(Neuf heures seize minutes)
M. Bérubé : Bonjour. Alors,
nous sommes à quelques heures de la véritable rentrée parlementaire. C'est l'occasion
pour le gouvernement du Québec d'indiquer une direction, d'indiquer une
cohésion quant à son action. Comme vous tous, on a suivi les engagements électoraux
de la Coalition avenir Québec. On a suivi les premières semaines, je dirais,
d'organisation des cabinets, des ministères, les déclarations souvent
contradictoires, souvent incomplètes. Alors là, le test, c'est à partir
d'aujourd'hui.
Je suis accompagné de Martin Ouellet, qui
est le leader parlementaire du Parti québécois. J'indique que nous allons jouer
un rôle important dans le parlementarisme, comme on l'a toujours fait, de façon
constructive, positive, mais en étant très exigeants à l'égard du gouvernement,
ce gouvernement qui gère les taxes et les impôts durement gagnés par les
Québécois et Québécoises. Ça nous importe. Alors, le parlementarisme, c'est
tout le monde qui l'exerce. L'opposition a un rôle à jouer. Nous sommes
10 parlementaires aguerris, avec des valeurs, avec de la passion, qui sont
au service non seulement des gens de nos circonscriptions, mais des Québécois
également.
Et quand je parle de direction et de
cohérence, deux exemples me viennent en tête spontanément. Par exemple, le
remboursement, par Hydro-Québec, des trop-perçus. Alors, j'ai entendu, à
maintes reprises, mon collègue également, la Coalition avenir Québec parler de
cela, réclamer, déposer une pétition, poser des questions. Et maintenant, ce
n'est plus important, on est élus. Alors, cette attitude-là, vous allez la voir
souvent. Maintenant qu'on est élus, on veut rester au pouvoir et puis... Si on
s'est trop engagés, bien, ce n'est pas grave, on a quatre ans. Moi, j'ai
entendu ça hier, des ministres dire, là — il y avait une petite
réception : On est là pour quatre ans puis on va s'organiser, à la fin du
mandat, pour être là encore plus longtemps. Alors, ça, ça existe, cette
attitude-là.
Il y a également des enjeux que le premier
ministre définissait lui-même comme des enjeux fondamentaux.
Souvenez-vous — je crois que c'est au premier débat — M.
Legault indique qu'il était prêt à mettre son siège en jeu pour la maternelle
quatre ans. Alors, si c'est sa priorité, bien, comment il va réaliser ça? Les
problèmes en éducation, c'est le manque de ressources professionnelles et le
manque d'écoles en bon état. Et là, l'enjeu principal, c'est la maternelle
quatre ans partout au Québec, dans toutes les régions, à tout prix. Et M.
Legault était prêt à mettre son siège en jeu pour ça? Alors, on va avoir des
questions à poser. C'est lui-même qui décide de ses priorités.
Alors, avec la campagne électorale, avec les
premières semaines du gouvernement et le discours inaugural, on va voir s'il y
a une équation, s'il y a une cohérence, s'il y a une direction. C'est ce qui
nous importe, et je suis convaincu que les Québécois seront attentifs eux aussi
au message.
Je laisse maintenant la parole à mon
collègue leader parlementaire qui va vous parler un peu de notre direction en
matière de travaux. Je suis très fier qu'il ait accepté le poste. J'avais eu
beaucoup de plaisir avec vous à occuper cette fonction-là de leader
parlementaire. Mais maintenant, c'est Martin Ouellet qui est en charge des
travaux parlementaires pour le Parti québécois.
M. Ouellet : Merci beaucoup,
Pascal. Effectivement, ça me fait extrêmement plaisir, et je suis choyé d'être
leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition, du Parti québécois.
Notre chef l'a mentionné hier dans son
discours, c'est une nouvelle configuration pour cette 42e législature,
quatre partis reconnus. Donc, ça va nous amener à travailler différemment, ça
va nous amener à travailler aussi avec le gouvernement parce que, oui, on ne
sera pas juste critiques, on sera effectivement constructifs aussi.
Si les pièces législatives sont
intéressantes et respectent ce que nous avons toujours été, cohérents, et
qu'effectivement on est capables de travailler avec le gouvernement pour
l'améliorer, assurément nous allons travailler avec le gouvernement de la
Coalition avenir Québec pour améliorer le sort des Québécois.
On va rester cohérents avec nos positions,
nos positions qu'elles étaient avant la campagne électorale, pendant et après.
Pascal en faisait mention tout à l'heure, on va garder les mêmes directions
qu'on avait, notamment pour l'investissement du côté de l'éducation, notamment
pour qu'on dépose une pièce législative sur la laïcité, notamment pour qu'on
fasse effectivement le travail du véritable nationalisme québécois. Et on va
demeurer crédibles.
