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Point de presse de M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, et M. Martin Ouellet, député de René-Lévesque

Version finale

Le mercredi 28 novembre 2018, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures seize minutes)

M. Bérubé : Bonjour. Alors, nous sommes à quelques heures de la véritable rentrée parlementaire. C'est l'occasion pour le gouvernement du Québec d'indiquer une direction, d'indiquer une cohésion quant à son action. Comme vous tous, on a suivi les engagements électoraux de la Coalition avenir Québec. On a suivi les premières semaines, je dirais, d'organisation des cabinets, des ministères, les déclarations souvent contradictoires, souvent incomplètes. Alors là, le test, c'est à partir d'aujourd'hui.

Je suis accompagné de Martin Ouellet, qui est le leader parlementaire du Parti québécois. J'indique que nous allons jouer un rôle important dans le parlementarisme, comme on l'a toujours fait, de façon constructive, positive, mais en étant très exigeants à l'égard du gouvernement, ce gouvernement qui gère les taxes et les impôts durement gagnés par les Québécois et Québécoises. Ça nous importe. Alors, le parlementarisme, c'est tout le monde qui l'exerce. L'opposition a un rôle à jouer. Nous sommes 10 parlementaires aguerris, avec des valeurs, avec de la passion, qui sont au service non seulement des gens de nos circonscriptions, mais des Québécois également.

Et quand je parle de direction et de cohérence, deux exemples me viennent en tête spontanément. Par exemple, le remboursement, par Hydro-Québec, des trop-perçus. Alors, j'ai entendu, à maintes reprises, mon collègue également, la Coalition avenir Québec parler de cela, réclamer, déposer une pétition, poser des questions. Et maintenant, ce n'est plus important, on est élus. Alors, cette attitude-là, vous allez la voir souvent. Maintenant qu'on est élus, on veut rester au pouvoir et puis... Si on s'est trop engagés, bien, ce n'est pas grave, on a quatre ans. Moi, j'ai entendu ça hier, des ministres dire, là — il y avait une petite réception : On est là pour quatre ans puis on va s'organiser, à la fin du mandat, pour être là encore plus longtemps. Alors, ça, ça existe, cette attitude-là.

Il y a également des enjeux que le premier ministre définissait lui-même comme des enjeux fondamentaux. Souvenez-vous — je crois que c'est au premier débat — M. Legault indique qu'il était prêt à mettre son siège en jeu pour la maternelle quatre ans. Alors, si c'est sa priorité, bien, comment il va réaliser ça? Les problèmes en éducation, c'est le manque de ressources professionnelles et le manque d'écoles en bon état. Et là, l'enjeu principal, c'est la maternelle quatre ans partout au Québec, dans toutes les régions, à tout prix. Et M. Legault était prêt à mettre son siège en jeu pour ça? Alors, on va avoir des questions à poser. C'est lui-même qui décide de ses priorités.

Alors, avec la campagne électorale, avec les premières semaines du gouvernement et le discours inaugural, on va voir s'il y a une équation, s'il y a une cohérence, s'il y a une direction. C'est ce qui nous importe, et je suis convaincu que les Québécois seront attentifs eux aussi au message.

Je laisse maintenant la parole à mon collègue leader parlementaire qui va vous parler un peu de notre direction en matière de travaux. Je suis très fier qu'il ait accepté le poste. J'avais eu beaucoup de plaisir avec vous à occuper cette fonction-là de leader parlementaire. Mais maintenant, c'est Martin Ouellet qui est en charge des travaux parlementaires pour le Parti québécois.

M. Ouellet : Merci beaucoup, Pascal. Effectivement, ça me fait extrêmement plaisir, et je suis choyé d'être leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition, du Parti québécois.

Notre chef l'a mentionné hier dans son discours, c'est une nouvelle configuration pour cette 42e législature, quatre partis reconnus. Donc, ça va nous amener à travailler différemment, ça va nous amener à travailler aussi avec le gouvernement parce que, oui, on ne sera pas juste critiques, on sera effectivement constructifs aussi.

Si les pièces législatives sont intéressantes et respectent ce que nous avons toujours été, cohérents, et qu'effectivement on est capables de travailler avec le gouvernement pour l'améliorer, assurément nous allons travailler avec le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour améliorer le sort des Québécois.

On va rester cohérents avec nos positions, nos positions qu'elles étaient avant la campagne électorale, pendant et après. Pascal en faisait mention tout à l'heure, on va garder les mêmes directions qu'on avait, notamment pour l'investissement du côté de l'éducation, notamment pour qu'on dépose une pièce législative sur la laïcité, notamment pour qu'on fasse effectivement le travail du véritable nationalisme québécois. Et on va demeurer crédibles.

