(Quatorze heures sept minutes)
M.
Arcand
:
Alors, merci infiniment. Je sais qu'il est 14 heures cet après-midi, que
nous sommes les derniers à intervenir, alors nous allons être conformes à ce
que nous devons être, c'est-à-dire une opposition officielle qui va être rapide
et efficace.
Je voulais profiter de l'occasion pour
vous dire, donc, la glace est maintenant brisée. Cette session a été une
période de rodage. Il fallait le trouver, le bon ton, et nous y sommes
parvenus. Pour le gouvernement, ça a été le test de la réalité. Notre formation
politique a eu des échanges solides avec le gouvernement de la Coalition avenir
Québec, avec les nouveaux ministres. Et, au cours de la prochaine session, je
pense que le premier ministre va devoir trouver un autre argument que de dire
que nous avons été 15 ans au pouvoir et que nous n'avons rien fait. Je
pense que ce n'est pas tout à fait le langage auquel les Québécois s'attendent.
C'est lui, le premier ministre, les Québécois s'attendent à ce qu'il gouverne.
Gouverner, ça implique également prendre
des décisions basées sur une logique, basées sur des faits réels. La réduction
des seuils en immigration, ça va à l'encontre de toute logique économique, repousser
à 21 ans l'âge légal pour consommer du cannabis défie l'avis d'une
panoplie d'experts, présenter une mise à jour économique très timide alors que
vous disposez de 4 milliards de dollars de surplus, ça ne fait pas beaucoup
de sens, surtout lorsque vous avez promis mer et monde.
Le gouvernement a présenté trois projets de
loi, une mise à jour et un plan sur l'immigration, mais rien du tout pour les
services aux citoyens. Lorsque les travaux parlementaires reprendront, le gouvernement
aura franchi le cap des 100 jours. À mon avis, leur délai de grâce sera, à
ce moment-là, passé. La prochaine session, la CAQ devra cesser de blâmer le précédent
gouvernement, concentrer ses énergies à expliquer aux Québécois son plan, et
l'opposition officielle sera là pour lui rappeler. Merci. Oh! M. le leader.
M. Proulx : J'ai encore
le même enjeu, je suis encore plus petit que le chef. C'est toujours la même
chose, il faut que je me mette à côté pour qu'on puisse me voir. Écoutez, ce
sera...
Mme
Rotiroti
:
...
M. Proulx : Oui, merci,
Filomena, de m'encourager dans cette réalité.
Écoutez, je prends quelques instants,
d'abord, pour vous remercier d'être présents, également remercier toute
l'équipe de l'aile parlementaire du Parti libéral du Québec, parce qu'on a eu
une courte session parlementaire. Je tiens à vous rappeler que, si on a eu une
courte session, c'est parce que le gouvernement l'a choisi ainsi, hein? Si
cette session n'a porté presque exclusivement sur le débat du discours
d'ouverture, c'est parce que c'est le gouvernement qui a fait ce choix, et il
n'a pas choisi de faire avancer ces travaux parlementaires autrement.
Vous dire également qu'il y a eu, et
c'était dans les premières décisions, vous l'avez entendu, reconnaissance du Parti
québécois et de Québec solidaire comme groupes parlementaires. Vous aurez
remarqué, dans ces deux semaines, que nous n'avons perdu ni les avantages de l'opposition
officielle ni la pertinence de l'opposition officielle par ce que nous avons
fait, mais également par ces temps de parole qui nous sont consacrés et que
vous verrez se décliner lors des prochains travaux.
On a eu six périodes de questions. On a,
comme l'a dit le chef, trouvé, je pense, un ton qui va nous permettre de
construire, nous aussi, pour les prochains mois. Il y a eu trois projets de loi
qui ont été déposés, ça a été dit, le gouvernement va chercher à les faire
avancer rapidement. Il faudra qu'il s'entende avec nous sur des groupes pour
les consultations. Ce n'est pas une habitude, je peux comprendre, pour un
nouveau groupe qui est au gouvernement de vouloir faire ces ententes et ces
discussions, mais il faudra les faire avec les groupes d'opposition.
