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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour le Conseil du trésor et en matière de stratégie numérique

Version finale

Le mercredi 12 août 2020, 9 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-trois minutes)

M. Ouellet : Merci. Donc, bon matin à vous tous ici présents à l'Assemblée nationale. C'est une étape importante qu'on franchit aujourd'hui. On va passer au travers trois jours de consultations pour décider si, oui ou non, le gouvernement du Québec va recommander l'utilisation d'une application de traçabilité pour nous aider à vaincre cette pandémie.

D'entrée de jeu, on va entendre parler beaucoup de droit, pendant cette semaine, on va parler de science, de technologie, mais on aura une sensibilité aussi pour le côté humain. Je pense qu'il est tout à fait légitime pour un gouvernement, pour les députés, pour l'Assemblée nationale de se poser les bonnes questions, à savoir est-ce qu'on fait toutes les bonnes choses pour s'assurer, d'une part, de protéger notre population et, d'autre part, de sauver des vies.

D'entrée de jeu, je suis un petit peu déçu ce matin. J'aurais aimé mettre la main sur le résultat de l'enquête Web que le gouvernement a menée, à savoir si effectivement les Québécois et Québécoises sont en accord avec l'application mise de l'avant par le gouvernement, quelles sont les craintes aussi qui ont été peut-être véhiculées à travers cette consultation. Bref, j'aurais aimé avoir les données pour pouvoir orienter mes questions et mon questionnement avec les différents experts qu'on va avoir pendant ces trois jours. Donc, j'aurais aimé ou j'aimerais encore obtenir dès ce matin, lors du début de la commission, le dépôt de ces résultats pour nous permettre d'être en accord ou en raccord avec les préoccupations des Québécois et des Québécoises qui auront rempli ce questionnaire Web qui nous donne une indication quant à la volonté des Québécois et Québécoises d'utiliser cette technologie, mais aussi leurs craintes et quelles façons on peut, nous, comme législateurs, baisser ces craintes pour mettre de l'avant un outil qui pourrait — je dis bien pourrait — nous aider à sauver plus de vies.

Pendant cette commission, pour nous, il y a plusieurs enjeux qu'on va aborder. Le premier enjeu est l'accessibilité de cette technologie. Les gens parlent beaucoup de cette technologie comme étant facilement accessible sur un téléphone portable, mais plusieurs personnes au Québec n'ont pas de téléphone portable. Et, lorsqu'on regarde la littérature et lorsqu'on regarde l'application en question, celle de Shopify, on se rend compte que, pour que ça fonctionne, ça prend un téléphone de marque iPhone ou Android avec moins de cinq ans d'usure et un tout nouveau système d'exploitation. Donc, ça, ça veut dire qu'il y a probablement des aînés au Québec qui n'auront pas cette application-là.

Donc, nous, au Parti québécois, on a une sensibilité particulière aujourd'hui sur l'accessibilité. Si on décide d'y aller de l'avant, est-ce que le gouvernement du Québec pourrait donner les moyens à des populations plus à risque de mettre la main sur cette technologie pour faire partie, elles aussi, de cette chaîne humaine qui va nous permettre de nous protéger?

L'autre questionnement aussi. Bien, évidemment, on n'est pas dupes, cet outil-là est un outil utile, mais ce n'est pas la panacée. Les mesures sanitaires devront rester, le port du masque, mais c'est un outil complémentaire. Donc, avec les différents spécialistes, on va tester, effectivement, quel est le niveau de succès de ce genre d'application.

L'adhésion. Évidemment, d'autres pays l'ont testé ailleurs. Si on veut que ça fonctionne, ça prend un haut taux d'adhésion. Donc, on va discuter aussi avec les différents chercheurs. Parce qu'il y a plusieurs chiffres qui ont circulé : c'est-u 50 %, c'est-u 60 %? Bref, on veut connaître la meilleure zone de confort pour faire de cette application-là un succès si elle est mise de l'avant.

