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Point de presse de M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

Version finale

Le mercredi 28 novembre 2018, 16 h 47

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures quarante-sept minutes)

M. Bérubé : Bonjour. Alors, en ma qualité de chef parlementaire du Parti québécois, je souhaitais réagir à ce discours. Je dis bien ce discours. On nous avait promis un discours historique. Je ne sais pas c'est pour quand, mais, manifestement, on a eu droit à un autre discours électoral de la Coalition avenir Québec et non du gouvernement. Alors, on a réitéré des engagements qui ont été pris, pas de changement. Tout ça était connu, en tout cas, de certains médias, et de la CAQ, et de l'électorat. Mais il n'y a pas eu de discours historique, là. On espérait avoir les détails sur le plan de la CAQ, mais on a eu une répétition d'énoncés, d'intentions vagues.

D'abord, on a appris qu'effectivement le nationalisme de la CAQ, bien, c'est à l'intérieur du Canada, puis pas un mot sur le français, sur cette situation de ce peuple, ce grand peuple de découvreurs partout en Amérique. On n'a pas évoqué qu'il était toujours dans une fragilité quant à l'avenir du français. On peut bien l'évoquer en Ontario, mais il faut l'évoquer également chez nous.

Le premier ministre nous parle d'audace. Son discours était surtout l'audace de ne rien dire. Il a cité Roosevelt : «Fear itself». Le premier ministre oublie qu'après le discours le président Roosevelt a enclenché le plus grand projet de société de l'histoire américaine, le New Deal. François Legault a plutôt livré un discours qui annonce un gouvernement de grands parleurs, petits faiseurs. Je pense que les Québécois s'attendent à davantage de détails que : On va être à l'écoute et on va aider les familles. Les Québécois veulent du concret, et le premier ministre reste vague et flou.

En éducation, aucun mot sur les réinvestissements dans les professionnels qui donnent des services aux élèves, vague engagement à protéger les budgets, mais il ne s'inscrira pas dans une loi comme nous, on le propose.

Maternelle quatre ans, c'est du jamais vu. Dans un discours inaugural, le premier ministre est sur la défensive sur son engagement le plus important. Souvenez-vous que, lors d'un débat des chefs, on lui a posé la question : Pour quel engagement pourriez-vous mettre votre siège en jeu? Réponse main sur le coeur : Maternelle quatre ans. Et le premier ministre, qui n'aime pas beaucoup la critique, vous allez le voir au cours des quatre prochaines années, n'aime pas beaucoup qu'on évoque, pas nous, l'opposition, mais les professionnels de l'éducation, que ce n'est pas faisable. Et il veut imposer ça partout au Québec, alors qu'on n'a pas fini de compléter le réseau des CPE. Et je l'invite à réécouter les paroles de sa vice-première ministre, qui trouvait que c'était un beau modèle d'affaires, les garderies en réseau privé, et de sa nouvelle ministre à Chicoutimi, qui, elle, est propriétaire d'une garderie privée.

Lourdeur administrative. Tout le monde veut lutter contre. Le premier ministre, lui, ne parle pas d'aucune mesure précise. Et, s'il voulait réduire la démocratie, je l'invite à relire un livre d'un de ses principaux conseillers, d'ailleurs celui qui a écrit le texte, Stéphane Gobeil, Un gouvernement de trop. C'est encore le cas aujourd'hui.

Même chose en santé. On veut renforcer la première ligne, mais on reste flou sur les moyens. On veut aider les parents d'enfants handicapés, mais sans dire comment. Les engagements sur les maisons Gilles-Carle ont disparu. Il n'a pas répété son engagement électoral de réduire l'attente aux urgences à 90 minutes. Moi, je ne l'ai pas entendu.

Le projet de loi n° 1 de la CAQ, on s'en réjouit parce que c'était notre initiative. Pour la première fois, le 2 novembre 2015, j'en ai parlé, c'est la nomination de l'UPAC aux deux tiers. Et maintenant on va nommer le DPCP et la SQ aussi.

