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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les relations Québec-Canada

Version finale

Le lundi 16 septembre 2019, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour. Bonne rentrée parlementaire. Je suis accompagné de ma collègue Véronique Hivon, porte-parole en matière de relations Québec-Ottawa.

Alors, on est en pleine élection fédérale, c'est l'occasion toute désignée pour le gouvernement du Québec de nous faire part de ses revendications à l'égard du Canada, un gouvernement neuf qui a un rapport de force qu'il peut mettre à contribution.

Alors, on se souvient qu'en 2015, dans son nouveau projet pour les nationalistes, il y avait 18 revendications qu'il a présentées au gouvernement fédéral. De ces 18, il y en a deux qui ont été abordées; les deux ont été rejetées. Alors, le test pour ce gouvernement autoproclamé nationaliste, dans le cadre de cette élection fédérale, c'est de proposer ce qu'il voit comme étant l'avenir du Québec à l'intérieur du Canada. Parce qu'il nous a dit qu'il était à l'aise avec le Canada, qu'il était réconcilié avec le Canada, que le Québec était pour toujours dans le Canada et que le Québec avait intérêt à rester dans le Canada. Alors, il y a un test pour lui.

Mais on vient d'apprendre, une fois qu'on avait annoncé notre conférence de presse, que finalement le premier ministre va en tenir un à son tour demain qui nous présente qu'est-ce qui est important pour lui. Parce que jusqu'à maintenant, la seule demande qui a été faite, c'est de respecter l'évidence, c'est-à-dire une loi québécoise votée par l'ensemble de l'Assemblée nationale, la loi n° 21, une loi qu'on va défendre parce qu'on y a contribué. Mais tous les pouvoirs de l'Assemblée nationale, toutes les lois de l'Assemblée nationale, c'est une évidence que nous allons toujours les défendre.

Mais, quant aux demandes face à Ottawa, bien, on est curieux de savoir qu'est-ce que le gouvernement du Québec considère comme étant des demandes acceptables pour l'avancement du Québec.

Alors, je cède la parole à ma collègue Véronique Hivon pour vous faire part de nos observations à ce sujet.

Mme Hivon : Oui. Bien, merci, Pascal. On pense que c'est important de rappeler au gouvernement de la CAQ ce fameux nouveau projet pour les nationalistes, qu'il avait déposé en 2015, parce que lui-même semble l'avoir oublié. Si vous en avez entendu parler, au cours des dernières années, vous êtes pas mal plus chanceux que nous.

Parce que moi, lors de la dernière étude des crédits, j'ai questionné la ministre LeBel, responsable des Relations intergouvernementales canadiennes, en lui demandant, chacune des revendications, où c'en était, quel était le plan de match pour pouvoir obtenir plus de pouvoirs, autant par la voie constitutionnelle qu'administrative, et la ministre Lebel a dû admettre qu'il n'y avait rien en cours, sauf... Elle semblait même chercher ce plan-là, donc c'était un petit peu inquiétant pour la porte-parole du dossier. Et la seule chose qu'elle avait dite, c'est qu'il y avait quelque chose en lien avec les points d'impôt. Mais on a découvert, quelques semaines plus tard, que non, il n'y avait absolument rien qui était amorcé.

Donc, aujourd'hui, nous demandons à la CAQ : Qu'en est-il de ce plan-là? Nous lui rappelons ses demandes. Et, comme le disait Pascal, on s'attend bien sûr à ce qu'il explique aussi, le premier ministre, le gouvernement, dans le cadre de la campagne fédérale, quels sont les avantages du régime fédératif canadien pour les Québécois. Pourquoi avoir renoncé à un changement de régime et à vouloir rester? Quels sont les intérêts, et comment les ambitions du Québec peuvent trouver des réponses dans ce cadre-là?

Et je me permettrais en terminant de juste vous rappeler certaines de ces revendications-là, donc, constitutionnelles : premièrement, la reconnaissance constitutionnelle pleine et entière du Québec, bien sûr, dans la Constitution, en tant que nation; le droit de veto du Québec sur les modifications constitutionnelles; l'encadrement du pouvoir de dépenser dans les champs de compétence du Québec; le plein contrôle sur le développement énergétique et la réglementation environnementale; ensuite, l'abolition ou la réforme du Sénat; l'abolition de la fonction du lieutenant-gouverneur; le bilinguisme obligatoire pour siéger à la Cour suprême; la prépondérance du Québec en matière de langue, de culture, d'immigration. Toutes des demandes constitutionnelles qui requièrent des modifications constitutionnelles. Et quelques points sur les ententes administratives : transfert de points d'impôt, donc, de l'assiette fiscale, au Québec; transferts fédéraux qui tiendraient compte du vieillissement; transfert en bloc des fonds pour les infrastructures; rapatriement de l'ensemble des budgets en culture; loi 101 aux entreprises... application de la loi 101 aux entreprises fédérales — c'est intéressant de noter ça parce que, dans les derniers mois, on en a parlé abondamment, on n'a jamais eu l'engagement du gouvernement à cet égard-là.

