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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur , et M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 11 février 2020, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse sur les transferts fédéraux en éducation. Prendront part à ce point de presse, M. Philippe Lebel, président de l'Union étudiante du Québec; M. Philippe Clément, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec; Mme Marwah Rizqy, porte-parole libérale en matière d'éducation et d'enseignement supérieur; M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d'opposition; M. Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole en matière d'éducation supérieure à Québec solidaire.

M. Lebel (Philippe) : Donc, bonjour, tout le monde. Merci d'être ici ce matin. Pour bien vous expliquer l'enjeu, laissez-moi revenir quelques années en arrière.

Dans les années 1940, le gouvernement du Canada a créé son propre programme de prêts et bourses, puis, comme le gouvernement du Québec avait déjà un programme similaire, il a demandé un droit de retrait avec compensation. Sur le principe, on n'a pas de problème, étant donné que ce que ça permettait, c'est d'avoir un seul programme, au Québec, bonifié. Donc, c'était plus facile pour les étudiants et les étudiantes.

«Fast forward». En 2016, le gouvernement du Canada a décidé d'abolir deux crédits d'impôt, celui pour études et celui pour manuels. En abolissant ces crédits d'impôt là, ce qu'il a fait, c'est qu'il a réinvesti de l'argent en prêts et bourses. Donc, ce que ça permettait de faire, c'était d'avoir des liquidités pour les étudiants et les étudiantes qui en avaient vraiment besoin, pour améliorer l'accessibilité aux études supérieures.

Depuis, le gouvernement fédéral a même réinvesti encore plus que le montant des coupes dans son programme de prêts et bourses. Au Québec, on avait droit aux crédits d'impôt, mais, comme je vous l'ai expliqué, on n'a pas le droit aux prêts et bourses canadiens parce que le gouvernement du Québec reçoit un transfert compensatoire. Avec ce transfert compensatoire là, le gouvernement du Québec aurait investi seulement 80 millions de dollars dans son programme d'aide financière aux études.

Aujourd'hui, si on avait encore les crédits d'impôt fédéraux, c'est 277 millions de dollars que la population étudiante du Québec recevrait pour l'aider à financer ses études. Si le gouvernement du Québec n'a remis que 80 millions de dollars en aide financière aux études, la différence est facile, c'est 197 millions de dollars qui manquent en aide à l'accès aux études supérieures.

C'est pour ça que la Fédération étudiante collégiale du Québec et l'Union étudiante du Québec ont lancé la campagne Où est notre argent?. Ce qu'on demande, c'est un engagement budgétaire du gouvernement pour que les étudiants et les étudiantes du Québec ne soient pas pénalisés par la coupe des crédits d'impôt, parce qu'en ce moment on est les seuls au Canada à l'être.

On remercie beaucoup les porte-parole et chefs des partis d'opposition de nous soutenir là-dedans. Et je leur passerais la parole. Mme Rizqy.

Mme Rizqy : Merci beaucoup. Écoutez, aussi, dans l'histoire, dans le fil d'événements, en 2016, la Coalition avenir Québec avait promis de réinvestir ces sommes d'argent. C'est très simple, si ça vient de la poche des étudiants, ça doit revenir dans la poche des étudiants. On ne peut pas commencer à prendre cet argent-là pour financer d'autres projets, que ce soit maternelle quatre ans ou troisième lien, il faut respecter les promesses. Le gouvernement de la CAQ n'arrête pas de nous dire : Il faut absolument faire suite à nos promesses, même à coups de bâillon. Là on ne lui demande pas de bâillon, on lui demande simplement de respecter ses engagements dans le prochain budget.

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Je suis très content d'être ici au nom de Québec solidaire. Toujours heureux d'être aux côtés des amis du mouvement étudiant.

Il y a eu une interpellation il y a quelques mois, ici au salon bleu, et j'avais posé la question, à l'époque, au ministre Roberge, je lui avais demandé ce qu'il prévoyait faire avec cet argent-là qui vient d'Ottawa. Et il y avait eu, à ce moment-là, un pas de fait dans la bonne direction, il avait dit qu'il souhaitait mettre cet argent-là en aide financière aux études. Ce qu'on lui demande, aujourd'hui, c'est de respecter cette parole-là qui a été donnée en campagne électorale et réitérée au salon bleu il y a quelques mois.

Il n'y a pas de raison actuellement de ne pas donner un break aux étudiants et aux étudiantes du Québec. Les surplus sont historiques, les coffres sont pleins. Il n'y a pas de bonne raison de ne pas investir cet argent-là dans l'accessibilité aux études pour les jeunes Québécois, les jeunes Québécoises. C'est un gouvernement qui prétend faire de l'éducation sa priorité, bien là, il a l'occasion de le démontrer non pas en faisant une réforme de structure qui est inutile, mais en remettant de l'argent dans les poches de nos étudiants puis nos étudiantes qui veulent faire grandir la société québécoise en étudiant. Merci.