Le premier ministre recule déjà sur l'atteinte des cibles de GES. Il a l'assurance qu'on va pouvoir commencer le troisième lien avant la fin du mandat, mais il ne sait pas si on va pouvoir y arriver avec les cibles de GES dans l'actuel mandat. Nous, on le demande, de l'inscrire dans une loi et de les respecter.

D'ailleurs, le premier ministre dit que c'est le moment de faire des affaires au Québec. On a compris avec les premières décisions que : Venez au Québec, il y aura le minimum de contraintes environnementales. C'est un peu ça, l'«open for business».

Le premier ministre blâme les libéraux, mais, au lieu de se retrousser les manches et redoubler d'efforts, il abandonne déjà. L'environnement n'est pas une priorité. Alors, les groupes qui étaient présents — à notre initiative, plusieurs groupes étaient présents dans les tribunes — sortent déçus. La section de son discours sur le troisième lien est aussi longue que celle sur l'environnement.

Je vous l'ai dit, pas un mot sur la protection de la langue française. Quant à la culture, tout ce que le premier ministre dit, c'est : C'est important. Aucun détail.

Quelques éléments que j'ajoute également.

Internet haute vitesse, téléphonie cellulaire, le premier ministre aurait eu intérêt à écouter sa ministre responsable du Développement local et régional. Elle dit : D'ici cinq ans. Alors, si c'est une priorité nationale, pourquoi cinq ans?

Il y a beaucoup de monde qui a applaudi les ministres, les députés, les invités et aussi le crime organisé. On vient de confirmer que 21 ans, ça sera l'âge pour consommer du cannabis. Alors, les jeunes de 18 ans, de 19 ans, de 20 ans qui nous écoutent ou qui seront informés de ça ont dû se dire : Le premier ministre nous a dit d'attendre 21 ans, c'est certainement ce qu'on va faire. Mais le crime organisé a pris des notes. Et je suis surpris que deux policiers qui sont députés à l'Assemblée nationale, deux anciens policiers, le député de Vachon puis le député d'Ungava, ont applaudi ça. Eux qui ont lutté contre le crime toute leur vie, ils applaudissent cette mesure. Ça, c'est de la solidarité.

Et puis d'autres choses. On pourrait parler de la Caisse de dépôt qui, elle, avait toujours refusé, avec l'impulsion de Christian Dubé, d'avoir 25 % de contenu local. Et là il s'est levé pour applaudir ce que le premier ministre a voulu corriger de son action.

Alors, ce n'est pas un discours historique. C'est un autre discours électoral. La campagne est terminée. Les attentes sont importantes. C'était la journée du premier ministre. Demain, il y a des questions qui vont se poser, importantes. Et vous savez quoi? On n'est pas les seuls à les poser.

Alors, je suis maintenant disposé à répondre à vos questions.

M. Lavallée (Hugo) : Êtes-vous sensible à l'argument du premier ministre qui dit qu'avant de déterminer si on peut atteindre ou pas les cibles de GES il faut d'abord faire un inventaire, que sinon on peut spéculer, mais que ça ne vaut rien?

M. Bérubé : Donc, que ça prendrait des études, des chiffres?

M. Lavallée (Hugo) : Faire un inventaire sur les chiffres des émissions de gaz à effet de serre.

M. Bérubé : La raison? Oui, bien, pour les mêmes raisons qu'il devrait se questionner pourquoi il fait le troisième lien sans ces mêmes données. Alors, ça ne tient pas la route. Je pense que l'assurance qu'il veut donner aux gens d'affaires, aux gens qui ont des projets importants, énergivores ou qui ne sont pas très écologiques, c'est que la priorité, c'est l'économie. Alors, cet argument-là ne nous convainc pas du tout, là. Je vous le dis, il y a une contradiction. Pas d'étude, pas d'indication, on fait le troisième lien coûte que coûte parce que ça nous a permis de remporter l'élection dans la région de Québec. C'est aussi clair que ça. C'est un projet électoral.