Et je tiens à vous rappeler, vous l'avez
remarqué, au niveau de la procédure parlementaire, de la vie dans notre Assemblée
nationale, je pense qu'il y a un apprentissage qui est à la dure pour le gouvernement,
mais il y a de l'apprentissage pour tout le monde. On a fait notre bout de
chemin, mais vous aurez remarqué quand même que le président, à quelques
occasions, a été obligé de rappeler le gouvernement à l'ordre dans le cadre de
nos travaux. Alors, voilà, merci.
La Modératrice
: Alors,
M. Laforest, je vais vous laisser briser la glace.
M. Laforest (Alain) :
Merci. M. le chef de l'opposition officielle, mesdames messieurs, est-ce que
les banquettes de l'opposition sont inconfortables?
M.
Arcand
:
Écoutez, vous savez, nous sommes des démocrates, nous respectons la décision de
la population, la décision du 1er octobre dernier, et nous allons faire le
maximum, évidemment, pour représenter une opposition officielle, et c'est déjà très
bien parti.
M. Laforest (Alain) :
Vous avez dit : Le gouvernement de la CAQ ne pourra pas, pendant quatre
ans, nous reprocher nos décisions. Si ma mémoire ne m'échappe pas, vous l'avez
fait beaucoup au cours des dernières années, en reprochant au Parti québécois
d'avoir pris des décisions il y a 20 ans. Donc, vous ne voulez pas vous
faire servir la même médecine, non?
M.
Arcand
:
Non, mais c'est-à-dire que... Écoutez, j'ai fait, cette semaine, la période de questions
avec le premier ministre. On a parlé de pénuries d'emploi, ce qu'il refuse de
rendre comme étant prioritaire pour son gouvernement pour les raisons qui sont
les siennes. Nous, on est convaincus que ça va représenter un problème sur le
plan économique.
Maintenant, le premier ministre, à plusieurs
reprises, m'a répondu cette semaine comme s'il était le chef de la deuxième
opposition. Alors, moi, je veux simplement lui dire qu'on a maintenant des
rôles différents à jouer, et il doit gouverner le Québec.
La Modératrice
: Merci,
M. Laforest. Donc, on a va passer à Hugo.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui, bonjour. M. Arcand, diriez-vous que le Parti libéral est remis de sa
pire défaite dans l'histoire du Québec?
M.
Arcand
:
Bien, vous avez des gens ici qui sont très en forme. On a eu... Il ne faut
jamais se rappeler, dans un premier temps, qu'on a eu quand même au-delà de
1 050 000 personnes qui ont voté pour nous à la dernière
élection. On représente fièrement ces gens qui nous ont appuyés et on va
continuer à étendre, évidemment, cet appui à toutes les régions du Québec.
M. Lavallée (Hugo) : Où
en est la réflexion sur, justement, l'avenir du parti, les changements qui
doivent être apportés?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, on a eu ce qu'on appelle une période de débriefing qui s'est
faite. Il y aura certainement, au début de l'année, un plan d'action de la part
de notre formation politique, un plan stratégique et un plan d'action qui
seront faits à ce moment-ci. Et il est clair que, dans l'esprit de tous mes
collègues ici, à l'Assemblée nationale, il faut être toujours très près,
évidemment, des gens qui nous ont élus, il faut être très près des Québécois.
On aura l'occasion de vous présenter, d'ailleurs, des plans en ce sens-là au
cours de la prochaine année.
M. Lavallée (Hugo) : Et
quelles sont les conclusions de ce débriefing?
M.
Arcand
:
Ah! écoutez, vous allez le voir lorsqu'on va présenter certaines des
initiatives que nous voulons pour le Québec. Je pense que vous allez voir,
derrière ça, les conclusions de notre débriefing, si on veut.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc...
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Oui, bonjour. Vous dites, donc, que la période de grâce sera terminée lors du
retour parlementaire en février. Ça veut donc dire que vous aurez plus de
mordant dans vos questions? Est-ce que vous jugez que vous avez manqué de
mordant pendant les deux dernières semaines?
M.