Donc, vous voyez un peu le portrait. Donc, aujourd'hui, à la CAQ de dire si ce plan-là tient toujours.

M. Bérubé : On est disponibles pour vos questions.

Le Modérateur : M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. M. Bérubé, est-ce que c'est un nationalisme de façade que M. Legault a pris?

M. Bérubé : Bien, c'est un nationalisme autoproclamé, minimalement. En matière de langue, on a posé la question lors de la dernière session parlementaire : Est-ce qu'on va ouvrir la loi 101 pour la renforcer? La réponse, c'est non. Est-ce qu'on va appliquer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale? La réponse, c'est non. Est-ce que notre nationalisme économique devrait faire en sorte qu'on aide nos fleurons, nos sièges sociaux à demeurer ici au lieu de brader nos ressources naturelles, que ça soit à New York ou ailleurs? Bien, c'est ce qu'on a observé aussi. Alors, on s'est fait une liste de plein d'occasions manquées qui vont des enjeux très importants...

D'ailleurs, quand M. Legault parlait des socles de son nationalisme, j'étais étonné de ne pas voir le nationalisme économique. Alors, nous, ça fait partie de nos enjeux. Alors, il y a des tests pour le nationalisme. La langue, c'est un test. Les sièges sociaux, c'est un autre test. Et là les revendications face à Ottawa, c'est un test.

Le Canada ne changera pas pour le Québec; soit qu'on l'accepte, soit qu'on s'assume. Nous, on est dans la catégorie de ceux qui s'assument. On n'est pas dans le domaine du renouvellement du fédéralisme. On les veut tous, les pouvoirs. Mais M. Legault a choisi le Canada comme meilleur lieu d'évolution pour le Québec. Je pense qu'il a une démonstration à faire dans le meilleur rapport de force qu'il peut avoir. Ça fait un an qu'il est là, gouvernement majoritaire. Je pense que c'est un moment de vérité. Parce qu'après l'élection, si Justin Trudeau est réélu, ou Andrew Scheer, je peux-tu vous dire que les demandes du Québec, ça va être pas sur le dessus de la pile.

M. Laforest (Alain) : J'imagine que vous êtes comme Québec solidaire et la CAQ et vous dites à Justin Trudeau de ne pas toucher à la loi n° 21?

M. Bérubé : C'est une évidence. En fait, je ne comprends même pas qu'on ait besoin de le dire. L'Assemblée nationale est souveraine, les lois qu'on adopte doivent être appliquées, ne doivent pas être contestées. Évidemment qu'on dit ça. Dans le cas de Québec solidaire, on se réjouit parce qu'il y a d'autres domaines où ils avaient souhaité l'intervention d'Ottawa. Dans le domaine de l'immigration, notamment, ils avaient réclamé ça...

Mme Hivon : ...

M. Bérubé : Et l'aide médicale à mourir...

Mme Hivon : La taxe carbone.

M. Bérubé : Ah! La taxe carbone. La taxe carbone et l'immigration, c'est deux domaines où ils avaient dit à Ottawa : Venez nous aider. Alors, nous, on croit à l'autonomie de l'Assemblée nationale.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le 27, vous êtes prêts à suspendre les travaux, comme le demandent vos collègues, pour la marche sur le climat?

M. Bérubé : On n'a pas besoin de se mobiliser le 27, d'abord, parce qu'on va être au même endroit. On va être à la marche, en tout cas, moi, j'y serai à Montréal. Puis on est mobilisés chaque jour. Alors, on n'a pas besoin d'encadrer une grande date au calendrier, là, on pose des gestes chaque jour à l'Assemblée nationale en matière d'environnement.

M. Laforest (Alain) : Mais, si ça siège, allez-vous être là ou vous allez être...

M. Bérubé : Bien, ça siège... Le vendredi, soit qu'il y a une interpellation...

M. Laforest (Alain) : Allez-vous être là ou vous ne serez pas là?

M. Bérubé : Bien, on va être là.

Une voix : ...à l'interpellation?

M. Bérubé : Mais on a des ressources, on est capables de se distribuer. Vous savez, ça, là, ça fait partie du message politique de Québec solidaire, qui, je regrette à avoir à le dire, mais instrumentalise cette cause à des fins politiques. D'accord? C'est n'est pas un OSBL, ce n'est pas une organisation qui est un mouvement, c'est un parti politique qui essai d'instrumentaliser cette cause, notamment cette marche, à son profit politique. Je le dis en tout respect.

