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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Le jeudi 14 mai 2020, 10 h

Salle du Conseil législatif (1.183), hôtel du Parlement

(Dix heures trois minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Alors, ce matin, on va, Vincent et moi, vous parler d'un sujet tabou, on va vous parler d'impôt parce que c'est nécessaire et surtout responsable de le faire.

Le Québec, comme le reste de la planète, vit une période unique, difficile. Ce sont des milliards que les gouvernements ont sortis pour financer différents programmes, et ces milliards-là sont sortis en quelques semaines. La récession, les pertes d'emploi vont aussi priver le gouvernement de revenus. Alors, en bout de ligne, on s'aligne vers des déficits.

Dans cette crise sans précédent, tout comme la population, certaines entreprises aussi ont été frappées de plein fouet, mais de grandes sociétés ont, au contraire, pu profiter de la crise pour augmenter leur chiffre d'affaires et à la fin de l'année, fort probablement, leurs profits.

Ce n'est pas le libre marché qui a décidé quelle entreprise devait fermer ou pouvait continuer d'opérer. Ce n'est pas la concurrence habituelle qui a influencé les revenus des entreprises. Les grandes bannières, les géants numériques, les institutions financières, les entreprises qui ont pu profiter de la pandémie doivent faire leur part pour payer la facture de la pandémie et financer la remise en état de nos finances publiques. C'est une question de justice fiscale.

Dans le passé, les gouvernements n'ont pas hésité à lever des impôts pour soutenir les efforts de guerre, par exemple. Québec solidaire croit que le gouvernement doit aussi demander aux efforts... un effort, pardon, aux entreprises rentables pour soutenir la lutte à la COVID et sauver des vies.

Une société ne doit pas hésiter à sortir les sommes nécessaires pour aider ceux et celles qui ont... frappés de plein fouet ou qui travaillent au péril de leur vie, mais il faut aussi se donner les moyens de le faire. Ça, c'est fondamental. C'est une question aussi de responsabilité.

Alors, pourquoi parler de ça aujourd'hui? Bien, parce que, si on ne fait pas ce débat-là publiquement, un débat de société sur les finances publiques de l'État, notre portefeuille collectif, bien, on va se réveiller un matin, peut-être après les prochaines élections, avec un gouvernement qui va nous resservir une tasse d'austérité et faire payer le monde ordinaire, faire payer le filet social pour renflouer les coffres. On connaît l'histoire. Si on laisse les gros poissons partir avec le butin maintenant, ce sont les petits poissons qui vont devoir et qui devront encore payer et subir les mesures d'austérité. Ce sont les services publics, déjà fragiles, qui vont écoper à nouveau.

Je vais laisser Vincent vous expliquer la mesure... les mesures.

M. Marissal : Bonjour, merci d'être là. Ce que propose Québec solidaire, c'est un impôt de pandémie, un impôt temporaire. On suggère que cet impôt soit en place pour l'année 2020‑2021.

On ne demande pas aux entreprises qui en arrachent de faire plus, on propose d'aller chercher l'argent où il est, là où il y a des profits : plusieurs magasins de grande surface ont vu leur chiffre d'affaires augmenter au premier trimestre, les géants du numérique en ont profité aussi, les institutions financières n'ont fait aucun cadeau, les agences de sécurité, par exemple. Il y en a des entreprises qui font de l'argent avec la pandémie, la situation actuelle.

L'impôt de pandémie propose d'augmenter le taux d'imposition de moitié sur les profits. Ce sont donc les grandes sociétés qui font le plus de profits qui vont payer, celles qui auront fait du profit cette année, alors que l'économie a été complètement chamboulée par les gouvernements au bénéfice de quelques-uns.

Ainsi, le taux de base de 11,6 % pour les grandes entreprises serait augmenté à 17,4 %. Pour les PME, on mettrait en place une exemption sur les premiers 100 000 $ de profit, question de protéger les propriétaires exploitants. Au-delà, le taux passerait de 4 actuellement, pour cent, évidemment, à 6 % pour les entreprises manufacturières, par exemple.

Pour mettre en perspective, ce taux ressemble à celui de 2007, avant qu'il ne soit diminué par les différents gouvernements. À ce que je sache, en 2007, l'économie ne s'est pas écroulée.

