(Quinze heures vingt minutes)
Mme Guilbault :
Oui, alors bonjour, tout le monde. Merci d'être ici avec nous pour cette belle
annonce aujourd'hui. Donc, j'ai le plaisir de vous annoncer, de vous confirmer,
même, je dirais, que le gouvernement a procédé aujourd'hui à la nomination de
Mme Johanne Beausoleil, que vous voyez ici à mes côtés, à titre de
directrice générale adjointe à la Sûreté du Québec, sous la recommandation du
directeur général par intérim, M. Mario Bouchard. Donc, Mme Beausoleil
sera en fonction à partir du 2 décembre prochain, et son mandat est d'une
durée de trois ans.
Considérant, par ailleurs, l'actuelle
absence, pour une durée indéterminée, du directeur général, M. Martin
Prud'homme, et considérant aussi le départ à la retraite, planifié, annoncé,
imminent de l'actuel directeur général par intérim, M. Bouchard, Mme Beausoleil
a été désignée aujourd'hui... je l'ai désignée, en vertu de l'article 56.8
de la Loi sur la police, à titre de directrice générale par intérim de la
Sûreté du Québec, et ce, à compter du 16 décembre prochain, date à
laquelle M. Bouchard quittera pour sa retraite.
Donc, Mme Beausoleil a toutes les
qualifications pour occuper ce poste important. En plus d'avoir été une haute
fonctionnaire de l'État, elle a été, entre autres, sous-ministre associée à la
Direction générale des services correctionnels du ministère de la Sécurité
publique. Elle a aussi exercé pendant quatre ans les fonctions de directrice de
la vérification, à la Sûreté du Québec, ce ce qui l'a amenée à travailler avec
toutes les sphères de cette organisation, avec les officiers, avec les
gestionnaires, avec aussi toutes les personnes qui... plusieurs personnes qui
forment actuellement les équipes de la Sûreté du Québec. Donc, elle a aussi
conseillé l'état-major, ce qui fait qu'elle est une candidate de choix pour
occuper ce poste. Elle connaît bien les enjeux, les acteurs de la police, au Québec,
et les défis auxquels fait face, notamment, la Sûreté du Québec. Donc, j'ai
bien confiance qu'elle assumera avec brio le défi qui l'attend.
Elle pourra, d'ailleurs, compter sur une
équipe renouvelée, stabilisée, puisque j'annonce aussi que nous avons procédé à
la prolongation du mandat de certains des directeurs généraux adjoints actuellement
en poste. Donc, M. Yves Morency demeurera directeur général adjoint
exécutif jusqu'en juin 2020. M. Ronald Boudreault demeurera directeur
général adjoint de la Grande fonction de l'administration jusqu'en février
2022. Et M. Guy Tremblay a été nommé officiellement directeur général
adjoint de la Grande fonction de la surveillance du territoire jusqu'en
décembre 2022. M. Tremblay occupait déjà la fonction par intérim, et son
poste a été confirmé aujourd'hui.
Donc, l'objectif, c'était de stabiliser
les équipes, d'assurer, justement, des mandats prolongés pour certaines des
personnes de manière à trouver l'équilibre entre l'arrivée d'une personne qui
connaît bien l'organisation, mais qui est de l'extérieur, et de maintenir en
poste les personnes qui sont actuellement dans l'organisation. Donc, tout ça
aura pour effet de renforcer l'équipe. Et, comme je l'ai dit, j'ai bien
confiance que Mme Beausoleil est la personne idéale pour occuper de poste
par intérim.
Je vais terminer en saluant M. Mario
Bouchard, qui, comme je l'ai dit, prendra sa retraite dans les prochains jours,
M. Mario Bouchard qui a 30 ans de loyaux services à son actif et qui
a accepté en mars dernier de prendre l'intérim du poste. Je sais que ça a été
un investissement personnel important, donc je le remercie, je le salue, je lui
souhaite une bonne retraite. Et je souhaite, bien sûr, la bienvenue officielle
et remercie aussi Mme Beausoleil d'avoir accepté ce défi. Merci.
