L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Le mardi 1 septembre 2020, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quatre minutes)

La Modératrice : Bonjour, bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole, tout d'abord, Ruba Ghazal, responsable en matière de transition écologique, suivi de Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire. Vous pourrez poser vos questions par la suite.

Mme Ghazal : Alors, bien, bonjour, tout le monde. Je vais commencer par parler du projet de la cimenterie McInnis. C'est rare qu'à Québec solidaire vous allez nous entendre dire ça, mais aujourd'hui, sur ce projet-là, nous sommes d'accord avec M. Legault. La cimenterie McInnis est un puits sans fond de gaspillage d'argent public, et plus aucun sou public ne devrait plus être mis dans ce projet polluant. Et d'ailleurs j'invite le premier ministre François Legault à prendre d'excellentes notes pour le projet GNL Québec qui, lui aussi, est un projet polluant et n'est pas un projet d'avenir. Dans quelques années, on va se retrouver exactement dans la même situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui avec la cimenterie McInnis.

Bon, ce projet, c'est un fiasco du début jusqu'à la fin, un fiasco économique, écologique, hérité par les mauvaises décisions et le manque de vision du Parti québécois et du Parti libéral du Québec. Cela dit, c'est très important de ne pas abandonner la région de la Gaspésie et ses travailleurs. C'est pour ça que tout l'argent public doit aller dans un fonds de diversification économique pour soutenir la région, pour soutenir ses travailleurs. C'est ça aussi, le nationalisme économique. Donc, voilà.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Ruba. Pour ma part, j'aimerais vous parler de deux amendements que je vais déposer ce matin en commission parlementaire. Ça fait des années que Québec solidaire mène la bataille pour améliorer l'accès aux soins de santé dentaire pour les Québécois et les Québécoises. On a fait campagne sur ce thème, en 2018. C'était une de nos promesses électorales phares, améliorer l'accès aux soins dentaires pour les familles du Québec.

Et pourquoi? Pourquoi est-ce qu'on a fait de ça une priorité, en 2018? Parce que le Québec a un des pires bilans, un des pires bilans au Canada en matière de soins dentaires. Nos jeunes ont plus de caries que dans le reste du Canada. Nos aînés ont plus de problèmes dentaires que dans le reste du Canada. Il faut mieux prendre soin de nos dents au Québec, c'est pour ça qu'on en a fait une priorité lors de la dernière campagne électorale, et, aujourd'hui, Québec solidaire va remplir cette promesse électorale en déposant deux amendements en commission parlementaire.

Le premier amendement va avoir comme objectif de donner plus d'autonomie aux hygiénistes dentaires. Pourquoi? Parce qu'une des clés pour améliorer la santé dentaire des Québécois et des Québécoises, c'est la prévention, c'est le dépistage, et les mieux placés pour faire ça, ce sont nos hygiénistes dentaires. On va donc… Je vais donc déposer un amendement pour émanciper les hygiénistes dentaires de la tutelle des dentistes, leur permettre de travailler en CHSLD, travailler dans les écoles, dans les CLSC, sans supervision d'un dentiste pour faire des nettoyages dentaires. Ça va faire sauver de l'argent public au Québec et ça va améliorer les soins de santé dentaires pour les familles québécoises.

Le deuxième amendement que Québec solidaire va déposer, c'est un amendement qui vise à ce que la Régie de l'assurance maladie du Québec, donc la RAMQ, couvre les soins qui sont dispensés par des hygiénistes dentaires. On ne devrait pas avoir à débourser de sa poche, au Québec, pour se faire nettoyer les dents, c'est la moindre des choses. C'est le premier pas à faire pour instaurer éventuellement une réelle assurance dentaire publique et universelle, comme le propose Québec solidaire.

À Québec solidaire, quand on fait une promesse, ce n'est pas des paroles en l'air. Quand on dit qu'on va faire quelque chose, on le fait. C'est ce que je vais faire aujourd'hui en commission parlementaire, et j'espère que la ministre McCann, qui est une ancienne ministre de la Santé maintenant responsable des ordres professionnels, qui connaît donc bien le dossier, j'espère qu'elle va être ouverte, qu'elle va accepter nos amendements pour qu'on fasse un pas vers une meilleure accessibilité aux soins dentaires pour les familles du Québec qui en ont besoin.