Ça appartient à tout le monde, l'environnement. Tout le monde est préoccupé. On aborde les choses de façons différentes, mais nous, quand on regarde les propositions en environnement, elles sont sérieuses, elles sont crédibles, elles tiennent la route. Et puis moi, je suis très fier, moi, de marcher avec les gens pour leur en faire part.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Legault a envoyé un message, la semaine dernière, au Syndicat de la fonction publique leur disant : Les surplus, il n'y en aura peut-être plus quand on aura fini de réaliser nos promesses. Vous, votre message aux syndicats, c'est quoi? De revendiquer, de demander plus?

M. Bérubé : On aura l'occasion d'échanger en caucus là-dessus, mais quelques indications sur l'argent disponible. Ça va coûter combien, le troisième lien? On est rendu à combien de milliards? Il y a de la marge de manœuvre là. Les maternelles quatre ans, ça va engouffrer pas mal d'argent aussi. Alors, il y a des marges de manoeuvre là.

Ceci étant dit, ça, c'est une ligne de communication qu'on lui a proposée, de dire : L'argent appartient aux Québécois, pas aux syndicats. Je dirais que les syndicats représentent des travailleurs qui sont des Québécois aussi. Alors, comme ligne de com, je veux bien, mais la réalité, c'est qu'il y aura des demandes légitimes, et, quand elle sera connue, on sera appelés à les commenter.

Mais les syndicats, ils représentent du vrai monde : des enseignants, des infirmières, des préposés aux bénéficiaires, des employés de l'État. Ça, c'est une ligne de campagne électorale. Lorsqu'on est premier ministre, on a une responsabilité à l'égard des employés de l'État, qui sont tellement importants pour donner des services à la population.

Mme Hivon : Puis il y a même une contradiction, un peu, avec lui-même parce qu'il dit qu'il veut augmenter le salaire des enseignants. Nous, on dit qu'il faut aussi regarder du côté des éducatrices, je veux dire, si on veut valoriser ça, comme il a dit. Donc, lui-même, quand il dit ça, c'est comme s'il mettait tout le monde dans un paquet puis c'est comme s'il voulait dénigrer les syndicats et les fonctionnaires. Nous, ce n'est pas notre approche. Puis les enseignants, là, sont un excellent exemple. Lui-même dit qu'il va falloir rehausser leurs salaires.

M. Bérubé : Mais c'est les lignes qu'on lui a données, là : Dites ça, M. le premier ministre, là, ça va pogner, ça.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur le troisième lien, est-ce qu'Ottawa est un de vos alliés, par exemple, s'ils font des études environnementales qui pourraient retarder la mise en chantier du projet?

M. Bérubé : Moi, je pense que la transparence et la vérité seraient des alliés du Québec, et ça, ça commence par Québec. Avant d'aller à Ottawa, là, je demande au ministre des Transports de nous évaluer, à 1 milliard ou 2 milliards près, ça va coûter combien. Ça ne serait pas prématuré. Là, on sait que c'est un tunnel, un tunnel électoral qui va nous coûter une fortune. Ça va coûter combien? Puis quelle marge de manoeuvre ça va prendre? Donc, moi, je veux d'abord régler ça. Avant d'aller voir Ottawa, je veux voir quel est l'effort que le gouvernement du Québec va consentir.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dernière question. En culture, je crois que vous étiez hier aux Gémeaux? C'est possible? Oui?

M. Bérubé : Oui, c'est sur Instagram.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui. Un des enjeux en culture... Parce qu'on sait que François Legault, donc, a dit qu'il voulait des grands projets pour la culture, il a mandaté sa ministre de lui en fournir. Un des enjeux en culture, c'est le financement de la télévision, entre autres. Seriez-vous favorables, au Parti québécois, à ce que le fonds des médias puisse collecter une somme des fournisseurs Internet comme il le fait présentement des câblodistributeurs?

M. Bérubé : On ne s'est pas penchés sur la question, donc ça serait une opinion très personnelle. Toutefois, ce qui a été avancé par le Bloc québécois avant-hier, samedi, de taxer la GAFA pour s'assurer d'avoir des marges de manoeuvre supplémentaires est une avenue très intéressante.

Pour votre question précise, on n'en a pas discuté, et ça ne rendrait pas justice à votre question d'y donner une réponse incomplète.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. Vous présentez aujourd'hui les demandes de la CAQ aux partis politiques fédéraux, mais quelles sont les demandes du Parti québécois?

M. Bérubé : On les veut toutes!

M. Bélair-Cirino (Marco) : Y compris celle d'appliquer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale? Je croyais que...

M. Bérubé : Ça, c'est en attendant, bon. Celle-là...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...de compétence québécoise. Vous demandez la permission à Ottawa?

