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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le mardi 18 août 2020, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures deux minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Merci de votre présence ce matin. Aujourd'hui, pour commencer, à partir de 10 heures, on fera l'étude des crédits du ministère des Relations internationales. Alors, mon objectif, aujourd'hui, c'est de tenter de percer les mystères de Fatima, les secrets de Fatima, en fait.

Vous savez, depuis des semaines, on parle de ce qui s'est passé à la Délégation du Québec à Dakar, et des coupures de presse nous permettent de voir que des fonds publics ont été dépensés, et on ne sait pas s'ils ont été dépensés judicieusement. Le gouvernement a fait enquête et refuse de révéler les résultats de l'enquête, mais, entre-temps, a mis à la porte la déléguée qu'il avait nommée il y a moins d'un an.

On se souviendra que la nomination de Fatima Houda-Pepin a été faite, donc, il y a un an, essentiellement pour embarrasser les libéraux, et on se demande quelle procédure, avec quelle rigueur on avait procédé à cette nomination-là. Et on posera des questions au gouvernement. Je pense que le gouvernement doit rendre des comptes sur la façon dont le Québec, en fait, l'image du Québec est véhiculée à travers les délégations à travers le monde.

Parce que, ce qui se passe à Dakar, on ne sait pas trop de quoi il retourne, mais en même temps on se question sur le cadre de gestion de l'ensemble des délégations du Québec de par le monde. On sait qu'il y a également eu des nouvelles plutôt inquiétantes sur le double emploi qu'exerçait la déléguée du Québec à Los Angeles. Alors, je pense que c'est un dossier qui importe aux contribuables du Québec et qu'on va creuser. Je pense que le gouvernement du Québec nous doit des réponses, doit faire le choix de la transparence. Voilà pour ce matin.

M. Bérubé : Merci, Joël. Alors, le Parti québécois va tenter aujourd'hui effectivement de percer les secrets de Fatima. Alors, c'est aujourd'hui que ça va se passer. On veut savoir pourquoi elle a été nommée à Dakar. On sait que c'est essentiellement pour embêter les libéraux. C'est la principale raison. Alors, Joël va faire ce travail également en transport. Puis, à la Capitale-Nationale et en transport, on va parler du troisième lien, on va parler du pont de l'île d'Orléans.

Et on va parler de langue. Ça, c'est cet après-midi avec Simon Jolin-Barrette. Je vais ajouter un mot français que tout le monde peut comprendre au Québec : il va falloir que le gouvernement arrête de tataouiner en matière de langue. Moi, je me souviens d'avoir eu un caucus, à Valleyfield, où le premier ministre a annoncé qu'il changeait de porte-parole et puis qu'il y avait un plan qui s'en venait. Mais il n'y a rien qui s'en vient. Et je soupçonne le gouvernement de vouloir instrumentaliser cet enjeu juste avant l'élection en disant : On est nationalistes. Alors, on a des propositions à faire et on va les mettre au jeu. Et la langue, pour nous, c'est une conviction profonde, c'est vraiment à la base de notre engagement politique, et on souhaite mettre au jeu des propositions cet après-midi et voir si le gouvernement est sérieux dans ce qu'il entreprend. S'il est vraiment sérieux pour assurer la vitalité de la langue française, sa promotion, sa protection, il va poser des gestes importants.

J'ai déjà offert toute la collaboration du Parti québécois, et viendra éventuellement un plan, mais on est prêt à y travailler dès maintenant. Nous, nos propositions sont prêtes en matière de langue. On sait que le sort du français est menacé à Montréal et en banlieue également. C'est documenté par l'OQLF, notamment, mais on le sait depuis des années, ça, on ne nous l'a pas appris. Et au-delà, je dirais, des commentaires du ministre à l'effet qu'il trouve ça inacceptable, il faut poser des gestes. Aucun parti politique n'a posé autant de gestes pour la langue française que le Parti québécois. La Charte de la langue française, adoptée en 1977, s'est faite contre beaucoup d'adversité. Et, si le gouvernement de la CAQ est sérieux, il n'aura pas peur de faire face à l'adversité lui aussi et il pourra compter sur nous sur cet enjeu comme ça a été le cas pour la laïcité. Mais la langue, c'est encore un degré beaucoup plus élevé de notre engagement politique au Parti québécois.

