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Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration

Version finale

Le jeudi 28 mai 2020, 14 h 15

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Quatorze heures vingt minutes)

M. Derraji : Bon, bonjour, tout le monde. Premièrement, comme vous tous, j'ai eu le communiqué de presse du ministère de l'Immigration et du ministre de l'Immigration il y a quelques heures, quelques minutes aussi. Donc, avec le ministre, on s'est habitués à aller fouiller un peu dans les détails. Donc, je vais juste vous partager un peu les grandes lignes de ma lecture.

Donc, aujourd'hui, nous constatons l'échec de la CAQ en matière d'immigration économique, l'échec du premier ministre qui a nié la pénurie de main-d'œuvre depuis 2018, l'échec de son ministre qui a coupé dans l'immigration économique, déchiqueté des milliers de dossiers d'immigrants prospectifs, déposé une réforme bâclée du Programme de l'expérience québécoise, et qui revient à la charge aujourd'hui avec une réforme toujours aussi viciée.

Jamais le gouvernement n'a démontré que les immigrants économiques sélectionnés dans le Programme de l'expérience québécoise ne s'intégraient pas au marché du travail. Pourquoi n'a-t-il pas pu faire cette démonstration? Parce que le Programme de l'expérience québécoise, il vise deux clientèles : les travailleurs étrangers temporaires qui parlent français et qui sont en emploi au Québec. Donc, ici, on parle d'un match, arrimage de 100 % avec nos besoins. Ils sont en emploi, les étudiants étrangers formés ici, diplômés du Québec, qui parlent français et qui sont déjà bien intégrés. Tant d'outils pour contribuer au Québec.

Quel est l'objectif qui doit être poursuivi en immigration? C'est atténuer la pénurie de main-d'œuvre. Est-ce qu'on a atteint cet objectif aujourd'hui? La réponse est non. La réforme proposée complexifie la vie des entreprises qui cherchent de la main-d'œuvre et apporte une forme d'incertitude quant à la célérité des démarches. L'analyse du dossier passe de 20 jours à six mois. C'est neuf fois plus long.

La réforme proposée complexifie la vie des étudiants étrangers ainsi que des travailleurs. Je tiens juste à rappeler que la durée d'un PVT, permis visite-travail, pour les Français, est de 24 mois en tant que travailleurs qualifiés. Le nombre de mois pour demander le CSQ, c'est 36 mois. Ça veut dire une durée moins que la durée du PVT qu'on offre à des résidents français pour venir s'installer au Québec. Pour obtenir un permis fermé après le PVT, il faut un CSQ.

Un étudiant qui accomplit un programme d'études d'une année bénéficie d'un permis de travail postdiplôme d'une année. Puisqu'on exige une année d'expérience sur le marché du travail, l'étudiant en question doit se trouver un travail au jour 1 de son permis de travail. Il doit déposer son dossier au 365e jour. Et il se passe quoi avec le délai de traitement de six mois?

Donc, en conclusion, nous sommes encore une fois face à une réforme bâclée, brouillonne. Si la commande du premier ministre à son ministre était d'aider à accentuer la pénurie de main-d'œuvre, je peux leur répondre mission accomplie. En quoi c'est plus simple comme réforme? En quoi ça donne un avantage compétitif au Québec dans la course au talent?

Hier, le premier ministre nous a dit qu'il a besoin de 10 000 préposés aux bénéficiaires. Aujourd'hui, son ministre de l'Immigration fait deux choses. Il retire l'accès au PEQ aux préposés aux bénéficiaires. J'invite les gens à aller consulter la liste des professions c et d parce que c'est un emploi de niveau c. Et ensuite il dit : On pourra peut-être en trouver 500 avec un programme pilote. 500 sur 10 000, 5 % de nos besoins.

Une année après avoir adopté sous bâillon sa loi n° 9, le gouvernement nage toujours dans un manque de vision claire et de résultat. Le gouvernement fait fausse route. Le milieu économique le sait. Le milieu de l'enseignement supérieur le sait. Le milieu de la formation professionnelle en région aussi. Même le ministère de l'Immigration le sait. On comprend maintenant que, dans l'immédiat, le ministre a même tassé son sous-ministre. Merci.

Mme Gamache (Valérie) : Quand vous parlez des emplois c et d, donc ceux qui demandent peu de qualifications, est-ce que le retrait, c'est une grande perte pour le programme d'immigration?