Pour ce qui est de quelque chose de beaucoup plus important pour l'ensemble des Québécois, qui y contribuent, des cibles, là, il n'a pas pensé à ça. C'est une négligence qu'on ne doit pas avoir. Il n'est plus le chef d'une formation en campagne électorale, il est le premier ministre du Québec. Il a accès à des données. Il aurait pu dire : Bien, on va cibler, on va y atteindre ensemble... Et là il met des doutes, en pleine Assemblée nationale, dans un discours qui se voulait historique. Non, ce n'est pas le cas.

M. Lavallée (Hugo) : Mais vous auriez souhaité qu'il envoie le signal à l'effet qu'on ne veut pas de projets de développement économique qui sont le moindrement polluants, qu'on ferme la porte?

M. Bérubé : Bien, c'est une incohérence. On ne peut pas accueillir Dominic Champagne, l'initiateur du PACTE, dans son bureau de premier ministre et lui dire qu'on a compris le message et ne rien changer. Alors, que ça soit le troisième lien, pour lequel on est contre, que ça soit Saint-Adolphe-d'Howard, sur l'enfouissement, que ça soient les motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant, que ça soit le projet de Bécancour, dans tous les cas, c'est toujours l'économie qui va remporter sur l'environnement et malgré l'environnement. Donc, on le soupçonnait. Il avait une occasion de corriger le message suite à la rencontre avec l'initiateur du PACTE, suite aux messages envoyés par de nombreux observateurs de la scène politique et de nombreux citoyens également. Ça n'a pas été corrigé.

Alors, ce gouvernement a décidé essentiellement d'y aller de chevaux de bataille qui, dans bien des cas, ne pourront pas se rendre à destination. Et, je vous le dis, sa plus grande vulnérabilité, puis vous l'avez entendu, c'est la maternelle quatre ans. Il est clair que... Sur la maternelle quatre ans, il annonce déjà que les gens sont réticents puis que, là, il y a du pessimisme. Ça ne marchera pas. Je vous le dis, là, la première étape, c'est de compléter le réseau des CPE. Je n'ai jamais entendu le nouveau ministre de la Famille parler de ça. On complète le réseau des CPE puis ensuite les capacités des écoles, le personnel. La volonté des parents... Moi, j'aimerais ça qu'on pose la question aux parents des circonscriptions représentées par les députés de la CAQ, là, dans le 450 et ailleurs au Québec : Avez-vous demandé ça, des maternelles quatre ans? Trouvez-vous que c'est important? Je serais curieux d'avoir la réponse.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous estimez que le mandat octroyé par la population le 1er octobre dernier n'est pas suffisant?

M. Bérubé : Remplacer le Parti libéral, c'était un mandat pour remplacer le Parti libéral.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais il en parlait, M. Legault, de sa promesse de créer des classes de maternelle quatre ans.

M. Bérubé : Oui, mais ce n'était pas le... Tous les sondages démontrent que le principal facteur de motivation au vote de la Coalition avenir Québec, c'était remplacer le Parti libéral. Il y a eu un sondage la semaine dernière qui démontrait un très fort pourcentage de la population pour qui c'était le principal enjeu.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous dites, et vous êtes très affirmatif : Il ne réussira pas, là, il va échouer.

M. Bérubé : Non, et je suis convaincu de ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous ne tombez pas dans son piège en alimentant le pessimisme, le manque de courage qu'il vous reproche, alors que lui mise sur l'audace, la fierté?

M. Bérubé : Ah! il ne s'adresse pas à moi, là. Il devrait s'adresser, ce message-là, aux enseignants, aux professionnels de l'éducation, aux gestionnaires de commissions scolaires qui ont dit : Ce n'est pas possible, ce n'est pas réaliste puis ce n'est même pas demandé par les parents. Alors, il veut le faire pareil et il a dit... Je crois que c'est au débat de Radio-Canada, suite à la question de l'animateur : Est-ce qu'il y a un projet pour lequel vous pourriez mettre votre siège en jeu si ça ne se réalise pas? Réponse, je suis sûr que l'enregistrement est retrouvable assez facilement, sinon il est sur mon ordinateur : Maternelle quatre ans. Alors là, il est pris avec ça, puis là il le réalise : Je l'ai dit. Comment je vais faire? Ça fait que, là, je vais dire aux gens qu'ils sont pessimistes puis qu'on va y arriver.

