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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Priorités en vue de la rentrée parlementaire

Version finale

Le vendredi 11 septembre 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures six minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à toutes et tous. Le premier ministre, François Legault, et le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, arrivent tout juste d'une rencontre de leur groupe parlementaire, celui de la CAQ. Ils s'adresseront à vous, après quoi ils prendront vos questions. M. le premier ministre.

M. Legault : Je vais enlever mon masque comme il faut pour ne pas faire un Marc Labrèche de moi-même.

Donc, bonjour, tout le monde. Écoutez, effectivement, on vient de terminer un caucus, toute l'équipe du gouvernement, les 76 députés de la CAQ, une partie ici, à Québec, mais une partie aussi en vidéoconférence parce que, bon, évidemment, on est trop à la CAQ pour être tous dans la même salle. Donc, ce n'est pas idéal, mais, quand même, j'ai quand même senti que les gens ont hâte de revenir, avaient hâte de se voir. Moi, j'étais content aussi de les revoir. Évidemment, on a, avec 76 députés, des gens qui viennent des quatre coins du Québec, qui nous ont amené beaucoup de questions, beaucoup de commentaires, les préoccupations des Québécois. Puis essentiellement, bien, deux préoccupations importantes actuellement, c'est la santé; l'autre côté, l'économie, retrouver les emplois qu'on a perdus dans toutes les régions du Québec.

Mais ce qu'on s'est dit, c'est que, si on veut revenir à une vie normale, si on veut relever des défis comme celui de l'économie, bien, il y a comme un prérequis, il y a une espèce de condition première qui est d'avoir le contrôle de cette pandémie, là, d'arrêter la propagation du virus le plus possible.

Puis évidemment, là, puis je le répète encore une fois, c'est une responsabilité qui est partagée, que j'ai besoin de partager avec tous les Québécois. Moi, j'aurais beau mettre en place toutes les mesures possibles, puis notre gouvernement, puis notre ministre de la Santé, puis notre ministre de la Sécurité publique peut mettre toutes les amendes, puis les règlements, puis les consignes, il reste qu'on a besoin de la collaboration des Québécois. On le sait, une grande partie des cas de transmission, ça se passe dans les maisons. Donc, on ne peut pas commencer à aller vérifier tout ce qui se passe dans toutes les maisons du Québec.

Donc, je fais encore un appel aux Québécois, Québécoises. On ne peut pas faire des gros partys à l'intérieur et ne pas respecter la distanciation sociale puis le port de masque. C'est comme ça, là, que le virus se propage malheureusement trop depuis quelques semaines. Donc, vraiment, tous les Québécois, là, on a une responsabilité, là, c'est prévenir une deuxième vague. On ne peut pas dire qu'on est dans une deuxième vague. Il y a eu une augmentation, mais on n'est pas dans une deuxième vague. Si on ne veut pas arriver à cette deuxième vague, bien, il faut que ça soit la première responsabilité de tous les Québécois.

Et franchement, c'est la seule importante préoccupation que j'ai parce que ça s'est bien passé. Nos écoles, ça s'est relativement bien passé dans la grande majorité de nos écoles, de nos classes. Même la reprise économique, là, qui est l'autre grand défi, l'autre grande inquiétude des Québécois, bien, on l'a vu dans les chiffres de chômage, le Québec, jusqu'à présent, a un taux de chômage plus bas qu'en Ontario puis dans le reste du Canada. Donc, notre reprise a été accélérée. Ce n'est pas terminé, mais je veux vous dire qu'on y travaille quand même très fort, là.