Le Parti québécois était dans l'opposition
officielle, on a juste baissé d'un seul rang pour la deuxième opposition, mais
les gens nous connaissent comme étant des gens rigoureux, à leurs affaires.
Donc, ça va nous faire assurément plaisir de mettre dans le miroir du
gouvernement de la CAQ ses engagements, ses promesses brisées et surtout ses
différentes alternatives qui, à notre avis, est peut-être de mauvais augure,
dans certains cas, notamment pour l'environnement. Merci.
M.
Bérubé
:
Merci, Martin. Très bien.
Le Modérateur
: Merci.
On passe aux questions. M. Cormier.
M. Cormier (François) :
Bonjour. François Cormier, TVA. 40 000 $ pour des guichets
automatiques, 8 000 $ pour deux prises électriques, le changement de
deux prises électriques, des dépenses importantes au CHUM et au CUSM en raison
des travaux qui ont été faits là-bas, mais surtout des contrats en PPP, comment
est-ce que vous réagissez quand vous voyez ces chiffres-là ce matin?
M.
Bérubé
: Je
ne connais pas beaucoup de familles québécoises qui feraient appel à ces
entrepreneurs au coût qui est indiqué. Alors, pourquoi le gouvernement du
Québec, qui a un devoir d'exemplarité, qui doit gérer avec rigueur le dur
labeur des Québécois et Québécoises, accepterait que les grands hôpitaux soient
à l'abri de tout bon sens dans la gestion des fonds publics? Et, à chaque fois,
on découvre des clauses supplémentaires qui font en sorte que c'est toujours
les mêmes qui paient. Et on a accordé des pouvoirs immenses aux gestionnaires
d'hôpitaux, qui agissent souvent comme des barons qui ont accès à des fonds
illimités et à une gestion qui leur donne, j'ai l'impression, le pouvoir de choisir
les entrepreneurs, de choisir le degré de transparence. Alors, c'est
inacceptable, et les PPP, là, c'est ça que ça a donné. Les partenariats
public-privé, c'est d'abord les partenariats pour les potes, hein? C'est les
amis qui bénéficient, et j'ai souvent cette réflexion-là quand moi, je passe
devant ces mégahôpitaux, qui sont nécessaires, que ce soit le CHUM ou le CUSM.
Puis nous, on pense à nos hôpitaux à Baie-Comeau puis à Matane, là. On se dit,
bon, il y a beaucoup de ressources; c'est pour traiter des gens de partout au
Québec, notamment des enfants, des gens qui ont des problématiques graves. Oui,
c'est important, mais, en même temps, ça a coûté beaucoup d'argent. Toutes les
régions du Québec se sont saignées pour payer ces hôpitaux-là. La moindre des
choses, c'est qu'ils soient exemplaires, puis que l'argent soit dans les soins
et non dans les prises de courant puis dans les guichets automatiques.
M. Cormier (François) : Cela
dit, ce qu'on comprend, c'est : parce qu'il y a eu ces PPP, parce qu'il y
a eu ces ententes et ces signatures de contrats, on est maintenant pris avec
ces hauts tarifs là pour... quand il y a des travaux. Est-ce qu'on a les mains
liées dans ce dossier-là maintenant?
M. Bérubé : Non. Qu'on
divulgue l'ensemble des ententes de PPP; transparence totale. On a donné l'exemple,
hier, avec l'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale. Donc, que
ça soit rendu public. Avec un gouvernement en ligne, là, ça peut se faire très
rapidement, ou qu'on convoque les patrons de chacun des grands hôpitaux. Puis
vous savez, il y a du mystère, là, sur ces questions-là depuis des années,
hein? D'Arthur Porter à aujourd'hui, là, on pose des questions sur l'éthique et
le financement des grands hôpitaux. Alors, on donne le choix : soit que
les conseils d'administration des grands hôpitaux nous rendent ça public
aujourd'hui, l'ensemble des ententes, soit qu'on les convoque à l'Assemblée nationale.
Je leur donne le choix.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. M. Bourgault-Côté.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Oui, bonjour. Concernant l'éducation aux adultes, vous avez peut-être vu ce
matin, donc, la CSDM qui reconnaît qu'elle utilise plusieurs millions de
dollars normalement réservés pour l'éducation aux adultes; ce sont des sommes
qu'on prend pour plutôt offrir aux enfants à besoins particuliers. Est-ce qu'il
y a un problème fondamental avec ça ou c'est une situation qui vous paraît
correcte dans la mesure où l'argent est utilisé de façon responsable?
M. Bérubé : D'abord, bienvenue :
je suis heureux de vous voir.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Oui, je suis là temporairement, mais merci.
