(Huit heures vingt-cinq minutes)
M.
Arcand
:
Vous comprenez qu'étant donné qu'il y a beaucoup de partis politiques à l'Assemblée
nationale on a pensé que c'était une bonne chose de ne pas faire en sorte que
vous soyez... en une seule journée, le vendredi, à avoir à peu près tous les
bilans de tout le monde. Alors, on a décidé, évidemment, que nous serions les
premiers à faire le bilan aujourd'hui.
D'abord, je suis très fier du travail qui
a été accompli par l'ensemble de mon équipe au cours de cette session parlementaire.
En fait, de la façon dont je voudrais nous définir, c'est le terme «défense
officielle des intérêts des Québécois». Je pense que c'est plus ça qu'une
opposition au sens large du terme.
Plusieurs dossiers qu'on a faits, qui ont
été véritablement ce que je considère être une défense efficace. Évidemment,
celui qui est le plus spectaculaire a certainement été la question du Programme
de l'expérience québécoise. Je pense que nos interventions ont mis en lumière
cette réforme tout à fait mal ficelée de la part du ministre de l'Immigration.
Ensuite de ça, sur la question des
sinistrés de Sainte-Marthe, nous sommes intervenus à plusieurs reprises, et
notre travail a mené le gouvernement à forcer la ministre de la Sécurité
publique à retourner sur les lieux et à amener le gouvernement à offrir une
aide supplémentaire. Et ça, on en est très heureux, de ça.
Le projet de loi sur les taxis a été
bonifié en raison de la pertinence de nos interventions.
J'aimerais évidemment souligner le travail
de Mme Jennifer Maccarone, qui a mené le combat pour que des services soient offerts
aux enfants autistes qui atteignent l'âge adulte. Elle-même, mère de deux
enfants autistes, a fait de ce dossier un engagement personnel.
Il y a eu la question, évidemment, des coûts
reliés aux maternelles quatre ans. C'est un dossier qui est devenu, à notre
avis, étourdissant. Assez difficile de s'y retrouver. Je ne compte plus le
nombre de fois où le discours et les chiffres ont changé.
Alors, il y a également de nombreuses
propositions. Nous n'avons pas été seulement là pour être à la défense des
Québécois, mais nous avons voulu faire des propositions importantes pour
améliorer notre société. Je vous rappelle ces éléments-là importants.
André Fortin, par exemple, le député de
Pontiac, a proposé le consentement présumé pour le don d'organes, l'objectif
étant de hausser le nombre de dons d'organes au Québec.
Évidemment, Isabelle Melançon, qui est ici
avec moi aujourd'hui, a présenté un projet de loi afin que la captation
visuelle et audio soit autorisée dans tous les conseils municipaux du Québec.
Ainsi, je pense que ça va améliorer de façon considérable la démocratie.
Hier, le député de Jacques-Cartier, Greg
Kelley, a déposé un projet de loi qui vise à assurer à tous les Québécois des
cours de français gratuits.
Nous avons fait également des demandes de
mandat d'initiative pour étudier l'impact des technologies et d'une trop grande
exposition aux appareils numériques chez les jeunes, un dossier qui touche
l'ensemble des parents au Québec.
Nous avons aussi fait des demandes de
mandat d'initiative sur la protection des données personnelles des Québécois.
En commissions parlementaires, que ce soit
sur le projet de loi sur l'abolition des commissions scolaires, celui sur les
tarifs d'Hydro-Québec ou encore celui sur la réforme d'Investissement Québec,
nous avons travaillé dans l'intérêt des Québécois. Nous cherchons à bonifier et
non à bloquer les projets, afin qu'ils soient bénéfiques pour la population, et
je crois qu'il est tout à fait normal que nous émettions des réserves sur des
intentions qui sont souvent très embryonnaires et mal ficelées par le
gouvernement.
Je pense que, plutôt que d'accuser
l'opposition d'obstruction, le premier ministre devrait plutôt s'asseoir avec
son équipe et mieux planifier les travaux parlementaires. Le premier ministre
devrait également réclamer plus de rigueur de la part de ses ministres quant à
la qualité des projets de loi qui sont déposés.
Et vous savez, juste le projet de loi
n° 27, sur Investissement Québec, juste ce projet de loi qui concerne
principalement l'organisation gouvernementale en matière d'économie et
d'innovation, on a eu 107 amendements que nous avons proposés et qui ont
été acceptés. C'est la preuve, donc, que ces projets qui sont déposés, très
souvent, manquent d'étude en amont.
Alors, je pense que l'opposition
officielle n'est pas la seule à percevoir cette improvisation et ce manque de
rigueur. Plusieurs groupes de défense de citoyens qui ont participé aux commissions
parlementaires ont fait des mises en garde là-dessus au gouvernement.
Et en fait le projet de loi n° 34,
qui est celui... qui est certainement un projet important qui vise à simplifier
le processus d'établissement des tarifs de distribution d'électricité, fait évidemment
l'unanimité contre lui de la part de tous les groupes d'opposition mais également
de la part d'à peu près 100 % de ceux qui sont intervenus en commission
parlementaire.
Le premier ministre martèle en fait que
trop de temps est dédié aux commissions parlementaires, une situation qui est
souvent en très grande partie due à l'entêtement de certains de ses ministres
qui refusent de démontrer de l'ouverture et de la bonne foi. Alors, nous
espérons que le gouvernement fera preuve de beaucoup plus de rigueur, en 2020,
qu'il écoutera davantage ceux et celles qui ne pensent pas nécessairement comme
lui.
