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Point de presse de M. Jean Charest, premier ministre et de Mme Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de l'Administration gouvernementale

Version finale

Le vendredi 25 juin 2010, 10 h

Parvis de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quinze minutes)

M. Charest: Alors, mesdames et messieurs, il y a à peine un an, le gouvernement et le front commun syndical, qui représente 475 000 employés de l'État, convenaient d'entreprendre une démarche accélérée de négociation afin d'arriver, si possible, à une entente avant la date d'échéance des conventions collectives, qui était évidemment le 31 mars dernier.
Dès le début des pourparlers, à l'automne dernier, le gouvernement a fait le pari qu'il était possible de s'entendre avec les syndicats dans un délai raisonnable et, surtout, d'arriver à une entente négociée. Aujourd'hui, nous pouvons être fiers du travail accompli, puisque nous venons de conclure une entente de cinq ans avec le front commun qui survient trois mois à peine après l'échéance des conventions collectives. Nous pouvons qualifier cette entente d'historique si l'on tient compte du fait qu'elle a effectivement une durée de cinq ans et qu'elle est entièrement négociée.
L'entente intervenue aujourd'hui prévoit des augmentations salariales de 7 % sur une période de cinq ans, ce qui inclut des paramètres fermes à la hauteur de 6 % et un ajustement conditionnel lié à l'inflation qui peut atteindre un maximum de 1 % le dernier jour de la convention collective, soit le 31 mars 2015. Le gouvernement offre donc 1 % additionnel dans ses paramètres fermes comparativement à son offre initiale.
Peut-être que je peux arrêter un instant, parce qu'il y a toujours beaucoup de chiffres dans ces affaires-là, pour vous reprendre la démarche. Le gouvernement avait donc déposé une offre ferme de 5 % sur les paramètres. Sur les paramètres, on l'a augmenté de 1 %. Et, à la dernière journée de la convention collective, qui arrive le 31 mars 2015, nous allons faire un calcul sur l'inflation pour déterminer si les augmentations salariales ont été l'équivalent de l'augmentation de l'inflation. Si la réponse est non et qu'il y a, par exemple, un déficit de 1 %, le gouvernement va ajuster et augmenter jusqu'à concurrence de 1 %. Si ça devait être de 0,5 %, on va augmenter de 0,5 %. Alors, voilà le mécanisme qui est prévu, qui nous fait passer de 5 % à 6 %, possiblement à 7 % dans l'hypothèse où l'inflation nous amène là.
Je tiens à mentionner que cette entente respecte la capacité de payer des citoyens et respecte également le plan de retour à l'équilibre budgétaire que nous nous sommes fixés et que nous avons voté ici, à l'Assemblée nationale, le 12 juin dernier. Sur la base de l'entente avec le front commun, la facture totale, incluant ce que nous avons réglé au niveau sectoriel, est de l'ordre de 2,7 milliards de dollars, et cela respecte l'enveloppe que nous avons provisionnée dans le dernier budget.
La relance économique du Québec est une priorité pour notre gouvernement. C'est sur cette base qu'on s'est fait élire, nous, pour gérer la crise, préparer la reprise, également ouvrir un nouvel espace économique pour le Québec. Dans cette optique, une entente de cinq ans, ça donne au Québec de la stabilité, ça permet de proposer des hausses de salaire qui sont raisonnables dans un contexte budgétaire qui est difficile. Advenant que la performance de l'économie québécoise soit supérieure aux prévisions établies dans le plan de retour à l'équilibre budgétaire, l'entente prévoit aussi - et ça, c'est nouveau, c'est un précédent - une clause croissance économique. Pour les trois dernières années de la convention collective, cette clause de croissance économique peut amener des augmentations qui peuvent aller jusqu'à 3,5 %.
La croissance économique fait de nos partenaires syndicaux et de tous les employés de l'État des alliés de premier plan dans la relance économique du Québec. Il s'agit d'un changement de perspective et de culture qui est fondamental pour tous les Québécois. Nous sommes réunis autour, donc, d'une même volonté pour développer notre économie, pour créer de la richesse, pour mieux la partager. Il s'agit d'un moyen novateur permettant aux employés de l'État d'améliorer leurs conditions de travail en partageant les fruits d'une croissance qui peut être supérieure aux prévisions. Puis il assure en même temps aux Québécois que l'entente qui est intervenue aujourd'hui n'entraînera pas de dépenses avec de l'argent que l'État n'a pas dans ses coffres.
Je suis donc très fier du travail accompli avec nos partenaires syndicaux, qui prouve, qui fait la démonstration qu'il est possible d'améliorer les conditions de travail de nos employés tout en poursuivant l'objectif d'assainir nos finances publiques et, en même temps, de créer et de favoriser au Québec un environnement qui encourage et appuie la création de richesse et la croissance économique. Le résultat des négociations assure en même temps une qualité de service aux citoyens du Québec.
Cette clause de croissance économique, on en est très fiers parce que c'est novateur, c'est, je pense, le nouveau modèle que nous voulons, qui nous lie très directement, donc, dans une même cause, celui de se donner une économie qui va grossir, qui va nous permettre de nous enrichir, de faire des vrais progrès à chacun de nos citoyens. Et c'est un changement, comme je le disais, de perspective et de culture qui est fondamental pour le Québec et qui représente une nouvelle étape dans les relations que nous avons avec les employés de l'État.
Alors, mesdames et messieurs, voilà les grandes lignes de cette entente que nous avons conclue. Inutile de vous dire que ça couvre 100 % des employés de l'État sur toutes les questions salariales. Il reste quoi, 90 %, environ, des employés de l'État qui sont couverts pour ce qui est de ce qu'on appelle le normatif. Il reste donc la FIQ avec qui négocier, avec qui nous voulons négocier dans le même esprit de collaboration que nous avons eu avec l'ensemble des représentants syndicaux.
Et, pour la suite des choses, j'invite maintenant Monique Gagnon-Tremblay à vous dire quelques mots. Mais, avant de lui donner la parole, j'aimerais souligner le travail extraordinaire que Monique a fait. Elle a mis à contribution son intelligence, son énergie, son expérience, et c'est Monique qui a pu conclure cette entente grâce à la relation de confiance qu'elle a établie avec les leaders syndicaux.
Alors, Monique, aujourd'hui, je tiens à vous rendre hommage et vous dire que ce que vous avez réussi, peu de politiciens ou d'hommes et de femmes publics au Québec peuvent s'en vanter. Et je suis très, très fier aujourd'hui d'être à vos côtés pour annoncer cette entente qui est historique et qui va marquer les relations de travail au Québec. Alors, je vous invite maintenant à dire quelques mots, Monique, et ensuite on va répondre à vos questions.