M. Bérubé : Mais ça fait
plaisir de vous voir. Bon, alors, ça démontre que pour la CSDM, pour être
capable d'arriver aux objectifs qu'elle s'est fixés, d'éducation, elle doit
utiliser toutes sortes de façons pour que l'argent soit au service de
l'éducation. L'éducation des adultes, c'est souvent, je dirais, un secteur qui
est négligé. Je le dirais même... ça n'arrive pas très souvent que des
politiciens vont visiter des centres d'éducation des adultes, même dans les
campagnes. Moi, je l'ai fait, puis on m'a dit que ça avait été rarement fait.
Alors, la CSDM, ce qui se passe dans le cas de l'éducation des adultes, c'est
symptomatique du fait que, par manque de financement, on essaie de s'organiser
du mieux qu'on peut, mais il y a une détresse réelle pour ce qui est important.
Et ce qui est important dans toutes les écoles du Québec, c'est les services
professionnels et la qualité des écoles. C'est ça qui est important. Ce n'est
pas de congédier des enseignants parce qu'on en fait un enjeu
idéologique — d'ailleurs, là, je me permets de glisser ça parce que
j'ai vu ça passer ce matin. Donc, ce qui est important, c'est qu'on assure
d'avoir les ressources au bon endroit. Et l'éducation des adultes, c'est une
seconde chance pour de nombreux adultes. C'est important. Alors, on ne doit pas
payer pour un manque de ressources générales pour les jeunes de la CSDM.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Mais est-ce que vous critiquez la manière de faire de la CSDM dans ce dossier
précis?
M. Bérubé : Bien, écoutez, c'est
des élus, hein, la CSDM, alors je pense qu'ils ont des explications à donner.
Et je soupçonne que ça soit notamment lié aux contraintes budgétaires qu'ils
ont. Alors, avant de juger, j'aimerais en apprendre davantage de la part des
autorités de la CSDM. Mais je vais me garder, là, de critiquer. J'ai
l'impression, en tout cas, pour avoir pris connaissance... que c'est
franchement parce qu'ils n'avaient pas le choix de le faire. Ce n'est pas par
gaieté de coeur.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
O.K. Rapidement, sur le troisième lien, ce qu'on comprend ce matin, c'est qu'il
y aurait une volonté, de la part de M. Legault, de profiter du projet pour
enlever les lignes électriques qui sont sur l'île d'Orléans. Est-ce que ça rend
le projet plus acceptable sur le plan environnemental?
M. Bérubé : Bon, alors, M.
Legault, ça, c'est un exemple de ses priorités. Alors, M. Legault, c'est le
troisième lien. Alors, nous, là, on est le genre de formation politique qui est
présentement plus préoccupée par le deuxième bain que le troisième lien. Je
vous le dis, là, c'est de s'occuper du monde en priorité.
Ça, c'est l'engagement de M. Legault.
Alors, il doit le réaliser. Et là il se dit toutes sortes de choses. Alors, M.
Bonnardel dit que ça se fait en parallèle, puis après il dit que le pont de
l'île d'Orléans, ce ne sera pas pour tout de suite. Puis là, en enfouissant les
fils, on pense enfouir également la contestation. C'est le projet de M.
Legault. Bonne chance. On vous laisse aller. Vous avez été élus là-dessus. On
va poser des questions au plan environnemental, mais c'est une autre
démonstration que... On ne peut accueillir Dominic Champagne dans son bureau de
premier ministre, puis après prendre la décision de dire : Ah oui! Le
troisième lien, ça va se faire, puis les motoneiges dans le parc du
Mont-Tremblant, puis Saint-Adolphe-d'Howard, on n'écoute pas les citoyens, puis
à Bécancour, une usine polluante, puis nommez-les, là. Il semblerait, là...
j'ai lu un article récemment qui indiquait que c'est les ténors économiques qui
ont préséance sur les gens qui osent parler d'environnement dans ce
gouvernement, donc il n'y a aucune cohérence. Alors, on peut bien dire qu'on
est ouverts notamment au pacte et aux propos environnementalistes, mais, dans
les actions, jusqu'à maintenant, là, les actions réelles prises au Conseil des
ministres, l'environnement est toujours perdant.
Alors, pour le troisième lien, on les
laisse aller. Quand il y aura un véritable projet, là, autre qu'un projet
électoral, là, on aura des choses à dire.
M. Bourgault-Côté (Guillaume) :
Mais les lignes électriques...
M. Bérubé : En enfouissant les
fils, on pense pouvoir enfouir un certain nombre de questionnements. Pas avec
tout.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais,
concrètement, je poursuis sur le même sujet, vous êtes pour ou contre le
troisième lien?
