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Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mardi 16 juin 2020, 9 h 20

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Neuf heures seize minutes)

M. Gaudreault : Oui, bonjour. Alors, contre toute attente, nous reprenons les travaux… Nous poursuivons, en fait, les travaux sur le projet de loi n° 44, sur le Fonds vert et la gouvernance climatique. Mais, vous savez, on a beau poursuivre les travaux, ça ne change rien sur trois éléments, trois failles majeures de ce projet de loi.

D'abord, son manque d'ambition. C'est un projet de loi que le ministre lui-même cherche, depuis le début, à amoindrir l'importance. Il dit que ce n'est pas un projet de loi climat, que c'est une loi ordinaire. J'ai tenté de faire passer un amendement pour inclure un budget carbone comme ça se fait dans plusieurs pays européens. Non, il a refusé parce que ce n'est pas un projet de loi climat. C'est juste un petit projet de loi ordinaire. Donc, c'est un projet de loi qui manque d'ambition par rapport à l'enjeu réel de la lutte contre les changements climatiques et des ambitions que le Québec devrait et pourrait avoir à cet égard.

Deuxième élément, c'est le retour du discrétionnaire. C'est le retour du discrétionnaire avec sa réforme du Fonds vert, mais aussi avec la réforme de Transition énergétique Québec. Ça permet aux ministres, puis je dis «aux ministres» au pluriel, donc le ministre de l'Environnement, mais le ministre de l'Énergie… de retourner comme bon lui semble dans la gestion du Fonds vert, piger dans cette enveloppe-là pour aller soutenir des projets que seul lui va trouver à son goût.

Et le troisième élément, bien, c'est la preuve, hors de tout doute, que ce ministre n'a pas d'influence au sein du gouvernement. C'est un ministre qui est de seconde zone. D'abord, il n'est pas membre de l'escouade de relance du gouvernement, de l'économie de la postpandémie. Et, encore une fois, bien, c'est un projet de loi, là, qui manque d'ambition. Donc, ça démontre, au fond, le peu d'envergure du ministre au sein du Conseil des ministres.

M. Lavallée (Hugo) : Vous dites : On siège contre toute attente. Pourquoi est-ce que vous dites ça?

M. Gaudreault : Bien, quand on a suspendu les travaux vendredi, rien ne laissait entendre qu'on était pour être rappelés, là, dans les heures qui ont suivi. Tout le monde s'est souhaité un bon été, de bonnes vacances, un gros travail dans les circonscriptions. Donc, il n'y a pas de... On a été surpris, là, de voir la convocation. Mais, moi, évidemment, là, tout ce qui touche les questions d'environnement, bien, évidemment, je souhaite y contribuer puis y participer.

M. Lavallée (Hugo) : Puis à quoi vous attribuez ce changement de cap?

M. Gaudreault : Bien, ça serait au ministre lui-même de répondre à cette question-là. Mais on ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est une forme de retour d'ascenseur du refus des partis d'opposition d'accepter le projet de loi n° 61. Donc, c'est comme si le gouvernement disait : Vous n'avez pas voulu nous accompagner dans le projet de loi n° 61, bien, on va vous reconvoquer une semaine à l'Assemblée nationale sur le projet de loi n° 44. Je ne dis pas que c'est ça. Je dis que ça envoie ce signal-là.

M. Bossé (Olivier) : Il voulait vous punir, vous pensez?

M. Gaudreault : Bien, j'espère que non. Moi, en tout cas, je ne peux pas croire qu'on est là-dedans, là, en matière de législation.

M. Bossé (Olivier) : Mais vos attentes, dans ce cas, là, tant qu'à revenir, c'est quoi, cette semaine?

M. Gaudreault : Bien, moi, mes attentes, écoutez, ça serait de réécrire au complet le projet de loi. On a essayé à plusieurs reprises d'entendre d'autres intervenants, par exemple la nouvelle P.D.G. d'Hydro-Québec, certainement, qui aurait eu un mot à dire sur ce projet de loi là parce que ça vient influencer directement la gestion de l'énergie au Québec. Le ministre a refusé.

Moi, le minimum que j'aimerais avoir de la part du ministre, c'est qu'il accepte d'inclure dans son projet de loi un budget carbone, donc, un peu comme sur le modèle du budget financier annuel du Québec, d'avoir le dépôt annuellement d'un budget carbone, donc l'objectif à atteindre en termes de réduction de CO2, de gaz à effet de serre, qu'on serait capables de voir annuellement, avec des mesures qui sont prises, un peu comme quand on a un ministre qui nous présente un budget pour atteindre l'équilibre budgétaire, arriver à zéro déficit. Alors là, ça serait d'arriver à zéro carbone pour 2050.

Alors, on aurait un budget carbone annuel qui nous permettrait de voir où on s'en va. Le Royaume-Uni a ça. Puis c'est une formule très intéressante, beaucoup de transparence, et qui vient rehausser, au fond, l'importance de la lutte contre les changements climatiques pour un État comme l'État québécois. Alors, plusieurs groupes l'ont demandé en commission parlementaire, d'avoir un budget carbone. Moi, j'ai déposé un amendement. Peut-être qu'il est imparfait, mon amendement. Je suis prêt à le travailler si le ministre veut bien l'inclure dans son projet de loi.

M. Lavallée (Hugo) : Avez-vous l'impression que c'est des travaux qui risquent de s'éterniser puis de finir en bâillon, là, parce qu'il y a déjà eu beaucoup de séances consacrées à l'étude du projet de loi? Ça n'a pas semblé avancer aussi vite que ça aurait pu être souhaitable.