Le Modérateur
: Mme Beausoleil,
vous avez quelques mots.
Mme Beausoleil (Johanne) :
Alors, bien, tout d'abord, merci, Mme la ministre. Merci également à la sous-ministre,
à M. Bouchard, d'avoir recommandé ma nomination. Je trouve que c'est une
belle marque de reconnaissance, et ça démontre la confiance qu'ils ont en moi.
Alors, dès lundi, je vais être au boulot,
je vais faire, avec toutes les compétences qui me sont reconnues, au meilleur
de ma connaissance... je vais rencontrer les gens, faire le partage des
dossiers. Et, avec plaisir... je relève ce défi-là vraiment avec beaucoup de
plaisir.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Beausoleil, si la situation se présentait, que M. Prud'homme ne revienne
pas à son poste, pour quelle que soit la raison, est-ce que le poste de directrice
générale permanent vous intéresse?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Pour l'instant, ce n'est pas ce qui est demandé, ce n'est pas ce qui est
attendu. Je suis nommée D.G.A. pour trois ans. Je vais assumer la période de
transition. Et puis c'est une question hypothétique, hein, on n'est pas à cette
étape-là. Mais pour le moment, moi, je...
M. Lacroix (Louis) :
Mais est-ce que c'est un défi qui vous intéresserait, de devenir directrice
générale régulière, si on veut, là, de la Sûreté du Québec?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Bien, pour le moment, je vais prendre la fonction par intérim et je pourrai
probablement vous répondre un peu plus tard. Mais pour l'instant, le défi,
c'est vraiment de faire la période de transition, d'assurer la stabilité au
sein de l'organisation puis de continuer dans ce sens-là.
M. Laforest (Alain) :
Quel votre plus grand défi, justement... Puis, prenez le temps de répondre — on
sent votre nervosité, puis c'est tout à fait normal — en regardant la
caméra : Quel est votre plus grand défi, lorsqu'on sait que la Sûreté du
Québec, au cours des dernières années, a été minée par des guerres de clans?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Le plus grand défi, c'est la mobilisation des ressources, de continuer à
travailler dans ce sens-là. Il y a eu beaucoup de travail qui a été fait à
l'interne, là, si on parle de l'interne. C'est de continuer dans ce sens-là.
C'est aussi d'amener les femmes, en tout cas, si je peux faire la voie d'amener
les femmes officiers à appliquer, à être plus présentes, ça va me faire plaisir
d'encourager ça. Il y a déjà des démarches qui sont en cours à la Sûreté.
Mais je pense que le défi, c'est de garder
les gens mobilisés, de travailler en équipe et en partenariat, et ça, soyez
assurés que je vais le faire. C'est ma grande force, d'être capable d'intégrer
les différents dossiers, travailler avec les partenaires internes, externes,
mobiliser les ressources, travailler en équipe. Je suis une personne pour qui
les relations humaines sont très importantes.
M. Laforest (Alain) : Le
fait que vous soyez une civile, est-ce que ça risque de poser problème,
lorsqu'on sait que la Sûreté du Québec, c'est presque une organisation
militaire? Vous allez travailler là, là. Voyez-vous ça comme un défi?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Je ne vois pas ça vraiment comme un défi. Je pense que c'est une question de
compétence, beaucoup plus qu'une question de sexe, de civil, de... Je suis
issue des services correctionnels, hein? Donc, il y a plus de 30 ans, il y
avait peu de femmes, aux services correctionnels, et pour moi, ça a bien été au
fil des années. J'ai travaillé avec la Sûreté, ça a toujours bien été avec mes
collègues, les officiers et les cadres. Je suis très consciente de la mission aussi.
