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Conférence de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Dévoilement du plan de réouverture des établissements scolaires et des services de garde

Version finale

Le lundi 27 avril 2020, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, et du Dr Richard Massé de la Santé publique.

À vous la parole.

M. Roberge : Merci bien. Bonjour, tout le monde. Je suis content d'être avec vous aujourd'hui. C'est une belle journée pour l'éducation, parce qu'enfin on va annoncer un retour en classe, un retour qui est graduel, qui est prudent, qui est volontaire, mais quand même un retour, et aussi une amélioration des services qui vont être offerts aux élèves qui ne retourneront pas en classe.

À mes yeux et aux yeux du gouvernement du Québec, ce retour-là graduel n'est pas seulement possible grâce aux nouvelles recommandations de la Santé publique, il est nécessaire pour des raisons pédagogiques. D'ailleurs, l'Association des pédiatres du Québec nous a recommandé de faire ce retour en classe pour nos jeunes du primaire et du préscolaire pour des questions de santé mentale, pour des questions de sécurité physique, psychologique, alimentaire et évidemment aussi pour poursuivre les apprentissages, particulièrement pour les élèves les plus vulnérables ou qui ont des difficultés d'apprentissage. Il faut que les élèves puissent recommencer à vivre le plus normalement possible dans le contexte.

Donc, j'annonce donc que, pour le primaire et le préscolaire, le 11 mai, il y aura une réouverture de tous les établissements à l'intérieur de ce qu'on appelle les zones froides, ça veut dire, donc, à l'extérieur de la CMM, la Communauté métropolitaine de Montréal. Si la situation le permet, par la suite, le mardi 19 mai, bien, les écoles préscolaires et primaires pourront réouvrir aussi dans la CMM. Donc, à compter du 19 mai, on aurait toutes nos écoles préscolaires et primaires qui seraient réouvertes.

Pour le secondaire, bien, les établissements vont devoir demeurer fermés. Ça ne veut pas dire que les apprentissages ne se poursuivront pas, mais les locaux vont être fermés pour les élèves.

Pour la formation professionnelle et la formation générale aux adultes, il y a des nuances. Pour la formation générale aux adultes, ça demeure fermé, donc on poursuit les apprentissages à distance et en ligne. Mais pour la formation professionnelle les recommandations de la Santé publique sont à l'effet de nous permettre d'organiser, à l'occasion, des demi-groupes, donc des demi-classes pour permettre aux jeunes qui font des apprentissages techniques, des manipulations... Supposons, en soudure, bien, on doit, oui, apprendre à le faire d'un point de vue théorique, mais... on doit aussi l'exercer, mais, donc, en demi-classe et en respectant la distanciation de deux mètres.

Pour le collégial et les universités, bien, sans surprise, je vous annonce que nos cégeps, nos universités vont demeurer fermés en tant que lieux physiques, l'endroit où ça a lieu, mais les apprentissages en ligne, à distance se poursuivent. Pendant les premières semaines, ça a été des défis, mais ça a été des défis qui ont été bien relevés. Ça fonctionne assez bien en ce moment dans le réseau collégial et universitaire. Ça poursuivra jusqu'à la fin de la session présente et aussi pour la session d'été.

C'est un retour qui est prudent. Et je comprends que, malgré, tout, il y a des parents et des membres du personnel qui ont encore des inquiétudes, c'est normal. C'est pour ça d'ailleurs qu'on fait une annonce deux semaines à l'avance, hein? C'est bien important de le mentionner, c'est deux, même, à trois semaines à l'avance. On annonce quelque chose et on a le temps de voir venir, on a le temps de s'approprier les recommandations de la Santé publique et, d'un point de vue logistique, d'organiser la vie scolaire de cette nouvelle manière.

Et les recommandations sont à l'effet d'avoir une distanciation de deux mètres, évidemment, et d'avoir un maximum d'élèves par classe, qui sera de 15 dans nos écoles préscolaires et primaires. Aussi, c'est bien certain que tout le monde qui ont une condition médicale particulière ou qui ont plus de 60 ans ne pourront pas revenir. En fait, ils pourraient revenir, mais il est vraiment recommandé, hein, au personnel qui ont plus de 60 ans ou qui ont une condition médicale, de ne pas revenir travailler sur les lieux du travail. Ils fourniront une prestation de travail à partir de chez eux.

Les élèves qui ont une condition médicale particulière aussi sont priés de ne pas revenir en classe. Et, si jamais quelqu'un a des symptômes, bien, c'est certain qu'il devra rester à la maison pour un minimum de 14 jours. Évidemment, aussi, il y aura des mesures sanitaires très strictes avec davantage de nettoyage de surfaces, etc., de mesures sanitaires à l'intérieur des écoles.

Le premier ministre le dit souvent, c'est une mesure qui est volontaire, le retour dans nos écoles préscolaires et primaires. Mais, je veux quand même insister sur le fait que ce serait vraiment favorable que les élèves qui ont des difficultés scolaires, les élèves qui peut-être étaient en échec dans les premières étapes ou qui ont des besoins particuliers, retournent en classe si c'est possible pour eux de le faire, s'ils n'ont pas de problème de santé. Et on souhaite que les enseignants, dans les prochains jours, contactent les familles des élèves qui ont des difficultés scolaires et ils leur expliquent comment ça va se passer pour inciter ces jeunes à venir en classe. Ce retour, même pour cinq ou six semaines, peut faire une grande différence dans la vie scolaire de nos jeunes.

On va leur offrir un encadrement pédagogique bonifié. Et là, je parle de ceux aussi qui vont rester à la maison, tant au secondaire, évidemment, parce que c'est fermé, qu'au préscolaire. Bien sûr, on va garder ecoleouverte.ca, notre portail pédagogique. Bien sûr, les trousses pédagogiques hebdomadaires qui sont envoyées à chaque semaine continueront d'être envoyées. Les appels aux élèves vont continuer de se faire. Le partenariat avec Télé-Québec va continuer de se faire.

Mais, j'ai quatre nouvelles, quatre bonnes nouvelles pédagogiques à annoncer aujourd'hui. D'abord, dès le 4 mai, l'ensemble du personnel scolaire va avoir accès à nos services de garde éducatifs et aux services de garde scolaire, ce qui veut dire que tout le monde dans le réseau scolaire aura les meilleures conditions pour offrir une pleine et entière prestation de travail.

Deuxièmement, à compter de cette semaine, sur invitation, les parents, attention, sur invitation de la part des écoles, eh bien, on pourra aller récupérer notre matériel pédagogique et on pourra aussi se faire prêter des outils technologiques, donc des tablettes et des ordinateurs.

Aussi, nous avons une entente, avec Telus et avec Apple, qui nous a permis de faire mettre de côté plus de 15 000 tablettes reliées LTE, réseau cellulaire, pour être capables de prêter, à ceux qui n'ont pas les outils technologiques, les outils, mais aussi d'envoyer dans les maisons des outils connectés pour les maisons où il n'y aurait toujours pas d'Internet, toujours pas, comme on dit, de Wi-Fi. Eh bien, on va briser cet écart qui peut se creuser avec les plus vulnérables en fournissant des outils, mais aussi, même, en fournissant des connexions Internet.

