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Conférence de presse de Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux et M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Annonce du gouvernement du Québec concernant la reprise des soins de santé privés ainsi que des soins corporels et esthétiques

Version finale

Le mercredi 20 mai 2020, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, et du Dr Massé. À vous.

Mme McCann : Bien, merci. Alors, bonjour, tout le monde. Moi aussi, je vais en profiter pour mentionner la personne qui a fait mon masque. C'est une Mme Bélanger de Magog, alors je veux la remercier beaucoup pour ce beau masque.

Alors, M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Dr Massé, bonjour à tout le monde aussi. Alors, je suis très heureuse d'être en présence de mon collègue ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité, M. Jean Boulet, parce qu'on va vous annoncer aujourd'hui la reprise graduelle des activités des cabinets de soins privés et des cliniques de soins corporels.

Alors, on va autoriser les entreprises suivantes à reprendre l'ensemble de leurs activités, à compter du 1er juin, partout au Québec. Alors, il s'agit des cliniques de soins buccodentaires, des centres dentaires, mais aussi des entreprises du secteur des soins thérapeutiques comme la physiothérapie, la psychologie, l'optométrie, le travail social, la thérapie conjugale et familiale, la nutrition. Alors, la liste est quand même assez longue, ça inclut également d'autres formes de médecines douces ou alternatives, et vous pouvez retrouver la liste sur le site du ministère ou sur le site Québec.ca, ça va être mis cet après-midi sur ce site. Et j'ajoute aussi à cette liste les soins de toilettage pour animaux.

Alors, pour ce qui est des soins personnels et de l'esthétique, la reprise des activités va se faire en deux phases, et je vais laisser mon collègue vous donner quelques détails là-dessus dans quelques instants.

Alors, c'est une étape qui est très attendue, ça va faire beaucoup de bien à beaucoup de personnes, mais il faut évidemment, comme on le dit toujours, que cette reprise se fasse en assurant la protection de tout le monde, la protection des travailleurs, la protection des clients également, c'est une priorité. Alors, il va y avoir des mesures de prévention rigoureuses qui vont être mises en place parce que ces soins-là, dont on parle, beaucoup d'entre eux demandent une grande proximité physique entre la clientèle et le personnel. Alors, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail, la CNESST, en collaboration avec la Santé publique et les partenaires des différents milieux, a préparé des guides détaillés pour les travailleurs qui prodiguent des soins personnels d'esthétique, mais aussi des soins thérapeutiques en cabinet privé.

Évidemment, les personnes, là, qui présentent des symptômes de la COVID-19 — on les connaît, la fièvre, la toux, des difficultés respiratoires, la perte de l'odorat — doivent annuler leur rendez-vous et doivent s'isoler pendant 14 jours. Ils doivent contacter le numéro de téléphone, le 1 877 644-4545, pour demander un test, aussi. Au moment de leur rendez-vous, elles ne devront pas avoir de fièvre depuis au moins 48 heures ni avoir des symptômes depuis au moins 24 heures et une personne qui a développé la COVID doit attendre 14 jours après le début des symptômes pour son rendez-vous.

Avant de céder la parole à mon collègue, j'aimerais vous parler un petit peu sur... vous donner davantage de détails, là, sur le domaine buccodentaire. Il est important de rappeler que les professionnels buccodentaires ont à même leur formation un curriculum spécifique sur la prévention et le contrôle des infections. Ce sont des gens qui sont très aguerris dans le domaine. La désinfection, la stérilisation font partie du travail quotidien de l'équipe dentaire. Alors, pour les patients, il y aura des mesures de prévention supplémentaires qui vont être instaurées. Par exemple, tous les patients vont devoir se rincer la bouche avec un rince-bouche antiseptique avant leur traitement. Il y a un ensemble de mesures qui vont être prises évidemment par l'équipe des soins buccodentaires.

Par ailleurs, le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis sur pied un groupe de travail ainsi qu'une équipe de collaborateurs pour émettre des recommandations concernant la pratique professionnelle dans le domaine buccodentaire.

Jusqu'à maintenant la réouverture des différents secteurs s'est bien déroulée parce que tout le monde collabore. Alors, je pense que ça va être la même chose pour les secteurs que nous annonçons aujourd'hui.

Évidemment, je rappelle que tout cet assouplissement des directives peut être revu si la situation devient problématique. On compte toujours sur la collaboration de tous. Et on rappelle les mesures très importantes qui deviennent évidemment notre nouveau mode de vie : la distanciation physique de deux mètres, le lavage des mains fréquent, tousser dans le coude et porter le masque. Alors, évidemment, plus on déconfine, plus ces mesures sont importantes… et qu'elles soient faites de façon extrêmement systématique dans notre vie quotidienne.

