(Huit heures quarante et une minutes)
M. Benjamin : Alors, bonjour à
toutes, bonjour à tous. Frantz Benjamin, je suis porte-parole de l'opposition
officielle sur les dossiers du tourisme. Donc, je suis là pour réagir par
rapport à la sortie de Mme Proulx hier, concernant le milieu des campings,
des pourvoiries et aussi des chalets.
Ce qu'on a vu hier... Avant de parler de
réaction, j'aimerais peut-être tout de suite vous rappeler que, pour nous, il
est très important de s'assurer que toutes les décisions gouvernementales
soient des décisions où on assure la santé et la sécurité des Québécoises et
des Québécois. Et aussi, comme porte-parole en matière des dossiers du
tourisme, je veux m'assurer aussi... nous voulons nous assurer que, quand
l'Ontario va déconfiner, que les Québécoises et les Québécois ne vont pas être
tentés pour se rendre en Ontario, mais vont rester chez nous, ici, au Québec,
pour pouvoir jouir de leur été. Et nous pensons que cette année, plus que toute
autre année, les Québécois méritent bien d'avoir un bel été.
Cependant, ce qu'on a vu hier, ce n'est
sûrement pas un plan de reprise et c'est encore moins un plan de relance, ce
qu'on a vu hier. Ce n'est pas clair, ce n'est pas cohérent. C'est un plan qui
ne répond pas, qui ne rencontre pas les critères, par exemple, de cohérence et de
clarté. Pensons, par exemple, à la situation des familles recomposées, par exemple,
les familles reconstituées. Donc, ce n'est pas clair du tout à ce niveau-là.
Et, vous savez, l'industrie touristique,
c'est un écosystème. Donc, quand on parle aujourd'hui de quelqu'un qui pourrait
se rendre dans une autre région et demander à cette personne de ne pas se
rendre à l'épicerie du coin, au restaurant du coin... et quand on parle des
retombées touristiques, c'est un enjeu véritable. Donc, on est en train de pénaliser
beaucoup les acteurs de l'industrie québécoise. Nous l'avons vu cette semaine,
par exemple, hier, c'est du jamais-vu, des restaurateurs qui manifestent.
Or, ce que nous voulons nous assurer aujourd'hui,
ce que nous demandons à la ministre du Tourisme, c'est d'aller faire ses
devoirs, c'est d'amener un plan clair et cohérent, un plan clair qui répondra
aux attentes des Québécoises et des Québécois, mais aussi aux attentes des
acteurs de l'industrie touristique aussi.
Et pour terminer, je veux aussi nous
rappeler qu'aujourd'hui plus que jamais... et la ministre aura, quelque part
cette semaine, à rencontrer les acteurs du secteur de l'hôtellerie. Nous
espérons que, pour le secteur de l'hôtellerie ou celui de la restauration, il y
aura un plan de reprise et un plan de relance qui vienne en même temps, c'est-à-dire
que ça ne soit pas seulement... on parle de mesures sanitaires, soit, mais vous
savez, je veux aussi qu'il y ait un plan qui respecte, qui protège la santé des
Québécois, mais qui fait appel aussi à la responsabilité des Québécoises et des
Québécois, aussi.
M. Lacroix (Louis) : Mais
qu'est-ce que vous... parce que, pour que ça soit clair, là, un Québécois, par
exemple, qui irait faire du camping ou qui louerait un chalet dans une autre
région — évidemment, généralement, quand on loue un chalet, on essaie
de s'éloigner un peu de chez soi, là — est-ce que vous suggérez que
les gens puissent aller dans les épiceries, dans les commerces locaux, etc.?
Par exemple, un Montréalais qui partirait en Gaspésie, qu'il puisse avoir accès
à tous les services là-bas, c'est ça que vous suggérez?