M. Bérubé : Merci, cher collègue. À mon tour, au nom du Parti québécois et à plusieurs titres, comme député de l'Assemblée nationale, comme ancien vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, qui a beaucoup défendu la condition étudiante, également comme responsable de l'aide financière au ministère de l'Éducation... J'ai vécu ça de différentes façons.

Et je dirais au gouvernement, si son slogan, c'est : Mettre davantage d'argent dans les poches des Québécois... et des étudiants et des étudiantes, qui en ont bien besoin. Cet argent-là, c'est le nôtre, c'est de l'argent qui est destiné à la condition étudiante. On sait qu'il existe. Qu'est-ce qu'on en fait? Est-ce que ça contribue directement à améliorer la condition étudiante, à permettre de vivre, d'étudier, de se réaliser pendant les études? Le combat du mouvement étudiant, il est légitime, puis il est nécessaire, puis il est très concret.

Alors, j'ai l'impression que rapidement on pourrait nous indiquer en quoi la somme a contribué aux objectifs qui sont évoqués et que, dans le budget 2020‑2021, ça pourrait être précisé aussi. Mais il faut s'assurer que cet argent-là serve à améliorer la condition étudiante.

Et à nouveau trois partis d'opposition, des représentants étudiants, demandent quelque chose de relativement simple : qu'on s'assure que l'argent qu'on a disponible pour améliorer la condition étudiante serve à cette fin. On en a besoin. On a trop, dans nos circonscriptions puis au gré des rencontres qu'on fait, de témoignages de gens qui ont besoin de cet argent-là pour faire leurs études convenablement. Voilà.

M. Clément (Philippe) : Bonjour. Merci beaucoup aux oppositions d'être ici aujourd'hui. On l'a dit, mais je veux absolument le répéter, ce dont il est question aujourd'hui, c'est une promesse de Jean-François Roberge. Alors qu'il était dans l'opposition, en 2016, il avait fait une conférence de presse ici, au Parlement, avec François Legault, avec les associations étudiantes. Il était très fier d'avoir un dossier dans lequel il appuyait le mouvement étudiant. On était contents de l'avoir à nos côtés à ce moment-là. Il a réitéré en 2019, à une question de Gabriel Nadeau-Dubois, cet engagement-là que l'argent qui venait de la poche des étudiants et des étudiantes devait retourner dans la poche de la communauté étudiante.

On a eu une rencontre il y a deux semaines avec le ministre Roberge. Ça s'est bien passé. Il a encore cette ouverture-là sur ce principe-là. Par contre, depuis ce temps-là, on n'a pas eu de suivi, pas eu de nouvelle. Il y a eu un beau communiqué, le soir où on a rencontré le ministre Roberge, à l'effet qu'il y avait déjà une deuxième rencontre de suivi qui était planifiée avec les associations étudiantes. Moi, je n'ai pas eu d'invitation à cette rencontre-là. Philippe Lebel non plus.

On attend un suivi à ce niveau-là. On veut avoir un dialogue qui doit être productif avec le ministre Roberge et qui doit déboucher sur un engagement clair, dès le prochain budget, que l'argent qui vient de la poche des étudiants et des étudiantes va y retourner.

C'est pour ça qu'on fait une action symbolique, la première d'une série, devant l'Assemblée nationale, aujourd'hui, avec des militants et des militantes pour envoyer le message à M. Roberge que c'est un enjeu qui rassemble les gens sur le terrain ici et un peu partout à travers le Québec.

M. Bérubé : J'aimerais rajouter juste un mot.

M. Clément (Philippe) : Bien oui.

M. Bérubé : Dans le cadre du projet de loi n° 40, souvent, les enseignants, on dit : Il est des nôtres, c'est un enseignant. Bien, il n'est pas que ça. Parce qu'il y a 22 ans, dans le mouvement étudiant, mon directeur de cabinet et moi siégions avec Jean-François Roberge, qui était le représentant étudiant de l'association des sciences de l'éducation de l'UQAM, et on demandait exactement la même chose lorsqu'on était beaucoup plus jeunes. Alors, je lui demande de se souvenir de ses jeunes années de militantisme, et, dans sa position, de bien comprendre les revendications étudiantes, et de poser le geste qui s'impose. Jean-François Roberge, tantôt enseignant, tantôt militant étudiant, maintenant ministre, on compte sur vous.

