
la suivante, nous avons choisi de reconnaître la ville et un statut
particulier, nous avons choisi de financer la région de Québec de manière
différente que nous le faisions. C'est la raison pour laquelle cette somme-là
n'y était plus, au dernier budget et, je pense, à l'autre avant, si ma mémoire
est bonne.
La Modératrice
: Merci,
Mme Cloutier. Donc, Caroline, de LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. J'aimerais rebondir sur la question de mon collègue Marc-André dans le
dossier Apuiat. Les choses semblent vraiment s'envenimer. J'aimerais savoir, que
recommandez-vous au gouvernement pour la suite des choses? Que devrait-il
faire, là, à partir d'aujourd'hui?
M.
Arcand
:
Bien, premièrement, je crois que jeudi le premier ministre aura l'occasion de
rencontrer les représentants de la communauté innue. Le grand danger qui semble
exister actuellement, à travers les déclarations que j'ai pu voir du chef
Dufour, c'est qu'il semble y avoir un manque de confiance entre les différentes
parties, et ça, je pense que c'est inquiétant. Il faut de façon assez urgente
qu'on règle ce dossier-là.
C'est un dossier, je le rappelle, j'étais
ministre de l'Énergie à l'époque, où on a attribué ce 200 mégawatts à la
communauté innue, ça s'est passé en 2015, à la fin 2015. Pour toutes les
raisons, ce dossier-là ne s'est pas complété à cause, d'une part... il y a eu
le financement, la question du financement, par la suite les négociations qui
ont traîné en longueur avec Hydro-Québec. Il y a un principe, dans la vie, ce
qui traîne se salit. Alors, je pense qu'il faut que le gouvernement fasse le maximum
pour régler cette question-là le plus rapidement possible.
Mme Plante (Caroline) :
Et puis pour la vice-présence de l'Assemblée nationale, qui présentez-vous?
M.
Arcand
:
C'est-à-dire que...
Mme Plante (Caroline) : Il
y a un poste qui va revenir à...
Une voix
: Le troisième
vice-président.
Mme Plante (Caroline) :
Oui, c'est ça.
M.
Arcand
:
Le troisième vice-président, ce sera la députée de Hull, Mme Gaudreault
Mme Plante (Caroline) : O.K.
Parfait. Puis il n'y a pas d'opposition à ça?
M.
Arcand
:
Non, non.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Catherine, ce sera la dernière intervention en français avant
de passer...
Mme Lévesque (Catherine) :
Absolument. Bonjour à vous trois. Je veux revenir sur le coup de sonde de
Radio-Canada, là, qui dit que la majorité des Québécois sont d'accord avec le
plan de la CAQ en matière de laïcité, immigration. Est-ce qu'il sera plus
difficile pour les libéraux de critiquer la position de la CAQ, là, sans avoir
l'air de traiter l'ensemble des Québécois d'intolérants ou sans avoir l'air de
donneurs de leçons comme dans le passé?
M.
Arcand
:
Écoutez, comme je l'ai expliqué, on a fait ce que nous pensions être, avec l'adoption
du projet de loi sur la laïcité... nous avons fait le maximum où on pouvait
aller sur le plan juridique. Maintenant, encore une fois, nous sommes dans des
positions actuellement qui ont toujours été les positions traditionnelles de
notre formation politique. Le Parti libéral, comme vous le savez, c'est le
parti des libertés. Ceci étant dit, nous ne voulons pas nous fermer à quoi que
ce soit. Lorsque le gouvernement présentera son plan, on pourra l'analyser et
réagir à ce moment-là.
Mme Lévesque (Catherine) :
Donc, vous pourriez changer votre position, c'est ce qu'on comprend?
M.
Arcand
:
Écoutez, on va l'analyser au moment jugé opportun, lorsque le gouvernement... D'ailleurs,
on se rend compte que le gouvernement, le fait qu'il ait reporté ce dossier-là
semble indiquer clairement que ce n'est pas un dossier facile à la fois sur le
plan juridique et, je dirais, même sur le plan social. Je pense que le gouvernement
en est conscient.
