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Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et services sociaux

Version finale

Le vendredi 25 octobre 2019, 12 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures vingt-sept minutes)

M. Fortin :Bien, merci d'être là. Discussion intéressante avec la ministre de la Santé ce matin, lors de l'interpellation, mais qui nous laisse trois enjeux, disons, toujours préoccupants encore, particulièrement préoccupants.

D'abord, la question de l'entente avec les chirurgiens pour s'assurer qu'il n'y ait pas de découverture comme celle qui a lieu ce week-end à La Pocatière. On a toujours compris de la part de la ministre de la Santé qu'elle était proche d'en arriver à une entente. Elle nous avait dit ça mot pour mot à la période des questions en mars. Mais là on est sept mois plus tard et on n'a aucune garantie, aucune assurance, aucun progrès qui ont été faits. En fait, ce que j'ai retiré de notre discussion ce matin, c'est qu'on semble même avoir régressé, qu'on n'a aucune indication à savoir quand ce sera réglé. Et pourtant ces découvertures-là continuent. Ça occasionne des réels enjeux pour des citoyens en région au Québec. Ça occasionne un réel stress pour les familles au Québec. Et, s'il y a un moment qui ne devrait pas être stressant dans une vie, là, ça devrait être tout ce qui mène à l'accouchement. Ça devrait être un moment heureux. Puis, en ce moment, il y a trop de gens qui vivent à travers ce stress-là.

Notre deuxième enjeu, c'est celui de la pénurie de main-d'oeuvre de façon générale. Vous avez vu, au cours de la semaine, on en a discuté ici, des situations plus que problématiques, des situations dont on ne devrait jamais vouloir dans certains de nos CHSLD, des gens qui vivent dans des conditions qui ne sont pas acceptables pour une société comme la nôtre. Et l'enjeu de la pénurie de main-d'oeuvre, il est vrai, il est réel, il est concret, et ça paraît dans les soins qu'on peut donner aux patients. Et aujourd'hui on a entendu beaucoup de chiffres, mais je ne suis pas certain qu'il y a quelqu'un qui a réellement compris si on progresse ou non, s'il y a plus de gens qui travaillent dans le réseau qu'auparavant.

Et le troisième enjeu, c'est celui qu'on a soulevé autour de la question des lunettes pour les enfants, un bon programme, un programme qui devrait être en place, qu'on appuie. Mais, en même temps, la façon que le programme est utilisé et décliné en ce moment ne fait aucun sens. Quelqu'un qui soumet une facture pour 200 $, qui soumet une réclamation pour 200 $, bien, devrait recevoir 200 $ et non 250 $. On ne comprend simplement pas comment la ministre en arrive à nous dire que ça coûterait plus cher de faire un chèque de 200 $ à quelqu'un que de faire un chèque de 250 $. Il me semble que c'est simple, là, le chèque, c'est le nom et le montant. On soumet déjà la facture. Ça nous semble de la très mauvaise utilisation des fonds publics.

Mme Richer (Jocelyne) : La CAQ avait promis beaucoup en campagne électorale en matière de santé. Après une année, est-ce que vous estimez que les résultats sont lents à venir?

M. Fortin : Oui. C'est un peu le point qu'on faisait ce matin, c'est que, pour beaucoup d'enjeux, les résultats ne sont pas au rendez-vous ou, du moins, on n'a pas confirmation que ces résultats-là sont au rendez-vous. Quand on parle de la pénurie de main-d'oeuvre, à chaque fois que la ministre avance des chiffres, elle nous dit : Bien, on embauche, on embauche. Mais est-ce qu'on embauche uniquement pour remplacer des gens qui quittent vers la retraite? Est-ce qu'on embauche pour combler des postes qui étaient inexistants? On a beau dire : On embauche, mais est-ce qu'on sait réellement si le système s'améliore, si on donne des soins supplémentaires? Elle est là, toute la question, et on n'a pas été rassurés par ce qu'on a entendu ce matin.

Mme Richer (Jocelyne) : Le problème des bris de services, selon vous, il est, comment dire, anecdotique, accessoire, ou si c'est un problème systémique, structurel et important?

