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La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. Christian Dubé, président du Conseil du trésor et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

annonce en lien avec le réseau de la santé et des services sociaux et les milieux d’hébergement privés

Version finale

Le jeudi 2 avril 2020, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-trois minutes)

M. Dubé : Alors, merci beaucoup et bonjour à tous. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui avec Mme la ministre de la Santé, Mme McCann. Comme vous le savez, le personnel de la santé travaille actuellement sans relâche pour soutenir nos patients. En fait, nos anges gardiens, comme le répète quotidiennement notre premier ministre, font un travail exceptionnel, et c'est pourquoi nous tenons à compenser le fruit de leurs efforts, de tous leurs efforts, car ces efforts sont garants de la victoire que nous remporterons dans cette grande bataille.

Nous annonçons aujourd'hui de nouvelles mesures pour bonifier le salaire du personnel du réseau qui oeuvre dans nos établissements et qui s'affaire à prodiguer des soins ou des services dans le contexte de la COVID-19. Ces primes s'ajoutent aux mesures de sécurité et de protection accordées en début de semaine au personnel de la santé et des services sociaux et sont enchâssées, maintenant, dans l'arrêté ministériel.

Il s'agit d'un geste de reconnaissance de plus envers le travail indéfectible qui est fait par toutes ces femmes et tous ces hommes depuis le début de la crise, un travail qui nous rend particulièrement fiers de notre réseau et de ses ressources. Il faut le rappeler, ces gens, bien souvent, prennent un risque pour leur vie pour sauver la nôtre.

La première mesure s'adresse à tous ceux et celles en première ligne. Une prime de 8 % de leur salaire leur sera accordée. Cette prime vise tous les professionnels de la santé oeuvrant directement auprès de la clientèle, que ce soit aux urgences, aux soins intensifs, dans les centres de confinement, les cliniques de dépistage ou les CHSLD. Concrètement, cette mesure vise environ 69 000 personnes qui recevront cette prime.

La deuxième mesure vise tous les autres travailleurs de la santé et des services sociaux. Une prime de reconnaissance de 4 % leur sera accordée. On pense notamment aux techniciens en laboratoire et spécialisés, les préposés à l'entretien ménager, le personnel qui répond aux appels de la ligne 8-1-1. Cette prime de reconnaissance vise quelque 200 000 employés.

Ces deux mesures seront rétroactives au 13 mars et pourront être reconduites selon l'évolution de la situation.

Nous ne le répéterons jamais assez, les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux font présentement un travail tout à fait remarquable. Il ne faut pas lâcher. Nous avons besoin de vous. Ce travail est empreint de risques, nous le savons. Bien entendu, un incitatif monétaire n'enlève rien aux risques que vous prenez quotidiennement pour donner les services essentiels à la population, mais il témoigne néanmoins de notre reconnaissance envers la bienveillance, la résilience et l'humanité dont font vous faites preuve, tout le personnel du réseau actuellement avec nous.

Cette grande solidarité québécoise qu'on vit présentement est tout à votre honneur, et, au nom de toutes les Québécoises et de tous les Québécois, je vous offre nos plus profonds remerciements. Merci beaucoup. Je vais passer la parole à Mme McCann.

Mme McCann : Alors, merci, Christian. Alors, bonjour à tous. Moi, j'aimerais tout d'abord remercier mon collègue pour son écoute des besoins sur le terrain et son empressement à mettre de l'avant des solutions qui vont nous permettre de passer à travers cette crise.

Je le dis souvent, le personnel du réseau accomplit un travail qui est remarquable. Chaque jour, ce sont des milliers de travailleurs et de travailleuses au Québec qui se dévouent avec empathie pour le bien-être d'autrui. On est tous très, très reconnaissants.

En cette période intense que nous traversons, nous sommes conscients qu'il sont d'autant plus sollicités, et les primes annoncées par mon collègue viennent reconnaître ce travail colossal qui est accompli.

Bien sûr, dans la prise en charge des personnes aînées ou des personnes vulnérables, les préposés aux bénéficiaires jouent un rôle crucial. Leur apport est très précieux car leur travail, c'est véritablement de prendre soin des gens.