M. Gaudreault : Oui, on a avancé un peu, quand même. Mais le problème n'est pas dans la vitesse de progression de l'étude du projet de loi. Le problème est dans le contenu du projet de loi. Alors, moi, j'ai toujours voulu faire un travail législatif rigoureux. Je vais continuer de le faire. Mais il faudrait que le ministre nous dise quelque chose d'intéressant, notamment sur la question du budget carbone, pour avoir une ambition supérieure en matière de lutte contre les changements climatiques au Québec.

M. Bossé (Olivier) : Vous disiez que le ministre n'a pas d'influence. Donc, est-ce que ça rend ce projet de loi là pas si important?

M. Gaudreault : Bien oui, ça va avec. Puis le plus drôle, c'est que le ministre lui-même ne s'en cache pas. À chaque fois qu'on essaie de l'amener à mettre un peu d'ambition, à avoir des mesures plus fortes en matière de lutte contre les changements climatiques, lui-même, il baisse la barre. Lui-même, il fait du parlementarisme de limbo. Il baisse la barre du… pour passer. C'est un projet de loi qui n'est vraiment pas ambitieux. Ce n'est pas une loi-cadre. Ce n'est pas une charte. Ce n'est pas une loi sur le respect des obligations climatiques. Il n'y a pas de budget carbone. À l'entendre parler, là, c'est juste une loi pour gérer le Fonds vert.

Puis, même là-dessus, bien là c'est bar ouvert pour le ministre de l'Énergie, avec Transition énergétique, et pour le ministre de l'Environnement, avec le Fonds vert, alors qu'on attend toujours l'analyse et l'étude du Commissaire au développement durable, avec le Vérificateur général, sur la gestion du Fonds vert. Alors, au moins, on aurait pu attendre que le Commissaire au développement durable dépose son rapport — il nous a annoncé ça pour l'automne — avant d'aller plus loin dans l'étude de la gestion du Fonds vert. Ça serait la moindre des choses, mais le ministre s'y refuse. Merci.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

M. Gaudreault : Oui, good morning.

Mme Senay (Cathy) : Premier Legault gave a long interview yesterday to Radio-Canada and he came back to the importance of electrification. That's the spin from the Government. People forgot about Bill 44. So what's your point today to make people interested about what you're trying to do?

M. Gaudreault : About Bill 44, yes, we want a bill more ambitious. And the Minister of Environment is very… He doesn't have any ambition for his own bill. It's just a bill for the management of the Green Fund, and I think he goes back with «gestion»…

Mme Senay (Cathy) :

M. Gaudreault : …to his own management in the Green Fund.

Mme Senay (Cathy) : About the PQ leadership race, how do you feel?

M. Gaudreault : Very confident for me, for my own candidature. You know that I gave my official candidature yesterday in Montréal with 2,000 signatures from members of the Parti québécois, and I was the first to...

Mme Senay (Cathy) : But you know how different it is. It's not a typical leadership race. There is no gathering. There is no handshaking. There is nothing. It's virtual, more or less. So how do you navigate in this?

M. Gaudreault : Friday, the last Friday, we organized, with my team, a «feu de camp»…

Mme Senay (Cathy) :

M. Gaudreault : …fire camp, a virtual fire camp by Zoom, and 58 people assisted in this virtual fire camp. And I spoke with the people there, and it was very, very interesting. And we will continue like this, with some virtual meetings. But we will see with the new rule, with 50 people… less, maybe it's possible to organize some meetings. And, this summer, I will travel all around Québec. I will probably begin with Outaouais, Abitibi, Chibougamau areas, and, later, Côte-Nord, Gaspésie, Bas-Saint-Laurent.

Mme Senay (Cathy) : So it's feasible?

M. Gaudreault : Yes, but it's absolutely different.

Mme Senay (Cathy) : You have to find new ideas how to reach people?

M. Gaudreault : …new ideas with the contact with the people, and, of course, new ideas for the program. Yes. This is why I want to become the next leader of the Parti québécois.

M. Lavallée (Hugo) : Vous répondez quoi à ceux qui disent que vous êtes le candidat de l'establishment? On a entendu ça.

M. Gaudreault : Ça, là, l'establishment, là, c'est comme le monstre du Loch Ness. Tout le monde en parle, mais jamais personne ne l'a vu. Alors, pour moi, là, c'est la même chose. Moi, je connais des adversaires dans cette course au leadership qui ont des contacts, qui ont des entrées, qui ont des organisateurs au sein des instances du Parti québécois, comme l'exécutif national ou d'autres instances.

Alors, qui est dans l'establishment, qui représente l'establishment? Moi, je pense que j'ai toujours été un député qui a amené le Parti québécois plus loin, qui a amené des idées nouvelles, notamment sur la lutte contre la crise climatique. Je pense que j'ai toujours été un précurseur, et surtout un militant, et ça, ça ne fait pas de moi quelqu'un de l'establishment.

Alors, si, pour vous, «establishment», ça signifie avoir de l'expérience, bien, tant mieux. Puis je pense que c'est ce qu'on a besoin aussi à la tête du Parti québécois. J'ai cette expérience parlementaire, politique, puis je ne m'en cacherai pas. Alors, pour le reste, moi, là, les analyses sur l'establishment puis le monstre du Loch Ness, là, je laisse ça à d'autres.

Mme Senay (Cathy) : Ça fascine encore, le monstre du Loch Ness, hein?

M. Gaudreault : Oui. Je suis allé en 2017 puis je l'ai cherché sur le bord du Loch Ness.

Mme Senay (Cathy) : L'avez-vous trouvé?

M. Gaudreault : Non, je ne l'ai pas trouvé. J'ai crié : Nessie!

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 9 h 29)

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