Alors, on annonce aujourd'hui une nouvelle étape pour un retour à une vie plus normale. Et évidemment il ne faut pas relâcher nos efforts pour éviter qu'on doive retourner en arrière. Alors, merci.

M. Boulet : Merci. Ça me fait plaisir évidemment de saluer… et de faire, de confirmer cette annonce-là en compagnie de ma collègue Danielle McCann, avec qui j'ai développé une affinité personnelle et professionnelle au fil du temps. Donc, c'est un bonheur évidemment d'être avec elle et le Dr Massé, que vous connaissez bien, de la Santé publique. Et ça me fait plaisir de confirmer la reprise graduelle des activités. Les soins thérapeutiques, les soins dentaires, les soins corporels et esthétiques, on réalise à quel point ça joue un rôle important dans le bien-être collectif tant au plan mental que physique.

Évidemment, ça va se faire en deux phases. Comme on le précisait, comme ça vous a déjà été annoncé, on sera autorisés à reprendre les activités le 1er juin à l'extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal et de la MRC de Joliette, et à une date à déterminer pour la Communauté métropolitaine de Montréal et la MRC de Joliette.

Dans le secteur des soins personnels et de l'esthétique, ça inclut, bien sûr, les salons de coiffure, barbiers, centres d'esthétique, les espaces de manucure, de pédicure, les services d'épilation, les soins de la peau, les studios de tatouage, de perçage et autres. Évidemment, ça occupe, comme je le mentionnais, une place prépondérante dans notre économie et aussi dans notre société, et on est extrêmement conscients de cette réalité-là. Le secteur des soins personnels, au Québec, c'est environ 4 000 entreprises, il y a énormément de travailleurs autonomes, dans ce secteur-là, et ça emploie près de 49 000 personnes. Donc, c'est quand même un pan de notre économie qui a une importance intéressante. Mais, on devait le faire de façon correcte et de manière à respecter la santé, sécurité non seulement de ceux qui œuvrent dans ce secteur-là, mais aussi des clients et des clientes. Et pour ça, j'ai souvent dit qu'on ne pouvait pas se permettre de faire de compromis. Donc, c'est un défi important parce que c'est des services de proximité.

Et donc on a établi avec la CNESST, qui a collaboré de façon constante avec la Santé publique, des guides de normes sanitaires en milieu de travail. Il y en a trois : il y en a un qui s'applique pour le secteur des soins personnels et de l'esthétique, il y en a un pour les soins buccodentaires, puis il y en a un pour les soins thérapeutiques. Et il y aura trois guides virtuels de normes sanitaires pour ces trois secteurs-là et qui vont contenir des précisions qui vont assurer à tous ceux qui sont concernés de bien se préparer. Je pense qu'on donne un préavis qui est totalement raisonnable. Mais, par exemple, identifier la distance à respecter par un marquage au sol à l'extérieur de l'établissement ainsi que dans les salles d'attente; limiter le nombre de personnes dans les salles d'attente afin de respecter en tout temps la distanciation de deux mètres; désinfecter les surfaces, l'équipement, le matériel qui a été en contact avec la clientèle; installer des barrières physiques, des cloisons pleines, par exemple, entre les différents postes de travail qui sont trop près les uns des autres; et le port du masque, bien sûr, quand on ne peut pas respecter la distance de deux mètres. Comme dans tous les commerces, le port du couvre-visage, il est fortement recommandé pour les clients.

La CNESST a préparé aussi... bon, il y a une trousse, en fait, il y a un guide de normes sanitaires. Il y a aussi une liste de vérifications quotidiennes pour s'assurer à l'entrée et à la sortie que les employés ou ceux qui y œuvrent respectent bien les consignes sanitaires. Puis il y a des affichettes avec des infographies qui sont dans tous les milieux de travail, vous l'avez vu déjà dans le domaine de la construction, secteur manufacturier puis secteur commercial, qui jouent un rôle pédagogique qui, me dit-on, est vraiment essentiel. Ces outils-là, ils peuvent être téléchargés à compter d'aujourd'hui via le site Web de la CNESST.

Et, comme je le mentionnais, ils ont été élaborés avec la Direction générale de la santé publique, le ministère de la Santé et des Services sociaux, l'Institut national de santé publique puis les associations représentatives des groupes de travailleurs autonomes ou des personnes qui oeuvrent dans les soins que nous déconfinons aujourd'hui ainsi que les ordres professionnels. Alors, je remercie tout le monde qui a contribué à la préparation, la rédaction de ces guides-là.

