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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Version finale

Le mercredi 13 mai 2020, 12 h 17

Salle du Conseil législatif (1.183), hôtel du Parlement

(Douze heures dix-sept minutes)

M. Roberge : Bonjour, tout le monde.

Le Modérateur : Alors, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, est prêt à répondre à vos questions.

M. Lavallée (Hugo) : Vous aviez demandé aux enseignants il y a quelques semaines d'offrir une pleine prestation de travail dans tous les niveaux scolaires malgré la fermeture, qui perdure, des écoles secondaires. Est-ce que c'est le cas à l'heure actuelle? Est-ce que vous avez la certitude que tous les enseignants au Québec offrent une pleine prestation de travail?

M. Roberge : Oui, c'est l'écho que j'ai reçu. La plupart des enseignants ont travaillé tout le long, bien sûr. Certains qui avaient vraiment des conditions médicales difficiles ou qui avaient des enfants à la maison ne pouvaient pas faire la pleine prestation de travail au début. Mais, depuis lundi dernier, lundi le 4, si je ne m'abuse, tout le monde peut offrir sa pleine prestation de travail. Je n'ai pas d'écho comme quoi il y aurait des enjeux ou il y aurait des obstructions, rien de ça. Je pense que tout le monde, en fait, est content de pouvoir faire plus. Et c'est ce qui a permis aussi cette superbe rentrée qu'on a eue lundi et qui se perdure parce qu'on a quand même permis une rentrée graduelle sur trois jours. Donc, même, encore aujourd'hui, il y a des jeunes, en cinquième, sixième année, qui font leur jour un, hein? On a beaucoup couvert la rentrée de lundi, mais, comme elle s'étalait sur trois jours, c'est trois jours de succès qu'on vit. Voilà.

M. Bergeron (Patrice) : Puisque le port du masque, M. Roberge, est maintenant recommandé fortement, est-ce que, dans les écoles primaires, maintenant, le ministère de l'Éducation s'engage à fournir des masques à tout le monde qui va en demander?

M. Roberge : C'était déjà l'orientation. On s'était déjà engagés à fournir des masques réutilisables à l'ensemble du personnel qui souhaitait en porter un. Donc, ça se fait. Tout membre du personnel, dans nos écoles, en ce moment, qui veut obtenir un masque en demande. Il peut y avoir un délai de livraison de 24 heures, on va dire, là, mais on est prêts. On est capables de répondre à la demande.

Journaliste : Est-ce qu'il y a moyen, pour les professeurs, d'obliger les élèves… et de les punir s'ils ne suivent les cours à distance?

M. Roberge : Bien, on demande vraiment à tout le monde… C'est un effort de société. Puis là j'en appelle vraiment au sens des responsabilités de tout le monde. Un adolescent, c'est un adolescent. Et, même quand l'école est ouverte, des ados qui font l'école buissonnière, on a déjà vu ça. Il y en a peut-être même dans cette salle qui l'ont déjà fait, et je vois des sourires complices. Donc, je demande vraiment aux employeurs, aux parents, aux adultes signifiants, les oncles, les tantes, tout le monde, de porter le message que l'année scolaire n'est pas terminée, que l'éducation est une priorité.

Et c'est un message qui est renforcé par le fait que, oui, il y aura un bulletin de troisième étape. Ça ne sera pas une note en pourcentage. Ça peut être non évalué, mais c'est l'enseignant qui pourra décider qu'il n'y a pas suffisamment de traces pour ne pas évaluer. Et donc ça sera non évalué, réussite ou non-réussite. Ça veut dire que vos enseignants vous appellent, vous interpellent, vous envoient des lectures, des travaux, les ados. Répondez au téléphone, branchez-vous en visio, faites vos lectures, faites vos travaux, sans quoi vous pourriez avoir non-réussite, une tache dans votre dossier scolaire.

Le Modérateur : Patrick Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : M. Roberge, pourquoi ne pas reporter l'ouverture de nouvelles classes de maternelles quatre ans quand on sait que la distanciation sociale va être difficile et qu'on manque déjà de classes pour faire entrer tout le monde dans les écoles présentement?

M. Roberge : Bien, je pense qu'on voit en ce moment que c'est possible. Ça a posé un enjeu logistique. Mais, en deux semaines, on est arrivés à réussir une rentrée scolaire, bien qu'on ait des classes de préscolaire autant à la maternelle quatre ans que cinq ans, où on a des rentrées scolaires, là encore, là, cette semaine. Donc, je ne vois pas pourquoi il faudrait embarquer dans ce scénario de jouer les élèves les uns contre les autres. Est-ce qu'il faudrait se priver de maternelles cinq ans parce que la scolarisation n'est obligatoire que de six à 16 ans? Est-ce qu'on va se mettre à refuser les enfants de cinq ans? Ce n'est pas la dynamique qu'on a. Je suis convaincu qu'on va être capables, à l'automne prochain, de faire une rentrée, peu importe le scénario qu'on mettra de l'avant, sans renoncer aux 1 050 classes de maternelles quatre ans qui doivent être ouvertes pour septembre prochain.

