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Point de presse de Mme Manon Massé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, député de Rosemont

Version finale

Le mardi 4 décembre 2018, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-deux minutes)

Mme Massé : Oui, alors, bonjour, tout le monde. Bon début de semaine.

En fait, j'avais envie de venir à votre rencontre ce matin pour faire un léger retour sur la question de la mise à jour économique, et, bien sûr, pouvoir répondre à vos questions.

Bien, comme on vous l'a dit hier, comme Vincent vous l'a dit hier, c'est clair que, pour nous, dans cette mise à jour là, la première chose qui frappe, c'est comment le gouvernement n'a pas utilisé ce moment-là pour envoyer un signal clair qu'il a compris que les changements climatiques, c'est l'urgence nationale de cette fin d'année 2018. Je pense que l'idée de rembourser plus rapidement la dette du Québec au nom de l'équité entre les générations, ça ne tient pas la route parce qu'en même temps, parallèlement à ça, on leur laisse une dette écologique, une dette environnementale dans laquelle, bien, vous le savez, il y a une urgence. Alors, nous, on n'est vraiment pas très impressionnés par cette première mise à jour, où on s'attendait à quelque chose de plus sérieux.

Même chose au niveau, par exemple... je l'ai entendu 1 000 fois en campagne électorale, comme quoi les aînés étaient la grande priorité de ce gouvernement caquiste, de ce parti-là. Bien, comme moi, vous avez convenu qu'à raison de 200 $ par année, pour un certain nombre d'aînés, ce n'est pas la mer à boire. 16 $ par mois, je ne sais pas où est-ce qu'on va avec ça. S'il avait souhaité vraiment aider pas juste les aînés, mais l'ensemble de la population, il aurait regardé du côté, par exemple, des soins dentaires, qui coûtent une beurrée à tout le monde, y compris aux aînés les plus vulnérables, qui n'ont pas d'assurance, il aurait regardé du côté du transport en commun. Encore là, une passe d'autobus, un billet d'autobus est très chèrant et pas mal plus que 16 $ par mois.

Alors, dans ce sens-là, on n'est pas très impressionnés par cette première mise à jour qui, dans le fond, est en continuité avec cette vision libérale qui est de dire que la diminution des services publics, c'est eux qui soutiennent, je dirais, la non-amélioration des conditions de vie des gens. Alors donc, beaucoup de déception, et on va rester très vigilants parce que les questions environnementales et des soins aux personnes sont des priorités pour Québec solidaire.

La Modératrice : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous deux. Concernant le plan d'immigration du gouvernement du Québec qui va être déposé cet après-midi, Justin Trudeau, le premier ministre canadien, a laissé entendre que lui était préoccupé par la pénurie de main-d'oeuvre, il dit que ce n'est pas le moment de baisser les seuils. Quelle est votre position là-dessus? Qu'est-ce que vous demandez au gouvernement Legault?

Mme Massé : Bien, vous le savez, on va voir ce rapport-là, mais M. Legault a été très clair que lui, il voulait faire ça, et nous, on a été très clairs que ce n'était pas une bonne idée. Et d'ailleurs il y a une forme d'illogisme dans le cas de la prise de position de M. Legault. D'un côté, lui-même a reconnu que le fait d'avoir un manque de main-d'oeuvre aurait un impact sur l'économie, donc un certain ralentissement économique, et de l'autre côté il nous dit qu'il est prêt à activer ce ralentissement-là en diminuant l'entrée des nouveaux arrivants au Québec. Alors, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce gouvernement d'affaires, ce gouvernement qui se pète les bretelles d'être le meilleur en matière économique nous surprendra toujours.

M. Laforest (Alain) : ...sondage Angus Reid, ce matin, qui semble laisser entendre que le gouvernement Legault a l'appui des Canadiens pour aller de l'avant dans l'interdiction des signes religieux pour les personnes en autorité, à l'exception du crucifix et de l'étoile de David, où là, c'est plus accepté. Vous en pensez quoi, que les Canadiens aient la même position que le gouvernement Legault pour les gens en autorité?

