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Conférence de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition et M. Harold LeBel, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté

Bilan de fin de session

Version finale

Le vendredi 6 décembre 2019, 9 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures)

M. Bérubé : Merci. Aujourd'hui, le bilan de l'aile parlementaire du Parti québécois pour la dernière session parlementaire. Je suis accompagné, à ma droite, de notre leader parlementaire, le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, et, à ma gauche, du whip de notre aile parlementaire, le député de Rimouski, Harold LeBel. Vous avez dit précédemment, la troisième opposition, j'ai regardé les dernières tendances des dernières semaines, on se sent pas mal comme la deuxième opposition.

Écoutez, le Parti québécois, on l'a dit à notre caucus de la rentrée, c'est une formation politique de propositions. Et tout au long de la session, on a apporté de l'humanisme à l'Assemblée nationale, aux politiques de la CAQ. On a corrigé plusieurs erreurs de la CAQ parce que ça a été la session des erreurs à la CAQ.

Dossier après dossier, les erreurs se sont succédées, la CAQ a dû corriger le tir sur de nombreuses annonces bâclées et la CAQ devrait corriger le tir sur plusieurs autres projets. En matière d'immigration, par exemple, le Programme de l'expérience québécoise, le ministre Simon Jolin-Barrette a subi un revers majeur en présentant une réforme improvisée et le premier ministre a dû le forcer à reculer.

Les congés pour parents adoptants, le ministre Jean Boulet a aussi été obligé de reculer parce que son projet de loi brisait une promesse formelle de la CAQ qu'on a dû lui rappeler.

Le coût des maternelles quatre ans, l'explosion des coûts se poursuit et le ministre Roberge s'enfonce avec son projet qui répond à une question que personne ne se pose. À plus d'un million par classe, on priorise les mauvais enjeux.

En matière de langue, on nous avait annoncé en septembre, pendant notre caucus, qu'il allait y avoir une offensive de la CAQ en cette matière. Le seul changement en matière de langue, c'est le changement de porte-parole. Alors, Simon Jolin-Barrette a lancé cet automne, en parlant de français... il ne s'est rien passé de ce côté-là. La session est finie, on attend encore. L'automne de la langue, ce n'était pas celui-ci, c'est devenu l'automne de l'attente.

Tarifs d'Hydro, on va en parler beaucoup dans les prochaines heures. Le gouvernement a réussi à créer une opposition unanime contre son projet de loi. Il a réussi à créer une vaste coalition, encore plus large que la Coalition avenir Québec. On s'apprête à subir un bâillon qui va coûter 600 millions de dollars aux consommateurs et on ne rembourse toujours pas les trop-perçus.

En matière de nationalisme, vous savez que celui de la CAQ, il est autoproclamé réaction molle face à l'Alberta. Après des attaques constantes de l'Alberta à l'endroit du Québec, voire même du Manitoba, deux réponses du gouvernement : une lettre du ministre Eric Girard qui disait, en gros : S'il vous plaît, soyez encore nos amis; et des concessions uniquement en faveur de l'Alberta au Conseil de la fédération où, essentiellement, la contribution du premier ministre aura été de participer à une vaste rencontre pour promouvoir l'unité canadienne.

On pourrait parler de la réforme du mode de scrutin qu'il faut mettre dans la catégorie des promesses reniées.

Pont sur le Saguenay, mon collègue Martin et moi, on l'a vécu de près, promesse brisée par François Bonnardel. Le premier lien entre la Côte-Nord et Charlevoix n'ira visiblement pas de l'avant. Ce n'est plus une priorité pour la CAQ.

Conclusion : le premier ministre invite ses ministres, il y a un an, à l'humilité, ça n'a pas été fait. Chaque jour nous démontre des signes d'arrogance, de contrôle, de supériorité que veut démontrer le gouvernement. Ça paraît à travers les travaux parlementaires, où l'exécutif se confond avec le législatif, où le parti de la CAQ se confond avec l'appareil gouvernemental. C'est un gouvernement qui... C'est drôle, M. Legault l'a dit avec un peu de ton de l'humour à Serge Savard lorsqu'il est venu à l'Assemblée nationale, lorsqu'il dit : L'Union nationale, maintenant, ça s'appelle la Coalition avenir Québec. Bien, effectivement, il a emprunté un certain nombre de traits, et pas les plus glorieux, de l'Union nationale. Ce piège de l'arrogance, ce manque d'humilité, il paraît au quotidien. On vous le rapporte souvent, à travers des interventions en Chambre, mais à travers également un regard qu'on pose sur les oppositions et aussi sur les questionnements qu'on a, qu'on apporte du public.

L'Assemblée nationale, elle appartient à l'ensemble des parlementaires. Les députés du Parti québécois, ils n'ont pas été troisième ni deuxième dans leur comté, ils ont terminé premier et ils portent la voix de plus de 700 000 personnes qui ont voté pour le Parti québécois, énormément de gens qui ont du respect et de l'affection pour nous et qui comptent sur le Parti québécois pour faire en sorte qu'on apporte de l'humanisme à ce gouvernement et un véritable nationalisme, parce que le seul nationalisme qui est fécond, en ce qui nous concerne, c'est celui qui mène à la pleine possession de nos pouvoirs pour assurer notre avenir collectif.

On pourrait parler de la mauvaise gestion des travaux parlementaires par la CAQ. Mon collègue a été confronté à ça tout l'automne. On se retrouve en bâillon encore une fois. C'est un constat d'échec.