M. Fortin : Non, c'est un grand problème si on habite en région. Et, si c'était uniquement une région, deux régions, trois régions qui avaient vécu des bris de service au cours des dernières semaines, des derniers mois, peut-être que ce serait un problème ponctuel. Mais en ce moment on a vécu des bris de service en Gaspésie, à Sainte-Anne-des-Monts, à Gaspé, dans le Bas-du-Fleuve, à La Pocatière, en Abitibi, à La Sarre, à Amos, à Val-d'Or, en Outaouais, à Maniwaki, à Shawville. On a vécu des bris de service à Charlevoix. On a vécu des bris de service un peu partout en région. Et donc c'est un problème qui est structurel.

Il y a deux enjeux. Il y a l'enjeu de la pénurie d'infirmières, qui, en ce moment... En ce moment, au Québec, là, il y a deux bris de service dans les hôpitaux, en chirurgie et en obstétrique, à Shawville, dans le Pontiac, où il manque d'infirmières en ce moment, et donc on a fermé le service d'obstétrique, et à La Pocatière, tout le week-end, où il n'y a pas de chirurgien. Et, puisque l'entente avec les chirurgiens n'est toujours pas signée, celle que la ministre nous avait dit, en mars, qu'elle signerait dans quelques jours, bien, il n'y a pas de chirurgien ce week-end à La Pocatière. Alors, si on a un accident, on a besoin d'une chirurgie, il faut aller vers Rivière-du-Loup. Si on est enceinte et qu'on a besoin du service d'obstétrique au cours de la fin de semaine, malheureusement, il faut aller soit à Rivière-du-Loup ou à Lévis.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Avez-vous la conviction, M. Fortin, que le réseau de la santé se porterait mieux si Mme Bourdon était ministre de la Santé?

M. Fortin : Bien, quelques enjeux à discuter à ce sujet-là. D'abord, il y avait des éléments de la réforme qui devaient progresser, notamment l'entente avec les chirurgiens. L'entente avec les anesthésistes avait déjà été signée au cours de l'année 2018. La prochaine à signer, c'était celle avec les chirurgiens, et c'était vers ça que l'attention du ministre de la Santé était tournée à ce moment-là.  Et donc il y avait une progression pour signer toutes ces ententes-là. Et on dirait que ça ne semble pas être une priorité pour la ministre de la Santé. Alors, il y a des enjeux comme ceux-là, là, que moi, j'ai bon espoir qui auraient été réglés rapidement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, la réponse courte, c'est oui?

M. Fortin : La réponse courte, c'est oui.

M. Larin (Vincent) : Selon vous, M. Fortin, si les libéraux étaient restés au pouvoir, le système de santé s'en porterait mieux aujourd'hui?

M. Fortin : Bien, il y a nécessairement des éléments, là, auxquels on porterait beaucoup plus attention que ce que Mme McCann démontre en ce moment. La question des bris de service en région en est un. Pour nous, c'est absolument inacceptable. Je ne peux pas concevoir qu'un gouvernement accepte qu'en région les services soient à ce point-là amoindris, que les citoyens et citoyennes ne savent pas s'ils vont pouvoir accoucher à leur hôpital de région par pénurie de main-d'oeuvre, par manque de chirurgiens.

C'est des enjeux qu'on doit régler parce que c'est des services de base. Et je ne peux pas croire qu'à chaque fois qu'il y a un enjeu qui arrive en ce moment, là... Et, moi, de mémoire d'homme, là, ce n'était pas ce qui se passait au cours des quatre dernières années, mais aujourd'hui il semble qu'on n'a pas un gouvernement qui agit de façon proactive. On a un gouvernement qui réagit. On a parlé de Villa-Bonheur, cette semaine, ici, à l'Assemblée nationale. Ah! là, tout à coup, lundi, il y a des équipes qui vont se déplacer vers Villa-Bonheur pour savoir ce qui se passe. On a parlé de l'hôpital de Pontiac ici, à l'Assemblée nationale. Bien, tout à coup, on envoie deux infirmières supplémentaires à l'hôpital de Pontiac. À chaque fois qu'on parle d'un enjeu ici, à chaque fois que c'est soulevé par vous, les médias, bien là on réagit. Mais il ne semble pas y avoir de mesures proactives qui sont prises pour régler tous ces dossiers-là avant que ça arrive ici.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est, pour vous, une fierté que Mme Bourdon se présente dans Jean-Talon?

M. Fortin : Écoutez, moi, les candidatures pour notre parti, là, pour la partielle seront confirmées au cours des prochains jours, j'en suis sûr. Mais, pour l'instant, ce n'est pas à moi de faire une telle avancée.