Par ailleurs, vous ne serez pas surpris, Québec solidaire continue de réclamer que le gouvernement perçoive enfin des impôts sur les revenus des GAFAM, notamment les revenus publicitaires. On demande aussi de remettre urgemment en place la taxe sur le capital des institutions financières et préserver la taxe compensatoire des institutions financières, qui sera éliminée d'ici 2024.

Finalement, plus que jamais, on doit aussi récupérer les millions qui vont chaque année dans les paradis fiscaux, exclure des mesures d'aide financière toutes les entreprises qui ont recours aux paradis fiscaux. Et là-dessus je vous rappelle que, lors de la première commission parlementaire virtuelle, nous n'avons obtenu aucun engagement de la part du ministre de l'Économie. Au contraire, le ministre de l'Économie nous avait dit alors trouver ça tout à fait normal. Puisque tout le monde le fait, fais-le donc.

L'impôt de pandémie et le rééquilibrage fiscal proposés par Québec solidaire permettraient de dégager une marge de manoeuvre de quelque 6 milliards de dollars pour l'État québécois dès l'année financière 2020‑2021. Je vous remercie.

La Modératrice : Alors, on va maintenant passer à la période des questions. Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Oui, oui, je vais casser ça. M. Marissal, avant de passer à mon autre sujet, qu'est-ce que vous pensez que le gouvernement devrait faire, là compte tenu de la situation financière? Et le ministre des Finances nous l'a dit hier matin, là, on est dans une récession pire que la Deuxième Guerre mondiale, on se dirige vers des déficits, et ça, on le sait depuis le début de la pandémie, de 12 à 15 milliards. Au niveau des investissements du gouvernement du Québec, là, au niveau du PQI, au niveau des grands projets, est-ce qu'il y a des choses qu'on doit mettre sur la glace rapidement puis réinjecter l'argent ailleurs?

M. Marissal : Ah! bien non, au contraire, moi, je pense que l'argent qui était déjà dégagé dans les PQI, ce sont notamment des programmes de transport collectif. C'est un générateur d'économie, dans une économie comme la nôtre, que de relancer ces grands projets. Cet argent avait déjà été dégagé, ce sont des projets qui se financent sur des décennies. Il ne faudrait pas non plus que les grands projets de transport collectif passent à la trappe parce que, soudainement, on n'a plus d'argent. La crise climatique n'a pas disparu. La COVID fait beaucoup de ravages, mais elle n'a pas fait disparaître la crise climatique. Alors, on a des projets qui sont déjà lancés. Chez moi, dans mon comté, par exemple, ça court sur tout le boulevard Pie-IX, il y a le SRB, le chantier du SRB a repris lundi dernier. C'est la bonne chose à faire, et on attend d'autres projets. Et évidemment vous comprendrez qu'on n'a pas changé d'idée, le troisième lien ne fait pas partie de cette liste.

M. Laforest (Alain) : Au niveau des profits puis de ce que vous annoncez ce matin, Desjardins a annoncé une perte de plus de 300 millions hier, puis vous dites : Il faut taxer les banques. Là, ils n'ont pas fait... Je sais que vous allez vous tourner vers les émetteurs de cartes de crédit, là, mais l'institution financière Desjardins a perdu de l'argent avec la pandémie.

M. Marissal : Permettez-moi de vous corriger, ce n'est pas parce qu'on fait moins d'argent qu'on n'en fait plus. Il y a effectivement des entreprises, dont les banques, ça se peut, qui feront peut-être un peu moins de profits. Alors, ce sera des profits plantureux plutôt qu'astronomiques, mais il y aura quand même des profits. Alors, les profits, ça se taxe. Et, en temps de pandémie, les banques, à qui, là, les gouvernements sont obligés de tordre le bras, là... Pourtant, nos ministres économiques sortent tous de la filière bancaire, et ils sont obligés de tordre le bras des directions des banques pour essayer de grappiller de petits aménagements. Les banques ne veulent rien savoir. La seule chose que les banques veulent faire, c'est du profit. Alors, ce n'est pas parce qu'on en fait moins qu'on n'en fait plus.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada...

M. Laforest (Alain) : Peut-être juste une petite dernière pour Mme Massé, vu qu'on n'est pas beaucoup. Mme Massé, est-ce que vous pensez que ça a été une bonne idée de ne pas confier Montréal, compte tenu qu'on sait que, dès le 23 avril, il avait un plan de confinement qui n'a pas été appliqué parce qu'on sent qu'il y a eu de la résistance de la part de la mairesse de Montréal?