Et quant à notre travail, qu'en est-il? Bien, le Parti québécois a apporté des solutions, des propositions qui ont un impact concret. Quand je pense au crédit d'impôt solidarité versé automatiquement pour les plus démunis, c'était le combat de mon collègue Harold LeBel, et on en a fait la promotion, et on est heureux que ça s'est fait.

Quand je pense au congé parental pour les parents adoptants, le ministre n'a pas pu résister à la charge de Véronique Hivon, accompagnée par des milliers de parents adoptants qui se demandaient comment on a pu les oublier, comment on a pu les discriminer. La poursuite du travail de Véronique également sur Mourir dans la dignité, qui permettra éventuellement l'élargissement des conditions. La tenue des commissions parlementaires sur les pesticides avec Sylvain Roy, sur les TDAH avec Sylvain Gaudreault, sur les fuites de données avec Martin Ouellet, où nous, on était prêts dès juillet dernier. Par contre, on n'a pas un réel suivi. Le gouvernement ne veut pas de recommandations.

Il y a un an, on s'est fixé un plan de match et on le suit. On a fait un bilan sans complaisance de la dernière campagne. On s'est donné un plan d'action. On a eu un congrès extraordinaire, qui a été extraordinaire, qui s'est bien passé, et là on est rendus à la course. Et ce qui nous fait encore plus plaisir, en cette fin de session parlementaire, dans un vaste sondage sur les intentions de vote partout au Québec, le Parti québécois progresse. Pendant l'intérim, quatre points de plus, dont deux points de plus qu'à la dernière élection. Ça nous réjouit beaucoup. Les chiffres bougent.

Pendant l'intérim, notre travail, d'ici juin 2020, c'est de s'assurer que le Parti québécois soit toujours pertinent, actif, sur les enjeux qui nous intéressent le plus : prendre soin des Québécois, le véritable nationalisme, parler de langue, parler de culture, parler de territoire, parler d'achat local, parler de nationalisme économique, parler de fierté nationale. Pour nous, ce n'est pas un enjeu récent, là, parler de ces enjeux-là. C'est la sincérité, c'est la constance, alors on va faire ça.

Et en ce qui me concerne plus personnellement, j'aurai à m'assurer que lorsque le ou la prochaine cheffe sera en poste, probablement d'ici la fête nationale 2020, bien, le Parti québécois sera en pleine forme, autant en termes intellectuels, organisationnels et financiers, que le travail a été fait. Et c'est pour ça que je me réjouis tant d'avoir vu les chiffres bouger cet automne. Ça nous a fait plaisir. Et vous savez quoi? Ce n'est pas terminé. Je vous remercie.

Le Modérateur : C'est tout?

M. Bérubé : Ah oui! C'est déjà beaucoup.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions. On va commencer avec Louis Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, messieurs. M. Bérubé, vous dites, bon, le Parti québécois progresse pendant l'intérim, quatre points de plus. C'est donc que vous soufflez un peu dans votre trompette. Mais vous comptez faire quoi, là, une fois que le prochain chef va avoir été élu au Parti québécois? Ça va être quoi, votre rôle dans la PQ?

M. Bérubé : «Vous» étant nous trois?

M. Lacroix (Louis) : Pardon?

M. Bérubé : «Vous» étant qui? Nous trois?

M. Lacroix (Louis) : Vous personnellement.

M. Bérubé : Moi, personnellement.

M. Lacroix (Louis) : Je sais que d'habitude on se tutoie, mais là...

M. Bérubé : Je n'aurais pas osé devant vos collègues, M. Lacroix. Bien, écoutez, moi, ce n'est pas un secret, là, j'ai indiqué à mes collègues que je souhaitais pouvoir quitter mes fonctions de chef intérimaire pour la fête nationale 2020. C'est le souhait. J'ai un mandat jusqu'en 2022 comme député de Matane-Matapédia. Vous savez que c'est ma plus grande fierté, et je vais continuer le travail d'être utile à mon équipe. Mon seul objectif, moi, c'est d'être utile à mon équipe. Je considère que je l'ai été, mais entouré de façon merveilleuse par mes collègues, alors...

M. Lacroix (Louis) : ...passer de l'ombre à la lumière... de la lumière à l'ombre aussi facilement? Est-ce que vous allez reprendre votre rôle de leader?

M. Bérubé : Ah! bien ça, ça appartient au prochain ou à la prochaine cheffe, quoi qu'on en a un très bon présentement.

M. Lacroix (Louis) : Mais souhaiteriez-vous reprendre le rôle de leader?

M. Bérubé : On n'en est pas là. On n'en est pas là. Moi, le rôle le plus prestigieux pour moi, c'est celui de député de Matane-Matapédia, et il me tarde toujours de retourner dans ma circonscription. Ceux qui me connaissent bien le savent, comme je suis attaché aux gens de chez nous. Alors, ils me prêtent beaucoup depuis octobre dernier, et je suis heureux qu'ils comprennent la situation. Mais je vais continuer d'être un joueur d'équipe et d'aider mon équipe comme je le fais depuis 25 ans cette année au Parti québécois.

M. Lacroix (Louis) : Si vous aviez pu faire quelque chose de mieux, là... Quelle est votre déception dans cette session-ci, là, ou le constat que vous faites? Parce que c'est bien de dire : On a fait des bons coups.Votre mauvais coup, ce serait quoi?

M. Bérubé : Bien, comme j'ai écouté le point de presse précédent avec Québec solidaire, je savais que quelqu'un allait poser une question de cette nature-là. Donc, on s'est préparés puis on n'a pas trouvé spontanément. Et, comme vous êtes des gens aguerris, qui sont capables de porter un jugement sur notre action pas seulement en cette fin de session, mais tout au long, je laisse le soin à chacun à son appréciation.

