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Point de presse de M. Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

Version finale

Le jeudi 26 septembre 2019, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante minutes)

M. Carmant : Bonjour, tout le monde. Hier, les DPJ ont déposé leur bilan annuel. Je tiens, en premier lieu, à saluer tout le travail accompli au cours des 40 dernières années par tous les intervenants du milieu. Merci beaucoup. Votre travail est essentiel pour nos enfants.

Cet été, j'ai eu le plaisir de faire le tour de toutes les DPJ du Québec, de les rencontrer et d'écouter leurs difficultés et les solutions qu'ils voient pour l'avenir. Ça a été des plus constructif et ça m'a permis de mieux comprendre ce qu'ils vivent sur le terrain. Je suis conscient qu'il reste énormément de travail à faire. Les Québécois nous ont élus pour qu'il y ait du changement, et ça fait partie de mon engagement. Je travaille tous les jours en ce sens.

Ceci dit, comme vous, j'ai constaté une augmentation des signalements. Plusieurs facteurs expliquent une telle hausse.

Tout d'abord, l'élargissement de la loi en 2007, qui permet aux gens de faire des signalements s'ils croient qu'un enfant puisse être en situation de danger, par exemple un risque d'abus physique ou encore un risque de non-fréquentation scolaire, ça ne veut pas dire automatiquement que les enfants sont retirés de leur famille, mais la DPJ n'a pas d'autre choix que d'évaluer la situation.

De plus, suite aux événements des dernières années, le niveau de sensibilisation de la population est à la hausse. Les gens sont plus attentifs à ce qui peut arriver à nos enfants, à une situation qui pourrait mener à de l'abus physique ou verbal. La sécurité de nos enfants, c'est d'abord et avant tout une responsabilité collective, et j'insiste là-dessus.

Depuis que le gouvernement a agi, on constate une diminution au niveau des listes d'attente. C'est une très bonne nouvelle en soi. En date du 8 septembre, la liste est passée de 3 800 à 2 500. C'est certain qu'on voudrait qu'il y en ait moins, mais c'est quand même un bon début.

Notre gouvernement a injecté 65 millions de dollars, 18 millions pour le soutien clinique, ce qui veut dire plus d'intervenantes seniors pour épauler les équipes. Ça, je pense, c'est important de bien comprendre ce concept-là. Ce qu'on voyait auparavant, c'était vraiment une fuite des intervenantes qui venaient à la DPJ et qui quittaient. Nous, ce qu'on a voulu faire, c'est une nouvelle stratégie où on a décidé d'encadrer les équipes avec du personnel plus senior pour stabiliser le recrutement.

Par la suite, on a engagé un deuxième 47 millions où là les jeunes intervenantes vont venir, vont pouvoir travailler avec la DPJ, être mieux encadrées et rester dans les équipes, qui seront plus stables. C'est plus de 500 nouveaux postes pour les DPJ. On est également conscients du défi que représente l'embauche de ces ressources, surtout en période de plein emploi. Il faut revaloriser cette profession, leur donner les outils nécessaires pour faire leur travail et qu'elles souhaitent demeurer en poste.

Maintenant, que reste-t-il à faire pour ne plus que ça se reproduise, un drame comme cet été? Bien sûr, la création de la commission Laurent est un point important car elle nous permettra certainement de cibler où sont les problèmes et nous pourrons, dès lors, nous y attaquer. J'ai une très grande confiance en Mme Laurent, et les commissaires, ainsi que les élus qui ont décidé d'y participer. La commission saura nous dresser un portrait réel et juste de la situation.

Mais il faut aussi regarder vers l'avenir, faire une réflexion et définir ce que nous voulons, comme société, pour nos enfants. Les signalements à la DPJ, c'est une chose, mais il faut voir plus grand. La DPJ ne peut pas être la salle d'urgence des services sociaux. Il faut faire de la prévention, du dépistage. Tout est vraiment intimement lié. Et c'est pour ça que notre gouvernement a lancé le programme Agir tôt, pour qu'on puisse diminuer les risques de négligence chez les enfants de 0-5 ans et qu'on puisse s'assurer que les services en première ligne soient présents pour tous nos enfants dès leur plus jeune âge.

Le gouvernement s'est donné comme priorité l'éducation et la santé de nos enfants. Bientôt, j'annoncerai de nouvelles directives ministérielles qui aideront aussi les DPJ et les intervenants dans la poursuite de leur mission. Merci beaucoup.

La Modératrice : M. Cormier.