Alors, je ne vois pas ça comme un enjeu.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Vous arrivez en poste alors qu'il y aura un livre vert qui sera déposé par la
ministre au cours des prochaines semaines. Les policiers, là, comment la Sûreté
du Québec... Il y a eu quand même 21 suicides, au cours des
10 dernières années, certains parlent de détresse psychologique. Est-ce
qu'on doit faire quelque chose rapidement, pour venir en aide aux policiers,
qui peut éviter la détresse?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Oui, tout à fait. La prévention du suicide, la santé mentale, c'est des
dossiers avec lesquels j'ai travaillé, là, au cours des 30 dernières
années, de façon intensive, je vous dirais. J'étais dans les premières
formatrices, aux services correctionnels, pour la prévention du suicide, donc
c'est un dossier que je connais très bien. Vous savez, le domaine policier,
c'est difficile d'aller chercher de l'aide. Habituellement, on offre de l'aide.
Alors, je comprends bien cette réalité-là. Et oui, ça va être un enjeu, et oui,
je vais me pencher sur le dossier rapidement, malgré que je sais qu'ils ont déjà
amorcé des choses avec la vigile, avec le Programme d'aide aux employés, il y a
déjà des comités en place. Mais c'est sûr que je vais regarder ça sérieusement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Être une femme et être civile, est-ce que c'est un avantage, pour vous, ou si c'est
un défi supplémentaire qu'un homme policier n'aurait pas eu?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Un défi supplémentaire... Je crois que c'est plus une question, comme je disais
tantôt, de compétence. Je pense que les gens vont... pour les gens qui me
connaissent moins, vont apprendre à me connaître, vont apprendre à travailler
avec moi. C'est plus une question d'approche, de suivre ses dossiers, d'être
compétent, d'avoir de la rigueur dans ce qu'on fait. Et, les dernières années,
j'ai travaillé en vérification interne, alors c'est sûr que la rigueur... Je
suis mes choses, les plans d'action, les suivis. Ça fait que c'est très important
pour moi. Puis je...
M. Boissonneault (Alex) :
Est-ce que vous sentez, justement, que votre approche est un peu différente
parce que vous êtes une femme puis que vous êtes une civile?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Je pense qu'elle serait complémentaire, je dirais, plus que différente. Complémentaire.
Je suis habituée de travailler avec les gens de l'état-major, là. Pour moi, ce
n'est pas quelque chose de nouveau. Ça a toujours bien été. Tout est dans
l'approche. Tout se dit, tout est dans la façon de le dire, tout est dans le
comment on va le faire. Mais je le vois vraiment comme une complémentarité.
Mme Gamache (Valérie) : Mme Beausoleil,
avant d'accepter, là, j'imagine que vous avez songé à ce que vous pouviez
amener à la Sûreté du Québec. Qu'est-ce vous voulez amenez à la Sûreté du
Québec à ce moment-ci?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Bien, je le disais, j'en parlais avec la ministre tout à l'heure, deux choses.
L'équipe qui est en place, pour moi, était très stimulante. Le livre vert amène
ses défis. Le fait de s'arrêter, de faire un portrait, de continuer, d'amener
un peu de moi dans ça, dans l'organisation, moi, je trouve ça très intéressant.
Ça fait que je pense que le livre vert, pour moi, était très stimulant dans ma
décision, dans ma prise de décision de vouloir moderniser les services de police,
regarder les coûts, regarder la criminalité, les changements qu'il y a eu, au
fil des années, se questionner là-dessus. Ça fait que je trouve ça intéressant.
M. Bellerose (Patrick) :
Mme Guilbault, pourquoi avoir été à l'extérieur de l'organisation pour
recruter quelqu'un? Est-ce que ça peut aider à, justement, éviter que... mettre
fin aux guerres de clans?
Mme Guilbault :
Bien, en fait, Mme Beausoleil l'a bien dit, on y va toujours avec la
compétence à la base. Donc, Mme Beausoleil, quand on regarde son C.V., je
ne sais pas si vous avez pu en prendre connaissance, mais on voit qu'elle a
d'énormes capacités, compétences, expériences pertinentes. C'est aussi une
femme, quand on parle avec les gens qui l'ont côtoyée, à la fois chez nous, au
correctionnel et dans le milieu policier, qui est reconnue pour son intégrité,
ses valeurs d'éthique, sa capacité à mobiliser, à s'adapter dans des contextes
sensibles, ce qui sera le cas dans ce genre de fonction là. Donc, déjà, je
pense que, vraiment, c'est une bonne recrue pour le poste.