Alors, comme l'a promis notre premier ministre, nous voulons nous assurer qu'en période de pandémie de la COVID-19 les préposés aux bénéficiaires reçoivent un salaire adéquat, qui reconnaît leurs compétences et leurs efforts en ce moment, qui est supérieur à ce que leur procureraient les mesures de remplacement du revenu d'urgence qui a été mis en place. C'est donc une prime temporaire de 4 $ par heure travaillée que nous allons leur offrir, et cette prime sera rétroactive au 13 mars dernier.

Concrètement, cette prime va être octroyée aux quelque 34 000 préposés oeuvrant dans les résidences privées pour aînés, les RPA, et les ressources intermédiaires et de type familial. Par ailleurs, les CHSLD privés non conventionnés ayant des ententes d'achat d'hébergement avec les CISSS et les CIUSSS pourront également bénéficier de cet investissement.

Alors, comme vous le savez, ma collègue Mme Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, avait déjà annoncé un investissement de 133 millions de dollars, il y a quelques jours, pour financer des dépenses additionnelles en raison de l'acquisition d'équipement de protection et de désinfection, d'ajout de personnel et de hausse des dépenses de fonctionnement pour ces mêmes milieux de vie. L'initiative annoncée aujourd'hui, c'est complémentaire à cette annonce de Mme Blais.

À tous les préposés aux bénéficiaires, moi, je leur dis merci. Merci pour tout ce que vous faites aujourd'hui plus que jamais. On est avec vous.

Et, enfin, je veux ajouter qu'il y aura d'autres mesures qui pourraient être annoncées pour compléter les investissements annoncés au cours des derniers jours et ceux qu'on annonce aujourd'hui. Merci.

Le Modérateur : Est-ce que vous aviez une déclaration en anglais, courte, ou on passe tout de suite à la période de questions?

M. Dubé : On pourrait passer aux questions, si vous...

Le Modérateur : Très bien. Donc, on passe à la période de questions. Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. J'aimerais savoir, le total de, disons, ces trois mesures-là, ça se chiffre à combien en dollars, à peu près?

M. Dubé : Oui. En fait, il faut reconnaître qu'il y a quand même certaines dates d'application, là, qui peuvent différer, mais je vous dirais, globalement, le total des mesures est de 287 millions.

M. Bossé (Olivier) : Et on parle du début, le 13 mars, mais ça, c'est pour 30 jours ou c'est... La fin, c'est quoi?

M. Dubé : Très bien. Alors, il y a des mesures qui sont des mesures... par exemple, comme celle qui est reliée aux PAB. privés, donc dans les résidences privées, est de la même période que la mesure fédérale du 2 000 $. Alors donc, c'est pour les 16 semaines de la mesure fédérale. Alors, les mesures du côté du secteur public, dont j'ai parlé tout à l'heure, sont liées avec l'arrêté ministériel et seront reconduites au fur et à mesure que nous aurons l'arrêté ministériel qui sera reconduit par la ministre de la Santé.

M. Bossé (Olivier) : Le premier intervalle, c'est combien de temps?

M. Dubé : Le premier intervalle, on l'a mis jusqu'au 1er mai, mais on sera ouverts à continuer au besoin. Mais on l'a relié avec l'arrêt ministériel qui est fait par la ministre de la Santé.

Le Modérateur : Maintenant, une question pour Andrée Martin, TVA.

Mme Martin (Andrée) : Oui. Bonjour à vous deux. Je comprends que ce sont des mesures d'appréciation, mais est-ce que, à quelque part, c'est aussi des mesures de rétention? Est-ce que vous avez observé, dans les derniers jours ou dans les dernières semaines, bref, depuis le début de la crise, qu'il y a certaines personnes qui ont quitté, notamment avec le 2 000 $, là, qui était offert par le fédéral? Est-ce que c'est venu à vos oreilles, ça?

M. Dubé : Je vais laisser à madame.

Mme McCann : Moi, ce n'est pas venu à mes oreilles, là. Je ne prétends pas avoir toute l'information, mais je pense que ce qu'il faut retenir de l'annonce d'aujourd'hui, notamment pour les préposés aux bénéficiaires dans les résidences privées, c'est que ça fait longtemps que le gouvernement, nous en parlons, hein, de cette situation où on trouve que les préposés aux bénéficiaires dans le secteur privé ne sont pas suffisamment payés, et on reconnaît qu'il y a un problème là.

Alors là, dans le contexte de la crise actuelle, on veut vraiment y remédier, dans le cadre qu'on vous explique aujourd'hui, et c'est vraiment une reconnaissance qu'il faut vraiment faire quelque chose pour rehausser leurs salaires.