Quant au mode de scrutin, j'ai aussi noté un élément intéressant, là. Il parle de consensus et non unanimité. Alors, c'est encourageant. Alors, je comprends que, même si le Parti libéral est contre, il va procéder. Ça, je le félicite pour ce passage.

Mme Lévesque (Catherine) : Vous n'y voyez pas un recul, en fait? Parce que Justin Trudeau aussi a dit qu'il fallait que ça fasse consensus. Il a blâmé les oppositions, là.

M. Bérubé : Non. Bien, jusqu'à maintenant, je suis positif là-dessus parce que la ministre a rapidement constitué une équipe pour y travailler, un secrétariat. Puis il l'a réitéré à plusieurs reprises. Alors, là-dessus, je ne suis pas inquiet. Je vais être déçu si ça n'arrive pas, si on se trouve une raison pour ne pas le faire parce que, si ça c'était appliqué lors de la dernière campagne électorale, il y aurait eu pas mal moins de monde pour applaudir le discours du premier ministre de l'autre côté.

Alors, ce qui serait intéressant, ce serait de poser la question à chacun des députés qui ont été élus parfois avec de très minces marges, hein? Il y a un député qui a été élu avec 26 % des votes à la dernière campagne, là. Est-ce qu'ils sont tous d'accord avec ça? Je l'espère. Nous, on l'est. On l'assume totalement. On a signé la déclaration, à notre initiative, avec le Parti vert, Québec solidaire et la CAQ. Mais, là-dessus, je suis optimiste parce que jusqu'à maintenant il a eu l'occasion de le dire plusieurs fois puis j'y crois. Je n'ai pas de raison de douter de ça.

Mme Plante (Caroline) : Croyez-vous que la CAQ a commis un outrage au Parlement?

M. Bérubé : Ah! ça, c'est intéressant parce que vous savez que je suis assez rompu à ces règles-là. J'ai écouté l'argumentaire du leader de l'opposition. Mais, plus que ça, il y a plusieurs extraits du discours qui se sont retrouvés entre les mains de médias. Bernard Drainville, ce matin, au 98,5, et hier, avait des extraits presque identiques, et plusieurs médias aussi. Alors, bon, c'est sûr que ce n'est pas un dossier aussi fondamental qu'un budget, par exemple, mais, je dirais, le respect du parlementarisme, ça serait que les premiers informés soient les parlementaires, que ça soit un projet de loi, un budget ou un discours qu'on qualifie d'historique, pas de couler des extraits à certains médias pour voir la réaction puis ajuster au besoin. C'est comme ça qu'on est transparents et qu'on respecte les parlementaires. Alors, moi, j'ai écouté des extraits sur certaines antennes, puis c'était essentiellement ce qu'on a appris. Je savais qu'on allait enfouir les fils à l'île d'Orléans. Je savais qu'on allait rajouter la culture, qui n'était pas prévue. Alors, tout ça. On a une revue de presse, hein, électronique.

Mme Plante (Caroline) : D'après vous, c'est un outrage?

M. Bérubé : Bien, ce n'est pas respectueux, minimalement, des parlementaires.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis, en même temps, vous dites que tout ce qu'il a dit au cours de son allocution, c'était de la redite...

M. Bérubé : Non, pas tout, non.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...qu'il a répété des lignes de campagne électorale.

