(Seize heures quarante-sept minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour. Alors, en ma qualité de chef parlementaire du Parti québécois, je souhaitais
réagir à ce discours. Je dis bien ce discours. On nous avait promis un discours
historique. Je ne sais pas c'est pour quand, mais, manifestement, on a eu droit
à un autre discours électoral de la Coalition avenir Québec et non du gouvernement.
Alors, on a réitéré des engagements qui ont été pris, pas de changement. Tout
ça était connu, en tout cas, de certains médias, et de la CAQ, et de
l'électorat. Mais il n'y a pas eu de discours historique, là. On espérait avoir
les détails sur le plan de la CAQ, mais on a eu une répétition d'énoncés,
d'intentions vagues.
D'abord, on a appris qu'effectivement le
nationalisme de la CAQ, bien, c'est à l'intérieur du Canada, puis pas un mot
sur le français, sur cette situation de ce peuple, ce grand peuple de découvreurs
partout en Amérique. On n'a pas évoqué qu'il était toujours dans une fragilité
quant à l'avenir du français. On peut bien l'évoquer en Ontario, mais il faut
l'évoquer également chez nous.
Le premier ministre nous parle d'audace.
Son discours était surtout l'audace de ne rien dire. Il a cité Roosevelt :
«Fear itself». Le premier ministre oublie qu'après le discours le président
Roosevelt a enclenché le plus grand projet de société de l'histoire américaine,
le New Deal. François Legault a plutôt livré un discours qui annonce un
gouvernement de grands parleurs, petits faiseurs. Je pense que les Québécois
s'attendent à davantage de détails que : On va être à l'écoute et on va
aider les familles. Les Québécois veulent du concret, et le premier ministre
reste vague et flou.
En éducation, aucun mot sur les
réinvestissements dans les professionnels qui donnent des services aux élèves,
vague engagement à protéger les budgets, mais il ne s'inscrira pas dans une loi
comme nous, on le propose.
Maternelle quatre ans, c'est du jamais vu. Dans
un discours inaugural, le premier ministre est sur la défensive sur son
engagement le plus important. Souvenez-vous que, lors d'un débat des chefs, on
lui a posé la question : Pour quel engagement pourriez-vous mettre votre
siège en jeu? Réponse main sur le coeur : Maternelle quatre ans. Et le
premier ministre, qui n'aime pas beaucoup la critique, vous allez le voir au
cours des quatre prochaines années, n'aime pas beaucoup qu'on évoque, pas nous,
l'opposition, mais les professionnels de l'éducation, que ce n'est pas
faisable. Et il veut imposer ça partout au Québec, alors qu'on n'a pas fini de
compléter le réseau des CPE. Et je l'invite à réécouter les paroles de sa vice-première
ministre, qui trouvait que c'était un beau modèle d'affaires, les garderies en
réseau privé, et de sa nouvelle ministre à Chicoutimi, qui, elle, est propriétaire
d'une garderie privée.
Lourdeur administrative. Tout le monde veut
lutter contre. Le premier ministre, lui, ne parle pas d'aucune mesure précise.
Et, s'il voulait réduire la démocratie, je l'invite à relire un livre d'un de
ses principaux conseillers, d'ailleurs celui qui a écrit le texte,
Stéphane Gobeil, Un gouvernement de trop. C'est encore le cas
aujourd'hui.
Même chose en santé. On veut renforcer la
première ligne, mais on reste flou sur les moyens. On veut aider les parents
d'enfants handicapés, mais sans dire comment. Les engagements sur les maisons
Gilles-Carle ont disparu. Il n'a pas répété son engagement électoral de réduire
l'attente aux urgences à 90 minutes. Moi, je ne l'ai pas entendu.
Le projet de loi n° 1 de la CAQ, on
s'en réjouit parce que c'était notre initiative. Pour la première fois, le
2 novembre 2015, j'en ai parlé, c'est la nomination de l'UPAC aux
deux tiers. Et maintenant on va nommer le DPCP et la SQ aussi.