Mme Martin (Andrée) : Ça pourrait être reconduit selon les circonstances, mais est-ce que, par exemple, là, les préposés aux bénéficiaires peuvent s'attendre à avoir ce salaire-là pour toujours, finalement, après... même une fois que la crise sera passée?

Mme McCann : Oui. Bien, on le sait que c'est pour 16 semaines, là, qu'on donne cette allocation ou cette hausse, ce rehaussement, là, de leur rémunération. Mais ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a des discussions qui se poursuivent, là, pour la suite des choses, hein, notamment au niveau du per diem, et là c'est, évidemment, au niveau du président du Conseil du trésor.

Le Modérateur : Maintenant, une question pour Vincent Larin, Agence QMI.

M. Larin (Vincent) : Oui. Bonjour, M. Dubé, Mme McCann. J'aurais aimé savoir comment est-ce que vous en êtes venus à... où est-ce que vous avez tracé la ligne? Comment vous en êtes venus à vous arrêter là? Il y a, entre autres, la CSQ qui déplorait, ce matin, que les intervenantes en petite enfance, dans les centres, là, d'urgence, en ce moment, n'auront pas accès à cette prime-là, même si elles sont en première ligne. Pourquoi pas eux, par exemple?

M. Dubé : Veux-tu que je commence ou tu...

Mme McCann : Oui, vas-y.

M. Dubé : En fait, j'apprécie beaucoup la question, parce que ce n'est pas une réponse facile, puis ce n'est pas une question facile.

On a mis quelques principes. Le premier principe, pour distinguer ce qu'on appelle la première ligne, dans notre jargon ici, c'est vraiment les gens qui sont en contact avec les gens du COVID. C'est les gens qui sont dans nos établissements, donc dans les établissements de santé — ça, c'est un deuxième principe — et qui sont avec des gens de façon constante.

Alors, c'est certain que les exemples... par exemple, lequel vous donnez, c'est des gens qui peuvent, mais on ne parle pas de la même fréquence de ceux qui sont dans nos établissements, dans un centre de détection, ceux qui font passer les tests.

Alors, on a essayé de tracer la ligne avec... disant : Il fallait qu'ils soient dans nos établissements, il fallait qu'ils soient en contact fréquent. Et on a essayé de refléter ça le plus possible, mais, en même temps, on reconnaît l'effort qui est fait par tout le monde. On sait, puis vous le savez, on a des gens qui font, en ce moment, des efforts incroyables, et c'est pour ça qu'on a pris une décision qui... Là, c'est le président du Conseil du trésor qui vous parle. Je ne dis pas qu'elle est dispendieuse, mais qu'elle est méritée, c'est de viser tout le monde. C'est la première fois qu'on fait une mesure de cette ampleur-là. Quand je vous dis qu'on a regardé non seulement les 69 000 personnes de cette première ligne là, mais on a trouvé une façon et on a dit qu'il était important d'aller chercher le reste des 200 000 personnes qui sont en support à cette première ligne là.

Alors, c'est sûr que, dans les prochaines semaines, on aura à réfléchir à tout ça, mais je vous dirais qu'aujourd'hui c'était vraiment un premier pas qu'on fait. On a eu, dans les gens à qui on a parlé, de bonnes réactions, mais c'est certain qu'avec la collaboration du ministère de la Santé et d'être sur le plancher comme on l'est, on pourra voir si on a besoin de s'ajuster. Mais je pourrais vous dire que c'est un effort considérable étant donné l'effort qui est fait par nos personnes dans le système.

M. Larin (Vincent) : Une autre sous-question, tant qu'à vous avoir, M. le président du Conseil du trésor. On ne vous voit pas souvent ces temps-ci, mais concernant...

M. Dubé : On travaille en sous-marin, je le dis souvent.

M. Larin (Vincent) : Concernant le renouvellement des conventions collectives dans le secteur de la santé, là, qui se fait à toute vitesse, on comprend, pouvez-vous nous expliquer l'intérêt pour les Québécois de renouveler aussi rapidement les conventions collectives, dans le contexte où ces gens-là ont clairement autre chose à faire que de se préoccuper des offres qui leur sont faites, là?