Et finalement on a une formidable entente avec notre université à distance, la TELUQ, qui, à compter du 4 mai, offrira gratuitement, puisque c'est le ministère qui le paie, mais gratuitement pour tout le réseau scolaire, préscolaire, primaire, secondaire et collégial, une formation sur la technopédagogie, sur l'enseignement à distance, donc une formation de niveau universitaire de 20 heures qui va être offerte à tous les enseignants du Québec.

Donc, avec ces quatre mesures, c'est clair qu'on va être capables de faire encore plus et encore mieux pour ceux qui vivront une fin d'année scolaire à distance.

Ceci dit, c'est clair qu'il y a beaucoup de défis qui vont se présenter pour une réouverture, même si elle est lente, graduelle et volontaire. Même si les premiers enfants qui vont revenir à l'école reviendront dans deux, sinon dans trois semaines, il y a quand même un défi de logistique pour coordonner tout ça sur le terrain. Et c'est pour ça que les deux semaines à venir vont nous être très utiles en concertation, en dialogue pour établir des balises qui vont faciliter le tout puis aussi pour permettre aux gens très compétents qui sont dans nos écoles, qui sont dans nos centres de services scolaires de préparer tout ça, de coordonner le transport scolaire, de préparer l'accueil des élèves.

Et c'est pour ça que j'insiste auprès des familles. Je demande aux parents d'aviser au moins une semaine d'avance l'école avant d'envoyer leur enfant à l'école. Dans nos écoles préscolaires et primaires, quand elles réouvriront dans deux, sinon trois semaines, très important d'aviser l'école une semaine d'avance pour qu'on puisse se préparer à offrir un service de qualité aux élèves et qu'on puisse se préparer aussi à les accueillir dans le respect des recommandations de la Santé publique, avec la distanciation et le maximum de 15 élèves.

Je termine en disant que j'ai confiance qu'au fond tout ça va bien se faire. Oui, il y a des défis à relever. On a le temps pour les relever. Et on a, dans nos équipes, au Québec, toute la compétence nécessaire pour accueillir les élèves et pour fournir l'accompagnement pédagogique à tous les élèves qui sont aussi à la maison. Merci.

Le Modérateur : M. Lacombe.

M. Lacombe : Oui, merci beaucoup. Merci beaucoup. Donc, merci, Jean-François, d'avoir mis la table.

Donc, aujourd'hui, en plus des écoles et de tout ce que vient d'annoncer mon collègue, je vous annonce également que le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance ouvrira progressivement ses portes au cours des prochaines semaines. Donc, comme l'a mentionné le premier ministre à de nombreuses reprises, on parle d'une réouverture qui sera graduelle. Donc, je pense que c'est un mot que vous avez beaucoup entendu de sa part. Je l'ai beaucoup entendu aussi. Donc, assurément que ce sera bel et bien graduel. C'est une réouverture qui permettra donc le retour de dizaines de milliers d'enfants dans leur milieu de garde habituel et le retour au travail aussi d'autant de parents.

Dans un premier temps, donc pour la semaine du 4 mai, on va demeurer avec un régime d'exception des services de garde pour l'ensemble du territoire québécois, tout en l'élargissant, Jean-François l'a dit, aux parents qui oeuvrent dans le réseau de l'éducation pour permettre une reprise qui se fasse le mieux possible.

Ensuite, le 11 mai, nous mettrons fin aux services de garde d'urgence en zone froide, donc c'est-à-dire sensiblement partout au Québec, sauf dans la région de la Communauté métropolitaine de Montréal. Les parents dont l'emploi figure, donc, sur la liste des emplois prioritaires pourront réintégrer leurs enfants dans leur service de garde habituel.

Si la situation le permet, ensuite, le 19 mai, dans la zone chaude, donc Montréal et ses environs, globalement, Montréal, l'île et ses banlieues, eh bien, elle s'inscrira aussi dans cette logique, ce qui veut dire fin des services de garde d'urgence et retour aux établissements habituels pour les enfants des parents qui figurent sur la liste prioritaire.

Et finalement, par la suite, la liste va s'élargir progressivement partout au Québec en fonction de la reprise des secteurs économiques, tout en respectant, bien sûr, les directives de la santé publique.

Je veux y aller peut-être d'un mot directement aux parents pour vous dire que le retour, il est assurément volontaire. Donc, le retour de votre enfant en service de garde éducatif à l'enfance, il est volontaire. Si vous décidez de ne pas réintégrer votre enfant, bien, votre place sera maintenue jusqu'au 1er septembre sans que vous ayez de frais à payer.

Par exemple, habituellement, lors des vacances, vous devez quand même payer ces frais-là même si vous n'utilisez pas le service. Mais, dans ce cas-ci, si vous décidez de réintégrer progressivement votre enfant, bien, vous n'aurez... si vous décidez de ne pas, plutôt, réintégrer votre enfant à ce moment-ci, vous n'aurez pas ces frais à payer jusqu'au 1er septembre. Pour celles et ceux qui recommenceront à utiliser les services, eh bien, ce sera la tarification habituelle qui s'appliquera dès le retour de votre enfant.

Dans les deux cas, j'ai aussi envie de dire aux parents : Que vous choisissiez de réintégrer votre enfant tout de suite ou non, faites-vous confiance comme parents. Vous savez ce qui est le mieux pour vous. Vous savez ce qui est le mieux pour votre enfant. Surtout, vous connaissez mieux que quiconque votre propre réalité familiale. Donc, votre décision de parents, ce sera la meilleure décision dans les circonstances.

Par contre, pour les parents dont la santé est à risque, on vous suggère, on vous invite fortement à ne pas renvoyer votre enfant dans votre service de garde habituel. Si vous êtes enceinte, si vous avez un déficit immunitaire ou si vous êtes âgé de plus de 60 ans, on vous suggère la même chose, de ne pas réintégrer votre enfant. On vous suggère vraiment de penser à vous et à votre santé.

Je l'ai dit, le taux d'occupation du réseau va augmenter graduellement au fur et à mesure que les pans de l'économie vont rouvrir, dans un enjeu de cohérence. Bien entendu, cette augmentation du taux d'occupation se fera en accord avec les directions et recommandations de la Direction de la santé publique. Et je veux le répéter, ça, aux éducatrices qui sont inquiètes : La santé, c'est vraiment notre priorité. Donc on a déjà des règles qui sont très strictes au niveau de l'hygiène, au niveau de la prévention. Et on va en ajouter. On vous demandera, par exemple, de porter un masque au fur et à mesure que les rations vont augmenter ainsi que pour poser certains gestes. Il y a du matériel de protection supplémentaire qui sera remis à votre disposition, et c'est le gouvernement qui s'en assurera.

On comprend que vos réalités, par ailleurs, ne sont pas toutes les mêmes. On peut penser au milieu familial, à la réalité qui est différente en installation. Et ce qu'on veut, c'est vraiment vous accompagner, les éducatrices, pendant cette réouverture. Il y aura donc des outils qui seront mis à leur disposition, à votre disposition en collaboration, par exemple, avec l'INSPQ, l'Institut national de la santé publique, et la CNESST.