Et je l'ai dit, tout à l'heure, il y avait
un équilibre aussi à essayer de trouver entre amener une vision peut-être
nouvelle d'une personne qui, oui, est de l'extérieur, mais qui, en même temps,
connaît bien l'organisation. Elle a passé quatre ans à la Sûreté du Québec, à
la direction de la vérification interne. Et, si on se replace dans le contexte
de son arrivée à la Sûreté, en 2015, rappelez-vous, il y avait eu toutes sortes
d'histoires sur la gestion des fonds secrets, et tout ça, et il y avait eu la
création de la direction de la vérification, et c'est Mme Beausoleil qui
avait été mandatée pour créer ce poste-là. Donc, on voit toutes les capacités
dont elle dispose. Alors donc, c'est l'équilibre entre une personne qui, oui,
vient de l'extérieur, mais qui a une bonne connaissance de l'organisation et
des enjeux policiers.
Et le fait de renouveler et de prolonger
les D.G.A. déjà en poste va amener cet équilibre entre la continuité, la
stabilité, qui est souhaitable pour l'organisation, la collaboration aussi à laquelle
je m'attends pour, éventuellement, les consultations à la suite du dépôt de mon
document de consultation. Et cette volonté, cette capacité d'insuffler quelque
chose, quand même, de nouveau du fait qu'elle provient... Actuellement, elle
est au SPVM, donc...
M. Bellerose (Patrick) :
...que vous souhaitez apporter?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Bellerose (Patrick) :
Qu'est-ce que ça va changer? Qu'est-ce que vous souhaitez apporter de nouveau?
Mme Guilbault :
Bien, en fait, c'est un poste D.G. de la Sûreté du Québec. Par intérim ou non,
c'est un poste qui est complexe, qui est sensible. Je l'ai dit, la Sûreté du
Québec, comme d'autres organisations policières, d'ailleurs, fait face à des
défis importants. La réalité... Les organisations policières au Québec font
face à des défis importants. Ce n'est pas pour rien que je me m'apprête à
déposer mon document et qu'on va amorcer cette vaste réflexion.
Donc, ça prenait une personne qui avait la
compétence, les capacités, la volonté aussi, l'intérêt, qui avait, je dirais,
aussi, la crédibilité, la légitimité. Donc, je pense que Mme Beausoleil va
avoir cette légitimité, cette crédibilité tant auprès de l'état-major qu'auprès
des divers officiers et des troupes, en général, de la Sûreté du Québec.
Parce que, comme j'ai dit, elle a déjà
fait oeuvre à la Sûreté, elle a une réputation, une expérience, même, dans le
milieu correctionnel; ce n'est pas le milieu policier à proprement parler, mais
c'est contigu. Donc, vraiment, je trouve que c'est une candidate de choix. Je
suis bien heureuse qu'elle ait accepté de relever ce défi-là qui ne sera pas un
mince défi, mais je pense qu'on a une personne de qualité entre les mains et je
suis bien heureuse.
M. Lacroix (Louis) : Mme Guilbault,
commencez-vous à trouver que c'est long, avant qu'on sache, qu'on connaisse le
sort de Martin Prud'homme? Parce que ça fait presque un an, là, qu'il a été
relevé de ses fonctions. C'est le deuxième directeur par intérim, là.
Commencez-vous à trouver que c'est long?
Mme Guilbault :
C'est une situation, je l'ai déjà dit, qui n'est pas évidente, mais dans
laquelle, malheureusement, je ne peux m'ingérer nullement, vous le savez. J'ai
toujours la même réponse à cette question-là, mais je ne peux pas en avoir
d'autre. Il m'est impossible de m'ingérer dans une enquête policière, qu'elle
soit menée par le BEI, comme c'est le cas dans l'enquête en question, ou par
une autre organisation policière. Je ne peux ni l'orienter ni lui donner une
échéance. Je dois m'en tenir à respecter l'enquête policière en cours.