Mme Massé : Bien, vous poserez la question à M. Legault lui-même. Je pense que vous connaissez bien la position de Québec solidaire. Et honnêtement, là, si, encore une fois, on dit : La laïcité, c'est bon juste pour les gens qui portent des signes religieux qui ne sont pas les signes religieux untel, untel, untel, bien, ils n'ont rien compris à c'est quoi, la laïcité.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pouvez-vous nous rappeler c'est quoi, la position de Québec solidaire?

Mme Massé : Bien, c'est le compromis qu'on aurait tellement vu vouloir réglé depuis les 10 dernières années, qui est le compromis Bouchard-Taylor, c'est-à-dire les signes religieux sont interdits pour les gens en position de coercition. Alors, là-dessus, même M. Legault n'est pas capable d'être dans le sens du consensus qui s'est... pas consensus, du compromis qui s'est développé à travers les années.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Puis ça ne changera pas, cette position-là, au cours des prochains mois et des prochains débats? C'est une position qui est ferme chez vous?

Mme Massé : Bien, écoutez, c'est la position que Québec solidaire défend depuis longtemps. Vous conviendrez avec moi qu'un compromis que.... ça fait 10 ans qu'on essaie de rassembler les autres leaders politiques autour, que les chercheurs, que tout le monde commence à réfléchir, c'est sûr que chez nous, à Québec solidaire, il y a aussi une volonté d'actualiser et de se dire : Bien, coudon, en 2018, où est-ce qu'on en est rendus par rapport à ça? Mais le compromis Bouchard-Taylor, c'est la place où on en est rendus depuis plusieurs années maintenant.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous avez dit, donc, que la position de François Legault sur le seuil d'immigration était illogique. C'est une position qui est illogique ou xénophobe?

Mme Massé : Bien, pour moi, elle est illogique dans la mesure où M. Legault dit : Je vous annonce qu'il y aura fort probablement un ralentissement économique considérant qu'on a un manque de main-d'oeuvre, et il poursuit, mais pas dans la même phrase, en disant : Bien, on va diminuer le nombre d'immigrants, immigrantes qui va rentrer, donc on va diminuer la main-d'oeuvre possible. Alors, ça, ce n'est pas logique et surtout pas dans une logique néolibérale comme M. Legault est porteur.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une dernière question sur un autre sujet. Une étudiante en physique de l'Université de Montréal, ce matin, témoigne que, dans un de ses cours, il y avait deux étudiants unilingues anglophones et que le professeur a finalement donné l'ensemble du cours en anglais pendant toute la session. Qu'est-ce que vous en pensez?

Mme Massé : Bien, c'est sûr que, pour nous, c'est inacceptable. Tu sais, il existe plusieurs universités anglophones au Québec, les minorités anglophones ont accès à un service, un service de qualité. Je pense que, d'autant plus, si on a lu le même article, le même cri du coeur, je dirais, ça faisait état que les documents fournis aux étudiants et étudiantes étaient d'une qualité de français piètre et n'étaient pas à jour. Alors là, on a un sérieux problème, et je pense que, pour nous, tout ça, c'est inacceptable, là.

La Modératrice : Charles Lecavalier.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Juste pour revenir sur la question des signes religieux, ça semble être un débat qui a déchiré le Québec, mais est-ce que ça pourrait être un débat qui va déchirer Québec solidaire si vous revoyez cette position-là? Il y a des gens à l'intérieur de votre parti qui sont vraiment contre l'idée d'interdire le port de signes religieux.

Mme Massé : Oui, comme il y en a qui sont très, très pour les interdire. C'est sûr que, quand tu es dans un parti politique qui ose réfléchir honnêtement sur des enjeux de société actuels, bien, ça fait des bons débats. Est-ce que ça va déchirer? Bien, ça, on verra, mais c'est sûr que ce débat-là, ces réflexions-là suscitent beaucoup d'émotions, puis les membres de Québec solidaire n'en font pas exception. Mais moi, j'ai confiance, nos membres... Tu sais, quand on a eu le débat sur le travail du sexe, la prostitution, ça a été des débats très, très animés, mais en bout de ligne on se retrouve toujours unis derrière les positions, et j'ai confiance que, peu importe la réflexion qui s'entamera, qu'on ne va pas se déchirer.

M. Lecavalier (Charles) : Vous allez en discuter en fin de semaine?

Mme Massé : Non, ce n'est pas du tout... Non, en fin de semaine, on fait le bilan de notre action électorale.