Le Parti québécois était dans l'opposition officielle, on a juste baissé d'un seul rang pour la deuxième opposition, mais les gens nous connaissent comme étant des gens rigoureux, à leurs affaires. Donc, ça va nous faire assurément plaisir de mettre dans le miroir du gouvernement de la CAQ ses engagements, ses promesses brisées et surtout ses différentes alternatives qui, à notre avis, est peut-être de mauvais augure, dans certains cas, notamment pour l'environnement. Merci.

M. Bérubé : Merci, Martin. Très bien.

Le Modérateur : Merci. On passe aux questions. M. Cormier.

M. Cormier (François) : Bonjour. François Cormier, TVA. 40 000 $ pour des guichets automatiques, 8 000 $ pour deux prises électriques, le changement de deux prises électriques, des dépenses importantes au CHUM et au CUSM en raison des travaux qui ont été faits là-bas, mais surtout des contrats en PPP, comment est-ce que vous réagissez quand vous voyez ces chiffres-là ce matin?

M. Bérubé : Je ne connais pas beaucoup de familles québécoises qui feraient appel à ces entrepreneurs au coût qui est indiqué. Alors, pourquoi le gouvernement du Québec, qui a un devoir d'exemplarité, qui doit gérer avec rigueur le dur labeur des Québécois et Québécoises, accepterait que les grands hôpitaux soient à l'abri de tout bon sens dans la gestion des fonds publics? Et, à chaque fois, on découvre des clauses supplémentaires qui font en sorte que c'est toujours les mêmes qui paient. Et on a accordé des pouvoirs immenses aux gestionnaires d'hôpitaux, qui agissent souvent comme des barons qui ont accès à des fonds illimités et à une gestion qui leur donne, j'ai l'impression, le pouvoir de choisir les entrepreneurs, de choisir le degré de transparence. Alors, c'est inacceptable, et les PPP, là, c'est ça que ça a donné. Les partenariats public-privé, c'est d'abord les partenariats pour les potes, hein? C'est les amis qui bénéficient, et j'ai souvent cette réflexion-là quand moi, je passe devant ces mégahôpitaux, qui sont nécessaires, que ce soit le CHUM ou le CUSM. Puis nous, on pense à nos hôpitaux à Baie-Comeau puis à Matane, là. On se dit, bon, il y a beaucoup de ressources; c'est pour traiter des gens de partout au Québec, notamment des enfants, des gens qui ont des problématiques graves. Oui, c'est important, mais, en même temps, ça a coûté beaucoup d'argent. Toutes les régions du Québec se sont saignées pour payer ces hôpitaux-là. La moindre des choses, c'est qu'ils soient exemplaires, puis que l'argent soit dans les soins et non dans les prises de courant puis dans les guichets automatiques.

M. Cormier (François) : Cela dit, ce qu'on comprend, c'est : parce qu'il y a eu ces PPP, parce qu'il y a eu ces ententes et ces signatures de contrats, on est maintenant pris avec ces hauts tarifs là pour... quand il y a des travaux. Est-ce qu'on a les mains liées dans ce dossier-là maintenant?

M. Bérubé : Non. Qu'on divulgue l'ensemble des ententes de PPP; transparence totale. On a donné l'exemple, hier, avec l'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale. Donc, que ça soit rendu public. Avec un gouvernement en ligne, là, ça peut se faire très rapidement, ou qu'on convoque les patrons de chacun des grands hôpitaux. Puis vous savez, il y a du mystère, là, sur ces questions-là depuis des années, hein? D'Arthur Porter à aujourd'hui, là, on pose des questions sur l'éthique et le financement des grands hôpitaux. Alors, on donne le choix : soit que les conseils d'administration des grands hôpitaux nous rendent ça public aujourd'hui, l'ensemble des ententes, soit qu'on les convoque à l'Assemblée nationale. Je leur donne le choix.

Le Modérateur : Merci beaucoup. M. Bourgault-Côté.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Oui, bonjour. Concernant l'éducation aux adultes, vous avez peut-être vu ce matin, donc, la CSDM qui reconnaît qu'elle utilise plusieurs millions de dollars normalement réservés pour l'éducation aux adultes; ce sont des sommes qu'on prend pour plutôt offrir aux enfants à besoins particuliers. Est-ce qu'il y a un problème fondamental avec ça ou c'est une situation qui vous paraît correcte dans la mesure où l'argent est utilisé de façon responsable?

M. Bérubé : D'abord, bienvenue : je suis heureux de vous voir.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Oui, je suis là temporairement, mais merci.