Et j'en profite pour préciser que les secteurs ou activités économiques dont on n'a pas encore annoncé la reprise font évidemment l'objet d'analyses, de notre attention, de travaux et de discussions avec les autorités de la Santé publique et nos experts à la CNESST et ils feront ultérieurement l'objet de communications spécifiques en ce qui a trait à leur réouverture et aux modalités entourant celle-ci.

On a hâte, tout comme vous, mais le tout doit se faire dans l'ordre, en suivant, de façon importante, les mesures sanitaires et, bien sûr, de façon graduelle. Merci de votre présence et de votre attention.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions. Alors, allons-y avec Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme McCann, M. Boulet, Dr Massé.

Ça va ressembler à quoi, Dr Massé, une visite chez le coiffeur à compter du 1er juin? Ça va être quoi, l'expérience qu'on va avoir? Dans les faits, là, ça va se passer comment? Parce que c'est difficile de garder une distanciation avec la personne qui nous coupe les cheveux. Je comprends qu'il pourrait y avoir certaines restrictions, là. Comment ça va se passer?

M. Massé (Richard) : Bien, pour commencer, je vais vous le dire, ça va faire du bien à tout le monde. Ça, c'est comme ma première réaction. Mais, plus sérieusement, je pense que ça va être une expérience qui va être un peu différente parce que les gens... D'abord, on invite à ce que les gens qui ont été malades attendent avant d'aller voir un coiffeur ou que les gens qui ont des symptômes n'y aillent pas. Donc, c'est la première chose, on a comme une précaution initiale pour tout le monde, essentiellement.

Et puis, compte tenu qu'on ne peut pas respecter la distance, les gens vont avoir un équipement pour se protéger, comme vous l'avez mentionné. Les coiffeurs, les coiffeuses vont avoir des masques et ils vont porter des lunettes de protection, ils vont avoir des blouses de protection. On va demander aux personnes, quand ils vont rentrer dans le salon, d'abord, de respecter la distance entre les clients qui vont se présenter, et aussi on va leur demander fortement, recommander fortement qu'ils portent un masque artisanal, quand ils vont rentrer, jusqu'à tant qu'ils aient le toilettage.

Et puis après, bien, le reste, ce n'est pas vraiment si différent que ça, mais il va y avoir désinfection des équipements entre chaque personne. Donc, tous les équipements qui vont avoir touché la personne, les équipements vont avoir été désinfectés. Donc, des mesures d'hygiène.

Il y a des mesures d'hygiène déjà en place, mais on va aller plus loin passablement dans les mesures de protection vis-à-vis... à la fois pour les travailleurs, travailleuses et pour les personnes qui vont aller chez le coiffeur. Ça va être une expérience un peu différente mais toujours bonne.

M. Lacroix (Louis) : Et, chez le dentiste, là, on a vu qu'il y avait des espèces de dispositifs à certains endroits, dans certains pays, des espèces de boîtes en plexiglas, là, puis... Est-ce que ça va être cette réalité-là ou si...

M. Massé (Richard) : ...pas exclure cette réalité-là. C'est une chose qui peut se développer, qu'il y en a qui peuvent utiliser ça dans leur pratique. Mais ce que vous allez voir beaucoup plus, c'est des gens qui vont utiliser des masques en plus de l'équipement de protection individuelle qui est déjà présent, des mesures d'hygiène. Je ne veux pas répéter ce que je viens de mentionner avant.

Peut-être, l'autre différence, c'est que, compte tenu que les gens en soins dentaires utilisent des fraises à haute vitesse, et puis que ça peut faire un effet de nébulisation, des petites particules qui vont rester dans l'air, donc, on recommande que les personnes qui vont travailler, donc dentistes, hygiénistes, techniciennes en hygiène dentaire, utilisent un masque qu'on appelle un appareil de protection respiratoire ou un... Les gens connaissent ça sous le vocable de N95, mais, en fait, c'est une catégorie de masques. Il y a plusieurs masques de ce niveau-là. Et ça, c'est peut-être la plus grosse différence avec les autres mesures qu'on va voir dans la plupart des gens qui vont avoir des interventions de proximité auprès des personnes.