Et c'est important, là, j'en profite pour
rappeler qu'effectivement, justement, le poste de directeur général de la Sûreté
du Québec, actuellement, n'est pas vacant. La personne est absente pour une
période indéterminée, mais il n'est pas vacant. Donc, M. Prud'homme
l'occupe...
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, mais c'est parce que, là, c'est comme si on mettait la SQ sur la
glace, Mme Guilbault, là. Parce que pour l'instant, là, M. Prud'homme
est toujours directeur général, mais là il n'est pas là, mais il est toujours
directeur, puis on attend de conclure sur son sort. On va attendre pendant
combien de temps? Est-ce qu'à un moment donné...
Mme Guilbault :
Il faut laisser les enquêtes se faire. Imaginez si j'appelais au DPCP ou au BEI
pour dire : Il faudrait que ça se conclue dans un mois. Vous seriez
peut-être parmi ceux qui me le reprocheraient. Donc, vous comprenez qu'on est
toujours dans un rôle qui est délicat. On veut tous que ça aille le plus
rondement possible. Et sachez bien que moi, je m'assure, par l'entremise des
réseaux appropriés et sans aucun contact direct ni avec le BEI ni avec le DPCP,
que toutes les ressources sont mises à disposition. S'il y a des gens quelque
part qui auraient besoin de plus de ressources matérielles, humaines ou autres,
on va s'assurer de les leur fournir. Mais on ne peut en aucun cas s'en mêler
davantage. Il y a des institutions indépendantes qui sont nommées pour faire ce
travail-là. Il faut respecter ces institutions-là.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que c'est un message que vous lancez au BEI, de dire : Si vous avez
besoin de plus d'enquêteurs pour aboutir, on va vous les fournir?
Mme Guilbault :
Bien, comme je vous dis, via les sous-ministres, et les hauts fonctionnaires,
et tout ça, il y a des discussions qui peuvent se... à des niveaux
administratifs, il y a des discussions, des fois, qui peuvent avoir lieu :
Est-ce que j'ai besoin de telle ou telle chose? Moi, je m'assure que, s'il y a
des besoins administratifs, matériels, administratifs, ressources humaines qui
sont manifestés, qu'ils sont comblés. Mais, à ma connaissance, ils le sont.
Mais c'est un travail qui est complexe.
C'est certain qu'aussi c'est toujours
complexe, une enquête policière et des décisions du DPCP. Je n'en ai jamais
prises moi-même, mais j'imagine que ça peut être complexe. Ajoutons la
notoriété, la réputation de la personne en question, qui est M. Prud'homme.
Il est possible que ça ajoute une couche de complexité. Mais, dans tous les
cas, moi, mon devoir, c'était de m'assurer qu'il y ait un intérim à la Sûreté.
Il y en avait un, en la personne de M. Bouchard, mais son départ à la
retraite, qui était déjà planifié, en passant... Moi, on m'en avait avisé en
juin dernier, donc ce n'était pas une surprise d'apprendre qu'il quittait en
décembre. On devait trouver la meilleure personne possible pour le remplacer,
et la candidate qu'on a aujourd'hui, la candidate confirmée qu'on a
aujourd'hui, c'est une excellente nouvelle pour...
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que M. Prud'homme pourra revenir? Est-ce qu'il a toujours la
confiance?
Mme Guilbault :
J'ai déjà dit qu'il faut attendre les résultats de l'enquête, et, si l'enquête
blanchit M. Prud'homme, oui, il pourrait revenir parce que c'est son
poste.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Peut-on comprendre que Mme Beausoleil serait...
Mme Guilbault :
Je vais y aller en anglais.
Le Modérateur
:
Cathy...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Peut-on comprendre que Mme Beausoleil serait nommée directrice générale de
la Sûreté du Québec, si le lien d'emploi entre M. Prud'homme et la SQ
était rompu?, que vous avez choisi, dans le fond, une directrice générale et
non une directrice adjointe?