Le premier ministre recule déjà sur
l'atteinte des cibles de GES. Il a l'assurance qu'on va pouvoir commencer le
troisième lien avant la fin du mandat, mais il ne sait pas si on va pouvoir y
arriver avec les cibles de GES dans l'actuel mandat. Nous, on le demande, de
l'inscrire dans une loi et de les respecter.
D'ailleurs, le premier ministre dit que c'est
le moment de faire des affaires au Québec. On a compris avec les premières
décisions que : Venez au Québec, il y aura le minimum de contraintes
environnementales. C'est un peu ça, l'«open for business».
Le premier ministre blâme les libéraux,
mais, au lieu de se retrousser les manches et redoubler d'efforts, il abandonne
déjà. L'environnement n'est pas une priorité. Alors, les groupes qui étaient
présents — à notre initiative, plusieurs groupes étaient présents
dans les tribunes — sortent déçus. La section de son discours sur le
troisième lien est aussi longue que celle sur l'environnement.
Je vous l'ai dit, pas un mot sur la
protection de la langue française. Quant à la culture, tout ce que le premier ministre
dit, c'est : C'est important. Aucun détail.
Quelques éléments que j'ajoute également.
Internet haute vitesse, téléphonie
cellulaire, le premier ministre aurait eu intérêt à écouter sa ministre
responsable du Développement local et régional. Elle dit : D'ici cinq ans.
Alors, si c'est une priorité nationale, pourquoi cinq ans?
Il y a beaucoup de monde qui a applaudi
les ministres, les députés, les invités et aussi le crime organisé. On vient de
confirmer que 21 ans, ça sera l'âge pour consommer du cannabis. Alors, les
jeunes de 18 ans, de 19 ans, de 20 ans qui nous écoutent ou qui seront informés
de ça ont dû se dire : Le premier ministre nous a dit d'attendre 21 ans,
c'est certainement ce qu'on va faire. Mais le crime organisé a pris des notes.
Et je suis surpris que deux policiers qui sont députés à l'Assemblée nationale,
deux anciens policiers, le député de Vachon puis le député d'Ungava, ont
applaudi ça. Eux qui ont lutté contre le crime toute leur vie, ils
applaudissent cette mesure. Ça, c'est de la solidarité.
Et puis d'autres choses. On pourrait
parler de la Caisse de dépôt qui, elle, avait toujours refusé, avec l'impulsion
de Christian Dubé, d'avoir 25 % de contenu local. Et là il s'est levé pour
applaudir ce que le premier ministre a voulu corriger de son action.
Alors, ce n'est pas un discours historique.
C'est un autre discours électoral. La campagne est terminée. Les attentes sont
importantes. C'était la journée du premier ministre. Demain, il y a des
questions qui vont se poser, importantes. Et vous savez quoi? On n'est pas les
seuls à les poser.
Alors, je suis maintenant disposé à
répondre à vos questions.
M. Lavallée (Hugo) : Êtes-vous
sensible à l'argument du premier ministre qui dit qu'avant de déterminer si on
peut atteindre ou pas les cibles de GES il faut d'abord faire un inventaire,
que sinon on peut spéculer, mais que ça ne vaut rien?
M.
Bérubé
:
Donc, que ça prendrait des études, des chiffres?
M. Lavallée (Hugo) : Faire un
inventaire sur les chiffres des émissions de gaz à effet de serre.
M.
Bérubé
: La
raison? Oui, bien, pour les mêmes raisons qu'il devrait se questionner pourquoi
il fait le troisième lien sans ces mêmes données. Alors, ça ne tient pas la
route. Je pense que l'assurance qu'il veut donner aux gens d'affaires, aux gens
qui ont des projets importants, énergivores ou qui ne sont pas très
écologiques, c'est que la priorité, c'est l'économie. Alors, cet argument-là ne
nous convainc pas du tout, là. Je vous le dis, il y a une contradiction. Pas
d'étude, pas d'indication, on fait le troisième lien coûte que coûte parce que
ça nous a permis de remporter l'élection dans la région de Québec. C'est aussi
clair que ça. C'est un projet électoral.