M. Chouinard (Tommy) : Je comprends, mais disons que c'est comme assez connu, là, sur la place publique.

M. Fortin : Moi, je laisse ces choses-là au chef du parti. On a un chef de parti pour une raison.

M. Dion (Mathieu) : Qu'est-ce que ça vous dit quand Québec solidaire vous attaque, les libéraux, avant d'attaquer la CAQ?

M. Fortin : Bien, je trouve ça particulier de la part de Québec solidaire. Moi, je n'ai pas vu nulle part dans le programme de Québec solidaire, que ce soit, en fait, le programme de Québec solidaire, le programme du Parti québécois, le programme de la Coalition avenir Québec, qu'ils voulaient défaire une réforme. Je n'ai pas vu nulle part dans le programme de Québec solidaire qu'ils voulaient embaucher 1 000 fonctionnaires supplémentaires dans le réseau de la santé. Alors, je comprends mal le point du député de Jean-Lesage.

M. Larin (Vincent) : Quand il dit que vous êtes un pyromane qui attaque les pompiers, qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Fortin : Wow! Moi, je trouve que c'est un... Un prof de philo, ça sait utiliser des belles images, là. Ça sait bien débattre en Chambre. Mais honnêtement moi, j'ai été réélu le 1er octobre 2018 et j'ai des citoyens qui s'attendent à ce que je travaille à l'amélioration du réseau de la santé. C'est ça, mon travail. Mon travail, c'est d'en parler et de voir comment on peut l'améliorer, de soulever des enjeux comme on l'a fait ce matin, et, ça, je vais continuer à le faire.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce que vous proposez pour revoir le programme de remboursement des lunettes, en clair, sans qu'il y ait des coûts de bureaucratie supérieurs?

M. Fortin : Oui, bien, on a un montant, j'imagine, là, que le gouvernement a un montant bien établi qu'il était prêt à utiliser pour ce programme-là. Écoutez, le programme, comme il est là, ça ne fait aucun sens. Ça ne fait aucun sens qu'une famille reçoive de l'argent qu'elle n'a pas dépensé. Alors, est-ce qu'on devrait revoir le montant à la hausse? Si je comprends que le montant moyen qui est dépensé, c'est 300 $, est-ce qu'on devrait le revoir à la hausse? Peut-être, mais la situation actuelle ne peut pas continuer. On ne peut pas envoyer des chèques à des gens pour de l'argent qu'ils n'ont pas dépensé. Ce n'est pas de la bonne utilisation de fonds publics.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, mais la ministre dit que, par exemple, quelqu'un qui a soumis une facture de 225 $, elle a le droit à 250 $ pour deux ans. Elle va recevoir, oui, peut-être 25 $ de plus, mais sinon le 25 $ serait allé en frais administratifs dans la machine gouvernementale.

M. Fortin :Bien, voyons, il y a deux choses à écrire sur un chèque. On écrit le nom de la personne qui reçoit le chèque puis on écrit le montant qui a été déboursé. Il faut déjà écrire le nom de la personne sur le chèque. Il me semble que ce n'est pas bien, bien plus compliqué de changer le montant qui est écrit sur le chèque.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, ce n'était pas trop... ça, sa réponse?

M. Fortin : Bien, honnêtement, la ministre m'a semblé un peu dépourvue lors de sa réponse initiale. Elle ne semblait pas s'attendre à la question. Mais qu'elle maintienne sa position ici avec vous après y avoir réfléchi, je trouve ça un peu particulier. C'est un programme qui est mal écrit. Si on a une facture de 225 $ pour des lunettes, le gouvernement devrait nous rembourser 225 $ et pas 250 $.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que c'est un scandale, selon vous?

M. Fortin : C'est peut-être un peu fort. C'est un programme qui est mal écrit. C'est un programme qui est mal ficelé. C'est une mauvaise utilisation des fonds publics. La ministre de la Santé nous dit : Le président du Conseil du trésor est d'accord avec ça. Pour nous, c'est une utilisation inappropriée de fonds publics. Je le répète, le programme, à la base, il est bon. Pour des enfants de moins de 18 ans, on devrait rembourser le coût des lunettes. Mais on ne devrait pas donner de l'argent qui n'a jamais été dépensé par les familles.

La Modératrice : En anglais.