Mme Gagnon-Tremblay: Alors, merci, M. le premier ministre. Je dois vous dire que c'est une très belle journée aujourd'hui, très belle journée, effectivement, une belle journée dans ma vie politique. Comme vous le savez, il n'est pas dans ma nature d'être exubérante, mais aujourd'hui j'ai vraiment le goût de crier, de crier très fort ma fierté, mais aussi finalement de tout ce qu'on a pu accomplir, ma satisfaction.
Vous savez, c'est aussi pour moi une belle occasion d'offrir au premier ministre un cadeau pour célébrer son 52e anniversaire de naissance, qui avait lieu hier, comme vous le savez. Et je suis contente parce que, vous savez, le premier ministre met beaucoup d'efforts pour la relance économique, travaille énormément pour la croissance économique, alors donc, pour lui, c'est un beau cadeau ce matin, et je suis très fière de lui offrir.
Alors, cette entente est pour moi une grande satisfaction. C'est un travail de tous les jours depuis le mois de juin 2009 avec une équipe formidable et dévouée que je veux remercier sincèrement. Nous nous étions donné comme objectif la signature d'une entente négociée. On avait le devoir d'essayer et l'obligation de réussir. Je voulais que cette négociation-là soit différente, différente des autres à tous les points de vue, dans le ton sans confrontation avec un nouveau négociateur en chef qui partageait ma façon de travailler, en respect des chefs syndicaux et de leurs équipes, que j'ai toujours considérés comme des véritables partenaires dans la recherche de solutions. Et je souhaitais aussi que le Conseil du trésor puisse être le véritable chef d'orchestre pour coordonner les négociations et en arriver à une meilleure concertation.
Donc, en résumé, depuis le mois de juin 2009, j'ai travaillé en étroite collaboration avec mes collègues de l'Éducation, Michelle Courchesne, de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, que je remercie pour leurs efforts soutenus. Nous avons déterminé nos priorités, nous en avons réduit le nombre pour qu'elles répondent prioritairement aux besoins des malades, des élèves, des travailleurs et de la fonction publique et parapublique. Étant bien préparés, nous avons été en mesure de répondre au front commun un mois seulement, un mois seulement après le dépôt de leurs demandes en leur proposant des offres réalistes et responsables. C'est du jamais-vu, c'est historique dans l'histoire des négociations du gouvernement du Québec. On était plutôt habitués à ce que le gouvernement réagisse un an après le dépôt des demandes du syndicat. Quand je dis: C'est historique, vous vous souviendrez qu'il y avait beaucoup de sceptiques lorsque j'ai fait l'annonce en novembre dernier. Souvent, j'ai rencontré les chefs syndicaux, nous nous sommes téléphoné à plusieurs reprises pour échanger sur nos problématiques afin de mettre en contact les bonnes personnes pour trouver les solutions et faire progresser les dossiers. Je sentais une véritable volonté, de part et d'autre, d'en arriver à une entente négociée le 31 mars 2010, date de l'échéance de la convention collective, et donc nous y sommes arrivés, et nos négociateurs ont travaillé parfois jour et nuit. Vous vous rappellerez du blitz du congé pascal, de la Fêtes des pères, les fins de semaine. Nos négociateurs, vraiment, y ont mis toute l'énergie.