M. Benjamin : Ce qu'on
demande, c'est que ça aurait été bien que, dans cette vision-là, que la
ministre puisse s'asseoir avec les acteurs de l'industrie, notamment le milieu
de la restauration. On l'a vu, au cours des dernières semaines, qu'ils ont mis
en place des plans sanitaires et qu'ils sont capables aussi de respecter les
mesures de distanciation, par exemple. Alors, ce serait peut-être de voir
davantage avec ces acteurs-là...
M. Lacroix (Louis) : Non,
mais est-ce qu'un Montréalais... pour être plus clair dans ma question, à votre
avis, est-ce que les Montréalais sont bienvenus en Gaspésie, mettons?
M. Benjamin : Je crois que les
Québécoises et les Québécois, ce sont des personnes accueillantes et accueillants.
Maintenant...
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'ils devraient y aller, les Montréalais, dans les régions?
M. Benjamin : Vous savez,
quand on parle de la réalité des Montréalaises et des Montréalais, je pense qu'il
y a un enjeu. Quand on parle de la situation de Montréal, c'est une situation
qui se passe davantage dans les CHSLD. Je pense qu'à ce niveau-là, probablement...
M. Lacroix (Louis) : Je ne parle
pas de CHSLD, M. Benjamin. Je vous demande, vous, là, comme Montréalais, là,
est-ce que vous seriez prêt à partir puis aller en Gaspésie cet été, prendre
vos vacances? Est-ce que vous pensez que les Gaspésiens devraient vous
accueillir, si vous décidez d'y aller?
M. Benjamin : Bien, hier, vous
savez, lors du point de presse de la ministre, le Dr Massé avait une vision et
la ministre avait une autre vision.
M. Lacroix (Louis) : Je le
sais, mais je vous parle de vous, là. Est-ce que vous pensez que les
Montréalais... Vous, là, si vous partez, que vous allez en Gaspésie, allez-vous
être bienvenu là-bas et seriez-vous prêt à y aller? À votre avis, est-ce que
c'est une bonne idée d'y aller? C'est ça que je vous demande.
M. Benjamin : Moi, je pense
que, si je prends les mesures nécessaires, donc je serai prêt à y aller, si je
prends toutes les mesures nécessaires, les précautions que demande la Direction
de la santé publique. Et c'est à ce niveau-là que je demande peut-être aujourd'hui,
lors du point de presse du Dr Arruda, d'éclaircir, parce que ce n'était pas
clair justement. Le Dr Massé avait une vision, la ministre avait une vision
avec une autre perspective. Je pense que ce serait bien que le Dr Arruda nous
éclaircisse là-dessus.
M. Bergeron (Patrice) : ...la
Santé publique vous recommande de faire vos vacances à proximité. Ça fait que,
vous, vous dites : Bien, ça, non, je ne veux pas trop négocier ça.
M. Benjamin : Non, ce n'est
pas ce que je dis. Ce que je dis, c'est que je veux respecter... il faut
respecter les consignes de la Santé publique, maintenant, sauf que...
M. Gagnon (Marc-André) : ...une
des consignes de la Santé publique, O.K., c'est de limiter ses allers-retours
dans les commerces à destination. Ce matin, vous commencez en disant :
Bien, le gouvernement aurait dû consulter les restaurateurs, les gens devraient
pouvoir y aller, dans les commerces, à destination. Là, vous-même, ce n'est pas
cohérent, là, parce que la Santé publique dit une chose, vous dites le
contraire.
M. Benjamin : Non, pas du
tout. Et ce que nous disons tout simplement, ce que nous disons, dans la vision
de la ministre, ça aurait été bien, quand vient le temps pour elle d'amener
cette vision-là, de s'asseoir avec les acteurs de l'industrie qui ont beaucoup
travaillé, notamment sur les enjeux de santé publique, avec des plans
sanitaires, des mesures de distanciation sociale. Et on l'a vu... On ne va pas
dire que le milieu de l'industrie, les acteurs de l'industrie touristique n'ont
pas le fait leur part.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
donc, mettons, là, que la ministre, elle aurait consulté les restaurateurs, je
vais reposer la question de mon collègue tout à l'heure là : Est-ce
qu'un Montréalais qui s'en va en Gaspésie devrait avoir la permission d'aller
dans les commerces locaux, les restaurants de la place où il serait allé?
