L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le jeudi 31 octobre 2019, 14 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-neuf minutes)

Mme Montpetit : Bonjour, tout le monde. Merci d'être présents. Donc, on est ici pour commenter le projet de loi qui vient d'être déposé par le gouvernement.

D'entrée de jeu, moi, ce que je souhaiterais vous dire, que c'est une autre démonstration, dans le fond, que c'est un gouvernement qui est totalement... ça démontre son incapacité à faire des propositions concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Ce qui a été annoncé ce matin, c'est ce qui avait déjà été annoncé de toute façon au mois de juin, c'est l'abolition de structures, c'est le changement du nom du Fonds vert. Donc, ça donne l'impression que c'est du marketing parce que, de toute façon, il n'est pas capable de répondre à aucune des questions qui ont été posées, à savoir qu'est-ce qu'il va financer avec cet argent, qu'est-ce qu'il va faire avec ce fonds-là.

Ça soulève beaucoup de questionnements, beaucoup d'inquiétudes aussi. On voit que, dans le projet de loi, il retire des pouvoirs à la Régie de l'énergie. Donc, il enlève une autre forme de reddition de comptes. Il centralise les pouvoirs dans ses mains. Donc, c'est vraiment un retour à la case départ ou, en tout cas, on recule encore plus en arrière, en ce sens que le ministre recentralise les pouvoirs dans ses mains. Et, moi, ça m'inquiète beaucoup, particulièrement dans le contexte de voir un gouvernement qui enlève des chiens de garde qui avaient été mis en place, qui commençaient justement à faire leurs preuves.

On se rappelle que le conseil de gestion a été mis en place il y a quelques années à peine, TEQ également aussi. Donc, ils commençaient justement à pouvoir vraiment jouer leurs rôles. Donc, c'est un gaspillage de temps, d'énergie, mais c'est surtout... Mes inquiétudes, moi, sont en ce sens qu'on a un ministre, donc, qui prend tous les pouvoirs. Il l'a bien exprimé. Et c'est un ministre qui n'a pas été capable de démontrer encore, en presque un an... un gouvernement qui a été incapable de démontrer qu'ils ont une réelle volonté de faire une différence au niveau de l'environnement, qu'ils ont une réelle volonté d'en faire une priorité. Alors, c'est d'autant plus inquiétant, dans ce contexte-là, d'avoir un ministre qui reprend des pouvoirs, alors qu'on avait des structures qui s'en occupaient. Je pense que ça peut laisser place aussi définitivement à de l'ingérence politique, et ça, ça devrait nous inquiéter fortement.

Aussi, le ministre a curieusement réannoncé un comité sur les changements climatiques. Moi, je veux quand même porter à votre attention que ce comité-là existe depuis 2013, 2012 même. C'est le comité qui était en charge de conseiller le ministre pour la mise sur pied, entre autres, du plan de lutte contre les changements climatiques 2013‑2020. Donc, c'est un comité qui n'est pas nouveau. J'avais questionné le ministre en Chambre d'ailleurs au printemps dernier, à savoir qu'est-ce qu'il advenait de ce comité qui regroupait une quinzaine d'experts. Rappelons-nous que le ministre n'avait pas l'air même d'avoir connaissance que le comité existait. Je me rappelle que le comité, il n'a pas été convoqué dans la dernière année, n'a pas été consulté dans la dernière année non plus. Donc, ça, c'était déjà inquiétant, de voir qu'on a un ministre qui ne consulte pas son comité d'experts. Et là aujourd'hui il revient, en grande pompe, annoncer, comme si c'était nouveau, un comité qui existe déjà. Donc, ce sont toutes des choses qui sont très questionnables.

Et, un an plus tard, on a un gouvernement qui n'a toujours pas de plan. Puis, on le voit, le ministre, à chaque fois qu'on lui pose une question, pellette par avant puis nous dit... Moi, j'ai refait une revue de presse, là, de toutes ses déclarations puis de toutes les «pas de réponse» qu'il me donne en Chambre, où il dit à chaque fois : Soyez patients, ça s'en vient, soyez patients, ça s'en vient. Puis il le remet toujours aux calendes grecques puis à plus tard. Mais force est de constater qu'il n'y a toujours pas de plan à l'heure actuelle, au Québec, en place pour lutter contre les changements climatiques.

