(Huit heures cinquante minutes)
M. Fortin :
Bon matin. Bon matin à tous. Merci, merci d'être là.
Deux sujets ce matin dont on voulait
parler avec vous, notamment, surtout en matière de santé.
On apprend ce matin dans les pages de la Gazette
que 24 000 patients ont vu leur chirurgie de cancer reportée au cours
des derniers mois. Je pense qu'au début de la crise tout le monde pouvait
comprendre la nécessité de faire la chose, mais ce qu'on apprend également dans
les pages de la Gazette, c'est qu'il n'y a toujours pas de plan
compréhensif au gouvernement pour rattraper ces chirurgies-là.
Alors, si on se met dans la peau, là, ce
matin des 24 000 patients, de leurs familles, qui ne savent toujours
pas quand ils vont avoir accès à cette chirurgie, qui ne savent toujours pas
l'étendue de la progression du cancer, qui ne savent toujours pas s'ils vont
pouvoir avoir accès aux soins dont ils ont besoin, il y a des questions qui se
posent.
La ministre de la Santé doit arriver
aujourd'hui avec un plan compréhensif, avec un plan détaillé pour que tous ces
gens-là, au Québec, qui sont inquiets à propos de leur état de santé, à propos
de l'état de santé de leurs proches, puissent savoir quand, comment, où ils
vont avoir accès à ces chirurgies-là.
Deuxième point par rapport à la santé. Il
y a quelques semaines, la ministre de la Santé s'est présentée devant vous et a
détaillé les détails ou a présenté les détails de On vous écoute, qui est
essentiellement une adresse courriel où les gens peuvent envoyer leurs
préoccupations par rapport à ce qu'ils voient dans le réseau de la santé,
notamment les employés, les bénévoles, les gens qui sont sur place, soit dans
les hôpitaux, dans les CHSLD ou ailleurs dans le réseau.
Ce qu'on apprend ce matin, c'est que cette
adresse courriel là, elle est envoyée au ministère et que les réponses qu'on
donne aux gens, bien, c'est essentiellement : Ce n'est pas de la
juridiction du ministère. On ne peut pas rien faire, c'est aux établissements à
prendre acte et à prendre les décisions. Mais la ministre de la Santé elle-même
avait demandé aux gens : Envoyez-nous votre information, dites-nous ce qui
se passe, on va le régler.
Alors, on ne peut pas, d'un côté, dire aux
employés du réseau de la santé : L'omerta est finie, envoyez-nous ce que
vous savez, et, de l'autre côté, dire : Bien, on ne le réglera pas parce
que c'est aux établissements à le faire, ce n'est pas à nous.
Il y a un enjeu, là. La ministre de la
Santé doit prendre ses responsabilités. Quand on est ministre responsable d'un
dossier, on est responsable de ce qui se passe dans les établissements du
gouvernement du Québec. Alors, on ne peut pas simplement dire ou simplement
offrir comme réponse : C'est aux établissements, nous, on s'en lave les
mains. La ministre elle-même, si elle voulait de l'information, c'est parce
qu'elle doit la corriger.
M. Laforest (Alain) :
C'est du grand n'importe quoi, là.
M. Fortin :
Bien, c'est de la politique spectacle de la part de la ministre de la Santé.
Honnêtement, si elle n'avait pas l'intention de corriger ce qui lui est
présenté... Et il y a des enjeux de base qui lui sont présentés, là, des enjeux
qu'on connaît tous, qu'on sait tous. Mais aujourd'hui on lui rapporte : dans
tel établissement, à tel moment, il y a du déplacement de personnel d'une zone
chaude à une zone froide, et la réponse même du ministère de la Santé,
c'est : Ce n'est pas à nous de le corriger. C'est à eux de le corriger, et
on s'attend à ce que ça soit fait. Les gens qui rapportent cette
information-là, ils le font pour que le ministère prenne action.
M. Laforest (Alain) : Un
mot sur Bombardier. Est-ce qu'on doit financer à nouveau? Est-ce qu'on doit
inviter les dirigeants à venir? Là, c'est l'hécatombe.
M. Fortin :
Bien, c'est... En fait, ce n'est pas une mauvaise idée d'inviter les gens de
Bombardier à venir s'expliquer sur la situation actuelle, à venir nous dire
s'il y a lieu de prendre action de la part du gouvernement, comment on peut
aider les employés à se replacer ailleurs.
Mais de bien comprendre la situation
actuelle de Bombardier, je pense que ce serait de l'information qui serait
utile pour beaucoup de Québécois, pour beaucoup d'entre nous, pour beaucoup de
décideurs publics également. Je pense qu'on nous doit ça, du côté de
Bombardier, au minimum, là, une explication sur ce qui se passe à l'intérieur
de l'entreprise et les raisons pour lesquelles ils prennent cette décision-là
aujourd'hui.