M. Bérubé : Bien, vous êtes mieux placés que moi pour le savoir. Vous étiez là, aux premières loges de la campagne électorale. Habituellement, là, il ne faut pas dire que le discours est historique. Les gens vont décider s'il est historique ou non. Alors, c'était assez partisan. Puis il y a toujours le vieux truc de blâmer le gouvernement précédent sur ce qu'on a retrouvé. Alors, ça manquait d'élévation, ça manquait de lyrisme, ce discours-là. Alors, lui, il va répondre que c'est pragmatique.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sur la laïcité, M. Legault a affiché une certaine fermeté en réitérant son engagement d'interdire le port de signes religieux auprès des personnes en position de coercition au sein de l'État, ainsi que les enseignants, puis qu'il veut agir promptement. Est-ce que vous vous ralliez à lui?

M. Bérubé : On est d'accord. Bien, en fait, ce n'est pas qu'on se rallie à lui, c'est qu'on est fidèles à ce qu'on dit depuis le début. Toutes les personnes en autorité, incluant les enseignants, en fait, ne doivent pas porter de signes religieux. Toutefois, il y a une différence importante avec sa formation politique. Nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'on embauche davantage de personnel dans les écoles pour soutenir les enfants, pas qu'on congédie des enseignantes, sur cette question-là, qui sont déjà dans le réseau scolaire. Alors, sur la clause grand-père, on a une différence qui est importante. On l'a toujours dit. On ne croit pas que ça soit approprié puis que ça soit nécessaire dans les circonstances.

Et là, au début, Geneviève Guilbault avait dit : On va congédier des gens. Il l'avait corrigée, le premier ministre. Il est revenu avec ça. Alors, on n'est pas d'accord là-dessus. On est d'accord sur une chose. Il faut le régler rapidement, cet enjeu-là. Quand il dit rapidement, il aurait pu déposer le projet de loi cet automne. On n'a plus besoin de consultations, là. Elles ont toutes été faites. Puis on aurait été prêts, à tout le moins, à commencer les échanges. Là, je comprends que ça va être peut-être au printemps 2019. Réglons ça une fois pour toutes. Il y a bien d'autres choses à regarder.

Mme Fletcher (Raquel) : Does your statement from this morning concerning the environment, that he's only interested in the projects that are bling-bling, does that statement still stand?

M. Bérubé : Well, pretty much. This is the reason why he won the election in the Québec City area, mostly because, if you offer a bridge to someone, do you want to take the bridge? Sure, there's a new bridge. So, there is no such thing as this kind of proposal. It's pretty easy to understand that it's popular, but it's not the most responsible way to do politics. The responsible way to do politics is to say: If you think that we need to change our minds about ecology, we need to do tough choices, and a tough choice is to bring new means of transport for the people of Québec. It's not going to make us popular, saying those kinds of things, but it makes us responsible for the future of this planet and Québec as well.

So, that was a pretty good thing for him because it made him pretty popular. Two years ago, the Liberals were ahead in the Québec City area, and then they decided to be in the bandwagon of the third link and the new bridge in the Québec City area. So, good for him. We're still against this project, but now he has to do it. And he can say the same sentences, that he can start the work of the new bridge in this mandate, but he doesn't have any clue about how he's going to realize… he's going to aim for the objectives that we are… for 2020, about ecology. So, it's hard to follow him. And I know this is a new government, but you have to stick to some principles, and I still don't know what his principles are: open for business, ecology. It's hard to follow him, pretty much.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

M. Bérubé : Ça va?

Mme Lévesque (Catherine) : Juste une précision. On dirait que c'est la première fois que vous dites aussi clairement que vous êtes contre le troisième lien.

M. Bérubé : Je l'ai dit ce midi.

Mme Lévesque (Catherine) : Je n'ai pas lu le «transcript», mais d'accord.

M. Bérubé : On est contre parce que ce n'est pas cohérent. Ce n'est pas cohérent avec... Si on est sérieux sur la lutte aux changements climatiques, bien, il faut prendre des décisions qui sont responsables, qui ne nous rendent pas populaires. Et ce n'était pas dans notre programme et on est contre. On pense qu'il y avait d'autres façons d'arriver à circuler de façon plus dynamique, plus écologique. Alors, notre position est très claire. Le Parti québécois est contre le troisième lien, et on va continuer de dénoncer ce projet qui est, certes, populaire, mais néfaste pour les objectifs qu'on poursuit et qu'on espère que le gouvernement poursuit également.

