(Quinze heures quarante-six minutes)
M. Leduc : Bonjour, tout le
monde. Alors, je suis ici pour réagir à l'annonce de ce matin, de la nomination
de Mme Johanne Beausoleil à la direction adjointe de la SQ. Je l'ai appris,
donc, ce matin en même temps que tout le monde. Je viens d'écouter l'annonce
plus détaillée à la présentation avec la ministre, Mme Guilbault.
Pour le peu de temps qui nous a été
imparti, à Québec solidaire, de faire des vérifications, ça nous semble une
candidature intéressante. On se réjouit que ça soit une civile. Je pense que,
dans la conjoncture, c'est une bonne nouvelle. Et elle semble avoir un parcours
intéressant comme femme, autant dans la sécurité publique.
La question que ça pose, par contre,
au-delà de sa candidature à Mme Beausoleil comme telle, c'est tout ce qui se
passe avec M. Prud'homme. On attend toujours des nouvelles. Et là-dessus je
pense qu'il va falloir qu'on ait des nouvelles bientôt parce que le statu quo
commence à être un peu insoutenable. Ce qu'on comprend, c'est qu'il est
toujours chez eux, il n'aurait pas encore été rencontré par les enquêteurs,
selon ce que je lisais dans revue de presse ce matin. Cette situation-là
devient de plus en plus insoutenable, comme je le disais.
Je m'attends à ce que Mme Guilbault agisse
en cette matière, qu'elle nous renseigne un peu plus sur ce qui se passe. Parce
que l'intérim, c'est bien, cette personne-là semble intéressante, Mme
Beausoleil, mais il va falloir qu'il y ait une solution définitive, rapide à
cette situation pour qu'on puisse redonner confiance à l'ensemble des Québécois
et Québécoises par rapport à notre service de police, la Sûreté du Québec.
Merci.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Que demandez-vous précisément à la ministre Guilbault? De demander au DPCP de
porter des accusations dans un délai déterminé?
M. Leduc : Non, je ne
rentrerais pas dans un délai ou dans cette logique-là. Ce que je crains, par
contre, c'est qu'on en arrive dans une situation comme on a connu avec l'UPAC,
où là des enquêtes s'allongent, s'allongent, s'allongent. On a une perte de
confiance du public avec le corps de police, puis, finalement, il n'y a même
pas de dépôt d'accusations. Est-ce qu'on va attendre deux ans, trois ans? Où
est-ce qu'on va être rendu? À la fin du mandat, est-ce qu'on aura réglé ça? Donc,
je pense que Mme Guilbault, elle a plusieurs outils, elle peut fonctionner,
elle sait quels leviers utiliser, mais...
M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est-à-dire?
Quels leviers que vous avez en tête?
M. Leduc : Mais, Mme
Guilbault, elle a ses compétences, elle peut jouer avec ça. Moi, ce que je
rassurer, c'est que les gens sachent qu'il y a une confiance envers le corps de
police et que... Ce qu'on apprend dans la revue de presse, c'est qu'il n'aurait
toujours pas été rencontré. On ne sait toujours pas sur quoi il est accusé.
Qu'est-ce qui va se passer avec M. Prud'homme? Combien de temps on va attendre?
Mme Guilbault, je pense, elle aura à bouger bientôt là-dessus.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, oui. Bien, ça, je vous entends bien. Mais je ne comprends pas qu'est-ce
que la ministre peut faire pour s'assurer que Martin Prud'homme soit rencontré
par les policiers, ou qu'il y ait des accusations de portées, ou que le dossier
soit mis de côté. Qu'est-ce que la... Quel est le rôle... La ministre, vous
dites qu'elle a des leviers. Lesquels?
M. Leduc : Dans le fond, ce
que j'émets, c'est le souhait, d'une manière générale, qu'on en apprenne le
plus possible rapidement pour qu'on puisse retrouver confiance avec notre corps
de police.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
O.K. Puis est-ce que la candidature de Mme Beausoleil est de nature à rassurer
la population, à raffermir le lien de confiance entre la Sûreté du Québec et la
population québécoise?
M. Leduc : Pour le peu de
temps qui nous a été imparti de vérifier sa candidature comme telle, ça nous
semble être le cas aujourd'hui. Elle a un parcours intéressant de femme. Ça
peut être un beau portrait, une belle image pour les femmes, à l'intérieur du
service de police, qui veulent progresser. C'est intéressant. Elle vient de la
filière civile aussi. C'est intéressant. Donc, là-dessus, pour l'instant, on
semble être satisfaits de notre côté.
On verra bien quelle sera la suite, si
jamais elle applique, aussi, là. J'ai entendu les questions que vous lui avez
posées tantôt. Il y aura le processus alentour du projet de loi n° 1, qui
a été adopté, où il y aura en effet un vrai comité d'experts, les comités de
députés qui auront l'occasion de la rencontrer, comme on l'a fait avec M.
Gaudreau pour l'UPAC. Mais, d'ici là, ça nous semble une candidature
intéressante.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une dernière question. Est-ce qu'on devrait rompre le lien d'emploi entre
Martin Prud'homme et la Sûreté du Québec, dans la mesure où les... si l'enquête
piétine encore des mois? Est-ce qu'on... la ministre pourrait révoquer sans
autre motif le mandat que le gouvernement avait octroyé à M. Prud'homme?
M. Leduc : Là, je vous avoue
que je ne suis pas un expert en matière de droit civil, mais je pense que le
gouvernement s'exposerait à des poursuites si c'était le cas. Donc, je pense
que, pour l'instant, le fait qu'il soit chez lui, là, avec sa pleine rémunération,
est la situation dans l'ordre des choses. Maintenant, combien de temps ça va
durer? Plus ça dure, plus les gens se posent des questions, et c'est ce qu'on
veut éviter.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci.
M. Leduc : Merci à vous. Bonne
journée.
(Fin à 16 h 51)