Alors aujourd'hui, bien, les études des crédits, c'est toujours très important, mais ce que Joël Arseneau va faire en relations internationales, c'est important pour nous aussi parce que c'est l'image du Québec. Et ce qu'on va faire en transport, c'est important aussi parce que c'est nos régions. Et la Capitale-Nationale, bien, nous, on a plus d'ambition que ça soit seulement la région de Québec, on veut que ça soit la capitale d'un État. Alors, on va parler avec beaucoup d'enthousiasme de notre Capitale-Nationale. Puis, évidemment, la langue, c'est un dossier qui est fondamental pour le Parti québécois.

Vous me permettrez de revenir très brièvement sur ce qui s'est passé hier aux crédits en Affaires autochtones. On a été nombreux, l'ensemble des partis d'opposition, l'association des Premières Nations, Ghislain Picard, à entendre la ministre des Affaires autochtones dire qu'elle n'avait pas besoin d'un quatrième parti deuxième opposition, en visant cette organisation, la plus représentative des Premières Nations du Québec. Je me pose des sérieuses questions sur la capacité de la ministre à poursuivre son travail lorsqu'on discrédite ainsi le premier interlocuteur. Alors, je l'invite à préciser sa pensée, mais disons qu'on a tous compris qu'on visait le principal interlocuteur qui était Ghislain Picard.

Moi, j'ai eu l'occasion de lui parler, à Ghislain Picard, vendredi. J'échange avec lui, je lui parle, je le respecte, de nation à nation. Mais ce qui s'est passé hier mérite d'être analysé à nouveau parce que ce n'est pas rien, ce que la ministre a dit. Elle a choisi de dire ça lors de l'étude des crédits. Tout comme elle a indiqué également que, contrairement à ce que Lynne Norton, de la nation mohawk, affirme, elle souhaitait rencontrer Joe Norton, il n'aurait pas souhaité la rencontrer. Vous comprendrez que c'est très délicat. M. Norton est décédé, il y aura ses funérailles bientôt. Moi, je ne veux pas aller plus loin là-dessus. Mais, écoutez, manifestement, il y a un problème de relation entre la ministre des Affaires autochtones et les nations autochtones.

J'ai rappelé hier que, pour le Parti québécois, nous, c'est la reconnaissance des nations autochtones à l'Assemblée nationale, c'est la Paix des Braves, c'est l'élection d'un premier député autochtone, c'est le sommet ressources et territoire, c'est l'appel d'offres éolien avec les communautés micmaques de la Gaspésie. C'est ça, nous, les relations avec les nations autochtones : de nation à nation. Parce que, justement, on est indépendantistes, on sait l'importance de ces enjeux. Mais ce que j'ai entendu hier n'est pas de nature à me rassurer sur ce que sera la deuxième moitié du mandat de la CAQ en ce qui a trait aux relations avec nos Premières Nations. Voilà.

Mme Gamache (Valérie) : J'aimerais vous entendre, M. Bérubé, sur le plan que présentera le gouvernement pour faire face à la deuxième vague, à 11 heures ce matin. Quelles sont vos attentes, dans un premier temps? Et est-ce que vous craignez que le gouvernement puisse peut-être, là, reconfiner à la hauteur de ce que ça été fait au cours du printemps?

M. Bérubé : Bien, c'est sûr qu'on ne le souhaite pas. Mais, disons, est-ce qu'on peut parler de la première vague, de ce qui s'est passé? Il y aura une évaluation à faire tôt ou tard sur la responsabilité politique du gouvernement, son degré de préparation, sur les avis qu'il a reçus, est-ce qu'il les a suivis ou pas, sur le port du masque qui a tardé, sur la possibilité qu'il a accordée au personnel du réseau de la santé de passer d'une zone à l'autre, d'un CHSLD à l'autre. Tout ça, ça mérite évaluation, et je ne vous cacherai pas que j'ai envie de poser ces questions à nouveau. Parce que si on évalue la performance du gouvernement sur, disons, la première vague, je vais l'appeler comme ça, bien, ce n'est pas un succès. Quand j'entends le premier ministre dire : Il y a une victoire puis une défaite, moi, je ferais attention à ce type de vocabulaire là quand il y a plus de 5 600 décès. Il y a beaucoup de questions qui se posent encore.

Ceci étant dit, on jugera de la préparation d'un gouvernement lorsqu'on fera face à cette menace potentielle. Évidemment, on pourra apprendre de ce qui s'est passé, mais, comment dire, nos attentes, c'est qu'ils aient appris, notamment de ce qu'on leur a dit, de ce qui s'est passé. Puis je ferai remarquer que les seules personnes qui ont été sanctionnées parce qu'ils ne répondaient pas aux attentes, c'est un sous-ministre et une ministre. Donc, écoutez, là, ça en prend beaucoup pour que le gouvernement juge que la première personne qui méritait de perdre son poste est la ministre de la Santé. N'y a-t-il pas un aveu d'échec qui est consacré avec ce changement de ministre?