Je vous rappelle, en terminant, qu'au Québec il y a une personne sur quatre qui n'a pas accès à des soins dentaires pour des raisons financières. Dans un pays aussi riche que le Québec, où on a fait le choix d'avoir une santé publique, c'est une statistique gênante. À Québec solidaire, on a dit qu'on s'attaquerait à ce problème-là, c'est ce que je vais faire aujourd'hui.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions. Je vous demanderais de vous concentrer à une question, une sous-question puisqu'il y a un autre point de presse juste après nous. Merci. Est-ce qu'il y a des questions en français?

Mme Senay (Cathy) : Bien, moi, j'en ai, là, en français puis en anglais. Ça fait que…

La Modératrice : Vas-y, Cathy.

Mme Senay (Cathy) : Mme Ghazal, moi, j'aimerais juste comprendre votre raisonnement par rapport à la cimenterie McInnis. Le PQ, encore hier, disait : Il faut investir, il ne faut pas que ça aille à des intérêts brésiliens, comme c'est la possibilité. Mais comment vous, vous faites pour vous assurer que les jobs vont rester? C'est archi-important pour cette région-là, la cimenterie.

Mme Ghazal : En fait, comme je le dis, c'est vraiment un mauvais projet, là, dès le départ. On n'aurait jamais dû le faire. Cela dit, on se retrouve aujourd'hui dans cette situation-là à cause de mauvaises décisions. Maintenant, la Caisse de dépôt et placement du Québec, nous, on l'invite fortement de favoriser des acheteurs québécois, des acheteurs, donc, du Québec, puis de garder la cimenterie McInnis au Québec. C'est ce qu'on l'invite à faire. Mais ce que je suis en train de dire aujourd'hui, le message fondamental, c'est : plus aucun argent public dans ce projet, dans la cimenterie McInnis, un fiasco économique et écologique.

Mme Senay (Cathy) : Jusqu'à quel point l'intervention du gouvernement doit s'arrêter là si, dans l'est du Québec, ça représente un outil de développement, une stabilité pour la région?

Mme Ghazal : Écoutez, quand il y avait la discussion sur le projet de la cimenterie McInnis, on disait 400 emplois. Aujourd'hui, ce n'est même pas le quart de ces emplois-là qu'on a. Donc, les promesses n'ont même pas été tenues. Puis ce n'est pas après la cimenterie McInnis, point de salut, là, il y a d'autres emplois, et c'est pour ça qu'on dit que l'argent public ne doit aller que... doit aller dans un fonds de diversification économique dans la région. Il est possible d'avoir des emplois locaux dans la région, issus du milieu et qui vont être péreins, qui vont durer dans le temps, alors que ces projets-là, un jour ou l'autre, là, les travailleurs dans cette cimenterie-là, ils vont être abandonnés. Bien, il faudrait dès aujourd'hui penser à ces gens-là puis ne pas les abandonner.

Mme Senay (Cathy) : Je vais... d'abord en français, puis après j'irai en anglais. M. Legault hier partageait ses inquiétudes par rapport à un relâchement. Vous, vous voyez ça comment à partir de maintenant? Est-ce que c'est un message qui est nécessaire et bien reçu par les Québécois ou on en demande trop?

M. Nadeau-Dubois : Le relâchement, je pense que tout le monde le constate. Tout le monde, je pense qu'on le voit dans notre vie quotidienne. Bien sûr, moi, je n'ai pas accès aux données de la Santé publique auxquelles M. Legault a accès, mais je le vois autour de moi, je le vois dans ma circonscription, à Montréal, à Québec, il y a... on sent un certain relâchement, puis, en effet, c'est un problème.

Puis je comprends M. Legault de rappeler les consignes de santé publique aux Québécois, aux Québécoises. Puis, moi, mon travail, c'est de faire la même chose, de dire : ces consignes-là, elles ne sont pas mises en place pour nous achaler, elles ne sont pas mises en place pour nous rendre la vie difficile, encore moins pour nous opprimer, c'est des consignes qui sont là pour nous protéger, puis il faut penser au bien commun.