J'ai aussi envie de vous dire qu'on ne part pas d'une page blanche, on ne part pas de rien. On parle quand même de toute une opération qu'on a mise en branle depuis la mise en place des services de garde d'urgence. Donc, je suis persuadé qu'on peut bâtir sur ce succès-là des services de garde d'urgence, quand on pense qu'on a accueilli plus de 5 000 enfants par jour dans plus de 1 000 installations et qu'on a relativement eu très peu de cas.

Je donnais des précisions tantôt sur la santé des parents. Bien, je dis la même chose aux éducatrices. Si vous avez des problèmes de santé et que la présence des enfants pourrait vous mettre à risque, vous ne devriez pas être sur le plancher avec ces enfants. Même chose si vous êtes enceinte, évidemment, comme c'est toujours le cas, si vous avez un déficit immunitaire ou si vous êtes âgé de 60 ans et plus. Si c'est le cas, si vous êtes dans cette situation, parlez-en à votre gestionnaire, à votre directeur, à votre directrice, ce sont des professionnels, je leur fais confiance. Comme depuis le début de la crise, ils ont à prendre des décisions qui ne sont pas toujours évidentes. Mais parlez-leur, ils pourront prendre les meilleures décisions pour vous avec vous.

Ça m'amène aussi à vous dire que, pour toute cette opération-là, les risques ont été mesurés par la Direction de la santé publique. Donc, si on ouvre maintenant, c'est parce que ça nous semble la meilleure solution et qu'on va aussi réajuster le tire, réajuster le plan si la situation venait qu'à changer au Québec.

Il y a bien sûr des enjeux financiers à tout ça, on ne les balaiera pas sous le tapis. On sera au rendez-vous avec les ressources nécessaires pour permettre aux CPE, oui, aux garderies subventionnées, mais aussi aux garderies non subventionnées, de rouvrir graduellement, comme pour les éducatrices en milieu familial, subventionnées ou non.

En terminant, j'en ai glissé un mot tout à l'heure, mais je veux y revenir, merci, vraiment, et je sais que ça paraît cliché, là, parce qu'on le dit souvent, mais merci à tous ceux qui ont travaillé de près ou de loin à la mise sur pied des services de garde d'urgence. Je parle des éducatrices, dont je parle peut-être un peu plus que les autres, mais les gestionnaires aussi, qu'on oublie, le personnel de soutien, c'est vraiment toute une réussite.

Moi, quand je regarde ça avec le recul, on n'avait jamais fait ça. Donc, c'est toute une réussite, c'est notre réussite, et je pense sincèrement que quand on fera l'analyse de cette crise à la fin, quand elle sera terminée, bien, ça restera comme un bel exemple de solidarité. Donc, merci pour votre travail, vous avez vraiment mon entière reconnaissance.

Et je termine en vous disant que je sais que nos tout-petits s'ennuient de leurs éducatrices, je sais que les éducatrices s'ennuient souvent aussi de nos tout-petits, les enfants s'ennuient de leurs amis. Comme vous, j'ai bien hâte qu'ils puissent les revoir, j'ai bien hâte qu'ils puissent prendre d'assaut, entre guillemets, nos services de garde éducatifs pour qu'on puisse recommencer à entendre leurs cris et leurs rires, mais il faut vraiment y aller graduellement.

Donc, on a des protocoles stricts à suivre, et si ça a été difficile de fermer les services de garde éducatifs à l'enfance, dites-vous que c'est encore beaucoup plus difficile de les rouvrir parce qu'on n'a jamais fait ça. Donc, on va faire de notre mieux, mais il faut vraiment faire les choses graduellement. J'ai envie de vous dire, c'est un peu comme la course. C'est comme si on a dernier sprint à faire ou une dernière côte, peut-être, à monter dans un marathon — parce que c'est peut-être plus un marathon qu'un sprint —, mais c'est nécessaire de passer par là si on veut arriver à la ligne d'arrivée, donc, il ne faut pas lâcher, il faut continuer de se protéger puis on va y arriver. Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous allons commencer avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, messieurs. M. Lacombe, si on restreint les groupes à 15 dans les écoles primaires, qu'en est-il des garderies?

M. Lacombe : Dans les garderies, la façon dont on va procéder, sous recommandation de la santé publique, c'est d'y aller d'abord, premier élément important, avec la moitié des ratios habituels. Donc, si l'éducatrice, habituellement, pouvait avoir 10 enfants avec elle, ce ratio sera diminué à cinq, si c'était huit, ce sera quatre. C'est le premier élément. Le deuxième, c'est sur le taux d'occupation global, aussi, de l'installation. Donc, actuellement, théoriquement, sur papier, les installations peuvent aller jusqu'à 30 %, on leur avait permis de faire ça, mais dans les faits, on est à moins de 4 % en moyenne, au Québec, dans les installations. Donc, première phase, on va leur demander de viser un taux d'occupation global, dans la garderie ou CPE, de 30 %, qui sera éventuellement appelé à augmenter si la situation le permet.

M. Laforest (Alain) : M. Roberge, qu'en est-il des chauffeurs d'autobus, qui sont souvent très âgés?

M. Roberge : Oui, c'est vrai qu'il y a... on me dit autour d'un chauffeur d'autobus sur deux, qui a près de 60 ans. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a vérifié, avec la Santé publique et avec les transports, et on va être capable d'aménager, dans les autobus, une barrière physique, une espèce de... on pourrait mettre un plexiglas ou quelque chose pour protéger les chauffeurs d'autobus, pour être certains, là, qu'il n'y ait pas de danger pour leur santé.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Geneviève Lajoie, Journal de Québec, Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Pour ce qui est des masques, M. Lacombe, vous avez parlé des éducatrices qui devront porter un masque, on me dit même une visière. Ce n'est pas simple, avec les petits enfants, là. Mais qu'en est-il aussi — je vous dirais, peut-être une réponse des deux, là — qu'en est-il des professeurs dans les écoles?

M. Roberge : Bien, je peux dire que, de notre côté, il n'est pas envisagé... on n'a pas de recommandation à l'effet d'imposer un équipement de protection aux enseignants et aux enseignantes dans nos écoles.

M. Lacombe : Il faut comprendre que, la situation, elle n'est pas la même non plus. Donc, on parle, par exemple, dans le cas de tout-petits de deux ans, d'une clientèle, entre guillemets, de tout-petits, pour qui c'est bien plus difficile d'écouter les consignes, par exemple. Donc, ça nous amène à dire que, puisqu'on va augmenter le taux d'occupation dans nos CPE... Je vous le disais, là, actuellement, on est à moins de 4 %, en moyenne, et là on va augmenter jusqu'à 30 % dans cette première phase, sous recommandation de la Santé publique. Bien, elle nous a aussi recommandé, la Santé publique, de fournir cet élément de protection, donc, vous avez raison, les masques, les visières et puis les gants.