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que les P.D.G. des CISSS, des CIUSSS doivent être imputables dans cette deuxième vague?

M. Bérubé : Bien, évidemment, mais ils le sont tout le temps. Puis ça, c'est de la diversion de la part du gouvernement. Parce que, là, voyez comment ça fonctionne, là, ils accordent une entrevue exclusive puis ils disent : Là, ils vont être imputables, là, puis ça va être... Ils le sont toujours, imputables. Mais, ma question : Est-ce que le gouvernement du Québec, lui, il l'est, imputable? Parce que chaque fois qu'il y a un enjeu : Ah! je suis fâché, là, je suis en colère, j'apprends ça. Bien, c'est votre responsabilité. Ça s'appelle la responsabilité ministérielle. Quand le premier ministre dit qu'il apprend qu'il n'y a plus de directeurs dans les CHSLD puis dans les hôpitaux, c'est connu depuis des années avec la loi n° 10, la réforme Barrette. Il ne l'a pas appris, ça, ça fait partie de la mise en scène.

Donc, je veux rappeler un certain nombre d'éléments. La responsabilité ministérielle, les gouvernements précédents ont été sanctionnés, d'accord? Alors, le gouvernement prend des décisions, il sera évalué et il sera imputable. Il ne peut pas à chaque fois dire : Je suis fâché, puis ça n'a pas de bon sens. Il a une responsabilité. La ministre de la Santé, qu'il a choisi d'enlever, c'est lui qu'il l'a nommée. Il y a plusieurs mesures...

Puis d'ailleurs, ah oui! il faut rappeler ça, parce qu'on a entendu ça durant toute la première phase: C'est le Dr Arruda qui décide, c'est la Santé publique. Ce n'est pas vrai. Ça n'a jamais été le Dr Arruda. Puis je m'explique. Le gouvernement du Québec prend 100 % des décisions. Croyez-vous que le premier ministre du Québec va abandonner ses pouvoirs de premier ministre, qu'il a cherché à avoir avec une élection, au profit du Dr Arruda? C'est faux. Alors, il reçoit des avis, il les suit ou pas, mais c'est lui, tout le temps, qui prend des décisions, de suivre les avis ou pas, de déconfiner, de… C'est des décisions gouvernementales.

Alors, moi, j'en appelle à la responsabilité du gouvernement. Puis après on peut faire une évaluation : ils ont été bons ou moins bons, à améliorer. Mais avant, là, de parler de la préparation pour une deuxième vague, je pense qu'il y aura une première évaluation à faire de ce qui s'est passé d'abord.

Mme Gamache (Valérie) : Dans les mesures qui ont bien fonctionné ailleurs, il y a justement d'empêcher le personnel de passer d'un CHSLD, un hôpital à l'autre, à faire la rotation. Est-ce que ça, vous vous attendez à ce que le ministre aille de l'avant avec ce genre de mesure là?

M. Bérubé : Bien, ça aurait toujours dû être le cas. Le gouvernement a accepté ça, alors il aurait dû nous le dire en partant : Écoutez, on accepte que les gens passent d'un établissement à l'autre avec ce que ça implique comme risques. Ils n'ont pas dit ça. Ça a été découvert, notamment, par les journalistes, et puis là ils ont essayé de dire : Bien là, on n'avait pas le choix, il manquait d'employés. C'est juste une normalité pour protéger les gens du mieux possible.

Mais il y a plusieurs décisions où on peut se questionner. Si on avait porté le masque beaucoup plus tôt — de mémoire, je pense, c'est le 13 mai qu'on a proposé ça — bien, peut-être qu'on aurait eu un impact significatif sur ce qui s'est passé à Montréal. Ils ont attendu, ils ont dit que ce n'était pas bon, le premier ministre y compris, pour ensuite dire que c'était bon. Alors, il y a beaucoup de revirements. Moi, je ne suis pas d'avis que cette crise-là ne mérite pas une analyse approfondie de la responsabilité politique.

Mme Gamache (Valérie) : Point de vue troisième lien, pour mes collègues de Québec, vous vous attendez à quoi dans cette étude de crédits? Vous allez demander quoi par rapport à ça?

