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Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et services sociaux

Version finale

Le mercredi 13 mai 2020, 8 h

Salle du Conseil législatif (1.183), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. Fortin : Merci. Bien, merci. Ça fait du bien de vous retrouver. Ça fait du bien d'être ici dans l'Assemblée. Je pense qu'on reprend un peu possession de notre Assemblée, tout le monde, ce matin.

D'abord, un point rapide avant de prendre vos questions. Ce matin, on comprend qu'il y a encore des ratés avec, disons, la stratégie de dépistage du gouvernement. Le gouvernement nous avait promis ou avait promis aux Québécois 14 000 tests d'ici la fin de la semaine dernière. On s'en est approché pendant un temps. Au cours du week-end, on est retombés à environ 2 000 tests pendant quelques jours.

Et, pendant ce temps-là, il y a des Québécois qui ne demandent pas mieux que d'être testés, des gens dans le réseau de la santé qui voudraient être testés, leurs syndicats qui font des sorties pour demander à ce qu'ils soient dépistés. Ils veulent le faire, là, pour se protéger, eux, mais pour protéger les patients dans les hôpitaux, pour protéger les patients dans les centres de soins de longue durée.

Alors, si le gouvernement veut réellement arriver à son objectif, il nous semble qu'il devrait procéder et qu'il pourrait procéder en testant des gens qui sont dans le réseau de la santé et qui le demandent en ce moment.

Le Modérateur : Vous êtes prêt à prendre des questions maintenant? Parfait.

M. Fortin : Oui, merci.

Le Modérateur : On peut commencer peut-être avec Alain Laforest, TVA Nouvelles. On va vous demander de parler fort.

M. Fortin : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous demandez au gouvernement de changer à partir d'aujourd'hui, là? Elle est où, la faille, outre les tests?

M. Fortin : Bien, la grande faille, en fait, elle est dans la grande confusion qui réside par rapport à la stratégie de déconfinement. Quand on regarde le plan ontarien, on voit des critères très clairs pour procéder au déconfinement. À partir du moment où on répond à chacun de ces critères-là, on peut procéder à la prochaine étape. C'est la même chose ailleurs dans le monde. Au Québec, on dirait qu'on nage un peu dans l'inconnu. On ne sait pas sur quoi le gouvernement se base pour procéder au déconfinement.

Alors, ce qu'on demande, c'est d'être beaucoup plus clair, d'être beaucoup plus défini, d'avoir une stratégie qui est cohérente. En ce moment, là, on a l'impression que le gouvernement y va un peu comme il le sent, alors qu'on devrait se baser sur la science, qu'on devrait réellement se baser sur les faits, sur ce qui se passe sur le terrain, au Québec, dans nos différentes communautés, dans nos CHSLD. Et ensuite, quand on aura d'abord un portrait clair, mais quand on aura ensuite une stratégie très définie, on pourra procéder plus rapidement.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le gouvernement est suffisamment transparent en ce moment pour que vous puissiez évaluer la situation? On le voit très bien, là. Est-ce qu'on vous donne suffisamment d'information quotidienne sur les statistiques et tout ça pour être capables de bien apprécier la stratégie de déconfinement?

M. Fortin : Bien, il est là, l'enjeu. L'enjeu, au tout début de la crise, là, les Québécois, les Québécoises appréciaient, nous-mêmes, on appréciait la transparence du gouvernement par rapport à ce qui se passait, par rapport aux différentes actions qui étaient prises, par rapport aux raisons de ces différentes actions-là. En ce moment, on n'a pas l'impression d'avoir toute l'information nécessaire pour comprendre la situation et on ne sait pas si le gouvernement lui-même a l'information nécessaire pour procéder à un déconfinement. Alors, on aimerait avoir quelque chose de beaucoup plus clair, de beaucoup moins confus, de beaucoup plus transparent pour qu'on puisse tous comme Québécois, là, comprendre est-ce qu'on est rendus au bon moment, est-ce que la situation s'améliore, est-ce que les données justifient la stratégie de déconfinement du gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est volontaire, à votre avis? Est-ce que c'est une... on fait des cachettes aux Québécois, à votre avis? On ne veut pas donner le vrai portrait volontairement?