Mme Massé : Bien, écoutez, ce que nous on dit depuis déjà peut-être deux semaines, c'est que la situation n'est pas sous contrôle à Montréal. Le premier ministre est présentement à Montréal, il va... À ma connaissance, c'est la première fois qu'il se rend à Montréal durant cette crise. Et donc il aura de première main les informations, et, dans ce sens-là, on s'attend à ce qu'il sorte de là avec une vision beaucoup plus claire. Mais nous, déjà avant que le gouvernement décide de faire son pas de danse, on disait : Bien, écoutez, c'est plutôt d'une évidence crasse que Montréal n'est pas sous contrôle, et donc, par conséquent, parlez-nous de la date que vous allez atteindre le 16 000 tests, parlez-nous de comment vous allez tester les employés de la Santé, parlez-nous de plein de choses, mais parlez-nous pas de date de déconfinement.

M. Laforest (Alain) : ...de confinement. Moi, je vous parle de fermer l'île, cloître l'île pour ne plus qu'il y ait de gens ni qui ne rentrent, ne sortent, à moins de besoins essentiels.

Mme Massé : Écoutez, moi, je... Depuis le début, on vous le dit, on n'est pas la Santé publique, on vous le dit puis on ne s'amusera pas à jouer ce rôle-là. Ceci étant dit, les critères de l'OMS doivent primer, et ça doit se faire en transparence. Ça, c'est fondamental. Et, dans ce sens-là, on va... on questionne encore aujourd'hui les... disons, sur quelles bases les choix se font. Parce que nous, on n'est pas rassurés sur la question des tests. On parle de Montréal-Nord; je pourrais vous parler de Parc-Extension, Parc-Extension aussi, qui vit de l'éclosion... pardon, communautaire, même chose dans Hochelaga-Maisonneuve. Ça fait que, voyez-vous, nous, on n'est pas du tout rassurés.

La Modératrice : Hugo Lavallée, de Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Bien justement, sur la présence du premier ministre à Montréal, là, si vous voulez être plus précise, à quoi vous vous attendez exactement, là? Qu'est-ce qu'il doit annoncer? Qu'est-ce qu'il doit faire aujourd'hui, demain, pendant qu'il est là? Je sais que vous êtes tous les deux, là, des députés de l'île de Montréal. Si vous pouviez exprimer clairement vos attentes face à la présence du premier ministre à Montréal.

Mme Massé : Alors, nous, ce qu'on a besoin de savoir, c'est avoir l'heure juste sur les tests, sur le personnel disponible pour la santé et des services sociaux... pour le soutien en santé, CHSLD et l'ensemble du réseau de la santé. On a besoin d'avoir son plan par rapport à ça. On a besoin de savoir aussi... parce qu'encore hier il était flou sur comment on va atteindre le 16 000 tests. Ça nous laisse quasiment imaginer : Est-ce que ça veut dire que... Dans le fond, il nous manque-tu d'outils? Il nous manque-tu de quelque chose qu'on ne sait pas? Savez-vous, on n'est pas dans le secret des dieux, et ça, c'est bien fatiguant. Alors, si le premier ministre est sur place, j'imagine qu'il aura des réponses à nos questions, qu'on n'a pas réussi à avoir dans les dernières 48 heures.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant, donc, le plan des infrastructures, aussi, pour être sûr de bien comprendre, ce que vous souhaitez, c'est une accélération. Puis c'est un peu ce que M. Legault a déjà dit qu'il ferait, là. Donc, là-dessus, je comprends que vous êtes en symbiose. Vous êtes d'accord pour accélérer à vitesse grand V les projets d'investissement qui étaient déjà dans le PQI. C'est ça, votre souhait?

Mme Massé : Oui, mais dans la mesure où ils répondent à un certain nombre de critères, dont ceux de la lutte aux gaz à effet de serre. Alors donc, le projet du troisième lien, à notre sens, depuis longtemps devrait être abandonné. Bien là, qu'il ne l'accélère pas, celui-là. Mais, ceci étant dit, il y a beaucoup d'argent dans le PQI, dans la... au niveau de l'entretien des bâtiments au niveau de nos écoles, au niveau de nos infrastructures collectives, au niveau du transport en commun, et, oui, on pense que c'est le temps de mettre une vitesse grand V là-dessus pour, bien sûr, relancer l'économie du Québec, mais aussi répondre aux impératifs de la lutte aux changements climatiques.

