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Point de presse de Mme Manon Massé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le vendredi 7 décembre 2018, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinq minutes)

La Modératrice : Bonjour, et merci d'être présents à ce point de presse du bilan de session de Québec solidaire. Prendront la parole ce matin les porte-parole du parti, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois. Suivra ensuite une période de questions. Mme Massé.

Mme Massé : Merci. Alors, bonjour, tout le monde. En cette matinée, tôt, content, j'imagine, et contente, assuré, d'être avec vous ce matin.

Alors, c'est, bien sûr, une courte période de session parlementaire qui se termine. Alors, vous allez voir, notre bilan aussi sera court. Si vous avez suivi nos interventions, vous savez déjà que notre priorité des priorités a été la lutte aux changements climatiques. Je pense que la population a bien compris où loge Québec solidaire, et tant mieux, parce qu'on a des choses importantes à dire.

J'ai demandé à M. Legault différentes choses, dont, notamment, des actions concrètes. Il n'y avait rien dans la mise à jour économique, pas rassurant. J'ai aussi demandé à M. Legault de nous dessiner minimalement une ébauche de plan de transition. Il nous a dit : On va attendre. Mais il y a une chose que je suis certaine, c'est qu'il commence à sentir la pression. Mais, vous comprendrez qu'on n'est pas très rassurés puisque, de la parole aux gestes, les gestes ont été dans le sens contraire. Un projet de gazoduc, un projet d'usine d'urée à Bécancour, son entêtement au troisième lien, et le refus simple de confier un projet minier au BAPE.

Ce n'est pas les projets d'un gouvernement qui a entendu le message de l'urgence climatique, c'est plutôt l'attitude d'un gouvernement boqué, mais faites-vous-en pas, on va continuer de talonner M. Legault et sa ministre. D'ailleurs, ma collègue Ruba Ghazal s'envolera en fin de semaine pour la Pologne, pour la COP24 et, bien sûr, la ministre aura des comptes à rendre.

En terminant, avant de passer la parole à Gabriel, je dois utiliser un seul mot pour qualifier le gouvernement Legault; c'est idéologique. Dans le dossier de l'immigration, dans le dossier du cannabis, dans le dossier du troisième lien, dans le dossier de l'environnement, M. Legault préfère être à l'écoute de son idéologie conservatrice plutôt que d'écouter la science et les experts. Alors, c'est préoccupant. Je vous dirais que M. Legault, en termes d'idéologie, c'est l'équivalent de Stephen Harper ou d'Andrew Scheer.

Je rappelle à M. Legault que son parti n'a reçu que 37 % d'appui électoral à la dernière élection. Alors, ça veut dire qu'il y a 63 % des votes qui ne sont pas allés à son parti. Donc, il ne peut pas gouverner comme s'il était seul, il doit gouverner en écoutant et en cherchant les consensus.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Manon. Manon l'a bien dit, la grande priorité de notre action, ça a été bien sûr la question de l'environnement, la question de la lutte aux changements climatiques, mais ça ne nous a pas empêchés de travailler sur d'autres dossiers, et on l'a fait, durant cette brève campagne électorale. À travers notre action parlementaire, on est très fiers, cette belle nouvelle équipe de 10 députés, d'avoir obtenu plusieurs gains concrets en Chambre de la part du gouvernement.

D'abord, sur les clauses orphelin, le gouvernement a appuyé la motion déposée par Alexandre Leduc pour mettre fin à toute clause orphelin au Québec. Le gouvernement s'est donc engagé, en appuyant la motion de Québec solidaire, à venir corriger l'erreur du précédent gouvernement, qui avait légalisé les clauses orphelin existantes. Et je ne peux pas m'empêcher de mentionner que même les libéraux, sur cette question-là, ont fini par entendre raison.

Deuxième gain concret, on a également obtenu l'engagement formel du ministre des Finances à retirer les pensions alimentaires du calcul des prestations sociales, comme l'aide financière aux études ou l'aide sociale. C'était une revendication de longue date de Québec solidaire. Et, suite au dépôt d'une motion par Christine Labrie, notre députée de Sherbrooke, le gouvernement l'a appuyée. Et c'est un autre gain concret, donc, signé Québec solidaire.

Troisièmement, on a obtenu, lors de la période des questions, l'engagement concret du ministre de l'Éducation qu'il n'y ait aucune coupe dans les écoles montréalaises qui ont vu leur indice de défavorisation être révisé. Ça, également, c'est un engagement très concret qui a été obtenu grâce à l'action parlementaire de Québec solidaire. C'était, ça également, une question de Christime Labrie, notre députée de Sherbrooke et porte-parole en matière d'éducation.