On est plutôt satisfaits de notre session. On a réussi le congrès, on a augmenté dans les intentions de vote. Je le dis parce que ce n'est pas rien pour nous. Lorsqu'on a appris cette nouvelle-là, on savait que le travail acharné allait finir par faire bouger un peu les choses dans des circonstances difficiles, disons-le, difficiles. Je ne suis pas un chef avec les pleins pouvoirs, je ne serai pas au débat des chefs. On est une très petite équipe pour couvrir l'ensemble des travaux parlementaires, pour couvrir le Québec. On a également un rôle avec notre formation politique, avec notre permanence nationale. C'est énormément d'énergie, mais nos députés ne se plaignent pas, là, d'être épuisés, eux. Ils sont passionnés. Ils sont passionnés puis ils sentent qu'ils sont investis d'une mission. Alors, je ne veux pas identifier quelque chose en particulier.

Par contre, si vous saviez comment cette équipe-là sent qu'elle a une responsabilité à l'égard de la suite de notre formation politique. C'est beau à voir, puis moi, ça me remplit beaucoup de fierté, puis c'est ça qui nous donne de l'énergie. Et je suis tellement convaincu de ne pas répondre à votre question en ayant dit ça.

M. Lacroix (Louis) : Moi aussi, je suis pas mal convaincu.

M. Bérubé : Ça m'a permis de l'exprimer, et merci de votre mansuétude.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Tentative deux. Votre louvoiement avec l'indépendance, est-ce que ça a été bon?

M. Bérubé : Notre louvoiement? Bien, je ne croirais pas, non. Lorsque vous avez... Bien, vous avez assisté à notre congrès de Trois-Rivières, il en a été abondamment question. Je pense qu'il n'y a personne qui doute que le Parti québécois est indépendantiste. On s'assume. Le congrès a démontré hors de tout doute que c'était l'orientation. Le destin du Parti québécois, c'est de réaliser l'indépendance du Québec.

Alors, je crois que les choses sont claires, et elles vont être de plus en plus claires. Et ce qui est intéressant dans notre cas, c'est que maintenant le congrès est passé, l'ensemble des candidats et candidates à la chefferie savent à quoi s'en tenir, pour ce qui est des militants. Donc, ça a été le quoi avant le qui, et je pense que ça, il faut mettre ça dans la colonne des gestes avisés.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est ça que je vous disais. Le louvoiement d'avant, est-ce que ça, ça a nui?

M. Bérubé : Bien, il y avait les suites de la campagne électorale. On avait pris un positionnement avant la campagne, celui de la campagne, ensuite il a fallu assumer l'intérim. Vous savez qu'on avait un espace où c'était... Est-ce qu'on avait les positions de la dernière campagne ou celles imprégnées par le caucus actuel? Il y avait une période qui était de...

M. Laforest (Alain) : Là, vous allez à Matane pour répondre à ma question. Pouvez-vous répondre à ma question un peu plus direct? On est à Québec.

M. Bérubé : Bien, je ne la comprends pas tant que ça, pour être honnête.

M. Laforest (Alain) : Bien, elle est très claire. Vous étiez indépendantistes avant. Vous l'avez été moins. Vous êtes redevenus indépendantistes. Est-ce que c'est ça qui fait que, oui... vous avez remonté dans les derniers sondages, mais est-ce que ça, ce louvoiement-là...

M. Bérubé : Pas seulement ça, non.

M. Laforest (Alain) : ...avec la position a nui au parti au cours des dernières années et le repositionnement fait en sorte que, là, vous avez encore à rebâtir?

M. Bérubé : O.K. Je pense que, dans un contexte où ce n'est plus le bipartisme, c'est quatre partis, nous avions intérêt à préciser l'offre fondamentale du Parti québécois, et certainement que ça nous aide.

M. Bergeron (Patrice) : Valérie Gamache.

Mme Gamache (Valérie) : Vous avez dit, M. Bérubé : Le PQ apporte de l'humanisme dans les travaux. Avez-vous trouvé que les travaux de la session ont manqué d'une certaine sensibilité?

M. Bérubé : Oui. Dans le cas du Programme expérience Québec, entre autres, les arguments qu'on apportait à travers les questions, c'était, là, robotique, là, les réponses de Simon Jolin-Barrette. Puis le premier ministre supportait un ministre qui manifestement a un rôle très important pour lui. Ça manquait d'humanisme. C'était la même chose avec les parents adoptants.

Écoutez, il y a plusieurs étapes, là. Pour avoir été ministre, là, un projet de loi là, il y a plusieurs étapes. Il y a des comités ministériels, il y a d'autres collègues qui regardent ça. Comment ils peuvent laisser passer des projets tels que ceux-là? Alors, soit que c'est de l'amateurisme, soit que c'est un manque de sensibilité, soit que c'est les deux combinés.

Mais on ne peut pas arriver avec des projets de loi puis ensuite s'étonner que des gens de bonne volonté, appuyés par des Québécois qui nous disent : Ne laissez pas faire ça, nous disent : Bien, intervenez. Et c'est ce qu'on a fait et on l'a fait dans la session précédente également sur des enjeux où ça manquait de pragmatisme, c'était idéologique. C'était le cas sur la consommation du cannabis, même sur la laïcité, à la rigueur, où ce n'était pas très cohérent. Alors, on a amené de l'humanisme.

Et quand moi, j'entends Harold LeBel parler des plus démunis, c'est crédible. Quand j'entends Véronique Hivon parler des services sociaux, c'est crédible. Lorsque je vois Sylvain Gaudreault parler d'environnement de façon pragmatique, il n'est pas moins environnementaliste que Québec solidaire, sauf que la différence, c'est que lui, ça fonctionne. Ce qu'il amène, là, c'est quelque chose de crédible, qu'on est capable de réaliser.

