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Point de presse de M. Pierre Arcand, chef de l’opposition officielle, et M. Marc Tanguay, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le jeudi 5 décembre 2019, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Arcand : Vous comprenez qu'étant donné qu'il y a beaucoup de partis politiques à l'Assemblée nationale on a pensé que c'était une bonne chose de ne pas faire en sorte que vous soyez... en une seule journée, le vendredi, à avoir à peu près tous les bilans de tout le monde. Alors, on a décidé, évidemment, que nous serions les premiers à faire le bilan aujourd'hui.

D'abord, je suis très fier du travail qui a été accompli par l'ensemble de mon équipe au cours de cette session parlementaire. En fait, de la façon dont je voudrais nous définir, c'est le terme «défense officielle des intérêts des Québécois». Je pense que c'est plus ça qu'une opposition au sens large du terme.

Plusieurs dossiers qu'on a faits, qui ont été véritablement ce que je considère être une défense efficace. Évidemment, celui qui est le plus spectaculaire a certainement été la question du Programme de l'expérience québécoise. Je pense que nos interventions ont mis en lumière cette réforme tout à fait mal ficelée de la part du ministre de l'Immigration.

Ensuite de ça, sur la question des sinistrés de Sainte-Marthe, nous sommes intervenus à plusieurs reprises, et notre travail a mené le gouvernement à forcer la ministre de la Sécurité publique à retourner sur les lieux et à amener le gouvernement à offrir une aide supplémentaire. Et ça, on en est très heureux, de ça.

Le projet de loi sur les taxis a été bonifié en raison de la pertinence de nos interventions.

J'aimerais évidemment souligner le travail de Mme Jennifer Maccarone, qui a mené le combat pour que des services soient offerts aux enfants autistes qui atteignent l'âge adulte. Elle-même, mère de deux enfants autistes, a fait de ce dossier un engagement personnel.

Il y a eu la question, évidemment, des coûts reliés aux maternelles quatre ans. C'est un dossier qui est devenu, à notre avis, étourdissant. Assez difficile de s'y retrouver. Je ne compte plus le nombre de fois où le discours et les chiffres ont changé.

Alors, il y a également de nombreuses propositions. Nous n'avons pas été seulement là pour être à la défense des Québécois, mais nous avons voulu faire des propositions importantes pour améliorer notre société. Je vous rappelle ces éléments-là importants.

André Fortin, par exemple, le député de Pontiac, a proposé le consentement présumé pour le don d'organes, l'objectif étant de hausser le nombre de dons d'organes au Québec.

Évidemment, Isabelle Melançon, qui est ici avec moi aujourd'hui, a présenté un projet de loi afin que la captation visuelle et audio soit autorisée dans tous les conseils municipaux du Québec. Ainsi, je pense que ça va améliorer de façon considérable la démocratie.

Hier, le député de Jacques-Cartier, Greg Kelley, a déposé un projet de loi qui vise à assurer à tous les Québécois des cours de français gratuits.

Nous avons fait également des demandes de mandat d'initiative pour étudier l'impact des technologies et d'une trop grande exposition aux appareils numériques chez les jeunes, un dossier qui touche l'ensemble des parents au Québec.

Nous avons aussi fait des demandes de mandat d'initiative sur la protection des données personnelles des Québécois.

En commissions parlementaires, que ce soit sur le projet de loi sur l'abolition des commissions scolaires, celui sur les tarifs d'Hydro-Québec ou encore celui sur la réforme d'Investissement Québec, nous avons travaillé dans l'intérêt des Québécois. Nous cherchons à bonifier et non à bloquer les projets, afin qu'ils soient bénéfiques pour la population, et je crois qu'il est tout à fait normal que nous émettions des réserves sur des intentions qui sont souvent très embryonnaires et mal ficelées par le gouvernement.

Je pense que, plutôt que d'accuser l'opposition d'obstruction, le premier ministre devrait plutôt s'asseoir avec son équipe et mieux planifier les travaux parlementaires. Le premier ministre devrait également réclamer plus de rigueur de la part de ses ministres quant à la qualité des projets de loi qui sont déposés.

Et vous savez, juste le projet de loi n° 27, sur Investissement Québec, juste ce projet de loi qui concerne principalement l'organisation gouvernementale en matière d'économie et d'innovation, on a eu 107 amendements que nous avons proposés et qui ont été acceptés. C'est la preuve, donc, que ces projets qui sont déposés, très souvent, manquent d'étude en amont.

Alors, je pense que l'opposition officielle n'est pas la seule à percevoir cette improvisation et ce manque de rigueur. Plusieurs groupes de défense de citoyens qui ont participé aux commissions parlementaires ont fait des mises en garde là-dessus au gouvernement.

Et en fait le projet de loi n° 34, qui est celui... qui est certainement un projet important qui vise à simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution d'électricité, fait évidemment l'unanimité contre lui de la part de tous les groupes d'opposition mais également de la part d'à peu près 100 % de ceux qui sont intervenus en commission parlementaire.

Le premier ministre martèle en fait que trop de temps est dédié aux commissions parlementaires, une situation qui est souvent en très grande partie due à l'entêtement de certains de ses ministres qui refusent de démontrer de l'ouverture et de la bonne foi. Alors, nous espérons que le gouvernement fera preuve de beaucoup plus de rigueur, en 2020, qu'il écoutera davantage ceux et celles qui ne pensent pas nécessairement comme lui.