Arcand
:
Non, pas du tout. Écoutez, vous savez, on lit un peu ce que les analystes
disent, et puis parfois on dit qu'on est trop mordants, d'autres fois qu'on ne
l'est pas assez. Écoutez, c'est une question de perspective. Évidemment, nous,
la difficulté au départ était, bien sûr, qu'on a un gouvernement qui vient
d'être élu, alors il fallait être, justement, extrêmement réalistes sur ces
éléments-là. Mais je crois qu'on a trouvé notre ton. Notre ton, il est très
bien. On a posé les bonnes questions, à mon avis. On a débattu des enjeux qui
m'appartenaient, entre autres, parce que, moi, la pénurie d'emploi, ça me
préoccupe beaucoup parce que je vois ça partout dans toutes les régions du
Québec, mais il y a eu d'autres éléments également, que ce soit sur la question
du cannabis, que ce soit sur la question de l'immigration, que ce soit sur
d'autres éléments qui ont été... la baisse de la taxe scolaire, par exemple, le
200 millions, là, qu'on a trouvé hier, à force de débattre. Alors, on
s'aperçoit qu'on fait le bon travail, et ce travail-là doit être basé sur de la
rigueur et sur des faits précis. C'est ce que les Québécois attendent de nous.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Vous avez donc effectué un débriefing, vous voulez déposer, donc, un plan
stratégique au retour pour la suite des choses au Parti libéral. Est-ce que 2019,
dans votre parti, c'est l'année pour l'élection d'un nouveau chef?
M.
Arcand
:
Écoutez, ça, ce sera au parti de décider de quelle façon il veut s'orienter. Il
y a l'exécutif du parti, il y a un conseil de direction de notre formation
politique, ils prendront les décisions qui s'imposent dans les circonstances.
On comprend, évidemment, que 2019 est aussi une année électorale sur le plan
fédéral, alors on verra la suite des choses, mais ce n'est pas une décision qui
sera prise, évidemment, par les collègues, c'est le parti à prendre ses
décisions.
La Modératrice
: Merci.
Donc, Catherine.
Mme Lévesque (Catherine) :
Bonjour. Gabriel Nadeau-Dubois disait, un peu plus tôt, que c'était drôle de
vous voir dans l'opposition parce que vous critiquez essentiellement les
décisions que vous avez prises dans les dernières années. Je comprends que, sur
l'immigration, sur le cannabis ou sur d'autres sujets, vous êtes
fondamentalement contre la CAQ. Par contre, sur d'autres sujets, comme les
réformes en santé, par exemple, ce n'est pas un peu bizarre de critiquer la CAQ
pour ce que vous avez fait dans le passé?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que, sur plusieurs des questions qui ont été... D'abord,
premièrement, on voit, premièrement, que nous avons des opinions assez
différentes de la CAQ, ça, c'est particulièrement clair. Il y a des cas, par
exemple... Aujourd'hui, par exemple, sur le troisième lien, on a été d'accord
avec ça. Il y a d'autres cas où on a été en désaccord. Nous, on essaie autant
que possible de maintenir les valeurs qui sont les nôtres, et je n'ai pas vu
tant de différences que ça entre ce que nous avons fait comme gouvernement à
l'époque et ce que nous faisons aujourd'hui.
Mme Lévesque (Catherine) :
La CAQ prône quelle idéologie, à votre avis?
M.
Arcand
:
Bien, je pense que c'est une idéologie conservatrice et surtout je vous dirais
que c'est basé beaucoup sur des sondages. Je vois que ce sont des gens qui
regardent les sondages, essaient d'appliquer certains éléments, certaines données,
mais ça ne fait pas un parti politique qui a véritablement des valeurs, et c'est
en ce sens-là, je pense, qu'il faut les définir, alors que nous, on a la beauté
d'avoir une existence de 150 ans, comme ça a été le cas pour notre
formation politique. C'est qu'il y a un historique, il y a des valeurs qui sont
très fondamentales pour notre parti.
La CAQ m'apparaît être un regroupement un
peu particulier, et j'ai eu l'occasion de le dire avant même le début de la
session. J'ai de la difficulté à comprendre où ils s'en vont.