M. Massé (Richard) : Vous avez tout à fait raison. Je vais mettre des exceptions. Des fois, on est là pour mettre des exceptions. S'il y a des classes spéciales avec des enfants pour lesquels il y a des comportements particuliers, dans ces cas-là, ils pourraient se protéger. Puis, si on a des connaissances médicales qui évoluent au cours des prochains mois... il y a beaucoup de choses qu'on apprend avec ce virus-là, presque à tous les jours. Donc, s'il y a des choses nouvelles qui arriveraient, bien, soyez sûrs qu'on va ajuster le tir en conséquence.

Mme Lajoie (Geneviève) : Merci. Vous vous attendez, dans les écoles, à quel taux de fréquentation? Parce que, là, vous avez parlé, tout à l'heure, des classes, maximum 15 élèves, mais vous vous attendez, vous, à quel taux et, si jamais c'est plus que ce que vous pensez, vous allez faire quoi?

M. Roberge : Bien, écoutez, c'est difficile, hein, parce qu'on l'annonce aujourd'hui, et aujourd'hui, il y a peut-être des gens qui ont des craintes, qui n'auront plus ces craintes dans une semaine, parce qu'on est dans un processus où on se réapproprie notre espace public graduellement, il y a un déconfinement très lent et graduel. Mais donc je pense qu'aussi dans l'humeur des gens, dans l'acceptabilité sociale de sortir un peu, avec toutes les précautions, j'ai comme l'impression que les gens s'habituent. Si ça ouvrait demain matin, je ne pense pas qu'il y aurait plus que 50 % de présence dans nos écoles primaires. Mais, écoutez, de toute façon, le vrai chiffre, ça va être le nombre d'élèves dans les classes, et c'est pour ça qu'on demande aux parents d'aviser une semaine d'avance avant d'envoyer leurs enfants.

Donc là, on est le 27 avril. Les premiers groupes seront là le 11 mai. Donc, on a deux semaines. Au cours de la prochaine semaine, là, on va se coordonner avec toutes nos équipes puis on va parler avec tous nos partenaires pour voir, d'un point de vue logistique, ce qu'on a à faire comme pour coordonner. Mais on va aussi communiquer avec les familles, envoyer l'information aux familles, puis les gens vont se faire une tête.

Moi, ce que je demande, c'est qu'à l'extérieur de la CMM, là où les classes vont ouvrir en premier, dans deux semaines, le 11 mai, il faut que les gens se fassent une tête parce qu'au plus tard le 4 mai je veux que les parents avisent l'école : Bien, moi, je vais l'envoyer la semaine suivante ou pas. Et, à ce moment-là, les administrations scolaires vont être capables de voir : Ah bon, mais il n'y a aucun dépassement, on peut respecter la limite de 15. Si on se rend compte que, dans une école donnée, on n'y arrive pas, s'il y a une école juste à côté, peut-être qu'on va pouvoir utiliser les locaux de l'école voisine, ou peut-être même que, si ça déborde vraiment, on va utiliser, supposons, les locaux d'une école secondaire, qui, elle, sera vide, probablement, pour les élèves les plus âgés, en sixième année ou peut-être en cinquième année.

Mais là tout ça, on va le savoir, en réalité, à une semaine de cette première rentrée. Et tout le monde aura l'occasion et le temps de se préparer.

Le Modérateur : Question maintenant pour Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui, bonjour, plusieurs questions, en fait. Comment c'est possible de faire respecter des mesures de distanciation sociale dans des écoles où les couloirs sont étroits, où certains élèves sont dans des roulottes, ou dans des garderies où les enfants jouent les uns avec les autres? En fait, est-ce que vous vous attendez à ce que des élèves contractent la COVID?

M. Roberge : Je peux y aller pour les écoles. Ce que je peux vous dire, c'est qu'une grosse partie du travail se fait par la limite imposée de 15 élèves par classe. Vous savez, dans une classe, là… Moi, quand j'ai commencé à enseigner, j'enseignais au troisième cycle du primaire, le maximum était de 29. On était pratiquement à 30. Les locaux ont la même taille. Aujourd'hui, le maximum est de 26. Et, en milieu défavorisé, pour la même grosseur de la classe, on accepte seulement 22 élèves en ce moment. Et là on dit qu'on va être à 15. Donc, en réalité, quand moi, j'enseignais en 1998, 1999, 2001, 2002, on était 30, et là, dans deux semaines, on aurait un maximum de 15. Donc, avec un maximum aussi bas, ce n'est pas si difficile de faire respecter la distanciation de deux mètres.

M. Lacombe : Dans le cas des services de garde éducatifs à l'enfance, c'est sûr que c'est un défi, là. Je ne vous ferai pas croire ici, là, que les tout-petits de 18 mois ou les enfants de deux ans et demi, c'est simple de leur demander de rester éloigner les uns des autres. C'est très difficile, pour ne pas dire impossible. Il y a des éducatrices qui nous écoutent actuellement, puis, si je vous disais que c'est faisable, elles riraient de moi, là. Je sais très bien que ce n'est pas possible. La direction de la Santé publique aussi le sait, que ce n'est pas possible.

Dans la mesure du possible, on contrôle ce qu'on peut contrôler, donc, par exemple, pour les repas. On essaie d'insister, par exemple, le jeu, de faire en sorte que ce qu'on propose aux enfants, bien, au moins, peut-être, ne les amène pas ou ne les incite pas... ne pas les encourager à jouer les uns par-dessus les autres. Mais ça fait en sorte qu'on arrive, vous l'avez vu, parce qu'en même temps on va augmenter le taux d'occupation, avec des mesures de protection supplémentaires qui sont justifiées, donc, par le fait qu'il y aura beaucoup plus d'enfants, même si on le fera graduellement, puis que la distanciation, elle est beaucoup plus difficile.

M. Massé (Richard) : C'est sûr que, pour les enfants qui sont en garderie, c'est plus difficile, mais, encore là, on va mettre les conditions adéquates. Pour les enfants en milieu scolaire, moi, je ferais confiance aux parents puis aux enfants. Les Québécois ont été parmi ceux qui ont respecté le mieux les consignes. Moi, j'ai un petit-fils de sept ans, puis la première fois, il avait de la misère à se retenir, puis quand je l'ai vu après — sept ans — il se mettait devant moi, deux mètres, bonjour, puis il nous a embrassés virtuellement. Bien, je pense que c'est un exemple typique de ce que les enfants sont capables d'apprendre puis de faire correctement.

Donc, on se fie beaucoup aux parents, aux enfants, mais on sait que, des fois, ils vont se toucher, puis, des fois, ils vont tomber un sur l'autre, puis ça fait partie des choses qui sont normales. Mais on demande, règle générale, que cette protection-là de deux mètres soit respectée partout, non seulement en milieu de travail, comme en milieu scolaire, comme en milieu des garderies. C'est la même distanciation partout.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Il y a plusieurs parents, dans le contexte actuel, qui sont dans des situations financières difficiles puis qui vont donc faire le choix d'économiser 200 $, 300 $ par semaine en n'envoyant pas leurs enfants à la garderie d'ici le 1er septembre. Qui va dédommager les garderies puisque les parents ne paieront plus, puis vous non plus, à partir du 11 mai, là, à ce que je comprends?