M. Bérubé : Bien là, il y a un élément de surprise, il y a un élément… Je reprends les phrases d'une série bien connue. Écoutez, c'est l'étude des crédits, donc c'est l'occasion de creuser les dossiers, bien avant le troisième lien, et de regarder les chiffres. Or, il se trouve qu'on n'a aucun chiffre pour le troisième lien. À ma connaissance, on n'a aucun chiffre. Alors, on regarde ce qui se passe avec le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, des travaux majeurs, d'une rive à l'autre, et puis l'augmentation des coûts, alors on peut faire une règle de trois puis s'imaginer que ça va augmenter de façon considérable.

Une voix :

M. Bérubé : Oui, le tunnel qui existe. Vous savez, le premier critère pour faire du troisième lien un engagement électoral, ce n'est pas l'utilité, ce n'est pas son côté vert, ce n'est pas la nécessité, c'est la popularité. Ils ont regardé, ils ont dit : Est-ce qu'on a ce critère-là? Oui, on embarque. Oui, mais là il va falloir le faire, après : On s'arrangera. Bien là, il y a une pelletée de terre avant la campagne : On va creuser à quelque part. Ça va coûter combien? Est-ce qu'ils vont faire la pelletée de terre? Puis j'espère pour Éric Caire qu'ils vont faire la pelletée de terre parce qu'il a mis son siège en jeu là-dessus, je vous rappelle ça. Alors, c'est leur engagement. On va regarder ça.

Puis est-ce que le gouvernement supporte toujours l'enjeu du tramway de Québec? Parce que, quand on écoute la ministre responsable de la Capitale-Nationale, le troisième lien, c'est comme leur projet, mais le tramway, c'est le projet de la ville. Pourquoi ça ne serait pas leur projet aussi, comme, quand ils annoncent une route ailleurs, c'est leur projet, ou comme, quand ils annoncent un réseau structurant, c'est leur projet, puis ils en font une belle inauguration? Puis l'interconnexion. Il y a ça. Alors, Capitale-Nationale, c'est ce matin, et, bien, je serai le représentant du Parti québécois, parce que j'y habite depuis 13 ans quand même à Québec.

Mme Gamache (Valérie) : M. Arsenault, vous réclamez de l'argent, un plan de sauvetage pour les Îles. Cet été, vous n'étiez pas en mesure de chiffrer ce plan de sauvetage là. La saison touristique se termine. Est-ce que vous avez un chiffre en tête?

M. Arseneau : Non. On va faire le bilan en septembre. Mais ce qu'on sait déjà, c'est qu'on va devoir avoir des mesures particulières pour une situation totalement particulière. Je vous rappelle que le gouvernement a failli, dans sa négociation avec les provinces voisines du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard, à créer un corridor de passage sécuritaire, fluide, qui permette aux Québécois de parcourir l'ensemble du territoire québécois.

On a lancé des grandes campagnes, on a connu une saison touristique en Gaspésie, là, où on parlait de surtourisme. Du côté des Îles-de-la-Madeleine, on va finir la saison avec probablement le tiers de la fréquentation habituelle. Et ce n'est pas parce que les gens ne voulaient pas venir, c'est parce que les gens ne pouvaient pas venir. Et pourquoi ils ne pouvaient pas venir? Parce que le gouvernement du Québec ne s'est pas saisi de cet enjeu-là, il n'a pas négocié, avec la province du Nouveau-Brunswick en particulier, un corridor d'accès où on puisse par exemple aller coucher sur la route, au Nouveau-Brunswick, dans un hôtel qui aurait pu être prédéterminé, de façon à ce que le trajet se déroule de façon sécuritaire.

On a eu deux accidents, un accident qui a été médiatisé, l'autre moins, alors qu'on a forcé les gens à attendre au poste-frontière pendant trois heures pour les faire conduire de nuit. Le premier cas, bien, ça a été un accident où on a frappé un original. Dans un deuxième cas, c'est une jeune famille qui a fait une embardée. Ils n'ont pas voulu en parler publiquement, ils ont été sous le choc. Personne de blessé, heureusement. Ils ont fini par atteindre les Îles-de-la-Madeleine.

Et là l'automne s'en vient, et les Îles-de-la-Madeleine demeurent sous la juridiction de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick. Nous sommes encore confinés essentiellement, en tant qu'individus, en tant que population québécoise, sur un territoire québécois. Et ça, c'est inadmissible.