Cette entente, elle est historique, car c'est pour la première fois dans l'histoire du Québec que le gouvernement et les employés de l'État s'entendent sur un contrat de travail négocié d'une durée de cinq ans seulement trois mois après l'échéance de la convention collective. Cette entente, elle est aussi novatrice, car non seulement elle tient compte de la capacité de payer des contribuables, mais elle prévoit aussi des augmentations salariales qui sont liées à la bonne performance économique du Québec. Le gouvernement et ses employés partagent un même défi, celui de tout mettre en oeuvre pour générer une vigoureuse reprise économique. Une portion des revenus générés de cette croissance économique sera partagée, comme le premier ministre le mentionnait, avec les employés lors des troisième, quatrième et cinquième années.
Cette entente, aussi elle permet d'améliorer les services publics. L'entente prévoit notamment l'ajout d'effectifs pour aider les élèves en difficulté d'apprentissage. Des mesures sont mises de l'avant pour favoriser l'attraction et la rétention du personnel de la fonction publique, de la santé et de l'éducation. Des dispositions
sont prévues pour favoriser un meilleur aménagement du temps de travail en partenariat avec nos employés syndiqués. Des mesures sont prévues pour favoriser la conciliation travail-famille. Des bonifications sont apportées au versement de primes pour le travail de soir, de nuit pour les équipes en rotation et en soins critiques. Par cette entente, aussi nous favorisons le recours à l'expertise développée par nos employés, diminuant ainsi le recours à la sous-traitance et aux agences privées quant aux infirmières. Vous comprendrez que nous n'entrerons pas dans le fin détail de toutes ces ententes par respect pour les syndicats, qui doivent informer leurs membres au cours des prochains jours. Donc, nos employés sortent gagnants tout comme la population du Québec, les malades et les élèves.
Cette entente met aussi la table à une négociation continue entre l'État et les partenaires. Avec la mise en place de plusieurs comités, nous travaillerons régulièrement à solutionner les problématiques sectorielles sans attendre la prochaine négociation dans cinq ans.
Donc, à l'heure actuelle, il ne reste que la FIIQ qui n'a pas encore signé d'entente sectorielle pour en arriver à un règlement global avec l'ensemble du front commun. Le Dr Bolduc et moi-même souhaitons que la FIIQ revienne s'asseoir à la table de négociation pour qu'une entente avec les infirmières puisse se concrétiser dans les meilleurs délais. Je tiens à mentionner que 20 % des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes affiliées à d'autres syndicats ont déjà conclu une entente qui leur permet notamment de corriger des problèmes d'aménagement du temps de travail en plus de bonifier leurs conditions. D'ailleurs, dans les ententes de principe conclues avec mes collègues de la Santé et de l'Éducation aux tables sectorielles... comportent des améliorations aux conditions de travail et contribuent à l'attraction et la rétention de la main-d'oeuvre dans le but d'améliorer la qualité des services.
Donc, avec ces négociations, nous avons prouvé qu'avec de l'ouverture, de la bonne volonté de part et d'autre il est possible de convenir d'un règlement négocié qui offre aux travailleuses et aux travailleurs des secteurs public et parapublic de meilleures conditions de travail tout en respectant le cadre financier que s'est fixé le gouvernement.
Je termine en remerciant les leaders syndicaux et leur équipe, mes collègues et leur équipe, et, bien sûr - parce que, quand on parle de collègues, c'est les sous-ministres de la Santé, de l'Éducation, avec tous les négociateurs; j'en vois quelques-uns présentement, je vous lève mon chapeau, je vous remercie de votre collaboration, de votre coopération - et, bien sûr, notre négociateur en chef, qui est avec nous, Pierre Pilote, et toute l'équipe du Conseil du trésor, particulièrement Clément D'Astous, qui est secrétaire associé, mais, bien sûr, notre secrétaire aussi, M. Denys Jean. Donc, encore une fois, merci pour votre collaboration.