M. Lecavalier (Charles) : Enfin, juste sur un autre sujet. Bon, on a beaucoup parlé d'épicerie en campagne électorale, là, surtout à cause de la déclaration de M. Couillard, mais là on apprend que le prix du panier d'épicerie va augmenter et de façon beaucoup plus importante que l'inflation. Alors, qu'est-ce que le gouvernement du Québec pourrait faire pour protéger le pouvoir d'achat des Québécois, qui devront faire face à une augmentation — en tout cas, surtout pour les fruits et légumes, là — assez marquée?

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire que tout ça, c'est un grand système mondial, hein, alors les baguettes magiques, on n'en a pas. Mais il y a une chose qui est sûre, et ça fait longtemps qu'on le dit, ne serait-ce que d'augmenter les revenus des gens... puis ça commence par le salaire minimum. Actuellement, on a un salaire minimum qui ne permet pas d'atteindre les seuils de base de pauvreté. Alors, c'est sûr que, pour une personne qui n'a même pas atteint ce seuil-là, de voir l'épicerie augmenter comme ça va avoir des impacts terribles. Ça fait que voilà un exemple. Augmenter les revenus aussi des personnes qui sont à l'aide sociale au lieu de, encore là, appliquer des programmes comme Objectif emploi qui risquent d'appauvrir les gens. Alors, arrêtons d'appauvrir les gens, développons plus leur capacité, leur pouvoir d'achat, et je pense que le peuple va mieux s'en sortir.

M. Marissal : Si je peux juste ajouter là-dessus rapidement, l'État a aussi le devoir de s'assurer que ce qui est couvert par l'État soit réellement couvert par l'État, arrêter d'aller chercher par la porte d'en arrière, là, de l'argent aux contribuables, aux familles, qui sont obligés de payer, qui, pour des services dentaires qui devraient être couverts, qui, pour des orthopédagogues parce qu'il en manque terriblement dans nos écoles, qui, pour un service... soudainement, ouvrir un dossier, ça coûte tant d'argent, alors qu'on a déjà un médecin, on a déjà une carte d'assurance maladie.

Alors, l'État doit s'assurer que, quand c'est couvert par l'État, il n'y a pas de possibilité de faux-fuyants, de charger en plus parce qu'à la fin on se retrouve tous et toutes, surtout les familles et les personnes âgées aussi, avec toutes sortes de frais, et il y a toutes sortes de justifications pour toutes sortes de frais. Puis, quand on fait l'addition de tout ça, une famille va se retrouver à dépenser des centaines, voire des milliers de dollars par année. Ça, cet argent-là aussi devrait rester dans les poches des contribuables.

La Modératrice : Martin Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. Sur Énergie Est, le gouvernement Legault a dit que c'était un projet qui était mal ficelé. Il ne se montre pas vraiment intéressé, là, par la relance du projet. En même temps, il ne l'exclut pas formellement ou, en tout cas, il ne s'y oppose pas catégoriquement. Auriez-vous souhaité plus de fermeté de sa part? Que pensez-vous de sa prise de position?

Mme Massé : Bien, je pense que, si M. Legault a ouvert l'oreille dans les dernières années, un, il a bien entendu comme moi que les Québécois et Québécoises n'en veulent pas, d'Énergie Est, et, deux, c'est évident que je m'attendrais à quelque chose de beaucoup plus clair, du type — et je lui ai dit en Chambre la semaine dernière et je lui ai redit encore ce matin : Il faut tout faire pour interdire de nouvelles infrastructures concernant les hydrocarbures, soit pour l'exploration, l'exploitation, ou le transport, ou, je dirais, l'exportation. Alors donc, ce projet-là, pour nous, est irrecevable, et je pense que c'est ça que le peuple québécois nous demande aussi.

M. Croteau (Martin) : Comment vous vous expliquez l'espèce de renaissance d'Énergie Est, là, à laquelle on assiste depuis quelques mois? Comment vous expliquez ce nouvel élan au projet, là, dont même le promoteur ne veut plus vraiment?

Mme Massé : Bien, on vit dans un État canadien pétrolier, et ce n'est pas surprenant que des compagnies voient l'opportunité de faire de l'argent avec le pétrole sale de l'Alberta. Et c'est là que je suis convaincue que... Le peuple québécois l'a dit et l'a redit, allez voir encore les signataires du Pacte, ce qu'ils nous demandent, les gens de la déclaration, aussi, pour l'environnement, ce qu'ils nous demandent, c'est de dire non à tout projet d'hydrocarbures.