M. Bérubé : Celle-là, c'est en attendant que le Québec soit indépendant. Mais les entreprises à charte fédérales, donc, par exemple les ports, les chantiers maritimes, etc., bien ça, ça peut se faire. Maintenant, les partis fédéralistes pourraient s'engager tout de suite à ce que la loi 101 puisse s'appliquer, et Québec prendrait en charge. Mais pour tout le reste, pour les enjeux de justice, les enjeux financiers, les enjeux sociaux, on les veut tous, les pouvoirs, on ne veut pas avoir à choisir parce que nous, on n'accepte pas le Canada tel qu'il est.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais il n'y a pas de demande du Parti québécois qui n'apparaît pas dans celles de la CAQ?

Mme Hivon : Bien oui!

M. Bérubé : Bien, l'indépendance. Le véritable nationalisme...

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Mais dans le cadre de cette élection fédérale ci?

M. Bérubé : Bien, dans le cadre canadien, c'est faire respecter les choix du Québec. Puis là les choix du Québec, c'est beaucoup plus large que l'indépendance. Il y a des lois qu'on a adoptées. Par exemple, la loi n° 21, on l'a adoptée, alors on veut qu'elle soit respectée. Mais, de façon générale, l'élection fédérale nous fait la démonstration que, si on avait tous nos pouvoirs, bien, on n'aurait pas besoin de quémander puis on n'aurait pas besoin de s'intéresser à la politique en Colombie-Britannique, au Manitoba puis en Saskatchewan. On s'intéresserait au Québec.

Mme Hivon : Je vous donne juste un exemple, le droit criminel. Est-ce que ça a du sens qu'une nation n'ait pas le plein contrôle sur un pouvoir aussi fondamental de décider ce qui est légal puis ce qui ne l'est pas? Puis des exemples par rapport aux empiétements du droit criminel, par exemple, en matière de santé, aide médicale à mourir, le cannabis, procréation assistée, il y en a des tonnes. C'est un exemple que, sans l'indépendance, on n'y arrive pas. Il les faut tous, les pouvoirs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Question un peu technique, mais existe-t-il encore aujourd'hui un déséquilibre fiscal au désavantage du Québec?

M. Bérubé : Quand Jason Kenney, premier ministre de l'Alberta, a indiqué cet été, au mois d'août, qu'il souhaitait qu'on passe un pipeline, sinon qu'on allait couper les valves au Québec, voire même un référendum, j'ai répondu spontanément ce que je croyais qui allait être la réponse du premier ministre, c'est-à-dire : Faisons-le, le débat, ce qui entre au Québec en investissements puis ce qui sort en taxes et en impôt. Puis on ne fera pas juste le calcul à partir de 2019 : depuis le début de la Constitution canadienne. Et je pense qu'on va être surpris des résultats.

Alors, s'il y a davantage... que ça soit l'Alberta, qui ne le fera pas pendant la campagne, qui va attendre après, ou le gouvernement fédéral, ou des adversaires du Québec veulent faire ça, sachez que le Parti québécois est totalement enthousiasmé à l'idée de regarder les chiffres correctement. Alors, le déséquilibre, on est prêts à le regarder, mais il y a un déséquilibre des pouvoirs. Ottawa a beaucoup trop de pouvoirs sur notre vie collective, et on en fait la démonstration quotidiennement qu'on pourrait faire beaucoup plus et beaucoup mieux si on avait tous nos pouvoirs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question, en ce qui me concerne : Est-ce que Greta Thunberg devrait avoir la possibilité de s'adresser à l'ensemble des élus, dans le salon bleu, comme a pu le faire dans le passé, par exemple, la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne?

M. Bérubé : C'est beaucoup à l'invitation des premiers ministres. Là, ça vient d'un groupe de l'opposition. Tout ça se négocie. Mais, encore une fois, en tout respect pour Québec solidaire, j'ai l'impression qu'ils en font un enjeu politique d'abord, pour eux, alors que ça aurait pu être discuté tout le monde ensemble, puis vous l'auriez appris en même temps, notre position de tous les groupes parlementaires. Mais c'est leur façon de faire. Moi, j'invite les gens qui manifestent à le faire pour la cause, d'abord et avant tout, pas pour un parti.

Moi, là, je ne serai pas en avant de la parade, je vais être dans le centre, en arrière, vous ne me verrez peut-être même pas. Je vais être présent comme tous les citoyens du Québec. Je ne cherche pas à instrumentaliser cet enjeu-là, je cherche à le faire avancer avec mon équipe à travers des propositions.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour. Bonjour, Mme Hivon. Je comprends, vous dites que la meilleure solution pour le Québec, à votre avis, ce serait que le Québec soit indépendant. Mais ça n'arrivera pas d'ici le 21 octobre prochain.