Le Modérateur: Merci, Mme la ministre. Merci, M. le premier ministre. Nous allons maintenant procéder à la période de questions. Nous allons débuter avec Marie-Andrée Brassard, Radio-Canada.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Alors, M. Charest...

M. Charest: Approchez-vous du micro, je pense qu'on va mieux vous entendre.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Mme Gagnon-Tremblay disait tout à l'heure qu'elle vous faisait un cadeau. Est-ce que ce n'est pas aussi un baume, compte tenu des mois difficiles que vous venez de traverser?

M. Charest: Le résultat, c'est une belle réussite pour les Québécois, d'abord, et j'en suis très heureux parce que, d'abord, c'est cinq ans, c'est cinq ans de stabilité qu'on réussit à se donner. C'est une négociation très différente de celles qu'on a connues depuis les 40 dernières années parce qu'on a inversé la démarche et on a choisi de commencer avant l'expiration des conventions collectives, puis on a eu raison de le faire.
Et le plus beau cadeau qu'elle a fait, je pense, pour tout le monde, c'est de créer un lien de... une relation de confiance avec nos partenaires syndicaux. Ça, ça a été remarquable. Vraiment, tout ça s'est fait dans un esprit de collaboration, mais avec une relation de confiance empreinte de respect, et ça, ça a donné de très beaux résultats.
Moi, ce qui me fait le plus plaisir pour les Québécois, c'est vraiment un changement de paradigme, et un changement très important qui va marquer le Québec, c'est-à-dire un pacte entre nous et les employés de l'État, qui sont appelés à jouer un rôle important, là, c'est ceux qui livrent les services pour les Québécois, où on va lier dorénavant la rémunération à la croissance économique. Ça veut dire que, dorénavant, on est au même endroit. Ce n'est plus une relation où on est en parallèle, comme si on vivait économiquement dans deux mondes différents où chacun tire la couverte chacun de son côté pour en avoir le plus possible. La relation est changée dans la mesure où on tire dans la même direction, et ça veut dire que tout le monde, maintenant, a un intérêt à surveiller la croissance économique, tout le monde a intérêt à faire en sorte qu'on puisse s'enrichir davantage - dans le sens noble du terme - pour qu'on puisse augmenter notre niveau de vie, que la marée puisse monter, là, pour tout le monde. Et qu'on puisse donner aux Québécois une formule comme celle-là, ça, à mes yeux à moi, c'est ce qui est le plus important dans l'entente. Ça change la... Pas juste pour les employés de l'État, mais, pour tout le Québec, ça nous amène à un endroit puis à une vision très différente pour notre avenir économique. Alors, j'en suis très, très heureux.

Journaliste: On nous disait, il y a quelques jours, au Conseil du trésor que l'offre du gouvernement entraînait une dépense supplémentaire de 3,2 milliards pour le gouvernement du Québec. Or, l'offre qui est présentée aujourd'hui, vous nous dites que c'est 2,5 milliards? Donc, c'est moins que l'offre initiale?

Mme Gagnon-Tremblay: 2,7, c'est-à-dire qu'il y a eu 400 millions d'ajouté pour régler des problématiques sectorielles, mais toujours prévu dans notre cadre financier pour revenir à l'équilibre budgétaire. Tout est déjà prévu. C'est une négociation... Quand nous avons mis sur la table 2,3 milliards de dollars, c'est normal, puis en cours de négociation, qu'on puisse faire des ajustements. Mais tout est prévu dans notre cadre financier pour revenir à l'équilibre budgétaire, on n'a rien... tout est prévu déjà.

Journaliste: Merci.

M. Charest: Ça vaudrait peut-être la peine d'ajouter une précision sur les clauses de croissance économique puis sur la mécanique. Le gouvernement s'est fait un cadre budgétaire pour revenir à l'équilibre budgétaire. Alors, on s'est fait un cadre avec des prévisions, et, dans l'entente que nous avons conclue, les mécanismes qui permettent d'augmenter le pourcentage... est un mécanisme qui fait en sorte qu'il y aurait une croissance économique supérieure à ce que nous avons prévu dans le cadre budgétaire, de telle sorte qu'on arrive à l'équilibre, peu importent les scénarios. Mais, si l'économie du Québec performe au-delà de ce que nous avons prévu, toujours pour l'équilibre budgétaire, bien là on est en mesure d'aller plus loin que ce que nous avons prévu dans les paramètres de base.

Le Modérateur: Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): Oui, bonjour. Toujours sur le même aspect, sur les paramètres fermes, pour reprendre votre expression, M. Charest, l'offre initiale du gouvernement prévoyait, donc, une hausse de salaire de 5 % sur cinq ans, plus la clause économie. D'accord?

M. Charest: Exact.

M. Chouinard (Tommy): Là, dans les paramètres fermes, on parle maintenant de 6 %, plus un possible 1 % en fonction de l'indice des prix à la consommation, plus une clause économie pouvant atteindre jusqu'à 3,5 %.

M. Charest: Exact.

M. Chouinard (Tommy): Ma question : Si on ne s'en tient qu'aux paramètres fermes, vous avez au moins un point de pourcentage supplémentaire, peut-être deux. Ma question...

M. Charest: 1,5 %, pour répondre à votre question. 1,5 % de plus que ce que nous avions déposé. Sur la question de la clause de croissance économique, nous avions déposé une offre à 1,5 %, nous l'avons augmentée à 3 %.

M. Chouinard (Tommy): D'accord. Où avez-vous trouvé l'argent? Dans les paramètres fermes, ce n'était pas dans l'offre initiale, donc ça ne pouvait être dans le cadre budgétaire que s'était fixé le gouvernement. J'aimerais savoir, les sommes supplémentaires que vous présentez maintenant, comment... où les avez-vous trouvées? Comment financez-vous ces augmentations?