Et je souhaite, en terminant, que les
vacances du temps des fêtes permettent à tous de se reposer. Et, encore une
fois, à titre de défenseur des Québécois, je vous souhaite d'abord de... bonne
période des fêtes. Je suis très fier de mon équipe et du travail qui a été
accompli. Voilà.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, M. Arcand. Donc, on va passer maintenant à la période de
questions. Je vais commencer avec le micro de gauche. Alors, M. Dion, c'est
à vous.
M. Dion (Mathieu) :
Bonjour, M. Arcand.
M.
Arcand
:
Bonjour, M. Dion.
M. Dion (Mathieu) : En
tenant votre point de presse aujourd'hui plutôt, comme le veut la tradition,
que ce soit le vendredi, alors que la session n'est pas encore finie, ne
craignez-vous pas d'envoyer le message que vous voulez passer sous le radar,
alors qu'aujourd'hui c'est une journée du trône, à Ottawa, qu'on va parler
certainement d'autres choses et que ça représente un peu une session où ça n'a
pas été pour le mieux pour vous quand on regarde le résultat de l'élection
cette semaine?
M.
Arcand
:
Bien, moi, je ne l'ai pas vu du tout de cette façon-là. Vous savez, quand on
décide de ces choix-là... On se rappellera certaines expériences à un moment
donné que nous avons vécues, au cours de précédentes commissions parlementaires,
où on se retrouvait très souvent après le gouvernement en après-midi. On a jugé
que, rendu un vendredi vers 14 heures, 14 h 30, on risquait de
se retrouver pas mal plus sous le radar que ce matin. Alors, le choix qui a été
fait était véritablement un choix pour nous permettre justement d'être mieux
entendus.
M. Dion (Mathieu) : Faire
un post mortem, un bilan de session, ça implique de reconnaître ce qui n'a pas
été parfait. Qu'est-ce que vous auriez pu faire de mieux au cours de la
session?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, il est clair que nous avons travaillé tous ensemble pour... Vous
parlez, en fait, de nos mauvais coups, si je comprends bien, vous voulez savoir
quels sont les éléments sur lesquels on aurait mieux été... être plus, je
dirais, performants, si vous voulez. Moi, je pense que de ne pas avoir réussi à
faire reculer le gouvernement, entre autres, sur le projet de loi sur les
tarifs d'électricité, où je pense que ce projet de loi là, le projet de loi
n° 34, va certainement coûter plus cher aux Québécoises et aux Québécois
que si on avait maintenu la Régie de l'énergie pour les cinq prochaines années,
je pense que ça, c'est un élément qui m'apparaît important.
L'autre élément, également, sur lequel je
pense que nous n'avons eu, malheureusement, pas beaucoup de succès, on a tenté
de sensibiliser le gouvernement sur la question de Desjardins, sur la question
des données personnelles, et là, bien, on n'a pas réussi à faire en sorte... Et
je voyais, ce matin même, que, s'il y a des recommandations, éventuellement,
dans des commissions... Il n'y aura pas grand recommandations, si je comprends
bien, ça va être plutôt des observations plutôt que des recommandations. Alors,
c'est les deux éléments qui, à mon avis, sont les éléments sur lesquels nous
aurions aimé être encore meilleurs là-dedans.
La Modératrice
: Merci.
Donc, je passe à M. Laforest.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous tous. Dans le projet de Lab-École, M. Arcand, est-ce qu'il y a apparence
de conflit d'intérêts?
M.
Arcand
: Écoutez,
vous savez, dans ces projets-là... ce projet-là, c'était l'école de demain.
C'est un projet qui est prioritaire. On prend des décisions qui nous
apparaissaient à l'époque des décisions qui étaient pour le bien-être des
enfants. Mais, quand on prend ces décisions-là, ce n'est pas des décisions en
conflit, nécessairement, avec d'autres. On installe ce projet-là par rapport à,
je dirais, ce qu'on considérait être un élément important dans le développement
de nos enfants dans le futur. Maintenant, ça ne nous a pas empêchés de faire
énormément d'investissements pour améliorer à la fois les infrastructures, la
qualité de l'éducation dans nos écoles.
M. Laforest (Alain) : Quand
vous étiez au Conseil du trésor, est-ce que vous avez autorisé Sébastien Proulx
à ignorer les avis des fonctionnaires?
M.
Arcand
:
Absolument pas.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que la CAQ devrait le faire? Parce qu'il semble que c'est encore une pratique
qui est courante.
M.
Arcand
:
Écoutez, il faut quand même regarder la situation. Vous savez, dans tous les
ministères, j'en ai quand même fait quatre dans ma carrière, je dirais que,
dans la plupart des cas, on reçoit l'avis des fonctionnaires, en général, on
est plutôt d'accord avec ce que les fonctionnaires nous disent. Mais il y a des
moments où on veut quand même avoir un certain nombre de priorités, je pense
que c'est normal. Un ministre n'est pas quelqu'un qui est uniquement là pour
faire, si vous me permettez l'expression, du «rubber stamping». Un ministre est
là pour essayer d'orienter son ministère. Alors, moi, je pense que c'est un
équilibre entre les deux. Mais l'expérience que j'ai eue, c'est qu'en très,
très grande majorité les recommandations des fonctionnaires sont souvent
suivies et toujours suivies.
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous plaidez pour la liberté ministérielle?
M.
Arcand
: Il
faut qu'il y ait un minimum de liberté ministérielle, oui.
La Modératrice
: Merci.
Alors, on passe à Mylène.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, M. Arcand. Qu'est-ce que ça révèle sur le travail du Parti libéral,
que vous n'ayez pas réussi à convaincre les députés caquistes de mettre des recommandations
dans le rapport sur Desjardins?