Mme Crête (Mylène) :
Vous avez beaucoup de critiques envers le projet de loi n° 61. Or,
l'ancien candidat à la direction du Parti libéral du Québec, Alexandre Cusson,
dit que ça pourrait être un bel héritage si ça réussit à réduire la
bureaucratie tout en maintenant les évaluations environnementales, en tout cas,
les consultations en amont. Qu'est-ce que vous pensez de son propos?
M. Fortin :
Bien, comme ancien élu municipal, je peux comprendre la position de
M. Cusson. Tout le monde veut voir des projets avancer plus vite. Tout le
monde, dès qu'on parle d'un projet, là, c'est parce qu'on a déjà identifié un
besoin et qu'on veut le combler.
Là où on a un enjeu avec le projet de loi
n° 61, c'est dans le comment on va y arriver. Le gouvernement nous demande
essentiellement un chèque en blanc et nous dit : On veut procéder avec
tel, tel, tel projet, mais on ne sait pas quelles balises environnementales il
va y avoir, on ne sait pas comment on va négocier avec les gens à propos des
expropriations. Le gouvernement s'approprie toutes sortes de pouvoirs, et il y
a des choses dans le projet de loi n° 61 qui n'ont
pas leur raison d'être. L'état d'urgence sanitaire, entre autres, là, il n'y a
pas de raison d'avoir ça à perpétuité comme on le demande dans le projet de loi
n° 61.
Alors, l'objectif général du projet de loi
n° 61, s'il est d'aider à la relance économique du Québec à travers des
projets bien spécifiques, on peut comprendre. Mais c'est dans la façon de faire
du projet de loi... alors il y aura nécessairement, là, des négociations avec
le gouvernement. S'ils veulent avancer avec ce projet de loi, il y a des choses
sur lesquelles on va devoir se parler.
M. Lavallée (Hugo) : ...philosophie
du ministère de l'Environnement, là, où on dit : Il faut aider, là, les
promoteurs...
M. Fortin :
Bien, le ministère de l'Environnement doit travailler avec les promoteurs à
trouver des solutions. Alors, de ce côté-là, je pense que ce sera bien vu,
mais, en même temps, il y a des exigences environnementales par-dessus
lesquelles on ne peut jamais passer. Il y a une raison pour laquelle ces
exigences environnementales sont là. Si on peut aider les promoteurs à trouver
des solutions, plutôt que simplement leur dire : Bien, ce que vous
proposez ne fonctionne pas, parce qu'on a les experts au ministère de
l'Environnement, faisons-le. Mais d'accélérer des processus environnementaux,
d'outrepasser certaines réglementations qui sont très clairement établies,
certaines étapes des processus environnementaux, on ne peut pas faire ça.
M. Bellerose (Patrick) :
...état actuel des choses, vous voteriez contre le projet de loi n° 61?
M. Legault... pas de bâillon, donc... c'est l'opposition officielle qui...
M. Fortin :
Bien, on aura des négociations. On a entendu que le gouvernement était ouvert à
parler de certains aspects du projet de loi n° 61.
Dans sa forme actuelle, on a des enjeux majeurs avec le projet de loi n° 61, on en a parlé hier. De simplement vouloir
outrepasser, là, certaines des recommandations qui ont été adoptées, de la commission
Charbonneau, nous, ça ne fait pas notre affaire. De vouloir exproprier des gens
sans processus clair, ça ne fait fait pas notre affaire. D'aller tellement vite
dans des processus environnementaux que nécessairement il y a des étapes qui
vont sauter, ça ne fait pas notre affaire. De déclarer l'état d'urgence
sanitaire à perpétuité sans avoir à le justifier, parce qu'aujourd'hui, il est
justifié, l'état d'urgence sanitaire, mais de dire qu'on en aura besoin pour
deux ans, on ne peut pas dire ça aujourd'hui.
Alors, il y a des enjeux, dans le projet
de loi n° 61, qui font en sorte qu'aujourd'hui on
aurait beaucoup de difficulté à l'adopter. Mais on est ouverts à une négociation,
à des pourparlers avec le gouvernement.
M. Bergeron (Patrice) :
M. Fortin, concernant toujours les enjeux en santé, là, votre portefeuille
de critique, vous avez parlé, donc, de la liste d'attente des chirurgies, vous
avez parlé du site On vous écoute. Mme McCann se lève souvent en Chambre
et puis donne des réponses rassurantes, mais est-ce qu'elle règle les
problèmes? Est-ce que, depuis le début de cette pandémie-là, Mme McCann
règle les problèmes puis ce qui arrive ou est-ce qu'elle est toujours en train
de courir après des urgences sans rien régler?