M. Benjamin : Bien, actuellement,
ce n'est pas un enjeu de permission puisqu'il n'y a pas de décret à ce
niveau-là. Donc, c'est des mesures d'encouragement. Donc, il n'y a pas de
décret à ce niveau-là, à ce que je sache.
Donc, maintenant, ce que nous demandons,
c'est de nous assurer que, pour l'industrie touristique québécoise, donc, bien
sûr, évidemment, le respect des consignes de la Santé publique, donc pour l'ensemble
des Québécoises et des Québécois, mais s'assurer aussi qu'actuellement... Vous
savez, prenons le milieu de la restauration, par exemple. Actuellement, il y a
quelque 250 000 emplois qui sont en jeu, et aujourd'hui il n'y a pas de
plan de reprise, il n'y a pas de plan de relance, à la fois, pour cette
industrie-là. C'est majeur. C'est majeur.
M. Lacroix (Louis) : Mais là
les restaurants sont fermés, là, pour l'instant, là, puis ils ne les ont pas
déconfinés. Ça fait qu'un Montréalais qui irait en Gaspésie, de toute façon, il
ne pourra pas aller au restaurant parce qu'ils ne sont pas ouverts, à part pour
des commandes à emporter.
Est-ce qu'il devrait partir de Montréal,
se louer un chalet, je ne sais pas moi, à Matane, à Gaspé, je ne sais pas moi,
à Gros-Morne, et aller faire son épicerie localement? Est-ce que c'est une
bonne idée de faire ça? Parce que les épiceries, jusqu'à preuve du contraire,
sont ouvertes pour tout le monde. Alors, c'est une bonne idée ou c'est une
mauvaise idée?
M. Benjamin : Actuellement, le
milieu de la restauration a développé un plan sanitaire avec...
M. Lacroix (Louis) : Mais je
vous parle d'épiceries, vous me répondez sur la restauration.
M. Benjamin : Et quand on
parle des acteurs de l'industrie touristique, les épiceries locales en font
partie aussi. Qu'en est-il des retombées pour l'industrie touristique? Ce qu'on
demande aujourd'hui à des... ce que vous me demandez, je vais y répondre.
M. Lacroix (Louis) : ...d'abord,
vous ne répondez à aucune question, première des choses. Là, je vous demande,
là... parce que vous dites que ce n'était pas clair ce qu'elle a dit, la
ministre, hier. Bon, parfait, j'achète ça.
Bon, votre compréhension à vous, là,
est-ce que c'est une bonne idée, en ce moment, pour quelqu'un de Montréal, ou
de Québec, ou d'une grande ville, d'aller en région et de se rendre dans les
commerces locaux, comme les épiceries, par exemple, pour faire leurs emplettes
là-bas? Votre compréhension, est-ce que c'est une bonne chose ou est-ce qu'on
ne devrait pas le faire? Votre compréhension à vous de ce que vous avez entendu
hier.
M. Benjamin : Dans ma
compréhension à moi, si la personne en question respecte les consignes de la
Santé publique, respecte les mesures de distanciation sociale, il devrait
pouvoir le faire. Donc...
Le Modérateur
: On va y
aller avec des questions en anglais.
M. Verville (Jean-Vincent) : What
do you expect from Simon Jolin-Barrette this afternoon on immigration.
Le Modérateur
:
On aura M. Monsef Derraji, dans quelques minutes, à cet effet-là. D'autres
questions? Non. Merci, M. Benjamin.
M. Benjamin : Merci.
(Fin à 8 h 50)