M. Croteau (Martin) : Je vous amène de l'autre côté de l'Atlantique, si vous permettez. Vous avez vu la situation des gilets jaunes en France. Est-ce que cette situation constitue un avertissement pour les décideurs québécois qui pourraient être intéressés à taxer davantage le carbone?

Mme Massé : Bien, je pense que, premièrement, les gilets jaunes, c'est une réaction aussi à de la vieille politique, à un establishment qui décide par lui-même de faire des choix sans trop être branché sur ses gens, et je pense que c'est aussi, pour nous, un signal de dire : Il est grandement temps — puis, à Québec solidaire, vous savez que c'est ça qu'on met de l'avant, là — d'offrir d'autres alternatives à la population que l'alternative mettre du gaz dans son char. Et, pour ça, ça s'appelle massivement — ce que n'a pas fait le gouvernement Legault — massivement collectiviser les transports, faire en sorte que le transport solo, individuel devienne marginal. Et Québec solidaire, on est prêts à investir largement dans ces modes-là.

M. Croteau (Martin) : Mais, malgré ça... On est en France, où le transport collectif est beaucoup plus développé qu'ici, au Québec, il y a des trains, il y a des trains de banlieue, il y a des métros — même dans des villes de taille comparable à Québec, il y a des métros, là — et pourtant, là-bas, les gens ne veulent pas d'une hausse de taxe du prix de l'essence. Donc, qu'est-ce que ça vous dit sur l'ampleur du défi, là, auquel font face les dirigeants nord-américains, canadiens et québécois dans cette lutte aux changements climatiques?

Mme Massé : Bien, c'est clair qu'il y a la nécessaire éducation où il faut qu'on fasse de plus en plus ces liens-là entre l'utilisation des hydrocarbures ou, en Europe, faire de l'électricité avec du mazout, du gaz naturel, etc. Il y a une nécessaire conscientisation qu'on doit prendre.

Mais, ceci étant dit, ici, au Québec, quand, par exemple, tu parles de gratuité de transport en commun, qui n'est pas le cas en France, à ma connaissance, quand tu parles d'accessibilité pour nos régions éloignées, d'avoir des bonus au niveau des voitures électriques pour répondre à leurs besoins, on ne parle pas tout à fait de la même affaire. Moi, je pense que le projet que met de l'avant Québec solidaire, c'est cette conscience que, oui, il va falloir le tarifer, le carbone, mais pas juste sur l'essence, sur l'ensemble des produits. Il y a un coût social parce que le lendemain, quand les inondations ont lieu, il faut collectivement soutenir les sinistrés, quand les tornades ont lieu, comme en Outaouais, il faut collectivement soutenir, alors il y a un prix à tout ça. Mais ce qu'il faut surtout, c'est de donner l'opportunité aux gens de faire d'autres choix.

La Modératrice : Merci. Alex Boissonneault, Radio-Canada.

M. Boissonneault (Alex) : La Coalition avenir Québec doit présenter demain son projet de loi pour relever l'âge de la consommation légale du cannabis. Est-ce que vous pensez que le crime organisé se frotte les mains au moment où on se parle?

Mme Massé : Bien, je ne sais pas s'ils se frottent les mains, ça, il faudrait aller les voir, ce n'est pas mes amis, alors je ne le sais pas, mais...

Journaliste : ...

Mme Massé : ... — ils ne retournent pas vos appels? — mais il y a une chose qui est sûre, c'est que, nous, ça nous inquiète profondément, et c'est là où on pense que M. Legault se trompe. Alors qu'il semble vouloir prendre soin de nos 18-21 ans, bien, pour nous, il les amène... en fait, il les maintient, pour ceux et celles qui consomment, dans les mains du crime organisé, donc ça veut dire dans de la mauvaise dope, puis ça, je trouve que ce n'est pas une bonne idée.

M. Boissonneault (Alex) : Mais en même temps, quand quelque chose est dommageable, là, on dit que c'est dommageable pour le développement du cerveau des jeunes, est-ce qu'on ne doit pas l'interdire si c'est un danger pour la jeunesse? Est-ce que ce n'est pas un bon point d'équilibre?