M. Dubé : En fait, ça aussi, c'est une question que j'apprécie parce que je n'ai pas l'occasion souvent d'en parler.

Premièrement, je vous dirais que c'est une opportunité que l'on a offert lorsqu'on a rencontré les grandes centrales, le 15 mars dernier, tout de suite après le début de la crise du COVID. On n'a jamais forcé personne, et les gens sont tout en droit... de toutes les centrales, qui nous avaient dit, quelques jours par la suite, puis on les avait rencontrées le dimanche... dans les jours qui ont suivis, les gens nous ont dit qu'ils étaient intéressés à la faire.

Bon, c'est évident que d'essayer de régler des conventions collectives pour cinq grandes centrales qui représentent 550 000 personnes, c'était un exploit assez difficile. Par contre, on ne veut pas s'empêcher, si vous me permettez, de leur donner cette possibilité-là. Et je m'explique. On a voulu s'assurer que ce qu'on connaît aujourd'hui comme conditions, on les connaît aujourd'hui. Et notre offre, que l'on trouve — ça, c'est notre version à nous — plus que raisonnable reflète les conditions qui étaient en place le 15 mars. Est-ce que ces conditions-là vont durer? Moi, si vous me le demandez aujourd'hui, à la vitesse des changements que l'on connaît, il n'y a pas grand monde qui est capable de dire qu'est-ce que ça va être dans deux mois, dans six mois. Et c'est pour ça qu'on se devait, à nos employés, de leur donner cette opportunité-là.

Ce qui se passera dans les prochaines semaines, c'est leur choix. Jamais on a forcé les gens, et ça sera à eux de décider s'ils veulent négocier avec nous au moment opportun. La convention est maintenant terminée. C'est pour ça qu'on avait donné cette date-là, c'est-à-dire la date de lundi dernier, mais ça sera... Je vous dirais, en résumé, que notre porte est toujours ouverte pour pouvoir travailler avec eux.

Le Modérateur : Fanny Lévesque, LaPresse.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui. M. Dubé, juste pour continuer sur le sujet, est-ce qu'on lit entre les lignes... vous parlez de ce qui s'en vient, l'incertitude. Est-ce que vous n'êtes pas en train de leur dire un peu : Prenez ce qu'on vous a offert, parce que, dans quelques mois, on ne sait pas qu'est-ce qui va être sur la table?

M. Dubé : Bien, vous allez remarquer. Si vous me permettez, je voudrais vraiment faire une différence dans la négociation des conventions collectives et l'annonce d'aujourd'hui, si vous me permettez. Parce qu'aujourd'hui, c'est un effort, je dirais, important que l'on fait pour l'ensemble de nos employés, qui n'a rien à voir avec la convention collective. Parce que justement, puis je pense qu'on en a parlé beaucoup, Danielle et moi, puis on en a parlé avec notre premier ministre, il était important pour nous de leur donner cette opportunité-là. Mais quand on a vu... puis c'est pour ça qu'on agit rapidement aujourd'hui. Quand on a vu qu'on ne pouvait pas arriver à une entente en raison du défi que ça comportait, on a dit : On ne peut pas s'empêcher de donner, à nos employés, des mesures appropriées.

Alors, c'est pour ça qu'aujourd'hui, ce que je vous dis, <il n'y a pas... >il n'y a vraiment aucune connexion entre ces mesures-là, bien qu'elles soient monétaires. Mais on les lie au COVID, on les lie à l'arrêté sanitaire qui a été fait par la ministre. Mais, pour moi, il n'y a aucun lien entre les deux.

Mme Lévesque (Fanny) : Je ne sais pas si c'est inclus, mais, par exemple, les ambulanciers, qui ne sont pas directement dans l'hôpital, mais qui y vont assez régulièrement, qui vont aller chercher le patient dans la maison, est-ce qu'ils font partie de ces mesures-là ou est-ce qu'on peut comprendre qu'ils le seront dans une deuxième vague, par exemple?

M. Dubé : Bon, alors, j'aimerais vous dire non, pour une raison que le principe que nous avons mis un peu... Comme j'ai parlé tout à l'heure pour le service de garde pour le personnel de la santé, ce ne... On a fait une mesure aujourd'hui dans nos établissements, O.K., parce que... Et, encore une fois, vous allez me dire, ça fait déjà pas mal de monde, parce que, pour les ambulanciers, on parle d'à peu près 5 000 personnes, mais dont à peu près seulement 800 sont des employés d'Urgences-Santé.