Je ne peux pas passer sous silence non plus le fait que Québec solidaire a été le premier parti d'opposition à déposer un projet de loi pour cette session, projet de loi que j'ai déposé et qui porte sur la question de la transparence. Vous savez que ça a été un autre de nos points importants durant la campagne. Ce projet de loi là, vous en avez probablement pris connaissance. Il demande, ce projet de loi, aux parlementaires d'être exemplaires en matière de transparence. Ce projet de loi demande aux députés de dévoiler l'utilisation qu'ils font des fonds publics. C'est une pratique que Québec solidaire a depuis plusieurs années. Et ce que le projet de loi demande, c'est que maintenant tous les parlementaires au Québec montrent l'exemple en matière de transparence. Et j'ai tendu la main hier en Chambre et je le refais aujourd'hui, on tend la main au gouvernement Legault pour travailler avec lui à l'adoption de ce projet de loi qui permettrait de commencer à changer la culture politique au Québec en matière de transparence.

Donc, vous le voyez, oui, une grande priorité en environnement mais aussi, déjà, en seulement deux semaines, trois gains concrets obtenus par Québec solidaire à travers nos travaux parlementaires. Je pense que ça démontre à quel point cette nouvelle équipe de députés de Québec solidaire, elle a travaillé avec vigueur, avec sérieux. Et on a été en mesure d'aller chercher des avancées concrètes malgré le fait qu'on soit face à un gouvernement majoritaire. Merci.

La Modératrice : Merci. Puisque vous êtes nombreux, nombreuses, pour que tout le monde ait le temps de s'adresser aux porte-parole, je vous invite, s'il vous plaît, à vous en tenir à une question et une sous-question pour laisser le temps au prochain parti. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous deux. Est-ce qu'on a passée trop de temps sur le contenant, pas assez sur le contenu, dans votre cas?

Mme Massé : Ça, c'est à vous de le juger. Nous, sincèrement, si vous… Gabriel vient de clairement exprimer nos gains. Si vous allez voir ce qu'on a fait en Chambre, nous, on s'occupe de le diffuser largement.

M. Laforest (Alain) : Le message qui est passé, Mme Massé, cette semaine, là, partout, c'est sur le contenant, pas sur le contenu. Est-ce que vous vous êtes nui en mettant l'accent sur le contenant plutôt le contenu?

Mme Massé : Bien, écoutez, je suis… Nous, là, sincèrement, là, ça n'a pas été notre priorité, là. Il y a, bien sûr, des médias qui en ont fait leur priorité, puis on respecte ça, c'est la ligne éditoriale, ça vous appartient. De notre côté, allez voir nos interventions en Chambre, Gabriel vient de vous parler du travail qu'on a fait, c'était ça, nos priorités. Alors, pas de problème. Moi, je continue à penser que Québec solidaire change le monde au quotidien et, en deux semaines, on en a fait la preuve en faisant des gains concrets pour les enfants à l'aide sociale, pour les familles à l'aide sociale, pour les… au niveau des clauses orphelins, les jeunes travailleurs, travailleuses. Moi, je pense que c'est ça, notre grand message.

M. Laforest (Alain) : Donc, c'est la faute aux médias si le message n'a pas passé?

Mme Massé : Ce que je vous dis, c'est : Il y a effectivement des… Je ne dis pas que c'est la faute aux médias, il y a des médias qui ont fait le choix éditorial, on respecte ça, de considérer que c'était le dossier.

M. Laforest (Alain) : Mais c'était… Pour vous, ce n'est pas important d'en avoir parlé, là?

Mme Massé : Nous, sincèrement, là, on va être clairs, on ne revendique pas du tout de modifications au règlement sur le code vestimentaire, ce n'est pas nous. Il y a eu des journalistes qui ont posé des questions à nos députés, nos députés qui sont un peu différents, qui s'habillent un peu différemment. Ils ont répondu honnêtement, puis après ça, bien, il est arrivé ce que vous savez.

La Modératrice : Merci. Louis Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme Massé, M. Nadeau-Dubois. On est à 69 jours, là, du gouvernement Legault, là. Où se situe le Québec, à votre avis, après 69 jours de gouvernement Legault? Est-ce que le Québec progresse, est-ce qu'il régresse? On est rendus où, là, à votre avis? Est-ce que l'élection du gouvernement Legault se solde par une... des avancées ou… Comment vous voyez ça?

Mme Massé : Bien, premièrement, vous le dites d'entrée de jeu, 69 jours, c'est 69 jours. C'est un gros paquebot, un État, mais je pense qu'il y a des signaux déjà clairs qui ont été envoyés. Dans la mise à jour économique, on a privilégié un remboursement de la dette au lieu de s'attaquer à la crise la plus fondamentale du XXIe siècle, c'est-à-dire les changements climatiques. C'est un signal.