Mme Fletcher (Raquel) :What was your objective in calling for this «interpellation» this morning?

M. Fortin : Yes. Well, we were hoping to get some answers. To be quite honest, we were looking at the answers that we got in question period over the last few days, and that's why we started the discussion that we had that way, and it was void of any real reasoning. It was void of any real answers. It seemed like prerehearsed lines that really, actually, didn't give any answers as to what the Minister intended to do, how she intended to do it. So that's really what we were hoping. It's to get some actual answers.

And there's really three main points today that we're taking away from the discussion we had with the Health Minister. It's that, on the staff shortage, which is very real and which is having real effects on patients across the province, there seems to be no plan. We had a very long discussion about the shortage of nurses across the province and how it's leading to issues like the one at the CHSLD in Granby right now, like it's leading to issues that were happening in Verdun where you have one nurse for 169 patients. And I don't know about you, but I didn't get the sense that there was a real action plan behind it. And, if I combine that, the fact that we didn't get an answer on an action plan today from the Minister, the fact that she says she's not going to put forward a bill on ratios to ensure a proper ratio of nurses to patients and the fact that the Premier is going out of his way to tell nurses today that they won't get a cent more than inflation on their salary, that tells me that the problem is going to continue and that's not what I was hoping here today.

Mme Fletcher (Raquel) : But a lot of these problems also existed under the previous Liberal Government. You know, we talked a lot about CHSLDs not being able to give a second bath to patients. So, you know, Québec solidaire says you guys are accusing this new Government, who has only been in place for a year, of not fixing the problems that you've created.

M. Fortin : Well, we were talking about giving a second bath to patients in CHSLDs. But what we heard this week is that they are getting no bath, that they're using a washcloth to wash some parts of the body of the patients that are living in CHSLDs. To me, that is not acceptable. It seems to me that we're going backwards. There may have been issues before like the ones you mentioned, but it seems to me that they're getting worse and worse. I don't remember having breaks in services across hospitals in the regions of Québec because of staff shortages. This seems to be a new phenomenon. There didn't use to be breaks in obstetrics. There didn't use to be families that had to go to the city to give birth not because they had a complicated pregnancy, but just because their hospital was closed, their obstetrics unit, their natality unit was closed. Those are all new issues that we raised today and for which we got zero answer from the Minister.

Mme Fletcher (Raquel) : But isn't it a problem that originated under the Liberal Government, was inherited by the CAQ, and, yes, maybe it's festered and growing, but it was an inherited problem?

M. Fortin : Well, let's look at the issue of nurses, for example, right? Every party in the last campaign came with a plan to say: We want to address the nurse shortage before it gets worse, right, we need to do more now so that it doesn't get worse. Every party said they wanted to abolish forced overtime. The Health Minister, right now, the CAQ, in that campaign, a year ago, said: I will abolish this in a year. She said it again in the spring. In the spring, she said: I'll abolish it in the fall. And right now we are nowhere near abolishing forced overtime. But that's really one of the issues that is causing all of this stress, that is discouraging people from going into nursing, that is making people retire earlier than they really should. And those promises were CAQ promises. Everybody acknowledged the issue. Everybody said: Here is what I propose to do. But at this time the Minister is not living up to the promise that she made to the people of Québec.

Mme Fletcher (Raquel) : The bill on nurse practitioners and giving pharmacists more autonomy, are those good measures?

M. Fortin : Yes. There are good measures, absolutely. Some of those are great measures. To give pharmacists the power, the ability to offer vaccines is a great measure. We don't understand why the Minister hasn't or the Government hasn't called that bill to be studied yet. We had consultations. They were done three weeks ago. And the Minister said all along: I want those vaccinations to take place this fall in pharmacies. The pharmacists got ready. They got trained up. So they are ready to do it, but the Minister, the Government, the House Leader haven't called the bill.

We wish they would move quicker on this. We don't understand what the holdup is. We're ready to have the debate. Why is nobody else ready to have the debate? Why are we not moving when they do have positive items like that? Why are we taking our time? This is something that should be front and center. And instead the Government chose to go ahead with cannabis first, a bill that was completely against their compaign promises on healthcare in the Mauricie. And now they seem to be slow playing this one on pharmacists, which is actually a good bill and which needs to go through quickly so that the vaccines can be given this fall.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

M. Fortin :Thank you.

(Fin à 12 h 43)

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