Et je souhaite, en terminant, que les vacances du temps des fêtes permettent à tous de se reposer. Et, encore une fois, à titre de défenseur des Québécois, je vous souhaite d'abord de... bonne période des fêtes. Je suis très fier de mon équipe et du travail qui a été accompli. Voilà.

La Modératrice : Merci beaucoup, M. Arcand. Donc, on va passer maintenant à la période de questions. Je vais commencer avec le micro de gauche. Alors, M. Dion, c'est à vous.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Arcand.

M. Arcand : Bonjour, M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : En tenant votre point de presse aujourd'hui plutôt, comme le veut la tradition, que ce soit le vendredi, alors que la session n'est pas encore finie, ne craignez-vous pas d'envoyer le message que vous voulez passer sous le radar, alors qu'aujourd'hui c'est une journée du trône, à Ottawa, qu'on va parler certainement d'autres choses et que ça représente un peu une session où ça n'a pas été pour le mieux pour vous quand on regarde le résultat de l'élection cette semaine?

M. Arcand : Bien, moi, je ne l'ai pas vu du tout de cette façon-là. Vous savez, quand on décide de ces choix-là... On se rappellera certaines expériences à un moment donné que nous avons vécues, au cours de précédentes commissions parlementaires, où on se retrouvait très souvent après le gouvernement en après-midi. On a jugé que, rendu un vendredi vers 14 heures, 14 h 30, on risquait de se retrouver pas mal plus sous le radar que ce matin. Alors, le choix qui a été fait était véritablement un choix pour nous permettre justement d'être mieux entendus.

M. Dion (Mathieu) : Faire un post mortem, un bilan de session, ça implique de reconnaître ce qui n'a pas été parfait. Qu'est-ce que vous auriez pu faire de mieux au cours de la session?

M. Arcand : Bien, écoutez, il est clair que nous avons travaillé tous ensemble pour... Vous parlez, en fait, de nos mauvais coups, si je comprends bien, vous voulez savoir quels sont les éléments sur lesquels on aurait mieux été... être plus, je dirais, performants, si vous voulez. Moi, je pense que de ne pas avoir réussi à faire reculer le gouvernement, entre autres, sur le projet de loi sur les tarifs d'électricité, où je pense que ce projet de loi là, le projet de loi n° 34, va certainement coûter plus cher aux Québécoises et aux Québécois que si on avait maintenu la Régie de l'énergie pour les cinq prochaines années, je pense que ça, c'est un élément qui m'apparaît important.

L'autre élément, également, sur lequel je pense que nous n'avons eu, malheureusement, pas beaucoup de succès, on a tenté de sensibiliser le gouvernement sur la question de Desjardins, sur la question des données personnelles, et là, bien, on n'a pas réussi à faire en sorte... Et je voyais, ce matin même, que, s'il y a des recommandations, éventuellement, dans des commissions... Il n'y aura pas grand recommandations, si je comprends bien, ça va être plutôt des observations plutôt que des recommandations. Alors, c'est les deux éléments qui, à mon avis, sont les éléments sur lesquels nous aurions aimé être encore meilleurs là-dedans.

La Modératrice : Merci. Donc, je passe à M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. Dans le projet de Lab-École, M. Arcand, est-ce qu'il y a apparence de conflit d'intérêts?

M. Arcand : Écoutez, vous savez, dans ces projets-là... ce projet-là, c'était l'école de demain. C'est un projet qui est prioritaire. On prend des décisions qui nous apparaissaient à l'époque des décisions qui étaient pour le bien-être des enfants. Mais, quand on prend ces décisions-là, ce n'est pas des décisions en conflit, nécessairement, avec d'autres. On installe ce projet-là par rapport à, je dirais, ce qu'on considérait être un élément important dans le développement de nos enfants dans le futur. Maintenant, ça ne nous a pas empêchés de faire énormément d'investissements pour améliorer à la fois les infrastructures, la qualité de l'éducation dans nos écoles.

M. Laforest (Alain) : Quand vous étiez au Conseil du trésor, est-ce que vous avez autorisé Sébastien Proulx à ignorer les avis des fonctionnaires?

M. Arcand : Absolument pas.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que la CAQ devrait le faire? Parce qu'il semble que c'est encore une pratique qui est courante.

M. Arcand : Écoutez, il faut quand même regarder la situation. Vous savez, dans tous les ministères, j'en ai quand même fait quatre dans ma carrière, je dirais que, dans la plupart des cas, on reçoit l'avis des fonctionnaires, en général, on est plutôt d'accord avec ce que les fonctionnaires nous disent. Mais il y a des moments où on veut quand même avoir un certain nombre de priorités, je pense que c'est normal. Un ministre n'est pas quelqu'un qui est uniquement là pour faire, si vous me permettez l'expression, du «rubber stamping». Un ministre est là pour essayer d'orienter son ministère. Alors, moi, je pense que c'est un équilibre entre les deux. Mais l'expérience que j'ai eue, c'est qu'en très, très grande majorité les recommandations des fonctionnaires sont souvent suivies et toujours suivies.

M. Laforest (Alain) : Donc, vous plaidez pour la liberté ministérielle?

M. Arcand : Il faut qu'il y ait un minimum de liberté ministérielle, oui.

La Modératrice : Merci. Alors, on passe à Mylène.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour, M. Arcand. Qu'est-ce que ça révèle sur le travail du Parti libéral, que vous n'ayez pas réussi à convaincre les députés caquistes de mettre des recommandations dans le rapport sur Desjardins?