Mme Lévesque (Catherine) :
Sur un tout autre sujet, je ne sais pas si vous avez vu, mais il y a une
campagne d'affichage assez discrète, là, contre le harcèlement. Je me demandais
si de mettre des posters un peu partout, là, à l'Assemblée nationale, c'était
assez pour donner le ton en cette rentrée parlementaire.
M.
Arcand
:
Oui. Bien, écoutez, c'est ça, il y a vraiment des formations qui sont
obligatoires dans ce domaine-là. Alors, je pense que ce qui s'est produit au
cours des dernières années, on va s'assurer, nous, la même chose. On rappelle
aux députés l'importance de suivre ces formations-là, l'importance de s'assurer
qu'il y ait un respect de chaque personne à l'intérieur de l'Assemblée
nationale. Vous pouvez donc compter sur nous en cette matière pour appuyer ce
que l'Assemblée nationale a décidé de mettre de l'avant et s'assurer qu'on
soit, dans ce domaine-là, absolument sans reproche. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Cathy.
Mme Senay (Cathy) : Hi. Good morning.
M.
Arcand
: Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Bonjour. Regarding the survey that was done by Radio-Canada/CBC, a majority of people,
great proportions of people are in favor of banning the wearing of religious
symbols for different public employees, such as judges, police, prosecutors,
prison guards. How come the Liberals could not understand what the population thought about this specific
topic? How come you were so off?
M.
Arcand
: Well, there's a
debate on this that has been raging on. Let's not forget what happened, first
of all, in the 1980's. In the 1980's, the federal Government adopted what we call the charter of freedom and rights and, at the
time, if you remember, it's the Liberals, the federal Liberals, at 74 out of 75
Members of Parliament from Québec, 74 out of 75. In those years, the Liberals
claimed, at the time, that Québec overwhelmingly endorsed the Charter of
Rights.
Now, having said this,
OK, we are now in 2018, we wind up with this Charter of Rights that talks about
freedom of religion, as you are well aware. Now, as a party, we looked at the Bouchard-Taylorreport,
we looked at what were the recommendations, the Government, at the time,
decided to act on it. We have proposed a law that was adopted at the time, that
went as far as we could, because we thought that it was important to respect those
charters of rights. This is what we have done. And this has been the result. I fully realize what's going on, and, if the government has something else to propose, we
will be listening and we will take our position at that time.
Mme Senay (Cathy) : And regarding the proportion of immigrants reduced by 20% coming to
Québec annually, so the message of the CAQ worked : We'll take less, we'll
take care of them. Don't you think?
M.
Arcand
: Well, I think
that it's been one of our objectives, to take care of the immigrants with the
number that we have now. So I think it's quite important to tell you that, in
this particular case, we are quite concerned. Because, when we look at the lack of manpower right now, the labor shortages everywhere,
everywhere you go in the province right now there is labor shortages, we feel
very concerned that the proposal by the Coalition avenir Québec, by this
Government, will not be sufficient to tackle these important issues and those
urgent issues as well. Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Yes, Mr. Arcand. You said that this is the first test of reality
for a new CAQ Government. Is that to suggest that Quebeckers may be in for a
rude awakening because you feel that CAQ will not be able to deliver on all of
its promises?
M.
Arcand
: Well, I think that Mr. Leitão,
yesterday in particular, was quite convincing when he said that, you know,
first of all, what you have in what we call the PQI, the Infrastructures Plan
of the Government, we have decided, during the last budget, to put $100 billion
for the next 10 years. And when you look at all the promises that have been
made by the Government, I think it is quite obvious that they will not be able
to answer all those promises in the right way. So, we feel very strongly that
they will have to make a choice, and clearly it seems to me very obvious that
the Government will not be able to respect all the promises that he has made.
Mme Johnson (Maya) : Can you give us an example of a promise in particular that you
think is unrealistic?
M.