M. Fortin : Bien, il y a des questions qui se posent. Ça fait 10 jours, ça ne fait pas une journée, ça ne fait pas deux journées, là, ça fait 10 jours qu'on n'a pas de données sur ce qui se passe dans les centres de soins de longue durée. On ne sait pas combien de CHSLD sont infectés, on ne sait pas combien de patients dans chacun de ces CHSLD-là sont infectés. On continue à entendre des histoires d'horreur sur ce qui se passe à l'intérieur de ces centres de soins de longue durée là, mais c'est anecdotique. Alors, est-ce que c'est fait volontairement? Je ne peux pas dire ça. Mais il y a un réel enjeu que ces données-là ne soient pas publiques, ne soient pas transmises à la population. Quand on a un proche en CHSLD, quand on a des gens qui nous sont chers qui sont dans ces établissements-là, on se pose des questions, à savoir : Qu'est-ce qui se passe dans l'établissement de mon père, de ma mère, de mon grand-père, de ma grand-mère? Puis en ce moment on n'a aucune espèce d'idée de ce qui se passe là, dans ces établissements-là.

Le Modérateur : Tommy Chouinard.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour, monsieur. Le gouvernement explique en partie les difficultés dans la mise en œuvre de la stratégie de dépistage puis l'augmentation des tests en disant, par exemple : Dans une zone jaune comme Montréal-Nord, les gens ne sont pas au rendez-vous, les gens ne se rendent pas, ne vont pas se faire tester. Est-ce que c'est un constat que vous, au parti libéral, vous avez fait d'après des témoignages? Vous avez des députés sur le terrain là-bas. Est-ce que c'est conforme à la réalité ou vous constatez plutôt qu'il y a un autre problème derrière ça?

M. Fortin : Bien, c'est conforme à la réalité dans le sens où, on le voit bien, là, les chiffres que le gouvernement avance, que l'Institut national de la santé publique avance par rapport au nombre de gens qui se font tester ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait être. Mais il faut comprendre ce qui mène à ça. Qu'est-ce qui mène au fait que les gens ne se rendent pas de façon massive pour se faire tester dans ces centres-là? On voit toute une confusion autour d'où sont ces centres-là, pendant combien de jours ils vont être ouverts, est-ce qu'ils vont être disponibles demain, après-demain, est-ce que je dois y aller aujourd'hui.

Disons qu'en n'établissant pas des plages horaires claires, en ne disant pas aux citoyens, de façon prévisible, où sont ces centres-là, comment s'y rendre quand on a des symptômes, quand on n'a pas de symptôme, c'est là que ça devient difficile pour le citoyen de se retrouver. Alors, il ne faut pas mettre le blâme, là.

Et j'entendais le premier ministre, hier, dire : Bien, dans beaucoup d'endroits, il n'y a pas assez de monde qui se présente, et c'est pour ça qu'on n'arrive pas à nos chiffres. Mais il ne faut pas mettre le blâme le citoyen. Le gouvernement a une part de responsabilité de s'assurer que le citoyen a toute l'information nécessaire pour que, s'il veut se faire tester, qu'il puisse aller se faire tester.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : M. Fortin, bonjour. Pour être clair, si je comprends bien, vous dites que le déconfinement se fait trop vite, qu'ils ne devraient pas déconfiner, ou vous dites juste : On ne le sait pas...

M. Fortin : Bien, on n'a pas les données pour être capable de savoir si c'est le bon moment où procéder, et il n'y a pas de stratégie claire. Ce qu'on demande au gouvernement, là, c'est d'avoir une stratégie avec des points bien définis et de l'information qui est à jour pour que les Québécois et les Québécoises puissent suivre le gouvernement dans son action.

Là, aujourd'hui, on arrive avec un plan de déconfinement qui arrive très rapidement. Il y a des gens qui travaillent sur ce plan-là, il y a des éducateurs qui sont en train de se préparer pour le 25 mai, il y a des services de garde qui se préparent à ouvrir, il y a des entrepreneurs qui mettent en oeuvre tout ce qu'ils ont besoin de mettre en oeuvre, qui parlent à leurs chaînes d'approvisionnement pour ouvrir le 25 mai.

Alors, tout indique qu'on s'en va vers cette ouverture-là, cette réouverture-là le 25 mai, mais on n'a aucune donnée sur lesquelles se baser pour dire que c'est la bonne chose à faire. On n'a pas le plan stratégique du gouvernement qui dit à quelle hauteur devraient être ces données-là. Alors, est-ce qu'on trouve que le gouvernement procède rapidement dans ce cas-là? Absolument. Est-ce qu'on pense que le gouvernement devrait fournir ces données-là avant d'en arriver à un plan de déconfinement? Tout à fait.