M. Bérubé : Mais ça fait plaisir de vous voir. Bon, alors, ça démontre que pour la CSDM, pour être capable d'arriver aux objectifs qu'elle s'est fixés, d'éducation, elle doit utiliser toutes sortes de façons pour que l'argent soit au service de l'éducation. L'éducation des adultes, c'est souvent, je dirais, un secteur qui est négligé. Je le dirais même... ça n'arrive pas très souvent que des politiciens vont visiter des centres d'éducation des adultes, même dans les campagnes. Moi, je l'ai fait, puis on m'a dit que ça avait été rarement fait. Alors, la CSDM, ce qui se passe dans le cas de l'éducation des adultes, c'est symptomatique du fait que, par manque de financement, on essaie de s'organiser du mieux qu'on peut, mais il y a une détresse réelle pour ce qui est important. Et ce qui est important dans toutes les écoles du Québec, c'est les services professionnels et la qualité des écoles. C'est ça qui est important. Ce n'est pas de congédier des enseignants parce qu'on en fait un enjeu idéologique — d'ailleurs, là, je me permets de glisser ça parce que j'ai vu ça passer ce matin. Donc, ce qui est important, c'est qu'on assure d'avoir les ressources au bon endroit. Et l'éducation des adultes, c'est une seconde chance pour de nombreux adultes. C'est important. Alors, on ne doit pas payer pour un manque de ressources générales pour les jeunes de la CSDM.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Mais est-ce que vous critiquez la manière de faire de la CSDM dans ce dossier précis?

M. Bérubé : Bien, écoutez, c'est des élus, hein, la CSDM, alors je pense qu'ils ont des explications à donner. Et je soupçonne que ça soit notamment lié aux contraintes budgétaires qu'ils ont. Alors, avant de juger, j'aimerais en apprendre davantage de la part des autorités de la CSDM. Mais je vais me garder, là, de critiquer. J'ai l'impression, en tout cas, pour avoir pris connaissance... que c'est franchement parce qu'ils n'avaient pas le choix de le faire. Ce n'est pas par gaieté de coeur.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : O.K. Rapidement, sur le troisième lien, ce qu'on comprend ce matin, c'est qu'il y aurait une volonté, de la part de M. Legault, de profiter du projet pour enlever les lignes électriques qui sont sur l'île d'Orléans. Est-ce que ça rend le projet plus acceptable sur le plan environnemental?

M. Bérubé : Bon, alors, M. Legault, ça, c'est un exemple de ses priorités. Alors, M. Legault, c'est le troisième lien. Alors, nous, là, on est le genre de formation politique qui est présentement plus préoccupée par le deuxième bain que le troisième lien. Je vous le dis, là, c'est de s'occuper du monde en priorité.

Ça, c'est l'engagement de M. Legault. Alors, il doit le réaliser. Et là il se dit toutes sortes de choses. Alors, M. Bonnardel dit que ça se fait en parallèle, puis après il dit que le pont de l'île d'Orléans, ce ne sera pas pour tout de suite. Puis là, en enfouissant les fils, on pense enfouir également la contestation. C'est le projet de M. Legault. Bonne chance. On vous laisse aller. Vous avez été élus là-dessus. On va poser des questions au plan environnemental, mais c'est une autre démonstration que... On ne peut accueillir Dominic Champagne dans son bureau de premier ministre, puis après prendre la décision de dire : Ah oui! Le troisième lien, ça va se faire, puis les motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant, puis Saint-Adolphe-d'Howard, on n'écoute pas les citoyens, puis à Bécancour, une usine polluante, puis nommez-les, là. Il semblerait, là... j'ai lu un article récemment qui indiquait que c'est les ténors économiques qui ont préséance sur les gens qui osent parler d'environnement dans ce gouvernement, donc il n'y a aucune cohérence. Alors, on peut bien dire qu'on est ouverts notamment au pacte et aux propos environnementalistes, mais, dans les actions, jusqu'à maintenant, là, les actions réelles prises au Conseil des ministres, l'environnement est toujours perdant.

Alors, pour le troisième lien, on les laisse aller. Quand il y aura un véritable projet, là, autre qu'un projet électoral, là, on aura des choses à dire.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Mais les lignes électriques...

M. Bérubé : En enfouissant les fils, on pense pouvoir enfouir un certain nombre de questionnements. Pas avec tout.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais, concrètement, je poursuis sur le même sujet, vous êtes pour ou contre le troisième lien?