Mme Gamache (Valérie) : Mais, si vous aviez à qualifier les travaux qui se sont... les débats qui ont eu lieu en Chambre pendant la session...

M. Bérubé : Bon, là, comme ancien leader parlementaire, c'est une mauvaise planification des travaux, c'est clair. Puis on l'a dit depuis le début, moi, je l'ai dit au premier ministre déjà, mauvaise planification des travaux. Soit qu'il y a des gens qui vont mieux assister le leader... Mais c'est un rôle important, c'est un peu le... C'est lui qui met en jeu les politiques, c'est lui qui décide de sa planification, parce qu'à travers la planification d'un leader, c'est le sens des priorités du gouvernement, pourquoi tel projet de loi devrait passer avant.

C'est un métier, d'une certaine façon, et ça s'apprend. Mais là c'est la troisième session. J'inclus quand même celle de l'automne 2018. Il y a une mauvaise planification, puis ça... Et beaucoup des critiques des leaders en Chambre sont liées à la mauvaise planification. Enlevez ça, là, puis il y a beaucoup moins d'interventions des leaders, beaucoup plus de temps pour des questions, beaucoup plus d'harmonie au salon bleu. C'est encore un problème en décembre 2019.

Mme Gamache (Valérie) : Vous dites «enlever ça». Est-ce que c'est enlever le rôle de leader à Simon Jolin-Barrette?

M. Bérubé : Non, enlever les problèmes de leaders qui pourraient être résolus, dans bien des cas, en parlant avec Martin, avec Gabriel, avec Marc, les leaders de l'opposition, là. On peut tout régler, là, ensemble. Moi, j'en ai vu des rencontres avec Jean-Marc. Écoutez, si j'étais capable de m'entendre avec Jean-Marc Fournier, là, tout est possible.

M. Bergeron (Patrice) : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Vous dites que vous êtes content des sondages, ça va bien. Ça pourrait quand même certainement aller mieux. C'est quoi, vos résolutions pour 2020? Qu'est-ce qui...

M. Bérubé : En tout cas, on a de l'espace pour progresser. 2020, c'est la prochaine étape. Il faut la réussir, c'est la course. Alors, je ne sais pas si... Je peux-tu dire la date, comment on s'enligne? Début de l'année... Mathieu me regarde d'un oeil. On va fixer bientôt une date où on va fixer les paramètres de la course, donc c'est quoi le... au plan temporel, c'est quand, les exigences et tout ça. C'est ça qu'on veut réussir. Et, jusqu'à maintenant, il y a des gens qui sont en réflexion. J'espère qu'il y aura le plus de candidats crédibles possible, et il faut réussir ça.

C'est évident qu'il y a le programme, il y a l'équipe, il y a les idées, mais les gens accordent beaucoup d'importance au chef. Puis on le comprend, alors on veut bien réussir cette étape-là. Et je vais assurer, avec mes deux collègues... on est d'ailleurs les trois seuls du caucus qui vont assurer une neutralité. Les autres députés peuvent se positionner. Il y en a deux qui l'ont déjà fait.

Alors, c'est notre défi pour 2020. Il y en a d'autres aussi : la pertinence de nos interventions, les propositions qu'on faire également. D'ailleurs, j'en ai ressorti une hier. Quand on a appris que le coût du panier d'épicerie va augmenter de 2 % à 4 % en 2020 pour les fruits et légumes, bien, on a fait une proposition pour la culture en serre, qui m'apparaît toujours aussi pertinente. Donc, de coller aux attentes des Québécois... On aura plein de propositions là-dessus.

M. Bergeron (Patrice) : Gabriel Béland, LaPresse.

M. Béland (Gabriel) : Oui, bonjour. Le nationalisme de la CAQ, là, qui consiste à rester dans le Canada semble vraiment... Les Québécois semblent avoir de l'appétit pour ça. Avez-vous peur que ce soit une tendance lourde ou vous pensez que c'est réversible?

M. Bérubé : Non. Je pense que tôt ou tard il y aura un moment de vérité pour le premier ministre Legault. Tôt ou tard, il verra qu'il n'a pas d'ami au Canada, que chacune des provinces est là pour ses intérêts. Il va être confronté à quelque chose de difficile à l'intérieur même de sa formation politique où il y a d'authentiques et sincères fédéralistes et il y a des nationalistes qui sont tout aussi authentiques et sincères.

Je ne suis pas convaincu, moi, que son trio économique et Mme Guilbault poussent énormément pour le nationalisme de la CAQ. C'est une hypothèse, une impression.

Cette coalition va être confrontée à des gestes difficiles. Si la loi n° 21 est invalidée, si l'Alberta pousse pour un référendum sur la péréquation, si Justin Trudeau, maintenant qu'il est réélu puis sans l'appui de la CAQ, ne livre pas pour le Québec, si les demandes du gouvernement du Québec se heurtent à une insensibilité du Canada, bien, est-ce que M. Legault va dire : On a fait le choix du Canada puis ça fait partie de ce qu'il faut accepter?

Alors, ce moment de vérité pourrait arriver plus vite qu'on pense et va forcer, oui, M. Legault à se questionner, mais surtout la population québécoise et se retourner vers des gens qui ont toujours été constants sur ces questions. C'est les indépendantistes.