Au niveau de la population en général, on a annoncé, pas plus tard qu'hier, ce projet de loi là sur la réforme des taxes scolaires, alors que, dans les faits, c'est priver les écoles de 700 millions de dollars autonomes. Alors, c'est des indications. On va le suivre, on n'est pas impressionnés, honnêtement.

M. Lacroix (Louis) : O.K., je vais poser ma question autrement. Est-ce que… Parce que j'aimerais savoir si le Québec, à votre avis... si le gouvernement Legault fait avancer le Québec. C'est ça que je veux savoir. À votre avis?

Mme Massé : Écoutez, je vous disais que M. Legault est un gouvernement idéologique, et, pour nous, une posture idéologique conservatrice, ça ne fait pas beaucoup avancer, puis la place où, pour moi, c'est le plus illustré, c'est en matière de se mettre en action face à la crise majeure, face à la dette inconsidérable qu'on va laisser à nos enfants, la dette écologique. Ça fait que, non, je pense que ce n'est pas rassurant du tout.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour. Vous l'avez indiqué d'entrée de jeu, vous avez fait de la lutte contre les changements climatiques et de l'environnement votre grande priorité durant cette session. Êtes-vous en train de prendre sur vous de réviser l'orientation de Québec solidaire? Parce qu'évidemment cette valeur-là est présente au sein du parti depuis sa fondation, mais il y en avait d'autres, le progressisme, le féminisme, et là, je regardais, par exemple, la liste des questions que vous avez posées en Chambre, il y en a eu de très nombreuses sur l'environnement, rien sur la lutte contre la pauvreté ou l'égalité entre les hommes et les femmes, même si ça fait partie de l'ADN du parti. Êtes-vous en train donc de redéfinir le parti?

Mme Massé : Je ne pense pas. Je pense que le parti, un de ses fondements importants, vous l'avez nommé, c'est... on est aussi un parti écologiste. Mais, quand Gabriel vous nomme les gains qu'on a faits, bien, lutter contre la... aller chercher l'accord de tous les partis politiques sur la question des clauses orphelin, c'est de s'assurer, aux jeunes travailleurs, l'abolition d'une discrimination. Alors, je pense que c'est ça. Au niveau de l'aide sociale, le calcul des pensions alimentaires, c'est la même chose.

Ça fait que je pense que, oui, il faut et on va continuer de le faire, de rappeler qu'il y a une urgence climatique, mais ça ne nous empêche pas du tout de se poser des questions autres, et on a fait même des gains autres.

M. Lavallée (Hugo) : 2019 va être une année électorale sur la scène fédérale. Je sais que vous avez, entre autres, rencontré, je pense, M. Blanchet, là, récemment, qui va peut-être être le prochain chef du Bloc québécois. Quelle va être la posture de votre parti face à cette élection fédérale? Allez-vous vous impliquer, allez-vous prendre position, allez-vous faire des revendications en 2019 à l'approche de ces élections-là?

Mme Massé : Bien, Québec solidaire, depuis 12 ans, a toujours eu la même attitude, c'est-à-dire, pour ce qui est des élections aux autres paliers, on ne s'en mêle pas. On ne s'en mêle pas, ça leur appartient. Ils font les choix qu'ils font, et, pour 2019, ça me surprendrait que ça change.

M. Lavallée (Hugo) : Je vous posais la question parce que, lors de la fusion avec Option nationale, ça avait été un des enjeux qui avaient été abordés, en tout cas, une préoccupation exprimée par des gens d'Option nationale, de voir Québec solidaire prendre parti plus résolument, notamment en faveur du Bloc québécois. Je comprends que ce n'est pas votre intention.

Mme Massé : Bien, on n'est pas là. On n'a pas fait cette discussion-là. Ce que je vous dis, c'est que notre pratique, elle a été de ne pas se mêler de ça. Comme, par exemple, actuellement, oui, on a rencontré M. Blanchet parce que Québec solidaire rencontre le monde, dans la vie, là, mais, ceci étant dit, on l'a entendu, on l'a écouté, et on est clair que notre implication dans la refondation du Bloc ou quoi que ce soit, on n'est pas là, là.

La Modératrice : Guillaume Bourgault-Côté, Le Devoir.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Oui, bonjour. J'aimerais savoir, au-delà des motions de QS que le gouvernement a approuvées, quelles autres actions de ce gouvernement vous a semblé bonnes? Est-ce qu'il y en a eu, d'une part, et, si oui, lesquelles?

Mme Massé : Je pense que la constance de M. Legault et de la CAQ sur le dossier de la réforme du mode de scrutin est vraiment intéressante. J'ai envie d'y croire, et je pense que... en tout cas, les gens que je croise dans la rue m'en parlent. Eux autres, ils s'attendent vraiment que 2018 ait été la dernière élection sous l'ancien mode de scrutin. Alors, ça, je trouve ça intéressant.