M.
Arcand
:
Bien, vous savez, nous avons fait ce travail-là au meilleur de notre
connaissance. Vous savez, ce dossier-là est un dossier qui à la fois est très
sérieux, mais c'est un dossier sur lequel, je dirais... l'impact direct sur les
gens est quelque chose sur lequel on doit encore travailler pour faire bien
comprendre le sérieux de la situation. Alors, je pense que ça, c'est quelque
chose, encore une fois, sur lequel on doit... Vous savez, il y a beaucoup de
dossiers devant nous, et il est clair que, dans ce dossier-là, les impacts
directs auprès des consommateurs, on doit encore travailler pour que ce soit
encore mieux compris.
Mme Crête (Mylène) :
Le député Ian Lafrenière nous disait que c'est des tactiques des partis
d'opposition de vouloir inclure des recommandations pour qu'il y ait un débat
de deux heures à l'Assemblée nationale, et par conséquent, bon, ça retarde
l'ensemble des travaux. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, ça fait partie de notre travail de vouloir qu'il y a des
recommandations. Quand on fait ce genre de discussion là, je pense que ça fait
partie de notre travail de faire en sorte qu'on puisse avoir un débat, un débat
minimum, et qu'il puisse y avoir également des recommandations. Qu'est-ce que
ça donne de faire ce genre de discussion là, s'il n'y a pas des conclusions sur
lesquelles l'ensemble des partis politiques puissent encore s'orienter et dire :
Voici ce qu'on doit faire dans ce dossier-là?
Mme Crête (Mylène) :
J'aurais une question pour M. Tanguay, puisqu'il est leader. Je me demandais,
il semble y avoir la même situation qui se répète, à la commission sur les
pesticides puis à la commission sur l'avenir des médias, donc vous, est-ce que
vous y voyez un modus operandi de la part de la Coalition avenir Québec?
M. Tanguay
: Bien,
modus operandi de la part du gouvernement, de la banquette ministérielle. Nous
sommes là, députés de l'opposition officielle, avec les autres oppositions puis
avec les députés du gouvernement également pour travailler, pour réfléchir. Le gouvernement
est brouillon, et l'action parlementaire du gouvernement est également
brouillonne en ce qu'ils ne veulent pas réfléchir, ne veut pas faire la
réflexion.
Vous parlez de Desjardins. Effectivement,
Desjardins, c'est une procédure qui n'avait pas été utilisée depuis plus de 15 ans
que d'imposer des groupes et de faire voter l'Assemblée nationale là-dessus.
Vous parlez des pesticides. Ça fait trois
semaines, bientôt un mois, que les consultations sont terminées et que nos
députés veulent travailler en commission, en séance de travail, pour arriver à
des conclusions, des recommandations. Lettre morte. Et là, depuis quelques
jours, là, ça semble vouloir bouger pour avoir une séance de travail peut-être aujourd'hui.
L'autisme. Savez-vous qu'hier, en session
intensive, le salon bleu a été fermé à 12 h 15? Et savez-vous...
rappelez-vous ce qu'a dit François Legault, lorsqu'il a dit : Bien, vous
savez, les oppositions s'opposent, elles nous ont fait perdre du temps,
bloquent, c'est pour ça qu'on n'a pas le temps de se pencher sur l'autisme.
C'était deux jours. Hier après-midi, on aurait pu travailler là-dessus.
Alors, on a un travail à faire, n'en
déplaise à M. Legault, mais on va continuer de le faire. Puis c'est clair que
M. Legault n'aime pas se faire dire ce qui ne fonctionne pas. Mais je reprends
ce dernier exemple là puis je vais conclure là-dessus, les personnes, les
femmes et les hommes qui étaient touchés directement dans leur vie, quant au
PEQ, eux, étaient fiers et contents de voir que l'opposition libérale a fait
reculer ce gouvernement-là. Puis, savez-vous quoi? On va continuer durant tout
le mandat.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
mesdames, messieurs. M. Arcand, est-ce que laisser votre leader ébranler
l'autorité du président, c'est au chapitre des bons ou des mauvais coups dans
votre session?
M.
Arcand
:
Écoutez, dans ce dossier-là, mon leader a fait son travail. Encore une fois, c'est
un événement qui s'est produit. Cet événement-là, dans mon livre à moi, était
tout à fait un événement sur lequel mon leader avait tout à fait raison de
pouvoir dire à ce moment-là que la décision du président nous apparaissait
prématurée. Moi, j'ai eu des discussions avec M. Paradis, notre leader a eu des
discussions avec M. Paradis, avec l'ensemble des oppositions, et vous avez vu,
depuis deux semaines, la situation s'est améliorée.
Puis je tiens à vous rappeler encore une
fois un élément à votre douce mémoire. Lorsqu'on parle de leader parlementaire,
moi, j'ai connu l'époque de Stéphane Bédard comme leader parlementaire de
l'opposition. Je pense que ça brassait encore davantage. Et je pense qu'on fait
le travail que l'on doit faire. Ça peut arriver, ça fait partie du débat. Et
comme vous avez vu, d'ailleurs, on n'a jamais remis en cause le travail comme
tel de M. Paradis, on a souligné certaines des problématiques qu'il pouvait y
avoir, mais c'est un événement qui se produit parfois à l'Assemblée nationale,
tout simplement.
M. Lacroix (Louis) : Et là je
cherche dans votre communiqué... Est-ce que la défaite dans Jean-Talon, c'est
au chapitre des bons ou des mauvais coups?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, moi, je...
M. Lacroix (Louis) : ...pas
dans le communiqué.