La Modératrice : Vincent Larin, de l'AgenceQMI.

M. Larin (Vincent) : Bonjour...

M. Marissal : Je veux juste ajouter là-dessus, si je peux me permettre. Dans mon comté, il y a aussi l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui est peut-être le plus gros hôpital de Montréal, selon certaines statistiques. L'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là, il tient avec de la broche. Ce n'est même pas une vue de l'esprit, là, c'est vrai. À certains étages, dans l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là, il y a des gouttières intérieures pour canaliser l'eau. Cet hôpital-là est un centre névralgique, en ce moment, dans la crise de la COVID. Ça fait 20 ans qu'on sait qu'il faut reconstruire des pavillons et reconstruire cet hôpital-là.

Alors, non, ce n'est pas le temps de freiner ce genre de projets, ce genre de projets non plus qui sont carrément dans le sujet de l'époque, c'est-à-dire la santé publique, ce n'est vraiment pas le temps qu'ils passent à la trappe, et au contraire. Et il y a des CHSLD, juste au sud de mon comté, chez mon ami Alexandre Leduc dans Hochelaga-Maisonneuve, on le savait qu'il n'y aurait même jamais dû y avoir de patients là-dedans. C'est des immeubles tellement vétustes, puis on a empilé du monde là-dedans en se croisant les doigts, puis il est arrivé ce qui est arrivé.

Alors, les programmes d'infrastructure, Manon a parlé des écoles, c'est vrai aussi. Est-ce qu'on va vraiment imaginer continuer d'entasser des enfants dans des roulottes, dans des stationnements d'école? J'espère au moins que ça, ça a été compris. Et il faut qu'on accélère ce genre de travaux là. On a des travaux majeurs. Quand on apprend par exemple, à ville Mont-Royal, que l'ensemble des résidents d'un CHSLD ont été infectés à cause d'un problème de ventilation, alors, je pense qu'il est plus que temps qu'on investisse dans notre bien-être puis dans le bien-être de nos enfants et de nos personnes âgées.

La Modératrice : Vincent.

M. Larin (Vincent) : Oui. Peut-être concernant l'augmentation des impôts sur le profit, est-ce que vous n'avez pas peur qu'à quelque part, dans une vision un peu macro de la chose, bien, ça ne nuise pas à l'innovation? Tu sais, on a vu beaucoup d'entreprises, entre autres, qui ont reconverti leurs productions pour faire des visières. On se doute qu'ils ont dû faire un petit profit avec ça. Vous n'avez pas peur que ça décourage de telles initiatives?

M. Marissal : Non, je ne crois pas. Parce qu'on parle beaucoup de solidarité du peuple québécois, puis c'est vrai qu'on est solidaires, puis c'est vrai qu'on est résilients, puis c'est vrai qu'on se serre les coudes. Mais l'impôt, c'est précisément ça. Et, en temps de crise, un impôt de pandémie, c'est précisément ce à quoi ça sert. Ça ne décourage pas l'innovation.

Et je vous rappelle que ce que l'on propose, là, les chiffres, là, les pourcentages qu'on propose... On était là, en 2007, avant que les gouvernements libéraux successifs ne fassent une obsession sur les impôts des entreprises et baissent systématiquement les impôts des entreprises. On revient où on était, là, en 2007. Même chose pour la taxe sur les banques, c'était là, les libéraux l'ont enlevée, ils l'ont remise, ils l'ont enlevée de nouveau. Ça a été un des derniers gestes de Carlos Leitão comme ministre libéral des Finances sous Philippe Couillard. Il a de nouveau retiré cette taxe-là.

Alors, moi, je pense qu'au contraire, des impôts en temps de pandémie pour des gens qui font des profits, au contraire de décourager, je pense que c'est un geste de solidarité, c'est un devoir.

M. Larin (Vincent) : Concernant aussi la venue de M. Legault à Montréal, est-ce que vous considérez que ce n'est pas un peu trop tard, sachant que ça fait longtemps qu'on dit que c'est devenu l'épicentre, un peu, au Québec? Ça aurait peut-être... il aurait peut-être dû se rendre un peu plus tôt?