Donc, ça, c'est très inquiétant. Et le ministre est incapable de dire quels projets seront financés. Puis ce n'est pas qu'il n'a pas eu le temps d'y penser parce qu'on lui a déjà posé la question aussi à plusieurs reprises. Il est incapable de dire quels projets seront financés avec son fonds de transition énergétique. Donc, ça aussi, ça soulève plusieurs questions, là.

M. Leitão :And I would add to that that the Minister is once again playing with structures. There's nothing really new in this announcement today, no detailed plan to face climate change. They're, in fact, diminishing the power and influence of independent bodies that had been created before and concentrating… In our opinion, there's an undue concentration of power in the Ministry of the Environment, which... In our opinion, that Ministry, as it stands now, does not have the expertise to go in that direction.

So this is rather worrisome to see what is happening here. And this bill that was tabled today will have to be analyzed, studied very carefully in parliamentary commission because there's a number of very unacceptable measures in here.

Mme Crête (Mylène) : Je me demandais pourquoi vous dites qu'il y a un risque d'ingérence politique quand le projet de loi crée deux mécanismes de reddition de comptes, le rapport annuel du Commissaire au développement durable et le comité d'experts.

M. Leitão : Non, ça existait déjà et c'était même plus robuste.

Mme Crête (Mylène) : Le Commissaire au développement durable n'était pas obligé de faire de reddition de comptes sur le Fonds vert?

M. Leitão : Non, mais ce que je dis, trois choses. D'abord, il y avait le Conseil de gestion du Fonds vert, qui disparaît. Deuxièmement, et le plus important, c'est TEQ, Transition énergétique Québec, un organisme vraiment indépendant et qui allait vraiment jouer un rôle très important dans la transition énergétique, ça disparaît aussi. Et, troisièmement, ça n'a pas été très, très... le ministre n'en a pas beaucoup parlé, c'est la diminution du rôle de la Régie de l'énergie. Et ça, vraiment, je me demande qu'est-ce que le gouvernement de la CAQ a contre la Régie de l'énergie. Quand on voit le projet de loi n° 34 et l'amendement ici où il dit qu'il retire le pouvoir de donner son avis sur la capacité du plan directeur à atteindre ses cibles, pourquoi? Qu'est-ce qu'ils ont vraiment contre la Régie de l'énergie? Alors, c'est préoccupant à cet égard-là. Et encore une fois, comme j'avais dit tantôt, c'est une concentration de pouvoirs dans les mains du ministre, du ministère de l'Environnement, il me semble, qui est inappropriée.

Mme Crête (Mylène) : Mais pourquoi ce n'est pas la bonne façon de faire, d'avoir ces deux mécanismes de reddition de comptes?

M. Leitão : Bien, les mécanismes existaient déjà. Ils sont en train de les diminuer. Donc, il y aura un comité consultatif, mais, entre vous et moi, il me semble qu'un conseil de gestion ou alors qu'un organisme comme TEQ est beaucoup plus indépendant et beaucoup plus efficace qu'un comité consultatif.

La Modératrice : En français ou en anglais?

M. Leitão : En espagnol, non?

Une voix : Pas cette fois.

Mme Fletcher (Raquel) :The Minister said that he is committed to reaching the climate targets. So, if he succeeds, does it matter then that he's making these structural changes?

M. Leitão : I think the key word is «if» he succeeds. With what we have here today, I wonder how is he going to succeed? There's nothing. There's no plan. So how is he going to succeed? What are the actions that will lead us to reaching those targets in 2030? And he says: Well, you know, be patient, be patient, we're working on a «plan d'action». Well, it's been now over a year, and they're still working on a «plan d'action», and the targets are ambitious, and we think that those targets should be met. They have to be met. But time is going by, and there's no detailed plan.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you think he's putting the cart before the horse, in the sense that he's changing the structure before he releases his plan?

M. Leitão : Yes. I think it's worse than that. He's taking the wheels off the cart. So the cart won't move because he's taking the wheels off. And so we are not any more advanced today than we were last week or six months ago.

La Modératrice : Merci à vous. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 14 h 48)

Participants


Document(s) associé(s)