Ce n'est quand même pas rien que je sois obligé d'écrire une lettre à l'Alberta, parce que le gouvernement du Québec a une réponse trop faible pour défendre nos intérêts en matière économique, en matière de choix législatifs pour la laïcité et en d'autres matières aussi, de rappeler, par voie de motion, au premier ministre du Québec que, dans sa rencontre avec Doug Ford, ça serait le fun qu'on ne parle pas juste de hockey puis après apprendre que, non, tous les sujets qui nous divisent, le pipeline, la péréquation et combien d'autres, on n'en parlera pas.

Qu'est-ce qui nous unit avec le Canada, avec des provinces avec qui, disons-le, on n'a rien en commun, sauf la géographie? Cette question-là se pose. Alors, le nationalisme de la CAQ, en ce qui me concerne, c'est service minimum. Et pourquoi ils ont l'air nationalistes? Parce qu'on les compare avec le gouvernement précédent du Parti libéral de Philippe Couillard. Alors, nous, on pense qu'on veut faire beaucoup plus et beaucoup mieux, pour reprendre le slogan de la CAQ.

M. Bergeron (Patrice) : D'autres questions en français ou je peux poser la... Ah! O.K. Je ne t'avais pas vue. Vas-y, vas-y.

Mme Crête (Mylène) : Je voulais savoir, vous avez énuméré les erreurs, là, du gouvernement de la Coalition avenir Québec, mais...

M. Bérubé : Oui, parce qu'ils ne le feront pas.

Mme Crête (Mylène) : En même temps, on peut difficilement leur reprocher d'être inactifs. Est-ce que vous n'êtes pas d'accord avec ça?

M. Bérubé : D'être actifs, inactifs?

Mme Crête (Mylène) : D'être inactifs.

M. Bérubé : Ah oui! Mais l'hyperactivité, ça se traite, hein? Je veux dire, il y en a une qui est correcte puis il y en a une qui peut être problématique parfois. Donc, la mauvaise organisation des travaux y est pour quelque chose. Cet après-midi, ça va être spécial de voir comment ils vont prioriser... Il y a un embouteillage, là. Surveillez ça cet après-midi au salon bleu.

Ils sont actifs, mais sur des enjeux qui parfois ne relèvent pas de la demande populaire. Je vais prendre l'exemple de l'éducation. Ils nous ont annoncé que le plus grand chantier depuis peut-être Jacques... Tout est historique avec eux autres, hein? Tu sais, c'est historique. Tu sais, ils n'attendent pas que vous le dites, c'est historique. Alors, c'est historique, on n'a jamais autant parlé d'éducation. On en a parlé comment? Deux choses. La création des maternelles quatre ans, d'un réseau parallèle, ni souhaitable, ni réalisable, pas demandé par les parents, ils le font. Puis un changement de structure avec les commissions scolaires, qui vont changer de nom, vont changer le papier à lettres, il va falloir quand même gérer les responsabilités. C'est ça, le chantier en éducation?

Puis remettre de l'argent dans les poches des Québécois? Moi, j'ai une solution qui nous permettrait tous de terminer plus tôt aujourd'hui sans bâillon. Je la teste avec vous, O.K.? Il y a 1,5 milliard de trop-perçus. On divise par le nombre d'utilisateurs, on envoie le chèque avant Noël, pas de projet de loi sous bâillon. C'est ça que les Québécois veulent, plus d'argent dans les poches des Québécois, avant Noël, un cadeau. C'est comme ça qu'on vit au Québec, donnez-nous notre argent, laissez faire le projet. Dites-le pas, ça se peut que je le propose au premier ministre tout à l'heure. Ça, c'est du gros bon sens.

Puis, les Québécois, là... Ça, c'est une autre affaire, M. Legault est champion là-dessus, de nous parler de conversations qu'on ne peut pas vérifier : Les gens m'ont accroché sur la rue, on m'a dit telle affaire... Facebook, on peut le vérifier, mais ils enlèvent beaucoup de commentaires négatifs, on l'a vérifié. Alors, toutes des choses qu'on ne peut pas vérifier. Ça avait commencé à Kathleen Wynne, tu sais, on a eu la version après. C'est fantastique, cette façon-là d'opérer, mais dans ce cas-ci, là, des trop-perçus, là, entre donner l'argent au monde puis ne pas donner l'argent au monde, je pense que les gens vont dire : Donner l'argent au monde. C'est ça, je pense, le choix. Je peux me tromper. Je suis pas mal sûr que j'ai raison là-dessus.

Mme Crête (Mylène) : Puis qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement nous répète qu'il n'hésite pas à revenir, puis à admettre ses erreurs, puis à faire les correctifs qui s'imposent quand c'est le cas, en citant par exemple la réforme du PEQ?

M. Bérubé : Bien, j'espère, mais ils sont à moitié pardonnés, comme le dit le dicton. La mauvaise planification doit être notée aussi. C'est l'évidence même. Ils pourraient décider de foncer dans un mur, mais ils le font d'abord pour leur intérêt à eux, leur intérêt politique. Ne pensez pas qu'il y a un positionnement. Écoutez, là, l'origine de la CAQ, là, souvenez-nous c'était quoi, là, les enjeux, là, d'équité intergénérationnelle, tout ça. Il n'était pas question de nationalisme. Là, ils se sont dit après : Là, il y a le nationalisme, ça, ça pourrait pogner, ça. On n'a jamais trop travaillé là-dessus puis, ah, les signes religieux, le PQ avait fait ça, nous, on le pourrait le faire différemment. Tout est calculé. Ils n'ont pas de base militante qui leur dit : Bien là, c'était ça, notre engagement. C'est nous autres qui est obligés de faire ça.