M. Lacroix (Louis) : J'aurais juste une autre question sur... Vous avez dit... Parce que, bon, on parlait des autres secteurs. Tout à l'heure, M. Boulet a abordé la question des autres secteurs. La semaine dernière, lors de la conférence de presse — je ne me souviens plus c'était à quel sujet, qu'est-ce qu'on déconfinait la semaine passée, je ne me rappelle plus — bien, vous avez abordé la question des terrains de camping et vous avez dit que ce qui semblait poser problème, c'étaient les blocs sanitaires parce qu'évidemment ce sont des lieux où tout le monde ont accès à certains services, puis c'est difficile de désinfecter. Je comprends ça. Mais pour les saisonniers, par exemple, les gens qui ont leur propre roulotte, par exemple, sur les terrains de camping, tout ça, est-ce que ces gens-là ne pourraient pas y aller, compte tenu du fait, d'ailleurs, qu'on a annoncé aujourd'hui que les regroupements étaient autorisés sous certaines conditions, etc.? Est-ce que ça, ça ne serait pas une possibilité?

M. Massé (Richard) : Je ne veux pas faire des annonces avant les annonces, mais, vous avez raison, on va inviter les personnes qui vont avoir des équipements déjà motorisés, avec ce qu'il faut d'utiliser ces équipements-là, pour éviter justement d'aller utiliser les sanitaires des autres personnes, pour les protéger, eux, puis protéger les autres, essentiellement. Quand ça sera le temps d'annoncer, on ira dans ce sens-là.

M. Lacroix (Louis) : On comprend que c'est bientôt, c'est ça?

M. Massé (Richard) : On comprend qu'on travaille là-dessus.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous. Peut-être pour M. Boulet, peut-être pour Dr Massé aussi… Pourquoi ne pas imposer le masque aux clients? Vous dites : Bon, on peut le demander quand tu peux le demander. Par contre, il semble facultatif. Qu'est-ce qui fait que Québec ne peut pas dire : Bien, écoutez, dans ces cas-là où il y a une proximité évidente, on va imposer le masque à tous les clients pour éviter de contaminer les professionnels?

M. Boulet : C'est certainement, fortement recommandé. Et, dans les guides de la CNESST, je le répète, qui ont été faits en collaboration avec la Santé publique, ce que je réalise, depuis l'ouverture des commerces qui ont porte à l'extérieur, c'est qu'il y a beaucoup de discipline. Puis on se déplace, là, dans certains commerces, et c'est fortement recommandé. Mais ce qui est important, c'est de faire de la pédagogie et que les clients soient bien informés des risques et de l'importance de porter des équipements de protection comme ceux-là. Maintenant, on ne veut pas aller dans la coercition non plus. Docteur?

M. Massé (Richard) : Si je peux juste compléter, au Québec, on a fait le choix de ne pas imposer la vaccination obligatoire. D'aucuns pourraient dire : Bien, pourquoi vous n'imposez pas la vaccination? Il y a d'autres personnes qui l'imposent. Mais on a des taux de succès qui sont aussi bons que ce qui se retrouve ailleurs, et puis c'est comme ancré dans notre façon de faire, et ça réussit très bien, d'ailleurs. Il s'est comme créé une norme sociale. Puis, dans le fond, c'est ça qu'on veut. On veut que les gens, quand ils vont être dans les endroits publics où est-ce qu'il y a une proximité étroite, portent des couvre-visages, que les gens des masques artisanaux parce qu'on pense que ça protège les autres personnes contre eux et vice et versa, là.

M. Bellerose (Patrick) : Par contre, est-ce qu'un commerce peut l'imposer? On a vu, par exemple, Costco, là, qui l'impose aux clients. Donc, est-ce que les commerces comme ça, légalement, peuvent l'imposer à leurs clients?

M. Massé (Richard) : Bien, les commerces ont le droit de refuser des clients. Ça dépend de quel commerce, là. Il y a des commerces de la santé où c'est une question délicate. Dans le domaine de la santé, on n'a pas le droit de refuser les clients. Mais, dans le domaine privé, les gens peuvent mettre leurs propres critères. Ce sont des cliniques privées, des boutiques privées. Donc, je ne veux pas rentrer là-dedans trop, trop, mais, bon, dans le domaine public, ce n'est pas une chose qui est...

M. Boulet : Non, non, mais c'est sûr qu'une personne pourrait dire : Vous portez atteinte à ma vie privée. Mais en même temps Costco le fait pour des raisons de santé publique, et je pense que ça se justifie dans ce contexte-là. Il faut laisser les règles du marché s'appliquer de façon correcte, d'autant plus qu'ici, on le répète, c'est fortement recommandé par les autorités compétentes en matière de santé.