M. Cormier (François) : Concernant le rapport de la Protectrice du citoyen, M. Carmant, on a vu qu'il y a des enfants qui font face à un bris de service, notamment pour les troubles du langage. C'est-à-dire qu'ils ont des services du ministère de la Santé jusqu'à cinq ans, ils arrivent à l'école, et là il n'y a plus de service disponible. La Protectrice du citoyen dit au ministère de la Santé : Il faut que vous vous occupiez de ces enfants-là jusqu'à tant qu'ils retrouvent du service à l'éducation. Est-ce qu'il faut faire un rappel à vos troupes que ces gens-là ont besoin d'aide?

M. Carmant : Merci de la question. En fait, il faut qu'on reçoive le rapport et puis qu'on l'étudie. Mais, sur ce sujet-là, précisément, là, je pense que c'est la beauté d'Agir tôt. Agir tôt, ce n'est pas juste la santé, mais c'est également la famille et l'éducation. Donc, maintenant, ce qu'on va faire, on va les dépister plus tôt. On va leur donner des services plus tôt puis on va s'assurer que le service se transmette justement du milieu de la santé au milieu de l'éducation ou du milieu préscolaire, garderie, jusqu'à l'éducation. Donc, ça fait partie de notre mission, de s'assurer qu'il n'y ait pas de...

M. Cormier (François) : Donc, vous leur dites : Tenez bon, ce problème-là va se régler. Est-ce que c'est ce que je comprends?

M. Carmant : Absolument. On est en train de s'y attaquer. Et les premiers recrutements ont commencé pour le programme Agir tôt.

M. Bovet (Sébastien) : Il y a aussi, dans le rapport de la Protectrice du citoyen, semble-t-il, le cas évoqué de jeunes en difficulté et des risques de suicide lorsqu'ils sont pris en charge par la DPJ, notamment le fait qu'on ne porte peut-être par une attention assez grande à ces cas-là, et il y a le cas d'un ado qui s'est suicidé. Est-ce que c'est quelque chose qui vous préoccupe, ce risque de suicide et cette prise en charge des ados dans les centres jeunesse?

M. Carmant : Ah! absolument. Puis la santé mentale de nos jeunes, c'est quelque chose de prioritaire. On veut faciliter l'accès aux services, comme je vous parlais tantôt, de services en première ligne. Les psychologues, l'accès aux psychologues, c'est quelque chose de très important et qui est difficile à avoir actuellement au niveau de la DPJ parce que justement la première ligne s'est vidée, au cours de ces dernières années, de ces services. Les psychologues travaillent peu dans le réseau. Ils sont sous-utilisés. Il faut en ajouter dans le réseau, et, Mme McCann et moi, on travaille là-dessus. La santé mentale aussi, on veut faciliter l'accès. Au forum Jeunes et santé mentale, ce qu'on a vu, c'est que les jeunes nous disaient qu'ils frappaient trop souvent à des portes closes. Donc, ce qu'on a décidé de faire, c'est de lancer le programme Aire ouverte pour qu'il y ait accès plus facilement pour les jeunes qui ont des problèmes psychosociaux ou de santé mentale.

M. Bovet (Sébastien) : Ici, par contre, c'est très précis, là. Puis je comprends que vous n'avez peut-être pas tout lu le rapport de la protectrice, mais il est question de la sécurité des jeunes dans les centres d'hébergement. Donc, une fois qu'ils sont pris en charge par l'État, dans le fond, par la DPJ, on présume que, lorsqu'ils sont là, ils sont en sécurité. Or, on s'aperçoit, à la lumière de cet exemple précis, qui est peut-être marginal, mais qui est quand même un drame, là, parce qu'un ado s'est suicidé, qu'il y a des problèmes de sécurité. Est-ce que vous êtes capable de dire aux Québécois aujourd'hui que les enfants qui sont dans le réseau de la DPJ ou en centre d'hébergement, plus précisément, là, sont en sécurité?

M. Carmant : Oui, on veut qu'ils soient en sécurité. Et c'est pour ça qu'on veut faciliter la transition des services également. Ce qu'on a demandé au début de l'été, suite à la tragédie de la Capitale-Nationale, c'est de s'assurer qu'il y ait un meilleur arrimage entre les centres jeunesse et les services qui sont à l'extérieur des centres jeunesse. Évidemment, à l'intérieur des centres jeunesse, on veut, encore une fois, également consolider les équipes, s'assurer que le personnel soit expérimenté, bien encadré et qu'il veuille rester en place.

M. Bovet (Sébastien) : Je termine là-dessus, mais vous admettez qu'il y a un problème, quand même, de rétention de personnel, de pénurie de main-d'oeuvre qui affecte tout le monde, là, finalement, mais qui affecte aussi les centres d'hébergement de la DPJ. Vous admettez ça?

M. Carmant : Tout à fait. Et ce qu'on veut faire, c'est vraiment ajouter du personnel. Mais il faut, en premier lieu, mieux les encadrer parce que c'est un travail très difficile qu'ils doivent faire, ces jeunes intervenants.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que ça pose un problème de sécurité en ce moment, selon vous?