M. Arcand : Bien, vous savez, nous avons fait ce travail-là au meilleur de notre connaissance. Vous savez, ce dossier-là est un dossier qui à la fois est très sérieux, mais c'est un dossier sur lequel, je dirais... l'impact direct sur les gens est quelque chose sur lequel on doit encore travailler pour faire bien comprendre le sérieux de la situation. Alors, je pense que ça, c'est quelque chose, encore une fois, sur lequel on doit... Vous savez, il y a beaucoup de dossiers devant nous, et il est clair que, dans ce dossier-là, les impacts directs auprès des consommateurs, on doit encore travailler pour que ce soit encore mieux compris.

Mme Crête (Mylène) : Le député Ian Lafrenière nous disait que c'est des tactiques des partis d'opposition de vouloir inclure des recommandations pour qu'il y ait un débat de deux heures à l'Assemblée nationale, et par conséquent, bon, ça retarde l'ensemble des travaux. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Arcand : Bien, écoutez, ça fait partie de notre travail de vouloir qu'il y a des recommandations. Quand on fait ce genre de discussion là, je pense que ça fait partie de notre travail de faire en sorte qu'on puisse avoir un débat, un débat minimum, et qu'il puisse y avoir également des recommandations. Qu'est-ce que ça donne de faire ce genre de discussion là, s'il n'y a pas des conclusions sur lesquelles l'ensemble des partis politiques puissent encore s'orienter et dire : Voici ce qu'on doit faire dans ce dossier-là?

Mme Crête (Mylène) : J'aurais une question pour M. Tanguay, puisqu'il est leader. Je me demandais, il semble y avoir la même situation qui se répète, à la commission sur les pesticides puis à la commission sur l'avenir des médias, donc vous, est-ce que vous y voyez un modus operandi de la part de la Coalition avenir Québec?

M. Tanguay : Bien, modus operandi de la part du gouvernement, de la banquette ministérielle. Nous sommes là, députés de l'opposition officielle, avec les autres oppositions puis avec les députés du gouvernement également pour travailler, pour réfléchir. Le gouvernement est brouillon, et l'action parlementaire du gouvernement est également brouillonne en ce qu'ils ne veulent pas réfléchir, ne veut pas faire la réflexion.

Vous parlez de Desjardins. Effectivement, Desjardins, c'est une procédure qui n'avait pas été utilisée depuis plus de 15 ans que d'imposer des groupes et de faire voter l'Assemblée nationale là-dessus.

Vous parlez des pesticides. Ça fait trois semaines, bientôt un mois, que les consultations sont terminées et que nos députés veulent travailler en commission, en séance de travail, pour arriver à des conclusions, des recommandations. Lettre morte. Et là, depuis quelques jours, là, ça semble vouloir bouger pour avoir une séance de travail peut-être aujourd'hui.

L'autisme. Savez-vous qu'hier, en session intensive, le salon bleu a été fermé à 12 h 15? Et savez-vous... rappelez-vous ce qu'a dit François Legault, lorsqu'il a dit : Bien, vous savez, les oppositions s'opposent, elles nous ont fait perdre du temps, bloquent, c'est pour ça qu'on n'a pas le temps de se pencher sur l'autisme. C'était deux jours. Hier après-midi, on aurait pu travailler là-dessus.

Alors, on a un travail à faire, n'en déplaise à M. Legault, mais on va continuer de le faire. Puis c'est clair que M. Legault n'aime pas se faire dire ce qui ne fonctionne pas. Mais je reprends ce dernier exemple là puis je vais conclure là-dessus, les personnes, les femmes et les hommes qui étaient touchés directement dans leur vie, quant au PEQ, eux, étaient fiers et contents de voir que l'opposition libérale a fait reculer ce gouvernement-là. Puis, savez-vous quoi? On va continuer durant tout le mandat.

La Modératrice : Merci beaucoup. Donc, M. Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, mesdames, messieurs. M. Arcand, est-ce que laisser votre leader ébranler l'autorité du président, c'est au chapitre des bons ou des mauvais coups dans votre session?

M. Arcand : Écoutez, dans ce dossier-là, mon leader a fait son travail. Encore une fois, c'est un événement qui s'est produit. Cet événement-là, dans mon livre à moi, était tout à fait un événement sur lequel mon leader avait tout à fait raison de pouvoir dire à ce moment-là que la décision du président nous apparaissait prématurée. Moi, j'ai eu des discussions avec M. Paradis, notre leader a eu des discussions avec M. Paradis, avec l'ensemble des oppositions, et vous avez vu, depuis deux semaines, la situation s'est améliorée.

Puis je tiens à vous rappeler encore une fois un élément à votre douce mémoire. Lorsqu'on parle de leader parlementaire, moi, j'ai connu l'époque de Stéphane Bédard comme leader parlementaire de l'opposition. Je pense que ça brassait encore davantage. Et je pense qu'on fait le travail que l'on doit faire. Ça peut arriver, ça fait partie du débat. Et comme vous avez vu, d'ailleurs, on n'a jamais remis en cause le travail comme tel de M. Paradis, on a souligné certaines des problématiques qu'il pouvait y avoir, mais c'est un événement qui se produit parfois à l'Assemblée nationale, tout simplement.

M. Lacroix (Louis) : Et là je cherche dans votre communiqué... Est-ce que la défaite dans Jean-Talon, c'est au chapitre des bons ou des mauvais coups?