Mme Lévesque (Catherine) :
Ils sont opportunistes, c'est ça que vous dites?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire, écoutez, je vous laisse le soin de définir le terme
exactement, mais pour moi, il est clair qu'ils gouvernent d'une façon qui ne
m'apparaît pas la meilleure.
La Modératrice
: Merci.
Isabelle.
Mme Porter (Isabelle) :
Oui, bonjour. Bien, sur le même sujet, quelles valeurs les distinguent des
autres, selon vous?
M.
Arcand
:
Quelles sont les valeurs…
Mme Porter (Isabelle) :
Sur quelles valeurs la CAQ se distingue-t-elle des autres, selon vous, de vous?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que, écoutez, la CAQ dans des cas comme j'ai vus... particulièrement
sur le cannabis, on l'a vu, on a posé les questions à l'Assemblée nationale. Notre
critique a dit : Écoutez, tous les experts disent c'est 18 ans, il y
a les experts qui disent 25 ans. Sur quel fondement vous pouvez dire que
c'est 21 ans s'il n'y a pas véritablement de fondement de ce côté-là?
Alors, ça, c'est un exemple, puis je pourrais vous en citer d'autres.
Alors, on a posé la question sur les
chiffres d'immigration : Pourquoi vous arrivez à 40 000? Pourquoi pas
50 000? Pourquoi pas 30 000? Quel est votre raisonnement derrière ça?
On s'aperçoit qu'il n'y a pas de raisonnement particulier dans ces dossiers-là.
Alors, nous, on essaie autant que possible d'arriver avec des solutions qui
sont les plus rigoureuses possible, et c'est le rôle qu'on entend jouer comme
opposition.
Mme Porter (Isabelle) :
Diriez-vous que c'est un parti idéologue?
M.
Arcand
:
Bien, vous savez, je vais voir de quelle façon ils vont gouverner, mais je dois
dire que, depuis le début, je ne suis pas très impressionné.
Mme Porter (Isabelle) :
Bien, juste là-dessus, préciser ce que vous avez vu dans cette petite et courte
session, est-ce que c'était un gouvernement idéologue?
M.
Arcand
:
Bien, moi, j'appellerais ça un gouvernement qui fait beaucoup de marketing, en
tout cas, et n'est pas nécessairement l'apanage d'un parti politique normal.
Mme Porter (Isabelle) :
Merci.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour à tous. Bonjour, M. Arcand. On se souvient qu'en début de session
vous avez semblé un petit peu agacé, là, que Québec solidaire se dise la
véritable opposition officielle. Qu'est-ce que vous avez pensé du fait que les
coups d'éclat de Québec solidaire sur le troisième lien, sur le code
vestimentaire, sur le serment à la reine ont occupé beaucoup d'espace dans les
médias?
M.
Arcand
:
Bien, moi, je laisse à Québec solidaire de la façon dont ils veulent se
définir. Il est clair que, parce qu'il y avait de la nouveauté... Évidemment,
il y a toujours un intérêt plus marqué par la nouveauté, quoique nous avons, je
vous le rappelle, beaucoup de nouveaux, également, dans notre équipe, je tiens
à vous le rappeler. Mais une chose est certaine, c'est que j'aime mieux être
couvert par la rigueur de nos arguments que par des questions vestimentaires ou
autres, là. Alors, je suis bien où on est de ce côté-là.
M. Bellerose (Patrick) :
On a aussi appris, pendant cette courte session, que les GES, en fait, ont
augmenté en 2016. Est-ce que vous êtes fiers de votre bilan sur la question des
réductions de GES pendant votre gouvernement?
M.
Arcand
:
Écoutez, c'est un énorme défi, la question des gaz à effet de serre, de la
lutte. Moi, ce que je peux dire, c'est que le gouvernement dans lequel nous
étions pendant nombre d'années, on a fait vraiment beaucoup d'efforts de ce
côté-là. On a créé Transition énergétique Québec, la bourse du carbone, un plan
en matière de mobilité, on a fait vraiment le maximum. Les gaz à effet de serre
ont réduit, dans le domaine industriel, passablement. Ils ont réduit également
dans le domaine du recyclage et de tout ce que ça comporte.
