(Dix heures quarante-cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout
le monde. Québec solidaire, d'entrée de jeu, souhaite la bienvenue au ministre
des Finances sur la patinoire de l'environnement, mais on veut lui rappeler
qu'en matière de lutte aux changements climatiques, les Québécois sont comme
les fans du Canadien. Ils veulent plus que des efforts, ils veulent plus qu'une
équipe qui travaille fort, ils veulent des résultats, et c'est ce à quoi on
s'attend aujourd'hui, à des résultats.
Ce budget doit être le premier budget de
l'urgence climatique. Le gouvernement nous laisse entendre qu'il y aura des
centaines de millards de dollars investis en infrastructure. En matière
d'infrastructures, en 2020, ce qu'il nous faut, là, ce qu'il faut s'assurer, et
c'est le strict minimum pour nous, c'est que, pour chaque dollar qu'on met dans
les autoroutes, il y ait un dollar qui s'en aille en transport collectif.
L'Ontario le fait depuis longtemps, il est temps que le Québec aussi arrive en
2020 à cet égard-là, en matière, donc, d'infrastructures.
Deuxièmement, ce... Et, en fait, sur la
question des infrastructures également, pour nous, c'est absolument essentiel
qu'il n'y ait pas un seul dollar d'investi dans des projets qui vont faire
augmenter les émissions de gaz à effet de serre au Québec. Je pense bien sûr au
projet de GNL Québec et au projet de troisième lien qui sont des mauvais
projets. On espère qu'ils ne figureront pas dans ce budget qui est soi-disant
un budget de l'environnement, parce que s'ils sont là, bien, ça va complètement
décrédibiliser l'effort environnemental que souhaite faire le gouvernement.
Ce budget-là également doit signifier la
fin de l'essoufflement généralisé dans nos services publics. Ça fait des années
maintenant que les gens qui travaillent en santé, en éducation, font les frais
de l'austérité budgétaire, que leurs conditions de travail se détériorent. Il
faut mettre fin à ça, il faut leur redonner du souffle, il faut réinvestir dans
ces services-là. C'est urgent.
Et, en terminant, je pense qu'on a
assisté, au Québec, dans les derniers mois, à une prise de conscience
collective en matière de violence conjugale. Malheureusement, il y a des féminicides
qui ont fait l'actualité. Ça nous a rappelé à quel point il reste du travail à
faire pour endiguer la violence conjugale au Québec et pour venir en aide aux
femmes qui sont victimes de violence conjugale. Ce budget-là, il faut
absolument que ce soit un budget où on réinvestit d'urgence dans les centres
d'hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale. Il faut
absolument que ce soit là, c'est un incontournable pour nous.
En terminant, on souhaitait aussi, à Québec
solidaire, disons, partager notre inquiétude au sujet des turbulences sur les
marchés financiers depuis les derniers jours, et cette inquiétude-là, pour
nous, ici, au Québec, elle s'incarne spécifiquement... disons, elle tourne
autour de ce qui va arriver avec la Caisse de dépôt et de placement du Québec.
On sait que la Caisse de dépôt et de placement du Québec a encore beaucoup trop
d'argent investi dans le secteur des hydrocarbures. Avec la chute vertigineuse
des prix du pétrole, c'est les investissements des Québécois et des
Québécoises, c'est le bas de laine des Québécois qui est en danger. Alors,
nous, on réitère, ce matin, la nécessité qu'on désinvestisse du secteur des
hydrocarbures. Ce n'est pas normal qu'en 2020 on investisse notre bas de laine
collectif dans un secteur économique qui n'a pas d'avenir et qui est en train
de piquer du nez. À chaque minute qu'on garde notre argent dans le pétrole et
dans le gaz, bien, on met en danger les épargnes des Québécois et des
Québécoises.
Donc, pour nous, tout ce qui se passe sur
les places boursières depuis deux jours, là, ça démontre la nécessité qu'on
désinvestisse de ce secteur-là, comme l'ont fait de nombreux fonds d'investissement
dans les derniers mois et même dans les deux, trois dernières années.
Mme Plante (Caroline) : Oui. M.
Nadeau-Dubois, si le budget Girard est réellement très vert, très écolo, est-ce
que votre ultimatum 2020 pourrait tomber?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on a
mis sur la table trois conditions très claires, il y a à peu près un an. Il y a
une date qui est celle du 1er octobre. Ce qui est clair, c'est un gros test. C'est
un gros test, ce budget-là. Le premier ministre a monté les attentes, hein,
dans les dernières semaines. Alors là, elles ont été élevées, les attentes, là,
il doit les remplir. Et on va être, oui, très attentifs à ce qu'il y a dans ce
budget-là et ça va faire partie de notre réflexion, à savoir si on cesse de
collaborer ou pas avec le gouvernement.
Mme Plante (Caroline) : Peut-être
sur un autre sujet, la motion qui va être présentée par Mme Soucy aujourd'hui,
sur la charge mentale et le travail invisible des femmes, pouvez-vous nous dire
pourquoi vous appuyez cette motion?
M. Nadeau-Dubois : C'est
déposé, je pense, par Mme Soucy à titre de vice-présidente.
Mme Plante (Caroline) : ...c'est
ça, le Cercle des femmes.
M. Nadeau-Dubois : Du Cercle
des femmes parlementaires. Pour, en fait, être bien honnête, il y a eu plusieurs
échanges. Je n'avais pas vu la dernière version de la motion. On l'a travaillée
en collaboration, l'ensemble des partis, mais je n'ai pas vu la dernière
version. Ça fait que je vais peut-être attendre de lire la dernière version avant
de vous répondre, là. Je ne suis pas sûr d'avoir le libellé...
Mme Plante (Caroline) :
Généralement, avez-vous un commentaire à faire par rapport à ça, là, la charge
mentale, le travail invisible des femmes?
M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est
parce que, comme je vous dis, là, c'est que je n'ai pas vu la dernière version,
puis je ne me rappelle plus exactement si la motion porte sur cette question-là
spécifiquement pour les femmes en politique ou de manière générale. Ça fait que
je vais vraiment la lire avant de vous répondre.
Mme Plante (Caroline) : Pas
de problème. Et puis croyez-vous qu'on devrait annuler les championnats du
monde de patinage artistique, là, qui commencent, là, dès lundi, à cause du
coronavirus? Est-ce qu'on devrait annuler ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je fais
confiance aux experts de santé publique. C'est à eux de nous dire quelles sont
les mesures à prendre. Et,moi, ce que je m'attends... en fait, à Québec
solidaire, ce dont on s'attend de la part du premier ministre, c'est qu'il
fasse la même chose, c'est qu'il suive les recommandations des experts de santé
publique et que la santé publique... le contrôle de ce virus-là soit la
priorité numéro un et que tout le reste passe en deuxième.
Donc, moi, je vais me ranger derrière les
experts de santé publique. C'est à eux de nous dire quelles mesures prendre,
dans quelle séquence, pour avoir le bon équilibre entre, oui, le contrôle du
virus, mais aussi une volonté de ne pas alerter les gens pour rien.
Mme Plante (Caroline) :
Moi, ça me va.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
(Fin à 10 h 51)