Alors, tôt ou tard, cette coalition-là va craquer face à la réalité canadienne, parce que M. Legault a choisi le Canada. Il est à l'aise avec le Canada, il s'est réconcilié avec le Canada. C'est quoi, les raisons d'être réconcilié? Il s'est passé quoi au Canada dans les dernières années? Ils ont-u changé leur pays pour nous autres? Pantoute. Alors, quand M. Legault dit ça, le rêve canadien, là, bonne chance avec ça. Juste dire, on a tiré des conclusions politiques du Canada puis on agit en conséquence.

M. Bergeron (Patrice) : D'autres questions en français ou je peux poser une petite question en français, si vous permettez? Moi, j'aimerais savoir, par rapport à l'an dernier, à pareille date, en quoi vous diriez que votre groupe parlementaire a progressé?

M. Bérubé : Bien, on a appris à travailler ensemble, à travailler en petit groupe. Alors, au début, on disait à la blague : Je ne sais pas qui a eu l'idée qu'on passe de 30 députés à 10 députés, mais ce n'était pas une bonne idée. Ça fait qu'on est partis de ça puis après on s'est dit : Bien, on va travailler ensemble. On sent qu'on a une responsabilité de mettre en valeur les talents de chacun. Alors, il y a des gens qui se sont révélés. Écoutez, on avait beaucoup plus d'employés avant, puis chacun a mis l'épaule à la roue. Puis nos collaborateurs, là, ce n'est pas des employés, c'est des militants. C'est des gens qui veulent que ça fonctionne, puis nos collègues sont investis. Ils arrivent de bonne heure, ils travaillent fort. On a un personnel exceptionnel.

Vous me permettrez de rendre hommage à tout le personnel de l'aile parlementaire, à Mathieu qui vous accompagne souvent, qui a fort à faire pour mettre en valeur toute l'équipe, ce n'est pas simple; à Thomas également, qui est en arrière, qui, je pense, travaille bien avec vous aussi. Ce n'est pas simple, hein, de faire passer un message lorsqu'il y a quatre formations politiques. On comprend ça. Alors, on a un souci d'être pertinents, puis je pense qu'on l'a été souvent par la force de nos idées, puis par notre sensibilité, puis notre authenticité. Alors, je dirais qu'on travaille bien en équipe, mais on est ouverts à accueillir d'autre monde dans l'équipe. Le seul avantage d'être neuf, là, c'est que ça va plus vite au buffet, le mercredi, du caucus. C'est le seul avantage.

M. Bergeron (Patrice) : Une petite dernière, si vous permettez. Vous regardez, donc, les sondages, vous regardez aussi les tendances lourdes. Est-ce que vous pensez que c'est encore possible pour le Parti québécois d'aller chercher le vote des jeunes qui, actuellement, massivement, a déserté?

M. Bérubé : Oui, parce que... je vous ai dit cette année une vérité qui dérange, c'est que Québec solidaire instrumentalise la cause environnementale à son profit politique. C'était très clair tout le long de l'automne. Ils n'ont pas aimé, mais c'est la vérité. Et il y a bien des jeunes qui réalisent que, oui, on va manifester pour l'environnement avec nos pancartes vertes, mais on n'est pas obligé d'avoir celles de Québec solidaire. La cause, c'est l'environnement puis que les partis politiques en prennent acte.

Alors, nous, on a parlé d'environnement, sans chercher à instrumentaliser, en étant crédibles, et c'est le travail exceptionnel que Sylvain Gaudreault a fait. Les Québécois, ils sont sensibles à l'environnement, mais ce n'est pas des idéologues puis ce n'est pas des radicaux. Ils veulent un changement concret, cohérent, qu'on est capable d'illustrer, puis ils sont capables de comprendre ça. Et c'est le travail qu'on a fait.

Puis, pour l'indépendance, c'est une raison supplémentaire. Lorsqu'on aime le Québec, on aime son territoire, on aime sa beauté, on veut que ça soit viable pour les générations suivantes. Donc, c'est l'amour physique du Québec. Et l'environnement, quant à moi, ça s'inscrit dans un projet d'indépendance, mais ce n'est pas une condition à l'indépendance. Nous, on est indépendantistes pour une multitude de raisons, notamment l'indépendance, qui était moins présente en 1995 au référendum. Mais c'est totalement compatible avec notre projet politique : faire nos propres choix, ne pas être un état pétrolier, choisir de ne pas laisser passer de pipeline, ne pas avoir un ministère de l'environnement à Ottawa puis un à Québec. Alors, c'est pour ces raisons-là.

M. Bergeron (Patrice) : On a peut-être une question, donc, d'un journaliste recrue derrière, ici. Caroline peut le présenter?

Mme Plante (Caroline) : On a des stagiaires aujourd'hui.

M. Bérubé : Oui, approchez-vous, là.

Mme Plante (Caroline) : Arthur, le fils de Martin Croteau; Olivier, mon fils. On aurait une question.

M. Bérubé : Oui. Voulez-vous vous approcher du micro?

Une voix : Quand vous étiez plus jeune, que vouliez-vous faire comme métier?

M. Bérubé : Quand j'étais plus jeune?

Une voix : Bien sûr.

M. Bérubé : Est-ce que vous considérez que j'ai l'air encore jeune? Aïe! C'est des questions difficiles.

Je vais surprendre beaucoup de monde aujourd'hui. Moi, j'adore une série qui s'appelle 24/7 De garde à Télé-Québec. Je pense que médecin, j'aurais aimé ça, mais avocat aussi beaucoup. Et, dans la famille, il y a un journaliste, mon grand frère est journaliste. C'est un très beau métier aussi, parce que ça permet... Moi, souvent, j'ai des questions que j'aimerais poser et... C'est trois beaux métiers. J'aurais de la difficulté à trancher, mais je n'ai jamais rêvé d'être un élu. Un jour quelqu'un est venu me voir en me disant : on pense que tu serais bon, et je l'ai cru, puis j'ai travaillé du mieux que je pouvais. Mes collègues, ils pourraient répondre aussi à ça. Harold, toi, tu voulais faire quoi?