Mme Guilbault :
Elle est nommée directrice adjointe pour trois ans... directrice générale
adjointe pour trois ans et, à partir du 16 décembre, nommée directrice
générale par intérim jusqu'à ce qu'on ait la conclusion de l'enquête sur M. Prud'homme
et sur son sort éventuel. Pour ce qui est d'un éventuel remplacement officiel
du directeur général, s'il y a lieu, et je dis bien s'il y a lieu, ce sera la
procédure du projet de loi n° 1 qui va s'appliquer. Donc, ce sera une
nomination deux tiers, il y aura un appel de candidatures. Ce sera le même
processus qu'on vient de faire pour l'UPAC.
Mme Senay
(Cathy) : But, you can see, Mrs. Guilbault,
you have a woman, civilian — that's a first — to be at the head of the SQ. But there is an elephant in the room.
We're talking about Martin Prud'homme. So isn't it awkward to have a second
interim general director that you are basically announcing today, after Mr.
Prud'homme left in... was suspended last spring? How do you feel, as a Minister, to have to do this announcement
again?
Mme Guilbault : Well, first thing I would say is that we have a candidate of choice
that will occupy this function of interim director general. She, Mrs.
Beausoleil, has a vast experience as a public servant, she has been director of
the audit, at the Sûreté du Québec, for four years, she has worked with all departments, all officers,
managers, people at the SQ, so she is well aware of the challenges that the
provincial police is facing, and I'm confident that she will be the ideal
person to occupy this function.
But still, there is an
investigation about Mr. Prud'homme, as you know. I cannot involve myself
in this investigation. I cannot give a deadline to the BEI or to the DPCP. So
it was already known that Mr. Bouchard would go for is retirement in December.
So, what I had to do, as a Public Safety Minister, it
was to find the best person to do the next interim. And I think we have this
best person here in the person of Mrs. Beausoleil.
Mme Fletcher
(Raquel) : That being said, what happens if we
have to wait 10 years before we understand what is going on with Martin
Prud'homme? Is that reasonable or is there... You say you can't interfere, and
I understand that, but is there a limit or are we going to wait 10 years,
12 years? At what point does it become unreasonable?
Mme Guilbault :
Like I said, I cannot give any deadline, we have to wait for the results as you
do. But, in the meantime, we have the best person to do the job as an interim
as director general of the Sûreté du Québec. This is a really important
organisation, this is a huge police... «un corps de police», police
organisation...
Une voix
:
Police force.
Mme Guilbault :
...police force, and we have to find the best person to direct it in the
meantime, and we have found it in the person of Mrs. Beausoleil. She has a vast
experience, I just said it, and she has the capacities, the experience and the willingness
to do it.
Mme Fletcher
(Raquel) : Mme Beausoleil, do you speak
English?
Mme Beausoleil
(Johanne) : Not very much, but I understand. I
can make the answer in French.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK. Can we try in English, and, if you
don't understand, we can switch to French? You were asked a few questions, earlier,
by my colleagues, in French, about clan wars going on inside the SQ and the
fact that the SQ is very much like a military. And I am wondering if you agree
with that premise, and, if so, how do you propose to fix it.
Mme Beausoleil
(Johanne) : Bien, comme je disais tout à l'heure, c'est sûr que,
venant du monde correctionnel, je suis habituée dans un réseau assez
militarisé, je dirais, un milieu fermé, et tout ça. Donc, pour moi, ça va de
soi. Ce n'est pas un enjeu qui m'apparaît incontournable, bien au contraire, je
suis familière avec ça.
Ce que je vais apporter à la Sûreté, c'est
mes compétences, ma façon de penser, les relations que je vais entretenir avec
les gens. On va partager ça ensemble, et je pense que ça va nous amener encore
plus loin. Puis on s'inscrit aussi très bien dans le livre vert aussi. Ça va
faire en sorte que la modernisation, on va pouvoir y participer vraiment activement.