Arcand
: Well, first of all, you know, we are
talking about... First of all, when we think just Québec City, we are talking
about a project right now, a $3 billion project for collective
transportation in Québec. We have signed an agreement with Québec City, we have
signed an agreement with the federal Government. On top of that, they claim
that by 2022 we would have this third link in Québec City. From a pure... first
of all, this objective, we are absolutely convinced that it cannot be attained.
It's not possible to do that, unless they decide not to have public hearings on
the environment and that kind, which would be absolutely outrageous, I would
say. So, we feel very strongly that, in this particular case, I think, the
Government will not be able to achieve that.
Second thing, when they talk
about Autoroute 13, when they talk about Autoroute 19 in Laval, when you talk
about all of that, those were not in our plan, our 10-year Infrastructures Plan.
So, they will have to make a decision whether they add this or they not respect their promises, clearly.
And the other thing that
I can see right now that is quite concerning to me with what has been happening
in Ontario and some analysts
have been telling us is that the economy may well be... will be going down probably in the next few months. So there is reason to be concerned, and
clearly there is reason to understand that really the Government will not be able to maintain those promises, for sure.
Mme Johnson (Maya) : Speaking of the economy and transport in general,
what do you think the CAQ Government should do about this contract that is
apparently going to be going to Siemens instead of Bombardier for Via Rail?
M.
Arcand
: Well we urge really the Government to
maintain a good level of pressure with the federal Government. It is the
responsibility of the federal Government, mainly, in this particular sector. And
I would like to make sure that the federal Government is well aware that we
need, in this particular contract, to have a certain amount of those works with
Québec workers, obviously. So, for us, it is something that we have done in the
past with some Bombardier employees, in La Pocatière, and I think that the
federal Government can do that, certainly. And we should maintain the pressure
on them.
Mme Johnson (Maya) : Thank you.
M.
Arcand
: Thank you.
La Modératrice
:
Raquel.
Mme Fletcher (Raquel) : Perfect. I just want to go back to the religious symbols poll. When
we look at the numbers somewhere between 65 % in agreement for teachers
and 70 something, 73 %, for crown prosecutors and judges, I think Cathy
hit on something, it's that you have a really strong percentage of the majority
in favor of this and then you have minorities who are really strongly opposed
to it. I'm just wondering how you feel like the National Assembly, all parties,
the government, your party, will manage that if the CAQ goes ahead with this. Because
if they don't go ahead with it, you're going to have the majority upset, and if
they do go ahead with it, you're going to have minorities upset. So how can Québec
manage this issue going forward?
M.
Arcand
: Well, you know, we will be listening to
what the Government has to say. It is the Government who wants to come up with
new proposals on this particular issue, it is not us. We have decided to adopt
a law, in June. The law so far seems to have been successful, from what I hear.
I don't think you have many complaints, you don't seem to have many issues related to this law. This law has been in place since June, so I
think that clearly the law, the way it is right now, seems to be working. For
those reasons, the Government
has decided to take another approach, they will present something in the
spring. They said they would do it before Christmas, they have decided to wait
because they can clearly see some of the issues, and especially with regard to
the legality of this particular project. So, it's up to the Government to make his presentation on this,
and we'll react accordingly.
Mme Fletcher (Raquel) :O.K. On another
issue, the reform of the electoral system. We're reading in the papers today
that Mr. Legault says he wants a consensus. If that's the case, will the
Liberals ever be in favor of reforming the electoral system?
M.
Arcand
: Well, what is
important for us in this particular field is to make sure that the regions are
protected. We feel that the regions of Québec need to be protected. The downside of having this kind of reform is
that you wind up with only 75 members duly elected by the regions, instead of
125. So, we feel very strongly that it is important that we respect the regions
of the province. We will have a chance to discuss that when the Government will table its project. But, as
far as we are concerned, the way it was presented during the electoral
campaign, we were clearly against it.
La Modératrice
: Merci.
M.
Arcand
:O.K. Thank you.
(Fin à 9 h 50)