La semaine dernière, la ministre était de... la vice-première ministre, pardon, Geneviève Guilbault, était de passage aux Îles-de-la-Madeleine. Elle nous dit : On continue les pourparlers avec les provinces atlantiques. Ça fait deux mois que ces pourparlers-là se poursuivent, apparemment, et absolument rien n'a filtré. Au contraire, chaque fois qu'on a pris une décision sur la bulle atlantique, chaque fois que le premier ministre du Nouveau-Brunswick a pris position, c'était à la surprise générale du gouvernement du Québec. Alors, on peut se questionner sur l'intensité des pourparlers ou si même ils sont en contact.

Et, à preuve, trois jours après le passage de la ministre Guilbault aux Îles-de-la-Madeleine, le premier ministre Higgs parlait devant les médias, on l'a questionné sur l'évolution des pourparlers et de la possibilité d'ouvrir la bulle atlantique au Québec et au reste du pays, et il a dit : Il n'y a aucune discussion là-dessus. On en reparlera éventuellement.

Alors, moi, je m'interroge sur le sérieux du gouvernement dans ce dossier-là et je veux qu'on agisse rapidement non seulement pour l'industrie touristique, mais pour les relations socioéconomiques des Madelinots avec l'Atlantique, ce qui est évidemment, là, notre territoire historique, là, de relations commerciales et intercommunautaires.

Mme Gamache (Valérie) : Un petit détail. Quand vous dites «le tiers du tourisme», est-ce que c'est le tiers du tourisme qui aurait pu être autorisé cette année, c'est-à-dire, là, l'espèce de 35 000 ou si c'est par rapport aux autres saisons?

M. Arseneau : Non, non, non, c'est par rapport aux autres saisons. Oui, tout à fait.

Le Modérateur : M. Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. M. Arseneau, bonjour. Plus tard, lors de l'étude des crédits des Transports, vous allez revenir également sur le dossier des traversiers probablement.

M. Arseneau : C'est possible, oui.

M. Gagnon (Marc-André) : Je sais que c'est un sujet qui vous intéresse. Qu'est-ce que vous voulez savoir? Je présume que ça intéresse votre chef aussi.

M. Arseneau : Oui. Bien, vous parlez, j'imagine, de la traverse interrives avec la Côte-Nord, entre la Gaspésie et la Côte-Nord. La saga du F.-A.-Gauthier, là, on n'en parle plus beaucoup dernièrement, mais on n'a jamais eu la facture finale de l'ensemble des travaux qui ont été réalisés. Il y a des questions qui demeurent sans réponse aussi sur la façon dont la gestion du dossier a été faite au moment de la construction. Il y a eu des reportages qui posaient de sérieuses questions sur la façon dont on a mis des gens à la porte ou à la retraite, poussé des gens à la retraite. Ce dossier-là est encore extrêmement nébuleux. On va poser les questions au gouvernement là-dessus.

Puisqu'on va parler de traversiers, on va aussi s'interroger sur le partenariat du gouvernement du Québec avec la compagnie CTMA pour le transport des marchandises mais aussi pour le volet croisières vers les Îles-de-la-Madeleine. Je vous rappelle qu'en janvier 2019 le ministre Bonnardel est arrivé aux Îles, il dit : On va mettre le dossier sur pause, on va le réévaluer dans six mois, on repart vers l'avant, on fait un pas un arrière pour en faire un plus grand vers l'avant. Et, depuis, c'est silence radio, on ne sait pas où ce dossier-là se situe et s'il évoluera un jour vers l'acquisition d'un nouveau navire. Parce que c'est de ça qu'il s'agit. Je pense qu'ici Pascal voudrait commenter sur le F.-A.-Gauthier.

M. Bérubé : Bien, un petit complément. D'abord, la responsabilité de la Société des traversiers du Québec, qui ont acheté le navire Apollo à Terre-Neuve, sans aucune inspection, et qui sera coulé au large de Godbout, sur la Côte-Nord, pour en faire un récif artificiel. Il y a une responsabilité importante.

Puis, vous me permettrez, M. Gagnon, de glisser brièvement pour offrir à votre collègue de Radio-Canada un complément d'information. Votre collègue Marie-Maude Denis, d'Enquête, avait permis à deux lanceurs d'alerte de pouvoir parler, exprimer ce qu'ils ont vécu. Et j'attends toujours le retrait des mesures disciplinaires du dossier de ces deux lanceurs d'alerte, et, à ma connaissance, ça n'a pas été fait. Alors, il y avait l'ancien capitaine et il y a M. Lebrun. Donc, heureusement qu'ils ont parlé. Et j'espère qu'on reconnaîtra leur contribution.