M. Bérubé : Le troisième lien, c'est l'engagement de M. Legault. Nous, ce qu'on disait essentiellement, c'est que ce n'est pas cohérent. D'abord, on voulait les études. On comprend qu'on ne les aura jamais, alors on en a fait un peu notre deuil. Le gouvernement est engagé là-dedans, la ville de Québec aussi. Nous, ce n'était pas une priorité pour nous. Alors, c'est le programme du gouvernement, mais, si on veut être cohérent, il y a des alternatives. Alors, une fois qu'on a dit ça, il va se faire le troisième lien, mais, nous, ce n'était pas une priorité puis ce n'était pas dans notre plateforme non plus.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous êtes résignés, d'abord. Parce que c'est un projet qui va coûter des milliards de dollars, c'est vos citoyens aussi, là, qui vont se saigner pour payer le troisième lien.

M. Bérubé : Vous savez, je donne souvent un exemple, mon collègue de la Côte-Nord et moi, on a un seul lien, c'est une traverse qui fait Matane—Baie-Comeau—Godbout. Puis on paie combien maintenant, là, par véhicule quand on traverse?

M. Ouellet : Tout près de 65 $.

M. Bérubé : 65 $. C'est notre seul lien. Alors, il n'y a personne, nous, qui nous propose que ce soit gratuit, alors, notre seul lien entre la Côte-Nord... Alors, on regarde ça puis on se dit : Bien, tout le monde va payer, c'est l'engagement du premier ministre. La ville de Québec est en accord, les gens le veulent. Faites-le, c'est votre projet. On est dans l'opposition, on va poser des questions, mais, ultimement, les citoyens, y compris ceux qui sont en faveur, devraient questionner le coût, la faisabilité et aussi l'environnement. Alors, ça, c'est un bel exemple de priorité. Alors, on en a deux : troisième lien, maternelle 4 ans. Dans les deux cas, c'est très difficile à réaliser. Bonne chance, François.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Je reviens sur la question des hôpitaux. On sait que les «no-show», quand des gens ne se présentent pas pour voir un médecin spécialiste, ça augmente les temps d'attente, ça coûte de l'argent, ça aussi, il y a du staff qui est mobilisé, puis finalement il ne voit pas de patient. Vous voulez être une opposition constructive, alors qu'est-ce que Québec doit-il faire, selon vous, pour s'attaquer à cette problématique?

M. Bérubé : Une très bonne question parce que les fautifs, ce n'est pas les médecins spécialistes, c'est les gens qui décident de ne pas venir. Alors, j'imagine...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une pénalité?

M. Bérubé : ...j'imagine que, si on a une absence motivée, un peu comme dans le réseau scolaire, déjà, ça s'explique, mais on ne s'est pas penché là-dessus, je vous dirais, en caucus, mais certainement qu'il y a une responsabilisation des patients. C'est du temps important, du temps pour être soigné, pour consulter un spécialiste. Et, si on décide de ne pas se présenter, bien, d'autres pourraient le faire. Alors, comment on peut y arriver? Là, je ne mets pas le blâme sur le réseau de la santé. J'indique à mes concitoyens que, si vous avez accès à une ressource en santé, c'est important, et l'élémentaire politesse ou responsabilité, c'est d'avertir le plus rapidement possible.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une dernière question, si vous me permettez. Vous dites donc, si je comprends bien : Le programme du gouvernement, c'est de faire les maternelles 4 ans, c'est de faire le troisième lien, bonne chance François. Si le programme du gouvernement, c'est de congédier des enseignants qui portent un signe religieux, allez-vous accepter ça aussi?

M. Bérubé : Encore une fois, on n'a pas vu la pièce législative qui va être déposée manifestement en 2019. C'est dur à suivre. Mme Guilbault avait dit ça, vous vous souvenez, il y a quelques semaines, puis après le premier ministre a dit non, et là finalement il dit oui. Alors, mets le voile, enlève le voile, mets le voile. Ils sont durs à suivre là-dessus. Alors, déposez-le donc, le projet, puis, quand il va être déposé, en concordance avec nos valeurs, qui ont toujours été les mêmes là-dessus, on saura l'apprécier. Mais là, si la position est pour encore changer, je ne voudrais pas répondre à cette question-là encore la semaine prochaine. Ce n'est pas que je n'aime pas répondre à vos questions, mais on va attendre qu'il y ait  quelque chose. Mais, pour l'instant, évidemment qu'on n'est pas à l'aise avec ça. S'il faut congédier des enseignants, moi, je ne suis pas là-dedans; je suis plus : engagez du monde pour aider les enfants.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Bérubé.