M. Bérubé : Le troisième lien,
c'est l'engagement de M. Legault. Nous, ce qu'on disait essentiellement, c'est
que ce n'est pas cohérent. D'abord, on voulait les études. On comprend qu'on ne
les aura jamais, alors on en a fait un peu notre deuil. Le gouvernement est
engagé là-dedans, la ville de Québec aussi. Nous, ce n'était pas une priorité
pour nous. Alors, c'est le programme du gouvernement, mais, si on veut être
cohérent, il y a des alternatives. Alors, une fois qu'on a dit ça, il va se
faire le troisième lien, mais, nous, ce n'était pas une priorité puis ce
n'était pas dans notre plateforme non plus.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
êtes résignés, d'abord. Parce que c'est un projet qui va coûter des milliards
de dollars, c'est vos citoyens aussi, là, qui vont se saigner pour payer le troisième
lien.
M. Bérubé : Vous savez, je
donne souvent un exemple, mon collègue de la Côte-Nord et moi, on a un seul
lien, c'est une traverse qui fait Matane—Baie-Comeau—Godbout. Puis on paie
combien maintenant, là, par véhicule quand on traverse?
M. Ouellet : Tout près de 65 $.
M. Bérubé : 65 $. C'est
notre seul lien. Alors, il n'y a personne, nous, qui nous propose que ce soit
gratuit, alors, notre seul lien entre la Côte-Nord... Alors, on regarde ça puis
on se dit : Bien, tout le monde va payer, c'est l'engagement du premier
ministre. La ville de Québec est en accord, les gens le veulent. Faites-le,
c'est votre projet. On est dans l'opposition, on va poser des questions, mais,
ultimement, les citoyens, y compris ceux qui sont en faveur, devraient questionner
le coût, la faisabilité et aussi l'environnement. Alors, ça, c'est un bel
exemple de priorité. Alors, on en a deux : troisième lien, maternelle
4 ans. Dans les deux cas, c'est très difficile à réaliser. Bonne chance,
François.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Je
reviens sur la question des hôpitaux. On sait que les «no-show», quand des gens
ne se présentent pas pour voir un médecin spécialiste, ça augmente les temps
d'attente, ça coûte de l'argent, ça aussi, il y a du staff qui est mobilisé,
puis finalement il ne voit pas de patient. Vous voulez être une opposition
constructive, alors qu'est-ce que Québec doit-il faire, selon vous, pour
s'attaquer à cette problématique?
M.
Bérubé
: Une
très bonne question parce que les fautifs, ce n'est pas les médecins
spécialistes, c'est les gens qui décident de ne pas venir. Alors, j'imagine...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
pénalité?
M.
Bérubé
: ...j'imagine
que, si on a une absence motivée, un peu comme dans le réseau scolaire, déjà,
ça s'explique, mais on ne s'est pas penché là-dessus, je vous dirais, en
caucus, mais certainement qu'il y a une responsabilisation des patients. C'est
du temps important, du temps pour être soigné, pour consulter un spécialiste.
Et, si on décide de ne pas se présenter, bien, d'autres pourraient le faire.
Alors, comment on peut y arriver? Là, je ne mets pas le blâme sur le réseau de
la santé. J'indique à mes concitoyens que, si vous avez accès à une ressource
en santé, c'est important, et l'élémentaire politesse ou responsabilité, c'est
d'avertir le plus rapidement possible.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
dernière question, si vous me permettez. Vous dites donc, si je comprends bien :
Le programme du gouvernement, c'est de faire les maternelles 4 ans, c'est
de faire le troisième lien, bonne chance François. Si le programme du gouvernement,
c'est de congédier des enseignants qui portent un signe religieux, allez-vous
accepter ça aussi?
M.
Bérubé
: Encore
une fois, on n'a pas vu la pièce législative qui va être déposée manifestement
en 2019. C'est dur à suivre. Mme Guilbault avait dit ça, vous vous souvenez, il
y a quelques semaines, puis après le premier ministre a dit non, et là
finalement il dit oui. Alors, mets le voile, enlève le voile, mets le voile.
Ils sont durs à suivre là-dessus. Alors, déposez-le donc, le projet, puis,
quand il va être déposé, en concordance avec nos valeurs, qui ont toujours été
les mêmes là-dessus, on saura l'apprécier. Mais là, si la position est pour
encore changer, je ne voudrais pas répondre à cette question-là encore la
semaine prochaine. Ce n'est pas que je n'aime pas répondre à vos questions,
mais on va attendre qu'il y ait quelque chose. Mais, pour l'instant, évidemment
qu'on n'est pas à l'aise avec ça. S'il faut congédier des enseignants, moi, je
ne suis pas là-dedans; je suis plus : engagez du monde pour aider les
enfants.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Bérubé.
M.
Bérubé
:
Salut.
M. Bellerose (Patrick) :
J'aimerais vous entendre sur la candidature d'Yves-François Blanchet au Bloc
québécois, que ce soit à titre de chef intérimaire ou de militant péquiste.