Mme Gagnon-Tremblay: Bien, c'est déjà, quand je parle de 400 millions de dollars, c'est déjà budgété, c'est déjà prévu. Parce que, quand vous commencez une négociation, vous ne la commencez pas à plein régime, là. Alors donc, le 2,3 milliards de dollars, c'est ce que nous avons mis sur la table au tout début de la négociation. Mais, comme gouvernement, vous comprendrez qu'on a été quand même prudents et on a budgété des sommes supplémentaires pour en arriver à une convention qui est toujours à l'intérieur des paramètres pour revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

M. Chouinard (Tommy): Donc, si je comprends bien, il y avait un 400 millions supplémentaire que vous nous amenez, que vous mettez sur la table, et qui était quelque part dans le budget, et que...

Mme Gagnon-Tremblay: Tout était prévu.

M. Chouinard (Tommy): Tout était prévu. J'ai une autre question...

Le Modérateur: ...

M. Chouinard (Tommy): ...juste sur la démarche, sur la démarche...    

Mme Gagnon-Tremblay: Je vous rappelle que les syndicats, là, nous proposaient 11,5 % sur trois ans.

M. Chouinard (Tommy): J'ai juste une question sur la démarche... la rencontre...

Le Président: Je suis désolé, M. Chouinard, mais vous êtes nombreux ce matin, alors on va essayer de donner une chance égale à tout le monde. On va aller voir Alexandre Robillard, de la Presse canadienne.

M. Robillard (Alexandre): Je voulais savoir, M. Charest, si, en réglant aujourd'hui, vous ne vous enlevez pas une épine dans le pied importante, là. Qu'est-ce que ça représente comme fardeau qui vient de disparaître, là, dans l'agenda du gouvernement?

M. Charest: Les négociations avec le secteur public, pour le gouvernement du Québec, ça représente typiquement deux ans de temps, d'énergie et d'efforts. De mon expérience, là, c'est deux ans dans la vie d'un gouvernement du Québec, de tous les temps, la moyenne de ce que ça représente. C'est colossal comme effort, comme temps consacré à la négociation.
Parfois, vous avez été témoins de négociations plus laborieuses, et ça a voulu dire des interruptions de services, des frustrations, des grèves, des moyens de pression. Alors, pour nous, là, pour les Québécois, là, aujourd'hui, cette entente-là, à mes yeux à moi, là, c'est vraiment une ouverture sur l'avenir. Ça nous donne cinq ans de stabilité, ce qui est merveilleux pour nous, merveilleux pour les employés de l'État aussi. Puis, surtout, ça crée, là, un nouveau contexte où on est tous centrés sur le même objectif, on veut augmenter notre niveau de vie, dans le fond.
Quand on parle de croissance économique, là, juste pour ramener les mots à la réalité, on parle de quoi? On veut augmenter le niveau de vie de tous les Québécois, on veut que les gens aient davantage d'argent dans leurs poches. Si on a plus de croissance économique, si l'économie grossit, si la tarte grossit, ça veut dire que tout le monde, surtout la classe moyenne, au Québec, en bénéficie. C'est ça que ça veut dire. Et de pouvoir s'aligner ensemble sur cet objectif-là, à mes yeux à moi, là, pour tout le Québec, là, c'est un changement important. Et je pense même qu'ailleurs les gens vont s'intéresser à ça, que ceux qui font des négociations comme nous vont s'intéresser à une clause qui nous permet justement d'aligner une société vers un même objectif.

M. Robillard (Alexandre): Votre dernière session, elle a été perturbée par beaucoup d'éléments extérieurs à votre agenda politique. Est-ce que l'annonce d'aujourd'hui ne va pas vous permettre de vous concentrer davantage, par exemple, sur votre agenda législatif, en ce qui concerne les projets de loi que vous n'avez pas été capable de faire adopter à la fin de session?

M. Charest: C'est aussi la démonstration que, dans le travail que fait un gouvernement, il y a ce qui se passe à l'Assemblée puis il y a ce qui se passe quand on fait des lois puis des commissions parlementaires, mais il y a aussi tout ce qui se passe au Québec. Ça inclut le budget qu'on a fait voter, qui est très important pour l'avenir du Québec, puis ça inclut tout ce qui s'est passé dans la négociation. Alors, c'est tout ça, les efforts du gouvernement, et Monique y a mis beaucoup, beaucoup de temps et d'efforts, également l'équipe gouvernementale, pour conduire les négociations, s'assurer qu'on arrivait au bon endroit. Alors, aujourd'hui, je suis très heureux de ce résultat. Et, en plus, c'est en lien avec le mandat qu'on a reçu puis c'est en lien avec le plan qu'on s'est donné: passer la crise, maintenir l'emploi, et là la reprise. Et là vous avez peut-être observé...