Les annonces... Bien, là, on est au niveau des annonces. Les annonces de revisiter le code de la famille, c'est intéressant, c'est rassurant, puis je commencerais par ça. Je ne sais pas s'il y en a d'autres qui te viennent?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le projet de loi sur l'UPAC aussi, je pense qu'on peut dire...

Mme Massé : Ah oui! Ah oui! Le premier.

M. Nadeau-Dubois : C'est quelque chose que Québec solidaire appuyait et demandait aussi depuis longtemps. Je pense que ça peut être mis dans la liste des gestes qui sont, pour nous, intéressants puis qui vont dans la bonne direction.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Justement sur la réforme du mode de scrutin, dans le discours d'ouverture, il y avait effectivement mention de ça. En même temps, ce que M. Legault disait, c'est : Je m'engage effectivement à déposer un projet de loi. En campagne électorale, il y avait un engagement qui, peut-être, pouvait sembler plus ferme, à l'effet que les prochaines élections seraient déjà sous un nouveau mode de scrutin. Il n'y a pas d'inquiétude par rapport à ce qui peut peut-être être une certaine variation dans le discours par rapport à ça?

Mme Massé : Bien, écoutez, vous commencez à me connaître, après toutes ces années, je suis une femme optimiste, je vois plutôt la moitié de verre plein que vide. Et, pour le moment, les travaux, parce qu'on est en dialogue avec Mme LeBel sur ce dossier-là, nous portent à croire qu'au plus tard au printemps 2020 on va enclencher le processus... Bien, pas le processus. Ce que je veux dire, c'est... on va adopter la loi, ce qui va permettre au Directeur général des élections d'enclencher le processus pour transformer... Alors, laissez-moi rêver.

La Modératrice : Merci.

M. Bourgault-Côté (Guillaume) : Dernière chose. M. Lacroix vous posait la question : Est-ce que François Legault fait avancer le Québec? Si je la pose à l'envers : Est-ce qu'avec les actions qu'il pose depuis deux semaines, de façon globale, vous avez au contraire l'impression que le Québec recule?

Mme Massé : Bien, on le sait, les scientifiques le disent, il ne faut plus créer de nouvelles infrastructures en matière de transport d'hydrocarbures. Qu'on pense aux gazoducs : on est exactement à l'inverse de ce que nous demande de faire le secrétaire général des Nations unies. Quand, les yeux fermés, on n'accorde pas un BAPE à une entreprise qui déjoue les règles et qui va probablement polluer une des plus belles sources d'eau mondiale, bien, on est en train d'envoyer un signal qu'on retourne au XXe siècle. On ne veut pas retourner «back to the future».

La Modératrice : Hugo Pilon-Larose de La Presse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour. C'est inévitable, il faut parler des enjeux d'habillement de Québec solidaire en cette fin de session. Vous avez dit…

Une voix :

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous avez dit, oui, effectivement, que les médias en ont fait leur priorité. Pourtant, Québec solidaire a accepté avec, je crois, plaisir de participer à une séance photo où notamment votre députée s'est habillée d'une façon qu'elle ne s'était jamais habillée en Chambre, portant même sa tuque, ce qu'elle n'a jamais fait. En communication politique, est-ce que vous vous donnez A plus?

Mme Massé : Est-ce que?

M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce que vous vous donnez un A plus?

Mme Massé : Écoutez, moi, je ne connais pas les théories de communication politique. Je pense que... Et vous référez à Catherine. Je pense que Mme Dorion, on lui a posé des questions. Elle a été elle-même. On la connaît. D'ailleurs, probablement que le Québec la connaît plus que jamais, que ce soit pour son char, que ce soit pour sa tuque, que ce soit pour... peu importe. Et je pense qu'elle a répondu avec ce qu'elle est. Et, dans ce sens-là, je trouve que, les nouveaux députés, on cherche tous, et moi, je suis passée par là aussi, à rentrer dans ce monde-là. Puis Catherine a répondu à ces questions-là. Elle n'était pas la seule d'ailleurs, hein? Il y a d'autres députés solidaires qui ont aussi été questionnés. Et ils ont répondu franchement, tels qu'ils sont. Puis on les aime pour ça.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, pour répondre à ma question, le fait que votre députée a volontairement participé à une séance photo pour s'habiller de façon qu'elle ne s'habille pas pour aller au salon bleu, c'était un maudit bon coup?