M. Bérubé : Salut.

M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais vous entendre sur la candidature d'Yves-François Blanchet au Bloc québécois, que ce soit à titre de chef intérimaire ou de militant péquiste. J'aimerais vous entendre sur sa candidature et sur la possibilité qu'il y ait un couronnement ou une course.

M. Bérubé : Bon. Alors, le Bloc québécois est un parti indépendant du Parti québécois, bien que ses militants sont très souvent les mêmes. Je suis membre du Bloc québécois depuis sa fondation, sans interruption.

Yves-François Blanchet est un collègue qu'on estime. On a siégé avec lui, alors, transparence totale, je suis celui qui a recruté Yves-François Blanchet en politique québécoise en 2008. Je le révèle aussi. On est dans la législature de la transparence. Outre ma propre personne, on en a discuté en caucus, il est très bien accueilli. Évidemment, il pourrait y avoir d'autres candidatures. On va le recevoir aujourd'hui à notre étage, il va rencontrer les collègues. Il ne viendra pas au caucus, mais on va le rencontrer au salon des députés. Et évidemment c'est de bon augure. Yves-François Blanchet est non seulement quelqu'un qui a des convictions assumées, c'est un communicateur chevronné, c'est quelqu'un qui décide d'abandonner des tribunes qu'il appréciait, des tribunes médiatiques, je le sais, il adorait ça. Il le fait par devoir, il le fait avec beaucoup d'enthousiasme aussi. Alors, c'est une bonne nouvelle pour les militants indépendantistes, c'est une bonne nouvelle pour le Bloc québécois. Il y aura potentiellement d'autres candidatures, mais notre caucus trouve que c'est une bonne nouvelle, sa candidature. Pour le reste, c'est les militants du Bloc québécois qui vont décider. Et j'ai cru voir, dans les derniers jours, un mouvement, en tout cas, dans ma circonscription, où il y a des gens qui ont envie de reprendre leurs cartes du Bloc québécois pour pouvoir voter s'il y a course. Alors, c'est intéressant.

M. Bellerose (Patrick) : Et vous l'accueillez pour quelle raison au caucus?

M. Bérubé : Il est de passage à Québec. Il a un certain nombre d'entrevues à faire. Je pense qu'il va vous rencontrer aussi sur l'heure du midi. Et, par la même occasion, on va l'accueillir pour échanger avec lui. C'est un ami. C'est un ami du Parti québécois et c'est un ancien collègue, et on veut entendre ce qu'il veut faire pour le Bloc québécois. Parce que la dernière campagne, elle a été faite, la prochaine, c'est la fédérale, et il y a des enjeux importants quand on envoie autant d'impôts et taxes à Ottawa. Il se pourrait qu'on ait des choses à dire, nous aussi, puis qu'on ait envie de poser des questions, voire même de s'impliquer avec le Bloc québécois. On l'a toujours fait, ce ne sera pas une surprise, mais on va voir quel degré ça va prendre.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, les instances du Parti québécois pourraient appuyer le Bloc dans la prochaine campagne fédérale.

M. Bérubé : Pourraient. Je ne suis pas les instances, alors il faudrait poser la question aux instances, mais on l'a toujours fait, hein, ce n'est pas un secret, là, on a toujours appuyé, et les militants sont souvent les mêmes.

Alors, ils sont 10 députés, on est 10 députés. On n'est pas dans les mêmes régions nécessairement. Donc il y aura des échanges au-delà des personnes qui vont potentiellement diriger le Bloc québécois. Il y aura certainement des échanges au cours des prochains mois, en vue de l'élection fédérale, sur le discours qu'on tient à Québec versus le gouvernement fédéral, et leur travail aussi. Mais le bloc veut représenter l'ensemble des Québécois, donc j'ai l'impression que tout le monde va être consulté.

M. Bellerose (Patrick) : Avez-vous l'impression qu'une candidature de l'envergure de M. Blanchet pourrait relancer le mouvement souverainiste sur la scène fédérale?

M. Bérubé : Oh! il ne faut pas être présomptueux, hein? Une étape à la fois. Alors, c'est une bonne nouvelle qu'Yves-François Blanchet décide de se réengager en politique. Je m'en tiendrai à ça. Moi, ça me réjouit. Comme membre du Bloc québécois que je suis, je trouve que c'est une bonne nouvelle.

M. Bellerose (Patrick) : Merci.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Bérubé. Bonjour, M. Ouellet. Quelle devrait être la priorité numéro un dans le discours d'ouverture de cet après-midi?

