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Point de presse de Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Version finale

Le mercredi 11 mars 2020, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente minutes)

Mme McCann : Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour. Alors, le directeur national de la santé publique, Dr Arruda, et moi, on vous a convoqués cet après-midi évidemment pour faire le point sur la situation du COVID-19 au Québec. On vous a dit qu'évidemment on veut tenir la population à jour sur la situation.

Alors, je vais débuter. La situation évolue d'heure en heure. Alors, je vais vous préciser tout de suite qu'il y a un huitième cas qui est confirmé au Québec, une personne qui revient de voyage et qui a été prise en charge en Mauricie. Alors, évidemment, pour le moment, les cas que nous avons confirmés au Québec, ce sont des cas de gens qui reviennent de voyage ou qui ont été en contact avec des gens qui reviennent de voyage. Donc, il n'y a pas de cas confirmé, là, de circulation dans la communauté.

Alors, aujourd'hui, moi, je souhaite aborder les déplacements à l'extérieur du pays des employés de la fonction publique. La priorité du gouvernement, c'est la santé et la sécurité des citoyens et de tout son personnel. Ce que je veux vous dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une directive qui a été envoyée aux dirigeants des ministères et des organismes du gouvernement du Québec pour qu'ils avisent leur personnel que les déplacements hors Canada dans l'exercice de leurs fonctions ne sont plus autorisés.

Par ailleurs, pour les employés qui voyagent à l'extérieur du pays à titre personnel, un rappel leur est fait afin qu'ils suivent les recommandations émises par Santé Canada relativement aux destinations et aux types de voyages. Par exemple, les croisières sont à éviter. Les conditions pouvant changer entre le moment du départ et le retour, les voyageurs doivent toutefois être prêts à en assumer les risques. Par conséquent, la décision de voyager est tributaire du seuil de tolérance aux risques sanitaires et financiers considérés acceptables pour les personnes.

Maintenant, je sais que plusieurs se questionnent sur la tenue des grands événements internationaux. Suivant la recommandation qui a été émise, les championnats du monde du patinage artistique, qui étaient prévus à Montréal la semaine prochaine, sont annulés. Plusieurs critères sont venus justifier la recommandation de maintenir ou non un événement ou d'en modifier la présentation.

Alors, ces critères. Certains participants proviendront de pays où il existe une transmission locale du virus. L'accès aux tests de laboratoire et aux soins pourrait être limité pour certains voyageurs, ce qui ne va pas favoriser une prise en charge rapide de leur condition. L'activité est associée à un potentiel de transmission du virus à un nombre important de personnes et l'activité peut contribuer à la dissémination géographique du virus.

Alors, pour les différents événements internationaux, alors vous allez comprendre que la santé publique va s'ajuster selon l'évolution de la situation au Québec.

Aussi, comme vous l'avez probablement vu aujourd'hui, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré aujourd'hui que l'épidémie du COVID-19 était maintenant considérée comme une pandémie. Alors, le directeur national de la santé publique va vous donner plus de détails à ce sujet. Mais je veux vous dire que le Québec, depuis le début, est proactif et a pris les mesures nécessaires pour limiter la propagation dans la communauté sans attendre cette confirmation-là de l'Organisation mondiale de la santé. Nos protocoles illustrent un haut niveau de préparation pour faire face à ce type de situation. Et je rappelle à la population que, si un citoyen est inquiet de sa santé, qu'il revient de voyage et qu'il a des symptômes qui s'apparentent au COVID-19, d'appeler le 8-1-1. Pour ce qui est des citoyens qui veulent avoir de l'information générale sur le coronavirus ou le COVID-19, le numéro est à Services Québec, 1 877 644-4545. Alors, ces deux numéros ont une vocation très différente.

Je vais céder la parole au directeur national de santé publique. Merci.

M. Arruda (Horacio) : Merci, Mme la ministre. Bon, la ministre l'a dit et vous l'avez entendu, l'OMS a déclaré le statut de pandémie pour la situation qu'on vit actuellement au point de vue international. Je dois vous le dire, ça vient tout simplement un petit peu confirmer ce qu'on avait planifié depuis le tout début comme tel, depuis qu'on a une transmission importante, je vous dirais, à l'extérieur de la Chine. Déjà, dès le départ en Chine, on s'était dit : On va planifier comme si c'était... ça va devenir une pandémie. Et on continue à planifier, selon différents scénarios, pour nous permettre de faire une réponse adéquate.

Donc, ça vient réitérer les actions qu'on a mises en place. On a annoncé, dès le mois de janvier, des mesures qui étaient nécessaires, prises pour protéger... et c'est ce qu'on a fait. On a aussi activé nos plans d'intervention, identifié les zones de fragilité qui pourraient arriver dans le temps, notamment par rapport à des équipements, etc. Donc, on a travaillé cet élément-là.