Mme Massé : Bien, je veux dire, on n'est pas juste des gens qui travaillons au salon bleu, là. Le salon bleu occupe une partie de notre travail. Et, après ça, on est en lien avec la population. Donc, Mme Dorion s'est habillée pour être bien, pour être confortable. Peut-être, peut-être que ça a dérangé. Mais, ceci étant dit, je pense que… je réitère que nous, là, on n'est pas en train de dire qu'on exige des modifications au règlement. Le président de l'Assemblée lui-même trouvait que c'était peut-être une… Tout ça aura amené une réflexion essentielle. Si M. Paradis y va, là-dedans, bien, on va y être, là, on va réfléchir avec lui là-dessus.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une dernière question. En environnement, le gouvernement Legault doit-il prendre des décisions au cours des prochaines années pour atteindre les cibles de réduction de GES, quitte à temporairement faire mal à l'économie?

Mme Massé : Bien, le peuple québécois s'est déjà prononcé là-dessus, il a dit oui. Il a dit oui. Il faut s'occuper de l'environnement, mais, inquiétez-vous pas, M. Legault, le plan que nous avons proposé, un, était… voyons, je cherche mes mots à matin. Il était non déficitaire, les investissements que nous proposions dans ce plan-là étaient… les emprunts étaient moins élevés qu'à d'autres moments de l'économie québécoise, je pense, notamment, sous M. Bourassa et sous M. Lévesque, alors il est possible d'agir dans une économie qui est sobre en carbone, une économie du XXIe siècle sans qu'il y ait nécessairement d'impacts catastrophiques sur l'économie du Québec, au contraire. Et notre plan de transition l'a démontré cet été.

M. Nadeau-Dubois : J'ajoute un élément. On parlait plus tôt du caractère idéologique du gouvernement Legault, bien, opposer économie et environnement, là, ça, c'est une marque de commerce de l'idéologie conservatrice.

La Modératrice : Merci. Patrick Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, tous les deux. Mme Massé, êtes-vous tannée d'entendre parler de l'habillement de Catherine Dorion?

Mme Massé : Je vous dirais, quand on regarde le travail qui est fait par nos députés depuis deux semaines, là, je vous dirais que, si on les écoute, si on écoute ce qu'ils disent… Tu sais, la fameuse expression «l'habit ne fait pas le moine», là — j'en sais quelque chose — s'ils écoutent ce qu'ils disent, ils vont voir comment nous avons une équipe extraordinaire.

Alors, écoutez, les choix éditoriaux, je vous le dis, on les respecte. Et j'espère que le travail... Et, quand on vous nomme, en termes de bilan, ce que malgré tout on a réussi à faire en si peu de temps, bien, vous reconnaissez là le Québec solidaire que vous avez toujours connu.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, vous dites que le débat public occulte un peu le message de travail de Québec solidaire?

Mme Massé : Bien, ce que je dis, c'est que les journalistes posent des questions, on répond. Puis ce que je dis, c'est : Après ça, il y a des lignes éditoriales qui appartiennent à vos boîtes, puis ça, bien, ça vous appartient, là. Nous, honnêtement…

M. Bellerose (Patrick) : Ce que je vous demande, c'est, sans mettre la faute sur Mme Dorion, vous dites que le débat médiatique là-dessus occulte votre travail. C'est ce que je comprends.

Mme Massé : J'aurais personnellement aimé beaucoup plus entendre l'urgence climatique. Le peuple, je pense, aussi. Mais ceci étant dit, je réitère : On n'en fait pas une revendication, on ne souhaite pas ça, mais, si le président, qui... lui, trouve — vous l'avez entendu comme moi cette semaine — qu'il y a là un débat essentiel, on va y contribuer.

M. Bellerose (Patrick) : C'est votre congrès qui s'ouvre en fin de semaine. Je sais que la question des signes religieux n'est pas à l'ordre du jour en fin de semaine, mais je parie qu'on va en parler un petit peu quand même dans les médias. J'aimerais connaître vos positions personnelles sur la question. Est-ce que c'est Bouchard-Taylor ou ce n'est aucune interdiction?

Mme Massé : Écoutez, quand on est porte-parole d'un parti... Moi, je porte la parole de mon parti. Et j'en suis fière, à part de ça. Et je suis surtout fière que notre parti décide qu'il va se donner le temps de faire cette réflexion-là pour permettre à la démocratie de s'exprimer, donc d'avoir l'opportunité, dans les prochains mois, d'en discuter au niveau local, de se poser des questions. Parce que c'est quand même un enjeu du XXIe siècle. Et vous parlez des signes religieux, mais je dirais, plus largement, toute la question du vivre-ensemble, etc. Alors, tout ça, ça va bien cheminer, et, au mois de mars, on fera les discussions.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, il n'est pas question pour vous de vous positionner dans le débat?

Mme Massé : Bien, pour le moment, je porte cette parole, à laquelle je crois. Il y avait un compromis depuis 10 ans au Québec, et ceux qui se veulent les défenseurs des nouveaux arrivants, les défenseurs de la diversité, et je parle du Parti libéral... n'a pas osé mettre son pied à terre et aller dans le sens du consensus que lui-même avait fait émerger avec la commission Bouchard-Taylor.