Alors, comme ils ne sont pas dans nos établissements, il a fallu tracer la ligne à quelque part, mais il y a déjà... Le dossier des ambulanciers, c'est un dossier que l'on connaît bien. Et, comme l'a dit Mme McCann tout à l'heure, il y aura d'autres discussions qui nous permettront de regarder, mais aujourd'hui, c'est là que nous en sommes.

Le Modérateur : Maintenant, Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour, madame. Bonjour, monsieur. Donc, je comprends que le coût de la mesure, c'est 287 millions de dollars. Je présume que c'est de l'argent que vous empruntez. Ce n'est pas de l'argent que vous avez, sonnant, trébuchant dans vos coffres en ce moment?

M. Dubé : Bien, écoutez, je vais laisser le ministre des Finances regarder, mais, comme les montants sont importants, vous entendez toutes les mesures que l'on fait, on a quand même la réserve dont le premier ministre parle souvent, qui est de 14 milliards, qui vient des surplus au cours des dernières années. Cet enjeu-là n'est pas... Il n'y a pas un enjeu de liquidités du tout en ce moment pour être capable d'avoir les ressources nécessaires.

Rappelez-vous, en plus, M. Bovet, que, juste avant de quitter la Chambre, nous avons eu des crédits provisoires de 25 % pour l'année. Alors, on est dans cette limite-là, pleinement, en ce moment.

M. Bovet (Sébastien) : Parlant de liquidités, le 24 mars, M. Legault, en conférence de presse, ici, disait que le programme fédéral entrerait en fonction le 6 avril, là, pour donner de l'argent aux gens qui ont perdu leur emploi à cause de la crise et il disait qu'on est en train de regarder de notre côté, du côté du gouvernement, ce qu'on peut faire pour les personnes qui vont avoir besoin de liquidités avant le 6 avril. On est le 2 avril. Est-ce que ce programme verra le jour ou il ne verra jamais le jour?

M. Dubé : Je ne veux pas... Bon, je vais être assez transparent, là. Je pense qu'il y a des annonces, dans les prochains jours, qui vont répondre très bien à votre question, M. Bovet.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, pour compenser les gens, d'ici que le chèque fédéral rentre. C'est ça?

M. Dubé : Voilà. Alors, je vais laisser mes autres collègues faire les annonces. On trouvait qu'il y avait l'importance de cette annonce-là aujourd'hui. Je vous dirais que, dans les prochains jours, vous allez avoir les réponses à vos questions. On y travaille.

Le Modérateur : Collègues, il nous reste un peu de temps pour un autre tour, si vous le souhaitez.

M. Dubé : S'il y a des questions en anglais...

Le Modérateur : Oui. Si vous donnez... un dernier petit tour de questions en français puis... Olivier, est-ce que vous aviez une question?

M. Bossé (Olivier) : ...curieux de connaître un petit peu l'ambiance de rencontre de négociation. Dans la situation où on est, ça doit être particulier, non?

M. Dubé : Écoutez, moi, j'ai trouvé, si vous me permettez, Danielle, parce qu'on s'en parle quand même souvent, j'ai trouvé les gens très professionnels... des syndicats, des grandes centrales, les intervenants qui travaillent... Ça fait plusieurs fois qu'il y a des conventions collectives qui sont renégociées avec les gens du Trésor. J'ai trouvé que les gens ont été excessivement professionnels depuis... où on a eu cette discussion-là accélérée, puis je parle de toutes les centrales. Les gens ont été excessivement professionnels, parce qu'on a été capables, justement, de mettre ces discussions-là de côté puis de dire : On aimerait ça reconnaître deux choses, rappelez-vous, la sécurité de nos gens, particulièrement en santé... Et c'est pour ça qu'on est arrivés quand même assez rapidement sur une entente de sécurité et qu'il a quand même mis... ou le gouvernement a mis à peu près 240 millions, sur une base annuelle, dans ces mesures de sécurité là. Ça fait que ça, on a réussi à négocier ça à l'extérieur de la convention.

Deuxièmement, on a dit : Qu'est-ce qu'il faut faire? Bien, il y a vraiment une surcharge de travail, que j'expliquais tout à l'heure puis confinée à nos établissements. Et on a eu de bonnes discussions, mais on va le faire par arrêté, parce que c'est évident que nous, on trouve que c'est plus que raisonnable de mettre 8 % et 4 % pour l'ensemble du personnel. Mais ça a été quand même un arrêté que nous allons faire.