M.
Arcand
:
Non. Ce n'est pas dans le communiqué, la défaite dans Jean-Talon. Moi, je sais
une chose, notre parti, au niveau de l'organisation, a fait le meilleur travail
possible. Je suis convaincu également qu'on avait une candidate qui était
exceptionnelle en la personne de Mme Bourdon. Nous avons obtenu 25 % des
votes. On comprend que le gouvernement actuellement, qui a un taux de
popularité, semble-t-il, d'autour de de 60 %, bien, c'est un gouvernement
qui actuellement est un gouvernement qui exerce son pouvoir de façon
majoritaire. Et notre conclusion, à la suite de cette élection-là, c'est que
les gens de Jean-Talon ont dit : Bon, bien, je pense que ce serait plus
utile qu'on soit avec le gouvernement, avec une députée au niveau
gouvernemental, tout simplement. C'est ce qui s'est produit.
J'ai eu l'occasion de l'analyser, ces
élections partielles là, c'est toujours des extrêmes, en général. C'est rare,
les élections partielles où c'est serré. Ou bien on rejette le gouvernement, ou
bien on va directement avec le gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Ça vous
appartenait depuis 1965, je pense, cette circonscription-là, puis vous dites
que ce n'est pas... C'est normal que vous l'ayez perdue? J'essaie de
comprendre.
M.
Arcand
:
Non, je ne dis pas que c'est normal qu'on l'ait perdue. On veut toujours gagner
nos élections. J'essaie simplement...
M. Lacroix (Louis) : Pour
vous, ce n'est pas un élément négatif de la dernière session?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, c'est un élément sur lequel c'est sûr qu'on aurait aimé gagner. C'est
clair que nous aurions aimé gagner. C'est clair que, pour nous, c'était un
comté auquel nous tenions beaucoup, et nous n'avons ménagé aucun effort pour
gagner ce comté-là. Moi, j'ai passé beaucoup de temps dans le comté de
Jean-Talon, mes députés l'on fait, on a fait des appels le mercredi soir, on a
fait énormément de travail. Notre candidate était présente partout sur le
terrain. Notre publicité était là. On avait vraiment fait le maximum. On voulait
garder le comté de Jean-Talon, c'est sûr. Malheureusement, il faut respecter le
choix des électeurs.
La Modératrice
: Merci.
Hugo.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour. Après les bilans, les résolutions. De quoi est-ce que les libéraux...
qu'est-ce qu'on peut offrir ou rêver pour les libéraux en 2020?
M.
Arcand
: Écoutez,
on va avoir, je pense, une période de 2020 qui va être extrêmement, je dirais, intéressante.
On va avoir une course à la chefferie, ça va être un débat d'idées. Je pense
que ça, c'est un des éléments importants. Et moi, je nous souhaite, en tout cas,
à la fin mai, un congrès extrêmement intéressant et que la personne qui sera
appelée éventuellement à diriger notre parti puisse continuer à défendre les
valeurs libérales, les valeurs qui, pour nous, sont très importantes, et qu'on
puisse, évidemment, avoir une année qui, sur le plan de la popularité, va en
augmentant.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Puisque vous, justement, vous ne serez plus chef, en 2020, il va y avoir un ou
une nouvelle chef, est-ce que vous, personnellement, vous vous êtes déjà engagé
à terminer votre mandat?
M.
Arcand
:
Bien, moi, j'ai toujours pensé que c'était important de terminer le mandat.
Alors, moi, vous savez, j'ai été élu par les électeurs de Mont-Royal—Outremont,
ces électeurs-là m'ont fait confiance pour une cinquième fois d'affilée. Alors,
mon intention est de terminer, bien sûr, le mandat.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Le ministère
des Affaires municipales a autorisé récemment un dézonage dans la MRC de
Montcalm dans Lanaudière. La CMM craint que c'est un nouvel épisode qui va
permettre encore plus d'étalement urbain. C'était une décision qui leur avait
été refusée lorsque vous étiez au pouvoir. Est-ce que vous condamnez cette
décision du ministère?
M.
Arcand
: Écoutez,
il faudrait que je regarde le dossier, très honnêtement. Vous le savez, il y a
des cas exceptionnels qui peuvent exister. Moi, je me rappelle, entre autres,
lorsqu'on est allés sur des territoires agricoles pour l'hôpital,
éventuellement, là, il y avait... C'était pour un hôpital. Alors, dans le cas
de Vaudreuil, là, il y avait vraiment un cas exceptionnel qui était devant
nous. Sur le dossier en question, je ne sais pas jusqu'à quel point c'est un
cas exceptionnel. Normalement, ces notions-là, c'est des notions d'intérêt
public. Est-ce que, vraiment, l'intérêt public est vraiment sauvegardé dans une
telle décision? Il faudrait que j'analyse le dossier pour pouvoir me prononcer
là-dessus.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marc-André.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour à vous quatre. Je vais vous souhaiter une bonne fin de session, comme
elle n'est pas encore officiellement terminée. J'aimerais revenir sur le
dossier, donc, des lab-écoles, commencer avec une question simple, là : Il
n'aurait pas été mieux de prioriser l'eau puis les toilettes dans des locaux,
des projets d'agrandissement, avant la concrétisation de projets de lab-écoles?
M.
Arcand
:
D'abord, premièrement, si vous regardez les dépenses en matière
d'infrastructures et amélioration de nos infrastructures, ces dépenses-là ont
été considérables en 2016, en 2017 et en 2018. Ça, c'est la première des
choses. Je pense que c'est un peu comme si... On a tendance parfois à parler
des investissements dans le transport collectif puis des investissements dans
les autoroutes. Je pense qu'il faut faire les deux. Même chose pour la question
des lab-écoles. Il faut avoir des projets visionnaires puis il faut également
travailler au niveau des infrastructures. Je pense qu'on a fait les deux. Ce
n'est pas un au détriment de l'autre. La question véritable, c'est qu'il faut
faire les deux.