La Modératrice : Catherine Lévesque, Huffington Post.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour à vous deux. Je veux revenir sur l'idéologie, que vous qualifiez de conservatrice, de la CAQ. Hier en Chambre vous avez dit qu'on revenait dans le Québec des années 50, là. Vous avez à peu près dit ça. Est-ce que vous comparez la CAQ actuellement à Duplessis, à la «grande noirceur»?

Mme Massé : Je pointe spécifiquement ce qui a fait mal au Québec lorsque des conservateurs ont dirigé le Québec. Les travailleurs et travailleuses... Et puis, des conservateurs, là, il y en a eu au Canada, il y en a eu au Québec. Les travailleurs et travailleuses ont mangé la claque. Nos ressources naturelles sont parties aux mains de la grande entreprise, et ça, ayant un déficit clair pour les finances publiques du Québec. Et dans ce sens-là, c'est clair que cette idéologie conservatrice là fait mal.

Mme Lévesque (Catherine) : En tout respect, vous avez spécifiquement pointé la période des années 50, donc de Maurice Duplessis.

Mme Massé : Parce que, quand on parle de ressources naturelles... J'ai-tu dit ressources humaines, tantôt?

M. Nadeau-Dubois : Ressources naturelles.

Mme Massé : O.K. naturelles. Quand on parle de ressources naturelles, je pense que les années 50 ont marqué le Québec parce que nos ressources naturelles ont été dilapidées, ont été données, et ça... et aujourd'hui, là, avec la petite redevance qui est encore là, on se retrouve dans une situation... dans une même situation, pardon.

Mme Lévesque (Catherine) : Juste sur le Conseil national, là, en fin de semaine, vous allez adopter une campagne de mobilisation sur les changements climatiques. Dites-moi, qu'est-ce que vous allez faire de différent en 2019, là, que vous n'avez pas fait en 2018?

Mme Massé : Ah! il y a tellement de potentiel, puis «anyway», on n'aura pas le choix de continuer à faire des choses parce que ça a l'air que notre gouvernement ne continue pas. Écoutez, c'est au jeu, c'est là, il y a toutes sortes de propositions qui sont là. On va en discuter puis ça va nous faire plaisir de vous en parler quand on va arriver au bout de cette discussion-là.

Mme Lévesque (Catherine) : C'est ça, parce que la CAQ dit quand même... Je veux juste dire : vous avez beau poser des questions en Chambre sur l'environnement, la CAQ va répondre la même chose, finalement. Ils vont dire : Écoutez, on vient d'arriver, donnez-nous le temps, on verra, on va consulter les dossiers en environnement. Donc, vous ne craignez pas de passer un peu dans le beurre en parlant juste d'environnement?

Mme Massé : Ah bien, on ne dit pas qu'on va parler juste d'environnement, là. Notre programme est quand même assez constant à plusieurs niveaux. Mais, lorsqu'il y a une crise, hein, allez aux États-Unis, là, lorsqu'il y a une tornade qui arrive, ou même ici au Québec, lorsqu'il y a une situation de crise, il faut prendre les moyens appropriés. Alors, c'est évident que nos gouvernements semblent idéologiquement tellement enlignés pour nous garder dans la même situation qu'on va continuer et on va en discuter avec nos membres en fin de semaine, mais qu'on va continuer à répéter que, là, il y a quelque chose d'urgent. Et ça ne veut pas juste dire ici, au Parlement. Quand on parle d'une campagne politique avec nos membres, c'est pour dire comment on va continuer de mettre le Québec en mouvement là-dessus. Et on vous revient là-dessus — je pense, c'est dimanche? On va vous en parler.

La Modératrice : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour, à vous deux. Bonjour.

Mme Massé : Bonjour.

Mme Prince (Véronique) : Je vais revenir un petit peu sur la question de mon collègue Alain Laforest qui parlait plus du contenant que du contenu. Et cette session-ci, c'est vrai qu'on en a beaucoup parlé de ce que certains élus vont appeler des «side shows». Mais, en même temps, ils ont été provoqués par vos propres députés qui y ont participé, qui ont fait des vidéos sur Youtube, par exemple, ou qui ont accepté de donner des entrevues sur leur habillement, puis tout ça. Est-ce qu'en quelque part ce n'est pas une diversion qui est provoquée?

Mme Massé : Wo! Écoutez, peut-être que c'est une diversion pour les médias qui en parlent. Je vous réitère : Il y a des questions qui ont été posées à des députés qui arrivent et qui sont un peu différents, et j'en connais quelque chose. Je le sais, c'est quoi, d'assumer la différence, et nos députés ont répondu honnêtement à ça. Et, entre moi et vous, depuis 12 ans où Québec solidaire existe, ce n'est pas la première fois où on suscite curiosité et intérêt.