Quand on se sent agacé, il faut se rappeler pour qui on fait ça, puis moi, quand je me sens agacé par mon masque, je pense à mon grand-père, je pense à ma grand-mère, je pense aux aînés autour de moi, puis, je me dis, oui, c'est agaçant, mais c'est pour ces gens-là qu'on fait ces efforts-là, pour les plus vulnérables au Québec, pour les aînés, dont on a besoin. Puis, moi, c'est l'appel que je lance aujourd'hui au nom de Québec solidaire.

Mme Senay (Cathy) : Pour les soins dentaires, est-ce que c'est surprenant encore de constater qu'au Québec on a un pas de recul par rapport à d'autres provinces canadiennes? Et vos amendements, en quoi ça peut aider les dentistes qui ont souffert pendant la COVID?

M. Nadeau-Dubois : D'abord, sur votre première question, c'est... Quand on a créé l'assurance maladie au Québec, on a oublié une partie du corps. On a oublié que la santé dentaire, ce n'est pas juste esthétique, ce n'est pas juste pour le plaisir, là, c'est important. Puis des problèmes de santé dentaire peuvent découler d'autres problèmes de santé chroniques. Donc, il faut boucher ce trou qu'on a laissé dans notre réseau de la santé publique. C'est ce qu'on... c'est la bataille qu'on mène depuis des années à Québec solidaire. On a été une des premières formations politiques à en parler. Par la suite, d'autres partis se sont réveillés puis se sont mis à en parler, mais on a été les premiers à mettre cet enjeu-là sur la mappe. Puis ce qu'on va faire aujourd'hui, c'est déposer des amendements pour essayer de convaincre la ministre McCann, qui connaît bien le dossier, de faire un premier pas. Ça ne réglera pas tous les problèmes, mais de faire un premier pas vers une assurance dentaire publique et universelle…. Et l'objectif de nos amendements, c'est n'est pas d'aider les dentistes, c'est d'aider les familles québécoises qui, en très grand nombre, n'ont pas les moyens de soigner les dents de leurs enfants puis leurs propres dents. Puis, c'est ça, c'est un problème. Un Québécois sur quatre n'a pas accès aux soins dentaires pour des raisons financières. C'est inadmissible dans un pays où on prétend avoir choisi un système de santé public.

La Modératrice : ...

M. Robillard (Alexandre) : Oui, pour la cimenterie Port-Daniel, qu'auriez-vous fait, vous, pour la Gaspésie avec 500 à 700 millions, là, qu'on va perdre, sans doute? Qu'auriez-vous fait à Québec solidaire? Un gouvernement de Québec solidaire, qu'est-ce qu'il aurait fait pour la Gaspésie?

Mme Ghazal : Bien, c'est beaucoup la même question qui se pose pour beaucoup de régions. Souvent, dans notre vieille mentalité ou nos vieux réflexes, c'est d'investir dans des grosses patentes, dans des grosses entreprises industrielles, dans des secteurs du XXe siècle. Par exemple, le ciment, là, ce n'est pas de la haute technologie. Oui, il peut y avoir de l'innovation, etc., mais ce n'est pas un secteur d'avenir. La même chose pour GNL Québec avec le gaz liquéfié. Ça aussi, c'est n'est pas un secteur d'avenir quand on parle des changements climatiques.

Donc, c'est vraiment... des fois, il y a des... par exemple, si je prends l'exemple — là, c'est la Gaspésie — il peut y avoir un sommet sur qu'est-ce qu'il y a dans la région, tout le monde, qu'est-ce qui peut être fait, dans quel secteur de l'économie on devrait investir, puis que ça soit le plus diversifié possible et ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. Avec tout cet argent-là qu'on a perdu, là, de 615 millions, puis là, plus que 700 millions, on aurait pu créer bien plus d'emplois et qui auraient été restés, dans le futur. Donc, il faut que ça soit des projets qui s'inscrivent dans l'économie locale, dans la région, et non pas des projets avec des investisseurs étrangers ou qui viennent d'ailleurs, qui ne sont pas inscrits... qui ne viennent pas... qui ne sont pas issus des communautés.

M. Robitaille (Antoine) : Oui, mais, qu'est-ce qu'on ferait dans l'avenir? On ne ferait plus de ciment? Est-ce qu'on ne va pas avoir besoin de ciment pour réparer... Je peux comprendre pour le gaz, là, il pourrait être remplacé par autre chose peut-être, mais pour le ciment?