M. Bergeron (Patrice) : Peut-être si vous me permettez une question pour moi, Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Il y a déjà des soins thérapeutiques qui sont déjà autorisés, par exemple, pour les physiothérapeutes, il y a déjà des cliniques de physio qui fonctionnent pour des urgences. Est-ce qu'on sait s'il y a eu des cas, et combien? Comment ça s'est passé au juste? Dr Massé et Mme McCann, peut-être, si vous avez des statistiques là-dessus.

M. Massé (Richard) : Je n'ai pas de statistiques, mais je n'ai pas de cas non plus, on ne nous en a pas rapporté. Donc, je ne peux pas dire que ça n'a pas pu arriver, je peux juste dire que ça n'est pas arrivé à nos oreilles ou, tu sais, ça... Pourtant, quand il y a des situations particulières, on est au courant. Mais donc je n'ai pas entendu parler de situations qui sont reliées à ça. Mais il n'y en aurait pas beaucoup parce qu'il y a... c'est seulement les services très particuliers qui étaient ouverts jusqu'à date.

Mme McCann : Mais, moi — excuse-moi, Richard — ce qui est venu à mes oreilles, c'est qu'il y a des thérapeutes, par exemple, des physiothérapeutes, qui ont commencé à développer des consultations virtuelles. Bon, ça ne peut pas se faire pour toutes les problématiques. Mais, vous savez, on annonce aujourd'hui que c'est ouvert, mais c'est ouvert physiquement, les gens peuvent aller, mais il y a aussi des consultations virtuelles qui ont été faites dans le contexte où on était.

Alors, comme par exemple, on annonce aujourd'hui la thérapie conjugale familiale, le travail social, on régularise une situation. Mais il y a eu des consultations virtuelles ou bien des services téléphoniques qui ont été faits. Mais là ce qu'on dit, c'est que vous pouvez aussi organiser les services sur place.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs, à supposer que, donc, dans des... Par exemple, des physiothérapeutes ou des massothérapeutes qui ont une série de clients, bon, quotidiennement, puis, si un d'entre eux est infecté, que le physio est infecté ou que le masso est infecté, bon, ça peut prendre 14 jours avant que ça se détecte, donc il va y avoir une série de personnes... Qu'est-ce qui va se passer à ce moment-là? Qu'est-ce qu'on va mettre en place comme mécanismes pour retracer tout ce monde-là et puis pour mettre fin à l'infection?

M. Massé (Richard) : Bien, en fait, quand qu'il y a une personne qui est infectée, on fait une enquête et puis on essaie de voir, dans les journées où est-ce que la personne est à risque de transmettre, donc c'est avant un peu que la personne développe des symptômes, jusqu'à après. Donc, on a une fenêtre de temps. Et là on d'enquiert de toutes les personnes avec lesquelles cette personne-là a été en contact et là on informe ces personnes-là. Puis on voit s'il y a des gens qui ont des symptômes, des gens qui n'ont pas de symptômes, puis on peut être amenés à intervenir.

Mais, si on se rendait compte qu'il y avait une éclosion, donc plusieurs personnes qui sont en contact avec un même... ce qu'on appelle des «cas index», une source, là, à ce moment-là, on peut intervenir puis voir exactement qu'est-ce qui s'est passé.

M. Boulet : Puis, si je peux me permettre de rajouter, c'est que, si on réfère à un cas pratique d'un environnement de travail, un physiothérapeute qui reçoit dans sa clinique des clients, la CNESST a fourni une liste de vérification, donc des questions à poser à la personne : si elle a de la toux, si elle a de la fièvre ou des problèmes respiratoires. Dès qu'on détecte des symptômes, particulièrement dans ce cas-là, ce qui doit être fait, c'est d'informer la personne de s'isoler rapidement, puis il y a une enquête qui va être faite, comme l'a dit le Dr Massé, pour s'assurer que les personnes qui ont été en contact puissent faire l'objet d'un test.

Le Modérateur : Merci. Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Est-ce que le gouvernement fournit ou aide les entreprises à obtenir tout cet équipement-là? Évidemment, des plus gros commerces, c'est peut-être plus simple, ils ont la force du volume, mais une coiffeuse qui est toute seule, comment elle s'organise?