M. Bérubé : On fait de la pédagogie.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais, d'ici le 21 octobre prochain, je comprends que cet objectif-là est illusoire. Alors, pour qui les Québécois, à votre avis, devraient voter au fédéral? La moins pire solution, pour vous, c'est quoi?

M. Bérubé : En ce qui me concerne, moi, je vais voter pour le Bloc. Toi?

Mme Hivon : Moi aussi.

M. Bérubé : Bon. On part avec deux.

Mme Hivon : Puis j'inviterais tous les nationalistes québécois à voter pour le Bloc aussi parce qu'il me semble que, quand on veut défendre toujours plus de pouvoirs pour le Québec, défendre les intérêts du Québec, les ambitions du Québec, il me semble qu'on devrait y aller avec un parti pour lequel c'est clair puis qui va toujours défendre le Québec.

M. Bérubé : Bon. Dans les positionnements, M. Arcand a dit : Tous les partis sauf le Bloc. Nous, on dit : Aucun parti sauf le Bloc. M. Legault dit : Ne touchez à aucun parti. Alors, nous autres, ça va être... On s'engage avec le Bloc québécois parce qu'il a fait historiquement un bon travail, parce qu'ils n'ont qu'à servir le Québec, ils n'ont pas à choisir leur loyauté.

M. Lacroix (Louis) : Et qu'est-ce que vous dites à ceux qui affirment qu'un vote pour le Bloc c'est un vote pour la réélection de Justin Trudeau?

M. Bérubé : Un vote pour le Bloc, c'est un vote pour le Bloc. C'est un vote pour être représentés par des gens qui partagent les mêmes valeurs et qui vont défendre à Ottawa ce qu'on défend ici à l'Assemblée nationale.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous pensez de la chanson de M. Trudeau, là, la main en l'air puis...

M. Bérubé : J'ai de la misère à apprendre les paroles, ce n'est pas très marketing.

Mme Hivon : Ce n'est pas clair.

M. Bérubé : Bien, je pense, ça démontre encore une fois le manque de sensibilité. On est en campagne électorale, c'est supposé d'être scruté, ces enjeux-là, et puis ils ont laissé ça passer. Donc, j'en pense peu de choses, sinon que c'est très mauvais.

M. Lacroix (Louis) : Sur les relations avec la fonction publique, en fait, les négociations avec la fonction publique, qu'est-ce qui serait acceptable, à votre avis? Est-ce que vous êtes davantage de l'école de dire : Bien, par exemple, par corps d'emploi? Parce que, bon, vous évoquiez tout à l'heure les enseignants, où on voudrait changer les échelons salariaux. Il y a également... M. Legault a parlé aussi des préposés aux bénéficiaires, etc. Est-ce que vous êtes pour une approche où on augmente le salaire de façon différente pour certains employés de l'État? Comment vous voyez ça?

M. Bérubé : Bon. D'abord, là-dessus, vous avez raison qu'il a indiqué un intérêt pour les préposés aux bénéficiaires, avec raison. Mais il a beaucoup créé d'attentes auprès des enseignants et des enseignantes, beaucoup, sur les échelons, par exemple, l'entrée dans la profession. Alors là, je n'entends plus parler de ça. Alors, ils sont nombreux, les enseignants, enseignantes, à attendre un signal. Ça sera ses choix.

Il voulait gouverner le Québec? Il a des marges de manœuvre exceptionnelles que peu de gouvernements ont eu avant lui. Il aura à faire ses choix. Quand les demandes du front commun, je présume, seront connues, on aura à se positionner là-dessus, tout comme on le fait dans un budget ou dans une mise à jour économique. Mais le seul correctif, pour l'instant, que je veux faire, c'est : Quand M. Legault dit : L'argent appartient aux Québécois, pas aux syndicats, c'est une ligne de communication. Les syndicats, là, ils représentent des travailleurs, dont les enseignants, dont les infirmières, dont les préposés aux bénéficiaires, du monde bien ordinaire, comme dirait la vice-première ministre.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'il faudrait aller plus haut que le taux d'inflation? M. Legault a dit qu'il fallait s'attendre...

M. Bérubé : On ne connaît pas les chiffres.

M. Lacroix (Louis) : ...à ce que les augmentations soient équivalentes au taux d'inflation.

M. Bérubé : Il a accès à des chiffres qu'on n'a pas. Ça, c'est une première indication. Puis on ne connaît pas les demandes du Front commun. Donc, deux indications qui me manquent. Mais ils devront mettre ça sur la table. Il vaut mieux être prudent puis avoir une contribution positive selon les vrais chiffres quand on sera en mesure de le faire.