M. Robillard (Alexandre): Mais est-ce que... Vous parlez de Mme Gagnon-Tremblay. Est-ce que la personnalité de Mme Gagnon-Tremblay a... une loi spéciale?

Le Modérateur: Je suis désolé, mais on va donner une chance égale à tout le monde. On va aller voir Alexis Deschênes, de TVA. Alexis Deschênes, TVA.

M. Charest: Allez-y, puis je vous reviendrai.

M. Deschênes (Alexis): Bonjour. Si je ne m'abuse, dans cette négociation, il y a quand même certains corps d'emploi qui n'ont pas encore réglé, entre autres les médecins, qui, parfois, attendent la fin du règlement des conventions collectives et qui, parfois, aussi partent avec des meilleurs règlements que l'ensemble des fonctionnaires. Je crois que c'est ce qui est arrivé la dernière fois. Qu'est-ce qui va arriver pour eux? Est-ce que l'entente d'aujourd'hui sur les salaires est non négociable pour ces corps d'emploi là aussi?

Mme Gagnon-Tremblay: Bien, je vous rappelle qu'ils ne font pas partie du front commun et que la base salariale, la base de rémunération, elle est connue par tous parce que cette base de rémunération, elle fait partie du budget et elle fait partie également de la loi n° 100 qui a été adoptée pour le budget. Alors, la base de rémunération est la même pour tout le monde, pour tous les employés de l'État.

M. Charest: Alors, c'est ça, les médecins, comme... autant les spécialistes que les omnipraticiens, n'étaient pas dans le front commun. Il faut peut-être, pour situer le contexte des négociations avec les médecins, se rappeler qu'ils ont obtenu dans la dernière négociation une augmentation de 35 %, les médecins spécialistes, de leur rémunération - c'est substantiel - au chapitre du rattrapage. Alors, c'est dans une négociation comme celle-là.
Tantôt, votre collègue a posé une question sur ma collègue Monique : Est-ce que sa personnalité puis son expérience a fait une différence? La réponse, c'est oui. Moi, je le pense. Elle, elle ne vous le dira pas par modestie. Moi, je suis moins modeste, c'est très connu, étant grand bâtisseur. Mais je peux vous dire que, oui, ça fait... L'expérience, en politique, ça fait une grande différence, surtout quand on associe ça à beaucoup de bonne volonté puis un peu d'intelligence... pas mal d'intelligence, ça aide beaucoup.

M. Deschênes (Alexis): Deuxième question. Parfois, une bonne nouvelle, dans une vie, ça peut inciter à clore un chapitre. Serez-vous là cet automne? Je m'adresse aux deux.

M. Charest: Oui, je serai là cet automne avec plaisir. Sinon, je m'ennuierais de vous et je me trouverais à contredire ma politique qui veut qu'on ne va pas à la retraite rapidement, là. Alors, j'y penserai après mon sixième mandat. Vous, est-ce que vous allez être là l'automne?

M. Deschênes (Alexis): Non. Moi, je n'y serai pas, mais...

M. Charest: On va regretter votre départ.

M. Deschênes (Alexis): Vous êtes bien aimable. Mme Gagnon-Tremblay, serez-vous là à l'automne?

Mme Gagnon-Tremblay: Pardon?

M. Deschênes (Alexis): Serez-vous là à l'automne?

Mme Gagnon-Tremblay: Bien sûr, que je vais être là à l'automne. Je suis là jusqu'au prochain mandat sûrement encore, oui. Mais oui. Écoutez, là, on a encore plusieurs années devant nous, là.

Le Modérateur: ...Bussière, Le Soleil.

Journaliste: M. Charest, les infirmières de la FIIQ, il reste ce dossier-là à régler.

M. Charest: Oui.

Journaliste: Vraisemblablement, il faudra attendre à l'automne ou est-ce qu'on s'attend à ce que ça débloque avant ça?

M. Charest: D'abord, sur le salarial, c'est réglé pour tout le monde. Et je pense que c'est la présidente de la FIIQ qui, elle-même, a dit que, sur le salarial, les enjeux n'étaient pas là, c'est dans le normatif. Maintenant, il faut se rappeler que, dans l'entente annoncée aujourd'hui, il y a 20 % des infirmières qui sont représentées par la CSN et la CSQ, donc pour qui une entente intervient, et ça nous met dans une situation où le verre est plein à 90 %, là, pour nous. Maintenant, nous souhaitons retourner à la table le plus rapidement possible et on va le faire dans le même esprit, dans le même esprit de respect et de bonne volonté qu'on l'a fait pour l'ensemble des négociations. Alors, le plus vite qu'on peut revenir à la table, le mieux pour tout le monde. Et on va travailler très fort pour conclure une entente avec la FIIQ.

Journaliste: Ça va être difficile avant l'automne ou...