Mme Massé : Bien, écoutez, ça fait combien de semaines, déjà, que le premier ministre nous dit qu'il y a deux Québec? Ça fait quand même plusieurs semaines, là. Je finis par être toute confondue dans mes semaines, mais ça fait plusieurs semaines.

M. Laforest (Alain) : ...

Mme Massé : Hein?

M. Laforest (Alain) : 62 jours.

Mme Massé : Il y en a qui tiennent le compte plus que moi. Alors qu'on le sait que la réalité, elle est quand même dramatique à Montréal. Donc, oui, c'est un peu tard. Mais mes attentes, maintenant, c'est qu'est-ce qui va ressortir de là. Et mes attentes sont claires, je les ai nommées tantôt.

La Modératrice : Olivier Bossé, du Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Augmenter les impôts des entreprises, mais est-ce que vous seriez pour baisser les impôts des particuliers, dans ce cas-là, pour le temps de la pandémie ou, en tout cas, temporairement?

Mme Massé : Bien, écoutez, nous, ce pour quoi aujourd'hui on vous a parlé des impôts des entreprises, c'est parce qu'au niveau des choix politiques qui ont été faits, de réouverture ou même de restreindre un certain nombre d'ouvertures durant les temps de confinement, bien, c'est qu'il y a eu une intervention de l'État, qui est venu jouer, disons, dans le fait qu'il y a des entreprises qui en feront plus ou moins, de profits. Alors, ça, c'est une chose.

Au niveau des impôts des individus, on ne vous arrive pas avec ça aujourd'hui, mais je vous rappelle, historiquement, que Québec solidaire a toute une réorganisation de la fiscalité des individus qui ferait en sorte qu'il y aurait un paquet de monde qui en paierait moins puis qu'il y en a qui en paieraient plus.

Mais ce n'est pas l'objet de notre proposition aujourd'hui. C'est vraiment un impôt de pandémie. Il y a un effort de guerre à faire. Puis, c'est drôle, quand c'est le temps de la guerre, on n'hésite pas à imposer les entreprises. Nous, on dit : Bien, en temps de pandémie, ça prend un impôt de pandémie. Pourquoi? Bien, parce que, justement, on ne veut pas que ce soient les services publics qui, en bout de ligne, paient les frais de ce qu'on aura vécu collectivement en termes monétaires.

M. Bossé (Olivier) : Juste une précision, là. Sur le 17,4 %, qu'est-ce qui vous fait arriver à ce chiffre-là? Ça aussi, c'est des chiffres de 2007 ou c'est... Pourquoi ce n'est pas 16 %, 18 %, 22 %?

M. Marissal : Bien, ce sont des évaluations qu'on a faites à partir des chiffres du ministère des Finances lui-même sur un certain réajustement de l'économie, parce qu'il y aura nécessairement un réajustement de l'économie. Évidemment, on a voulu trouver un juste milieu où il y aura, évidemment, des revenus qu'on pourra tirer, tout en restant sur une base que l'on connaît, c'est-à-dire... On est même en dessous de 2007, on est même en dessous d'où on était en 2007. Alors, l'idée ici n'est pas de créer un choc, au contraire, c'est un rééquilibrage qui vise les entreprises qui feront du profit.

M. Bossé (Olivier) : Merci.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais. Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. You said that you want to increase taxes for big enterprises and big companies, big businesses. Don't you think that big businesses will answer you that : We were there to ensure that the economy is rolling and continued to roll during the pandemic, and that will just hurt us even more?

M. Marissal : Just to be precise on this, we're talking about profitable businesses. And I don't think...

Mme Senay (Cathy) : There are still profitable businesses enough to help Québec?

M. Marissal : I think the banks are still making enough money, I think so. I think you can bet on that. It's a reasonable assessment to think that the banks are still making money. Some other sectors are doing well. So I think that it's their duty to pay a little more, and it's for one year because of the pandemic. I think it's more than reasonable. If you are making profits in these rough times, I mean, the least you can do to pay back to your society... Given the fact that number of these businesses have got some help from the Government, so I think it's more than fair to say that they have to give back a little bit to the community.

