L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale

Version finale

Le jeudi 28 novembre 2019, 12 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures huit minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Je viens réagir au projet de loi n° 51 qui a été déposé ce matin par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Tout comme ma collègue députée de Joliette, je suis assez déçu, très déçu, en fait, du projet de loi. Je ne répéterai pas tout ce qu'elle a dit par rapport aux parents adoptifs. Là-dessus, là, vraiment, on est très déçus qu'il ait fait à peine un bout de chemin.

Moi, je veux réagir sur sa proposition de rajouter quatre semaines supplémentaires au couple si au moins les deux parents se partagent, utilisent chacun 10 semaines. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut favoriser des politiques publiques qui fassent en sorte que les pères soient plus présents. Moi, j'ai eu la chance d'avoir une petite fille. J'ai eu la chance de pouvoir prendre le congé parental au complet. Je sais que ce n'est pas toujours facile dans toutes les entreprises. Il y a une culture alentour de ça où est-ce qu'on s'attend à ce que ça soit toujours la mère qui le fait.

Mais là justement cette politique publique qu'il met de l'avant, je trouve qu'il va faire en sorte peut-être de favoriser la présence des pères, mais ça va être fait sur le dos de la présence de la mère. Et ça, je trouve ça vraiment déplorable parce que, si on dit d'aller chercher quatre semaines supplémentaires à la condition que chacun des deux prenne 10 semaines, ça fait en sorte que la mère doit renoncer à 10 potentielles semaines du congé partageable pour laisser peut-être son conjoint venir davantage. Et, si elle utilise les quatre semaines supplémentaires, donc elle renonce quand même à six semaines au total.

Quand on regarde les statistiques, l'utilisation moyenne de nombre de semaines par les mères est de 45 semaines, au total d'une cinquantaine de semaines disponibles. Ça veut dire que, dans la majorité des cas, c'est, en effet, la femme qui utilise le gros morceau des semaines partageables. Alors, est-ce que la politique publique de M. Boulet, qu'il nous présente, va faire en sorte de hausser la présence des pères? Peut-être, mais ça va visiblement... ça va être fait sur le dos des mères, qui auront, statistiquement, probablement moins de présence, moins de participation au sein de la famille, et ça, c'est à déplorer.

Moi, j'avais proposé, dès qu'on a su qu'il y avait un intérêt de la part du ministre de réviser le RQAP en fonction des surplus, une avenue qui était beaucoup plus efficace, qui était de favoriser le nombre de semaines de base pour le père. Il y en a cinq actuellement. On proposait de l'augmenter de deux, de trois, aller jusqu'à huit, peut-être. Et là c'est des semaines qui sont uniques au père. Alors, on se serait assurés, bien sûr, que le père les utilise. Et on le sait, dans les statistiques, que ce sont des semaines qui sont très souvent utilisées. Les pères utilisent ces semaines-là. C'est les semaines supplémentaires qui sont plus difficiles à utiliser, pour toutes sortes de bonnes et de mauvaises raisons.

Alors, cette politique publique là, on comprend l'objectif, mais on pense que ça va se faire sur le dos des femmes et on le déplore, on le dénonce. Et vous pouvez compter sur moi pour aller travailler là-dessus dans les amendements, par rapport aux études détaillées, pour aller soit remplacer complètement cette idée-là pour des semaines de base ou soit réduire le nombre de semaines nécessaires pour pouvoir bénéficier des quatre semaines supplémentaires.

Bref, on va essayer de trouver des solutions, des voies de passage. Moi, je déplore que la façon dont le ministre a trouvé pour favoriser le rôle du père, c'est de le faire en réduisant le nombre de semaines disponibles pour la mère.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais ce que lui répond à ça, c'est que c'est une meilleure façon parce que le père va être tout seul finalement avec son enfant, alors qu'habituellement, quand il prend ses congés, il est avec la mère.

M. Leduc : Bien, les congés de base du père ne sont pas obligés d'être pris seuls ou avec sa conjointe. C'est à la discrétion des parents. Donc, je ne comprends pas cet argument-là de M. Boulet.

Mme Plante (Caroline) : Sur les 55 semaines qui étaient promises aux familles adoptives, est-ce que vous considérez que c'est une promesse qui est rompue, une promesse brisée de la CAQ?

M. Leduc : Tout à fait. Puis ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a un défaut de ressources ici, là. Les surplus qui étaient prévus au RQAP étaient de l'ordre de 190 millions pour les prochaines années. Il a décidé de faire une baisse de cotisation, que je qualifie d'idéologique, de 6 % applicable à partir de janvier. C'est la troisième baisse de cotisation dans les dernières années. Il y en a eu deux autres dans les dernières années. Alors, en se privant volontairement de ces ressources-là, bien sûr qu'il ne peut pas accomplir toutes les promesses qu'il avait mises de l'avant.

Alors, pourquoi on ne le questionne pas sur cette baisse de cotisation idéologique? Il aurait pu remplir l'entièreté de ses engagements. Il aurait pu donner beaucoup plus de semaines de base aux pères s'il avait fait ça. Mais il renonce à, j'imagine, alentour de 100 millions. Il a dit que son plan coûtait à peu près 91 millions, si j'ai bien compris tantôt, le projet de loi. Mais là ça veut dire qu'on imagine qu'il a renoncé à environ 100 millions via cette baisse de cotisation là. C'est ça, le problème, c'est un défaut volontaire de ressources. Il renonce lui-même à pouvoir combler les problèmes du régime, qui est un régime superpopulaire, superapprécié. La majorité des personnes l'utilisent. La majorité des personnes qui l'utilisent l'utilisent au complet, jusqu'à la dernière semaine, jusqu'à la dernière minute. C'est un programme populaire. Ça veut dire qu'il y a encore de l'espace pour l'améliorer.

Et finalement, bon, il y a quelques petits problèmes qui vont être réglés, dans le projet de loi, c'est super. Mais, sur le coeur, sur l'essentiel, la présence des pères pour les familles adoptives, on est très déçus. Merci à vous.

Une voix : ...

M. Leduc :We've read the project submitted by the Minister today and we're very angry about it because the way he tries to improve the presence of the father in the family, in the childhood, is by lowering the presence of the mother, and we're not happy about it, and we will denounce it very firmly.

Merci beaucoup.

(Fin de la séance à 12 h 13)

Participants


Document(s) associé(s)