Nous avons mis en place un système de détection efficace et fiable. Et je pense que Dr Aylward, qui est le principal conseiller de l'OMS dans le dossier, le démontrait, que, quand on fait face à un virus nouveau, pour lequel il n'y a pas de traitement, pas de vaccin, la meilleure façon, c'est d'appliquer des mesures classiques de santé publique, notamment celles qui fonctionnent depuis longtemps, qui permettent de diminuer l'augmentation des cas, de protéger les plus vulnérables... comme étant la détection rapide des cas, c'est-à-dire détecter les personnes qui sont positives, s'assurer qu'elles soient isolées et traitées si c'est nécessaire dans des centres hospitaliers, les garder à la maison, s'occuper de leurs familles ou leurs contacts étroits, faire des enquêtes autour de chacun des cas.

Et, avec ça, on diminue la probabilité. Et, s'il y a de la transmission, parce qu'on va en avoir, c'est impensable de penser qu'on n'en aura pas, il va y avoir moins de cas qui vont être générés par chacun des cas. Et, à ce moment-là, la courbe, au lieu de monter de cette façon-là, va être beaucoup plus étendue, ce qui permet à notre système de soins d'être en mesure d'adresser la situation.

Il faut, d'ores et déjà, comme je l'ai dit, utiliser différentes méthodes. On l'a toujours dit, la chose la plus importante, et je vais le répéter, et le répéter, et le répéter, c'est véritablement ce qu'on appelle l'hygiène respiratoire. Si vous avez des symptômes compatibles, vous revenez de voyage, ce n'est pas le temps d'aller montrer vos photos à vos grands-parents, etc., ce n'est pas le temps d'aller visiter des gens dans les centres d'accueil parce que ces personnes-là sont vulnérables, et il faut donc les protéger.

Les différents établissements sont prêts à recevoir les usagers, et quatre centres, vous savez, ont déjà été désignés. Au besoin, dans le cadre d'une planification, il pourrait y avoir d'autres centres qui sont faits. Mais actuellement on est en capacité tout à fait adéquate. Comme disait la ministre, on a un huitième cas, là, on n'a pas une surcharge de cas. Mais on se prépare, advenant le cas que des situations se détérioreraient, parce qu'on ne veut pas être pris à dépourvu. Donc, c'est pour ça qu'on a annoncé des cliniques. L'augmentation des tests se fait actuellement de façon importante. Et on veut être prêts notamment en fonction des retours et des voyages internationaux pour les gens qui ont des symptômes.

C'est sûr, comme je l'ai dit, compte tenu de ce qui se passe dans le monde, on s'attend à une hausse de cas. Je vais vous le dire bien honnêtement, des gens me demandaient : Est-ce qu'on va rester avec quelques cas comme ça? Ça serait presque impossible. Je vais vous dire, si ça arrive, si, mettons, je ne sais pas, pour une raison ou une autre, ça arrive, je vais me demander quelle a été la recette vraiment pour laquelle ça se fait. Avec un virus qui rentre dans une population qui est vierge, parce que c'est ça, une pandémie, les gens n'ont pas été exposés, c'est impensable de penser que ça ne va pas venir nous atteindre. Il faut aussi comprendre que ça se peut qu'avec le printemps, comme tous les virus de saison respiratoires, ça peut se rabaisser, mais ça pourrait réapparaître à l'automne. Donc, il faut rester très, très vigilant.

On a des concertations, bien entendu, avec les deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral. L'ensemble du pays fait l'objet d'une surveillance accrue. On va suivre la situation de très près. Les pays qui sont considérés comme étant plus à risque, les pays dont on déconseille le voyagement sont mis à jour sur le site de Santé Canada. Et, bien entendu, tout changement peut être fait au cours des prochains jours. Ça va être important de se tenir informé. Et probablement, aussi, je tiens à vous le dire, dans le contexte où l'information va être souvent fluctuante avec beaucoup d'information, on va probablement aller vers des points de presse plus fréquents, plus réguliers pour que les gens aient vraiment la véritable information.

Donc, il faut aussi comprendre que toutes les personnes... Comme l'a dit la ministre, toute personne qui revient de voyage, tous pays confondus, je veux dire, actuellement, là, avec la situation, là, elle devrait surveiller ses symptômes. Donc, ces personnes-là ne doivent pas nécessairement s'auto-isoler. Il y a certains pays, comme le nord de... comme l'Italie, actuellement, là, va s'ajouter à l'Iran et à la région de Hubei, en Chine.

Ce qui est important, c'est que, si je suis allé en voyage à l'extérieur, peut-être que je suis en train d'incuber. Même, j'ai passé les douanes, je n'avais pas de symptôme, ça se peut que je sois en train d'incuber. Je commence à présenter de la toux, je commence à avoir des douleurs respiratoires, de la difficulté à respirer, je commence à avoir de la fièvre, on appelle le 8-1-1. Les gens vont vous prendre en charge puis ils vont vous diriger là où le test pourra être fait et vous apporter des conseils. C'est très important de le faire parce que, si vous ne le faites pas et que vous restez dans la communauté, vous allez voir vos parents puis etc., vous allez augmenter le nombre de cas, et c'est une responsabilité de ceux qui reviennent en voyage.

Pour ceux qui sont ici, bien entendu, toujours la question de l'hygiène respiratoire et, bien entendu, de prendre soin de soi. Si on a des symptômes, on consulte. Mais n'oubliez pas aussi l'étiquette. Essayez d'éviter les rassemblements.