M. Bérubé : La cohérence.

M. Dion (Mathieu) : L'environnement, l'éducation, non?

M. Bérubé : La cohérence. On a tous des valeurs en politique. Les nôtres sont connues : on est indépendantistes, on est sociaux-démocrates, on est régionalistes, on est humanistes. Bon. Ça, c'est notre personnalité politique. C'est connu, on a un véritable parti avec des militants, avec une histoire puis avec des pratiques. La Coalition avenir Québec, jusqu'à maintenant, a été essentiellement un véhicule électoral. Donc, elle a fait cette campagne électorale, elle a dit des choses en campagne électorale. Ensuite, elle a dit des choses dans les premières semaines de son gouvernement. Puis après, bien là il y a un discours puis il y aura des projets de loi.

Cohérence : vous allez où, ça se tient-u? Juste ça. Ils sont majoritaires. Ça leur appartient. Nous, on posera des questions. Mais ils ont voulu gouverner le Québec, c'est à eux. Alors, montrez-nous la direction, soyez cohérents, et en toute matière.

M. Dion (Mathieu) : S'ils sont cohérents avec ce qu'ils ont dit en campagne électorale, avez-vous des craintes pour l'environnement?

M. Bérubé : Bien, bien sûr. J'ai donné des exemples tout à l'heure. On ne peut pas accueillir Dominic Champagne dans son bureau, avec la ministre de l'Environnement actuelle, et ensuite dire : Ah oui! puis, troisième lien, ça va se faire, puis les motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant, ça va se faire, et puis les lignes de haute tension à Saint-Adolphe-d'Howard, ça va se faire, plus Bécancour, plus un ensemble d'autres domaines.

C'est un gouvernement qui a décidé que c'est l'économie avant l'environnement, et c'est l'économie malgré l'environnement. Alors, ça, c'est une orientation claire. Alors, je ne suis pas sûr qu'on va retrouver ça dans le discours. Mais, dans la pratique, dans ce qui est adopté en Conseil des ministres chaque mercredi, c'est ce qu'on retrouve.

Alors, l'environnement, c'est un point faible, et les actions vont parler davantage que le discours. Puis, vous savez, le discours, là, on va l'écouter, on va l'annoter, on va les regarder applaudir, mais la cohérence, c'est le dépôt des projets de loi, c'est les actions quotidiennes, c'est ce qui compte dans la vie réelle du monde.

M. Dion (Mathieu) : Une question sur ce qu'il a évoqué hier concernant la cible, pour 2020, de la réduction des gaz à effet de serre. Lui, il est d'avis… il laisse entendre, en tout cas, qu'on ne pourrait peut-être pas les atteindre finalement, ces cibles-là. Quel est votre avis là-dessus? Est-ce qu'on peut les atteindre au Québec dans le contexte actuel, quand il nous reste moins de deux ans, finalement?

M. Bérubé : Alors, il est convaincu que, quoi qu'il arrive, malgré les études, malgré les délais, il est sûr qu'il y aura un troisième lien avant la fin du mandat, mais il ne peut pas garantir qu'on va atteindre les cibles avant 2020. Est-ce qu'on peut y arriver? Bien sûr, dans les limites de ce que le gouvernement du Québec peut faire. D'ailleurs, on propose, avec le député de Jonquière, une loi anti-déficit climatique. Alors, ce projet de loi là, on va le déposer, je vous l'annonce, là, on va le déposer, puis il est concret. Dans l'ensemble de l'action gouvernementale, il faut qu'on ait ça en tête. Si on lui pose la question, puis il dit : Je ne sais pas comment on va y arriver, ça vous donne déjà une première indication que ce n'est pas vraiment important. Et on serait tous gagnants, au plan économique, à avoir de bonnes pratiques en matière environnementale, avoir une bonne réputation au Québec, à faire le maximum qu'on peut faire dans nos juridictions. Évidemment, si on était un pays indépendant, on prendrait toutes les décisions, mais là on va faire le maximum qu'on peut. Et c'est ça, le message de tous les signataires du pacte, des centaines de milliers de personnes : Individuellement puis collectivement, qu'est-ce qu'on peut faire ensemble de plus? Et le plus de François Legault, je ne le connais pas. Alors, dans le concret, ça n'existe pas pour l'instant. Peut-être en paroles cet après-midi, mais on va suivre ça.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour. Je voulais savoir qu'est-ce que vous comprenez, vous, de la position de la CAQ sur la clause grand-père? Est-ce qu'il va y en avoir une, il n'y en aura pas?