M. Derraji : Bien, si je prends juste l'exemple du PEQ par rapport aux préposés aux bénéficiaires, en fait, aujourd'hui, le ministre saisit l'occasion que le premier ministre lance un appel par rapport à une problématique que nous vivons tous au niveau du secteur de la santé. Si le ministre de l'Immigration ne ramenait pas son projet pilote aujourd'hui de 500 personnes, il n'y a pas de solution dans ce qu'il propose pour aller chercher des préposés aux bénéficiaires.

Et je tiens juste à rappeler que ce n'est pas une mission facile. Même dans le passé, le Québec a déjà organisé des missions de recrutement. Ça a été le 7 mai, en 2019, au Maroc, on voulait chercher 200 personnes. On n'a même pas pu avoir 14 personnes. Ça, ça a été avant la COVID. La course aux professionnels de la santé, elle est mondiale. Tous les pays sont dans le besoin, et ils en cherchent, des préposés aux bénéficiaires, aussi.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, votre compréhension, c'est que, lorsque le projet pilote se termine, il n'y a pas de possibilité d'aller recruter des préposés aux bénéficiaires à l'extérieur?

M. Derraji : Le projet pilote qu'on a dans la loi ne lui permet pas de dépasser un certain nombre. Donc là, encore une fois, on revient. Ça sert à quoi, toute la bataille que ce ministre même a menée l'année dernière pour passer sous bâillon la loi n° 9? C'est pour faire un arrimage entre les besoins du marché du travail et les immigrants qu'on reçoit, la catégorie économique. Mais ce qu'on peut constater et ce qu'on constate aujourd'hui, c'est un échec. Ça ne marche pas, sa plateforme Arrima, et il est obligé d'utiliser un projet pilote pour répondre à la demande au niveau du réseau de la santé.

Mme Gamache (Valérie) : L'argument de la meilleure intégration parce qu'on travaille, est-ce que ça, c'est un argument que vous achetez? Donc, l'intégration sera meilleure pour un immigrant parce qu'il aura passé, par exemple, trois ans dans une région?

M. Derraji : Écoutez, moi-même j'ai eu à passer à travers tout le processus. Le message reçu aujourd'hui : c'est très complexe, avoir de la prévisibilité, c'est très complexe, avoir sa résidence permanente au Québec. C'est très rare de voir quelqu'un qui va choisir le Québec pour venir s'installer, et on lui demande : Pour pouvoir avoir tes papiers officiels pour, par la suite, entamer la deuxième étape, bien, c'est trois ans d'expérience de travail. Sachant que les gens, bien, soit ils entament un processus de cours, de formation académique, ça va être très long et c'est de l'imprévisibilité.

Mme Gamache (Valérie) : C'est ce que vous reprochez au programme.

M. Derraji : Absolument. En fait, en aucun cas, aujourd'hui… Ce que le ministre de l'Immigration nous propose ne va pas aider à diminuer la rareté de la main-d'œuvre. Au contraire, ça va devenir de plus en plus complexe pour ces gens d'avoir leurs papiers et rester au Québec.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, les gens n'auront juste pas envie d'appliquer?

M. Derraji : Ça va être très difficile parce que les critères d'entrée sont très complexes.

Mme Gamache (Valérie) : Si je vous ramène, en terminant, en novembre dernier, lorsque vous aviez autour de vous des travailleurs et des étudiants, doivent-ils crier victoire aujourd'hui?

M. Derraji : La seule chose, c'est que le ministre, ce qu'il a fait, il a retiré la liste pour... la fameuse liste où il y avait énormément de problèmes. Mais je ne pense pas que personne au Québec aujourd'hui ne doit crier victoire parce qu'il n'y a pas de victoire. Au contraire, aujourd'hui, le ministre rend le processus pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre très complexe. Je me dis même : Est-ce que l'objectif était de répondre à un problème beaucoup plus complexe avec une solution très court terme? On dirait que j'ai en face de moi une boîte de comm qui répond avec des lignes de comm et non pas une réponse en profondeur d'un problème beaucoup plus complexe. On le voit maintenant au niveau de la santé, mais on le voit aussi dans d'autres secteurs d'activité.

M. Pouliot (Samuel) : Can you just summarize your statement in English, why you think it's a failure?

M. Derraji :Hi. So, today, we see the failure of the CAQ in terms of economic immigration. A year after adopting the law, the Bill 9 by «bâillon», the Government is still swimming in a lack of clear vision and results: the failure of his Minister who cut economic immigration, shredded thousands of prospective immigrants' files, tabled a botched reform of the PEQ and who comes back today with another reform. If the objective was to make the labor shortage worse, I think, mission accomplished by the Minister of Immigration. Merci.

Le Modérateur : Thank you. Merci

(Fin à 14 h 30)

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