(Quinze heures trois minutes)
M. Zanetti : Bonjour, tout
le monde.
Alors, je suis ici pour parler de la question
du salaire des médecins spécialistes. On voit que le gouvernement Legault est en
train d'appréhender cette question-là finalement. Mais en même temps ce qui
inquiète, c'est qu'on se demande s'il va y avoir un recul par rapport à la
promesse électorale qui était de dire : On va aller, là, récupérer
1 milliard de dollars. Je comprends que, là, il ne veut pas chiffrer les
choses. Si c'est parce qu'il veut nous faire une belle surprise puis aller
chercher plus que 1 milliard de dollars, tant mieux. Mais ça va être très
important qu'il maintienne ça et qu'il le fasse rapidement parce qu'en ce
moment, à chaque année qui passe où ne fait pas ça, c'est 1 milliard de
dollars qui ne s'en va pas dans les services sociaux, qui ne s'en va pas pour
régler le temps supplémentaire des infirmières, qui ne s'en va pas pour
améliorer la qualité de travail des gens qui font l'aide à domicile, qui sont
préposés aux bénéficiaires, qui sont partout dans le réseau de la santé, qui
crient à l'aide.
Et, quand on voit que le gouvernement a
décidé, là, face à la demande des représentants de la DPJ, de ne pas mettre
270 millions de dollars là, le 270 millions de dollars qui est requis,
puis qu'ils ont décidé de mettre seulement une portion, une petite portion de
cette somme-là, bien, on se dit : C'est complètement inacceptable. Et ce
milliard-là, on ne peut pas le laisser comme ça, un an et deux ans, à aller
s'accumuler dans les poches de personnes qui en ont moins besoin. Ce n'est pas
important que ce milliard-là reste là. C'est important de l'enlever et c'est
important de le mettre le plus rapidement possible dès maintenant dans les
services sociaux.
M. Cormier (François) :
Est-ce que c'est une bonne chose que les professionnels de la santé, peu
importe leur rôle dans le système de santé, soient 9 % en bas de la
moyenne canadienne?
M. Zanetti : Je pense qu'il
faut évaluer les conditions de travail pas à l'aune de l'Ontario ou de
quelconque province canadienne, mais qu'on doit évaluer d'abord de quelles
conditions ces gens-là aussi ont besoin pour ne pas être exténués, pour donner
un service de qualité aux personnes, parce qu'en ce moment le problème dans les
conditions de travail puis le problème dans le service de santé, dans le
système de santé en général vient du fait que nos employés sont à bout de
souffle. Et tant qu'on est dans cette... c'est ça qu'il faut régler. Et
l'argent qu'on doit y mettre doit correspondre à nos besoins, les besoins des
citoyennes et citoyens du Québec, plutôt qu'à un rapport statistique à d'autres
provinces qui ont des réalités différentes, où le coût de la vie est différent
puis où les ressources et les revenus gouvernementaux sont différents aussi.
M. Cormier (François) : Je
comprends l'argumentaire philosophique de dire : Prenons l'argent là où il
est et mettons-le là où on en aurait besoin. Du moment, maintenant, où, dans la
réalité, il y a un exode qui est mentionné de médecins vers l'extérieur, là,
vous vous retrouvez avec un problème supplémentaire. Est-ce que vous ne
craignez pas les effets d'enlever de l'argent à ces médecins spécialistes qui
pourraient aller ailleurs?
M. Zanetti : Ils iraient où,
les médecins?
M. Cormier (François) : Bien,
l'Ontario.
M. Zanetti : Je comprends. On a
eu, de façon assez répétée, ce débat-là au Québec, et la grande menace, c'est :
Les médecins vont partir. La réalité, là, c'est que... Je n'ai pas les chiffres
de cette année ou de ces années-ci, mais c'est quand même... Dans les années où
on présentait ça comme un problème on voyait qu'une année il y avait six, neuf,
quelques médecins qui avaient quitté. Rien n'indiquait qu'ils avaient quitté
pour des raisons de salaire insuffisant. Tu sais, des fois, c'est... Tout
simplement, il y a un conjoint, une conjointe qui s'en va ailleurs, on le suit,
puis c'est ça qui arrive. Donc, ça a toujours été une espèce d'épouvantail. Et
puis aujourd'hui, là, il ne faut pas mettre 1 milliard... laisser 1 milliard
dormir là par peur que les médecins s'en aillent et puis voilà.
Une voix
: Merci
beaucoup.
M. Zanetti : Merci. Bonne
journée.
(Fin à 15 h 7)