M. Bérubé : C'est ça que je me dis : Il va-tu y en avoir une? Est-ce qu'il n'y en aura pas? Au début, ce n'était pas évoqué, puis après, là, Mme Guilbault a sorti un peu de sa cassette, là, elle s'est égarée rapidement puis elle est revenue, puis elle a dit : Là, les gens vont être congédiés, puis finalement, non, ils ne seront pas congédiés, puis là, hier, on comprend qu'ils vont être congédiés. Déposez le projet de loi, puis on va voir, si c'est écrit, puis on va s'en tenir à ça. J'aime autant attendre, j'ai peur qu'ils changent encore d'idée. Mais là, la priorité dans les écoles, ce n'est pas de congédier du monde, c'est d'engager du monde en soutien aux enfants.

Mme Plante (Caroline) : Donc, selon vous, il devrait y avoir une clause grand-père. C'est la position du PQ.

M. Bérubé : On va attendre le... Quand je vous dis, puis mon collègue vous le dit, qu'on va être une opposition responsable... On a une mauvaise habitude, on se fie aux textes. On aime voir les projets de loi, on aime voir ce qui est écrit, les analyser puis questionner ensuite. On ne jouera pas le jeu de la CAQ, qui envoie des ballons comme ils ont fait depuis les dernières heures, d'envoyer des extraits de leurs discours en disant : Ça va-tu bien réagir? Ça se peut qu'il y ait ça dans le discours, Drainville va en parler à matin. Parlez-en, là. Quand le discours sera prêt, là, on va analyser ça, puis, quand... les lois aussi, ça va être comme ça. Mais là, je ne veux pas jouer ce jeu-là. Alors, quand vous avez un projet de loi, on le regardera.

Mme Plante (Caroline) : Mais pouvez-vous répéter ce matin votre position sur la clause grand-père?

M. Bérubé : Notre position est toujours la même : toutes les personnes en autorité, donc, pas de signes religieux. Les enseignants, c'est inclus aussi, mais on ne veut pas congédier personne. On l'a dit durant la campagne électorale, ce n'est pas ça, la priorité. Puis on pense que les Québécois veulent qu'on règle cette question-là puis on est de cet avis-là. Alors, on aurait pu commencer cet automne, ils ne sont pas prêts. Pourtant, ils étaient prêts à en parler beaucoup durant la campagne. Ça va être à la session de printemps 2019. Alors, quand le projet de loi sera déposé, on vous réitérera la même position pleine de cohérence. Mais, quand on suit, là, les Québécois, là, ce qu'ils veulent, c'est qu'on règle ça, que ça soit réaliste, crédible, applicable et puis qu'on ait une véritable laïcité avec les personnes en autorité.

Mme Plante (Caroline) : Mais est-ce que vous êtes d'accord avec Ghislain Picard, que M. Legault doit prendre sa stature de premier ministre...

M. Bérubé : Sur Apuiat, oui.

Mme Plante (Caroline) : ...pour régler et faire débloquer le projet Apuiat?

M. Bérubé : Il en va des relations avec les Premières Nations. Alors, il y a une rencontre jeudi. Je comprends que... jeudi. Le premier ministre en toutes circonstances doit s'élever au statut qu'il a souhaité. Alors, qu'il négocie avec une des Premières Nations, c'est une bonne chose. La communauté innue de Port-Cartier ne veut pas être tributaire d'une compensation, elle veut être partenaire de son développement, et c'est noble. Et jusqu'à maintenant, l'impression que j'ai avec ce dossier, puis mon collègue pourrait vous en parler avec plus avec plus d'acuité, parce que ça se passe sur la Côte-Nord, c'est qu'on a fait beaucoup de politique sur le dos de cette communauté-là et de son projet. C'était très populaire dans les chambres de commerce ailleurs de dire : Aïe! on est contre le projet sur la Côte-Nord. Puis quand on se rapprochait de la Côte-Nord puis de ma région où il y a de l'éolien, là : On va regarder ça.

Quand je parle de cohérence puis de conviction, c'est ça aussi : avoir le même discours devant la Chambre de commerce de Montréal qu'on a sur la Côte-Nord. Et les Premières Nations méritent d'être traitées avec respect. Est-ce qu'on veut être partenaires avec eux ou on veut leur donner encore une fois une compensation? Je pense qu'il y a une question de respect, puis ce projet-là, il est engagé. Et que le premier ministre nous donne l'heure juste enfin là-dessus, parce qu'avec le ministre de l'Énergie ce n'est pas très clair, puis avec les ministres économiques non plus. Voulez-vous aller de l'avant, oui ou non? Juste ça.

Mme Plante (Caroline) : Puis dans le dossier Via-Bombardier, on a vu M. Legault hier bomber le torse face à...

M. Bérubé : Oui, il fait ça souvent.

Mme Plante (Caroline) : ...face à Ottawa, mais est-ce que, d'après vous, il va être possible de changer les règles d'appels d'offres?