M. Gagnon (Marc-André) : Et, bien, comme vous y êtes, en matière de transport dans la Capitale-Nationale, parce que ça fait partie des sujets au menu ce matin, qu'est-ce que vous souhaitez savoir? J'imagine les coûts pour le troisième lien, les délais dans la livraison du pont de l'île d'Orléans. On a vu, tout l'été, hein, il y avait des travaux, des files importantes de voitures pour accéder à l'île.

M. Bérubé : Bon, alors, avant de creuser pour le troisième lien, on va creuser les chiffres. Et l'étude des crédits, c'est l'endroit tout indiqué pour faire cet exercice, c'est un exercice d'imputabilité important. On ne connaît toujours pas le coût. Et de tous les critères possibles pour choisir le troisième lien comme engagement électoral, on n'a pas regardé l'utilité, on n'a pas regardé son côté vert, on n'a pas regardé la nécessité, on n'a regardé qu'un seul critère, celui de la popularité. On s'est dit : C'est populaire, on va de l'avant. Puis là il y a des gens qui ont dit : Oui, mais là ça va être compliqué, on ne pourra jamais annoncer ça dans un premier mandat. Oui, on va faire une pelletée de terre. Bien, on va essayer, en tout cas.

Il reste deux ans au mandat du gouvernement de la CAQ. Les engagements sont là pour le troisième lien. Moi, je veux en savoir plus sur le coût. Et je porte à votre attention, M. Gagnon, qu'on a déjà des indications intéressantes sur le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Mon collègue me faisait remarquer, à juste raison, que c'est déjà un tunnel qui existe, qu'on va rénover. Il y a des dépassements de coûts importants. Est-ce qu'on peut faire une règle de trois puis avoir en tête que ça pourrait être beaucoup plus élevé que ce qu'on suppose? Parce que le gouvernement refuse de nous donner des chiffres pour le troisième lien. Alors, c'est important de savoir ça.

Les gens de la région de la Capitale-Nationale, ils sont très sensibles à la saine gestion de leurs taxes et de leurs impôts. Alors, ça va être un test ce matin. L'île d'Orléans, bien sûr. Le tramway, qu'est-ce qui arrive avec ça, quel est le support qui est offert par le gouvernement du Québec? Et il y a d'autres enjeux dans la Capitale-Nationale. Donc, la ministre sera questionnée sur les enjeux qui touchent de près les concitoyens de la Capitale-Nationale.

Et nous en sommes, à certains égards. Moi, ça fait 13 ans que j'habite à Québec et que je m'intéresse à la vie de la ville et de la région. Et cette région de la Capitale-Nationale, il ne faut pas la prendre pour acquise. L'Assemblée nationale s'y trouve, mais il y a une nécessité de s'investir dans la région et de répondre aux attentes, aux attentes des élus municipaux puis aux attentes également des citoyens.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous craignez, si je comprends bien... ou, en fait, quand vous regardez ce qui s'est produit avec le dossier du tunnel La Fontaine à Montréal, parce que, pour vous, ce n'est pas très rassurant pour la suite des choses avec le troisième lien, donc, qu'il est temps…

M. Bérubé : Bien, à la rigueur, j'aurais envie de poser la question, une question hypothétique : À 5 milliards près, est-ce que le gouvernement peut nous indiquer ça va coûter combien? Je lui laisse une fourchette à 5 milliards près. Ils ne veulent pas nous le dire.

Et je réitère à la population de la Capitale-Nationale l'engagement de la CAQ. Ils ont dit qu'ils allaient faire le troisième lien. C'était populaire. Il y a des gens qui ont voté pour la CAQ pour cette raison-là. Moi, je ne veux pas les décevoir, là. Ils ont mis leur espoir dans la CAQ. Bon, je vais suivre de près l'engagement. Et ils ont dit qu'ils allaient faire la première pelletée de terre, vous vous en souvenez, avant la fin du mandat. Je le souhaite pour le député de La Peltrie parce qu'il a mis son siège en jeu si ce n'était pas fait.

Alors, c'est sérieux, l'affaire, là. Je veux savoir ça va coûter combien. Puis je ne le remets pas en question, là. C'est l'engagement du gouvernement, ils ont droit de faire cet engagement. Mais dites-nous au moins comment ça va coûter. Et êtes-vous capables de respecter l'échéancier que vous vous êtes fixé? Ça ne veut pas dire que ça va être ces questions-là, mais j'ai ça en tête.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 25)

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