M. Boulet : Ce qui est prévu et ce qui se fait actuellement, puis c'est compatible avec les lois du Québec en matière de santé et sécurité, les employeurs fournissent les équipements de protection individuelle. Ce que je constate, en réalité, c'est que souvent les travailleurs, dans des environnements de travail dans le domaine manufacturier ou dans le secteur de la construction, ils ont leur propre visière ou même des appareils de protection respiratoire ou des masques artisanaux qui répondent à certains critères. Il n'y a pas actuellement d'assumation, par le gouvernement, de coûts d'équipements de protection individuelle.

Ceci dit, il y a des milieux de travail qui ont senti le besoin de faire de la formation, d'adapter leur environnement de travail pour respecter, notamment, la distanciation physique. Et ça, notre PACME, il y a des programmes de formation auxquels les entreprises ont accès. Il y a les CRHA, une corporation professionnelle de conseillers, notamment en santé et sécurité du travail. Il y a la CNESST. Il y a plusieurs organismes qui font de la formation pour permettre d'adapter les milieux de travail, et les équipements sont fournis par les employeurs.

M. Bossé (Olivier) : Ma deuxième question était pour Dr Massé. Avec des soins aussi à proximité, est-ce qu'on s'attend à plus de cas ou de contagion, malgré la protection?

M. Massé (Richard) : Bien, la protection qui est proposée, c'est une protection qu'on utilise déjà dans plusieurs soins de santé, qui est très efficace quand elle est bien utilisée puis quand il n'y a pas de bris de procédure. Donc, s'il n'y a pas de bris de procédure... mais c'est pour ça que c'est important, les guides qui sont proposés aux gens pour que les gens voient bien comment mettre un masque, comment se...

M. Bossé (Olivier) : Ce n'est pas des travailleurs de la santé. Là, ils connaissent moins ça.

M. Massé (Richard) : Exactement. Donc là, il y a un enjeu de bien se l'approprier. Puis c'est pour ça qu'on dit aux gens : Avant d'ouvrir, soyez sûrs que vous êtes confortables avec l'information puis que vous avez bien aménagé votre environnement, mais que vous le faites comme il faut. Il y en a déjà plusieurs qui connaissent bien l'hygiène puis la salubrité. On parle des coiffeurs, coiffeuses, parce qu'on a parlé des dentistes, tantôt, qui avaient une formation en prévention des infections, etc., mais dans d'autres métiers les gens font très attention. Tatouage, les gens, une des premières choses qu'ils apprennent, c'est comment est-ce qu'on peut protéger la transmission des infections, mais dans plusieurs autres cas ils vont devoir apprendre cette chose-là. Ça fait partie d'un niveau de difficulté... C'est pour ça qu'on a créé des outils pour aider les gens à s'approprier ça. Mais si bien porté, ça a un très bon niveau de protection... si c'est bien porté.

Le Modérateur : On a encore un peu de temps si vous voulez poser une question. Louis Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Oui. J'avais une question qui va peut-être vous paraître un peu étrange, mais les salons de... pas les salons, mais les établissements de massage thérapeutique comme les spas, par exemple, est-ce que ça, c'est autorisé? Est-ce que ces soins-là sont autorisés? Parce que, tu sais, on reçoit un massage, il me semble qu'un massage avec des gants, ça ne doit pas être évident non plus, je ne sais pas trop, là. Mais est-ce que ça, c'est autorisé?

M. Massé (Richard) : Pas à ma connaissance.

M. Boulet : ...docteur, non, la réponse, c'est non.

M. Lacroix (Louis) : Ce n'est pas autorisé pour l'instant? À cause, justement, de la proximité que...

M. Boulet : Non, pas à ce stade-ci. Exactement.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Au sujet de la région de Montréal, j'essaie de voir un peu, on permet la massothérapie, mais on ne permet pas les salons de coiffure. Pourtant, la proximité est quand même similaire. Donc, j'essaie de comprendre quel est le raisonnement pour reporter l'ouverture des salons d'esthétique, disons, à Montréal?

M. Boulet : Je peux peut-être amorcer, puis on se complète, là, mais... Évidemment, on est guidés, dans la région de la communauté métropolitaine de Montréal et aussi la MRC de Joliette, par les données épidémiologiques qui nous incitent à plus de prudence. Et comme on le dit souvent, on reprend graduellement, de la manière la plus sanitaire possible, les activités économiques et on a jugé bon encore une fois, dans la perspective de progressivité de la reprise, d'y aller par secteurs. Et donc on a scindé notamment ce qui est thérapeutique et santé des services de soins corporels qui impliquent plus de proximité. Alors, docteur.