M. Arcand : Bien, écoutez, moi, je...

M. Lacroix (Louis) : ...pas dans le communiqué.

M. Arcand : Non. Ce n'est pas dans le communiqué, la défaite dans Jean-Talon. Moi, je sais une chose, notre parti, au niveau de l'organisation, a fait le meilleur travail possible. Je suis convaincu également qu'on avait une candidate qui était exceptionnelle en la personne de Mme Bourdon. Nous avons obtenu 25 % des votes. On comprend que le gouvernement actuellement, qui a un taux de popularité, semble-t-il, d'autour de de 60 %, bien, c'est un gouvernement qui actuellement est un gouvernement qui exerce son pouvoir de façon majoritaire. Et notre conclusion, à la suite de cette élection-là, c'est que les gens de Jean-Talon ont dit : Bon, bien, je pense que ce serait plus utile qu'on soit avec le gouvernement, avec une députée au niveau gouvernemental, tout simplement. C'est ce qui s'est produit.

J'ai eu l'occasion de l'analyser, ces élections partielles là, c'est toujours des extrêmes, en général. C'est rare, les élections partielles où c'est serré. Ou bien on rejette le gouvernement, ou bien on va directement avec le gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : Ça vous appartenait depuis 1965, je pense, cette circonscription-là, puis vous dites que ce n'est pas... C'est normal que vous l'ayez perdue? J'essaie de comprendre.

M. Arcand : Non, je ne dis pas que c'est normal qu'on l'ait perdue. On veut toujours gagner nos élections. J'essaie simplement...

M. Lacroix (Louis) : Pour vous, ce n'est pas un élément négatif de la dernière session?

M. Arcand : Bien, écoutez, c'est un élément sur lequel c'est sûr qu'on aurait aimé gagner. C'est clair que nous aurions aimé gagner. C'est clair que, pour nous, c'était un comté auquel nous tenions beaucoup, et nous n'avons ménagé aucun effort pour gagner ce comté-là. Moi, j'ai passé beaucoup de temps dans le comté de Jean-Talon, mes députés l'on fait, on a fait des appels le mercredi soir, on a fait énormément de travail. Notre candidate était présente partout sur le terrain. Notre publicité était là. On avait vraiment fait le maximum. On voulait garder le comté de Jean-Talon, c'est sûr. Malheureusement, il faut respecter le choix des électeurs.

La Modératrice : Merci. Hugo.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour. Après les bilans, les résolutions. De quoi est-ce que les libéraux... qu'est-ce qu'on peut offrir ou rêver pour les libéraux en 2020?

M. Arcand : Écoutez, on va avoir, je pense, une période de 2020 qui va être extrêmement, je dirais, intéressante. On va avoir une course à la chefferie, ça va être un débat d'idées. Je pense que ça, c'est un des éléments importants. Et moi, je nous souhaite, en tout cas, à la fin mai, un congrès extrêmement intéressant et que la personne qui sera appelée éventuellement à diriger notre parti puisse continuer à défendre les valeurs libérales, les valeurs qui, pour nous, sont très importantes, et qu'on puisse, évidemment, avoir une année qui, sur le plan de la popularité, va en augmentant.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Puisque vous, justement, vous ne serez plus chef, en 2020, il va y avoir un ou une nouvelle chef, est-ce que vous, personnellement, vous vous êtes déjà engagé à terminer votre mandat?

M. Arcand : Bien, moi, j'ai toujours pensé que c'était important de terminer le mandat. Alors, moi, vous savez, j'ai été élu par les électeurs de Mont-Royal—Outremont, ces électeurs-là m'ont fait confiance pour une cinquième fois d'affilée. Alors, mon intention est de terminer, bien sûr, le mandat.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Le ministère des Affaires municipales a autorisé récemment un dézonage dans la MRC de Montcalm dans Lanaudière. La CMM craint que c'est un nouvel épisode qui va permettre encore plus d'étalement urbain. C'était une décision qui leur avait été refusée lorsque vous étiez au pouvoir. Est-ce que vous condamnez cette décision du ministère?

M. Arcand : Écoutez, il faudrait que je regarde le dossier, très honnêtement. Vous le savez, il y a des cas exceptionnels qui peuvent exister. Moi, je me rappelle, entre autres, lorsqu'on est allés sur des territoires agricoles pour l'hôpital, éventuellement, là, il y avait... C'était pour un hôpital. Alors, dans le cas de Vaudreuil, là, il y avait vraiment un cas exceptionnel qui était devant nous. Sur le dossier en question, je ne sais pas jusqu'à quel point c'est un cas exceptionnel. Normalement, ces notions-là, c'est des notions d'intérêt public. Est-ce que, vraiment, l'intérêt public est vraiment sauvegardé dans une telle décision? Il faudrait que j'analyse le dossier pour pouvoir me prononcer là-dessus.

La Modératrice : Merci beaucoup. Marc-André.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour à vous quatre. Je vais vous souhaiter une bonne fin de session, comme elle n'est pas encore officiellement terminée. J'aimerais revenir sur le dossier, donc, des lab-écoles, commencer avec une question simple, là : Il n'aurait pas été mieux de prioriser l'eau puis les toilettes dans des locaux, des projets d'agrandissement, avant la concrétisation de projets de lab-écoles?

