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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de culture et de communications

Version finale

Le mercredi 19 août 2020, 8 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-six minutes)

M. Bérubé : Merci. Je suis heureux d'être avec ma voisine de circonscription, de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, pour vous parler de la journée d'aujourd'hui, fort chargée, notamment les crédits du premier ministre, notamment la métropole, notamment le patrimoine. Méganne va vous en parler dans quelques minutes.

Mais je veux revenir sur hier, l'étude des crédits en matière de langue. J'ai lu ce matin que le ministre responsable de la Langue française souhaitait ou allait assujettir les entreprises de charte fédérale à la loi. Alors, je ne sais pas comment il va arriver à ça avec le Québec province, mais ça n'existera pas, le gouvernement fédéral ne va pas abandonner ça. Le premier ministre devrait le savoir parce qu'il a envoyé une lettre à tous les chefs de partis fédéraux, lors de la campagne fédérale, une lettre qu'on a gardée. Et M. Trudeau, c'est une fin de non-recevoir.

Alors, voici une autre démonstration que le gouvernement fédéral n'abandonnera pas ses pouvoirs et ses prérogatives pour faire plaisir à la Coalition avenir Québec et que... voici un coup d'épée dans l'eau. Alors, je ne sais pas comment M. Jolin-Barrette va réussir à faire appliquer cette règle-là à des entreprises qui relèvent du fédéral. Alors, ça, c'est un questionnement important que j'ai puis c'est un test de réalité pour lui.

Et on a eu l'occasion hier également de discuter d'enjeux qui semblent être de plus en plus problématiques pour le gouvernement. Troisième lien, ils ne s'entendent pas vraiment sur ce qui va arriver. Et on a parlé évidemment, avec toujours un angle plus que nationaliste, indépendantiste, des enjeux. J'ai notamment proposé hier qu'à l'instar des quatre ports du gouvernement fédéral qui ont été cédés au gouvernement du Québec, au cours du printemps, le port de Québec pourrait aussi être cédé au gouvernement du Québec et au peuple québécois.

Ceci étant dit, le patrimoine, c'est un enjeu important pour nous, à telle enseigne que je souhaite que notre collègue puisse vous entretenir de cet enjeu-là qui nous passionne.

Mme Perry Mélançon : Merci, Pascal. Bonjour à tous. Alors, on a eu finalement les crédits budgétaires en matière de culture, hier, avec la ministre de la Culture, Nathalie Roy, et, bien, encore une preuve que, finalement, la Coalition avenir Québec, qui parle de nationalisme, bien, c'est de la poudre aux yeux. Aucune conversation n'a été entamée avec le fédéral pour le rapatriement des pouvoirs et des budgets en matière de culture, alors que la CAQ s'était engagée à le faire. On se cache encore derrière le gouvernement fédéral pour tout ce qui est la taxation des GAFAM. On a encore eu une ministre qui s'en remettait au ministre Steven Guilbeault pour ce qui est de la taxation. Alors, aucune intention à ce niveau-là encore.

Et, si on veut parler de patrimoine, bien là, c'est encore excessivement décevant. Vous savez, la ministre de la Culture, hier, elle parlait un peu comme si elle venait de se rendre compte, avec le dépôt du rapport de la Vérificatrice générale, qu'il y avait un problème avec la Loi sur le patrimoine culturel. C'est comme si on venait de se réveiller, au gouvernement, alors que ça fait des années que les groupes en patrimoine en parlent, que les municipalités disent : Vous nous avez accordé des pouvoirs, mais aucune ressource pour pouvoir s'en charger.

Ça coûte cher préserver des bâtiments, des bâtiments patrimoniaux. Ça fait partie de notre héritage, au Parti québécois. C'est vraiment, vraiment d'importance capitale qu'on ait une réelle vision de ce qu'on veut faire avec le patrimoine, comment le mettre de l'avant, comment bien le conserver et en faire des bijoux. Parce qu'on mérite une attention vraiment particulière sur le dossier patrimonial, au Québec, et là on assiste à des disparitions, des démolitions.