Pour ce qui est de quelque chose de
beaucoup plus important pour l'ensemble des Québécois, qui y contribuent, des
cibles, là, il n'a pas pensé à ça. C'est une négligence qu'on ne doit pas
avoir. Il n'est plus le chef d'une formation en campagne électorale, il est le
premier ministre du Québec. Il a accès à des données. Il aurait pu dire :
Bien, on va cibler, on va y atteindre ensemble... Et là il met des doutes, en
pleine Assemblée nationale, dans un discours qui se voulait historique. Non, ce
n'est pas le cas.
M. Lavallée (Hugo) : Mais vous
auriez souhaité qu'il envoie le signal à l'effet qu'on ne veut pas de projets
de développement économique qui sont le moindrement polluants, qu'on ferme la
porte?
M.
Bérubé
:
Bien, c'est une incohérence. On ne peut pas accueillir Dominic Champagne,
l'initiateur du PACTE, dans son bureau de premier ministre et lui dire qu'on a
compris le message et ne rien changer. Alors, que ça soit le troisième lien,
pour lequel on est contre, que ça soit Saint-Adolphe-d'Howard, sur
l'enfouissement, que ça soient les motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant,
que ça soit le projet de Bécancour, dans tous les cas, c'est toujours
l'économie qui va remporter sur l'environnement et malgré l'environnement.
Donc, on le soupçonnait. Il avait une occasion de corriger le message suite à
la rencontre avec l'initiateur du PACTE, suite aux messages envoyés par de
nombreux observateurs de la scène politique et de nombreux citoyens également.
Ça n'a pas été corrigé.
Alors, ce gouvernement a décidé essentiellement
d'y aller de chevaux de bataille qui, dans bien des cas, ne pourront pas se
rendre à destination. Et, je vous le dis, sa plus grande vulnérabilité, puis
vous l'avez entendu, c'est la maternelle quatre ans. Il est clair que... Sur la
maternelle quatre ans, il annonce déjà que les gens sont réticents puis que,
là, il y a du pessimisme. Ça ne marchera pas. Je vous le dis, là, la première
étape, c'est de compléter le réseau des CPE. Je n'ai jamais entendu le nouveau ministre
de la Famille parler de ça. On complète le réseau des CPE puis ensuite les
capacités des écoles, le personnel. La volonté des parents... Moi, j'aimerais
ça qu'on pose la question aux parents des circonscriptions représentées par les
députés de la CAQ, là, dans le 450 et ailleurs au Québec : Avez-vous
demandé ça, des maternelles quatre ans? Trouvez-vous que c'est important? Je serais
curieux d'avoir la réponse.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous estimez que le mandat octroyé par la population le 1er octobre dernier
n'est pas suffisant?
M.
Bérubé
:
Remplacer le Parti libéral, c'était un mandat pour remplacer le Parti libéral.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais il en parlait, M. Legault, de sa promesse de créer des classes de
maternelle quatre ans.
M.
Bérubé
: Oui,
mais ce n'était pas le... Tous les sondages démontrent que le principal facteur
de motivation au vote de la Coalition avenir Québec, c'était remplacer le Parti
libéral. Il y a eu un sondage la semaine dernière qui démontrait un très fort
pourcentage de la population pour qui c'était le principal enjeu.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous dites, et vous êtes très affirmatif : Il ne réussira pas, là, il va
échouer.
M.
Bérubé
: Non,
et je suis convaincu de ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais
vous ne tombez pas dans son piège en alimentant le pessimisme, le manque de
courage qu'il vous reproche, alors que lui mise sur l'audace, la fierté?
M.
Bérubé
: Ah!
il ne s'adresse pas à moi, là. Il devrait s'adresser, ce message-là, aux
enseignants, aux professionnels de l'éducation, aux gestionnaires de
commissions scolaires qui ont dit : Ce n'est pas possible, ce n'est pas
réaliste puis ce n'est même pas demandé par les parents. Alors, il veut le
faire pareil et il a dit... Je crois que c'est au débat de Radio-Canada, suite
à la question de l'animateur : Est-ce qu'il y a un projet pour lequel vous
pourriez mettre votre siège en jeu si ça ne se réalise pas? Réponse, je suis
sûr que l'enregistrement est retrouvable assez facilement, sinon il est sur mon
ordinateur : Maternelle quatre ans. Alors là, il est pris avec ça, puis là
il le réalise : Je l'ai dit. Comment je vais faire? Ça fait que, là, je
vais dire aux gens qu'ils sont pessimistes puis qu'on va y arriver.