M. Arcand : D'abord, premièrement, si vous regardez les dépenses en matière d'infrastructures et amélioration de nos infrastructures, ces dépenses-là ont été considérables en 2016, en 2017 et en 2018. Ça, c'est la première des choses. Je pense que c'est un peu comme si... On a tendance parfois à parler des investissements dans le transport collectif puis des investissements dans les autoroutes. Je pense qu'il faut faire les deux. Même chose pour la question des lab-écoles. Il faut avoir des projets visionnaires puis il faut également travailler au niveau des infrastructures. Je pense qu'on a fait les deux. Ce n'est pas un au détriment de l'autre. La question véritable, c'est qu'il faut faire les deux.

Alors nous, on croyait et on croit encore que le projet de lab-écoles est un projet important pour que nos étudiantes et nos étudiants aient véritablement une école du futur qui s'adapte aux nouvelles réalités d'aujourd'hui. Et je pense que même M. Legault est le premier, hein, à dire : Écoutez, il faut changer éventuellement la façon dont on enseigne. Je me rappelle très bien, lorsque nous étions au lancement du Centre des sciences de l'Université de Montréal, quel était le sens des discours. C'était : Bon, bien, ça nous prend des étudiantes et des étudiants du Québec qui soient encore plus formés en matière de sciences, qui soient plus, je dirais, technologiquement meilleurs que ce qu'on a eu par le passé. Alors, il faut s'adapter à ces nouvelles réalités là, et c'est pour ça que le projet de lab-écoles est un projet qui, à la base, est un projet extrêmement intéressant.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez dit tout à l'heure : Ça prend un minimum d'autonomie ministérielle. Mais vous avez quand même d'ex-collègues, Michelle Courchesne puis Sam Hamad, qui se sont exprimés là-dessus, qui ont exprimé des réserves. M. Hamad qui dit : Si j'étais au Trésor, bien, moi, je ne laisserais pas le ministre décider au-delà des décisions de fonctionnaires. Est-ce que le ministre de l'Éducation a trop de pouvoirs? Est-ce qu'il faudrait revoir les pouvoirs que le ministre de l'Éducation a dans le choix des projets?

M. Arcand : Écoutez, je pense que ce qu'on a comme ministre de l'Éducation, actuellement, c'est quelqu'un qui centralise beaucoup et qui s'est arrogé beaucoup plus de pouvoirs que ce qui pouvait exister il y a un an. À l'intérieur, entre autres, de ce qu'on a vu dans le projet de loi n° 40, c'est clair qu'il y a des dangers, clairement, de ce côté-là. Maintenant, comme je l'ai dit, tout ça est un équilibre. On ne peut pas tout à fait dire : Écoutez, le ministre n'est là que pour écouter les recommandations de ses fonctionnaires. Il doit avoir un minimum d'autonomie. Mais ce dont on assiste actuellement, c'est un ministre de l'Éducation qui, clairement, semble aller trop loin.

M. Gagnon (Marc-André) : Revenir sur le bilan de session. Donc, elle a été marquée, cette session, avec la trame de toute la crise des médias, le dossier de Capitales Médias. Vous avez vu hier Mme Lalande, qui a finalement démissionné de Capital régional coopératif Desjardins, et là elle va poursuivre le ministre Fitzgibbon. Est-ce qu'elle a pris la bonne décision?

M. Arcand : Écoutez, d'abord, moi, vous savez, je connais très bien Mme Lalande, en passant. J'ai travaillé par le passé avec elle. Je suis assuré de son intégrité. Je sais que c'est une personne qui, fondamentalement, est tout à fait intègre. Alors, je ne sais pas si elle a pris la bonne décision. J'ai écouté son entrevue hier, mais ce qu'elle a dit de façon générale, c'est que ni de près ou ni de loin elle avait participé et été impliquée d'une quelconque façon dans ce dossier-là.

Mais, encore une fois, vous voyez jusqu'à quel point on a un gouvernement qui souvent attaque pour le plaisir d'attaquer. Je pense que, ça, ça a été manifeste. Je le répète sur une base régulière, dans mes questions au premier ministre, à un moment donné, là, on attaque les syndicats, on attaque les groupes de pression, on attaque les universités, on attaque les chambres de commerce, on attaque à peu près tout le monde au moment où on se parle; je ne pense pas que c'est une façon de faire de la part du gouvernement. Je pense qu'on doit gouverner pour l'ensemble des Québécois et je ne pense pas que c'est très utile et que ça... Notre rôle et le rôle des gouvernements, c'est de rassembler les citoyens.

La Modératrice : Merci. Alex.

M. Boissonneault (Alex) : Juste pour — bonjour...

M. Arcand : Bonjour.

M. Boissonneault (Alex) : ... — reprendre la question de mon collègue un peu : Est-ce que vous trouvez, donc, qu'il y a un fondement à sa démarche? Est-ce que vous pensez qu'elle a peut-être raison d'entamer des poursuites?

M. Arcand : Écoutez, je ne me prononcerai pas sur le détail de ces éléments-là parce que je n'ai pas vu exactement le détail de ça. Mais une personne comme elle a tout à fait le droit de poursuivre si elle juge que ses droits ont été brimés.

M. Boissonneault (Alex) : Et hier il y a eu un échange intéressant entre vous et M. Legault sur les solutions pour sauver Capitales Médias. Il y avait cette... Bien là, ils ont un problème, peut-être, à ce que le Mouvement Desjardins s'implique et tout ça. Est-ce que vous excluez une participation de Québecor? J'aimerais ça connaître votre position, peut-être, plus précisément sur un possible rachat.