M. LeBel : Quand j'étais plus jeune, moi, c'est avocat. Oui, avocat, je n'aurais pas haï ça. Mais moi, c'est ça, moi, je suis tombé dans la politique, à un moment donné, je n'ai pas été capable de sortir de là.

M. Bérubé : Tu es encore dedans, hein?

M. LeBel : Je suis encore dedans.

M. Bérubé : Puis vous, M. Ouellet, vous étiez en affaires?

M. Ouellet : Pharmacien. Je voulais mélanger les affaires et la santé. Et ça prend des sciences pures, ça prend des mathématiques, ça prend de la chimie. J'aimais moins ça. Donc, j'ai décidé de me concentrer vers les sciences humaines et l'administration, mais je rêvais d'être pharmacien.

M. LeBel : Mais moi, je rêvais d'être avocat pour défendre les gens puis, je trouve qu'en politique on est capable de faire ça aussi. Ça fait que j'ai à moitié réussi ce que je voulais faire.

M. Bérubé : C'est une aide juridique, l'Assemblée nationale, à bien des égards, mais collective. Avez-vous une sous-question?

Des voix : ...

M. Bérubé : Et vous, jeune homme?

Une voix : Non, je n'en ai pas.

Le Modérateur : Bravo pour vos questions, à nos jeunes journalistes stagiaires.

Et puis on passe à la section de questions en anglais, nos collègues. Donc Cathy Senay, s'il vous plaît. How dare you, Cathy?

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Senay (Cathy) : I prefer to hear children asking you questions, but I'll take my turn. You qualified the CAQ as a hyperactive government. You say that the organization of the work at the National Assembly is poor, is weak. But what should people... what should citizens understand about these weaknesses that you qualify? Why they should stop and listen to you today when you qualify the CAQ Government as hyperactive and you say that the work is poorly organized?

M. Bérubé : OK. First of all, I want to say that CAQ is mostly a modern era Union nationale. They use nationalism for their own popularity, and a lot of projects, it's all about power. They are really happy to be in power. You can see Mr. Legault keep on smiling since October 1st 2018, and they want to stay there. So when we talk about the electoral reform, this is one example that show us that they want to push way later any reform that could push away of the power the CAQ. So they want to stay there and they try to steal some ideas of other parties to make sure to stay there. Let's say they say like : We're the party of economy. Who say that? CAQ, because Liberals keep on saying that. We're the party of nationalists. We're better with French language, better with the defense of the Québec interests. Just show me. It doesn't seem to me it's real.

So I think the way they work, every single Monday, they have the newspaper, they have some poll, and one of the guy or the woman came up with an idea that could be popular. This is always the main reason. With the third link in Québec, with secularity, with a lot of ideas they have, the main criteria, the first criteria is : Is it going to be popular or not? I hear Mr. Legault in Les coulisses du pouvoir, last Monday, with Daniel Thibeault. Every single response was : People are with us. Is it a good reform? People are with us. Do you think it's going to work? People are with us. Don't you think it's a little crazy? People are with us. This is the way they work, common sense.

A time is going to come when the coalition is going to have to make some though choices about the future of Québec. And they picked people from everywhere in this coalition, and it's going to split, I'm pretty sure of that. It already has little signs of that. It's going to be hard, for a party who is there for power, to face the music, and it could come earlier than we think.

Mme Senay (Cathy) : Do you have the impression that Simon Jolin-Barrette has to quit his job of Government House Leader? That will be my last question. Because you repeated again and again the organization of the work attention the National Assembly that is not there.

M. Bérubé : It's easy to everyone in the National Assembly to see that Simon Jolin-Barrette is the favorite student of Mr. Legault. And I think even the... All the ministers of the CAQ know that, he's the favorite student. So he protects him every single time. When we voted Bill 21, he was looking for another challenge. Then he gave him French language, and he was already the House Leader. So I think he's ambitious, which is not bad, but he's on the protection of the Premier. So, about... Is it a good House Leader? I let the response to my colleague. I have my answer, but I'm pretty sure it's the same.

M. Ouellet : Mr. Jolin-Barrette has to do some steps forward to the other leaders and begin to talk with us. They have some pressure on the National Assembly. We've got some solutions to make the pressure going down. And Mr. Jolin-Barrette is the leader, so he has first... has to make the first step, give some time to all the MNAs to have the opportunity to, yes, be in the National Assembly but be again in their «circonscriptions».

When he asks everybody to be here at Monday or at Friday for commissions, that's not the real things you do if you want to have a team building in the National Assembly. We want to be in our «circonscriptions», but we have a job to do in National Assembly. So when Mr. Simon Jolin-Barrette decides everything, what's going to happen, what's... law going to be called, when, at what time... If he wants to let the pressures going down, he has to make a step forward and begin to talk with the other leaders. OK, I know what's happening, I can share some power with you, at the end of the day, what we all can do to make the pressures going down and make and make the Parliament go well.

Pascal said they had some meetings with Mr. Fournier, when he was a leader. I don't have that kind of meeting with Simon Jolin-Barrette, or Mr. Tanguay, or Mr. Gabriel Nadeau-Dubois. The only meeting I have is when the President said : OK, now, we need a meeting, we need to talk. As a leader, Simon Jolin-Barrette has the responsibility to have a meeting with all the leaders and propose a way to work and propose a way to... things going much better...