Mais je vous dirais que c'est pour ça que je tiens à le mentionner aujourd'hui, que notre porte est ouverte pour continuer à discuter, parce que maintenant qu'on a réglé la sécurité, maintenant qu'on a réglé qu'est-ce qui sont les mesures COVID, bien là, maintenant, on peut peut-être plus se concentrer sur la négociation parce qu'on aura réglé les deux préalables qu'on avait mis.

Alors, moi, je vous dirais, je les remercie. Je le répète, il y a des gens qui ont bien fait les choses du côté des grandes centrales, parce que ça reflète ce que leurs membres leur demandent, d'avoir réglé ces deux préalables-là. Maintenant, on continuera à faire les travaux appropriés dans les prochaines semaines.

Le Modérateur : Andrée Martin.

Mme Martin (Andrée) : Juste... petite précision. On parle bien d'une mesure totalisant 287 millions de dollars?

M. Dubé : Oui.

Mme Martin (Andrée) : Parfait, merci.

Le Modérateur : Très bien. Vincent Larin, Agence QMI. Ça va aller?

M. Larin (Vincent) : Oui, bien, juste une petite question...

Le Modérateur : Oui puis non, allez-y.

M. Larin (Vincent) : Il n'y a pas d'histoire de prime cumulative. Je comprends, le 8 %, c'est... Les gens ne recevront que 8 %. Le 4 %...

M. Dubé : Oui, tout à fait. Oui, oui. C'est bon de clarifier.

Le Modérateur : Maintenant, Fanny Lévesque, La Presse+.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui. Mme McCann, j'aimerais revenir, si vous me permettez, sur ce que vous avez dit au point de presse à 13 heures. Vous avez parlé qu'on allait peut-être ouvrir certaines possibilités pour les chirurgies, là, tu sais, parce qu'il y a eu beaucoup d'opérations qui ont été reportées. J'aimerais que vous précisiez un petit peu qu'est-ce que vous voulez dire par là. Qui, par exemple, pourrait être appelé? Parce que je sens que ça crée beaucoup d'attente dans la population.

Mme McCann : Oui, et comprenez, là, je réitère que la première chose qu'il fallait faire, c'est débloquer de la capacité de lits, hein? Dans notre réseau, on est rendus à 7 000 lits, dont 700 en soins intensifs. Alors, il fallait, à ce moment-là, délester l'ensemble des chirurgies électives. Des chirurgies électives, là, on peut attendre, hein? Il n'y a pas d'impact, là, immédiat, sur la santé des gens... enfin, qui met la santé des gens en danger. Il fallait également bonifier notre banque de sang, parce qu'on avait une banque de sang, là, qui était trop basse, mais là ça va beaucoup mieux parce que les Québécois ont répondu à l'appel. On avait un... On était serrés, au niveau, là, des... on est toujours serrés au niveau des masques N95, mais on a une petite amélioration.

Alors, ce qu'on dit, c'est qu'il y a des gens qu'on opère puis qu'on traite, là, parce que c'est une urgence, c'est prioritaire, c'est pressant. Il y en a d'autres qui peuvent attendre, mais, entre les deux, il y a des gens qu'il faut bien évaluer parce que... est-ce que leurs conditions cliniques.... est-ce que, si on fait une intervention, une chirurgie, le système immunitaire, par exemple, peut être plus bas? Est-ce que ça les met à risque de contracter la COVID-19 ou bien si c'est possible de le faire en prenant les précautions?

Alors, c'est cette catégorie de patients que les médecins, le corps médical va s'atteler à analyser, à préparer. Et je pense que, dans les prochains jours, hein, on parle vraiment... puis vous savez, comme on vous dit toujours, ça peut changer, hein, mais, dans les prochains jours, on pourrait, à ce moment-là, aller de l'avant avec certaines chirurgies qui ne sont pas électives à 100 %, mais qui ne sont pas non plus urgentes et prioritaires, mais que ce serait de bon aloi de les faire.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que, donc, des gens qui ont vu leur chirurgie être reportée pourraient être rappelés?

Mme McCann : Pas dans le cas de chirurgies vraiment électives, mais, par exemple, je vais vous parler de... évidemment, vous ne serez pas surprise, tout le secteur de l'oncologie, il y a des gens qui pourraient être rappelés.