M. Bérubé : Non. Les clauses sont très claires. Les provinces peuvent fixer un contenu local, mais les signataires internationaux — une autre démonstration que, quand on n'est pas indépendants, c'est quelqu'un d'autre qui décide — font en sorte que Bombardier en gagne, Bombardier en perd, et dans ce cas-là, soyons réalistes, on aimerait que Bombardier gagne tous les appels d'offres, mais celui-là, c'est un effet de toge de M. Legault, tout comme il dit... quand il nous indique qu'il rencontre M. Ford, puis : Je lui ai parlé en français, puis je lui ai dit, là. Bien, nous, on n'était pas là. Puis c'est comme Kathleen Wynne, là, on a su après que ce n'était pas tout à fait la bonne version. Alors, l'important, là, c'est que le nationalisme économique, il s'applique en toutes circonstances. L'économie du Québec, notre culture, notre identité, nationaliste à temps plein, ça, ça serait important. Nous, on est indépendantistes à temps plein, puis au moins nationalistes à temps plein. On veut qu'il ait cette posture-là également. Il s'est fait élire là-dessus. Ce serait le temps que ça commence, là, le gouvernement nationaliste.

Mme Plante (Caroline) : Puis j'en ai une petite dernière, une petite dernière. Sur la députée caquiste, donc, qui travaillerait encore pour une entreprise de Shawinigan...

M. Bérubé : Bien oui, vous, bien oui.

Mme Plante (Caroline) : ...qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Bérubé : Bien, on est rendus à deux députés qui sont sous enquête. Alors, député, là, en tout cas pour nous, là, puis les gens de notre caucus, c'est un travail à temps plein. Je vous le dis, là...

M. Ouellet : Avec des bureaux.

M. Bérubé : Oui, avec des bureaux. Alors, d'ailleurs, on me dit, là, qu'il y a certains députés qui n'ont pas de bureau fixe, là. Ce ne serait pas prématuré d'en ouvrir un, avec un numéro de téléphone pour rejoindre les gens. On commence à avoir des échos là-dessus. On me dit que c'est le cas d'une circonscription en Mauricie, et c'est le cas à Québec également, minimalement, jusqu'à maintenant. Parce que les gens m'écrivent, là, ils disent : Ah! M. Bérubé, il faut que ça bouge.

Donc, le Commissaire à l'éthique est très clair là-dessus, la principale préoccupation d'un député, c'est de n'être que député. Si ce n'est pas assez important, que ça nous prend une deuxième job, on n'est peut-être pas à sa place. Alors, je m'attends que la Commissaire à l'éthique réitère que, député, c'est tellement important que c'est un emploi à temps plein, point.

Alors, on a appris ça, et on est un peu étonnés de ça. Si on n'était pas prêt à être devenir député, puis on ne veut renoncer à rien, pourquoi on est là?

Le Modérateur : Merci. En anglais.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes. I actually have the same question in English. Would you… repeat in English, about the…

M. Bérubé : About this Mauricie MNA?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes, the investigation.

M. Bérubé : Well, being a Member of Parliament is a full-time job, and it's important to be full time in this job. So, I do think that the Commissioner of Ethics needs to say again that, when you're elected, it's your only job. And it's hard to believe for us that you can have a second job, a part-time job in the same time that you're deputy. So, it's not acceptable.

And another thing which is not that good is that we heard that some members of Parliament don't have any office right now, any phone number. So, for the people who try to reach them, it's hard. So, it seems that there's a case in Mauricie right now, and there's another case in the Québec City area. So, we're going to look all those members of Parliament. We want to make sure that the people, even the people who didn't vote for those «deputés», need an office to meet in confidentiality the members of Parliament and need to call them. So, it's important. If you're elected, you need to be reachable for the people.

Mme Fletcher (Raquel) : Yesterday, Mr. Legault said that he would stick to the targets to reduce greenhouse gas emissions that are set for 2030, but the targets that are set currently for 2020, he didn't think that he'd be able to reach them.

M. Bérubé : He doesn't have a clue. Well, when he talks about the third link in Québec City between the south shore and the north shore, he's sure at 100% that the work is going to start before the next election. It's 100% sure. When he talks about those matters, environment matters, he doesn't have a clue. He didn't think about it, he didn't think that… Can we? Maybe not. Ask someone else, ask the Minister of Environment. So, it shows us that his priorities are with the… some kind of a bling-bling effect. A bridge, it's something very popular for the people. Doing the extra mile for environment doesn't seem to be pretty appealing for him. So, it shows his priorities.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

Le Modérateur : Merci.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 9 h 46)

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