M. Bossé (Olivier) : Mais juste pour être clair, là, vous avez l'air de parler de juste de la région de Montréal, là. Dans le reste du Québec, là, le déconfinement, est-ce qu'il va à votre goût?

M. Fortin : Bien, le déconfinement est déjà amorcé dans plusieurs régions du Québec. On ne demande pas au gouvernement de reculer, de revenir, mais on demande, avant de procéder aux prochaines étapes, d'avoir un portrait clair de ce qui se passe.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, M. Fortin. Dans la région montréalaise, justement, la situation est particulièrement désastreuse. Quelle lecture vous faites de la situation et puis quelle est la part de responsabilité du gouvernement dans la gestion de ce qui s'est passé dans la région montréalaise?

M. Fortin : Il y a des enjeux par rapport à la gestion de la crise. Bien évidemment, là, il y a des enjeux, on les connaît tous, enjeux au niveau... des enjeux initiaux par rapport, par exemple, à l'approvisionnement en matériel, par rapport à l'approvisionnement en médicaments, par rapport à la façon que les gens se déplaçaient d'un CHSLD à l'autre. Et, sans nécessairement mettre la part de responsabilité ou l'entière responsabilité sur le gouvernement pour ces enjeux-là, il y a des enjeux qui se produisent encore aujourd'hui, et ça, c'est problématique.

Quand on entend qu'il y a, encore aujourd'hui, du personnel qui se déplace d'un établissement à l'autre, c'est un enjeu que le gouvernement, à ce stade-ci, deux mois après le début de la crise, doit avoir réglé. Quand on entend qu'il y a encore des employés du réseau de la santé qui ne se font pas tester, qui demandent à être testés... Quand on dit encore, du côté du gouvernement : Bien, on a plus de capacité de test qu'on en fait en ce moment, bien, ça, il en est de la responsabilité du gouvernement, là, de prendre les tests qui sont disponibles et des les rendre vers ceux qui en ont besoin, ceux qui demandent à être testés.

Alors, il y a une part de responsabilité, dans ce qui continue de se produire, là, qui incombe au gouvernement, bien évidemment.

Le Modérateur : Peut-être donner la chance aux autres médias qui n'ont pas encore posé de questions. Je ne sais pas, Hugo Lavallée, si vous aviez une question, M. Larin, M. Bélair. Marco.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bien, ce n'est pas une question sur le sujet. Bonjour.

M. Fortin : Salut.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Savez-vous si vous allez demeurer en poste comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé ou est-ce que vous êtes...

M. Fortin : Ce n'est pas des discussions qu'on a eues jusqu'à maintenant.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que vous allez en avoir? Est-ce qu'il y en a à l'horaire de la semaine?

M. Fortin : Bien, pas à ma connaissance. Je suis certain qu'on aura la chance de discuter et que la nouvelle cheffe aura la chance de discuter avec tous les collègues, là, de l'apport qu'ils peuvent avoir au parti et aux instances, ici, au Parlement.

M. Laforest (Alain) : Vous attendez à quoi de votre nouvelle cheffe? Vous attendez quoi de votre nouvelle cheffe?

M. Fortin : Bien, moi, je m'attends à une cheffe... Je dois vous le dire, là, je m'attends, en connaissance... En connaissant bien Dominique Anglade, je m'attends à quelqu'un qui est déterminée. Je m'attends à quelqu'un qui va mettre toutes ses énergies pour faire avancer les causes qui sont portées par le Parti libéral. Je m'attends à quelqu'un qui, rapidement, va être capable de rassembler les troupes, d'organiser un esprit d'équipe ici pour qu'on puisse faire nos travaux de la meilleure façon possible, que les capacités, que les connaissances de tout le monde soient mises à contribution. Je m'attends aussi de la nouvelle cheffe à ce qu'elle travaille sur l'organisation du parti. Et moi, j'ai bon espoir que Dominique Anglade va être capable, avec tous les talents qu'on lui connaît, d'arriver à ces objectifs-là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais pourquoi Mme Anglade n'est pas ici ce matin? C'est-à-dire, c'est le premier jour de la rentrée, on est content de vous parler...

M. Fortin : Oui, moi aussi, je suis content de vous parler.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ... mais on se serait attendus quand même à parler à la cheffe élue du Parti libéral. Pourtant, on ne la voit pas.