Le grand défi, c'est le transport, c'est
le transport. Et évidemment ce qui a probablement nui beaucoup au fil des
dernières années, en particulier des deux dernières années, c'est
probablement... Vous savez, le Québec, en matière de transport, on est un
marché de 8 millions. Si les Américains n'exercent pas, d'une certaine
façon, le même intérêt envers la réduction des gaz à effet de serre, c'est beaucoup
plus difficile. Il faut qu'il y ait une meilleure technologie qui nous permette
soit d'utiliser le transport en commun, soit d'utiliser l'autopartage, soit
utiliser des véhicules qui sont, évidemment, beaucoup plus écologiques.
M. Bellerose (Patrick) :
Il y a clairement là un échec. Est-ce que votre gouvernement en a fait
suffisamment pour réduire les GES?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, vous savez, comme je vous dis, à un moment donné, ce dont on ne
parle pas... Puis je tiens à vous le dire, je me rappelle très bien, moi, en
2011 et en 2012, le Parti québécois disait : Ah! vous voulez réduire de
20 %, nous, on est capables de le faire à 25 %. Je n'ai jamais vu un
plan qui ait été fait par le Parti québécois à l'époque.
Et, quand Québec solidaire se drape dans
un drapeau vert, je n'ai jamais de mesures de la part de Québec solidaire pour
réussir à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils sont très, très,
très muets sur les mesures qu'il faut prendre pour ça. Je n'ai jamais rien entendu
de très concret de ce côté-là.
Alors, nous, on a quand même fait des
choses extrêmement concrètes qui ont apporté quand même des résultats pour
l'ensemble des Québécois. Et tout le monde reconnaît que le Québec a exercé,
pendant cette période-là, un très bon leadership en matière environnementale.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci.
La Modératrice
: Merci,
Patrick. Donc, on va passer à la période de questions en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon.
Raquel Fletcher, from Global News.
You mentioned a couple of
things that you said were based more on ideology than facts or science, like
cannabis at 21, immigration, etc., but these are also things that the CAQ
promised in the last election. So, should they go back on their election promises?
M.
Arcand
: Well, I think that, you know, first of
all, it's based on, maybe, some surveys that they have done rather than what is
the logic behind this, OK? So, I think it's very important. When you are a government, you have to do what is right. And, if you remember, there was this
week, the funerals of President Bush, if you remember, when President Bush said,
at one point : No more taxes, everybody talked about that, but for the
improvement of the economy in the United States in 1991, he decided to raise taxes and, for the next eight to
10 years, the United States saw a rapid growth in the economy, and everybody realized that it
was the right thing to do, OK?
So, when a government is being
elected, they have to do the right thing. So, it's very important to realize. And in the case, for
example, of marijuana, when it's overwhelmingly supported by all the experts
that you have to do it at 18 years of age, that you have to legalize
marijuana at 18 years of age, I think a government should really look at it and do what needs to be done in the
future.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned the word «ideology», though, and «ideological». Can
you elaborate a little bit on that, why you use that word?
M.
Arcand
: Again, what I was
saying, the ideology, if I might say, is based on surveys. They take polls,
they seem to be taking a lot of polls, they get a glimpse of what some of their
voters think and they try to apply in their policies, which might be, in some
extent, right, but when you look at what is good for the citizens generally and
supported by experts, then you have to do, again, the right thing, you have to
really focus on what is the clear consensus in the province.
Mme Fletcher (Raquel) : Just one last question. The Education Minister has repeated this
fact that he had met with English school boards to talk about his plan to
abolish school boards. That seems to be not correct. He has met with them in
the past, I guess, but not since he has been a minister. Is he deliberately
misleading the public, do you think, when he says that?
M.
Arcand
: I think it was clearly put forward
today, at the question period, by the MNA from Jacques-Cartier. I think he was
asking pretty precise questions. And, very honestly, I think Mr. Roberge
doesn't have a clue about what's happening in the English sector. I think he
doesn't realize what's going on. He has never been
exposed to the English community in Montréal, and it's pretty sad to see that.
(Fin à 14 h 27)