Les gens qui reviennent de voyage aussi, qui sont dans la période de 14 jours, essayez d'éviter les endroits où il y a des personnes âgées, où il y a beaucoup de personnes, pour ne pas que l'on contamine nos plus vulnérables. Avec ça, on va diminuer le risque de maladie importante, bien entendu, et, en diminuant ce risque-là, surcharger notre système de santé.

Concernant la tenue des grands événements, la santé publique suit l'évolution de la situation. Actuellement, il n'y a pas de circulation au Québec. C'est la place idéale pour tenir un événement comme tel. Mais on ne veut pas non plus qu'un événement international introduise de façon importante le virus, augmente le potentiel, puis là on se retrouve dans une situation qu'on ne peut pas prévoir. Ça va être des recommandations qui vont être faites actuellement au cas à cas, selon des recommandations de santé publique.

Les gens qui reviennent de destinations où l'isolement volontaire est recommandé devraient s'abstenir de participer à des événements où il y a beaucoup de monde parce qu'ils peuvent être en période d'incubation. Les personnes qui présentent des symptômes compatibles avec le COVID ainsi que celles qui ont des conditions sous-jacentes à risque ne devraient pas participer. Je pense que, si on est un grand malade pulmonaire, un diabète mal contrôlé, un malade cardiaque, il va peut-être falloir éviter certains événements. Mais, à mesure que l'épidémiologie va changer, on va vous alerter, on va vous avertir là-dessus.

On demande aux organisateurs, bien entendu, de renforcer les pratiques d'hygiène lors d'événements, d'assurer des moyens pour le faire, c'est-à-dire du savon, de l'eau, du rince-mains antiseptique, de prévoir un lieu où les personnes qui, pendant l'événement, développeraient des symptômes de toux, puis etc., puissent être isolées et prises en charge, d'encourager l'utilisation de pratiques alternatives au contact direct, c'est-à-dire ce n'est pas nécessaire de donner des poignées de mains à 3 000 personnes dans un événement, d'éviter le partage de nourriture, des breuvages ou de dispenser... ou augmenter les points de services, c'est-à-dire de ne pas mettre tout le monde à la même place pour les points de service, les bars ou les aliments, favoriser surtout les repas servis en boîte et non pas nécessairement les buffets, qui amènent beaucoup d'interactions entre les individus, de choisir un lieu de rencontre qui permet d'éviter l'entassement, c'est-à-dire un grand espace, ça permet de la distanciation sociale et des conséquences, puis d'échelonner aussi ce qu'on appelle les arrivées puis les départs dans les événements, quand tout le monde arrive en même temps. C'est des conseils qui sont donnés habituellement en lien avec l'organisation quand il y a des phénomènes de la nature de nouveaux virus.

Je tiens encore à insister sur les recommandations envers les personnes vulnérables, les gens atteints de cancer, de chimio, particulièrement les personnes âgées. De façon générale, les personnes qui contractent le COVID-19 se remettent sur pied rapidement. Mais la situation peut être très différente pour ces aînés-là et ça pourrait être la cause qui va entraîner une série de complications et amener la mort. Donc, je pense qu'on doit doser cet élément-là. Il est important de prendre certaines précautions. Au niveau des centres pour personnes âgées, au niveau des résidences pour personnes âgées, il faut accentuer les mesures d'hygiène comme telles, à la fois les mesures qui sont prises par l'établissement en fournissant du savon, en s'assurant que des personnes malades ne viennent pas faire la visite, mais aussi à ce que des gens appliquent une bonne étiquette respiratoire.

Je pense que c'est très important, je l'ai répété, si vous revenez d'un voyage à l'étranger, abstenez-vous de rendre des visites à ces personnes-là. Puis, si vous avez des symptômes d'allure grippale, il est aussi préférable de leur rendre visite. C'est comme ça aussi qu'on introduit souvent des virus auprès de nos personnes âgées.

On va continuer à vous tenir informés, probablement, compte tenu de ce qui va venir, de façon beaucoup plus régulière. Et on est prêts, maintenant, je pense, à répondre à vos questions.

M. Laforest (Alain) : Les hôpitaux débordent actuellement, le service... Si vous voulez juste vous approcher du micro. Le réseau de la santé déborde. Les hôpitaux sont en surcharge. Votre numéro de téléphone 8-1-1 n'arrive plus à répondre à la demande. Là, on a des attentes de plus d'une heure. Est-ce qu'il n'y a pas un problème au niveau de la contingence des effectifs? Est-ce que vous le craignez, ça?

Mme McCann : Bien, écoutez, le 8-1-1, il y a eu une augmentation exponentielle, là, des appels, là, depuis deux jours. Alors, on va faire ce qu'il faut pour vraiment rétablir un temps d'attente qui soit plus raisonnable, bien entendu. Également, dans les hôpitaux, actuellement, ça va. On a ce qu'il faut, comme le disait notre directeur national de santé publique, Dr Arruda. Mais effectivement on se prépare. On se prépare avec différents scénarios modérés et plus élevés. Et on est en train de préparer des scénarios où on aurait à délester, par exemple, certaines activités en milieu hospitalier, ce qu'on a fait quand il y a eu le H1N1. Alors, je pense que ça, c'est en préparation extrêmement active. Et on le sait, qu'aussi la plupart des cas, ce sont des cas qui ont des symptômes modérés ou légers.