Le Modérateur : Maintenant, Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Je reviens, donc, aux chiffres de l'annonce, là : 287 millions aujourd'hui; il y a eu un 133 millions, une fois, avec Mme McCann; un programme de 2,5 milliards de dollars pour les entreprises, là, que vous avez annoncé avec M. Girard et M. Legault, je pense. C'est quoi, la facture totale, jusqu'à maintenant, pour le gouvernement, des programmes annoncés dans la foulée de cette crise?

M. Dubé : Je vais laisser celui qui s'occupe de faire le total de tout ça, qui...

M. Bovet (Sébastien) : Oui, mais c'est vous qui signez les chèques, là.

M. Dubé : Oui, mais on va commencer par additionner les programmes avant et, comme pour votre question tout à l'heure, on ne les a pas tous annoncés encore. Je pense qu'on fait encore certains arbitrages de mesures qui vont être annoncées dans les prochains jours. Je pense que, comme l'a dit M. Girard quelques fois, on va attendre d'avoir l'ampleur du... pour vous donner des chiffres un peu plus précis, mais je pense que les chiffres que vous pouvez additionner jusqu'à maintenant sont assez importants.

Alors, je laisserai mon collègue, là, dans les prochains jours, lorsqu'on aura pris l'ampleur de tous les programmes qui seront en cours.

M. Bergeron (Patrice) : Juste avant de passer en anglais, si vous m'en permettez une toute petite à propos des primes que vous avez annoncées, en ce sens qu'on aimerait ça savoir, pour que le citoyen comprenne, il s'agit de pourcentages, mais à quoi ça correspond, sur un taux horaire moyen, comme augmentation?

M. Dubé : C'est une bonne question. Danielle, est-ce que je peux peut-être donner pour...

Mme McCann : Oui.

M. Dubé : C'est sûr qu'un salarié, par exemple, dans une résidence pour personnes âgées privée, qui est dans le bas de l'échelle, à 13 $ ou à 14 $, vous allez voir qu'une mesure de 4 $ horaire est entre 25 % et 30 % d'augmentation. C'est très important et c'est pour ça qu'il faut faire attention aux pourcentages. Quand vous allez vers, par exemple, un préposé aux bénéficiaires qui est dans un CHSLD, donc du côté public, c'est des gens où le premier palier, ce qu'on appelle la première échelle, c'est des gens qui sont à peu près à 20 $.

Alors, vous voyez que l'augmentation, elle est de 8 %, mais elle est sur 20 $, alors que, là, on parlait tout à l'heure... Ça vous donne un peu un ordre de grandeur, et vous avez des préposés pour qui cette augmentation-là... je pense, par exemple, à des gens qui sont dans l'entretien ménager, c'est des gens qui vont avoir un 1,50 $, 2 $, 2,50 $ d'horaire. Alors, c'est des gens qui vont faire, par exemple, à titre d'exemple, 35 heures-semaine. C'est quand même une augmentation importante, de 60 $, 70 $, 80 $ par semaine.

Donc, le pourcentage d'augmentation, à l'exception des PAB dans le privé, donc des préposés aux bénéficiaires, tient compte de l'échelle salariale, parce qu'on trouvait que c'était ça qui était le plus en termes d'équité. Je ne sais pas si je réponds à votre question, là. Bon.

Le Modérateur : Oui, merci. Merci. Nous sommes prêts à passer à l'anglais maintenant. Alors, Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon to both of you. What do you want to accomplish with these bonuses today?

Mme McCann : Well, I think we want to recognize the great work, «le travail colossal», the important, very important work that the healthcare workers... but I'm saying that in a large fashion because the whole team is taken into account. We're talking about people who are cleaning, «les préposés aux bénéficiaires», the nurses, everybody. We're taking into account the effort that is being made in our network in these very, very special circumstance.

And what we're saying is that there will be... There are people right now, and there will be more, that will be in places where there is COVID-19. So we're saying that we're going to give 8% of more salary to those people, certainly in many areas of the hospitals, also in the CHSLD, in the long-term facilities. We recognize the effort in those facilities also.

And for the rest of the staff in the healthcare network, there is also an effort. There is less clinical exposition, I'll say it that way, but there is an effort. So we want to give 4% increase. So this is to recognize because the network really is working very hard at this point.

Mme Senay (Cathy) : Is that a way to say that the Government is basically paying to cover your fears?