M. Authier (Philip)
:
Voyez-vous le besoin de rétablir un lien de confiance entre la Sûreté du Québec
puis les Québécois?
Mme Beausoleil (Johanne) :
À vrai dire, c'est un système, hein, c'est un système intégré. Ce n'est pas une
affaire juste de police. C'est une affaire où est-ce qu'on travaille en
institution, en organisation, donc, entre les différents corps policiers, avec
la Justice, avec le DPCP, le BEI, l'UPAC. Ce sont tous des partenaires avec
lesquels on doit travailler en collaboration pour arriver à trouver les
meilleures solutions pour, justement, la confiance à laquelle vous faites
référence. Mais les gens qui sont là sont des gens compétents, sont des gens...
La Sûreté du Québec a une expertise reconnue mondialement. Alors, c'est
important...
Mme Senay (Cathy) :
Mme Beausoleil, l'image de la Sûreté du Québec est égratignée. Vous avez
ça aussi comme mission, rétablir le lien de confiance, comme Philip vient de
vous demander. Donc, comment vous voyez ça, vous, cette mission-là que vous
avez de rétablir le lien de confiance? Étoutez, vous êtes la deuxième
directrice par intérim, là, ce n'est pas des farces, là. Le diable est aux
vaches avec le corps policier le plus important au Québec.
Mme Beausoleil (Johanne) :
L'équipe qui est en place est une équipe solide. Et ce n'est pas l'affaire
seulement que du directeur général, que ce soit M. Bouchard ou que ce soit
moi. Il y a une équipe autour. Il y a des gens, il y a des gestionnaires, il y
a des officiers qui sont là, de longue date, et qui travaillent à rétablir,
justement, comme vous dites, la confiance. Mais la confiance, ça se rétablit
aussi avec les partenaires, ça se rétablit à éviter de faire tomber des procès,
gagner du temps, avoir des meilleures pratiques, et c'est tout ce qu'on va voir
aussi. Et moi, je m'inscris vraiment avec l'arrivée du livre vert. Ça va nous
donner vraiment une idée d'arrêter, d'avoir un portrait puis de pouvoir encore
être meilleurs.
Mme Senay (Cathy) : Puis
comme femme civile, comment ça peut aider, justement, de remettre l'image de la
SQ, là... de la remettre sur les rails, là?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Tout à fait. Bien, je pense que ce que ça va apporter, quand je disais, tantôt,
les compétences, là, c'est aussi le fait que je vais apporter un oeil extérieur
aussi. Même si j'ai travaillé quatre ans à la sûreté, quand j'étais là, les
quatre ans, j'ai beaucoup questionné et j'ai beaucoup questionné les façons de
faire, les pratiques, les... est-ce qu'on est performants, efficaces, est-ce
que c'est à nous de le faire, est-ce qu'on devrait le faire différemment. Donc
ça, j'excelle là-dedans. Alors, je pense que ça, c'est ma grande compétence,
d'être capable de ne pas travailler en silo et avec l'équipe en place. Et moi,
je vais reconnaître et je vais respecter les gens qui sont là. Je l'ai toujours
fait et je vais continuer de le faire parce que je reconnais leur expertise puis
je vais travailler en collaboration...
Le Modérateur
: Dernière,
dernière.
Mme Fletcher (Raquel) :
Est-ce que vous avez une approche féminine? Vous avez dit tantôt que c'était
une question d'approche. Pensez-vous que vous avez une approche féminine qui
peut rallier les gens?
Mme Beausoleil (Johanne) :
Je suis reconnue pour avoir une approche très, très axée sur les relations
interpersonnelles et une grande capacité d'écoute. Alors, je suis capable
d'entendre, d'arrêter, comprendre et par la suite de partager puis qu'on se
mette en mode de solution, je dirais. Alors ça, c'est... mes capacités
interpersonnelles sont reconnues depuis longue date. C'est sûr que je vais
apporter ça.
Mme Fletcher (Raquel) :
...
Mme Beausoleil (Johanne) :
Oui, tout à fait.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
Des voix
: Merci.
(Fin à 15 h 44)