(Treize heures)
M. LeBel : Bonjour, tout le
monde. Je vais réagir au rapport de la protectrice du... le Protecteur du
citoyen. D'abord, commencer par dire, dans la machine gouvernementale, c'est important
qu'on s'assure que cette machine-là ne devienne pas trop lourde puis qu'elle soit
toujours accessible aux gens, surtout les plus vulnérables qui ont plus de difficulté
à avoir accès à des services. Et le gouvernement, l'État doit mettre tout en
place pour faire en sorte que les citoyens plus vulnérables aient accès rapidement
aux services... puis peut avoir des informations, puis que ça soit plus facile
pour eux autres, que ce soit humain, surtout plus humain.
Il y a des éléments dans le rapport d'aujourd'hui...
montrent que l'État québécois a encore beaucoup de difficulté à rendre ses
services plus humains puis plus accessibles aux plus vulnérables. Quand je
pense qu'il y a 40 000 prestataires de l'aide sociale qui n'ont pas le
droit... ils ne vont pas chercher leurs crédits d'impôt, leurs crédits de
solidarité parce qu'ils ne font pas leur rapport d'impôt, parce qu'ils ne sont
pas capables de faire leur rapport d'impôt. Ça fait qu'au ministère des
Finances, qu'est-ce qu'ils se disent? Ils disent : Aïe! J'ai 40 000
qui y ont droit, mais qui ne vont pas le chercher, c'est de l'argent que
j'encaisse. Ça n'a pas de sens. Le ministère des Finances doit trouver une
solution pour que ces gens-là qui vivent de la pauvreté puis qui ont besoin de
cet argent-là, du crédit de solidarité, bien, le ministère doit mettre en place
tout ce qu'il faut pour que les gens aient accès à ces argents-là qu'ils ont
besoin pour vivre. Ce n'est pas compliqué.
Et la seule façon de le faire, puis le
Protecteur du citoyen l'a dit, c'est de rendre ces crédits d'impôt là
automatiques, que ça puisse se rendre vers les gens qui en ont besoin le plus
facilement possible. Aïe! Je n'en reviens pas encore, 40 000 prestataires
d'aide sociale, qui auraient droit à ces crédits d'impôt là, qui ne peuvent pas
aller le chercher, c'est... du crédit de solidarité, ça n'a pas de sens. Encore
aujourd'hui, après je ne sais pas combien... plus d'une dizaine d'années de la
loi sur la pauvreté, qu'on n'ait pas réussi à régler ce problème-là, ça veut
dire... c'est ça la lourdeur de l'État.
Soins à domicile des personnes âgées, là-dessus
encore, on revient souvent au niveau des personnes âgées et là, bien, on voit,
là, les... tu sais, quand on dit qu'on va chronométrer le temps pour rendre
service à des aînés, les soins de toilette, on dit : Avant, on avait 20
minutes pour la toilette, maintenant 10 minutes. C'est tout casé comme ça, c'est...
Ça, quand on parle de quelque chose d'inhumain, ça, c'est inhumain. Ça n'a pas
de sens de chronométrer le temps qu'on va donner à des aînés, des aînés, dans
le fond, qui veulent aussi prendre du temps justement puis discuter. Et là la
pression qui est faite sur les préposés, c'est sans bon sens, là, je... Il
faut, là-dessus aussi, intervenir, il faut améliorer les conditions de travail
des préposés puis qui vont donner des meilleurs services, puis qu'on va amener
plus de monde aussi, comme préposés, donner des services aux aînées.
Chronométrer le temps pour aller aux toilettes, on est rendu loin.
Même chose pour le manque de continuité pour
l'hygiène, les résidences aussi en CHSLD où... le soin qu'on va donner aux
gens, on va baisser les ratios pour s'assurer qu'il y ait moins de services en
fin du compte qui vont être donnés aux aînés. Ça, aussi, il y a... quand on
regarde que la population vieillit davantage, qu'il va y avoir encore plus de
besoins, là-dessus, il faut intervenir. Il faut absolument se poser les grandes
questions sur la qualité qu'on offre à nos aînés au Québec.
J'ai vu aussi quelque chose qui m'a
accroché, là, les services de santé aux enfants qui sont nés au Québec de
parents immigrants. C'est clair que là-dedans le Protecteur du citoyen dit au
ministère de la Santé qu'il ne respecte pas la loi, qu'il y a des enfants qui
sont nés ici, au Québec, auraient le droit à des services de santé. Ça, je
pense que... j'espère que le Commissaire de la santé va corriger la situation.
Une autre chose qui me fait poser des
questions, c'est qu'on dit que les enfants d'âge scolaire qui ont un trouble de
langage sont privés de ressources professionnelles alors qu'ils en ont besoin.
Et je pense qu'il y a un problème de communication entre le ministère de la
Santé puis de l'Éducation. Ce qu'on dit, c'est : En santé, on peut
s'occuper des enfants qui ont besoin de services tant qu'ils n'ont pas l'âge
scolaire. Mais, quand ils arrivent à l'âge scolaire, on dit : c'est le
monde de l'éducation qui doit prendre ça. L'Éducation dit qu'ils ne sont pas
prêts, ils se renvoient la balle. Je veux juste dire que, dans ça, là, il y a
des services aux enfants et c'est ça qui devrait compter. Et là je me demande si,
quand on parle d'âge scolaire, avec la maternelle quatre ans, est-ce que l'âge
scolaire vient encore de baisser d'une année. Il faudra poser la question.
Ça fait que, voilà, c'est quelques
dossiers et quelques réactions. Il y a beaucoup de choses dans ce rapport-là, mais
ce qui est fondamental à se dire, c'est que l'État, le gouvernement doit se
donner les moyens d'offrir des services aux plus vulnérables puis de rendre ça
plus humain, plus accessible. Et c'est ça le message qu'on va essayer de passer
pour la suite de nos travaux ici, à l'Assemblée nationale. Merci.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour. Comment qualifiez-vous la situation de ces enfants de parents au
statut migratoire incertain, là, qui se voient privés de soins de santé?
Comment qualifiez-vous cette situation?
M. LeBel : Bien, ce que le
Protecteur du citoyen dit, c'est que ça ne respecte pas la loi, que c'est une
interprétation qui est erronée. C'est assez clair, là. Moi, ce que je dis, il
faut que le ministère de la Santé analyse ce rapport-là et offre les services.
Si ça ne respecte pas la loi, ils doivent donner les services.
M. Croteau (Martin) :
Comment qualifiez-vous cette situation? Est-ce que c'est injuste? Est-ce que c'est...
Comment vous...
M. LeBel : Bien, quand c'est
un ministère qui ne respecte pas la loi, c'est plus qu'injuste, là. Je reviens
à ce que je dis toujours, là, c'est des enfants, c'est des humains, là, qui
n'ont pas des services. Tu sais, «wake up», on se revire de bord puis on donne
des services. Puis il faut écouter ce que le Protecteur du citoyen dit. C'est
bien. Merci.
(Fin à 13 h 6)