M. Arcand : Oui. Bien ça, monsieur... D'abord, premièrement, une des solutions que nous privilégions, c'est évidemment la taxation des géants du Web. Pour nous, c'est ce qui est le plus important au moment où on se parle. Moi, je n'ai pas connaissance, actuellement, du dossier. Je crois que c'est un dossier qui est important. Ce que je comprends, c'est que le gouvernement a fait son nid, actuellement, dans une formule coopérative, négocie avec Desjardins. On souhaite, nous, qu'éventuellement il y ait une entente de la part du gouvernement.

Maintenant, j'ai entendu cette semaine M. Péladeau faire ses démarches en ce sens-là. Moi, dans ce dossier-là, ce qui est pour moi privilégié, c'est l'intérêt des journalistes et de la population en général. Alors moi, je ne suis pas là en train de prendre un ou l'autre. Ce que je comprends, c'est que le projet de coopérative est celui qui a été adopté, et on souhaite, nous, que l'entente avec Desjardins fonctionne.

M. Boissonneault (Alex) : Si ça ne fonctionne pas dans l'immédiat pour Capitales Médias, est-ce que c'est mal venu du gouvernement d'écarter complètement une participation de Québecor?

M. Arcand : Écoutez, il y aura d'autres solutions. C'est sûr que la question de Québecor pose un certain nombre d'enjeux, c'est très clair. Mais, encore une fois, ce que je comprends jusqu'ici, c'est qu'au moment où on se parle, en tout cas, le gouvernement n'a qu'une seule alternative, et c'est celle de Desjardins.

M. Boissonneault (Alex) : Merci.

La Modératrice : Merci. Patrice.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous quatre. Je voulais vous demander, M. Arcand, dans plusieurs des projets de loi qui ont été déposés, donc, vous avez eu des critiques très incisives. Vous avez répété un message, que ce soit sur les maternelles quatre ans, Hydro-Québec. Qu'est-ce qui fait que, par exemple, ça ne semble pas coller? Est-ce qu'il y a un effet téflon dans le gouvernement, actuellement, ou est-ce que la lune de miel se poursuit?

M. Arcand : Bien, d'abord, premièrement, vous savez, le gouvernement a obtenu, depuis le 1er octobre dernier, une économie très forte, des surplus budgétaires importants qui lui permettent de réaliser beaucoup de choses de façon générale. Alors, je pense que la population qui voit actuellement que l'économie va bien, qui voit actuellement que la situation au Québec est socialement stable, etc., donc, ça bénéficie, évidemment, au gouvernement actuel. Alors, c'est ce qui se passe actuellement, puis ça s'est reflété dans le vote dans Jean-Talon cette semaine.

M. Bergeron (Patrice) : Quelle est l'image, selon vous, qu'a la population du Parti libéral actuellement? Parce que vous sondez, vous avez une idée, vous allez sur le terrain, chacun de vos députés. Quelle est l'image qu'a le Parti libéral actuellement, dans la population, selon vous?

M. Arcand : Moi, je pense que notre... Moi, je peux vous dire, pour avoir fait, entre autres, beaucoup de terrain dans Jean-Talon, on n'a pas une mauvaise image. On a une image qui est, je pense, positive. Les Québécois voient en nous des gens qui sommes capables, lorsqu'entre autres l'économie est en difficulté... sommes de bons gestionnaires. Les gens nous le disent souvent : On le sait que c'est vous qui avez ramené l'économie au niveau où on l'est actuellement. Alors, ça, là-dessus, je pense que c'est un point qui est extrêmement positif en ce qui nous concerne.

Et on doit travailler également pour être encore plus près des Québécoises et des Québécois, et c'est ce sur quoi on travaille. On nous a dit : Écoutez, vous devez poser des gestes pour améliorer la perception au niveau, par exemple, de la défense, si on veut, au sens large, de la nation québécoise. C'est ce qu'on a fait, entre autres, hier, en déposant le projet de loi sur les cours de français obligatoires. C'est un des éléments.

Mais il y en a d'autres également. Je suis avec Isabelle Melançon, ici, qui, en termes, évidemment, de culture et de communication, a fait un travail formidable. Et je pense qu'on n'a pas, là-dessus, à se gêner de dire qu'on a vraiment défendu la culture québécoise et la promotion, en général, de tout le Québec.

M. Bergeron (Patrice) : Merci.

La Modératrice : Marie-Michelle.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Le gouvernement Legault, pour l'instant, donne l'impression d'être un gouvernement pressé, qui veut aller vite. Pour l'instant, le fruit de votre travail ne semble pas se refléter, là, dans les sondages ou dans la partielle. Est-ce que vous avez l'impression de courir en arrière du gouvernement Legault puis d'être un petit peu essoufflés?

M. Arcand : C'est-à-dire que nous, encore une fois, quand je regarde ce qui s'est produit, on a quand même eu... avec l'expérience québécoise, en tout cas, dans ce dossier-là, je pense qu'on a fait un travail qui a été important. On a amélioré la situation au niveau des taxis, et ainsi de suite, alors ça, je pense que c'est important, puis on a fait adopter des lois en modifiant beaucoup de choses avec le gouvernement, entre autres.

Et, ce que je peux simplement vous dire, encore une fois, c'est que nous, on se voit comme défenseurs des intérêts des gens. C'est ça, notre rôle, défense des intérêts des gens. Dans le cas, entre autres, du projet de loi n° 34, là, ça, c'est un cas très clair, où — c'est analysé par tout le monde, d'ailleurs, on n'est pas les seuls à le dire, hein — on a à peu près l'unanimité contre ce projet de loi là. On sait que les consommateurs québécois vont payer plus cher et ne vont pas payer le juste prix. Pour nous, là, c'est sûr et certain que les consommateurs ne vont pas payer le juste prix. Alors, c'est ça, notre rôle, au moment où on se parle.