M. Fortin : Bien, vous savez, c'est la première journée du retour. Ça fait à peine 48 heures, ou peut-être moins même, qu'elle est nommée cheffe du parti. C'est le premier, sans vouloir dire affrontement, mais le premier échange avec le premier ministre ce matin. Moi, je comprends bien que la cheffe veuille se préparer pour pouvoir démontrer tout son aplomb, là, dans l'échange parlementaire qui s'en vient dans les prochains instants.

M. Lacroix (Louis) : Il y a-tu un petit pincement pour vous, là, étant donné que vous avez pensé à vous présenter, à un moment donné...

M. Fortin : Non. Ce pincement-là, ça fait longtemps qu'il est passé M. Lacroix.

M. Chouinard (Tommy) : Mais juste, je reviens sur ce que vous nous dites, donc, Mme Anglade, elle ne se présentera pas devant nous aujourd'hui?

M. Fortin : Bien, honnêtement, je ne sais pas. Moi, on m'a demandé de venir ici ce matin, là, pour prendre la parole, pour vous parler des enjeux qu'on a par rapport à la stratégie gouvernementale jusqu'à maintenant. Maintenant, à savoir ce qui va se passer dans les prochaines heures, là, je m'en remets à son cabinet de vous informer.

M. Chouinard (Tommy) : Mais quand même, le premier ministre fait des points de presse tous les jours ou presque, là, depuis le début de la pandémie. La cheffe de l'opposition officielle, le jour de la reprise des travaux, ne ferait pas de point de presse...

M. Fortin : Bien, écoutez, je n'en ai pas la moindre idée, là. Vous pourrez en parler à son cabinet. Mais, de toute façon, je suis certain qu'elle va vous convier exactement comment nous voyons la situation, comment le Parti libéral voit la situation à travers les interventions qu'elle va faire aujourd'hui publiquement. Que ce soit ici ou en Chambre, là, je pense que ses propos seront très clairs par rapport à notre positionnement et à ce à quoi on s'attend du gouvernement.

Le Modérateur : Oui, maintenant, en anglais avec Cathy Senay, toujours en respectant le deux mètres, tout le monde, s'il vous plaît. N'est-ce pas, M. Robert? Cathy Senay.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. There is a back off for surgeries or... and also an other... in hospitals, do you have the impression that there is a back off of democracy because there was an off two months here at the National Assembly and, basically, it was hard, you suffered of this because you were not...

M. Fortin : I wouldn't say that, I think that everybody understands the situation, everybody understands that most businesses in Québec were shut down for a period of time, and we did it for public health reasons. And we are all here, we are all humans, we are all individuals, we all have the same public health implications as we would in any other businesses. So, I think it was actually quite normal for the Assembly to take a pause during this. Now, we are resuming today, we have got things to say. And it was OK for the Opposition to take a step back and to not to lend confusion to the message. I think Quebeckers, at the very start of this pandemic, needed to hear one message from its leaders, one message from its Government, so that they understood very clearly what they should do, what they shouldn't do.

But now that the decisions that the Government is still taking is having a very real effect on the health of Quebeckers, now that, two months after the start of pandemic, we still have some on going issues, whether it's related to the fact that people move from one facility to the other, public... or health workers move from one facility to the other, whether it's the issue that they still don't always have the equipment that they need or they still don't have the testing that they need, those are issues that need to be debated now. I'm glad we have the opportunity to do it today and I know we will have the opportunity to do it the next weeks.

Le Modérateur : One last question.

Mme Senay (Cathy) : What will be the first point you want to bring at the question period this morning?

M. Fortin : Well, we are moving fairly fast on deconfinement. And, you know, when you look at what the other governments around the world are doing right now, when you look at what Ontario is doing, you look at what New York State is doing, they have very clear strategy set out as to at what moment you can actually move towards deconfining a population. And right now it seems to us that we are navigating the waters without a plan. We don't really know where we are going, we don't really know what the criteria is in Québec, and we will try to get the sense of Government on what exactly they are basing their decisions on, why the information isn't transmitted to the public. Those are still very real questions.

And there is a risk to deconfinement, right? The National Institute on Public Health said it, there is a very real risk to proceeding with deconfinement. So we'll want to understand exactly what the Government is basing itself on before they do it. Thank you. Merci.

Le Modérateur : That's it. Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 15)

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