Alors, est-ce que c'est... J'entends, de votre question : Est-ce que c'est téléguidé? Bien, je l'ai dit puis je vais le répéter : Nous, là, on ne demande pas de changement au règlement du code vestimentaire. Ce qu'on souhaite, c'est que si le... Puis le Président de l'Assemblée a ouvert cette porte-là. Bien, s'il veut l'ouvrir vraiment, nous, on va embarquer puis on va faire cette réflexion-là avec lui.

Mme Prince (Véronique) : Depuis que le gouvernement de la CAQ est élu, est-ce qu'il bénéficie d'une certaine période de grâce, parce que les... Puis je ne dis pas que les oppositions ne font pas leur travail. C'est juste que vous avez une situation où vous avez deux partis d'opposition, le PQ puis le Parti libéral, qui sont en reconstruction, se cherchent un chef, puis vous, de votre côté, bien, vous devez apprivoiser votre nouvelle députation puis votre croissance. Alors, est-ce que, pendant que vous êtes tous occupés à faire ça, eux bénéficient un peu de cette période de grâce là?

Mme Massé : Bien, je pense que, si vous avez écouté les discours de nos 10 députés en Chambre — ça s'est terminé hier soir, d'ailleurs — vous allez voir que, non, on n'est pas en train d'essayer de s'adapter. Au contraire. Au contraire, on a mis le doigt sur plusieurs incohérences de cette mise à jour... de ce discours inaugural. Nos députés sont des gens extraordinairement équipés pour pouvoir rentrer en Chambre, apporter le message solidaire, pouvoir pointer du doigt des manquements importants si on veut relever les défis actuels. Et je ne parle pas seulement au niveau de l'environnement. Je parle au niveau de la lutte à la pauvreté. Combien de fois on a répété que c'était absent du discours inaugural? Alors, moi, je pense qu'au contraire nos députés sont déjà sur le terrain. On a déjà fait des gains. Ça veut dire qu'on n'a pas attendu, là. On a déjà fait des gains, des engagements fermes. Alors, moi, je suis plutôt contente... bien, nous sommes plutôt contents et contentes de cette session-ci. Je pense que, dans les faits, on a été vraiment une opposition présente.

La Modératrice : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous deux. Vous avez fait des gains importants à la dernière élection générale. Il est de coutume, souvent, de se présenter ici avec son caucus pour un bilan de session. Et pourquoi le caucus n'est pas là, justement, puisque vous avez tout avantage à les faire connaître, vos nouveaux élus?

Mme Massé : Oui. Bien, je dirais essentiellement deux choses. D'une part, ils sont en train de travailler parce qu'il y a encore une journée de travail aujourd'hui. On a deux questions, c'est le fun d'avoir deux questions, des fois, une journée, et donc il y a ça. Et l'autre élément, bien, on avait un petit défi de rapatriement de tout le monde ce matin. Alors donc il vaut mieux... Puis notre pratique, bien, déjà, deux co-porte-parole, ça semble, des fois, difficile à assumer, alors on est là les deux. Ça fait que voilà, on est là, mais ils vont être là aujourd'hui, là.

M. Bergeron (Patrice) : D'accord. Et tout à l'heure vous avez dit que le gouvernement Legault avait été élu avec seulement 37 % des voix, donc j'aimerais vous suivre dans votre raisonnement. Est-ce que vous êtes en train de dire que ce nouveau gouvernement là, qui vient de gagner un mandat, manque de légitimité?

Mme Massé : Ce que je dis, c'est deux choses. Premièrement, vous avez là un exemple pétant où notre mode de scrutin crée des distorsions terribles parce que, si on avait eu un mode de scrutin proportionnel mixte, il ne serait pas majoritaire, puis on aurait au moins 20 députés. En partant, là, ça ne marche pas. Mais concrètement, quand M. Legault réitère ou d'autres de ses députés réitèrent qu'ils ont reçu un mandat fort et que, donc, ils peuvent enligner ça comme ils veulent, moi, je leur rappelle que 63 % des votes n'ont pas été vers eux. Donc, il faut se mettre en dialogue, il faut écouter et il faut chercher à regarder du côté des consensus.

M. Bergeron (Patrice) : Donc, vous dites être en dialogue et écouter. Est-ce que vous voulez que le gouvernement Legault fasse plus de pas vers l'opposition, par exemple, pour éventuellement donner plus de force aux parlementaires qui sont issus de l'opposition pour des projets de loi qui pourraient être appelés...

Mme Massé : Par exemple, vous avez là un excellent exemple...