Alors nous, on croyait et on croit encore
que le projet de lab-écoles est un projet important pour que nos étudiantes et
nos étudiants aient véritablement une école du futur qui s'adapte aux nouvelles
réalités d'aujourd'hui. Et je pense que même M. Legault est le premier, hein, à
dire : Écoutez, il faut changer éventuellement la façon dont on enseigne.
Je me rappelle très bien, lorsque nous étions au lancement du Centre des
sciences de l'Université de Montréal, quel était le sens des discours. C'était :
Bon, bien, ça nous prend des étudiantes et des étudiants du Québec qui soient
encore plus formés en matière de sciences, qui soient plus, je dirais,
technologiquement meilleurs que ce qu'on a eu par le passé. Alors, il faut
s'adapter à ces nouvelles réalités là, et c'est pour ça que le projet de
lab-écoles est un projet qui, à la base, est un projet extrêmement intéressant.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
avez dit tout à l'heure : Ça prend un minimum d'autonomie ministérielle.
Mais vous avez quand même d'ex-collègues, Michelle Courchesne puis Sam Hamad,
qui se sont exprimés là-dessus, qui ont exprimé des réserves. M. Hamad qui dit :
Si j'étais au Trésor, bien, moi, je ne laisserais pas le ministre décider
au-delà des décisions de fonctionnaires. Est-ce que le ministre de l'Éducation
a trop de pouvoirs? Est-ce qu'il faudrait revoir les pouvoirs que le ministre
de l'Éducation a dans le choix des projets?
M.
Arcand
:
Écoutez, je pense que ce qu'on a comme ministre de l'Éducation, actuellement, c'est
quelqu'un qui centralise beaucoup et qui s'est arrogé beaucoup plus de pouvoirs
que ce qui pouvait exister il y a un an. À l'intérieur, entre autres, de ce
qu'on a vu dans le projet de loi n° 40, c'est clair qu'il y a des dangers,
clairement, de ce côté-là. Maintenant, comme je l'ai dit, tout ça est un
équilibre. On ne peut pas tout à fait dire : Écoutez, le ministre n'est là
que pour écouter les recommandations de ses fonctionnaires. Il doit avoir un
minimum d'autonomie. Mais ce dont on assiste actuellement, c'est un ministre de
l'Éducation qui, clairement, semble aller trop loin.
M. Gagnon (Marc-André) :
Revenir sur le bilan de session. Donc, elle a été marquée, cette session, avec
la trame de toute la crise des médias, le dossier de Capitales Médias.
Vous avez vu hier Mme Lalande, qui a finalement démissionné de
Capital régional coopératif Desjardins, et là elle va poursuivre le
ministre Fitzgibbon. Est-ce qu'elle a pris la bonne décision?
M.
Arcand
:
Écoutez, d'abord, moi, vous savez, je connais très bien Mme Lalande, en
passant. J'ai travaillé par le passé avec elle. Je suis assuré de son
intégrité. Je sais que c'est une personne qui, fondamentalement, est tout à
fait intègre. Alors, je ne sais pas si elle a pris la bonne décision. J'ai
écouté son entrevue hier, mais ce qu'elle a dit de façon générale, c'est que ni
de près ou ni de loin elle avait participé et été impliquée d'une quelconque
façon dans ce dossier-là.
Mais, encore une fois, vous voyez jusqu'à
quel point on a un gouvernement qui souvent attaque pour le plaisir d'attaquer.
Je pense que, ça, ça a été manifeste. Je le répète sur une base régulière, dans
mes questions au premier ministre, à un moment donné, là, on attaque les
syndicats, on attaque les groupes de pression, on attaque les universités, on
attaque les chambres de commerce, on attaque à peu près tout le monde au moment
où on se parle; je ne pense pas que c'est une façon de faire de la part du
gouvernement. Je pense qu'on doit gouverner pour l'ensemble des Québécois et je
ne pense pas que c'est très utile et que ça... Notre rôle et le rôle des
gouvernements, c'est de rassembler les citoyens.
La Modératrice
: Merci.
Alex.
M. Boissonneault (Alex) :
Juste pour — bonjour...
M.
Arcand
:
Bonjour.
M. Boissonneault (Alex) :
... — reprendre la question de mon collègue un peu : Est-ce que
vous trouvez, donc, qu'il y a un fondement à sa démarche? Est-ce que vous
pensez qu'elle a peut-être raison d'entamer des poursuites?
M.
Arcand
:
Écoutez, je ne me prononcerai pas sur le détail de ces éléments-là parce que je
n'ai pas vu exactement le détail de ça. Mais une personne comme elle a tout à
fait le droit de poursuivre si elle juge que ses droits ont été brimés.
M. Boissonneault (Alex) :
Et hier il y a eu un échange intéressant entre vous et M. Legault sur les
solutions pour sauver Capitales Médias. Il y avait cette... Bien là, ils ont un
problème, peut-être, à ce que le Mouvement Desjardins s'implique et tout ça. Est-ce
que vous excluez une participation de Québecor? J'aimerais ça connaître votre
position, peut-être, plus précisément sur un possible rachat.
M.
Arcand
: Oui.