M. Charest: Bien, moi, je ne voudrais pas qu'on attende l'automne. Puis je comprends que l'été arrive, peut-être que les gens vont vouloir prendre un... prendre leur souffle un petit peu puis un peu de recul. Mais, quant à nous, là, le plus rapidement, le mieux. On ne veut pas retarder. Si les gens sont prêts à s'asseoir, nous, on est prêts à s'asseoir puis on est prêts à travailler aujourd'hui.

Le Modérateur: Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine): Oui. Bonjour. M. le premier ministre, les syndicats réclamaient 11 et quart pour cent sur trois ans. Vous, c'était 7 % sur cinq ans. Donc, c'est une victoire sur toute la ligne pour le gouvernement.

M. Charest: Bien, ça inclut aussi des clauses de croissance économique, qui ne sont pas des clauses futiles, en passant, parce que les clauses de croissance économique deviennent des clauses qui sont réalisables. Alors, on n'a pas inclus, on n'a pas... ce n'est pas une astuce, ça, pour ne pas donner plus. C'est, sincèrement, là, de part et d'autre, là, c'est un mécanisme qui est réel et qui est réalisable, et donc c'est une entente qui, de part et d'autre... Vous avez peut-être vu le communiqué de presse de l'intersyndicale qui dit qu'ils voulaient protéger le pouvoir d'achat. Nous, nous croyons qu'ils y arrivent. Alors, en ce sens-là, c'est une victoire pour tout le monde. Pour tout le monde.
Puis on n'a jamais vu ça comme étant un perdant, gagnant, là, on veut que tout le monde soit gagnant. Moi, comme premier ministre du Québec, je peux vous en témoigner, je vois comment ça fonctionne ailleurs, le Québec, même si ce n'est pas dans les perceptions populaires, est très bien servi par une fonction publique qui est de haut niveau, qui est très compétente, qui est très bonne. Puis le succès des économies et des sociétés est tributaire de ça. L'idée, là... Il y a du monde qui pense encore aujourd'hui qu'une économie fonctionne sans qu'il y ait des gouvernements qui soient efficaces ou fonctionnels, ce n'est pas vrai, ça, ce n'est pas vrai. Allez voir les pays qui ont connu de graves difficultés, il y a un trait commun, ils ont tous des institution affaiblies, alors qu'au Québec c'est le contraire, on a des institutions qui sont fortes. Sauf que ce n'est pas toujours populaire, le dire, parce que les gens, dans les perceptions, trouvent que, dans la fonction publique, les gens sont trop bien, trop gras, trop... Ce n'est pas vrai, ça. On veut être justes, on veut être équitables. Moi, je veux des gens qui sont motivés, qui aiment leur travail, et c'est l'objectif qu'on poursuit, puis l'entente qu'on a conclue fait tout ça. Alors, les gens qui sont représentés aujourd'hui, qui sont les employés de l'État, peuvent se dire gagnants aussi de cette entente-là, puis les Québécois peuvent se dire gagnants parce que, sur le plan financier, on protège aussi notre situation économique.

Mme Biron (Martine): Mais il reste que la clause croissance économique, là, c'est aussi une clause peut-être, hein, ce n'est pas... elle n'est pas garantie.

M. Charest: Elle n'est pas garantie, ce n'est pas garanti, mais ce n'est pas... C'est la réalité pour tout le monde, ce n'est pas garanti pour l'État, pas garanti... Mais c'est une clause qui est réalisable. Et, quand on fait les moyennes, on voit qu'on est dans les zones où les choses peuvent se faire comme ça.

Le Modérateur: In English, Tim Duboyce, CBC.

M. Duboyce (Tim): ...Premier, in terms of the portion of this offer that is guaranteed, the 5%... the 6%, how much more does this offer cost the province compared to the original offer from last fall?

M. Charest: It is $400 million more over a five-year period than what had initially been tabled. We had tabled a $2.3 billion offer over a five-year period, so it's $400 million more. A lot of it will be within the body of the collective agreement for initiatives that are specific to sectors like education, for added services, which is in everyone's interest. And so, in that respect, it's a pretty reasonable, I think, conclusion to all of this.
We've included in this agreement something original and new, and that is a clause of economic growth, and so a part of the gains that will be made on the salary front will be made conditional to a certain amount of economic growth in our economy, economic growth that is beyond the fiscal framework we set to balance our budget. So, if we do better, if we all do better, well, then, the salary increases will be higher. And, from our perspective, this is a fundamental shift in the way we together look at our economy and how we work together. It is a fundamental change in the paradigms, and it has bells ringing all over Québec, given how good it is.

M. Duboyce (Tim): In terms of the $400 million, what exactly do you and do Quebeckers get for their money, for that $400 million?