Mme Massé : Bien là, entre moi et vous, là, est-ce que les jeunes se sont empêchés de consommer dans les 30, 40 dernières années? C'était interdit, c'était criminel. Moi, je pense que ce n'est pas une solution. La solution, c'est une perspective de santé publique. C'est comme ça qu'on a défendu tout le long la loi du cannabis. Puis, malheureusement, rehausser, c'est maintenir les jeunes 18-21 dans les mains du crime organisé.

La Modératrice : Merci. Catherine Lévesque.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour à vous deux. Juste revenir rapidement sur la question de mon collègue Martin Croteau à propos d'Emmanuel Macron, il me semble qu'il était, justement, le candidat anti-establishment, donc vous avez un peu changé votre position aujourd'hui? Dans le fond, il fait de la vieille politique comme les autres, c'est ça que vous dites?

Mme Massé : Oui, je ne pense pas qu'on ait dit qu'on considérait M. Macron comme un anti-establishment. Je pense que lui, il s'est positionné comme ça, puis c'est son affaire. Mais je pense que, mondialement, actuellement, la population nous envoie toutes sortes de messages concernant les vieilles façons de faire de la politique, concernant le détachement des politiciens et politiciennes face au peuple, à la population. Alors, il y a comme une espèce de cri mondial sur la nécessité de retrouver une démocratie beaucoup plus enracinée dans nos gens, et ça, bien, on comprend bien ça, chez nous.

Mme Lévesque (Catherine) : Juste une question sur le Fonds des générations. Justement, il y a Force Jeunesse, là, qui dit que ce serait plus avantageux de laisser l'argent dans le Fonds des générations à long terme au lieu de, justement, le sortir pour rembourser la dette, là, dans les deux prochaines années. Je voulais savoir quelle était votre position là-dessus, là, si vous étiez en accord avec ce que le gouvernement faisait ou sinon sur ce que les libéraux proposaient, là, de le sortir en cinq ans.

Mme Massé : Bien, en fait — puis je vais y aller, puis tu pourras y aller — on va s'entendre sur une chose, là : sortir l'argent pour régler la dette du Québec alors qu'il n'y a aucun indice qu'on a un problème de ratio dette/PIB, je trouve ça irresponsable quand on sait que la dette écologique, la dette environnementale, elle, est beaucoup plus importante. Alors, si M. Legault voulait être un peu de son temps et qu'il voulait rembourser une dette, bien, il devrait rembourser… c'est-à-dire, rembourser, impossible, mais investir pour ralentir la dette écologique qu'on va laisser à nos enfants.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, juste pour être claire, cet argent-là devrait être réinvesti dans les services publics, c'est ce que vous dites?

M. Marissal : Bien, non, réinvesti surtout dans un réel plan de lutte aux changements climatiques, donc transport collectif, électrification, un vrai plan de transition de la main-d'oeuvre aussi si on veut aller vers une économie verte. En ce moment, bien, on l'a dit, là, je le redis, la dette qui est préoccupante, ce n'est pas la dette du Québec. Elle est sous contrôle, il n'y a personne, là, à New York, là, qui pète les plombs à cause de ça. Elle est même exemplaire, nous dit-on, en termes de ratio. La dette qui nous inquiète et qui devrait inquiéter aussi les jeunes en particulier, c'est la dette climatique. Puis, celle-là, pour le moment, on n'a pas vu l'ombre du début d'un plan chez les caquistes.

Mme Lévesque (Catherine) : Juste une dernière miniquestion. Le PQ va déposer une motion pour abolir le serment à la reine. Je voulais savoir si vous alliez l'appuyer.

Mme Massé : Je n'ai pas entendu.

Mme Lévesque (Catherine) : Le Parti québécois va déposer une motion pour abolir le serment à la reine. Est-ce que vous allez l'appuyer?

Mme Massé : Je pense que, depuis l'assermentation, vous savez très bien que Québec solidaire trouve que le serment à la reine est archaïque. Et bien sûr qu'on va appuyer une motion qui irait dans ce sens-là.