D'abord, Investissement Québec, je les rencontre une fois par mois, puis ils font du travail, et puis il y a eu une fusion dans chacune des régions du Québec, et puis ils essaient d'aider toutes les entreprises. On veut essayer d'aider puis de sauver toutes les entreprises. Dans certains cas, ça va être plus compliqué parce qu'il y a des changements structurels. La pandémie amène des changements structurels. Il y a des industries où ça va être plus dur, où certains emplois ne pourront pas revenir. Je pense, entre autres, au commerce de détail. Il va rester un commerce de détail très important au Québec, mais il ne sera pas aussi important en nombre que ce qu'on avait avant. Puis, on le sait, de plus en plus de Québécois achètent en ligne, ça pose un autre défi économique sur lequel Jean Boulet travaille très fort, c'est toute la requalification des personnes qui vont devoir aller dans un autre secteur. Je pense, entre autres, à toutes les technologies de l'information. C'est sûr, là, que tous ceux qui acceptent d'aller étudier en informatique, là, ils ne manqueront pas d'emploi dans les prochaines années, mais il y a d'autres secteurs aussi qui sont intéressants. Il y a des postes qui vont s'ouvrir en éducation, en santé, dans le secteur de la construction, dans plusieurs secteurs. Donc, on est en train effectivement, là, de mettre en place tout ce processus de requalification, comment on peut aider financièrement les personnes qui retournent aux études pendant un certain temps, mais c'est certain que la pandémie a amené des changements structurels.

L'autre changement qui s'est accéléré avec la pandémie, c'est que les économistes prévoient que le ralentissement des échanges commerciaux internationaux va se poursuivre pendant des mois, des années. Donc, ça veut dire, concrètement, que nos entreprises ne vont pas pouvoir compter autant sur la croissance des exportations. Mais ça ouvre une opportunité importante de remplacer une partie de nos importations par des produits fabriqués au Québec.

Donc, on va beaucoup aider… Là, entre autres, Investissement Québec est en train d'identifier les secteurs où on pourrait produire plus au Québec des produits qui, habituellement, étaient importés. Mais, là aussi, j'ai besoin des Québécois. Il faut essayer d'avoir le réflexe d'acheter québécois, donc de regarder est-ce que c'est fait au Québec, est-ce que c'est fabriqué au Québec, de privilégier les produits qui sont fabriqués au Québec.

Bon, l'autre chose aussi qu'on veut accélérer, toujours en économie, c'est toute l'économie verte, là. Vous le savez, on a beaucoup de projets de trains, tramways, camions électriques, autobus électriques. On essaie… On travaille très fort actuellement pour que le maximum de ces produits-là soient faits au Québec. Ça va nous aider dans notre plan pour réduire les GES. Puis d'ailleurs Benoit Charette va déposer, cet automne, notre plan pour réduire les GES au Québec.

Toujours en économie, évidemment, on va déposer, dans les prochaines semaines, un nouveau projet de loi qui va remplacer le projet de loi n° 61. Oui, c'est important pour l'économie, mais c'est plus aussi une question d'efficacité. On veut que tous nos projets d'écoles, d'hôpitaux, de maisons des aînés, de routes, de transport en commun, ça soit réalisé plus rapidement. Donc, Sonia LeBel va avoir l'occasion, au cours des prochaines semaines, de déposer un nouveau projet de loi. Mais l'objectif premier, c'est d'avoir un État qui est plus efficace.

Bon, peut-être un mot, en terminant, sur ma rencontre avec l'Ontario. Puis, bon, j'ai eu aussi un appel conférence hier avec les premiers ministres des autres provinces. On compte, entre autres, là, dans le secteur de la santé, en faire une grande priorité. Bon, vous avez vu que M. Trudeau a confirmé qu'il nous a offert, dans les prochaines semaines, une rencontre pour discuter du dossier des transferts en santé.

Je vous explique en quelques mots. On a une dépense, tous gouvernements confondus, qui augmente plus vite que les autres, c'est la santé, 5 %, 6 % de croissance par année. Actuellement, 21 % est financé par le fédéral, 79 % par les provinces. En tout cas, au Québec, c'est ça, les chiffres. Il faut partager ce fardeau-là. C'est un fardeau qui est croissant. Et, bien, moi, je suis content de voir que c'est une grande priorité puis que les provinces, pas juste l'Ontario, les provinces, sont prêtes à travailler ensemble auprès du gouvernement fédéral pour qu'on ait des résultats rapidement.