Évidemment, l'acceptabilité sociale. Cette application devrait être volontaire, et c'est pour ça que ce genre d'exercice là avec les parlementaires mais aussi avec les gens de l'opposition va permettre de poser les questions et d'éclaircir les zones d'ombre que les Québécois et Québécoises ont, qui malheureusement n'ont peut-être pas été répondues soit par des points de presse du premier ministre ou par la consultation Web.

Évidemment, la protection des données personnelles est un enjeu majeur pour nous aussi. On se souvient, il y a eu plusieurs fuites de données, par le passé, autant dans le privé que dans le public. Donc, je comprends la population du Québec d'avoir des craintes. Donc, on aura des questions notamment à l'utilisation à ces technologies-là et de quelle façon on peut sécuriser les données des Québécois. Parce que, pour certains, se faire voler les données, ça pourrait être la quatrième, cinquième, la sixième fois que ça arrive dans leur vie, et je pense que, pour eux autres, c'est assez.

Évidemment, on va se parler aussi de sécurité, de quelle façon on peut améliorer la sécurité de ce genre d'application là. Et grosso modo, pour nous, si le gouvernement veut aller de l'avant, au-delà du fait qu'il devra nous donner l'assurance qu'il y aura une protection des données, nous, on veut que le gouvernement fasse une reddition de comptes pendant l'utilisation de cette technologie, mais aussi après. Évidemment, aussi, on voudrait qu'il nous indique très clairement quels sont les indicateurs qu'il va se baser pour dire que ça a été un succès, l'utilisation de cette application.

Donc, on est très ouverts, on a de bonnes questions, on est en bonne disposition aujourd'hui pour participer. Je vous le dis, c'est important, les Québécois et Québécoises nous regardent. Si la technologie peut nous aider à sauver des vies, utilisons-la. Mais, si malheureusement elle met à risque la protection des données et que les bénéfices sont moins grands que les préjudices qui pourraient être subis, bien, je pense qu'on aurait une indication que les mesures sanitaires seront la mesure phare à mettre de l'avant pour se protéger à cette pandémie et la vaincre une fois pour toutes. Merci.

Mme Crête (Mylène) : Donc, si je comprends bien, vos préoccupations sur la protection des données personnelles ne font pas en sorte que vous considérez qu'une application comme ça n'est pas utile?

M. Ouellet : Non, pas nécessairement. Moi, je pense qu'il faut laisser la chance au coureur dans le sens où ce que c'est une technologie qui peut nous aider à additionner ce qu'on fait déjà et ce qui fonctionne bien. Cela étant dit, je ne suis pas un expert. C'est pour ça que pendant trois jours, on aura des experts en droit, en sciences, en technologie qui vont venir nous éclairer sur les zones à risque de mettre de l'avant un genre d'application. Et ça va nous permettre aussi de challenger le gouvernement sur les mesures de contre-vérification qu'il devrait mettre en place pour nous sécuriser.

Mais je ne suis pas en train de vous dire aujourd'hui que je vais la télécharger. Je suis en train de vous dire qu'aujourd'hui j'ai plein d'appréhension, mais j'ai un préjugé favorable à l'utilisation de toute technologie qui peut nous aider à vaincre cette pandémie, en autant qu'elle soit utile, que les gens y adhèrent, que les gens soient volontaires, qu'il y a la protection des données, mais que, surtout, elle soit accessible. Et je pense que ça, c'est l'angle mort, présentement, qu'il faut regarder.

Mme Crête (Mylène) : Vous la téléchargeriez, l'application... si c'était disponible demain?

M. Ouellet : Présentement, non, parce que je manque d'informations Mais, après la commission parlementaire... Et comme je vous dis, j'aimerais savoir aussi où logent les Québécois et Québécoises. Si on veut que ça fonctionne, il faut faire partie de cette chaîne humaine. Mais moi, je veux savoir si les Québécois, Québécoises veulent embarquer dans cette chaîne humaine, et, s'ils ont des craintes d'y embarquer, qu'est-ce qui manque. Donc, moi, je veux faire partie d'un tout. Et si, comme politicien, comme député, moi et mes collègues, on peut être un vecteur pour amener les gens à l'utiliser parce qu'on pense que les craintes sont mitigées et que le succès n'est pas garanti, mais nous amène à avoir de meilleurs résultats pour vaincre la COVID-19, bien, ça ne me dérange pas d'être un porte-voix. Mais, si les craintes qu'on a se confirment et que le gouvernement ne nous donne pas d'assurance que ça sera bien protégé, bien, évidemment, ce sera l'effet contraire. De par notre formation politique, sans dire qu'on va décourager l'utilisation de l'application, bien, c'est certain qu'on ne sera pas pour.