J'ai montré la liste, hier, je demandais encore qu'on ait un répertoire avec tous les bâtiments patrimoniaux, au Québec, un répertoire qu'on attend. Le seul répertoire que j'ai pu montrer, hier, c'est celui de tous les bâtiments qui ont disparu ou qui sont en voie de disparaître. Alors, je suis restée vraiment sur mon appétit, encore hier, avec aucune intention de réviser à court terme la Loi sur le patrimoine culturel ni de nous présenter un répertoire qu'on attend depuis déjà longtemps. On arrive à mi-mandat et rien n'est fait en matière de patrimoine. Alors, très décevant encore à ce niveau-là. Donc, on va suivre ça de très, très près. Merci.

Le Modérateur : ...

M. Laforest (Alain) : ...économique, M. Bérubé. Le Cirque du Soleil vient de passer à des comptables américains et canadiens. Est-ce que vous craignez pour la suite? Est-ce que vous craignez pour le fleuron québécois?

M. Bérubé : Bien, évidemment, c'était une très mauvaise décision de la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'est un mauvais départ pour Éric Émond, qui est un P.D.G. que le premier ministre a choisi lui-même. Rappelez-vous qu'il a été rapporté qu'il l'a même rencontré dans sa résidence, à Montréal, pour s'entretenir avec lui avant de le choisir.

On a perdu énormément. Grâce à l'étude des crédits, on a appris qu'on a perdu 75 millions US à un moment très bien trouvé pour Guy Laliberté. Donc, c'est une perte importante. Maintenant, il n'y a plus rien de québécois, là, dans le Cirque du Soleil, sinon des créations des artistes du cirque. Quelle est l'intention du gouvernement du Québec pour la suite? Est-ce qu'il va investir des centaines de millions de dollars dans le cirque? Là, la question se pose. C'est un fiasco, ce qui s'est passé, et ce gouvernement de comptables devrait être gêné, pour utiliser un terme que le premier ministre utilise souvent, de ce qui s'est passé avec le Cirque du Soleil.

J'ajouterais un élément supplémentaire quant au dossier du Cirque du Soleil. J'aimerais savoir si Guy Laliberté ou certains de ses représentants ont fait des représentations directes auprès du gouvernement du Québec avant la décision de la caisse. Je pose la question.

Mme Richer (Jocelyne) : Sur le plan culturel, on parle souvent du Cirque du Soleil comme un des grands fleurons québécois de fierté nationale et internationale. À partir d'aujourd'hui, est-ce qu'on peut encore dire ça que le Cirque du Soleil est un fleuron québécois?

M. Bérubé : Bien, on n'en a plus le contrôle. Et l'enjeu du siège social va se poser éventuellement. Écoutez, le Cirque du Soleil, pour ceux qui se souviennent, c'est une fantastique histoire. Un échassier, à Baie-Saint-Paul, qui un jour rencontre René Lévesque, et le premier ministre Lévesque qui mise sur lui en disant : Je pense que vous allez aller loin. Ils sont allés très loin, et il faut saluer l'oeuvre du Cirque du Soleil. Mais au plan des affaires, ce qu'est devenu le Cirque du Soleil, ce n'est plus sous le contrôle québécois. Et l'argent durement gagné des Québécois ou durement préservé à la Caisse de dépôt et placement, est-ce que ça va devoir servir pour la suite au Cirque du Soleil? Il y a des questions importantes qui se posent.

Et il me semble, il me semble que, lorsqu'il y a un tournant majeur, le nationalisme québécois, à travers les sièges sociaux, à travers l'aide financière qu'on accorde, il faut que ça veuille dire quelque chose. Et un des critères importants, c'est la propriété québécoise, c'est le siège social au Québec, c'est la propriété intellectuelle aussi des oeuvres, des différents spectacles. Alors, il y a au moins une catégorie importante, là, qui n'est plus présente. Et le Cirque du Soleil, quant à moi, c'est beaucoup de bons moments, mais ça se termine avec beaucoup de questionnements quant à ce qui s'est passé à la Caisse de dépôt.

Je me souviens que la CAQ était très... en fait, l'ADQ à l'époque, même, était très critique à l'égard de la Caisse de dépôt quand ils faisaient des placements qui étaient difficiles. Et là, 75 millions, j'aimerais ça entendre le premier ministre. Peut-être j'aurai l'occasion de l'entendre, cet après-midi, peut-être serez-vous là vous-mêmes, l'entendre là-dessus. C'est un fiasco.

M. Bergeron (Patrice) : Mais est-ce qu'il reste de l'espoir, selon vous, M. Bérubé, ou est-ce qu'il reste quelque chose que l'État québécois pourrait faire?