M. Lacombe : Bien, c'est le ministère de la Famille, c'est le gouvernement du Québec, donc, qui va compenser financièrement les garderies. Donc, on parle des centres de la petite enfance, des garderies subventionnées, des garderies non subventionnées aussi, il faut le mentionner, parce que ces garderies-là dépendent exclusivement de ce que les parents paient, donc de la facture qu'ils donnent aux parents pour la garde de leur enfant. On fera la même chose pour les responsables de services de garde en milieu familial, subventionné ou non.

Donc, l'objectif, c'est de les soutenir financièrement pour qu'une reprise graduelle soit viable. Si on arrivait du jour au lendemain et on leur disait qu'on ne leur donne pas de support financier, bien, ils seraient beaucoup plus dépendants des entrées d'argent, donc des revenus, et nous, on ne veut pas ça. On veut vraiment s'assurer que ça se passe bien.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...au 1er septembre.

Le Modérateur : Non, question, sous-question, s'il vous plaît. Maintenant, nous en sommes à Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. M. Roberge, vous êtes très au fait qu'il y avait déjà une pénurie d'enseignants, vous en avez parlé à plusieurs reprises. Qu'est-ce que vous allez faire? Parce que, là, en plus, il va y avoir des absentes, des absents, tout ça.

M. Roberge : Je ne vous cacherai pas que c'est un enjeu, et ça va vraiment dépendre de la volonté des parents d'envoyer leurs enfants à l'école préscolaire, primaire ou de les garder chez eux. Donc, c'est difficile, en ce moment, de savoir exactement combien on aura besoin d'enseignants. Comme je l'ai dit, on demande vraiment la collaboration des parents, d'aviser une semaine d'avance avant d'envoyer leurs enfants.

Par contre, il y a des solutions, il faut se le dire, là. Il y a aussi le fait que les sessions universitaires sont terminées. Donc, on a tous les finissants et toutes les finissantes dans nos facultés des sciences de l'éducation. Le bac pour enseigner, il est de quatre ans. On embauche très souvent dans le réseau scolaire des gens qui n'ont pas nécessairement terminé leur baccalauréat. Donc, on a beaucoup de gens qui étudient en sciences de l'éducation dont la session est terminée, ils sont disponibles en mai et en juin. Donc, on peut faire appel à ces jeunes-là pour venir grossir la banque de suppléants. Et, si jamais on a besoin d'encore plus de personnel, bien, on pourra peut-être réaffecter des enseignants du secondaire. Mais, on a beaucoup d'autres options avant de se rendre là.

M. Bossé (Olivier) : Merci. Et mon autre question : S'il y a un cas dans une école — peut-être plus M. Massé — est-ce qu'on ferme l'école? Évidemment, on retire l'enfant, mais c'est quoi, le processus?

M. Massé (Richard) : Bien, c'est sûr, on retire l'enfant, ça, c'est certain. On essaie de voir s'il y a d'autres cas qui sont associés. S'il y a d'autres cas... puis on fait une investigation, puis, s'il y a d'autres cas associés, c'est possible qu'on prenne des mesures plus grandes au niveau de l'école. Mais, avant de fermer l'école, on va voir qu'est-ce qui se passe au niveau de la transmission. Donc, ça veut dire une enquête et puis d'essayer de voir ce qui se passe dans l'école. À date, il y a eu des cas individuels, mais il n'y a pas eu d'éclosions, de «clusters». Puis, c'est plus difficile aussi de mesurer des «clusters» chez les enfants ou les regroupements de cas chez les enfants parce que plusieurs fois les enfants, ils manifestent presque... très peu de symptômes, là, d'accord?

Le Modérateur : Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour messieurs. M. Roberge, quel est le... quelles sont les attentes d'évaluation? C'est-à-dire que vous allez avoir au primaire des enfants qui vont rester chez eux avec des outils, je comprends, là, pour pouvoir étudier, et au secondaire vous allez avoir des étudiants qui... des élèves qui vont être à la maison avec une obligation de transmettre des travaux ou... Bref, j'aimerais savoir, comment vous allez évaluer les résultats académiques de ces élèves-là à la fois au primaire et au secondaire. Est-ce qu'il y aura des obligations d'évaluation des acquis?

M. Roberge : Bon, d'abord, au moment où on a fermé nos écoles... Je vais parler plus pour les secondaires au départ, puisqu'elles vont rester fermées jusqu'à la fin de l'année, là, ça se pose avec plus d'acuité. On avait terminé 65 %, 66 % de l'année scolaire quand on a dû fermer nos écoles primaires et secondaires. On avait déjà deux bulletins, et les enseignants, les équipes-écoles nous on dit qu'ils avaient suffisamment d'informations, ils étaient capables de porter un jugement professionnel pour dire que la grande, grande majorité des élèves allaient passer leur année. Mais, il y avait des élèves qui, malheureusement en grandes difficultés, n'allaient peut-être pas passer leur année.

Avec ce qu'on met sur la table, là, avec le prêt d'équipement informatique, même le prêt d'équipement relié Internet, avec le fait qu'ils vont pouvoir récupérer tout leur matériel scolaire, avec la pleine prestation de travail de tous les enseignants, notamment grâce à l'accès aux garderies, je pense qu'on va être capable d'aller plus loin.

Je veux rappeler, moi, à tous les élèves, là, qui nous écoutent en ce moment et aux parents, que, de six à 16 ans, au Québec, la fréquentation scolaire est obligatoire. Et fréquentation, ça ne veut pas nécessairement dire aller sur le lieu. D'ailleurs, il y a des parents qui font le choix de l'école à la maison. Bien qu'il n'y ait pas de pandémie, ils font le choix de l'école à la maison, et, quand on fait le choix de l'école à la maison, surtout avec les normes qu'on a changées depuis quelques mois, il y a une obligation de faire de la scolarisation à la maison. Donc, l'adolescent ou l'adolescente de niveau secondaire qui est à la maison doit poursuivre une scolarisation, et les parents doivent accompagner leurs adolescents et leurs adolescentes pour qu'ils suivent la scolarisation. Je ne leur demande pas de devenir les enseignants. Je leur demande d'encadrer leurs adolescents pour qu'ils suivent les formations, pour qu'ils fassent les travaux et les lectures.

Et j'ai dit tout à l'heure qu'il y a suffisamment d'évaluations qui ont été faites pour que les enseignants puissent porter un jugement professionnel, mais, ceci dit, il est possible que des enseignants fassent des cours, demandent des traces des travaux et veuillent tenir compte des travaux qui sont remis par les élèves pour porter un jugement, pour moduler la note. Donc, ce n'est pas vrai de dire que, là, l'année est finie au secondaire puis que ça ne compte plus. Les enseignants et enseignantes ne sont pas en congé et les élèves non plus.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, il y aura une évaluation des travaux fournis par les enseignants au secondaire, il y aura donc une note qui sera rattachée à des travaux obligatoires? Et, au primaire, comment vous allez faire pour évaluer des gens qui sont en classe puis d'autres qui ne le sont pas, en classe, à partir du moment où l'école est volontaire?