J'aimerais vous entendre sur sa candidature et sur la possibilité qu'il y ait
un couronnement ou une course.
M.
Bérubé
: Bon.
Alors, le Bloc québécois est un parti indépendant du Parti québécois, bien que
ses militants sont très souvent les mêmes. Je suis membre du Bloc québécois
depuis sa fondation, sans interruption.
Yves-François Blanchet est un collègue
qu'on estime. On a siégé avec lui, alors, transparence totale, je suis celui
qui a recruté Yves-François Blanchet en politique québécoise en 2008. Je le
révèle aussi. On est dans la législature de la transparence. Outre ma propre personne,
on en a discuté en caucus, il est très bien accueilli. Évidemment, il pourrait
y avoir d'autres candidatures. On va le recevoir aujourd'hui à notre étage, il
va rencontrer les collègues. Il ne viendra pas au caucus, mais on va le
rencontrer au salon des députés. Et évidemment c'est de bon augure.
Yves-François Blanchet est non seulement quelqu'un qui a des convictions
assumées, c'est un communicateur chevronné, c'est quelqu'un qui décide
d'abandonner des tribunes qu'il appréciait, des tribunes médiatiques, je le sais,
il adorait ça. Il le fait par devoir, il le fait avec beaucoup d'enthousiasme
aussi. Alors, c'est une bonne nouvelle pour les militants indépendantistes, c'est
une bonne nouvelle pour le Bloc québécois. Il y aura potentiellement d'autres
candidatures, mais notre caucus trouve que c'est une bonne nouvelle, sa
candidature. Pour le reste, c'est les militants du Bloc québécois qui vont
décider. Et j'ai cru voir, dans les derniers jours, un mouvement, en tout cas,
dans ma circonscription, où il y a des gens qui ont envie de reprendre leurs
cartes du Bloc québécois pour pouvoir voter s'il y a course. Alors, c'est intéressant.
M. Bellerose (Patrick) : Et
vous l'accueillez pour quelle raison au caucus?
M.
Bérubé
: Il
est de passage à Québec. Il a un certain nombre d'entrevues à faire. Je pense
qu'il va vous rencontrer aussi sur l'heure du midi. Et, par la même occasion,
on va l'accueillir pour échanger avec lui. C'est un ami. C'est un ami du Parti
québécois et c'est un ancien collègue, et on veut entendre ce qu'il veut faire
pour le Bloc québécois. Parce que la dernière campagne, elle a été faite, la
prochaine, c'est la fédérale, et il y a des enjeux importants quand on envoie
autant d'impôts et taxes à Ottawa. Il se pourrait qu'on ait des choses à dire,
nous aussi, puis qu'on ait envie de poser des questions, voire même de
s'impliquer avec le Bloc québécois. On l'a toujours fait, ce ne sera pas une
surprise, mais on va voir quel degré ça va prendre.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, les instances du Parti québécois pourraient appuyer le Bloc dans la
prochaine campagne fédérale.
M.
Bérubé
:
Pourraient. Je ne suis pas les instances, alors il faudrait poser la question
aux instances, mais on l'a toujours fait, hein, ce n'est pas un secret, là, on
a toujours appuyé, et les militants sont souvent les mêmes.
Alors, ils sont 10 députés, on est
10 députés. On n'est pas dans les mêmes régions nécessairement. Donc il y
aura des échanges au-delà des personnes qui vont potentiellement diriger le Bloc
québécois. Il y aura certainement des échanges au cours des prochains mois, en
vue de l'élection fédérale, sur le discours qu'on tient à Québec versus le
gouvernement fédéral, et leur travail aussi. Mais le bloc veut représenter
l'ensemble des Québécois, donc j'ai l'impression que tout le monde va être
consulté.
M. Bellerose (Patrick) :
Avez-vous l'impression qu'une candidature de l'envergure de M. Blanchet
pourrait relancer le mouvement souverainiste sur la scène fédérale?
M. Bérubé : Oh! il ne
faut pas être présomptueux, hein? Une étape à la fois. Alors, c'est une bonne
nouvelle qu'Yves-François Blanchet décide de se réengager en politique. Je m'en
tiendrai à ça. Moi, ça me réjouit. Comme membre du Bloc québécois que je suis,
je trouve que c'est une bonne nouvelle.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci.
M. Dion (Mathieu) :
Bonjour, M. Bérubé. Bonjour, M. Ouellet. Quelle devrait être la
priorité numéro un dans le discours d'ouverture de cet après-midi?
M. Bérubé : La cohérence.
M. Dion (Mathieu) : L'environnement,
l'éducation, non?