Quant au mode de scrutin, j'ai aussi noté un
élément intéressant, là. Il parle de consensus et non unanimité. Alors, c'est
encourageant. Alors, je comprends que, même si le Parti libéral est contre, il
va procéder. Ça, je le félicite pour ce passage.
Mme Lévesque (Catherine) : Vous
n'y voyez pas un recul, en fait? Parce que Justin Trudeau aussi a dit qu'il
fallait que ça fasse consensus. Il a blâmé les oppositions, là.
M.
Bérubé
: Non.
Bien, jusqu'à maintenant, je suis positif là-dessus parce que la ministre a rapidement
constitué une équipe pour y travailler, un secrétariat. Puis il l'a réitéré à
plusieurs reprises. Alors, là-dessus, je ne suis pas inquiet. Je vais être déçu
si ça n'arrive pas, si on se trouve une raison pour ne pas le faire parce que,
si ça c'était appliqué lors de la dernière campagne électorale, il y aurait eu
pas mal moins de monde pour applaudir le discours du premier ministre de
l'autre côté.
Alors, ce qui serait intéressant, ce
serait de poser la question à chacun des députés qui ont été élus parfois avec
de très minces marges, hein? Il y a un député qui a été élu avec 26 % des
votes à la dernière campagne, là. Est-ce qu'ils sont tous d'accord avec ça? Je
l'espère. Nous, on l'est. On l'assume totalement. On a signé la déclaration, à
notre initiative, avec le Parti vert, Québec solidaire et la CAQ. Mais,
là-dessus, je suis optimiste parce que jusqu'à maintenant il a eu l'occasion de
le dire plusieurs fois puis j'y crois. Je n'ai pas de raison de douter de ça.
Mme Plante (Caroline) :
Croyez-vous que la CAQ a commis un outrage au Parlement?
M.
Bérubé
: Ah!
ça, c'est intéressant parce que vous savez que je suis assez rompu à ces
règles-là. J'ai écouté l'argumentaire du leader de l'opposition. Mais, plus que
ça, il y a plusieurs extraits du discours qui se sont retrouvés entre les mains
de médias. Bernard Drainville, ce matin, au 98,5, et hier, avait des extraits
presque identiques, et plusieurs médias aussi. Alors, bon, c'est sûr que ce
n'est pas un dossier aussi fondamental qu'un budget, par exemple, mais, je
dirais, le respect du parlementarisme, ça serait que les premiers informés
soient les parlementaires, que ça soit un projet de loi, un budget ou un
discours qu'on qualifie d'historique, pas de couler des extraits à certains
médias pour voir la réaction puis ajuster au besoin. C'est comme ça qu'on est
transparents et qu'on respecte les parlementaires. Alors, moi, j'ai écouté des
extraits sur certaines antennes, puis c'était essentiellement ce qu'on a
appris. Je savais qu'on allait enfouir les fils à l'île d'Orléans. Je savais
qu'on allait rajouter la culture, qui n'était pas prévue. Alors, tout ça. On a
une revue de presse, hein, électronique.
Mme Plante (Caroline) :
D'après vous, c'est un outrage?
M.
Bérubé
:
Bien, ce n'est pas respectueux, minimalement, des parlementaires.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Puis, en même temps, vous dites que tout ce qu'il a dit au cours de son
allocution, c'était de la redite...
M.
Bérubé
: Non,
pas tout, non.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...qu'il a répété des lignes de campagne électorale.
M.