Mme Crête (Mylène) : Merci.

Mme Fletcher (Raquel) : In English... can you answer a question in English?

M. Ouellet : I will try.

Mme Fletcher (Raquel) : Just a follow-up to Mylène's question. You have concerns about the federal application, you want more information. Can you just summarize that thought in English for us?

M. Ouellet : What I said? All the issues about the COVID application? Yes. Of course, we've got some issues about this application. We want to know... we know that it's some utility, it's complementary with what we're doing well with the mask, with washing the hands and keeping distance from people. We have some issues, of course. If the population will go on with this application, if 5% or 10% of the population go on with the application, we think that it's not enough. If we want that application have succeed, we have to have some more people using it.

Of course, we want that application... that are socially acceptable, that people are not afraid to have it on his phone, and he's going to use it. We have got issues about data. We want the Government to be sure that nobody can hack the phone, that… After many years, some Quebeckers have been data stolen, so we don't want this to happen again. So, we just want that Government give us some confidence about this application.

And, of course, accessibility. We know that some people don't have iPhones or Android or don't have that kind of phone five years from now. So, a lot of members of the population don't have that kind of technology. If the Government want to go far with that, in case they have the question, do we give that kind of technology to people who can't afford it? So, at the end of the day, we want that question be answered by the Government.

Mme Senay (Cathy) : How anxious are you that seniors cannot download the application? How anxious are you that…

M. Ouellet : I'm very anxious. Because, when you look the numbers, the COVID-19 was much… not far, mais much harder on the older people. When you've got the numbers on the CHSLD, when you've got the numbers around the world, people who die from the COVID-19 are people 60 and up. So, if we want to protect them, because they need to be protected, and that kind of application can be useful, why we don't give them the opportunity to have that kind of technology? The Government buys a lot of iPad and computer to help children to have school if they can't go in «présentiel» to have courses. I think the same thought can be applicated to the elders, that... If they can't have the application, but if the application is available and all the people want to use them, why gouvernement du Québec can't give her equipment or give her some money? They can buy that kind of equipment to protect yourself and protect the society. In some villages, in some cities, they have lot of elders living, donc, if that kind of technology can save them, they should have some help from the Government to have this kind of application and this kind of technology.

Mme Fletcher (Raquel) : Can we also hear you on the report of the OQLF on the use of English in Montréal?

M. Ouellet : Yes, I will try. What is your question, please? Can you speak much harder, please?

Mme Fletcher (Raquel) : Sorry. Are you concerned about this report, just the level of… or the number of companies that require their employees to speak English?

M. Ouellet : Yes, we're concerned because it's been two years that gouvernement de la CAQ does nothing about the law, la loi 101. They said they will do something and of course, after two years, when we look at the numbers, the situation decreased in Montréal, in Québec too. So, of course, we want that the Government have some plan to fight against that kind of thing. But, at the end, we want to know why much people ask for learning English ou knowing English to work. Why we need that kind of number, in that particular case, in that particular moment? Why? Because, in the Parti québécois, we want that people talk in English, but in the bottom line, if it's necessary in the businesses, we're OK with that. So, at the end, we want that the CAQ can have some plan to help businesses who really need employees to talk in English. They can have some employees to talk in English, but if it's not necessary of... I remember what Mr. Couillard said: You know, you have to talk in English if someday, someone of the big company came and ask you some questions. That is the big difference. So the numbers are really special, when we see it, so we want that the CAQ have a plan. And they're supposed to act in that sense and they're doing nothing since two years.

Des voix : Merci beaucoup.

M. Ouellet : Merci.

(Fin à 9 h 56)

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