Mme Ghazal : Bien, écoutez, c'était écrit dans le ciel que ça allait être vendu parce que, de la façon que ça fonctionne dans le monde, là, dans l'industrie du ciment, c'est juste des monopoles qui n'aiment pas quand d'autres personnes le voient et quand d'autres acteurs viennent jouer dans leurs platebandes. Et donc c'était inscrit dans le ciel que ça allait arriver.

Nous, ce qu'on dit, c'est : Est-ce qu'on peut diversifier l'économie, voir peut-être... Ce projet-là, il y a une autre chose aussi qui avait été mal fait par le Parti québécois, ils auraient dû avoir la décence de faire un BAPE, par exemple, pour voir qu'est-ce qui aurait pu être fait. Même ça, ça n'a pas été fait.

Donc, c'est de consulter les gens dans la région puis de voir quels projets d'avenir dans lesquels on doit investir et non pas de l'imposer avec des fonds d'investissement puis d'imposer des projets qui viennent d'en haut.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : ...

M. Nadeau-Dubois : Mais peut-être, juste avant, sur la question de M. Robitaille, à Québec solidaire, lors de la dernière campagne électorale, on avait fait une proposition concrète de développer un secteur en particulier qui est un secteur d'avenir, qui est celui de la biomasse forestière. Beaucoup de nos régions au Québec dépendent du secteur forestier. C'est un secteur qui n'a pas que des impacts environnementaux positifs, c'est le moins qu'on puisse dire. Or, c'est un secteur où il y a moyen de faire du développement économique intelligent et durable.

Et nous, on avait fait une proposition assez ambitieuse vraiment de miser sur le développement d'un secteur de la biomasse forestière fort au Québec. Ça pourrait créer des bons emplois, par exemple, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, où on essaie de placer la région devant le dilemme GNL Québec ou rien. Ça pourrait aussi créer des emplois en Gaspésie, ça pourrait en créer en Mauricie, ça pourrait en créer dans bien des endroits au Québec.

Donc, il faut sortir de la vieille logique, puis Ruba l'a très bien dit, où on nous dit : C'est soit des mégaprojets polluants soit le chômage. Ça, là, ça n'a pas d'allure de mettre des régions devant ce choix-là.

M. Robitaille (Antoine) : On brûle du coke de pétrole, là, si je ne m'abuse, dans la cimenterie. La promesse, c'était de brûler justement de la biomasse. Est-ce qu'au moins... est-ce que ça serait une consolation si les prochains propriétaires respectaient cette promesse-là?

M. Nadeau-Dubois : Ma compréhension, c'est que c'était un projet, en effet, d'intégrer un petit pourcentage de biomasse forestière pour substituer au coke de pétrole. C'est mieux que rien, mais le projet McInnis, même timidement amélioré par ça, ça reste un mauvais projet.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Well, it's about the same topic. The fact that... I can... both of you, the fact that, yesterday, Mr. Legault was clear... to invest more into McInnis. But, anyhow, the PQ says: No, we have to keep those jobs... So, what do you think?

Mme Ghazal : It's very important, for this project, Ciment McInnis, not to put any public funds inside it because it's an economical and ecological fiasco. It's a bad project.

Now, what we need to do, even if it's… Of course, we invite la Caisse de dépôt et placement du Québec to privilege a Quebecker buyer. For sure, this is what we told them so it will stay for Quebeckers, but no public fund should go into this bad project and… So, that's it. This is what we are saying. If it's Quebecker, yes, it will be good, but no more public fund.

Mme Senay (Cathy) : …biomass, but would that be a solution for McInnis?

M. Nadeau-Dubois : Well, that was an example to just illustrate the general fact that it is not true that the only dilemma we have is between huge and environmentally damaging projects and unemployment. There are other alternatives for the regions of Québec. That's true for the Gaspésie, that's also true for the Saguenay—Lac-Saint-Jean in the case of GNL Québec. So, that was just a general example to illustrate that we have to get out of that logic where we put all regions and hundreds of workers between this impossible choice, between futureless industries and unemployment. There are alternatives to that type of economical development.

And that's why what Québec solidaire is saying today is something you will not hear us say a lot when it comes to the environment. We agree with François Legault and we agreed with him when we were, both, in the opposition. We still agree with him now that he is in power. And the Parti québécois and the Parti libéral du Québec should be ashamed of this economical and ecological fiasco.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 20)

Participants


Document(s) associé(s)