M. Bérubé : Pourquoi? Pourquoi on ferait d'autres choses?

Journaliste : Bien, ne serait-ce que conserver le siège social?

M. Bergeron (Patrice) : Pour que ça reste Québécois.

M. Bérubé : Bien là, on est rendus à négocier le siège social, comme on l'a fait avec RONA, mais c'est une propriété qui est étrangère. Donc, moi, je considère que, là, on a l'assurance que... On ne peut pas être plus que minoritaires, ça, c'est sûr, maintenant, là, dans l'actionnariat. Là, on est rendus au siège social, la propriété intellectuelle. Ça va prendre des garanties très fortes puis ça va prendre un débat ouvert là-dessus quant à moi.

Mme Senay (Cathy) : Well, that's my question. In English, Mr. Bérubé. I mean, we invested so much money, we were there from the start, with the scene that you described, in Baie-Saint-Paul, in the early years. What are you… I mean, like, we're talking about the $75 millions U.S. How come we are not fighting? I remember, like, having Mr. Fitzgibbon explaining us, back in April, that they were there to stay, that we would fight for the Cirque du Soleil to have the headquarters in Montréal or somewhere in Québec. How come we just let it go? How come we're just giving up?

M. Bérubé : Well, it seems to me that the only one who wins this fight is Guy Laliberté. He's going back to his island with $75 millions U.S. He's the only winner of this fight. And I saw, for months, Minister Fitzgibbon fought for Flying Whales, Bombardier, Cirque du Soleil, Air Transat and asking the less guarantee possible. I don't think he's a good negotiator.

And I don't think that this Government is that nationalist. For weeks, we asked to the Government to make sure he has some guarantees about the Cirque du Soleil: ownership, first of all, then the headquarters, then the intellectual property. And it seems to me that, if the Cirque du soleil is no longer Quebecker anymore, we have some questions to ask. Do we want to fight for the headquarter if we have no guarantee? Maybe one day they are going to move to Vegas. It is a possibility. So, there are tough questions to ask before sending hundred of millions to a new ownership of the Cirque du Soleil.

Mme Senay (Cathy) : And regarding the protection of the French language, you have the impression that what Simon Jolin-Barrette said yesterday is…

M. Bérubé : He's not serious. He's not serious. I'm going to tell you what's going to happen. And, if you saw the debate yesterday you can tell he's not going to be a good poker player. We can read his face. Ask him: Are you going to change Bill 101 to make it stronger? Hum, not really, maybe… He's not going to do it. He wants an action plan just before the election and say: Hey! we're Nationalists, by the way.

If he's serious in those matters, French language, the vitality of French language, first of all, he's going to change Bill 101 to make sure that the enterprises with less than 50 employees are going to be under Bill 101. He doesn't want to do that. He never wants to do that. Prime Minister Legault doesn't to do that. They think that's against doing business.

In 2013, when we had the debate about Bill 14, CAQ tell us that it was administrative harassment. This is the way they see it. Then, he said to some journalists, he said: The federal enterprises are going to be under Bill 101. How? Magic? We're still a province, Mr. Jolin-Barrette. I know that you're the big time nationalist in the CAQ caucus, I know that for sure, but you choose Canada, it comes with that. So, if you want to make sure that the French language is still a force, in Québec, we need independence for that.

Mme Senay (Cathy) : But he is serious...

M. Bérubé : No, he's not.

Mme Senay (Cathy) : ...he read Camille Laurin's biography.

M. Bérubé : Cry me a river. He's not serious. He wants you to think that he's serious: Ah! I feel for Montréal, there are less French, it's unacceptable. But the real courage, it's Dr. Camille Laurin, more than 40 years ago, coming here… have to fight in front of the Liberals telling him a lot of bad things, receiving hate from all over Québec of people who doesn't want Québec to change, to become French for real. And the real courage was Camille Laurin. And, if you want to be on the scale of Camille Laurin… He's going to make the only thing that we should do first — there's lots of other things: change Bill 101.

And I suspect CAQ that they don't want to change Bill 101 because it's not from their heritage. It's a Parti québécois heritage, and now, we share it with all Quebeckers. Even the Liberal Party says now that it's a good thing, Bill 101. I'm feeling that they don't want to change Bill 101 because they feel that they're going to improve an heritage of the Parti québécois.

But you know what? In a conclusion, if you want serious people to talk about heritage, to talk about identity, to talk about economic nationalism, to talk about French language, there are serious people involved since years doing this because they feel it deep inside. And there are people who are trying to do that because they feel that's a good thing, in an election, to say they're nationalists. Between the original and the wannabe, choose the original.