M. Bérubé : La cohérence.
On a tous des valeurs en politique. Les nôtres sont connues : on est
indépendantistes, on est sociaux-démocrates, on est régionalistes, on est
humanistes. Bon. Ça, c'est notre personnalité politique. C'est connu, on a un
véritable parti avec des militants, avec une histoire puis avec des pratiques.
La Coalition avenir Québec, jusqu'à maintenant, a été essentiellement un
véhicule électoral. Donc, elle a fait cette campagne électorale, elle a dit des
choses en campagne électorale. Ensuite, elle a dit des choses dans les
premières semaines de son gouvernement. Puis après, bien là il y a un discours
puis il y aura des projets de loi.
Cohérence : vous allez où, ça se
tient-u? Juste ça. Ils sont majoritaires. Ça leur appartient. Nous, on posera
des questions. Mais ils ont voulu gouverner le Québec, c'est à eux. Alors,
montrez-nous la direction, soyez cohérents, et en toute matière.
M. Dion (Mathieu) : S'ils
sont cohérents avec ce qu'ils ont dit en campagne électorale, avez-vous des
craintes pour l'environnement?
M. Bérubé : Bien, bien
sûr. J'ai donné des exemples tout à l'heure. On ne peut pas accueillir Dominic
Champagne dans son bureau, avec la ministre de l'Environnement actuelle, et
ensuite dire : Ah oui! puis, troisième lien, ça va se faire, puis les
motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant, ça va se faire, et puis les lignes
de haute tension à Saint-Adolphe-d'Howard, ça va se faire, plus Bécancour, plus
un ensemble d'autres domaines.
C'est un gouvernement qui a décidé que
c'est l'économie avant l'environnement, et c'est l'économie malgré
l'environnement. Alors, ça, c'est une orientation claire. Alors, je ne suis pas
sûr qu'on va retrouver ça dans le discours. Mais, dans la pratique, dans ce qui
est adopté en Conseil des ministres chaque mercredi, c'est ce qu'on retrouve.
Alors, l'environnement, c'est un point
faible, et les actions vont parler davantage que le discours. Puis, vous savez,
le discours, là, on va l'écouter, on va l'annoter, on va les regarder applaudir,
mais la cohérence, c'est le dépôt des projets de loi, c'est les actions
quotidiennes, c'est ce qui compte dans la vie réelle du monde.
M. Dion (Mathieu) : Une
question sur ce qu'il a évoqué hier concernant la cible, pour 2020, de la
réduction des gaz à effet de serre. Lui, il est d'avis… il laisse entendre, en
tout cas, qu'on ne pourrait peut-être pas les atteindre finalement, ces
cibles-là. Quel est votre avis là-dessus? Est-ce qu'on peut les atteindre au
Québec dans le contexte actuel, quand il nous reste moins de deux ans,
finalement?
M. Bérubé : Alors, il est
convaincu que, quoi qu'il arrive, malgré les études, malgré les délais, il est
sûr qu'il y aura un troisième lien avant la fin du mandat, mais il ne peut pas
garantir qu'on va atteindre les cibles avant 2020. Est-ce qu'on peut y arriver?
Bien sûr, dans les limites de ce que le gouvernement du Québec peut faire. D'ailleurs,
on propose, avec le député de Jonquière, une loi anti-déficit climatique.
Alors, ce projet de loi là, on va le déposer, je vous l'annonce, là, on va le
déposer, puis il est concret. Dans l'ensemble de l'action gouvernementale, il
faut qu'on ait ça en tête. Si on lui pose la question, puis il dit : Je ne
sais pas comment on va y arriver, ça vous donne déjà une première indication
que ce n'est pas vraiment important. Et on serait tous gagnants, au plan
économique, à avoir de bonnes pratiques en matière environnementale, avoir une
bonne réputation au Québec, à faire le maximum qu'on peut faire dans nos
juridictions. Évidemment, si on était un pays indépendant, on prendrait toutes
les décisions, mais là on va faire le maximum qu'on peut. Et c'est ça, le
message de tous les signataires du pacte, des centaines de milliers de
personnes : Individuellement puis collectivement, qu'est-ce qu'on peut
faire ensemble de plus? Et le plus de François Legault, je ne le connais pas.
Alors, dans le concret, ça n'existe pas pour l'instant. Peut-être en paroles
cet après-midi, mais on va suivre ça.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. Je voulais savoir qu'est-ce que vous comprenez, vous, de la position
de la CAQ sur la clause grand-père? Est-ce qu'il va y en avoir une, il n'y en
aura pas?
M.