M. Fortin :
Bien, on a l'impression qu'elle veut régler les problèmes. Quand on entend
Mme McCann parler, on entend son discours, et je la connais, là, je ne
peux pas concevoir qu'elle est satisfaite, ce matin, en entendant qu'il y a
24 000 patients sur la liste de chirurgies et qu'il n'y a toujours
pas de plan qui est adopté, il n'y a toujours pas d'orientation précise. Là
où il y a un réel enjeu, c'est qu'on dirait qu'il y a «disconnect» total entre
ce que la ministre dit et ce qui se passe dans le réseau de la santé. La ministre
a peut-être de bonnes intentions, mais soit elle prend des directives et elles
ne se rendent pas dans le quotidien des travailleurs de la santé ou soit elle
prend des orientations et elle ne fait pas le suivi nécessaire pour s'assurer,
un peu comme la ligne On vous écoute, que ce qu'elle met de l'avant est
réellement adopté par son ministère. Mais c'est elle qui a la responsabilité.
Ça ne revient pas aux différents établissements, ça ne revient pas au sous-ministre.
La responsabilité ministérielle engage la ministre de la Santé. On s'attend à
ce qu'elle s'assure que tout ce qu'elle dit se fasse dans le réseau, ce qui, en
ce moment, n'est pas fait.
M. Bellerose (Patrick) :
...Québec demande maintenant aux gens qui se sont présentés pour être préposés
aux bénéficiaires de s'engager à travailler au moins un an. Est-ce qu'on aurait
dû faire ça dès le début?
M. Fortin :
On aurait probablement dû le faire dès le début, ça aurait simplifié la tâche
de beaucoup de gens qui, peut-être, vont devoir passer, quoi,
80 000 personnes en entrevue au cours des prochains jours, mais c'est
une mesure qui est appropriée parce qu'on parle de rémunérer les gens pendant
la formation, on parle de leur offrir un salaire plus que convenable pendant la
période de formation. Alors, de demander un engagement de la part de ces
personnes-là à travailler un an dans le réseau de la santé, ça nous apparaît
logique. Est-ce que ça aurait pu être fait plus tôt? Probablement que ça nous
aurait sauvé des maux de tête et ça aurait sauvé des maux de tête aux gens qui
devront faire tout le processus d'entrevue.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous avez proposé déposer un projet de loi pour obliger certains ratios dans le
réseau de la santé. Est-ce qu'on devrait embaucher davantage que 10 000 préposés
aux bénéficiaires?
M. Fortin :
Bien, c'est un peu là notre proposition. Le premier ministre Legault, la semaine
dernière, hein, ça fait une semaine et quelques jours, là, nous disait :
On ne peut pas adopter les ratios parce que ça demanderait
20 000 personnes additionnelles dans le réseau de la santé. Là,
aujourd'hui, il y en a 80 000, personnes, qui veulent travailler dans le
réseau de la santé. Alors, il n'y a plus de raison de dire : On ne
procédera pas avec les ratios. Le premier ministre a tout ce qu'il faut devant
lui pour procéder avec des ratios pour s'assurer des conditions travail
optimales pour nos professionnels en santé, mais s'assurer également des soins
optimaux non seulement dans les CHSLD, mais que ce soit dans nos milieux
hospitaliers ou ailleurs également, là. Donc, il ne manque rien en ce moment
pour procéder avec les ratios. Le grand enjeu qui semblait faire hésiter le
gouvernement, il est réglé.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, est-ce que je comprends que vous l'invitez à embaucher 20 000 préposés
aux bénéficiaires plutôt que 10 000?
M. Fortin :Bien, il n'y a plus de raison. En ce moment, là, si la seule
raison que le gouvernement mettait de l'avant, c'était le manque de personnel,
s'il n'y a plus de raison de ne pas procéder avec des ratios, on demande au
gouvernement de s'assurer d'aller de l'avant avec ça, de voir à ce que les
salles d'urgence, les CHSLD, les unités de soin général dans les hôpitaux
soient... bien, que tous les besoins soient comblés et que les professionnels
de la santé qui y opèrent soient en nombre suffisant. Est-ce que c'est
20 000? C'est l'estimation du premier ministre, mais, aujourd'hui, ce
qu'on sait, c'est qu'il y a assez de personnel qui s'offre au réseau de la
santé pour arriver avec des ratios sécuritaires.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais selon vos estimations à vous, il faudrait en embaucher plus de
10 000?