Et c'est un gouvernement qui est relativement nouveau. Les gens ont tendance à donner la chance à un nouveau gouvernement. Mais on va continuer à faire notre travail, et je pense que les propositions que l'on fait et ce qu'on va débattre, au cours des prochains mois, va nous permettre d'avoir encore un meilleur score dans l'opinion publique.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que, dans certaines situations, pour vous, ça peut être justifié de vouloir aller plus vite, de vouloir escamoter le processus, la procédure parlementaire, de vouloir sauter des étapes? Est-ce qu'il y a des cas qui justifient qu'on puisse agir vite?

M. Arcand : Bien, c'est-à-dire que souvent il y a des cas où, par exemple, il y a des échéanciers très concrets qui sont devant nous, soit des décisions de la Cour suprême, etc. Mais, dans bien des cas... Mon Dieu! moi, je me rappelle entre autres, à un moment donné, lorsqu'on avait décidé, dans un cas très spécifique, de donner un contrat, entre autres, à Bombardier dans La Pocatière, par exemple. Tout le monde, on s'était entendus pour dire : Écoutez, on va le faire en un, deux, trois. Il y a des projets de loi sur lesquels, actuellement, c'est nécessaire de le faire.

Mais, encore une fois, le côté, je dirais, bousculade des projets de loi, ce n'est pas... ça ne doit pas être quelque chose qui est systématique. Ça ne doit pas être quelque chose qui est constant de la part du gouvernement. Moi, ce que je trouve très dommageable, de la part de M. Legault, c'est qu'il est toujours là en train de dire : Écoutez, des commissions d'enquête, ça ne donne rien, des commissions parlementaires, c'est trop long, des consultations... il faut avoir le minimum de gens qui doivent intervenir lors de consultations. Ça commence à être lourd, comme situation, et ça commence à ressembler à quelque chose qui n'est pas aussi démocratique qu'on voudrait que ce soit.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Les élus caquistes sont fatigués. Est-ce que votre équipe aussi est fatiguée?

M. Arcand : Nous autres, on est en pleine forme. On essaie d'avoir une bonne discipline de vie. Mais ce qu'on trouve un peu bizarre, puis je pense que notre leader l'a exprimé, on siège les lundis, on siège les vendredis puis on se retrouve hier, à midi, où la Chambre ne fonctionne pas, où la Chambre est fermée. Alors, on se demande; à un moment donné, il y a véritablement un problème au niveau de l'organisation des travaux à l'Assemblée nationale. Merci.

La Modératrice : Donc, on passe à la période en anglais. Cathy.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. How important it is for you to convince citizens that the Québec experience program, the saga behind it, this is a good representation of the CAQ Government? How are you going to convince Quebeckers that that's it, that represents it well?

M. Arcand : Well, I think that the people were quite convinced that what Mr. Jolin-Barrette has proposed in the first place was something that was really detrimental to the interests of Quebeckers. So, this is something that was clearly understood by everybody.

Now, one of the good things, at least, that has been done, is that Mr. Jolin-Barrette is going to redo his homework on this particular issue. And I hope that this time he will get it right.

Mme Senay (Cathy) : It's just that the Legault Government goes fast. It has like... sometimes it's just draft projects, as you said. You're pushing this idea, but then it doesn't stick to the Government. What will work? What will... how are you going to make people understand that this Government is sometimes doing, like, sloppy jobs?

M. Arcand : Well, people, first of all, generally speaking, when a government is new, they give this government a chance. But I think that if the Government continues in that direction, sooner or later, the people will understand that, you know, they don't manage the province in the best way possible. So, for us, we're going to be there to defend the citizens, like we have said about what we call Bill 34, which is about Hydro raise. Clearly, the consumer is going to be penalized with what has proposed la CAQ. This is something that... we're going to talk about it a lot, and we'll continue to do so. The other thing I want you to understand also is that, in the case of the reorganization of Investment Québec, there has been 107 amendments. It's a lot of amendments in a law that is being proposed. We were quite flexible on that matter, and I think the law will be adopted very shortly. We came to an agreement with the Government on most of the articles of the law, but again, when you talk about 107 amendments, it tells you that maybe the way it was written by the Government in the first place needs to be done in a little bit more, you know...

Mme Senay (Cathy) : Rigorous way.

M. Arcand : Rigorous way, exactly. Thank you.

La Modératrice :Thank you. Raquel.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. The Government says that the time spent in the detailed study stage, the article by article stage, has increased 43 % under the CAQ Government, than under the previous liberal... What do you make of that statistic?

M. Arcand : Well, I will have to see the numbers to be really convinced about that. I think the Government has put this on the air, right now, but again I'm not sure, technically, what they are referring to in terms of numbers. I remember very well, when we were in Government, for example, just the law that created the... about the creation of the SQDC, about the cannabis and the marijuana, I think we discussed...