Et l'importance du dépistage... Donc, on a notre première clinique à l'Hôtel-Dieu, qui reçoit les personnes qui veulent avoir le dépistage après avoir appelé le 8-1-1. On a également ouvert hier... plutôt aujourd'hui, excusez-moi, à Québec, une autre clinique de dépistage et d'intervention. Et on va en ouvrir une autre en Montérégie dès le début de la semaine prochaine. L'important, c'est ça, c'est le dépistage, c'est vraiment de contrôler le plus possible... dépistage des cas également... des contacts, plutôt. Alors, c'est ça qu'il faut faire maintenant, et se préparer, dans le secteur hospitalier. C'est ce qu'on fait.

M. Laforest (Alain) : En cas d'explosion des cas où il y aura hospitalisation, est-ce que vous avez suffisamment d'équipement pour assurer la ventilation de tout le monde si jamais, comme certaines personnes le laissent entendre, le virus pourrait atteindre 40 % de la population?

Mme McCann : On a ce qu'il faut dans des scénarios qui sont plus que modérés, là, élevés. Mais effectivement le point qu'il faut faire, c'est que les mesures dont on parle aujourd'hui, là, c'est ça, c'est le plus important à faire, c'est vraiment les mesures d'hygiène, une responsabilité collective. Et le dépistage qu'on fait avec les contacts, c'est ça qui va faire en sorte, comme le disait Dr Arruda, qu'on va retarder et peut-être assouplir le nombre de cas qui arriveraient au Québec. Mais, de toute façon, on se prépare pour des scénarios plus élevés.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pouvez-vous nous en dire davantage sur les huit cas que vous répertoriez? Il y a huit cas confirmés. Donc, vous dites que les personnes présentent des symptômes modérés ou légers. Est-ce qu'on doit comprendre qu'elles ne sont pas hospitalisées, qu'elles sont en quarantaine à la maison?

Mme McCann : Oui. 80 % des cas, là, de coronavirus qui sont dépistés sont à la maison. Alors, actuellement, dans les huit cas confirmés, on en a deux qui sont hospitalisés actuellement. Le huitième, évidemment, là, mais je ne pense pas qu'il est hospitalisé aux dernières informations. Mais ils ne sont pas hospitalisés, ils sont à la maison en isolement. Il y a deux personnes qui sont hospitalisées actuellement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le dernier cas, il arrive d'où?

Mme McCann : Je n'ai pas toute cette information parce que ça vient de se produire. On sait que la personne est allée en voyage, mais je ne pourrais pas vous dire d'où elle vient exactement.

M. Lecavalier (Charles) : Combien de dépistages vous êtes capables de faire à chaque jour? Puis c'est quoi, votre... J'imagine que vous voulez en faire de plus en plus. C'est quoi, votre objectif, le nombre de dépistages par jour?

Mme McCann : Oui. On peut en faire certainement 200 par jour, alors, au laboratoire, puis, si besoin, on peut augmenter la capacité.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce que ça devrait être une maladie à déclaration obligatoire et à traitement obligatoire?

M. Arruda (Horacio) : Bon, il faut comprendre qu'elle est une maladie à déclaration obligatoire parce que, dès le mois de janvier, je me suis mis en mode d'enquête épidémiologique. Ceci me donne les pouvoirs d'obtenir l'information nominale au niveau central parce qu'habituellement, pour des raisons de confidentialité, on n'obtient pas ce genre d'information là. Souvent, on n'a pas nécessairement les noms des personnes, mais, au moins, les caractéristiques pour être en mesure de faire le portrait.

Ça ne peut pas être une maladie à traitement obligatoire. Il n'y a pas de traitement. Donc, ça ne peut pas être une maladie à traitement obligatoire. Et donc, actuellement, on fonctionne comme si c'était une MADO à chacune... Je veux dire, c'est en venant dans le taxi que j'ai eu un téléphone du directeur de santé publique de la région de Mauricie—Centre-du-Québec pour me dire qu'il y avait un cas. Donc, automatiquement, on le reçoit. Mais eux ont reçu le résultat de laboratoire. Ils sont en train d'enquêter sur le cas. C'est pour ça qu'on ne peut pas vous donner de détails, là. Mais, on vous l'a dit, techniquement, quand j'ai quitté le bureau de Québec, on était à sept cas. En arrivant ici, on est dans un huitième. Ça fait que vous comprendrez que c'est...

M. Lacroix (Louis) : Quelle est votre projection? Vous devez avoir, là, une façon de calculer comment ce virus-là peut se répandre dans la population, là. On a vu qu'à l'échelle mondiale c'est devenu maintenant une pandémie. Quelles sont vos prévisions de transmission, au Québec, de ce virus-là?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, je peux vous dire actuellement... Puis je sortais d'une...