M. Fortin :
Oui.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bien, le chiffre de 20 000, est-ce qu'il apparaît crédible, là, est-ce que...
M. Fortin :
C'est une question d'organisation du travail, ça va avec la question du temps
partiel, temps plein. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a assez de gens aujourd'hui
qui veulent travailler dans le réseau de la santé, s'ils sont bien rémunérés,
pour aller de l'avant. Encore là, il y a des enjeux de rémunération, parce que
si on parle de bien rémunérer les gens dans les CHSLD, on sait qu'il y en a
assez pour faire des ratios dans les CHSLD. Est-ce qu'il y en a assez qui
voudront travailler dans les hôpitaux avec un salaire qui n'est pas celui qui
est offert dans les CHSLD? Ça, c'est un autre enjeu.
Alors, dans toute cette question-là, ce
que le gouvernement vient faire, c'est dire : On peut avoir plus de gens
dans nos CHSLD. Mais, si on est incapables, par le fait même, si on est
incapables d'avoir assez de personnel dans nos hôpitaux, si on est incapables
d'avoir assez de personnel dans les CHSLD privés, si on est incapables d'avoir
assez de personnel dans les soins à domicile, dans les ressources
intermédiaires, bien, l'enjeu, il est encore là, ils ne pourront pas régler la
question des ratios. Alors, il faut aller un peu plus loin que ce qui est
proposé en ce moment par le gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que le Québec a les moyens, si on voulait y aller, par exemple, à 20 000,
là? Est-ce que vous croyez que le Québec a les moyens de se payer ça?
M. Fortin :
Oui. Bien, c'est un choix de société. Nous, on pense que le Québec a les moyens
et doit aller de l'avant avec le fait de doter nos hôpitaux, nos CHSLD, mais
également tous les soins qui sont donnés par des professionnels, là, de doter
ces services-là d'un nombre de professionnels appropriés pour que les Québécois
aient les soins dont ils ont besoin. C'est ça qu'il vient faire, le projet de
loi ratios. Alors, est-ce que le gouvernement a les moyens? C'est un choix de
société. On demande au gouvernement de s'engager dans ce sens-là.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous dites : Dans la vie, on fait des choix. Si c'est un choix de société,
on s'en va vers ça, mais on laisse tomber quoi? Parce qu'éventuellement il va
falloir balancer le budget, puis l'argent, il ne tombe pas des arbres. Alors,
on laisse tomber quoi pour favoriser cette mesure-là?
M. Fortin :
Oui. Bien, nous, ce qu'on dit, c'est qu'aujourd'hui, là... Et l'estimation du
coût des projets ratios était d'environ 350 millions de dollars, initialement.
Maintenant, avec le fait que le gouvernement augmente les salaires dans
certains secteurs, ça peut varier, j'en conviens, mais nous, ce qu'on dit,
c'est que les ratios, là, ça doit être en haut de la liste parce que ce sont...
Des ratios, ce que ça veut dire, c'est de donner des bons services aux
Québécois, s'assurer des conditions de travail sécuritaires, s'assurer qu'il
n'y a plus jamais un préposé ou une infirmière pour 108, 125, 176 patients
dans un établissement, mais...
M. Lacroix (Louis) : Je comprends
ça, mais on laisse tomber quoi dans un budget? Quand tu dis : O.K.,
parfait, on favorise ça parce que maintenant, c'est ça qui est important... Il
faut équilibrer le budget éventuellement, alors qu'est-ce qu'on fait pour
l'équilibrer?
M. Fortin : Mais
vous verrez tout ça dans notre cadre financier préélectoral, je n'en ai aucun doute.
Une voix
:
O.K., d'accord...
M. Fortin :Je vous remercie.
Mme Senay
(Cathy) : ...
M. Fortin : Oh! pardon. I'm sorry.
Mme Senay (Cathy) : Sorry to jump in.
M. Fortin : No, no, no, I'm sorry.
Mme Senay
(Cathy) :Bombardier. What is your reaction about the fact that now Bombardier is cutting 2,500 jobs and
1,500 in Québec, in Montréal, after all the Government has done for this company?
M. Fortin : Well, Bombardier is
operating in the same environment as everybody else, right? And if you look at
the global environment in Québec, 20 % of businesses in Québec have
laid off 100 % of their employees. So it's a hard context for... it's a
difficult context for everybody right now and Bombardier is no different than
anyone else.
But I think it would be
useful and it would be a good idea to have the CEO of Bombardier, to have its
«dirigeants»... I forget... its board of directors or its presidents and vice
presidents here, at the Assembly so that we can all understand what is
happening with this company, why it has to lay off so many people, and what
Government can do.