Le Modérateur : Mme Gamache, bienvenue.

M. Bérubé : Bonjour, Valérie Gamache.

Mme Gamache (Valérie) : ...sur cette fameuse journée du 27 septembre. Québec solidaire demande aussi à ce que, par exemple, tous les employés de l'Assemblée nationale puissent participer à cette manifestation-là sans crainte de représailles ou de sanctions. Est-ce que, ça, c'est une demande que vous pourriez appuyer?

M. Bérubé : Non. Non, ce n'est pas sérieux. Bien, je veux dire, tout ça, là... Là, ils se réunissent puis ils disent : Là, on va essayer de trouver une façon de faire parler de nous. Souvenez-vous que, la dernière journée de la session parlementaire, ils ont voté avec un drapeau qu'ils ont caché, tu sais, devant eux, puis là ils l'ont déployé. Ce n'est que de ça, des coups d'éclat comme ça.

Moi, peut-être que c'est moins attractif à première vue, je préfère les idées, je préfère faire la pédagogie, je préfère les dossiers qui se tiennent, je préfère la constance. Et c'est comme ça qu'on fonctionne. Alors, quand ils font ça, on tombe dans le piège, vu qu'on est obligés de commenter, puis là, si on ne répond pas positivement, on est moins vertueux qu'eux, ce qui n'est pas vrai.

Alors, ils sont plus imaginatifs sur des enjeux comme ça, mais ils ne sont certainement pas les plus vertueux de l'Assemblée nationale. Le Parti québécois, en matière d'environnement, est solide et crédible, puis moi, je ne veux pas avoir à me définir par rapport à Québec solidaire.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant le mode de scrutin, bon, Mme Lebel dit que ça va prendre plus de temps, qu'il faudra aller en référendum. C'est quoi, la position du Parti québécois?

M. Bérubé : Bien, ici même, mai 2018 ou un peu plus loin, ici, on a signé une entente. Donc, l'ensemble des candidats et candidates du Parti québécois, de la Coalition avenir Québec, de Québec solidaire, du Parti vert — et là, il n'y avait plus Option nationale — ont tous fait campagne sur l'enjeu de réformer le mode de scrutin. Donc, c'est connu de tous, y compris de tous les députés de la CAQ. L'objectif qu'on avait, c'est que, 2022, on ait un nouveau mode de scrutin. Ça a été dit ici. M. Legault a dit qu'il ne ferait pas un Justin Trudeau de lui-même.

Bien, manifestement, ce qui arrive, c'est que son caucus lui a dit : Bien là, nous, si on risque de perdre nos jobs puis d'avoir vraiment, là, un nombre de sièges qui se rapproche du nombre de votes, on est perdants. On ne fait pas ça pour un point de vue de pouvoir, on fait ça pour réduire les inégalités entre le vote exprimé puis les sièges, combattre le cynisme, augmenter la participation électorale.

Alors, ça tient toujours, notre signature, on a fait campagne là-dessus. Et, M. Legault, si on n'a pas un nouveau mode de scrutin en 2022, puis on est capables de le faire dans les délais — je pense qu'un de vos collègues, Mathieu Dion, avait sorti une lettre la semaine dernière — bien, non seulement il va renier un engagement électoral, mais il ne sera pas différent des libéraux. Il est maintenant au pouvoir puis il va donner l'impression que, là, il veut y rester parce qu'il aime bien ça.

Mme Gamache (Valérie) : Et vous, toute votre députation est faveur donc de la...

M. Bérubé : On a tous signé, on a tous fait campagne. Bien sûr, quand le projet de loi va être déposé, il va y avoir des débats. Mais, sur l'objectif final de réformer le mode de scrutin pour réduire les inégalités, on est tous d'accord. Comment on va faire en sorte d'assurer une bonne représentation dans l'ensemble des régions avec les moyens à la disposition des députés, les listes puis tout ça? Sujets à discussion. Mais il n'y a personne qui remet en question. On doit réformer notre mode de scrutin pour qu'il soit plus fidèle au vote exprimé des Québécois.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, besoin d'un référendum, et ça peut se faire d'ici 2022?

M. Bérubé : Bien, je pense que... Là, le gouvernement, là, il faudrait qu'il nous le dise, s'il veut en faire un ou pas. Mais il n'est pas obligé de le faire en même temps que l'élection. Il pourrait le faire avant aussi. Alors, nous, l'important, c'est qu'on a signé une entente, qu'on puisse aller de l'avant. Puis 2022, on est capables.

Le Modérateur : Oui. M. Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous deux. Patrice Bergeron, La Presse canadienne. Lors de votre dernier caucus, vous aviez dit que vous n'alliez plus être revanchards, vous alliez adopter un ton plus positif dans votre formation. Est-ce que ces attaques-là de Québec solidaire, ça ne démontre pas un peu que vous avez quand même de la difficulté à vous débarrasser de vos anciennes manies ou...