M. Lacroix (Louis) : Je suis convaincu que vous avez des chiffres, M. Arruda.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Je vais vous donner l'information, là, la plus transparente. Je n'ai rien à cacher, O.K.? Il faut quand même avoir des données valides. Actuellement, il faut que vous compreniez qu'on est en plein processus d'accumulation d'information. On obtient de l'information par des points de presse de médias ailleurs. Il y a des publications scientifiques qui arrivent avec le nombre de cas, etc., qui sont différentes. Ce qui peut se passer en Chine peut être très différent de ce qui s'est passé en Italie, versus en France, puis etc., des fois associé à des types de mesures qui sont mises en place. Mais on n'a pas encore, dans le contexte, accumulé tout ça. Il y a des scénarios qui parlent d'un taux d'attaque d'à peu près 30 % de la population, pouvant aller jusqu'à 70 %. Vous comprenez qu'entre 30 % puis 70 % ça fait des chiffres qui fluctuent comme ça.

Actuellement, on a des rencontres avec différents chercheurs qui font de la modélisation à travers le monde. On est en contact avec des gens d'Italie pour obtenir leur information. C'est sûr qu'on veut éviter un scénario comme l'Italie comme tel. Je veux juste vous donner un exemple. Dans le H1N1, au tout début, à Winnipeg, je me rappelle très bien, les intensivistes de Winnipeg nous disaient : C'est la catastrophe, on ne sera pas capables d'arriver en termes de soins intensifs. Rendu au Québec, on n'a pas vécu le même phénomène. Même, on s'est fait dire qu'on avait trop planifié à l'avance. Bien, nous, on va encore planifier à l'avance. Je vous dirais que ce qui est important pour nous, là, à mon avis, là, à ce stade-ci... puis on va les faire, les scénarios. Puis, s'il faut ouvrir des ailes d'hôpital, on va le faire. S'il faut transformer des unités en soins intensifs, alors qu'elles ne le sont pas, avec des respirateurs portatifs, on va le faire. On en a une banque chez nous. Il y en aurait au fédéral aussi si c'est nécessaire de le faire, là. Cette question de capacité là, on va la faire.

Mais ce que je veux vous dire, ce qui, actuellement, est très important puis un élément, c'est d'essayer d'étaler le plus possible l'arrivée chez nous, la retarder, parce que, si on la retarde, la grippe va baisser, les autres infections vont baisser. Ces personnes-là qui sont dans les hôpitaux vont libérer les hôpitaux. Donc, ça, c'est important. Puis, en évitant le pic très haut, bien là le moment où on a une surcharge... Dans tel jour, si on a 45 personnes puis on a 30 places, ce n'est pas la même affaire, mais, si on étale, on est en mesure à ce moment-là d'avoir toujours notre 45 puis notre possibilité.

Ça fait que les scénarios sont multiples, O.K.? Ils donnent des chiffres très différents en termes de morts puis etc. Mais on n'est même pas capables, je peux vous le dire, là, je prends des... méthodologiques, là, actuellement d'avoir un chiffre qui est sûr. Mais ce qu'on va faire, on va... On planifie actuellement pour un scénario modéré-élevé, O.K., pas pour la catastrophe, style la pandémie de 14‑18, où ça a éliminé presque une bonne... de millions sur la planète. On n'a pas vu ça non plus dans les autres pays. Mais on a cet élément-là.

Au point de vue de l'organisation des services, ma collègue... on est en lien avec les fédérations médicales. On va avoir des groupes cliniques qui impliquent les spécialités en lien avec nous pour justement se préparer et identifier le délestage.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça veut dire que vous vous préparez aussi au fait qu'il va y avoir des gens qui vont en mourir. Si on considère que le taux, de façon internationale... entre 1 % et 3 %, là, de décès, là, ça implique que, forcément, il va y avoir éventuellement des décès au Québec.

M. Arruda (Horacio) : Mais j'aimerais vous dire que j'aimerais ça qu'il n'y ait personne qui meure du coronavirus au Québec. Mais je pense que ça serait un pari excessivement difficile à tenir parce que, de toute façon, aussi, il faut se le dire, les personnes qui sont atteintes et qui décèdent ont déjà des conditions, puis, même avec une grippe ou autres, ils pourraient avoir décédé. Mais ce qu'on veut éviter aussi, c'est ça. C'est pour ça qu'on demande aux gens d'éviter d'aller exposer les personnes, parce que, si vous n'êtes pas en contact avec le virus, vous ne la ferez pas, la maladie. Donc, ça va nécessiter une certaine distanciation, peut-être moins de visites. Mais c'est pour ça qu'on veut protéger ce groupe-là, parce que ce groupe-là, il va être très intense en termes de soins et de traitements, puis on ne voudrait pas se retrouver dans cette situation-là.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez déjà dit que, je vais reprendre votre expression, là, la peur faisait faire, en fait, des choses qui n'ont pas de crisse d'allure, pour reprendre une expression que vous avez déjà utilisée.

M. Arruda (Horacio) : Oui, et je le regrette. Je ne voulais pas insulter comme tel...

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'on n'a pas trop attendu, M. Arruda? Est-ce que vous n'avez pas pris ça un peu à la légère au départ?