Bien ça, monsieur... D'abord, premièrement, une des solutions que nous
privilégions, c'est évidemment la taxation des géants du Web. Pour nous, c'est
ce qui est le plus important au moment où on se parle. Moi, je n'ai pas
connaissance, actuellement, du dossier. Je crois que c'est un dossier qui est
important. Ce que je comprends, c'est que le gouvernement a fait son nid,
actuellement, dans une formule coopérative, négocie avec Desjardins. On
souhaite, nous, qu'éventuellement il y ait une entente de la part du
gouvernement.
Maintenant, j'ai entendu cette semaine M.
Péladeau faire ses démarches en ce sens-là. Moi, dans ce dossier-là, ce qui est
pour moi privilégié, c'est l'intérêt des journalistes et de la population en
général. Alors moi, je ne suis pas là en train de prendre un ou l'autre. Ce que
je comprends, c'est que le projet de coopérative est celui qui a été adopté, et
on souhaite, nous, que l'entente avec Desjardins fonctionne.
M. Boissonneault (Alex) : Si
ça ne fonctionne pas dans l'immédiat pour Capitales Médias, est-ce que c'est
mal venu du gouvernement d'écarter complètement une participation de Québecor?
M.
Arcand
:
Écoutez, il y aura d'autres solutions. C'est sûr que la question de Québecor
pose un certain nombre d'enjeux, c'est très clair. Mais, encore une fois, ce
que je comprends jusqu'ici, c'est qu'au moment où on se parle, en tout cas, le
gouvernement n'a qu'une seule alternative, et c'est celle de Desjardins.
M. Boissonneault (Alex) :
Merci.
La Modératrice : Merci. Patrice.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous quatre. Je voulais vous demander, M. Arcand, dans plusieurs des
projets de loi qui ont été déposés, donc, vous avez eu des critiques très
incisives. Vous avez répété un message, que ce soit sur les maternelles quatre
ans, Hydro-Québec. Qu'est-ce qui fait que, par exemple, ça ne semble pas
coller? Est-ce qu'il y a un effet téflon dans le gouvernement, actuellement, ou
est-ce que la lune de miel se poursuit?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, vous savez, le gouvernement a obtenu, depuis le
1er octobre dernier, une économie très forte, des surplus budgétaires
importants qui lui permettent de réaliser beaucoup de choses de façon générale.
Alors, je pense que la population qui voit actuellement que l'économie va bien,
qui voit actuellement que la situation au Québec est socialement stable, etc., donc,
ça bénéficie, évidemment, au gouvernement actuel. Alors, c'est ce qui se passe
actuellement, puis ça s'est reflété dans le vote dans Jean-Talon cette semaine.
M. Bergeron (Patrice) :
Quelle est l'image, selon vous, qu'a la population du Parti libéral
actuellement? Parce que vous sondez, vous avez une idée, vous allez sur le
terrain, chacun de vos députés. Quelle est l'image qu'a le Parti libéral
actuellement, dans la population, selon vous?
M.
Arcand
:
Moi, je pense que notre... Moi, je peux vous dire, pour avoir fait, entre
autres, beaucoup de terrain dans Jean-Talon, on n'a pas une mauvaise image. On
a une image qui est, je pense, positive. Les Québécois voient en nous des gens
qui sommes capables, lorsqu'entre autres l'économie est en difficulté... sommes
de bons gestionnaires. Les gens nous le disent souvent : On le sait que
c'est vous qui avez ramené l'économie au niveau où on l'est actuellement.
Alors, ça, là-dessus, je pense que c'est un point qui est extrêmement positif
en ce qui nous concerne.
Et on doit travailler également pour être
encore plus près des Québécoises et des Québécois, et c'est ce sur quoi on
travaille. On nous a dit : Écoutez, vous devez poser des gestes pour
améliorer la perception au niveau, par exemple, de la défense, si on veut, au
sens large, de la nation québécoise. C'est ce qu'on a fait, entre autres, hier,
en déposant le projet de loi sur les cours de français obligatoires. C'est un
des éléments.
Mais il y en a d'autres également. Je suis
avec Isabelle Melançon, ici, qui, en termes, évidemment, de culture et de
communication, a fait un travail formidable. Et je pense qu'on n'a pas,
là-dessus, à se gêner de dire qu'on a vraiment défendu la culture québécoise et
la promotion, en général, de tout le Québec.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci.
La Modératrice
:
Marie-Michelle.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Le gouvernement Legault, pour
l'instant, donne l'impression d'être un gouvernement pressé, qui veut aller
vite. Pour l'instant, le fruit de votre travail ne semble pas se refléter, là,
dans les sondages ou dans la partielle. Est-ce que vous avez l'impression de
courir en arrière du gouvernement Legault puis d'être un petit peu essoufflés?
M.
Arcand
:
C'est-à-dire que nous, encore une fois, quand je regarde ce qui s'est produit,
on a quand même eu... avec l'expérience québécoise, en tout cas, dans ce
dossier-là, je pense qu'on a fait un travail qui a été important. On a amélioré
la situation au niveau des taxis, et ainsi de suite, alors ça, je pense que
c'est important, puis on a fait adopter des lois en modifiant beaucoup de
choses avec le gouvernement, entre autres.
Et, ce que je peux simplement vous dire,
encore une fois, c'est que nous, on se voit comme défenseurs des intérêts des
gens. C'est ça, notre rôle, défense des intérêts des gens. Dans le cas, entre
autres, du projet de loi n° 34, là, ça, c'est un cas très clair, où — c'est
analysé par tout le monde, d'ailleurs, on n'est pas les seuls à le dire, hein — on
a à peu près l'unanimité contre ce projet de loi là. On sait que les
consommateurs québécois vont payer plus cher et ne vont pas payer le juste
prix. Pour nous, là, c'est sûr et certain que les consommateurs ne vont pas
payer le juste prix. Alors, c'est ça, notre rôle, au moment où on se parle.