Bérubé
:
C'est ça que je me dis : Il va-tu y en avoir une? Est-ce qu'il n'y en aura
pas? Au début, ce n'était pas évoqué, puis après, là, Mme Guilbault a sorti un
peu de sa cassette, là, elle s'est égarée rapidement puis elle est revenue,
puis elle a dit : Là, les gens vont être congédiés, puis finalement, non,
ils ne seront pas congédiés, puis là, hier, on comprend qu'ils vont être
congédiés. Déposez le projet de loi, puis on va voir, si c'est écrit, puis on
va s'en tenir à ça. J'aime autant attendre, j'ai peur qu'ils changent encore
d'idée. Mais là, la priorité dans les écoles, ce n'est pas de congédier du
monde, c'est d'engager du monde en soutien aux enfants.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
selon vous, il devrait y avoir une clause grand-père. C'est la position du PQ.
M.
Bérubé
: On
va attendre le... Quand je vous dis, puis mon collègue vous le dit, qu'on va
être une opposition responsable... On a une mauvaise habitude, on se fie aux
textes. On aime voir les projets de loi, on aime voir ce qui est écrit, les
analyser puis questionner ensuite. On ne jouera pas le jeu de la CAQ, qui
envoie des ballons comme ils ont fait depuis les dernières heures, d'envoyer
des extraits de leurs discours en disant : Ça va-tu bien réagir? Ça se
peut qu'il y ait ça dans le discours, Drainville va en parler à matin.
Parlez-en, là. Quand le discours sera prêt, là, on va analyser ça, puis,
quand... les lois aussi, ça va être comme ça. Mais là, je ne veux pas jouer ce
jeu-là. Alors, quand vous avez un projet de loi, on le regardera.
Mme Plante (Caroline) : Mais
pouvez-vous répéter ce matin votre position sur la clause grand-père?
M.
Bérubé
:
Notre position est toujours la même : toutes les personnes en autorité,
donc, pas de signes religieux. Les enseignants, c'est inclus aussi, mais on ne
veut pas congédier personne. On l'a dit durant la campagne électorale, ce n'est
pas ça, la priorité. Puis on pense que les Québécois veulent qu'on règle cette
question-là puis on est de cet avis-là. Alors, on aurait pu commencer cet
automne, ils ne sont pas prêts. Pourtant, ils étaient prêts à en parler
beaucoup durant la campagne. Ça va être à la session de printemps 2019. Alors,
quand le projet de loi sera déposé, on vous réitérera la même position pleine
de cohérence. Mais, quand on suit, là, les Québécois, là, ce qu'ils veulent,
c'est qu'on règle ça, que ça soit réaliste, crédible, applicable et puis qu'on
ait une véritable laïcité avec les personnes en autorité.
Mme Plante (Caroline) : Mais
est-ce que vous êtes d'accord avec Ghislain Picard, que M. Legault doit
prendre sa stature de premier ministre...
M.
Bérubé
: Sur Apuiat,
oui.
Mme Plante (Caroline) :
...pour régler et faire débloquer le projet Apuiat?
M.
Bérubé
: Il
en va des relations avec les Premières Nations. Alors, il y a une rencontre
jeudi. Je comprends que... jeudi. Le premier ministre en toutes circonstances
doit s'élever au statut qu'il a souhaité. Alors, qu'il négocie avec une des
Premières Nations, c'est une bonne chose. La communauté innue de Port-Cartier
ne veut pas être tributaire d'une compensation, elle veut être partenaire de
son développement, et c'est noble. Et jusqu'à maintenant, l'impression que j'ai
avec ce dossier, puis mon collègue pourrait vous en parler avec plus avec plus
d'acuité, parce que ça se passe sur la Côte-Nord, c'est qu'on a fait beaucoup
de politique sur le dos de cette communauté-là et de son projet. C'était très
populaire dans les chambres de commerce ailleurs de dire : Aïe! on est
contre le projet sur la Côte-Nord. Puis quand on se rapprochait de la Côte-Nord
puis de ma région où il y a de l'éolien, là : On va regarder ça.
Quand je parle de cohérence puis de
conviction, c'est ça aussi : avoir le même discours devant la Chambre de
commerce de Montréal qu'on a sur la Côte-Nord. Et les Premières Nations
méritent d'être traitées avec respect. Est-ce qu'on veut être partenaires avec
eux ou on veut leur donner encore une fois une compensation? Je pense qu'il y a
une question de respect, puis ce projet-là, il est engagé. Et que le premier
ministre nous donne l'heure juste enfin là-dessus, parce qu'avec le ministre de
l'Énergie ce n'est pas très clair, puis avec les ministres économiques non
plus. Voulez-vous aller de l'avant, oui ou non? Juste ça.
Mme Plante (Caroline) : Puis
dans le dossier Via-Bombardier, on a vu M. Legault hier bomber le torse face
à...
M. Bérubé : Oui, il fait ça
souvent.
Mme Plante (Caroline) :
...face à Ottawa, mais est-ce que, d'après vous, il va être possible de changer
les règles d'appels d'offres?