M. Bellerose (Patrick) : À l'automne prochain, si les élèves du secondaire retournent aussi à l'école et qu'on n'a pas ces classes-là de disponibles, comment on va faire pour maintenir une certaine distance entre les élèves?

M. Roberge : Bien, on travaille en ce moment sur plusieurs scénarios pour l'automne. On est en train d'élaborer des scénarios parce qu'on avait 13 comités, hein, qui ont travaillé, au ministère, avec des partenaires, des gens des syndicats, des gens des directions d'école, vraiment des gens de toutes compétences, dans le réseau, qui ont travaillé pendant des semaines sur ces 13 comités là. Là, on collige tout ça. On va, avec ces informations-là, qui viennent du terrain, élaborer des scénarios. On va consulter nos partenaires sur les scénarios. Et ça sera rendu public plus tard. Mais vous comprenez qu'on est au milieu du travail. On ne peut pas le rendre public là.

M. Bellerose (Patrick) : Pouvez-vous évoquer certains scénarios qui sont étudiés?

M. Roberge : On est en train de les concevoir, les scénarios, et on va consulter sur ceux-ci à ce moment-là. Donc, je ne peux pas vous dire… Mais évidemment ce n'est pas très compliqué de penser qu'il y a un scénario identique à ce qu'on a en ce moment, c'est-à-dire de n'ouvrir que pour le primaire et le préscolaire puis d'avoir de l'enseignement à distance pour le secondaire. Sur des mois et des mois, ça peut poser un enjeu, là. À un moment donné, je pense qu'on a besoin de voir l'adulte signifiant. Comme adolescent, comme jeune, à un moment donné, on a besoin de voir l'adulte signifiant, de voir notre professeur, d'avoir un contact, même si ce n'est pas un contact physique, de se voir comme on se voit aujourd'hui. Le scénario qu'on mettra de l'avant dépendra tout simplement de ce que nous permet de faire la Santé publique, tout simplement.

Le Modérateur : Fanny Lévesque.

Mme Lévesque (Fanny) : Quand vous parlez, pour les élèves du secondaire, d'un troisième bulletin qui pourrait avoir une mention de réussite ou non, quelle valeur va avoir ce troisième bulletin là parce qu'on sait que les examens du ministère sont annulés?

M. Roberge : De toute manière, les examens du ministère ne constituent pas le bulletin en soi. Les examens du ministère sont compilés à l'extérieur des bulletins. Il y a étape un, étape deux, étape trois. Les examens du ministère servent à faire ce qu'on appelle le résultat final. Il ne faut pas penser que les examens ministériels, bien qu'ils soient importants, soient l'essence des évaluations. Moi, j'accorde une très grande importance à l'autonomie professionnelle des enseignants. Je reconnais l'autonomie professionnelle, leur capacité à poser un regard sur l'apprentissage qui a été fait, sur les traces.

J'ai des adolescentes à la maison qui, parfois, font des lectures, envoient des résumés de lecture. Parfois, elles sont en visio. J'ai une jeune fille qui a fait un exposé oral à l'ordinateur la semaine dernière. Donc, ce n'était pas un examen. Ce n'était pas un examen ministériel, mais ça permet définitivement au professeur, à l'enseignant de porter un jugement, à tout le moins, réussite, non-réussite. Même si ce n'est pas une note précise, 67 % ou 88 %, il y a quand même une rétroaction. Il y a quand même quelque chose qui se passe, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais donc, si un élève a réussi jusqu'avant la crise, là, est-ce que, si, par exemple, il ne fait pas d'efforts puis il ne travaille pas de la maison, il pourrait échouer son année? Est-ce que c'est un scénario qui est possible?

M. Roberge : Ça serait surprenant parce que ce qu'on envoie comme message… Là, on est en train de faire les balises, mais on a quand même envoyé une directive qui était claire, la semaine dernière, avec les informations que je vous livre aujourd'hui. Le réseau les a déjà reçues, ces indications-là. Ce qu'on dit, c'est que, de la première année au secondaire III, on garde nos deux premiers bulletins qui sont là, qui sont chiffrés, qui sont suffisants. À la troisième étape, on a : non-évalué, réusssite, non-réussite. Et le résultat final sera : réussite, non-réussite. Et l'enseignant, bien sûr, accordera davantage d'importance aux étapes un et deux, mais peut quand même considérer ce qui s'est passé à l'étape trois. J'ai de la misère à imaginer un élève, qui réussit très, très bien ses étapes un et deux, tout à coup, échouer au résultat final.