Bérubé
:
Bien, vous êtes mieux placés que moi pour le savoir. Vous étiez là, aux
premières loges de la campagne électorale. Habituellement, là, il ne faut pas
dire que le discours est historique. Les gens vont décider s'il est historique
ou non. Alors, c'était assez partisan. Puis il y a toujours le vieux truc de
blâmer le gouvernement précédent sur ce qu'on a retrouvé. Alors, ça manquait
d'élévation, ça manquait de lyrisme, ce discours-là. Alors, lui, il va répondre
que c'est pragmatique.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sur la laïcité, M. Legault a affiché une certaine fermeté en réitérant son
engagement d'interdire le port de signes religieux auprès des personnes en
position de coercition au sein de l'État, ainsi que les enseignants, puis qu'il
veut agir promptement. Est-ce que vous vous ralliez à lui?
M.
Bérubé
: On
est d'accord. Bien, en fait, ce n'est pas qu'on se rallie à lui, c'est qu'on
est fidèles à ce qu'on dit depuis le début. Toutes les personnes en autorité,
incluant les enseignants, en fait, ne doivent pas porter de signes religieux.
Toutefois, il y a une différence importante avec sa formation politique. Nous,
ce qu'on souhaite, c'est qu'on embauche davantage de personnel dans les écoles
pour soutenir les enfants, pas qu'on congédie des enseignantes, sur cette
question-là, qui sont déjà dans le réseau scolaire. Alors, sur la clause
grand-père, on a une différence qui est importante. On l'a toujours dit. On ne
croit pas que ça soit approprié puis que ça soit nécessaire dans les circonstances.
Et là, au début, Geneviève Guilbault avait
dit : On va congédier des gens. Il l'avait corrigée, le premier ministre.
Il est revenu avec ça. Alors, on n'est pas d'accord là-dessus. On est d'accord
sur une chose. Il faut le régler rapidement, cet enjeu-là. Quand il dit
rapidement, il aurait pu déposer le projet de loi cet automne. On n'a plus
besoin de consultations, là. Elles ont toutes été faites. Puis on aurait été
prêts, à tout le moins, à commencer les échanges. Là, je comprends que ça va
être peut-être au printemps 2019. Réglons ça une fois pour toutes. Il y a
bien d'autres choses à regarder.
Mme Fletcher
(Raquel) : Does your statement from this
morning concerning the environment, that he's only interested in the projects
that are bling-bling, does that statement still stand?
M.
Bérubé
:
Well, pretty much. This is the reason why he won the election in the Québec
City area, mostly because, if you offer a bridge to someone, do you want to
take the bridge? Sure, there's a new bridge. So, there is no such thing as this
kind of proposal. It's pretty easy to understand that it's popular, but it's
not the most responsible way to do politics. The responsible way to do politics
is to say: If you think that we need to change our minds about ecology, we need
to do tough choices, and a tough choice is to bring new means of transport for
the people of Québec. It's not going to make us popular, saying those kinds of
things, but it makes us responsible for the future of this planet and Québec as
well.
So, that was a pretty
good thing for him because it made him pretty popular. Two years ago, the
Liberals were ahead in the Québec City area, and then they decided to be in the
bandwagon of the third link and the new bridge in the Québec City area. So,
good for him. We're still against this project, but now he has to do it. And he
can say the same sentences, that he can start the work of the new bridge in
this mandate, but he doesn't have any clue about how he's going to realize…
he's going to aim for the objectives that we are… for 2020, about ecology. So,
it's hard to follow him. And I know this is a new government, but you have to
stick to some principles, and I still don't know what his principles are: open
for business, ecology. It's hard to follow him, pretty much.
Mme
Fletcher (Raquel) : Thank you.
M.
Bérubé
:
Ça va?
Mme Lévesque (Catherine) :
Juste une précision. On dirait que c'est la première fois que vous dites aussi
clairement que vous êtes contre le troisième lien.
M.
Bérubé
:
Je l'ai dit ce midi.
Mme Lévesque (Catherine) :
Je n'ai pas lu le «transcript», mais d'accord.
M.
Bérubé
:
On est contre parce que ce n'est pas cohérent. Ce n'est pas cohérent avec... Si
on est sérieux sur la lutte aux changements climatiques, bien, il faut prendre
des décisions qui sont responsables, qui ne nous rendent pas populaires. Et ce
n'était pas dans notre programme et on est contre. On pense qu'il y avait
d'autres façons d'arriver à circuler de façon plus dynamique, plus écologique. Alors,
notre position est très claire. Le Parti québécois est contre le troisième lien,
et on va continuer de dénoncer ce projet qui est, certes, populaire, mais
néfaste pour les objectifs qu'on poursuit et qu'on espère que le gouvernement
poursuit également.