M. Massé (Richard) : Bien, je n'ai pas grand-chose à ajouter. Quand on regarde, à Montréal, la fameuse cote R dont on a parlé à plusieurs reprises, elle est tout près de 1, un peu en dessous de 1, mais tout près de 1. Donc, ça ne prend pas énormément... augmenter énormément l'activité pour faire varier cette chose-là. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que pour la région de Montréal, on pense qu'on ne veut pas augmenter le volume d'activité trop. Tantôt, M. Boulet a parlé de 48 000, 40 quelques mille...

M. Boulet : 49 000.

M. Massé (Richard) : ...49 000, merci, personnes. C'est quand même un volume d'activité relativement important qui génère beaucoup, beaucoup de déplacements, beaucoup de rencontres avec des groupes différents. Donc, c'est un volume d'activité qu'on pouvait reporter. Donc, on est très prudents puis on veut aller progressivement. C'est une mesure pour aller progressivement. La logique est plutôt dans le sens d'une protection épidémiologique que d'autres choses.

M. Bergeron (Patrice) : Si vous permettez, maintenant, une autre question pour moi. Donc, on parlait des salons de coiffure qui vont être... qui pourront rouvrir, mais il y a beaucoup de salons de coiffure qui sont dans des centres commerciaux. Donc, pour eux, je présume que c'est encore interdit ou... Comment ça va fonctionner?

Mme McCann : Bien, c'est-à-dire que... Excuse-moi, vas-y.

M. Bergeron (Patrice) : Allez-y, allez-y.

Mme McCann : Bon, alors, c'est parce que... Oui, je suis contente que vous posiez la question, parce qu'on l'a vu dans le passé, là, on a donné le feu vert à des commerces qui avaient une porte à l'extérieur, là, du centre commercial. Donc, c'est la même chose non seulement pour les soins corporels, mais aussi pour les services que moi, j'ai nommés, les services thérapeutiques. Il faut avoir une porte à l'extérieur... qui donne à l'extérieur du centre commercial et non à l'intérieur du centre. Donc ça, c'est vraiment un critère très important qu'il faut respecter.

M. Bergeron (Patrice) : Et une dernière petite, concernant... Vous avez dit, donc, qu'on ajoute des services et des soins, donc, à ce qui sera permis d'être ouvert. Mais, qu'en est-il de... qu'est-ce qui demeure encore fermé? Tout à l'heure, on a fait allusion, donc, aux spas. Mais est-ce qu'il y a d'autres services ou soins que vous précisez qui doivent demeurer fermer actuellement?

M. Boulet : Bien, dans les soins thérapeutiques, dentaires, corporels, esthétiques, je pense qu'on fait pas mal le tour dans les deux phases que nous venons de vous annoncer. Pour les autres activités, comme j'ai conclu tout à l'heure, on va reprendre graduellement. Il y a des annonces qui vont venir dans les prochaines journées. Encore une fois, il faut toujours, de façon préalable, s'assurer qu'on a un guide de normes sanitaires en milieu de travail dans le secteur qui est visé. Et les annonces seront faites, comme je vous dis, là, dans les jours qui vont venir.

Le Modérateur : Merci. Olivier, aviez-vous une dernière question? Non, ça va aller? On va passer à l'anglais si vous permettez. Allez-y, Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. I was curious to hear you about, you know, when you go to the hairdresser, some people are talking a lot with their hairdressers, like, there is a proximity, and now it's not going to be normal anymore. It's not going to be, like, as good as it was in the back old days, right? Is there, like, a certain amount of fear among workers, hairdressers and so on, saying : Well, we have to develop a new question... a new relationship of trust with our clients so we feel protected and they feel safe? What type of comments did you get from workers?

Mme McCann : I didn't get specific comments, but I'll make a general comment and I'm sure that my colleagues will want to add to it. But I think it's true that it's not going to be the same as before, but we will adapt. I think, as humans, we have a great faculty of adaptation, and, for hairdressers, it's going to be the same thing. And, again, we're stressing how important it is to follow the instructions for themselves, for the workers and for the clients. And I think that the population has a «conscientisation», is much more aware now. We see that people are very disciplined. And we are counting on that to be able to continue, to keep the hairdressers, for instance, open so we don't have to close it again, and to respect...

But it's going to develop. And it's the same thing as now, when you see people at two meters that are talking to each other. It's very warm, it can be very warm, but it's not the same, obviously. So people are adapting. I think we are all adapting and we'll find new ways to find those moments that we know with the hairdresser, where we confide sometimes in a hairdresser, but there will be probably a «visière» between the client and the hairdresser. But I think people will adapt.