M. Carmant : Bien, écoutez, selon le cas que vous rapportez, c'est sûr que c'est un problème dans certaines situations. Mais, en général, nous, on veut s'assurer que ça ne se reproduise plus.

La Modératrice : Questions en anglais?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes. In English, on the same issue, can you explain why the services are not streamlined? You mentioned you want to make a better... have the services inside the center and services outside the center. Why are they not accessible in this moment? Why is there that problem?

M. Carmant : Which topic are you talking about, the speech therapists or suicide?

Mme Fletcher (Raquel) : No, the case of suicide, yes.

M. Carmant : Well, I think that's one of the things that the commission Laurent will look at. Why are not things very streamlined, as you mentioned? I think there's a lack of continuity in these services, and we need to improve this. And this is one of the things that was recommended by the CDPDJ after the Capitale-Nationale event and this is one thing that we're going to make sure is taken care of over the next few months.

Mme Fletcher (Raquel) : On the annual report, you talked about when children are taken away from their homes, and it says that the DPJ — I guess we say the same thing in English, I'm not sure what it is in English…

M. Carmant : Youth protection.

Mme Fletcher (Raquel) : …youth protection, thank you — has no other choice in certain cases, and you were presenting a new strategy. Can you elaborate a little bit on that point that you're trying to make in English?

M. Carmant : I don't understand, really, the question.

Mme Fletcher (Raquel) : You said in French that, when kids are taken away from their homes or taken out of their homes… you mentioned that in French. What was the point that you were trying to make there?

M. Carmant : I don't think I mentioned that in French. But, I mean, the baseline thing is that what we want is that the youth protection system is for... to protect the kids first. I mean, that's the big change. That's what we announced after the Granby event. The thing that has to be taken into account first is the protection of the children.

Mme Fletcher (Raquel) : And you said you want a new strategy. What is the new strategy?

M. Carmant : Well, OK, so what I talked about was about hiring new personnel because before, when the waiting list was growing, what they would do would be to do what they call a blitz where they would take experienced people from other regions and bring them into, let's say, «les Laurentides» to help, but then they would go away after, back to their local networks. So, now, what we decided to do is to increase the number of experienced workers from within. Some actually came back from retirement to help us, and I thank them a lot. And now that the teams are stable and that the younger professionals have a more stable environment, now we can hire much more of these young professionals and we believe that they will stay within youth protection.

Mme Fletcher (Raquel) : And what difference is that making?

M. Carmant : Well, from now on, we already see that there's already a third in the reduction of the waiting list, which is something they're very happy with. And we hope that, in the next few months, we'll see that these young professionals will be staying with youth protection.

M. Bovet (Sébastien) : Le chiffre du tiers de la réduction de la liste d'attente, c'est depuis quand, ça, c'est depuis les mesures que vous avez instaurées?

M. Carmant : Entre le 23 juin et le 8 septembre. Ce qui est intéressant, c'est que cette diminution reflète surtout le premier 18 millions d'encadrement parce que les recrutements qu'on a faits après l'annonce de 47 millions à la fin juin commencent à peine à entrer. Donc, c'est pour ça qu'on est encouragés par ce qu'on voit.

M. Bovet (Sébastien) : Le 18 millions a permis d'embaucher du monde que vous allez garder?

M. Carmant : Oui, d'expérience.

M. Bovet (Sébastien) : Le taux de rétention, est-ce qu'il a changé?

M. Carmant : C'est difficile de dire pour le moment parce que les jeunes commencent à rentrer actuellement.

M. Bovet (Sébastien) : C'est difficile, c'est trop tôt? D'accord.

M. Carmant : Ce qu'on a fait, c'est qu'on a ramené des plus expérimentés sur le terrain puis on a consolidé... Ceux qui avaient déjà plus de 20 ans d'expérience, par exemple, ont pu avoir des postes d'encadrement, et les jeunes les ont remplacés.

Mme Fletcher (Raquel) : Mais, quand vous dites les jeunes, vous voulez dire les jeunes travailleurs?

M. Carmant : Travailleurs, oui, excusez-moi.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, ça prenait juste 18 millions?

M. Carmant : Vous savez, initialement, quand je les avais rencontrés en janvier, c'était l'investissement qu'on voulait faire, mais on aurait rattrapé les choses sur un beaucoup plus long intervalle. Le 47 millions nous donne espoir que, d'ici un an, ça va être réglé.

M. Bovet (Sébastien) : Régler la liste d'attente?

M. Carmant : La liste d'attente, oui. Les autres choses, ça s'en vient.

Des voix : Merci.

M. Carmant : Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 2)

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