M. Arruda (Horacio) : Bon, vous pouvez avoir cette perception-là, et je peux la respecter. Dès le jour, autour du 7 janvier, où j'ai été mis au fait de ça, je savais exactement où on se retrouverait. Je n'allais pas vous dire qu'on allait faire un point de presse à tel jour pour dire que la pandémie allait être déclarée, là. Mais tout le scénario, j'ai eu l'impression de revivre des choses, O.K., que j'ai déjà vécues avec la pandémie, avec la préparation au SRAS. Je revis les mêmes choses. Mais en même temps je ne peux pas vous dire l'avenir, c'est quoi, parce que c'est complètement un autre virus. Mais je peux vous dire que ce qui est arrivé à l'Italie me fait penser à ce qui est arrivé à Winnipeg, ici, au Canada, lors du H1N1, de telle sorte que ce n'est pas pris à la légère. Mais je n'allais pas vous dire au mois de janvier : C'est la catastrophe, comment sont les éléments. Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on cache de l'information, c'est qu'il faut voir est-ce que la Chine aurait pu contenir la maladie, puis ça serait resté localisé. Ça aurait pu être un phénomène... La Chine a très bien réussi, dans les faits, par rapport aux autres provinces, à l'interne, mais c'est presque impossible avec un virus nouveau qui atteint la population. Avec les transferts, les voyages qui existent, ouvert ou pas ouvert, le virus, lui, il va voyager.

M. Lecavalier (Charles) : Votre scénario modéré, là, à élevé, l'Italie, là-dedans, si on compare avec la situation en Italie, là-bas, est-ce que c'est très grave ou c'est modéré?

M. Arruda (Horacio) : Bien, je vous dirais que c'est modéré, modéré plus, O.K.? Mais ce qui est très difficile à extrapoler, c'est que l'historique... Je ne sais pas si vous comprenez, mais, à un moment donné, c'est comme si ce qui est arrivé en Italie, puis là je n'ai pas l'information précise, mais je regarde les soupçons, il a dû y avoir des échanges commerciaux ou des voyages en Chine de façon importante. Ils ne se sont pas doutés de cet élément-là. Nous, on a l'avantage... Puis honnêtement on a un avantage par rapport à la Colombie-Britannique puis Toronto, c'est qu'il y a moins de Chinois ou de gens qui viennent ici. C'est un facteur, là. Quand on a eu l'Ebola, c'étaient des pays de francophones qui atterrissent à Montréal. C'est nous qui avons été les plus surchargés pour faire des investigations.

L'Italie, probablement, c'est que c'est arrivé, il y a plusieurs personnes qui sont arrivées, il y a eu des foyers qui ont flambé. Puis, comme ils ne s'en sont pas rendu compte... Les interventions qu'on fait, là, comme on a fait sur la dame qui a pris le métro puis qu'on a dit, là... etc., puis on essaie de retrouver des personnes, elles n'ont peut-être pas pu avoir lieu. Et là ils se retrouvent avec un pic comme ça qui fait que, là, les intensivistes se disent : Bien, ça y est, on va manquer de monde. Mais, si on n'a pas un pic comme ça, on est capables de «manager» cette situation-là.

Puis, si on commence déjà à protéger nos personnes âgées parce qu'on met les mesures en place, on a... Et ça, ce que je vous dis là, là, ça ne vient pas rien que de moi, c'est la science. C'est la façon de fonctionner en santé publique. C'est ce qu'on apprend dans ma spécialité. Et le médecin qui conseille le Dr Tedros, qui est directeur général de l'OMS, le Dr Aylward, qui est un gars qui vient du Nouveau-Brunswick, mais qui est à l'OMS depuis longtemps, qui a géré plusieurs épidémies, le dit, l'appel à la pandémie, ce n'est pas, style : On lâche, c'est fini, c'est : Au contraire, on se bat puis on essaie... Il y a une possibilité, avec des mesures de santé publique, avec la participation de tous les partenaires puis avec la participation de la population par rapport aux mesures d'hygiène, puis etc., de diminuer l'impact.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'on doit s'attendre à ce qui se passe en Europe, c'est-à-dire des mesures de fermetures d'écoles, fermetures d'universités, des rassemblements plus petits, annulations de spectacles? Est-ce que les Québécois, là, doivent se préparer mentalement à ce type de mesure là?

M. Arruda (Horacio) : Oui. Je pense que tout est possible dans ça. Par contre, si vous me demandez quand est-ce qu'on va le faire puis c'est quoi, le chiffre, ce n'est pas de même que ça fonctionne. Il n'y a pas un chiffre. Prenons un exemple, 100 cas qui viennent tous de l'extérieur, c'est une chose, mais 100 cas qui sont situés dans une ville, une petite ville, par exemple, en Gaspésie, mettons, je donne cet exemple-là, ça ne veut pas dire que ça va se passer, bien, c'est complètement différent. On pourrait isoler une zone. Si, par contre, tous les cas portent partout au Québec, on ne peut pas isoler toutes les villes. Ça fait que, voyez-vous, là, c'est ça qu'il faut être capable d'anticiper. On pourrait fermer les écoles si les écoles sont des lieux de transmission. Ça se peut, mais ça n'a pas l'air être un facteur, actuellement, comme tel. Mais, oui, tout ça est analysé et tout ça va être analysé, je vous le dirais, de jour en jour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...à partir de quel moment que vous constatez traditionnellement une baisse du taux grippal? C'est au printemps, au début de l'été. Puis, quand il y a une recrudescence des cas à l'automne... Et estimez-vous qu'il y aura des traitements, voire même un vaccin, à temps pour la recrudescence de l'automne?