Le Modérateur : Merci beaucoup... Dernière...

M. Bergeron (Patrice) : ...

M. Bérubé : La même chose en français?

M. Bergeron (Patrice) : Non, mais vous avez parlé tout à l'heure de M. Fitzgibbon puis de ses talents de négociateur. Pourriez-vous me répéter ça en français, là, concernant, donc, Air Transat puis…

M. Bérubé : Bien, trois dossiers : Cirque du Soleil, Bombardier, Flying Whales. Flying Whales, on réalise que c'est un mauvais investissement. Bombardier, mauvais investissement. Cirque du Soleil, je pense, c'est le premier ministre qui a dit que c'était une idée brillante, à un moment donné, à quelqu'un d'entre vous, à vous tous en même temps. En matière de nationalisme économique, là, ce n'est pas un succès à date, hein? Parce que les critères ne sont pas clairs. Tu sais, les critères, c'est : Donnez ça à Pierre, puis il s'en occupe.

Mais moi, j'aimerais mieux qu'il y ait des critères : propriété québécoise, siège social, propriété intellectuelle, fierté. Tu sais, il y a des institutions qui font plus la fierté que d'autres. Chaque année, je pense, c'est le magazine Les Affaires, le journal Les Affaires qui fait un classement des entreprises les plus respectées. Est-ce que le Cirque du Soleil est toujours ce fleuron généralement admiré par les Québécois? Il y a une évaluation à faire de ça aussi. Il y a un coût d'opportunités. Alors, la Caisse de dépôt, c'est notre argent aussi.

J'ai tellement entendu de gens décrier, quand que le gouvernement libéral a eu des pertes de plus de 40 milliards $ il y a quelques années, j'étais député à ce moment-là, déjà. On peut faire le même exercice sur la caisse. Puis je rappelle que le gouvernement a quand même des responsabilités. Le premier ministre a choisi le président de la caisse. Il l'a accueilli dans son salon personnel. Ça a été rapporté par Denis Lessard. Écoutez, il y a un choix d'orientation qui est fait.

Et je veux reposer cette question-là… auquel je n'ai pas la réponse, mais elle m'apparaît importante. Guy Laliberté, je ne le blâme pas, il a demandé, il a obtenu. Le problème, c'est qu'on lui a donné. Mais je pose une autre question : Est-ce que Guy Laliberté et des membres de son entourage du Cirque du Soleil ont fait des représentations auprès du gouvernement de la CAQ, ont rencontré les acteurs, ont plaidé leur cause avant la décision de la caisse? Je pose cette question-là. Ça serait dommage d'apprendre que c'est le cas. Mais je ne le sais pas et j'aimerais le savoir.

Journaliste : Mais il y a au moins un Québécois qui est gagnant dans cette histoire-là.

M. Bérubé : Oui, mais paie-t-il vraiment ses impôts au Québec?

Mme Fletcher (Raquel) : Can we hear your reaction to the plan for the second wave yesterday, your reaction to the Government's second wave plan?

M. Bérubé : Second wave? Well, we have a good moment, this afternoon, to ask tough questions to — it's Premier, right, it's Premier — Premier Legault about the way he runned the pandemic, first phase… first wave. I think we have a good evaluation to do about what already happened. And a sign of the failure of the system and of the Government as well is that they decided to fire the Minister of Health, Danielle McCann. Why they decided to do that? She wanted to stay, it's pretty obvious. You saw her when they shuffled the Government, she wanted to stay, I'm pretty sure of that. And they decided to move her, and she is not happy, I can tell. So, when you decide to fire a Health Minister, I don't know what to add to that. It seems to me that they... seems they failed.

And I don't like when the Premier said that there is a win and there is a loss. The win is that, now, people are cautious and wearing masks. And the loss is: Oh! by the way, we lost more than 5,000 people. I don't like this kind of…

Une voix : ...

M. Bérubé : ...there you go, those kinds of comparisons. So, it's a big loss and it's not over yet. So, I'm going to ask some tough questions and short questions to the Premier this afternoon. You might be surprised about some of the questions. And just watch me.

Le Modérateur : Dernière question?

Des voix :

M. Bérubé : C'est bon, tout le monde?

Des voix : Oui.

(Fin à 9 h 14)

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