Et c'est un gouvernement qui est
relativement nouveau. Les gens ont tendance à donner la chance à un nouveau
gouvernement. Mais on va continuer à faire notre travail, et je pense que les
propositions que l'on fait et ce qu'on va débattre, au cours des prochains mois,
va nous permettre d'avoir encore un meilleur score dans l'opinion publique.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Est-ce que, dans certaines situations, pour vous, ça
peut être justifié de vouloir aller plus vite, de vouloir escamoter le processus,
la procédure parlementaire, de vouloir sauter des étapes? Est-ce qu'il y a des
cas qui justifient qu'on puisse agir vite?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que souvent il y a des cas où, par exemple, il y a des
échéanciers très concrets qui sont devant nous, soit des décisions de la Cour
suprême, etc. Mais, dans bien des cas... Mon Dieu! moi, je me rappelle entre
autres, à un moment donné, lorsqu'on avait décidé, dans un cas très spécifique,
de donner un contrat, entre autres, à Bombardier dans La Pocatière, par exemple.
Tout le monde, on s'était entendus pour dire : Écoutez, on va le faire en
un, deux, trois. Il y a des projets de loi sur lesquels, actuellement, c'est nécessaire
de le faire.
Mais, encore une fois, le côté, je dirais,
bousculade des projets de loi, ce n'est pas... ça ne doit pas être quelque
chose qui est systématique. Ça ne doit pas être quelque chose qui est constant
de la part du gouvernement. Moi, ce que je trouve très dommageable, de la part
de M. Legault, c'est qu'il est toujours là en train de dire : Écoutez,
des commissions d'enquête, ça ne donne rien, des commissions parlementaires, c'est
trop long, des consultations... il faut avoir le minimum de gens qui doivent
intervenir lors de consultations. Ça commence à être lourd, comme situation, et
ça commence à ressembler à quelque chose qui n'est pas aussi démocratique qu'on
voudrait que ce soit.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Les élus caquistes sont fatigués. Est-ce que votre
équipe aussi est fatiguée?
M.
Arcand
:
Nous autres, on est en pleine forme. On essaie d'avoir une bonne discipline de
vie. Mais ce qu'on trouve un peu bizarre, puis je pense que notre leader l'a
exprimé, on siège les lundis, on siège les vendredis puis on se retrouve hier,
à midi, où la Chambre ne fonctionne pas, où la Chambre est fermée. Alors, on se
demande; à un moment donné, il y a véritablement un problème au niveau de
l'organisation des travaux à l'Assemblée nationale. Merci.
La Modératrice
: Donc,
on passe à la période en anglais. Cathy.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. How important it is for you to convince citizens that
the Québec experience program, the saga behind it, this is a good
representation of the CAQ Government? How are you going to convince Quebeckers
that that's it, that represents it well?
M.
Arcand
: Well, I think that the people were
quite convinced that what Mr. Jolin-Barrette has proposed in the first place
was something that was really detrimental to the interests of Quebeckers. So,
this is something that was clearly understood by everybody.
Now, one of the good
things, at least, that has been done, is that Mr. Jolin-Barrette is going to
redo his homework on this particular issue. And I hope that this time he will
get it right.
Mme Senay (Cathy) : It's just that the Legault Government goes fast. It has like... sometimes it's just draft projects, as
you said. You're pushing this idea, but then it doesn't stick to the Government. What will work? What will... how
are you going to make people understand that this Government is sometimes doing, like, sloppy jobs?
M.
Arcand
: Well, people,
first of all, generally speaking, when a government is new, they give this government a chance. But I think that if the Government continues in that direction, sooner or later, the people will
understand that, you know, they don't manage the province in the best way
possible. So, for us, we're going to be there to defend the citizens, like we
have said about what we call Bill 34, which is about Hydro raise. Clearly, the
consumer is going to be penalized with what has proposed la CAQ. This is
something that... we're going to talk about it a lot, and we'll continue to do
so. The other thing I want you to understand also is that, in the case of the reorganization
of Investment Québec, there has
been 107 amendments. It's a lot
of amendments in a law that is
being proposed. We were quite flexible on that matter, and I think the law will
be adopted very shortly. We came to an agreement with the Government on most of the articles of the
law, but again, when you talk about 107 amendments, it tells you that maybe the way it was written by the Government in the first place needs to be
done in a little bit more, you know...
Mme Senay (Cathy) : Rigorous way.
M.
Arcand
: Rigorous way,
exactly. Thank you.
La Modératrice
:Thank you. Raquel.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. The Government says that the time spent in the detailed study stage, the article
by article stage, has increased 43 % under the CAQ Government, than under the previous
liberal... What do you make of that statistic?
M.
Arcand
: Well, I will
have to see the numbers to be really convinced about that. I think the Government has put this on the air, right
now, but again I'm not sure, technically, what they are referring to in terms
of numbers. I remember very well, when we were in Government, for example, just the law that created
the... about the creation of the SQDC, about the cannabis and the marijuana, I
think we discussed...
M. Tanguay
:
150...
M.
Arcand
: 150 hours?
M. Tanguay
: Absolutely.
M.
Arcand
: So, my leader
has probably more...
M. Tanguay
: ...
M.
Arcand
: Yes, you can,
go ahead, you know more about these numbers.