Mme Senay (Cathy) : About Montréal, the fact that the Premier is in Montréal today and tomorrow. We learned today that there is a CHSLD, Vigi Mont-Royal, that the air system is contaminated. That's beyond, perhaps, what we've learned so far about the situation in CHSLDs, like… What's your take on this, about the importance of investing in those types of projects?

M. Marissal : I mean, we have some of… subcontracted our elders to private sector over the years, and now, what we are facing is the very sad result of that. I cannot believe that in Québec, in 2020, we were not absolutely sure, 100 % sure, that the ventilation system was OK, especially in a time of a pandemic, with this crazy virus running all over the place. So what was the government doing? What was Marguerite Blais doing visiting all theses CHSLDs? What were the questions that she was asking? I quite wonder. And it's so sad and it's a shame that we are there today in Québec, in 2020, that these people are not dying because of the virus, they are dying because of the ventilation system. That's a shame.

Mme Senay (Cathy) : One last thing about Montréal. Paule Robitaille has been really present on the ground, on the field, she was the first in line for the Montréal North mobile clinic today, again. We haven't seen that much Québec solidaire, I must say, in the last weeks in Montréal, in even the last, you know, 62 days. Now that the Premier is there, and you have expectations, how are you going to make sure that you are on the spotlight as well as other politicians?

M. Marissal : You know, I don't mind being on the spotlight or not, I'm doing my job everyday, working very hard with my attachés to make sure that we are answering all the questions, and we've got a lot of questions. And I know that Paule is doing a great job in her riding, but I invite you to follow Alexandre Leduc, these days, in Hochelaga-Maisonneuve, he's working day and night to make sure that everybody is OK. For now, Rosemont is not in such a bad situation, but we are staying alert and we are doing our job, we are in constant communication with the PM, with the ministers, with the departments and with the CIUSSS.

And if I have one message to send today to Mr. Legault and to the CIUSSS it's that: You have to make your communication back in order, it's too slow, it's too confused, we don't get the information in real time. Alexandre Leduc had to fight for three days to get the information right in his riding. I am in communication with these guys. It's too big, the CIUSSS. And quite frankly, I hope the Prime Minister will get it and make things right, as far as communications are concerned.

Mme Crête (Mylène) :Est-ce que vous pouvez répéter ça en francais, M. Marissal...

Mme Massé : I want to answer to that, too, in my own English. As Vincent said, it's not because you are not in front of camera that you don't work. You talk about Alexandre Leduc, I can talk about Émilise Lessard-Therrien, I can talk about each of the QS' MNAs, and let's say that our job, it's not only to be on the ground, on CLSCs. I mean, in my riding, I have to work very hard for the homeless people, and that's what I had to do. I have to work very hard to be sure that the only food bank that we have don't close its door in the... pandemia?

Une voix : Pandemic.

Mme Massé : In the pandemic. So, you know what I mean? And the most important... And it's a very hard job, to be a MNA in this kind of this situation, because the most part of the job you are on the phone and you are in link with the Prime Minister's desk to try to change little issues like homeless, like food bank, etc. And we are the ones who told to the CAQ to: Do not forget the elder who live in the «OSBL d'habitation», non-profit «habitation». And, at this day, I'm not sure, but I think I can say that Mme Blais hasn't knocked at their door to know how is it going. But we did. So, I think it's a... I feel like... You know, I'm not justifying myself, I just... to let you know what nobody can see because it's outside camera.

La Modératrice : Alors, on a une demande, M. Marissal, pour que vous répétiez en français ce que vous avez dit sur la communication entre les CIUSSS et le gouvernement. Et ensuite il y aura deux questions de M. Jean‑Vincent, de Global News.

M. Marissal : Oui. Alors, à propos des CIUSSS et de la visite du premier ministre aujourd'hui dans Montréal, pour la première fois, la première visite de M. Legault, là, en plus de 60 jours, à Montréal, j'espère qu'il passera le message qu'il y a un problème de communication avec les CIUSSS, notamment, et certains CIUSSS, mais pas tous. La mairesse de Montréal-Nord, Mme Black, l'a dit, elle l'a dit très, très fort, haut et fort, il y a un problème de communication.

Moi, par exemple, j'ai appris hier, par la bande, qu'il y a une nouvelle clinique de dépistage qui est offerte notamment aux concitoyens et aux concitoyennes de ma circonscription. Je l'ai appris totalement par la bande parce que quelqu'un de ma circonscription m'a fait suivre un courriel.