Donc, notre gouvernement, le gouvernement de la CAQ, est en action. J'ai vu des journalistes dire qu'on était hyperactifs. Ça me fait plaisir d'entendre ça. J'aime ça. Et ça prouve qu'on est en train de changer le Québec. Mais, si on ne veut pas briser cet élan-là, bien, c'est important d'avoir le contrôle de la pandémie. Puis, pour ça, j'ai besoin de tout le monde.

Donc, je termine en vous disant : J'ai des grandes ambitions pour le Québec puis les Québécois, puis, ensemble, je suis convaincu qu'on va réussir. Merci.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Nous amorçons la période des questions des journalistes avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé. M. Legault, ce matin, devant votre caucus, vous avez dit : On ne va pas envoyer un policier dans chaque maison pour faire appliquer les consignes, sauf que vous allez le faire, à partir de demain, dans les bars, dans les commerces. Les policiers vous demandent, entre autres, d'avoir des guides plus clairs pour être capables d'agir. Et qu'est-ce qui va se passer avec les îles de Sorel puis des rassemblements de bateaux, alors que la Sûreté du Québec était là, n'a pas agi, qu'il y a des rassemblements dans des parcs et que les policiers n'agissent pas? C'est là le problème, non?

M. Legault : Non. Le problème de la contagion, c'est surtout à l'intérieur, donc à l'intérieur des bars, des restaurants, des commerces, du transport en commun, beaucoup des maisons, effectivement. Donc, c'est important.

Maintenant, on a un Conseil des ministres cet après-midi. On va adopter officiellement un décret qui va permettre aux policiers de donner des amendes. Bon, là, je comprends que certains syndicats de policiers voudraient qu'on soit plus clairs, là. Donc, je pense que le décret va être très, très clair. Donc, ils vont pouvoir intervenir et puis ils vont pouvoir donner des amendes. Et puis on va pouvoir, avec le DPCP, s'assurer que la contravention soit rapidement transmise et puis qu'elle doive être payée par le citoyen qui n'a pas mis son masque dans un lieu public intérieur comme un commerce.

Bon, est-ce qu'on peut en faire plus? Je reviens aux maisons. Bien, écoutez, effectivement, là, il y a beaucoup de maisons au Québec, il y a pas mal plus de maisons qu'il y a de policiers. Donc, bon… puis on ne veut pas non plus commencer à rentrer dans la vie privée des gens. Donc, je pense qu'il faut compter sur la bonne volonté des Québécois, des Québécoises et, bien, répéter, là, que c'est important. Si on veut revenir à une vie normale, il faut arrêter de voir le nombre de cas augmenter.

M. Laforest (Alain) : On est un peu sous le coup de la surprise, puis je ne sais si vous l'êtes, là, que le gouvernement fédéral n'ait pas encore versé le 19 milliards puis le 2 milliards puis qu'on vous demande un plan. Est-ce que c'est trop lent? Est-ce que ça devrait arriver plus vite? Est-ce que ça vous cause des problèmes?

M. Legault : Non. À ce que je sache, là, d'ailleurs, j'ai ça sur mon bureau, là, donc nous, on a une entente, elle va être signée. On s'est entendus puis, bon, on garde pas mal le contrôle de comment l'argent va être dépensé. Je pense qu'il reste une province à signer. Mais on a eu un appel… j'ai eu un appel, hier, avec M. Trudeau puis il nous a dit, je pense, que, d'ici la fin du mois, on devrait recevoir le chèque.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, M. le ministre. Juste, M. le ministre, il était question de parler des karaokés que vous aimez tant. Alors, est-ce que c'est interdit ou ça ne sera pas interdit, finalement? Et à compter de quand?