M. Roberge : O.K. Il est possible que des enseignants et des enseignantes décident d'évaluer les apprentissages qui sont faits par des travaux, par des traces, par des échanges en direct avec les élèves. Je n'ai pas dit que ça allait être obligatoire puis qu'il allait nécessairement y avoir des examens et un bulletin de troisième étape comme on le connaît. Mais ce sera possible pour les enseignants de tenir compte de ça, soit par une notation, soit par un commentaire. Parce que, dans les bulletins, aussi, il y a de la place pour des commentaires pour les enseignants, qui peuvent commenter l'attitude, la participation et les efforts que mettent les élèves. C'est une autre façon aussi de tenir compte de ce qui se fait à la maison.

Et, au primaire, je vous dirais que c'est la même chose, hein? Il va y avoir des trousses qui vont être fournies, il va y avoir de l'accompagnement qui va être fourni, il va y avoir un suivi. De ce côté-là, du primaire, c'est sûr que, du point de vue du parent, il y a une obligation qui est un peu plus grande, parce qu'un enfant de six, sept, huit ans, bien, on ne peut pas présumer qu'il a l'autonomie nécessaire, là, pour suivre son parcours. Donc, on demande aux parents qui feront le choix de garder leurs enfants à la maison de s'acquitter de l'obligation de fréquentation scolaire des élèves en accompagnant leurs enfants à la maison dans leurs apprentissages et en leur faisant suivre les vidéos, faire les lectures, faire des travaux.

Le Modérateur : Louix Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, messieurs, M. Massé. D'abord, dans les CPE, est-ce que c'est possible de savoir combien il y a eu de cas soit d'enfants ou d'éducatrices qui ont été contaminés à la COVID-19? Est-ce que vous avez ces données-là?

M. Lacombe : Oui. À ce jour, on a 28 cas qui ont été déclarés dans 22 installations au Québec. Donc, il faut remettre ça en perspective, je pense. On parle de 28 cas dans 22 établissements, alors qu'on accueille plus de 5 000 enfants par jour dans plus de 1 000 établissements un peu partout au Québec. Donc, c'est la raison pour laquelle tantôt je disais que, oui, il y a eu des cas, mais, quand on regarde, là, toutes proportions gardées, c'est très, très peu, pour ne pas dire marginal.

M. Lacroix (Louis) : Dr Massé, est-ce que vous avez fait une évaluation, une projection du nombre d'enfants... Il doit y avoir une méthode statistique, j'imagine, d'évaluer le nombre d'enfants ou d'enseignants qui pourraient contracter la COVID-19 dans le cadre de ce retour en classe. Est-ce que ces statistiques-là existent? Est-ce que vous avez des modèles? Est-ce que vous avez une idée de ce que pourrait représenter la contamination?

M. Massé (Richard) : On a une idée approximative parce qu'on n'a pas d'étude...

M. Lacroix (Louis) : C'est-u possible de l'avoir, s'il vous plaît?

M. Massé (Richard) : Oui, ça ne sera pas long. On a une idée approximative de maintenant. On a qualifié les zones chaudes puis les zones froides. Dans la zone chaude, vous avez vu... puis vous avez déjà vu des courbes dans lesquelles il y a une transmission plus soutenue et sans qu'on ait d'étude de séroprévalence, ce qui nous donnerait vraiment le nombre de personnes qui ont été en contact. Ce qu'on a ailleurs, dans d'autres pays où est-ce qu'ils ont fait cette chose-là, avec des transmissions qui sont assez comparables, on a moins de 5 %... certainement moins de 10 %, mais moins de 5 % dans les zones plus chaudes de personnes... Puis là on n'est pas capable de faire la distinction entre personnes âgées ou les plus jeunes. Ça devient un peu difficile. Puis, dans les zones froides, c'est certainement en bas de 1 %, ce qu'on a. Mais, tant qu'on n'aura pas des études de séroprévalence, on ne pourra pas donner des chiffres québécois. On va être obligés de se fier à qu'est-ce qu'on a comme chiffres internationaux.

Combien de personnes peuvent l'acquérir pendant les prochaines semaines? C'est extrêmement difficile de le savoir, parce que les tout-petits, ils sont très peu symptomatiques. Donc, on n'a pas cette donnée-là maintenant. Mais, si on se fie à qu'est-ce qui s'est passé dans la période où est-ce qu'on donnait des services de garde d'urgence, comme vous le voyez, c'est très peu de cas qui ont été identifiés. Il a pu y en avoir d'autres que ça, mais on ne les a pas identifiés parce qu'ils ont très peu ou pas de symptômes. Donc, c'est très peu puis, quand on regarde au niveau international, parce qu'évidemment, pour être capables de suivre la situation, il faut regarder ce qui se passe ailleurs, c'est la même situation ailleurs. Dans le fond, on voit très peu de cas chez les enfants, très, très peu de complications chez les enfants non plus, et puis, bien, très peu de «clusters».

Donc, comme vous l'avez vu, les enjeux qu'on a, qui sont très sérieux, c'est beaucoup chez les populations qui sont vieillissantes, les gens qui ont des maladies chroniques, les gens qui ont des troubles immunitaires. Et donc, chez les enfants, on peut rassurer les parents en disant que, si jamais ils l'attrapaient... et ça serait une petite proportion, comme vous pouvez le voir, si jamais ils l'attrapaient, les risques de conséquences pour leurs enfants sont extrêmement faibles.

Mais on insiste sur quelque chose, c'est que ce n'est pas impossible qu'ils puissent l'acquérir, puis, s'ils l'acquièrent, ils vont développer une certaine immunité. Je suis prudent sur le mot «certaine immunité» parce qu'on ne sait pas exactement combien de temps puis la force de cette immunité-là. Mais on voudrait absolument que les gens maintiennent la protection des gens les plus vulnérables. Donc, ce n'est pas tant pour les enfants ou pour les parents que pour les grands-parents ou les personnes avec lesquelles ils pourraient être en contact.

Et on réitère qu'est-ce qui a été dit mais qui est vraiment important maintenant : Ce n'est pas parce qu'on rouvre la possibilité d'avoir accès à des services de garde, avoir accès au milieu scolaire primaire, qui est essentiel pour la santé psychologique et sociale des enfants, là, c'est leur tissu social, là... mais on veut maintenir la protection pour les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées. Ça, ça ne serait pas une bonne chose, par exemple. Et c'est ça qu'il faut vraiment respecter, faire attention. Dans les prochaines semaines, mais dans les prochains mois, ça va être une période qui va être assez longue malheureusement.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour. Pour bien mettre les choses au clair, M. Roberge, au début de la pandémie, lorsqu'il y a eu l'ouverture, vous avez dit : C'est des vacances, il n'y a pas d'exigences demandées aux élèves. Bon. Lorsqu'il y a eu les trousses pédagogiques, vous avez dit : C'est facultatif. Vous avez également dit, au départ : Il n'y a pas d'examen ministériel, puis, par ailleurs, le résultat scolaire, le passage au niveau suivant sera déterminé selon le jugement de l'enseignant basé sur les deux premiers bulletins.