M. Bérubé : Non. Bien, ce n'est pas ça, mais il faut dire les choses comme elles sont. Quand ils font ça, là, des fois, je me demande même si l'objectif, ce n'est pas justement que certains disent non en disant : Bien, nous, on le fait. C'est parce que c'est toujours la même chose, c'est qu'on est tous investis par notre volonté de bien servir la population du Québec de façon différente, de façon idéologique différente, mais on se retrouve tout le temps confrontés devant des ultimatums comme ceux-là. Moi, je trouve que ça mérite d'être dit très calmement, très sereinement.

M. Bergeron (Patrice) : Et, par ailleurs, vous avez donc parlé de la position de M. Legault, qui a toujours refusé de se qualifier de fédéraliste. Vous avez dit que c'est un nationaliste mais de façade. Mais est-ce que, selon vous, maintenant, il est bel et bien campé dans le fédéralisme?

M. Bérubé : Absolument. Je pourrais vous fournir 15 déclarations, depuis le 1er octobre, qui démontrent clairement qu'il a fait le choix, c'est le Québec à l'intérieur du Canada. En anglais, c'est :«Never, never, never sovereignty again.» Il l'a dit à l'étude des crédits, il a dit : Pour toujours. Il me semble que c'est assez inclusif, là, «pour toujours». Donc, non, il a fait ce choix-là, et je voudrais juste qu'il l'assume totalement parce que...

M. Bergeron (Patrice) : Pourquoi il refuse de le dire, selon vous?

M. Bérubé : Bien, la CAQ, d'une certaine façon, accepte le même régime que le Parti libéral. La différence, c'est qu'il brandit le drapeau plus souvent. Mais c'est le même régime, ils ne remettent pas en question le régime fédéral. Tu sais, il pourrait dire : Là, ça ne balance pas, on n'a pas les moyens qu'on a, on n'a pas les lois qu'on devrait avoir. Il me semble que la voie la plus responsable, c'est l'indépendance. Ils ont fait un autre choix, qu'on respecte, mais le nôtre n'a pas changé.

Le Modérateur : Peut-être en anglais? Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. So, the CAQ won its election last year, it's going to be a year now. So, how do you think Legault should become real about his nationalist Government during this parliamentary session?

Mme Hivon : Well, right now, it's during this electoral campaign that Mr. Legault has to bring back or not its nationalist project that was tabled back in 2015 and that we haven't heard about since, even from his Minister responsible for Québec-Ottawa relations. So, what we're asking today is that the CAQ becomes clear that they are true with Quebeckers and that they say to them if this project still holds or if, you know, some constitutional requests have been put aside. I think we have to know.

We also want to hear the Government, this federalist nationalist Government say, during this campaign, why should Quebeckers remain in the Canadian regime. Because they have decided to put aside changing the regime. So, why should Quebeckers stay? What is there in it for them? That's the question that we want him to answer to.

Mme Senay (Cathy) : One of the bills... two major bills will be tabled in a few weeks, electoral reform and the bill to transform school boards into service centers. There will be an exemption for anglophone school boards, they will keep their election. What do you think about that? Is it a good thing to have two different systems here?

Mme Hivon : We will wait to see in the bill, because we have heard contradictory information about that as late as Thursday and Friday. So we want to see the bill. But what is really important is that the regions, you know, keep a power to decide. And I think it's important to see, you know, if we are going to go through Barrette reform 2.0. Is this what we are waiting for in the educational system?

Mme Senay (Cathy) : But do you think it's a good thing to have two different systems asymmetrical?

Mme Hivon : We want to see the bill. We understand that there is a sensitivity, legitimately speaking, from the English minority, we understand that for sure. We just want to see how this will proceed in the bill.

Mme Senay (Cathy) : I have two questions for you, Mr. Bérubé. The fact that the electoral reform will vote with the same system, according to Minister LeBel, Legault wasn't clear about it, but do you see it as a slap in the face for opposition parties?

M. Bérubé : For the population, mostly, because a lot of people vote for hope and they hope and they hope that the electoral process can change for good. And, for years, we were dreaming of signing an agreement between different parties, and since 2018, we have this. So, when Mr. Legault was elected, I was unhappy, but one thing that makes me happy is that he has to make sure that it's going to happen for 2022. And it's a big deception that he's not going to do what he said. We still have time for that. If we are serious in this matter, we still have time for that.

