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Point de presse de Mme Véronique Hivon, députée de Joliette

Version finale

Le vendredi 30 novembre 2018, 11 h 28

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-huit minutes)

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, comme vous avez vu, j'ai voulu questionner aujourd'hui le gouvernement, le ministre de l'Éducation et le ministre de la Famille, en lien avec cette idée qu'ils propagent maintenant face à l'opposition qu'ils vivent par rapport au projet des maternelles quatre ans universelles, et cette opposition qui fait donc en sorte qu'ils réajustent leur discours depuis quelques jours et qu'ils disent maintenant qu'il y aura un choix parfaitement libre pour les parents entre les CPE et la maternelle quatre ans.

Alors, aujourd'hui, j'ai voulu leur dire qu'évidemment ce discours-là ne faisait pas que les gens oubliaient à quel point leur engagement, il est pour les maternelles quatre ans. Ils se sont engagés, en campagne électorale, à créer jusqu'à 5 000 nouvelles classes de maternelle quatre ans, alors qu'il n'y avait pas une ligne dans leur cadre financier sur la création de places en services de garde éducatifs, puis là on parle de tous services de garde confondus. Et toujours pas un mot jusqu'à ce jour sur le nombre de places qui seraient créées en services de garde éducatifs, alors qu'on entend cette prétention que les parents pourront aller là où ils souhaitent voir leur enfant évoluer. Je vous rappelle qu'il y a plus de 30 000 parents, en ce moment, qui attendent une place au guichet unique, une place en CPE, une place en service de garde éducatif.

Alors, aujourd'hui, le chat est sorti du sac, le ministre de la Famille nous a dit qu'il y aurait création de 2 000 places, tous services de garde confondus, 2 000 places alors qu'il y a plus de 30 000 parents en attente sur le guichet unique et alors qu'on veut prétendre qu'il y aura un libre choix entre maternelle quatre ans et CPE. Et en plus il l'a dit, il a fait par exprès pour dire que ce ne serait pas nécessairement des places en CPE, qui, on le sait, sont les services de garde éducatifs qui offrent — étude après étude, c'est prouvé — la plus grande qualité. Alors, c'est quelque chose qui ne tient tout simplement pas la route.

Évidemment, le gouvernement, aujourd'hui, ne peut plus continuer à affirmer qu'il y a véritablement une liberté de choix entre les deux milieux éducatifs. Alors, on continue à lui dire qu'il ne peut pas aller de l'avant avec un projet mur à mur, universel de création de places de maternelle quatre ans, un projet qui n'est ni souhaité par les parents, ni souhaitable d'un point de vue d'opportunités pour le développement des enfants, ni non plus réalisable, comme on le sait, à partir des informations qui viennent des milieux mêmes et qui disent qu'il y a autant pénurie de personnel que pénurie de locaux et qu'on ne peut pas aller créer ces nouvelles classes là quand on travaille de peine et de misère pour être en train d'accueillir les élèves qui ont besoin dans les autres niveaux, de classes.

Je voulais aussi vous dire un petit mot sur la motion qui vient d'être adoptée à l'unanimité en Chambre, dont je me réjouis beaucoup, cette motion, donc, qui vise à témoigner de tout notre soutien et notre solidarité comme Assemblée nationale du Québec à l'égard du peuple franco-ontarien, de cette communauté francophone minoritaire qui se bat pour, évidemment, son avenir et qui se bat contre les décisions pleines de mépris du gouvernement Ford d'abolir le projet... de suspendre le projet d'Université de l'Ontario français et de la commissaire aux services pour la francophonie. Alors, je me réjouis que cette motion-là ait pu être adoptée à l'unanimité et je me réjouis aussi que le drapeau franco-ontarien soit sur le mât de l'Assemblée nationale en fin de semaine, au moment où il y aura des manifestations de solidarité avec la communauté, la minorité franco-ontarienne.

M. Gagnon (Marc-André) : Mme Hivon, concernant les maternelles quatre ans, comment pouvez-vous affirmer aujourd'hui que ce n'est pas souhaité par les parents, alors que cet engagement-là était à l'avant-plan, au coeur des engagements de la CAQ et qu'ils ont fait élire 74 députés?

Mme Hivon : Écoutez, c'est sûr qu'à partir du moment où on a un gouvernement majoritaire, on peut dire qu'absolument tout ce qui était dans leur programme fait l'objet d'un consensus complet au Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : ...c'était au coeur de leur programme, là.