Bon, là, vous utilisez les termes «doivent», vous dites : Les élèves doivent faire ce qui va leur être demandé maintenant, les parents doivent veiller à ce que ça se fasse. Est-ce qu'on doit comprendre... Puis là, bon, sur les évaluations, il peut y avoir des indications. Bon. Est-ce que je dois comprendre que, là, le passage au niveau suivant va dépendre de la participation soutenue, prouvée de l'élève, là, au secondaire ou que ce soit au primaire également? Quelle est l'exigence exactement et quelle incidence ça a sur le passage au niveau suivant pour l'année prochaine?

M. Roberge : Vous avez raison de souligner qu'il y a une gradation entre ce qui a été annoncé puis, après ça, ce qu'on a fait pour ajouter des outils, du soutien aux élèves et aux parents qui s'occupent des élèves, hein, les enfants à la maison deviennent un peu des élèves puis on ne voulait pas transformer les parents en enseignants. Puis ça, c'est une préoccupation qu'on avait puis qu'on a encore. On ne veut pas forcer les parents à devenir nécessairement les enseignants de leurs enfants. Ce n'est pas l'école à la maison qu'on veut faire, c'est l'enseignement à distance, et c'est important, c'est une nuance très importante. Il appartient à l'école et aux professionnels de l'éducation de faire de l'enseignement à distance, les parents sont des facilitateurs. On n'avait pas tous les outils pour mettre ça en place au départ. On n'était pas capables d'organiser des opérations de récupération de cahiers ou des opérations de prêt de matériel informatique, encore moins du matériel relié au réseau cellulaire.

Maintenant qu'on est capables de faire tout ça, bien, on est capables d'aller au bout de notre idée puis de dire : Non, les parents, vous n'êtes pas des enseignants, vous êtes des accompagnateurs. J'espère que vous valorisez l'éducation, c'est important, vous incitez vos enfants à faire les choses, vous les accompagnez. Donc, ça, c'est une nuance importante puis il faut se dire, là, on prépare un retour graduel et raisonnable ce printemps, juste au primaire, on ne le fait pas au secondaire puis, à un moment donné, on pense aussi qu'à un moment donné, à la rentrée de septembre prochain, on ne sait pas exactement ce qui nous attend. Donc, il ne faut pas envoyer un message que parce qu'on fait de l'éducation à distance, ce n'est pas important puis rien ne compte parce qu'imaginez qu'on doive faire ça encore pendant un an ou encore plus; ça ne serait pas viable.

Donc, vous avez raison de dire qu'il y a une espèce de gradation parce qu'on se projette en avant, on s'outille, puis on se permet d'être un peu plus exigeants puis un peu plus directifs, vous avez raison. Pour ce qui est de l'évaluation, je répète quelque chose, cependant. Un élève du secondaire, là, qui aurait bien réussi ses deux premières étapes n'est pas en danger d'échouer son année, d'accord? Un élève qui était vulnérable, qui avait des difficultés et qui s'alignait pour peut-être échouer son année pourrait la sauver, en ce moment, en mettant tous les efforts nécessaires et en étant bien accompagné, et avec les outils qu'on lui donne, peut-être qu'il va faire les apprentissages nécessaires et démontrer à son enseignant qu'il s'est rattrapé et peut-être qu'il va réussir son année grâce à ce qu'on va faire à l'avenir.

Donc, c'est pour ça que, quand je dis : Ça compte, ce qu'on va faire, ce n'est pas une menace que je veux faire. Je réitère l'importance que l'éducation, c'est important. Même si on ferme le bâtiment, là, physique, là, ce n'est pas moins important. Puis, oui, ça peut compter, puis, oui, on peut sauver des années scolaires, pas en donnant des diplômes gratuits, mais en reconnaissant les efforts et les apprentissages. Voilà.

M. Chouinard (Tommy) : Très bien. Ma prochaine question, ça va être pour le Dr Massé parce que, moi, je veux bien comprendre la position de la direction de la santé publique au sujet de ce qui est annoncé, parce qu'on regardait les études de l'INSPQ, qui parlent quand même d'une mince marge de manœuvre, là, pour ouvrir un peu le… desserrer un petit peu l'étau, donc annoncer ce qu'on annonce là. Moi, je veux comprendre, là. Est-ce que la Santé publique dit : Moi, j'adhère à 100 % au plan qui a été annoncé, et ça va être une réussite, ou vous dites : Je me garde une petite réserve parce qu'il y a des décisions politiques qui n'étaient peut-être pas nécessairement en lien avec la position de l'INSPQ?

M. Massé (Richard) : Non. On adhère aux recommandations qui sont faites avec des protections, avec des mesures de surveillance qui sont mises dessus. On a collaboré étroitement avec les deux ministères pour développer les recommandations qui sont là. On a suivi aussi beaucoup qu'est-ce qui s'est fait à l'extérieur, notamment dans les pays d'Europe qui nous ressemblent beaucoup, puis qui ont vécu la pandémie avant nous, et puis donc qui sont en train maintenant de rouvrir progressivement, ça dépend des pays, les activités. Mais on met des précautions.

La première précaution, c'est la distinction entre la zone plus chaude… Donc, la zone de la Communauté métropolitaine de Montréal, c'est Montréal, Laval, le nord de la Montérégie, le sud des Laurentides et de Lanaudière. Donc, cette zone-là, on veut la protéger plus parce qu'il y a eu plus de transmission dans cette zone-là. C'est pour ça qu'on attend un peu plus pour l'introduire. Sur les zones où est-ce qu'il y a eu moins de transmission ou pas de transmission soutenue, à ce moment-là, pour nous, c'est clair que cette zone-là, elle est prête à commencer ses activités tranquillement en les suivant… en étant prudente, en respectant toutes les règles de distanciation dont on a parlé.

Et on a dit, et ça a été répété de façon extrêmement claire : Ça rouvre le 19 si et seulement si la situation reste relativement contrôlée. Donc, on va suivre, pendant les prochaines semaines, activement, régulièrement, l'évolution de la situation épidémiologique. Et l'entente est très claire. S'il y avait une situation qui arrivait puis qui faisait qu'il y avait une transmission qui augmentait dans la région plus chaude, ça pourrait très bien nous amener à dire : Non, on n'ouvrira pas le 19 puis on va attendre que la situation soit mieux. Et, s'il y avait une situation où est-ce qu'à la suite de ça on voyait une transmission qui était importante, qui augmentait de façon significative, là aussi, on pourrait être amenés à intervenir.

Donc, il y a un mécanisme, d'abord, de travail conjoint qui a été vraiment bien fait, puis, deuxièmement, un mécanisme de rétroaction qui est important, pour tout le monde, pour les parents, de comprendre pour être capable de voir, de monitorer et puis, au besoin, d'arrêter et puis de dire : Non, il faut faire attention, puis on va prendre des mesures. Mais c'est bien entendu entre tout le monde.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, si vous permettez, deux dernières questions en français de ma part, Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Comment ça va fonctionner dans les cours d'école? Est-ce que le deux mètres est réaliste pour les enfants qui sortent?

M. Roberge : Bonne question. C'est une question qu'on s'est posée et sur laquelle on a discuté aussi, des fois, avec nos partenaires parce que, depuis plusieurs semaines, là, que je discute avec les porte-parole, puis on a des comités de travail.