M. Bérubé : Non. Les clauses
sont très claires. Les provinces peuvent fixer un contenu local, mais les
signataires internationaux — une autre démonstration que, quand on
n'est pas indépendants, c'est quelqu'un d'autre qui décide — font en
sorte que Bombardier en gagne, Bombardier en perd, et dans ce cas-là, soyons
réalistes, on aimerait que Bombardier gagne tous les appels d'offres, mais
celui-là, c'est un effet de toge de M. Legault, tout comme il dit... quand il
nous indique qu'il rencontre M. Ford, puis : Je lui ai parlé en français,
puis je lui ai dit, là. Bien, nous, on n'était pas là. Puis c'est comme
Kathleen Wynne, là, on a su après que ce n'était pas tout à fait la bonne
version. Alors, l'important, là, c'est que le nationalisme économique, il s'applique
en toutes circonstances. L'économie du Québec, notre culture, notre identité,
nationaliste à temps plein, ça, ça serait important. Nous, on est indépendantistes
à temps plein, puis au moins nationalistes à temps plein. On veut qu'il ait
cette posture-là également. Il s'est fait élire là-dessus. Ce serait le temps
que ça commence, là, le gouvernement nationaliste.
Mme Plante (Caroline) : Puis
j'en ai une petite dernière, une petite dernière. Sur la députée caquiste,
donc, qui travaillerait encore pour une entreprise de Shawinigan...
M. Bérubé : Bien oui, vous,
bien oui.
Mme Plante (Caroline) : ...qu'est-ce
que vous pensez de ça?
M. Bérubé : Bien, on est
rendus à deux députés qui sont sous enquête. Alors, député, là, en tout cas
pour nous, là, puis les gens de notre caucus, c'est un travail à temps plein.
Je vous le dis, là...
M. Ouellet : Avec des
bureaux.
M.
Bérubé
:
Oui, avec des bureaux. Alors, d'ailleurs, on me dit, là, qu'il y a certains
députés qui n'ont pas de bureau fixe, là. Ce ne serait pas prématuré d'en
ouvrir un, avec un numéro de téléphone pour rejoindre les gens. On commence à
avoir des échos là-dessus. On me dit que c'est le cas d'une circonscription en
Mauricie, et c'est le cas à Québec également, minimalement, jusqu'à maintenant.
Parce que les gens m'écrivent, là, ils disent : Ah! M. Bérubé, il
faut que ça bouge.
Donc, le Commissaire à l'éthique est très
clair là-dessus, la principale préoccupation d'un député, c'est de n'être que
député. Si ce n'est pas assez important, que ça nous prend une deuxième job, on
n'est peut-être pas à sa place. Alors, je m'attends que la Commissaire à
l'éthique réitère que, député, c'est tellement important que c'est un emploi à
temps plein, point.
Alors, on a appris ça, et on est un peu
étonnés de ça. Si on n'était pas prêt à être devenir député, puis on ne veut
renoncer à rien, pourquoi on est là?
Le Modérateur
: Merci.
En anglais.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes. I actually have the same question in English. Would you… repeat in
English, about the…
M.
Bérubé
:
About this Mauricie MNA?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, the investigation.
M.
Bérubé
:
Well, being a Member of Parliament is a full-time job, and it's important to be
full time in this job. So, I do think that the Commissioner of Ethics needs to
say again that, when you're elected, it's your only job. And it's hard to
believe for us that you can have a second job, a part-time job in the same time
that you're deputy. So, it's not acceptable.
And another thing which
is not that good is that we heard that some members of Parliament don't have
any office right now, any phone number. So, for the people who try to reach
them, it's hard. So, it seems that there's a case in Mauricie right now, and
there's another case in the Québec City area. So, we're going to look all those
members of Parliament. We want to make sure that the people, even the people who
didn't vote for those «deputés», need an office to meet in confidentiality the
members of Parliament and need to call them. So, it's important. If you're
elected, you need to be reachable for the people.
Mme Fletcher (Raquel) : Yesterday, Mr. Legault said that he would stick to the targets to
reduce greenhouse gas emissions that are set for 2030, but the targets that are
set currently for 2020, he didn't think that he'd be able to reach them.
M.
Bérubé
:
He doesn't have a clue. Well, when he talks about the third link in Québec City
between the south shore and the north shore, he's sure at 100% that the work is going to start before the
next election. It's 100% sure. When he talks about
those matters, environment matters, he doesn't have a clue. He didn't think
about it, he didn't think that… Can we? Maybe not. Ask someone else, ask the
Minister of Environment. So, it shows us that his priorities are with the… some
kind of a bling-bling effect. A bridge, it's something very popular for the people.
Doing the extra mile for environment doesn't seem to be pretty appealing for
him. So, it shows his priorities.
Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.
Le Modérateur
:
Merci.
M. Bérubé : Merci.
(Fin à 9 h 46)