La Modératrice : Merci. Patrice Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous deux. Patrice Bergeron, La Presse canadienne.J'aimerais revenir sur la question de l'immigration, le plan qui va être présenté cet après-midi. Pas plus tard qu'aujourd'hui, M. Trudeau faisait une sortie, justement, pour dire que ce plan-là n'était pas opportun en raison, justement, du manque de main-d'oeuvre. Vous avez déjà demandé à ce qu'Ottawa intervienne. Est-ce que vous réitérez cet appel-là pour venir remettre le Québec à sa place?

Mme Massé : À ma connaissance, on n'a jamais demandé à ce qu'Ottawa intervienne. Nous, ce qu'on dit, c'est que… et on le dit…

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que c'était mal rapporté?

Mme Massé : Bien, il me semble que ce que mon collègue... Retournez au verbatim, retournez au verbatim, il me semble qu'il était clair, dans le verbatim, que mon collègue ne disait pas : Oh! s'il vous plaît, Ottawa, intervenez au Québec. Non, on est indépendantistes. Nous, ce qu'on souhaite, c'est d'avoir tous les moyens pour nous-mêmes intervenir pas juste sur le dossier de l'immigration, mais de l'ensemble des dossiers de notre population.

M. Bergeron (Patrice) : Et pour revenir, justement, à la question de l'énoncé économique qui a été divulgué hier, on apprenait notamment, bon, sur la question de la gestion de la dette, mais qu'il y avait quand même 11 milliards qui allaient être totalisés dans le fonds de réserve, fonds de contingence, etc. Si on fait le total, là, c'est 8,8 milliards plus... bon, on dit, au 27 mars, je crois que c'est 11 milliards. Qu'est-ce qu'on fait avec ce 11 milliards là?

M. Marissal : Bien, la bonne nouvelle, c'est qu'il y a de l'argent, mais ça, on l'a dit, et tant mieux. Par contre, il y a une partie de cet argent-là qui est venu... on le sait, ce sont les fruits de l'austérité libérale, donc il va falloir aussi réinvestir dans les soins. On parlait des aînés tantôt, ce n'est pas en leur envoyant 200 $ par année, 16 $ par mois, qu'on va régler de graves problèmes d'isolement, notamment de maladies, de pauvreté extrême chez plusieurs personnes âgées. Et j'insiste toujours là-dessus parce que c'est le cas, notamment dans ma circonscription, des femmes âgées seules, pauvres, malades, et il y en a énormément. Ces gens-là ont été abandonnés par le système. Mais le gros, la part du lion, au risque de nous répéter, c'est dans la lutte aux changements climatiques.

Alors, la bonne nouvelle, c'est qu'il y a de l'argent. La mauvaise nouvelle, c'est que M. Legault ne semble pas entendre l'appel pressant non seulement de sa population, mais, encore hier, le secrétaire général de l'ONU, qui dénonçait l'apathie des nations et des gouvernements. Je pense qu'on peut mettre M. Legault là-dedans.

La Modératrice : Merci. Est-ce qu'il y a des questions en anglais?

Mme Fletcher (Raquel) : Oui. The immigration plan that is supposed to be tabled this afternoon, I'm just wondering what kind of expectations you have or what you would like to see in that plan.

Mme Massé : Let's say that we are going to see what's in this plan. But we know that Mr. Legault wants to diminish the level of the immigration, and for us it's not logical because, at the same time, Mr. Legault said that the economy will slow because of a lack of «main-d'oeuvre», and the other side he wants to diminish the immigration level. So, it's illogical for us.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. So, you're waiting to see how he explains that, I guess.

Mme Massé : Yes, yes, yes.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. On another issue, I'm just looking at the Fraser Institute report that came out today that said wait times in Québec are five weeks shorter than they were last year and four weeks shorter than the Canadian average. I'm wondering if you can comment on that, if you think that the Liberals are to thank for this reduction in wait times.

Mme Massé : I'm not sure I understand the question. So, did you, Vincent… Yes, let's go.

M. Marissal : Well, we're not going to throw the rock to the precedent Government if there is in fact some kind of improvement, but we are still far from the goals that they have put forward when they were at the Government. And, on this matter, it's kind of surreal, this week, to hear the Liberals bragging and attacking the new Government, saying that the new Government has to invest massively in social services. I mean, how do you say… in French, we have this expression that say «c'est le pompier pyromane». They set the house on fire and now they play hero like fire fighters rushing around. I mean, that's kind of surreal for me.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Massé : Merci.

(Fin à 12 h 7)

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