M. Bérubé : He's a little cocky.

M. Ouellet : ...and listen what the other leaders have to say about this decision he takes and the «répercussions»... sorry, repercussions...

Une voix : Consequences.

M. Ouellet : Consequences of this action. We can tell him, and they have to listen in, and they have to make some action to even don't repeat the same mistake.

M. Bérubé : Do you know that song from Les Trois Accords in French : «Ouvre tes yeux, Simon, ouvre tes yeux...» We keep on singing that.

M. Authier (Philip) : Phil Authier, senior reporter, The Gazette.

M. Bérubé : Mr. Authier.

M. Authier (Philip) : I'm a very good singer...

M. Bérubé : Christmas carol?

M. Authier (Philip) : Yes, Christmas carol, would you like me to...

M. Bérubé : He's a tenor.

M. Authier (Philip) : No, I have to ask a serious question. Mr. Bérubé, you've said a number of... Yes?

M. Bérubé : It's a joke for after.

M. Authier (Philip) : Did you have a question for me or no?

M. Bérubé : Yes, after.

M. Authier (Philip) : You've been saying several times now... you've said several times that this moment of truth will come for Mr. Legault. And I've been listening to you... several times, and you've also said that the coalition will crack. So, this «grand éclatement», what...

M. Bérubé : Sooner than we think.

M. Authier (Philip) : But what happens at that... what are you driving at?

M. Bérubé : Well, the main reason people are with CAQ is power. Minister, member of Parliament, staff is power. Get rid of the Liberals, get the power, try to do some good things, but stay in power. It's not about Québec become a country, it's not about Canada to stay united, it's about being between those two options, and this is the good recipe to stay in power. We have people, a staff here, in National Assembly, talking in... saying like : I'm going to buy a house, I'm pretty sure we are going to be here for eight years. I hear that, this week, a lot of people have this conversation.

So this is a little arrogance, but a time will come when tough decisions are going to have to be made for the sake of the Québec nation. It could be about Bill 21, if the federal Government works to break Bill 21. It could be about equalization, it could be about all the demands that we have toward Ottawa. This time is going to come, maybe before the end of this mandate.

It's going to be a tough time for CAQ, because you have a great share of truly federalists in this Coalition and you have as well authentic nationalists. And there is already friction between those two gangs, and Mr. Legault is going to have to keep his coalition together. Already, the Members of the Government who are not ministers talked and keep on talking about a lot of decisions of their Government. Why we know that? Because they talked to us, this is how we know.

M. Authier (Philip) :When this breaks up, what you are predicting, though, are you also predicting that things will go back the way they were before, so those people will run back to… the sovereigntists will run back to PQ and the federalists will run back to the Liberals?

M. Bérubé : No, not that way. What I said to the Members of the Parti québécois : We are in congress and now... and in 2020 is : Be ready, be ready because the Quebeckers are going to turn to people who are persistent, have convictions and never lost their ambition for Québec to be more than a province. And when this time is going to come, people are going to rediscover Parti québécois, regenerate Parti québécois with focus on his main goal, new people, new program, new leader, and I'm pretty sure this time is going to happen. It's not a wish, it's a prediction.

Le Modérateur :  Raquel Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) :O.K. Good morning. I have a theory, I don't have any scientific evidence, but it's a theory that I have that, when we break out in song, it's because we haven't had enough sleep. Are MNAs overtired?

M. Bérubé : Not us. I read something with Martine Biron of Radio-Canada saying that the Members of Parliament of CAQ are tired. I'm not sure it's just because they work hard. Maybe they are frustrated. But we are in a good shape. You are going to see me later today having a great talk with the Premier. We have a job to do, we're paid to do that, and we have a mandate, and we're going to make sure that we're the best Members of Parliament we can get, and we work for our heart, a great team, and we feel blessed to be here.

Mme Fletcher (Raquel) : The Government is keeping you longer. Your leader said you're working Mondays, Fridays for commissions. Tomorrow, you have to come back. You're supposed to be able to leave today; tomorrow, you have to come back because of closure.

M. Bérubé : We're tough. We're tough, we're used to that.

Mme Fletcher (Raquel) : Is it fair?

M. Bérubé : Is it fair? It could be different, but the way the House Leader works, it's bringing all of us, all the Members of Parliament, all the journalists, all the people or the staff have to work overtime on a Saturday. So ask him.

Mme Fletcher (Raquel) : Is Parliament running well or is it?

M. Bérubé : No, not running well. It was better with the Liberals. I see it.

Mme Fletcher (Raquel) : It isn't functional.

M. Bérubé : For now, yes, for the way they organize the work.

M. Ouellet : I've got a big wish for 2020. I hope that's going to be better in the salon bleu and I hope Mr. Simon Jolin-Barrette going make a big wish to the Santa Claus : Give me some ears, give me some heart and I will do better.

M. Bérubé : Ouvre tes yeux, Simon...

Mme Senay (Cathy) : ...that they are invoking closure for a third time since they took power, is it frustrating or is it something that you were expecting anyway?

M. Bérubé : It's a confession of a failure, confession of a failure.

M. Ouellet : We're not frustrated. We're doing your job, we are democrats, we want talks with the Premier and we're going to talk with the CAQ that this bill is not a good bill, but at the end of the day, it's the Government. They want the bill for January 1st 2020 and it is his choice, so...

M. Bergeron (Patrice) : Merci. Merci beaucoup. Merci pour l'exercice. Merci d'être venus à la salle Evelyn-Dumas.

(Fin à 9 h 45)