And that is really... the
main thing, right now, is : What can Government do for all these employees
who are losing their jobs? We're in a different context than when other
companies had to lay off people and the Premier just basically said :
Well, it's a good economic context, people will find other jobs. Right now,
it's a difficult economic context. So how can we really understand the needs of
these people and what is Government proposing in order to make sure that they
don't fall between the cracks?
Mme Senay
(Cathy) : So this question, what the Government
can do for you, will be there for months. Like, it's a question that the
Government will have to ask itself for months...
M. Fortin :
Yes.
Mme Senay
(Cathy) : Because now you have the employment
rate that came out for May. In April, the unemployment rate in Québec was
17 %. Now it's 13.7 %. So how do you see this? There is hope or it's
just because the Québec is reopening its businesses in other sectors?
M. Fortin :
Well, I think you heard it this week, Government is proposing a partial plan to
relaunch the economy, right? An infrastructure plan isn't a plan to relaunch
the economy, it's a plan to relaunch part of the economy. But there is still
all these small business across Québec who will not survive this, who will have
to lay off employees permanently.
And we can talk about the
construction sector, we can talk about the aeronautic sector, but we have to
look at it as a whole. And the Government of Québec right now has not come out with
any solutions for small and medium businesses and their employees as to how
these people will find employment in the coming months. You cannot ask somebody
who works in a restaurant, somebody who works in the hotel sector to go work in
construction. They simply don't have that training. So we have to find
solutions that are not just infrastructure based, but that also can apply to
everybody in various sectors across Québec.
Journaliste
:
So Bill 61 is...
M. Fortin :
It's a partial solution. Everybody wants infrastructure projects to go ahead,
but they don't address the needs of everybody who's
lost their employment right now. You can't ask a waiter or a waitress, you
can't ask somebody who works in the hotel sector to go work on the REM line,
it's simply not going to work. We have to find other solutions, and that's why
we're asking the Government to
have immediate help for small businesses to survive this crisis.
M. Verville
(Jean-Vincent) : The unemployment stats have been
released today from Stats Canada, which are as high as 13,7 %. And
considering the fact that the CAQ has said that they would give guidelines for
restaurants to open... they haven't done so far, are they taking too long?
M. Fortin :
It's a public health question. To be quite honest with you, there's a reason
why Public Health shut down many sectors of the economy to start with, but you
can't reopen everything at once either. Unfortunately, there are some sectors
that are harder to reopen. Gyms, restaurants and other parts of the economy are
suffering more than others, because it's taking longer for them to be able to
reopen. But at the same time, it has to be done gradually. I think everybody in
Québec will be very happy to get back to some sense of normalcy, people who've
lost their employment temporarily will be happy to get back, but there are some
of these businesses that simply will not make it through, whether it's because
it's taken a long time or because some of the guidelines are very restrictive
and make it so that companies will have a hard time even breaking even. So,
that's why we're asking the Government to come out with very tangible help for
small business, which it has failed to do so far.
M. Verville
(Jean-Vincent) : But they don't even have their
guidelines to open. I mean, why does it take so long? Is it normal, as summer
camps are opening, and everything? So, why? Is it normal that it takes so much
time to give guidelines?
M. Fortin : I
think that's been... a generalized criticism of Government is that, when they
come out with the announcement, they come out with the guidelines as well. A
lot of people said they were caught off-guards. Even the municipalities were
caught off-guards when Government announced : O.K., you can reopen your
parks. But they did that on a Saturday, without providing real guidelines. So,
having some sort of «prévisibilité», or reliability, or knowing what's coming
ahead, and even have Public Health at one point say : O.K., we've established
the guidelines, we expect you to be able to reopen in a certain time, would
help businesses just better prepare for when they can fully reopen.
M. Authier (Philip)
:
What will it take for you to support Bill 61?
M. Fortin :
Well, there are and there will be negotiations. There are parts of Bill 61
which, obviously, when we first looked at the bill, were completely
unacceptable. Having a permanent state of sanitary emergency which allows the
Minister of Health to have all sorts of powers to give contracts without any
checks and balances is certainly part of the Bill that we don't understand why
it's necessary, we feel that it's government going above and beyond the authority
it can and should have.
And at the same time, for
the rest of the bill, I mean, the objective of the bill itself, if the single
objective of the bill is to help kick-start a part of
the Québec economy, we're in
agreement with the objective, but the way... Government's going about it, with
seemingly very little concerns about the environmental process, is a big part
of why we're opposed to the current standing of the bill. So, we'll have to
have discussions with the Government and see where we stand at the end of those discussions. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 9 h 10)