Mme Hivon : Moi, je peux vous dire... et demandez à tous les députés qui ont fait du porte-à-porte pendant des semaines si c'est quelque chose qui est souhaité par les parents, et évidemment on peut le sonder davantage, là, moi, je suis bien ouverte à ça, mais je peux vous dire que, pas du tout, les parents trouvent que, de manière générale, de dire que le choix privilégié sera désormais les maternelles quatre ans, ce n'est pas le choix qu'ils souhaitent parce que les ratios sont plus grands, parce qu'aussi les éducatrices en petite enfance sont spécifiquement formées en petite enfance, alors que, dans le milieu scolaire, c'est primaire et préscolaire, et aussi il y a des coûts. Je ne sais pas si vous réalisez ça, mais un enfant de quatre ans en CPE versus un enfant de quatre ans en maternelle quatre ans, selon les calculs qu'on fait, c'est plus de 1 200 $ de plus si vous devez aller au service de garde parce qu'évidemment l'école, ça finit à 3 heures, il faut garder le service de garde. Il y a aussi les repas à payer, qui sont gratuits dans les services de garde éducatifs, en CPE. L'été aussi, l'été, vous n'avez plus de service de garde, donc vous envoyez votre enfant où? Dans un camp à l'âge de quatre, cinq ans. Donc, c'est toutes ces questions-là qui demeurent aussi.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, quand vous prenez tout ce que vous venez de dire, pour vous, les maternelles quatre ans comme la CAQ veut le faire, c'est une catastrophe annoncée?

Mme Hivon : Oui. C'est un projet qui ne tient pas la route. C'est un projet qui est mal engagé. C'est un projet qui va avoir un effet déstructurant majeur sur les CPE et les services de garde éducatifs. Il faut s'en rendre compte parce qu'on commence à implanter ça et qu'est-ce que ça fait? Ça fait qu'on ne crée plus de places. Vous avez vu aujourd'hui, il a annoncé 2 000 places pour le mandat, alors que l'année dernière, juste en un an — puis Dieu sait que le gouvernement libéral n'était pas trop pro-création de places — il y a eu plus de 7 000 places de créées. Là, on nous annonce 2 000 places. Première fois qu'on a un chiffre mais, mon Dieu, quel chiffre qui ne tient pas la route, quel chiffre décevant quand on prétend, de l'autre côté, qu'on va donner un libre choix aux parents. Alors, non, ça ne tient pas la route. Ça ne tient pas la route sur le fond des choses, sur l'opportunité. Ça ne tient pas la route parce que les parents ne le souhaitent pas. Ça ne tient pas la route parce qu'on n'a pas les espaces ni les enseignants.

Puis pour votre question : Est-ce que les parents le souhaitent?, évidemment, les sondages, ça ne fait pas foi de tout, mais je veux porter à votre attention qu'en pleine campagne électorale il y a eu un sondage qui a été fait par Léger spécifiquement sur la question, et c'était 65 % des parents qui disaient qu'ils souhaitaient que leur enfant fréquente, donc, un service de garde éducatif, alors qu'il y avait à peu près 20 % des parents qui disaient qu'ils souhaitaient que leur enfant de quatre ans fréquente le milieu scolaire. Ça ne fait pas foi de tout, mais je fais juste dire que, nous, ça confirme l'impression, le sentiment, le pouls qu'on prend sur le terrain.

Puis je veux dire un mot sur la question qui a été évoquée là, du code postal puis des maternelles quatre ans qui ne seraient pas attribuées de manière juste. L'idée à l'origine des maternelles quatre ans, c'était spécifiquement qu'elles soient en milieux défavorisés. Ce n'est pas parce que là, il y a une rigidité d'application bureaucratique qu'il faut complètement chambarder la chose. Oui, c'était ça, l'idée. C'était l'idée de dire qu'il y a des enfants qui ne fréquentent aucun service éducatif pour toutes sortes de raison. Mais une des raisons, c'est que, dans l'impression de certaines personnes qui ne travaillent pas, de parents, envoyer un enfant en service de garde versus envoyer à l'école, ce n'est pas la même chose. Donc, ça visait vraiment des enfants qui ne fréquentaient aucun service de garde éducatif. Là, en ce moment, ce qu'on est en train de faire avec l'effet déstructurant, c'est qu'on va transférer des enfants qui sont en service de garde éducatif, qui sont en CPE pour les envoyer dans des maternelles quatre ans, ce qui ne tient complètement pas la route quand on a déjà un réseau bien adapté, un joyau que sont les CPE, qui peuvent faire tout ce que les maternelles quatre ans peuvent faire, qui peuvent développer les passerelles avec les CLSC dans l'optique du dépistage du Dr Carmant, ce qui se fait d'ailleurs déjà au jour 1 de la fréquentation d'un CPE et non pas uniquement à l'âge de quatre ans.

M. Noël (Dave) : Juste un petit rappel : Combien de places devraient être créées en CPE par année au cours des quatre prochaines années?

Mme Hivon : Nous, ce qu'on avait annoncé, c'était 21 000 places sur un mandat. Donc, voilà, c'est le besoin qui était évalué. Autre chose? Merci.

(Fin à 11 h 37)

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