Donc, ce qu'on va suggérer aux directions d'école et aux organisations scolaires... Parce que ce n'est pas le ministre qui fait l'horaire de chaque école, là. Moi, je crois beaucoup à la subsidiarité dans tous les contextes. Mais ça va être probablement des horaires différents pour que tous les élèves ne se rendent pas sur la cour d'école en même temps. C'est possible pour une école de moduler ça et/ou de faire des zones, aussi, à l'intérieur d'une cour d'école. C'est assez fréquent qu'il y ait des zones entre les grands et les petits. Bien, on pourrait subdiviser la cour d'école.

Donc, c'est des outils que les enseignants et les directions d'école ont entre les mains. C'est assez facile, là, d'ajuster. Ça pose toujours un défi, changer l'horaire par rapport à ce qu'on est habitué de faire, mais ils sont bien capables de faire ça, c'est sûr.

Le Modérateur : Enfin, une dernière question en français. C'est une interrogation que beaucoup de parents ont, pour ceux qui sont... qui envoient leurs enfants au primaire : Qu'est-ce qui va être enseigné? Est-ce que ça va être sérieux comme enseignement, puisqu'il n'y aura pas tout le monde qui sera là?

M. Roberge : Bien, comme je l'ai dit, oui, ça va être sérieux, ce qui va se faire là. Si on réouvre les écoles, c'est parce qu'on est certains que, d'un point de vue pédagogique, d'un point de vue santé psychologique, d'un point de vue social, c'est la bonne décision. Donc, c'est important, ce qui va se faire là. Ce qu'on peut faire à la maison, bien, c'est essayer, comme je vous dis, d'accoter ce qui se fait en classe avec tout le soutien que l'école offrira aux parents qui font le choix de garder leurs enfants à la maison ou qui gardent leurs enfants à la maison pour une raison de santé. Mais, oui, c'est important, ce qu'on fait dans nos écoles, bien sûr.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, nous allons passer en anglais. Nous commençons avec Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Hi, good afternoon. I'm thinking about physical distancing, the two meters, for primary schools. If you look at school buses, you'll have pressure. If you look at teachers, classes, you'll have enormous pressure because you'll have teachers that will say that they are scared to be infected, so maybe they'll refuse to come back. So, how are you going to cope with this, with all the challenges that you have in front of you?

M. Roberge : Well, you're right to say that we have a lot of challenges, but we have two weeks to face them one by one and to discuss them with our principals and our administrators in the school system and, of course, our teachers. Well, it won't be easy to have a physical distancing at elementary school, of course, but we can do it. And, because we have a maximum of 15 kids per class, I think it would be possible to have most of the time two meters away.

M. Massé (Richard) : Well, in the buses, the decision was to have just one student per bench rather than two. So there's distancing that is going to be taken place there. So, usually, there's 48 students per bus, into the large ones, and now it's going to be only 24. So, it will need some discipline, you're quite right, it's not something which is always easy.

And, some of the video from in Europe, in Germany, for example, they did send a video of organizing the classes. It's for a bit older students, but then you see exactly how they are organized and taking steps for the two meters that we're always talking about and distancing for the teacher. And, you know, it's something that, to start with, will need to be explained, but I'm sure that, you know, very rapidly students will get it, and they will be supportive of the teacher. And as we are seeing in the communities, it's really impressive to see people, most of the people that are distancing themselves and behave so well.

Mme Senay (Cathy) : But we have the buses? Do we have enough buses, school buses, with the fact that you have one student per bench?

M. Roberge : Well, I think it will be a challenge, because some time, maybe, we will have to make two runs, but you have to keep in mind that we won't have to transport any kids in high school, because high schools stay close, so I think we will be able to manage it.

Le Modérateur :Maintenant, une question de Phil Authier, The Gazette. Parents across Québec have been trying to help their children keep up with the optional online learning your Ministry has provided, but many parents are also working from home and find it impossible to do both, work and educate. They are exhausted. How can you expect parents to continue doing both jobs?

M. Roberge : Well, for elementary schools, now on... starting at 11th of May, parents will be able to send their kids to the elementary school, and for teenagers, for high school, we will provide higher, better help and better support to the kids and the teenagers by providing them some laptops, some iPads, and some of them will have Internet on, so they will be connected, and really important too is to say that parents will be able to have a meeting with their school and so they will, within a few days, and so they will be able to go to the school and get their manuals and get their books, and this will be very helpful.

Le Modérateur : And now, question for Mr. Massé. With the schools reopening, will the government be hiring more health employees to do contact tracing? How many are currently doing that job? Will there be more surveillance tests to monitor cases in the schools?

M. Massé (Richard) : Yes. Well, we are already hiring more people for investigations. We have increased the number of persons kind of exponentially. So there are hundreds of people that are working right now across the province to make the surveillance system functioning, to have the case… and contact tracing and follow-up. And we think that we'll need to increase even more as we are going to open and because there's going to be transmission of the coronavirus for kind of a long period. We also did develop, it's still in development, an electronic device so we can have those investigations and contact tracings done electronically. So it's going to be a bit easier, but it doesn't replace people. So it's a real challenge.

In terms of tests, we're going to have more tests avalaible in the next few weeks. We are going to increase progressively. From now, the capacity, in theory, is from 12,000 to 14,000. It's going to increase to 19,000, 20,000. And then we want to increase it more than that, so that we are going to make follow-ups. But it's not only for the school system or daycare. It's mostly for the work environment, where, you know, it's going to be a bit of a challenge to follow what's going to happen in the future. So we'll have more tests available and we are developing protocols to see how transmission happens throughout the province.

Le Modérateur : Now, the two last question from Raquel Fletcher, Global. What will you do if teachers refuse to go back to work out of fear for their health?

M. Roberge : OK. I can say that that teachers and support staff, in schools, over 60 years old, won't be asked to come and work, of course. And, if teachers or support staff are not in good health, they will be able to stay at home, of course. But, if they are afraid or they don't think it's good for them to go back to school and to teach, maybe they would ask to have the permission to do so. Maybe the principal will allow them because some of the kids will have to get some help at home. So it's not important for the teachers, for all the teachers, to… at school if they are simply helping kids at home. But, for other problems, we will have to wait to the CNESST, who will provide us the rules this week.

Le Modérateur : Thank you. And the last, last question. Sending your kids back to school won't be mandatory. Do you have any projections of how many kids will go back to school or day care?

M. Roberge : Well, as you say so, it's not mandatory. And we already know that some parents think it's better for them and for their kids to stay at home and they will do continue their learning at home program. But, to help us to prepare for the kids to come back to schools, we ask the parents to call the school and tell them that they will send their kid back to school one week before that they go to school. So it's really important, it's an important message to all the parents.

Think about it, read about it, I think it's safe to send your kid at school. But, if you prefer to keep your kids at home, tell your school one week in advance. If you decide to keep them or if you decide to send them at school, tell your school with an advice of one week. It's really important to help the school to provide a good and healthy space for the kids.

Le Modérateur : Merci beaucoup, messieurs. Bonne soirée.

M. Roberge : Thank you.

(Fin à 16 h 29)

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