Mme Lévesque (Catherine) :
Ce n'est pas ce que vous disiez en campagne.
M. Bérubé : En campagne, bien,
moi, je n'ai pas eu l'occasion de… Bien, sur le caucus actuel, là, sur les
discussions qu'on a eues, ce que je vous livre, c'est très clair. Moi, je n'ai
pas eu l'occasion d'intervenir là-dessus, évidemment, pour des raisons
évidentes, dans la campagne. Mais la différence, c'est que la campagne... C'est
qu'on attendait les études. On avait dit ça. Là, on a compris que le
gouvernement n'obtiendra pas d'études puis il ne les demande pas, c'est coûte
que coûte. Alors, à plus forte raison, il faut questionner et combattre ce
projet-là parce qu'il ne repose pas sur des assises scientifiques ou
rationnelles qu'on pourrait regarder ensemble. Alors, disons, ça a renforcé
notre conviction que ce n'était pas un projet qui était autre chose qu'un
projet électoral.
M. Lavallée (Hugo) :
Mais c'est un nouveau changement de cap pour le Parti québécois.
M. Bérubé : Non. Vous
aimeriez écrire ça, mais ce n'est pas ça.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mme Maltais ne nous disait pas ça.
M. Bérubé : Qu'est-ce
qu'elle vous disait?
M. Lavallée (Hugo) :
Bien, M. Lisée disait que la chose rationnelle à faire, c'était d'attendre
d'avoir tous les éléments de réponse.
M. Bérubé : Les études? Mais
on n'aura pas les études. C'est ça, le changement.
M. Lavallée (Hugo) : Ce
n'était pas sérieux de prendre position sans les...
M. Bérubé : Oui. Mais la
différence, c'est que, depuis que le gouvernement est arrivé, il ne demandera
pas d'études. Il a commencé les travaux du bureau préparatoire, et tout ça,
puis on ne les aura pas. Et on a eu la discussion dans le caucus actuel et
c'est notre position. Alors, vous pouvez l'appeler différemment, mais, c'est
clair, nous, on est contre ce projet-là pour les raisons qui sont évoquées. Et
effectivement on avait parlé des études, mais on sait qu'on ne les aura pas. Le
gouvernement ne va pas les demander. On peut bien s'essayer avec la loi d'accès
à l'information. Ça, le premier ou la première qui va mettre la main là-dessus,
ça va être superintéressant. Allons-y ensemble.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous n'avez pas l'impression de faire une croix sur Québec pour les prochaines
années?
M. Bérubé : Nous, on dit
oui à l'environnement puis on dit oui à des décisions qui ne nous rendent pas
nécessairement populaires, mais qui sont responsables.
Ça vous va?
Journaliste
: Can I ask
you… in English?
M. Bérubé : Hello.
Journaliste
: Bonjour. What's your reaction about this opening speech? There are ideas that
we knew from the start, but, you know, the…
M. Bérubé :It's a campaign speech, mostly. It's not historical at all, nothing
new for us, and now maybe some new stuff like blaming the negative persons who
think that the four-year-old kindergarten — that's a word? — is hard to realize, it's hard to do that in
all the schools in Québec. And we do think it's not a good way to work in
education, and a lot of people think that right now. Even the famous Dr.
Jean-François Chicoine, this morning, one of the experts in childhood, said
it's not a good idea at all. So, now, Mr. Legault, he sticks with his major
proposal at the last election. He even said, at the CBC, Radio-Canada debate,
that, if he wants to be judged for one idea he could put his position in
jeopardy, it is this proposal, about the four-year-old kindergarten. So now, he
sticks with that. He says: They do remember I said that. And I do remember
that. So, it's not over for that. And tomorrow we have a question period. We
have some ideas too, and we stick to our values, and I hope he's going to stick
to his values. If he believes in something, he should stick to it. So, he'll be
our guest.
(Fin à 17 h 7)