But it seems to me, maybe to my colleague or to you as well, that their caucus, their MNA's, just like the opposition, right now, they love being in this position, they love their job, they don't want to change anything. If it's good for CAQ, it's not necessarily good for Quebec. It's not about power, this reform, it's about giving more credibility to the process. Because a lot of people don't vote anymore because they feel that if they vote for a party or another, in their riding, it's not going to change anything. It could change if we change the system.

Mme Senay (Cathy) : And you probably know as of now that the Liberal Party will remake the song in French. They're pulling out the song.

Mme Hivon : Ah!

Mme Senay (Cathy) : Yes, they will.

Mme Hivon : Breaking news!

Mme Senay (Cathy) : Yes. So how do you react to...

M. Bérubé : Did you hear it? A remix? It's going to be a remix?

Mme Senay (Cathy) : I don't know what it's going to be, but how do you react that it took basically...

M. Bérubé : I'm going to bite my tongue on this.

Mme Senay (Cathy) : No, don't do it. Say out loud what you're thinking about that.

M. Bérubé : Nothing to add. No, nothing.

Mme Senay (Cathy) : I mean, like, do they take Francophones seriously if they manage to have a poorly translated song?

M. Bérubé : Let's say that the Bloc chose Éric Lapointe. You can't go wrong. It's straight, it's rock'n'roll, it's in French, something we can count on. You go with Éric Lapointe, you can't go wrong. You go with an obscure Ontario band, you're looking for trouble.

Le Modérateur : M. Authier.

M. Authier (Philip) : Morning. I didn't hear you say it, I think you were cut off, and I'd like to hear this line from you : Don't you usually say the real nationalism is independence?

M. Bérubé : Yes, pretty much.

M. Authier (Philip) : That's pretty much what you... OK. Because normally, you...

Mme Hivon : You can say it.

M. Authier (Philip) : Can you say it again?

M. Bérubé : When I tweet with Don Macpherson, this is what I'm saying most of the time. The real nationalism, for a Quebecker, is to become an independentist. Because the difference between the Liberals and the CAQ... they both want to stay in Canada, the difference is it's easier for a «caquiste» to have a Québec flag in his hand than a Liberal. That's the main difference.

Mme Hivon : The natural issue, the natural end of nationalism is independence.

M. Authier (Philip) : OK. So, I just want to make sure...

Mme Hivon : You like it so much, we can repeat it.

M. Bérubé : ...since 10 minutes.

Mme Hivon : It's in the press release.

M. Authier (Philip) : Is it?

Mme Hivon : Yes, it is there.

M. Authier (Philip) : And any predictions on how your cousins in the Bloc will do in the election? You are both going to vote Bloc, I understand.

M. Bérubé : I was with Yves-François yesterday, at the Gémeaux, and it seems that they have a good campaign for now. But they are humble, that's what I like with the Bloc québécois, and they do a good job. And, in my riding, the candidate, Kristina Michaud, is doing a good campaign. I think it's the same thing with Gabriel Ste-Marie in Joliette as well. It's early in the campaign, we wish for the better, but they do a good campaign, they are humble, and there are frank, and they are really involved into doing good politics for Quebeckers. This is what I think, and we are going to help them for sure.

Le Modérateur : Maya Johnson. Mrs. Johnson.

Mme Johnson (Maya) : Good morning.

Une voix : Still there.

Mme Johnson (Maya) : Yes, still here. Not for much longer. You said earlier, in French, that Québec Solidaire is exploiting the climate change issue. So you don't think their concerns or their attempts to mobilize all political parties are legitimate?

M. Bérubé : They are interested in this issue as we are, but they are pushing it too far. It seems to me, this is my opinion, that they try to make sure that this movement is going to give some profit to their party as a member... or visibility, or for the next campaign. So, they don't do it for free.

Mme Johnson (Maya) : So, where will you be on September 27? How will you deal with that day?

M. Bérubé : In Montréal, in the walk. But you won't see me with a Parti québécois ad on my hand. You are going to see me with everyone else. And we don't try to hijack this march. We are there with everyone, teachers, grand-mothers, students, everyone, and it's not our day, it's the Québec day for the climate change. And we have to be humble with this. It's not about the political parties, it's about the people, and this is how we feel about this.

Mme Johnson (Maya) : «Humble», that's a word that keeps coming up. You are saying : The Bloc is humble, QS isn't, the CAQ isn't according to you.

M. Bérubé : Not that much.

Mme Johnson (Maya) : Do you think the Parti québécois will be humble going into this upcoming session?

M. Bérubé : We're going to be good because we decided to be an opposition of propositions. We have a congress this fall, in November, and we're going to have good questions — even this week, it's going to be a good start, I guess — and good motions. But we're serious people, with a lot in our mind and in our heart as well, and we're so involved in this movement, in the independentist movement that every single day, when we do politics here, you can feel it. This is why we're doing politics.

Une voix : Merci.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 10 h 37)

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