M. Dubé : Well, I wouldn't say that. What I think is important, and I would just want to add to what Mrs. McCann said, I think the importance of going through the full spectrum of the network is that, as you know, they're working as a team. The guy who's, you know, cleaning the floor in the hospital, I would say, is very important as well because you need to make sure that all the staff is working in a clean environment and that people coming are in a very clean environment. So that was important.

When we discussed with the Prime Minister, with this special situation, we said : We need to englobe everybody. And that is reason Danielle is talking about this team and that's what we sense when we talk to them. They want a measure but they're saying : Please include everybody. And this is what the compromise that we have been making, that is in our capacity to pay, for the question that we had before, but also to show that respect for that team that is doing quite an effort, and that's the objective today.

Mme Senay (Cathy) : And you wanted to retain them in the profession. You didn't want them to say : Well, I'll go home and I'll have the compensation from the federal Government.

M. Dubé : Well, I think the... Thank you for that question, because what I always want to say, and Danielle has been very clear in the last few weeks : When we were discussing with them, with the union, they were saying : It's not always a question of salary, it's a question of security. And that's reason before I said that we came with measures that are on the security side. Members with the trousers and the mask, and what we do with the pregnant, you know, nurses, and all those issues, and what do we do with being able to take a cab or being able to have the meal paid that night when we ask you overtime, those are all things that we put, what we call the security measures. And, once we have cleared that, I think we were able to say : How can we recognize the teamwork that you do right now?

So I think that's reason I make the reference to, I think, the objective today is to say : We recognize this tremendous effort that you make.

Mme Senay (Cathy) : One last question. Mrs. McCann, yesterday, you talked about the fact that you asked the Health Ministry to look at the organization of the work to make sure that we are limiting the number of people going in CHSLDs or private residence for seniors.

How these bonuses can do a difference in reducing the movement in CHSLDs and private residence, that it's a key to stop the spread of the coronavirus?

Mme McCann : I think there are two different things. What we're saying is that, for instance, in long-term facilities, it's better to organize people who are there, that they don't move from one floor to another, you know, that there's a team for a floor, another team for another floor, so it's not as numerous people who have contact with the elderly.

For the private residence, we have what we call the homecare services and what we say is that, instead of having, for instance, a physiotherapist or an occupational therapist going to many, many, many residents, what we would prefer is that they concentrate with one person, one residence, or maybe two, or three, but the same people who go in the same residence. So we want to reorganize and that the person who lives in a long-term private residence has the same person coming in most of the time, so it doesn't multiply the contacts with many, many people. So it doesn't... it's very separate from what we're offering today.

Mme Senay (Cathy) : Those bonuses will help.

Mme McCann : I think they're very separate. They will apply anyway. They will apply anyway.

Le Modérateur : I have one last question in English from our colleague Phil Authier from The Gazette. He asks about the same question as I'd ask. Can we have the increases per hour in jobs? We could, like, see about what it's representing.

M. Dubé : Sure, sure, no problem.

Le Modérateur : Yes, thank you.

M. Dubé : So I was giving the example on the private side and the public side. If I go private, the person that is at the entrance level and is serving in a personal residence would be at really minimum wage or a little bit higher. So we're talking about $13 to $14. So, a $4 increase on a $13 base is anywhere between 25% and 30%, so it's quite important. And that just shows you, as Danielle has said before, this has... we have been talking a lot, this Government has been talking a lot before, and we're taking advantage of this situation to make this correction.

The second point is, when we look at the public side, we're not dealing with absolute dollars, we're dealing with percentages, because we need to respect the principle of equity that is linked to... And I would give two examples. If I take a person that will take... in a CHSLD, would be at the entry level, would be roughly at $20, and $20, if you go at 8% level on this, you're looking roughly at $2 an hour. And, if you look, for example, at certain nurses, at 8%, well, you would be looking at $3, $4, because the salary is higher.

And that's the reason, I think, we have been able to balance between those people. And if... and the last one, sorry, on the public side, you will have people working, for example, on the floor. I was talking about the cleaning personnel... That's people that are so important, but they would be in the 4%, but also, to them... and I tried to look also on a weekly basis, because that's what we want to look at. They work 35 hours on average, so that will be $50, $60, $75 per week. So, that's quite important for... look at it on a monthly basis.

So I think we have been able to find the right compromise for all persons on the private and public side.

Le Modérateur : Merci infiniment et bonne fin de journée.

M. Dubé : Merci tout le monde. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 9)

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