M. Arruda (Horacio) : Personnellement, je dois vous dire... Puis j'ai eu aussi quelques discussions. Bon, premièrement, il faut comprendre que les nouveaux virus ne se comportent pas comme les anciens. Mais ce virus-là va probablement ralentir un peu avec l'automne, mais il pourrait réapparaître très tôt, avec le printemps...

Une voix : ...

M. Arruda (Horacio) : Excusez-moi, Mme le ministre.

M. Laforest (Alain) : Le printemps, pour vous, c'est avril, c'est mai, c'est juin?

M. Arruda (Horacio) : Bien, les saisons de grippe, là, disons que ça... on va dire, là, avril-mai, O.K., parce que mars, c'est encore... c'est un peu long, puis notre hiver, des fois, il continue. Mais juste vous dire que les grippes... les saisons sont comme ça, elles ralentissent et, en novembre, ça recommence puis etc. Les nouveaux virus ont tendance à avoir des comportements un peu bizarres. On avait eu, en pandémie... le premier pic, c'était avril-mai, c'était au printemps, au début de l'été, et c'est là que Winnipeg est... Nous, on n'avait pas encore de cas. Ça a commencé par l'Ouest. Winnipeg capotait. Ça a ralenti avec l'été. Nous, on a eu le temps de se préparer puis etc. Puis, à l'automne, ça a repris plus tôt que la grippe qui reprend au mois de novembre. Ça fait que, là, ce que je veux vous dire, c'est que ça va probablement ralentir. Donc, si on ralentit, tant mieux, mais ça ne veut pas dire que ça va ralentir... que cet été, on va se croiser les bras puis on dit : Ça y est, c'est fini.

M. Laforest (Alain) : Le vaccin, c'est pour quand?

M. Arruda (Horacio) : Bien, le vaccin, très honnêtement, tout le monde fait de la recherche, là, mais je ne pense pas qu'on va avoir un vaccin pour l'automne. Je veux dire, si on a un vaccin pour l'automne, bravo à ceux qui vont avoir trouvé la nouvelle technologie. Mais même des discussions récentes avec des chercheurs que j'ai eu comme telles, ce n'est pas pour l'automne. Ça va peut-être être pour d'autres saisons si le virus continue à le faire. Il y aurait peut-être un potentiel de médications qui sont actuellement en étude, notamment la chloroquine. Il y a des médicaments actuellement qui sont en train d'être étudiés, qui ont été utilisés notamment avec des gens canadiens qui sont allés en Chine pour faire certains traitements. Ça, il y aurait peut-être certains médicaments qui pourraient aider. Mais la vaccination, je ne pense pas que ça va être là dans le cadre de ce cycle pandémique ci.

Le Modérateur : En anglais, s'il vous plaît.

Mme Lévesque (Fanny) : Il y a une coupe du monde de ski de fond en fin de semaine à Québec. Pourquoi ce n'est pas annulé?

M. Arruda (Horacio) : En français?

Le Modérateur : Une dernière en français.

M. Arruda (Horacio) : O.K. Excusez-moi. C'est parce que vous avez dit «en anglais», puis moi, mon cerveau switche.

Il faut comprendre qu'il y a toute une série de critères qui vont faire qu'on va analyser une situation : d'où viennent les gens, O.K., quel genre de sport ils font? En ski de fond, on n'est pas en train de faire du hockey. On n'est pas dans, comment on appelle ça, la chambre des joueurs, là, où tout le monde est collé, prend sa douche puis etc. C'est un sport qui se pratique à l'extérieur, O.K., ce qui n'est vraiment pas la même affaire que de se retrouver dans une salle où on fait de la compétition de ping-pong, etc.

Ça fait que c'est toute cette analyse de critères là qui vont faire qu'à un moment donné on va décider qu'on peut le maintenir ou pas le maintenir, par contre, puis aussi où on est aujourd'hui à cette heure-ci. Dans trois semaines ou dans un mois, si la situation est complètement différente, on pourrait décider : Même un rassemblement autour d'une montagne de ski, ce n'est pas nécessaire, mais c'est très important.

Il faut que je me replace ici? Oui, c'est vrai.

Le Modérateur : En anglais, s'il vous plaît.

M. Authier (Philip) : A couple of questions in English for Ms. McCann and I'll have a couple for you too.

Mrs. McCann, first of all, you say that the eighth case has been announced today and that, at this point, you recommended the cancellation of the World Championships of Figure Skating. What led you to that decision?

Mme McCann : Well, I think that we analyzed the situation with different criteria and the risk of exposure to the virus to our population. And we came to that conclusion discussing with the public health also. People at that event are coming from different countries. It's an indoor space. There's a lot of people, thousands of people. And, you know, we've just been declared a «pandémie» in the world. So we think that it's the best scenario to protect the population at this point.

M. Authier (Philip) : It could be extended to other major events?

Mme McCann : It could be extended. But, you know, today, we made this decision for that event and we're going to make decisions for each event from now on. So we'll see how the situation evolves, but we're going to analyze, evaluate every event from now on.