Les CIUSSS sont devenus d'immenses créatures bureaucratiques, immenses et, je vais le dire, là, parce que ça doit être dit, là, créées par qui?, créées par Gaétan Barretteet les libéraux. Gaétan Barrette qui aujourd'hui est sur toutes les tribunes pour donner les leçons puis nous dire comment ça devrait marcher. Alors, j'aimerais ça qu'il nous dise comment ça devrait marcher, les CIUSSS, parce que ces patentes-là, c'est devenu l'État dans l'État. On a perdu le contrôle, notamment localement. Ce sont d'immenses structures qui se sont déconnectées. Et on le savait à l'époque, on l'avait dit, notamment, il n'y a plus de direction dans les CHSLD. C'est centralisé. Vous avez fait d'excellents reportages là-dessus, ça a été démontré.

Alors, j'espère, j'espère qu'on va remettre les pendules à l'heure et qu'on va être capable de communiquer l'information. Parce que, si les gens ne vont pas se faire tester, là, j'ai la réponse pour M. Legault et Dr Arruda, c'est parce qu'ils ne le savent pas qu'il y a des cliniques. Ce n'est pas parce que vous plantez un autobus dans une rue pendant trois heures de temps que tout le monde sait que tu peux aller te faire tester là. On est capable de faire de la communication, là, quand même, on est en 2020, là, je ne peux pas croire qu'avec les moyens qu'on a on n'est pas capable. Si on est capable de suivre les patients une fois qu'ils sont infectés pour savoir à qui ils ont parlé, avec qui ils ont mangé puis où est-ce qu'ils vivent, je pense qu'on est capable de communiquer avant pour qu'ils aillent se faire tester.

C'est infantilisant de dire que c'est la faute des gens qui ne se font pas tester. Si tu ne le sais pas, tu ne peux pas aller te faire tester. D'autant qu'il y a des gens qui depuis 60 jours essaient de se faire tester, puis ils ne sont pas capables de se faire tester. Alors, un peu d'ordre dans les communications, là, puis ça va commencer à bien aller.

La Modératrice : Jean-Vincent, Global News.

M. Verville (Jean-Vincent) : O.K. Questions from Raquel Fletcher. She's in Québec, but she's not here. So, Premier Legault has always repeated before the crisis that the economy, the finances were in good shape. Fortunately, now, we can say that there's... were in good shape. So, don't you think that adding a tax in company, in a time where the economy is really fragile, will just put more pressure on them?

M. Marissal : It's important to repeat here that we are talking about profitable companies, of course. And companies who are making profits in such a hard time should pay back in form of a tax, a pandemic tax, they should pay back to the community. And, otherwise, they will just keep their profits for themselves. Think about the banks, for example, $50 billion of profits last year. I think they could do a little bit in terms of solidarity in this time.

M. Verville (Jean-Vincent) : Can you just summarize me, maybe just quickly, what you are asking or presenting or what you think we should do?

M. Marissal : Yes. Basically, we're saying that a tax to the company, to a profitable company, for 20-21, should go from basically 14% to 17% for one year. And this is what we call a pandemic tax, with an exemption on the first $100,000 of profits to the small companies because we want to protect them. Basically, that's about it. And we want also to reintroduce the bank tax that was eliminated by the precedent Liberal Government, and, of course, make sure that we are getting the money back from the «paradis fiscaux» — sorry about that, I have a blank — an also from the GAFAM, soGoogle, Apple and all these giants who are making a ton of money.

M. Verville (Jean-Vincent) : Ok. And just one last question. Isn't it the priority right now to contain the virus in Montréal and bring the situation under control, especially in Montréal of course? And what do you think the Premier… what are you expecting from the Premier's presser this afternoon?

M. Marissal : Well, first of all, as I said, I hope that they will take back their communication system back on track to make sure that all the information is in order and that it's getting to where it should go, I mean, to the public. We have huge problems regarding communication right now, in Montréal, for testing, for follow-ups, in terms of wear or do not wear the mask. And that's the first thing that Premier Legault should do, put this system back in order and to make sure that the communication is efficient and it goes to the population, right to the population.

La Modératrice : Bien, merci. C'est ce qui conclut le point de presse. Merci.

(Fin à 10 h 36)

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