Le Modérateur : Alors, procédons à la période de questions. Je vous prierais de vous limiter au sujet du jour. Marco Bélair.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. On parle toujours de 200 millions de dollars?

Une voix : ...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui? Puis cet argent-là doit être investi dans quoi? Dans l'aide financière aux études? Bonifier les bourses?

M. Lebel (Philippe) : Oui. Dans le fond, nous, ce qu'on demande, c'est que ce soit investi dans l'aide financière aux études. Dans les suggestions que nous, on fait, là, on suggère de rattraper les dépenses admises, c'est-à-dire que le programme d'aide financière représente le vrai coût de la vie, parce qu'en ce moment il est vraiment en dessous. Puis, si on arrivait à faire... si on peut avoir le réinvestissement qu'on demande, ça ferait une différence de 125 $ par mois pour les gens qui en ont vraiment besoin, ceux qui sont 100 % bénéficiaires du programme.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, augmenter la capacité d'emprunt ou c'est vraiment bourses non remboursables?

M. Lebel (Philippe) : Ce serait des bourses qui seraient données pour les gens qui seraient bénéficiaires.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Jusqu'où êtes-vous prêts à aller pour faire entendre raison au gouvernement?

M. Lebel (Philippe) : Nous, ce qu'on veut, évidemment, c'est un engagement budgétaire. Comme mon collègue l'a dit, on a... puis la première action de plusieurs, qui s'en vient devant l'Assemblée nationale. Puis nous, on va escalader jusqu'à tant qu'on ait une écoute du gouvernement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Une dernière question. On voit Mme Rizqy à vos côtés. Le mouvement étudiant a été plutôt à couteaux tirés avec le Parti libéral du Québec au cours des dernières années et décennies. Est-ce que, Mme Rizqy, vous allez sortir vos casseroles pour faire pression sur le gouvernement?

Mme Rizqy : Bien, écoutez, tantôt, on s'en va servir de la soupe populaire. Vous êtes le bienvenu.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour. Question. Vous avez rencontré le ministre déjà. Donc, est-ce que c'est ce qu'il a admis, là, l'existence de ce fossé, des 200 millions? Est-ce qu'il... Parce que je croyais comprendre qu'il n'accrédite pas nécessairement le chiffre, là.

M. Clément (Philippe) : Bien, c'est ça, en fait, vous l'avez bien dit. On a des discussions sur les chiffres. Nous, on a les chiffres. On est solides sur les chiffres qu'on avance. On a fait faire les analyses qui devaient. Puis nous, on n'a pas encore vu la démonstration inverse de ces chiffres-là. Puis, quand on a rencontré le ministre, il a réitéré cet engagement de principe là que l'argent devait retourner dans la poche des étudiants et des étudiantes. Mais, sur les chiffres, ça ne tient pas la route, là, donc il faut qu'il y ait la promesse puis l'action qui suit le principe initial.

M. Chouinard (Tommy) : Donc, si vous dites que ça ne tient pas la route, c'est qu'il vous est arrivé avec un chiffre qui n'était pas exactement le vôtre, si je comprends bien?

M. Clément (Philippe) : Bien, je ne dirais pas qu'il a fait une offre. On a eu des discussions, des analyses que lui a fait faire. On n'est pas dans les mêmes ordres de grandeur.

M. Chouinard (Tommy) : Et donc c'est quel ordre de grandeur? On est où au gouvernement, là?

M. Clément (Philippe) : Pas le même ordre de grandeur.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. C'est la moitié moins ou...

M. Clément (Philippe) : Ah! beaucoup moins que ça.

M. Chouinard (Tommy) : Ah! beaucoup moins que ça? O.K. Donc, 50 millions, mettons?

M. Clément (Philippe) : Je ne dirai pas de chiffre.

Une voix : Vous leur poserez la question.

M. Chouinard (Tommy) : Non, mais juste pour comprendre exactement la position...

M. Clément (Philippe) : Oui, oui, mais, en fait... Mais M. Roberge pourrait vous répondre beaucoup mieux que moi à cette question-là.

M. Chouinard (Tommy) : Parce que, jusqu'ici, il n'a pas répondu.

M. Clément (Philippe) : Parce que je sais qu'il a changé d'idée, là, dans les discussions qu'on a eues avec lui. Les chiffres ne sont pas les mêmes tout le temps. Donc, posez-lui la question Je pense qu'il va avoir la réponse.

Mme Rizqy : C'est comme les maternelles quatre ans. Ça varie de semaine en semaine.

M. Chouinard (Tommy) : Merci.

Le Modérateur : C'est tout? Merci.

(Fin à 11 h 45)