M. Tanguay
: Just on this, I think that it was Bill 157, we spent more than 150
hours. And, funny thing to note, the person in front of Lucie Charlebois at
that time was Simon Jolin-Barrette. And he is the one
today who is accusing the Oppositions, and more specifically the Official
Opposition, of doing our job. But, you know what, at the end of the day, we
will be continuing because we have to enhance, to improve these drafts, which is
the bills that are deposed and presented by this Government. We have a very,
very important job to do and we will do it to defend the interests of
Quebeckers.
Mme Fletcher (Raquel) : Because the Government is saying that: We are spending all of this time in commissions, we are not getting anything
done because the Liberal Party is blocking all of our bills.
M.
Arcand
: Yes. Well, again,
like I'm telling you, what happened yesterday is a good indication that these
works are not well organized. The Government today decided that, you know... yesterday, he decided to close the
«salon bleu» at noon, which is something that is quite special, you know? And
we are in an intensive period right now at the National
Assembly. I have a hard time understanding why it was
necessary, yesterday, to close the «salon bleu» at noon. Very honestly, there
is something wrong in the system.
And what is wrong also is
the fact that Mr. Legault and his team, he continues to say that, you know, the
parliamentary commissions take
too much time. You know, we are talking... Just Bill 40, for example, we are talking about the
abolition of school boards, OK?
This is something quite important. And we've been asking for general consultations, there's been a lot
of discussions. The Government
wanted to limit those consultations. I mean, at on point, you know...
There is a democracy
here, in Québec, there is a Parliament
that exists, there are discussions and debates that must happen, I mean, this
is the way it works. I don't see how the Government can pretend right now that this is, you know, too long, or too difficult, or whatever. First of all, I think that, if they would
work in the best way possible, I think that it would certainly shorten a lot of
the debates.
Mme Fletcher (Raquel) : For people at home who don't understand how parliamentary work...
how the Parliament actually functions on a technical level, how can you explain
to them why this is important or why this is a problem, this disorganisation on
the part of the Government?
M.
Arcand
: Well, you know, we live right now in an
era where there is a challenge on communications because, of course, we have 24
hour news channels, we have social medias that exist. But again, many of the
messages, of course, are often very short, very... so it is a challenge for
every political party. We are going to continue to work on our communications,
trying to make people understand exactly what the issues are.
Those who follow politics,
which is not necessarily the majority of Quebeckers, those who really follow
closely understand exactly what is going on. But, of course, you need to
continue to send this message across to the general population. And every time
I am in my riding and I explain to people, for example, what happened with the
Hydro raise, because it needs some explanation, I think people realize that the
Government is wrong.
M. Authier (Philip)
:
Good morning. We know that the CAQ is taking in a... is a powerful force
politically, they're taking votes from the left, from the right. A few minutes
ago, you said you didn't think that the Liberal Party has an image problem.
What's your niche, now? What's going to be your niche in the coming months? And
is that actually going to become the responsibility of the new leader to create
that niche? Because you're looking for space, there, in the political spectrum,
and don't seem to be finding it, as we saw in Jean-Talon.
M.
Arcand
: Yes. Well, first of all, you know, you
have a political cycle that exists right now, and, of course, we have been in
power for 15 years, and now people want to give to another party a chance to
govern. This is normal in politics.
Now, you know, the values
of our party have not changed. We defend the individual rights of people, we
are a party that is, I think, very strong on they economy, social justice, we
have a whole set of values that are fairly well-known. We positioned ourselves.
We always say that we are at the extreme center of the political spectrum. When
we had discussions between members of our party, this is how we were defining
ourselves.
So, this is where we are,
this it what we have been, you know? Of course, the Government also, it does
not govern for all Quebeckers. And Mr. Legault many times said : Well, I'm
only governing for the majority of the francophone population. This is
something that he said.
So, we have to fight
against, I would say, a new reality now, with the extreme Left with Québec
solidaire, and the PQ, and ourselves, and the regions. And, of course, Québec
is a different place from what it was politically 10 years or 15 years ago. So,
we are going to adjust ourselves, and the people who are going to compete in
the leadership race will certainly be there to offer also to Quebeckers new
ideas. But, I'm very confident that, you know, things will come back on our
side and it's going to be positive in the future.
M. Authier (Philip)
:
Thank you.
M.
Arcand
: Thank you.
Mme Kline (Amanda) :
Good morning. What was your reaction when you saw that Desjardins report this
morning?
M.
Arcand
: About the parliamentary...
Mme Kline (Amanda) :
Yes.
M.
Arcand
: The fact that there is no conclusion,
really?
Mme Kline (Amanda) :
Exactly, yes.
M.
Arcand
: Well, it tells you that... You know, I
was, first of all, very disappointed. We have a chance to discuss about that. I
think that, in a case like that, we should have recommendations, clear
recommendations on that particular thing. I understand that it's always...
sometimes, for the consumer, not obvious what are the impacts when those kinds
of loss of personal information happen. But I think that, clearly, we should
have some recommendations and we're going to continue to demand that.
Mme Kline (Amanda) :
And do you think this is another example, as you've been speaking, about the Government
trying to move quickly and...
M.
Arcand
: Yes. Well, you know, I have to tell you
something. The Government wants to move quickly... What we have been asking is
to have a two-hour debate. And just to give you one... I've been almost... OK,
probably one of the nicest questions I have asked to Mr. Legault in this
session was to say : Could you please give us two days? If you don't have
time by Christmas, we'll do it in February or in March; give us two days for
the parliamentary commission to hear people on autism. This is what I've been
asking. And there was a refusal on the part of Government. This tells you
exactly what kind of government we have.
Mme Kline (Amanda) :
Merci.
M.
Arcand
: Thank you.
(Fin à 9 h 12)