M. Charest: Well, we get better services, we get five years of stability, which is very significant, and we are going to get a good financial agreement for those who work for the Government of Québec, and for tax payers who are guaranteed through this agreement that, if there is a higher increase, it will not be taken from money that we don't have. It will only be in a scenario where there is more revenue. So, in that respect, it's a very good deal for Quebeckers, who are guaranteed that we are going to stay within the framework of our fiscal frame... of our framework that leads us to balancing our budget by 2013-2014.

Le Modérateur: Kevin Dougherty, The Gazette.

M. Dougherty (Kevin): Yes. Mr. Charest, the economic growth clause... economic growth has to exceed 17 % in the fourth year... over four years, that's very ambitious. How likely is that to happen?

M. Charest: That's...

M. Dougherty (Kevin): And why?

M. Charest: That's 17 % of nominal growth. So just to... I don't want to be too technical, but there is two concepts of growth. There is real growth and nominal growth. And the nominal growth number is always higher than real growth because it doesn't include inflation. And the probability of that happening is reasonable, I'd say it's very reasonable. Take this year alone. This year alone, we should have somewhere in the area of more than 3 % of real growth. And if we get more than 3 % of real growth, and you add inflation, we could be in the area of more than 5 % - I am being very prudent here - of nominal growth. So that's a first 5 % in this year alone of that type of growth. So, if things go as scheduled, and go well, and a little better, if we all focus on the same objective, all of this is doable.
And when we negotiated it, we didn't negotiate this as some sort of a trick to not get there. I mean, the idea is we all looked at it realistically and said: We can do this, it can be done, and as long as we all focus on the same objective.

M. Dougherty (Kevin): In the past, you recall there were demonstrations, there were work stoppages, there were huge demonstrations right here, and there was an decree, you know, like... it was a very, very bad labour relations environment. What changed this time?

M. Charest: Well, let me start by saying that I learned, and I learned a lot from the negotiations... first round of negotiations. And that, I take on my shoulders, I learned to communicate more... to be more forthright in the way we communicate with our union representatives and listen more. And in that respect, I think that's for me personally, that's... I certainly have no problem admitting that's part of, I think, what changed. And we also wanted to change the paradigm of the negotiation which Monique led. And instead of going through the usual moves of letting the agreements expire, and then wait for the demands, and then wait a year to respond, and then move and do... we all have decided to turn that on its head and to start negotiating before, which the union representatives wanted by the way. I want to recognize today that they were among the first to say: We can do this better and we can do it differently.
And Monique, it was instrumental, I would say, in making this happen because of her experience and the energy she put into it. There is not a lot of people who have, I think, what is needed to conduct these kind of negotiations. But her experience and everything she brought to it makes a big difference. She was able to establish a relation of confidence. And when we had our last discussion, for example, when we talked to each other, we weren't trying to... you know, it was a very frank discussion, a very open one, where we presented our situation as it is and their own situation as it was, and there was a high level of trust. So that's what made the difference..

Le Modérateur: Dernière question...

Journaliste: ...

M. Charest: Yes, yes it will. There's going to be a continual sense of negotiation on some things over the next few years, and that's what we all believe is right for the future. It's in everyone's interest that we... instead of stop and go, that there'll be a continuous effort.

Le Modérateur: Angelica Montgomery, CJAD.

Mme Montgomery (Angelica): When it comes to the FIQ, of talks have broken off, there's no new negotiations plan, how much of a concern is that 50 000 nurses in this province?

M. Charest: Well, we are very concerned because even if they were 5 000, or 50 000, or 100 000, nurses are important for us, and for Quebeckers, and for a health care system. We want them to be happy, we want them to work in a productive and an environment in which they will be comfortable. So we're going to put a lot of effort in getting back to the table with them. And now the salary side is settled for everyone, that's not the issue, it's other issues. So it is important for us, and... but this... I guess this negotiation today bodes well, it speaks to the good faith on both sides of the table and our willingness to come to an agreement. So hopefully, that will help us along.

Mme Montgomery (Angelica): Now, there are a number of clauses within this agreement that are contingent on different things, but when it just comes down to what is guaranteed, we've gone from 5 % over five years, the offer, to 6 % over five years. Why was it important to stick close to the original plan?

M. Charest: Well, the original plan is connected to our ability to pay and the ability of tax payers too to be able to pay, and it's connected to our plan to balance our budget by 2013-2014. That's why the increases that are beyond the base increases is directly linked to economy growth and to nominal growth in our economy. So, if we do better than what our initial plan was, everyone benefits. And Québec taxpayers will not be paying for agreements for which there is no money, the money will be there. So, in that respect, it's a very solid approach, a very, very good approach. And it's a good deal for the public service, for those who work there, it's a 5 %... 6 %, there is the 1 % protection for inflation that arrives at the last day, and then there is the 3,5 % that allows us to go even further if our economy performs at that level.

Le Modérateur: Merci beaucoup. Merci.

Mme Gagnon-Tremblay: Il y a des gens qui...

M. Charest: Merci.

(Fin à 10 h 55)

 

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