Mais il y a une occasion à saisir, par contre, à l'inverse. Pour des élèves qui étaient en échec à l'étape un ou à l'étape deux ou qui se posaient la question, bien, en ce moment, ils peuvent se rattraper à l'étape trois. Ils peuvent sauver leur année par cet effort supplémentaire parce qu'ils pourraient, tout à coup, à la troisième étape, en mettant les efforts, obtenir la mention «réussite» et permettre à l'enseignant de poser son regard critique et inscrire «réussite» au résultat final, même si, dans les deux premières étapes, le jeune était un peu en bas du 60 %.

Donc, tout ça, là, tout ça milite et s'inscrit dans le message de dire que les efforts ne sont pas terminés, que l'année n'est pas terminée.

Le Modérateur : Rapidement, Marie-Michèle Sioui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui, bonjour. J'ignore si vos filles fréquentent l'école publique ou privée. Reconnaissez-vous qu'il y a une différence entre les deux secteurs en ce moment?

M. Roberge : Il y avait une différence, je vous dirais, surtout dans les deux premières semaines, dans la qualité du suivi, mais, je vous dirais, même d'école à école puis d'enseignant à enseignant. De dire, là, les écoles publiques et les écoles privées, c'est un peu grossier comme analyse, là. Il y a vraiment des technopédagogues dans les deux réseaux. Je reconnais que j'ai vu plusieurs exemples dans les médias qui montraient que certaines écoles étaient en avance. Puis on dirait qu'on a eu davantage de reportages positifs pour des écoles privées. Moi, je savais qu'il y avait des écoles publiques qui étaient vraiment très, très performantes. On ne les a pas beaucoup vues dans les premières semaines. Mais moi, ma préoccupation, ça a été d'opérer un rattrapage pour que pas un réseau d'écoles ne rattrape un autre réseau, mais que toutes les écoles avancent.

Aujourd'hui, je n'ai aucune inquiétude. Je suis convaincu qu'avec l'argent qu'on a mis, avec les ententes pour les réseaux, pour fournir des tablettes, avec le prêt de matériel informatique… J'annonce aujourd'hui quelque chose. Nous avons signé des ententes avec les maisons d'édition pour que les cahiers d'exercices, les manuels, mais les cahiers d'exercices en version numérique, sont maintenant offerts gratuitement à tous les élèves québécois avec les correcteurs automatiques. Donc, ça, c'est une nouveauté. Vous avez accès à un ordinateur, à une tablette, vous avez maintenant le loisir de télécharger le cahier numérique avec le correcteur. Donc, ça, c'est un support de plus pour les enseignants, pour les parents et pour les élèves, en plus de la formation de la TELUQ, qui est offerte à tous. Je n'ai aucune inquiétude qu'il y ait des élèves gagnants et des élèves perdants en fonction d'un réseau privé ou public.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : …davantage d'élèves, dans les écoles primaires, en ce moment, qui viennent des milieux favorisés ou défavorisés?

M. Roberge : Je n'ai pas l'information, à savoir les élèves qui sont dans nos classes en ce moment, est-ce qu'ils viennent plus d'un milieu favorisé ou défavorisé. Je sais qu'en moyenne, au Québec, il y a à peu près 55 % des élèves dans nos écoles primaires ouvertes qui sont présents.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : …le taux de fréquentation dans chacune des écoles, vous ne l'avez pas?

M. Roberge : Je ne l'ai pas en ce moment école par école. J'ai posé des questions au réseau. Vous comprenez que les directions d'école sont plus occupées, dans ces journées de rentrée scolaire, à s'occuper des élèves qu'à remplir des formulaires.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Merci.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Hi, Mr. Roberge. Regarding wearing masks, you saw that... We were there at the question period. Pascal Bérubé, PQs interim leader, is asking the… wearing masks being mandatory in Québec. And there are lawyers that are saying that there is no legal obstacle to, basically, make wearing masks in Québec mandatory. How do you feel about this? Are you wearing a mask yourself?

M. Roberge : I did wear a mask, for the first time, this morning, getting out of the car and coming to the National Assembly. I think, the most important, for us, for the Government, is to follow the recommendations of the public health authorities. And, since now, Mr. Arruda didn't say that it was mandatory for Quebeckers to wear a mask. So I'm comfortable with this orientation. But, for myself, when I will go in the society, when I will go to work, from now and for days coming, I will wear a mask.

Mme Senay (Cathy) : It took you a while, just for teachers, to say that finally you'll make masks available, because you had some teachers that were worried about this. How come it takes, like, a long time for Québec to react, as masks are mandatory in France, when you take the public transit, for example, or New York? How come it takes that long?

M. Roberge : You say it takes long. I don't think it's that long if we take, like, one week, two weeks to think about something new, to ask our public health authorities and to make a decision. I don't think that we are taking too long. I think we are acting pretty fast. We were the first in North America to put Québec on pause, to put the society on pause. And I think we are taking some good decisions to take care of Quebeckers, listening to the science and listening to our public health authorities.

Le Modérateur : Merci, M. le ministre.

M. Roberge : Thank you. Merci.

(Fin à 12 h 31)

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