M. Authier (Philip) : In the directives that you've adopted for public sector workers, health care workers, we're hearing that the health care workers connected with McGill have been told that travel is suspended until August 31st 2020. So is that part of the directive? Do you expect it to last that long? And could that even go further? Is there a limit on your ban on travel?

Mme McCann : Well, we haven't put a definite limit. We said that, from now on, the professional travels, for professional reasons, are prohibited, are canceled. But we know it's going to be for a few months at least. So we didn't put a date, but we know it's going to be for a few months at least.

M. Authier (Philip) : What about personal travel of a nurse working at a hospital?

Mme McCann : Well, that's what we're saying, that if the… Of course, we'd prefer that the nurse doesn't travel. But, if she does, then she has to be careful where she's going, to follow also the recommendations of Santé Canada, and to avoid as much as possible, especially a nurse, the zones that are at risk. That could change during her trip. So that's why we prefer that people don't travel even on a personal level, but, of course, we cannot go further than that.

Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing of multiple cases where, you know, someone working in a health care center has gone on a trip and then has refused to self-isolate, or, you know, students who've gone on trips somewhere and then are not being told to self-isolate. In the case where someone refuses to stay at home for 14 days, should there be sanctions?

Mme McCann : I haven't been aware of this myself. I think people have been quite collaborative to self-isolate for obvious reasons. So I will ask the question if there have been situations like that in terms of adults. We'll say it like that. But, for school trips, the same orientation that we sent to the employees in the «fonction publique» prevails, that we're going to ask that those trips be canceled, the school trips, for different countries, obviously.

M. Giroux (Stéphane) : Dr. Arruda, you mentioned earlier, you know, the routine things to avoid, spaces and everything. But the fact that the World Health Organization today calls it a global pandemic, what does it change in your job?

M. Arruda (Horacio) : In fact, we were already in that perspective, so I'm not... Since the beginning, we were thinking some dates because it's a new virus, because the population is virgin again. There's no antibodies to that virus in the world. That virus will go from place to place and, sooner or later, it's going to arrive. We have the chance to delay that, making us more time to prepare. But we are on that planning since January, I can tell you. But I cannot predict what is going to happen. But I can say to you that we're going to have some cases here. And my aim, and the aim of public health, and the aim of the Ministry is to lower the impact. It is possible if we do intensive public health measures at the beginning, take care of people, diagnose them, make inquiries about all the contacts, make them isolated, make sure that we don't mix people who have symptoms or are symptomatic or coming back from trips in contact with elderly persons or vulnerable persons. Those are all measures that will lower the curve of the epidemic and make us more able to take care of everybody.

M. Giroux (Stéphane) : Yesterday, you were trying to trace somebody who used the metro. At this point, should people even worry about traveling by public transport?

M. Arruda (Horacio) : I don't think that's the case actually. First of all, I want to tell you something, there is no active transmission in Québec. It's because of this that we contacted this person, made all her story. And, because we cannot identify the contacts of the bus by herself, she doesn't know who were there, we decided to inform the people that probably went in this bus to check if they get symptoms. Imagine one person was very close to her and, even if the risk is low, she gets the disease, but she is not aware, she waits, she goes to see her mother and everything, now that she's aware, she can say : Oh! I was in this bus, there was a person, she would call 8-1-1. And we're going to be able to take her in charge before she gets more contagious and contaminate other persons. At the beginning of an epidemic, that's the way to do... When it's completely circulating everywhere, that's other measures.

Mme Fletcher (Raquel) : We're also hearing reports of some people at the National Assembly who are choosing to self-quarantine for the... Can you confirm those reports and maybe speak to the fact that the National Assembly might be at risk as well? I mean, there's a lot of people coming here all the time, there's a lot of tourists. Maybe this is more a question for the Minister.

Mme McCann : Well, I'm very confident. I think there might be a couple of people who have traveled and are self-isolating. But, at this point, everything is under control at the National Assembly.

M. Giroux (Stéphane) : Are you worried now that...

Le Modérateur : Dernière question.

M. Giroux (Stéphane) : I got a few phone calls myself from viewers who say : I thought maybe I had symptoms, I called 8-1-1, people telling me that, after an hour, an hour and a half on hold, they just hung up. Are you concerned about this, that the hotline put in place is unreachable for many people?

Mme McCann : Well, we're going to make some improvements quickly for the 8-1-1 line. It's a very important line. But what happened is that the number of calls skyrocketed in the last one or two days. So we're going to make also improvements for 8-1-1. But I want to say that, if people want just general information, they should call the other number, 1 877 644-4545. All the information on the coronavirus is there. But, if it's a question of your own health, you're concerned, it's the 8-1-1, and we're going to take measures quickly to improve the service.

Le Modérateur : Dernière question.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce que c'est vrai qu'il y a deux personnes dans le politique... qui sont en isolement présentement? Avez-vous entendu ça?

Mme McCann : Il y a deux personnes, oui, et on n'ira pas plus loin dans le spécifique, mais ça se passe très bien.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais c'est parce que c'est des cas suspects...

Mme McCann : Non, c'est des gens qui reviennent de voyage.

Mme Richer (Jocelyne) : O.K. Pour l'instant, ils ne sont pas...

Mme McCann : Il n'y a pas de problème.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

Mme McCann : Merci.

(Fin à 16 h 9)

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