M. Boulet : And, if you let me add something, I think that, beyond the adaptation process, people are satisfied with the new standards. Those sanitary standards are very clear and they refer to hygiene, disinfection, social distancing, and so on and so forth. And people are happy to come and have a service, a personal one, in an environment that is safe. And, again, I reiterate that we don't intend to make any compromise in terms of health and safety of the people. And, I repeat, adaptation… And I think, after this is completed, people will be very happy to have this opportunity. And it seems to me that, after a certain period of time, those standards will eventually become permanent in many work environments.

M. Massé (Richard) : In terms of public health, what we don't want to happen is to have some places being gathering places where people go, and meet, and discuss for a long time. Well, this, we wish, it won't happen for a while because this is the risky issue in certain places, not everywhere, but we know that it happens. It's related with culture and ways to go. But, at the same time, this is the part that we have to be careful. We ask people to be careful not to do that.

Mme Senay (Cathy) : Regarding dentists, I have a question because dentists, when you had HIV-AIDS in the past, they started to put in place more protection. Do you have the impression that dentists were a bit more ready to face the changes with COVID-19?

M. Massé (Richard) : I think so. I think they have had to cope with risky issues as other health workers. And they did change. They did protect the clients and protect themselves. And I think they are quite ready right now to go on. And,you know, the guide that they are proposing, which a very complete one, is very thorough. And, you know, they worked on it very seriously. So, yes, we think that they're ready.

Le Modérateur :Maintenant, question pour Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Hello there. I just want to make sure I understand this right. So, on June the 1st, all over Québec, except Montréal...

Mme McCann : And Joliette.

M. Authier (Philip) : And Joliette. Why Joliette?

Mme McCann : Because... Well, Dr. Massé could comment, but there is a situation there that is a little bit more worrisome, and the transmission is a little bit more active, and it's a request also from the MRC de Joliette to include them in the CMM.

M. Authier (Philip) : So, on June the 1st, in Montréal, all the 4 million people in the Greater Montréal region get his dental care and pet...

M. Boulet : Therapeutic...

M. Authier (Philip) : Therapeutic and pet grooming.

Mme McCann : Yes.

M. Authier (Philip) : So, in Montréal, you can't get a hear cut, or a tattoo, or a...

Mme McCann : Not at this point. Not at this point.

M. Authier (Philip) : How long are they going to have... will Montréal have to wait?

M. Boulet : Well, it will depend upon the evaluation that will be done by the Public Health. It will come as quickly as possible, but in due course we will make the announcement.

M. Authier (Philip) : And people will have to... It's a lot of people and a lot of workers that are not going to be able to do anything.

M. Boulet : Yes but, again, we have to respect the epidemiology. It's extremely important that we reopen the economic activities gradually in a safe manner and in compliance with what the data and has to oblige... They have to oblige us to respect. And I think it's fundamental for us. In the Montréal... In the Montréal community as well as, as my colleague said, in the MRC de Joliette, they requested to postpone the reopening of those activities.

Mme McCann : But the situation is evolving and... For instance, the hospitalizations are decreasing gradually, but it's not enough at this point. We have to look at other indicators. But what we can say today is that, very slowly, the situation is improving, and we're crossing our fingers, obviously, because it could change tomorrow. So there is a glimmer of hope that we will be able to open those commerces in the near future.

M. Authier (Philip) : And, Mr. Massé, just how is a physiotherapist going to do his or her work? I mean, someone who is doing physio might have to touch the person. How is that going to work with the COVID?

M. Massé (Richard) : Well, I think the persons will just protect themselves. So they...

Une voix : ...

M. Massé (Richard) : Yes, exactly. So they'll have to... Well, first, you have to exclude people that are sick or... You know, we explained that. That's always important. And keep the clients separated from the others, which is easy in physiotherapy, but then the physiotherapists will protect themselves and protect the clients. They will wear a mask, they will wear gloves. If they need to get close and touch the patient, they might need to wear a gown. And they'll change between patients and they'll disinfect all the material that they have used with the person. So that's kind of a... what other health workers are used to do. So they'll do the same, and the protection is quite good when you do that...

Mme McCann : And I think it's important to mention, for people who have a chronic disease or people of 70 year-old and over, to be especially careful. We're saying, you know, they will need to go to some therapeutic services or even personal services where it's available, but to be especially careful because they're more at risk. And, if they can have those personal services at home, it's even better. It's even better because they don't move from one place to another. So we recommend very much that they have those services at home if they can.

Le Modérateur : Voilà, c'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci à vous pour votre collaboration.

Des voix : Merci.

(Fin à 16 h 11)

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