M. Bergeron (Patrice) : ...ou un cabinet de coalition?

Mme Massé : Non, on n'en est pas là, pas du tout. Écouter et dialoguer et faire consensus ne veut pas nécessairement dire : il faut s'asseoir dans le même bureau. Je regarde Gabriel, qui a déposé un projet de loi sur la transparence, je pense que M. Legault, et je lui en ai parlé lorsque je l'ai rencontré il y a quelques semaines, a une opportunité de pouvoir faire un virage. Ça fait plus de 40 ans d'alternance entre le Parti québécois et le Parti libéral. Arrive là un parti qui n'a jamais gouverné, qui a souvent, au salon bleu, demandé à ce que les vieux partis soient plus transparents. Il y a une opportunité, il y a un projet de loi sur la table et, si M. Simon Jolin-Barrette voulait appeler ce projet de loi là, bien, nous, on est prêts à travailler avec lui. C'est une belle opportunité.

M. Nadeau-Dubois : Pour ma part, pour exprimer notre pensée, j'ai envie de vous citer Jean Charest. C'est rare que je fais ça, mais Jean Charest, il y a quelques années, disait à Stephen Harper : «La démocratie, ce n'est pas j'ai gagné, tu as perdu, je fais ce que je veux.» C'est essentiellement ça qu'on dit aujourd'hui. Merci.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Raquel Fletcher from Global. At the beginning of the campaign, no one was talking about the environment other than you. And during this minisession the environment has come up time and time again. Do you feel like you've succeeded in creating a, I'll say, national dialog, but, I guess, provincial dialog?

M. Nadeau-Dubois : I would say national dialog. But no, all kidding aside, I think the first reason why climate has become a national issue is not because of Québec solidaire. It's because of the objective situation that we're in. It's because of the objective fact that we are in a major climate crisis. But I think also Québec solidaire had a contribution in making climate change a national topic. I think we had that contribution. And I think the fact that, by making climate change our priority during the campaign and seeing the significant gains that we did during that campaign, I think it was a signal for all political parties in Québec that, in 2018, you cannot do politics without putting climate change at the heart of your agenda.

Mme Massé : And let's say that we tabled, too, a transition plan. And, in that plan, we say it's possible. And we need it. We need to have some actions to change things.

Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Legault is meeting with other premiers and the Prime Minister, I guess last night and today. On a number of issues, Québec is not in accordance with the federal government on cannabis, immigration, the environment to an extent. Not putting any judgment on that because provinces are often not in accordance with the federal government, but I'm just wondering how you would evaluate or what you think of how Mr. Legault is approaching this relationship with the federal government and how that is working out for Québec.

M. Nadeau-Dubois : I guess we'll wait and see. I mean, he's just taken power. I think Mr. Legault will realize soon that, now that he has become a proud and very strong federalist, he will be short of arguments when it comes  to imposing Québec views and objectives in his relationship with Mr. Trudeau. I think he will realize that after, you know, when you have banged on the table and said that you are angry and you disagree inside the Canadian Federation, you do not have all the means to take your decisions.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. I have one other question. How would you evaluate the performance of the Liberals as the official opposition? Because you voiced some concerns after being elected that they were not going to be able to be real opposition. How do you evaluate their performance during this two-week session?

M. Nadeau-Dubois : In one word, I would say funny. Because it was very funny to see the Liberals challenging the new government on climate changes, let' say, for example. It was very funny to see the Liberals, you know, supporting our motion to get rid of «clauses orphelin» in Québec, and that motion was asking to correct a law that they adopted a few months ago. And they proudly voted to correct that law. That was very funny also. It was also very funny to see them support our motion to withdraw the consideration of… pension alimentaire, on dit, là, tu sais…

Mme Fletcher (Raquel) : Food allowance.

M. Nadeau-Dubois : Sorry?

Mme Fletcher (Raquel) : Food allowance, «pension alimentaire».

M. Nadeau-Dubois : It's for the… I would say children allowance maybe. It's for the children support, not for food actually… pension alimentaire, là.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes, child support. Child support?

M. Nadeau-Dubois : Child support. Let's settle on child support. So, it was very funny to see the Liberals support our motion to withdraw the consideration of child support in the social laws when that government was there for… well, that party was in government for 15 yeard and did nothing on that issue.

So, we are seeing right now the Liberal Party try to find an angle to attack the Coalition avenir Québec, and it's very difficult for them. Why? Because, on all major issues, they share basically the same world view, they share the same vision, and that's why we said, day one after the election, that we would be the real opposition to that government. And I think those first two weeks have proven that we were right. It's very difficult for the Liberal Party to actually find something to say against the Coalition avenir Québec because they agree with them on all major issues, and they were controlling that country since 15 years. So, it's difficult after that to find a way to criticize. We do not have that contradiction. We have a different vision, we have a different world view, and we really oppose that government on all major issues.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 45)

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