M. Tanguay : 150...

M. Arcand : 150 hours?

M. Tanguay : Absolutely.

M. Arcand : So, my leader has probably more...

M. Tanguay : ...

M. Arcand : Yes, you can, go ahead, you know more about these numbers.

M. Tanguay : Just on this, I think that it was Bill 157, we spent more than 150 hours. And, funny thing to note, the person in front of Lucie Charlebois at that time was Simon Jolin-Barrette. And he is the one today who is accusing the Oppositions, and more specifically the Official Opposition, of doing our job. But, you know what, at the end of the day, we will be continuing because we have to enhance, to improve these drafts, which is the bills that are deposed and presented by this Government. We have a very, very important job to do and we will do it to defend the interests of Quebeckers.

Mme Fletcher (Raquel) : Because the Government is saying that: We are spending all of this time in commissions, we are not getting anything done because the Liberal Party is blocking all of our bills.

M. Arcand : Yes. Well, again, like I'm telling you, what happened yesterday is a good indication that these works are not well organized. The Government today decided that, you know... yesterday, he decided to close the «salon bleu» at noon, which is something that is quite special, you know? And we are in an intensive period right now at the National Assembly. I have a hard time understanding why it was necessary, yesterday, to close the «salon bleu» at noon. Very honestly, there is something wrong in the system.

And what is wrong also is the fact that Mr. Legault and his team, he continues to say that, you know, the parliamentary commissions take too much time. You know, we are talking... Just Bill 40, for example, we are talking about the abolition of school boards, OK? This is something quite important. And we've been asking for general consultations, there's been a lot of discussions. The Government wanted to limit those consultations. I mean, at on point, you know...

There is a democracy here, in Québec, there is a Parliament that exists, there are discussions and debates that must happen, I mean, this is the way it works. I don't see how the Government can pretend right now that this is, you know, too long, or too difficult, or whatever. First of all, I think that, if they would work in the best way possible, I think that it would certainly shorten a lot of the debates.

Mme Fletcher (Raquel) : For people at home who don't understand how parliamentary work... how the Parliament actually functions on a technical level, how can you explain to them why this is important or why this is a problem, this disorganisation on the part of the Government?

M. Arcand : Well, you know, we live right now in an era where there is a challenge on communications because, of course, we have 24 hour news channels, we have social medias that exist. But again, many of the messages, of course, are often very short, very... so it is a challenge for every political party. We are going to continue to work on our communications, trying to make people understand exactly what the issues are.

Those who follow politics, which is not necessarily the majority of Quebeckers, those who really follow closely understand exactly what is going on. But, of course, you need to continue to send this message across to the general population. And every time I am in my riding and I explain to people, for example, what happened with the Hydro raise, because it needs some explanation, I think people realize that the Government is wrong.

M. Authier (Philip) : Good morning. We know that the CAQ is taking in a... is a powerful force politically, they're taking votes from the left, from the right. A few minutes ago, you said you didn't think that the Liberal Party has an image problem. What's your niche, now? What's going to be your niche in the coming months? And is that actually going to become the responsibility of the new leader to create that niche? Because you're looking for space, there, in the political spectrum, and don't seem to be finding it, as we saw in Jean-Talon.

M. Arcand : Yes. Well, first of all, you know, you have a political cycle that exists right now, and, of course, we have been in power for 15 years, and now people want to give to another party a chance to govern. This is normal in politics.

Now, you know, the values of our party have not changed. We defend the individual rights of people, we are a party that is, I think, very strong on they economy, social justice, we have a whole set of values that are fairly well-known. We positioned ourselves. We always say that we are at the extreme center of the political spectrum. When we had discussions between members of our party, this is how we were defining ourselves.

So, this is where we are, this it what we have been, you know? Of course, the Government also, it does not govern for all Quebeckers. And Mr. Legault many times said : Well, I'm only governing for the majority of the francophone population. This is something that he said.

So, we have to fight against, I would say, a new reality now, with the extreme Left with Québec solidaire, and the PQ, and ourselves, and the regions. And, of course, Québec is a different place from what it was politically 10 years or 15 years ago. So, we are going to adjust ourselves, and the people who are going to compete in the leadership race will certainly be there to offer also to Quebeckers new ideas. But, I'm very confident that, you know, things will come back on our side and it's going to be positive in the future.

M. Authier (Philip) : Thank you.

M. Arcand : Thank you.

Mme Kline (Amanda) : Good morning. What was your reaction when you saw that Desjardins report this morning?

M. Arcand : About the parliamentary...

Mme Kline (Amanda) : Yes.

M. Arcand : The fact that there is no conclusion, really?

Mme Kline (Amanda) : Exactly, yes.

M. Arcand : Well, it tells you that... You know, I was, first of all, very disappointed. We have a chance to discuss about that. I think that, in a case like that, we should have recommendations, clear recommendations on that particular thing. I understand that it's always... sometimes, for the consumer, not obvious what are the impacts when those kinds of loss of personal information happen. But I think that, clearly, we should have some recommendations and we're going to continue to demand that.

Mme Kline (Amanda) : And do you think this is another example, as you've been speaking, about the Government trying to move quickly and...

M. Arcand : Yes. Well, you know, I have to tell you something. The Government wants to move quickly... What we have been asking is to have a two-hour debate. And just to give you one... I've been almost... OK, probably one of the nicest questions I have asked to Mr. Legault in this session was to say : Could you please give us two days? If you don't have time by Christmas, we'll do it in February or in March; give us two days for the parliamentary commission to hear people on autism. This is what I've been asking. And there was a refusal on the part of Government. This tells you exactly what kind of government we have.

Mme Kline (Amanda) : Merci.

M. Arcand : Thank you.

(Fin à 9 h 12)

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