Mme Lévesque (Catherine) : Ce n'est pas ce que vous disiez en campagne.

M. Bérubé : En campagne, bien, moi, je n'ai pas eu l'occasion de… Bien, sur le caucus actuel, là, sur les discussions qu'on a eues, ce que je vous livre, c'est très clair. Moi, je n'ai pas eu l'occasion d'intervenir là-dessus, évidemment, pour des raisons évidentes, dans la campagne. Mais la différence, c'est que la campagne... C'est qu'on attendait les études. On avait dit ça. Là, on a compris que le gouvernement n'obtiendra pas d'études puis il ne les demande pas, c'est coûte que coûte. Alors, à plus forte raison, il faut questionner et combattre ce projet-là parce qu'il ne repose pas sur des assises scientifiques ou rationnelles qu'on pourrait regarder ensemble. Alors, disons, ça a renforcé notre conviction que ce n'était pas un projet qui était autre chose qu'un projet électoral.

M. Lavallée (Hugo) : Mais c'est un nouveau changement de cap pour le Parti québécois.

M. Bérubé : Non. Vous aimeriez écrire ça, mais ce n'est pas ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mme Maltais ne nous disait pas ça.

M. Bérubé : Qu'est-ce qu'elle vous disait?

M. Lavallée (Hugo) : Bien, M. Lisée disait que la chose rationnelle à faire, c'était d'attendre d'avoir tous les éléments de réponse.

M. Bérubé : Les études? Mais on n'aura pas les études. C'est ça, le changement.

M. Lavallée (Hugo) : Ce n'était pas sérieux de prendre position sans les...

M. Bérubé : Oui. Mais la différence, c'est que, depuis que le gouvernement est arrivé, il ne demandera pas d'études. Il a commencé les travaux du bureau préparatoire, et tout ça, puis on ne les aura pas. Et on a eu la discussion dans le caucus actuel et c'est notre position. Alors, vous pouvez l'appeler différemment, mais, c'est clair, nous, on est contre ce projet-là pour les raisons qui sont évoquées. Et effectivement on avait parlé des études, mais on sait qu'on ne les aura pas. Le gouvernement ne va pas les demander. On peut bien s'essayer avec la loi d'accès à l'information. Ça, le premier ou la première qui va mettre la main là-dessus, ça va être superintéressant. Allons-y ensemble.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous n'avez pas l'impression de faire une croix sur Québec pour les prochaines années?

M. Bérubé : Nous, on dit oui à l'environnement puis on dit oui à des décisions qui ne nous rendent pas nécessairement populaires, mais qui sont responsables.

Ça vous va?

Journaliste : Can I ask you… in English?

M. Bérubé : Hello.

Journaliste : Bonjour. What's your reaction about this opening speech? There are ideas that we knew from the start, but, you know, the…

M. Bérubé :It's a campaign speech, mostly. It's not historical at all, nothing new for us, and now maybe some new stuff like blaming the negative persons who think that the four-year-old kindergarten — that's a word? — is hard to realize, it's hard to do that in all the schools in Québec. And we do think it's not a good way to work in education, and a lot of people think that right now. Even the famous Dr. Jean-François Chicoine, this morning, one of the experts in childhood, said it's not a good idea at all. So, now, Mr. Legault, he sticks with his major proposal at the last election. He even said, at the CBC, Radio-Canada debate, that, if he wants to be judged for one idea he could put his position in jeopardy, it is this proposal, about the four-year-old kindergarten. So now, he sticks with that. He says: They do remember I said that. And I do remember that. So, it's not over for that. And tomorrow we have a question period. We have some ideas too, and we stick to our values, and I hope he's going to stick to his values. If he believes in something, he should stick to it. So, he'll be our guest.

(Fin à 17 h 7)

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