M. Dubé : Écoutez, le communiqué a dû être émis, si ce n'est pas déjà fait, dans la dernière heure. Alors, clairement, on a voulu clarifier ce qui, à mon sens, était déjà clair, que quelqu'un dans un bar ne pouvait pas se lever debout, ne pouvait pas se promener sans son masque. Il a fallu clarifier la question des karaokés. Pour moi, c'est clarifié aujourd'hui.

Ce qu'on a dit aussi dans le même communiqué, c'est qu'on va rendre maintenant obligatoire le registre dans les bars pour que les gens doivent s'enregistrer à la réception du bar puis de donner leurs coordonnées et tout ça pour faciliter la prise de contact et les enquêtes lorsqu'il y aura des cas d'éclosion.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, la refonte du projet de loi n° 61 qu'avait présenté M. Dubé, qu'est-ce qui change, qui le rend plus acceptable, ce nouveau projet de loi à vos yeux, là? Qu'est-ce que vous avez modifié dans ce qui ne marchait pas dans le précédent projet de loi et qui va marcher dans le nouveau?

M. Legault : Bien, d'abord, je dois être prudent. Vous avez de l'expérience, M. Lacroix, je ne dois pas faire un outrage au Parlement en dévoilant le contenu d'un projet de loi avant de le déposer au salon bleu. Donc, je vais être prudent. Mais, de façon générale, ce qu'on vient faire, c'est de préciser exactement les balises qu'on se donne pour accélérer la réalisation des projets. Bon, vous vous rappellerez que Christian avait déposé plusieurs amendements. Donc, évidemment, plusieurs de ces amendements sont maintenant inclus dans la nouvelle mouture du projet de loi. Mais, essentiellement, l'objectif demeure le même, là. C'est qu'on a à peu près 200 projets qu'on veut réaliser rapidement, et là-dedans, bien, il y a des tramways, il y a des routes, il y a des hôpitaux, il y a des écoles. Vous aviez la liste. Bien, on souhaite que ça aille plus rapidement. Ça n'a pas de bon sens, là, que ça prenne des années avant de commencer la construction.

Donc, ça veut dire… Il y a des défis du côté des expropriations. Il y a des défis du côté des évaluations environnementales. Il y a des défis du côté de toutes les approbations pour l'aménagement du territoire. Donc, sur le fond, le projet de loi vise toujours le même objectif.

M. Lacroix (Louis) : Il faut quand même que vous ayez modifié des choses s'il n'était pas acceptable la dernière fois. Qu'est-ce qui le rend acceptable maintenant? Qu'est-ce qui vous fait penser que les partis d'opposition vont être d'accord cette fois-ci avec le projet de loi? Je comprends que, là, vous allez déposer en délai. Donc, ça va vous donner davantage de latitude, là, mais…

M. Legault : Bien, plusieurs choses. Vous savez que la session du printemps a été très courte à cause de la pandémie. Donc, c'est pour ça qu'il n'était pas question d'avoir un bâillon. Je comprends… Aussi, bon, les trois partis d'opposition ont refusé d'aller en débattre en commission. Ils auraient pu le faire. Bon, là, ils vont pouvoir le faire encore.

Moi, j'ai fait la tournée des 17 régions cet été puis j'ai senti un appui, là, presque unanime, de la part des maires, des préfets, au projet de loi n° 61. Donc, je suppose que, si le Parti libéral, le Parti québécois, Québec solidaire se sont promenés sur le terrain, ils ont dû entendre la même chose que moi. Bon, je suis peut-être, d'une certaine façon, content de voir que Québec solidaire nous dit : Bien, nous, on aimerait mieux avoir un projet de loi juste pour nos projets à nous autres. Bon, on ne va pas commencer à faire les projets de chacun des partis politiques dans des projets de loi différents, là. Donc, ils reconnaissent qu'ils auraient dû au moins approuver, pour la ligne bleue, ce qu'on proposait.

Donc, moi, j'ai l'impression qu'il va y avoir une plus grande ouverture de la part des trois partis d'opposition, là, s'ils ont rencontré les maires, là. Je me suis promené beaucoup cet été, là, puis je n'ai pas entendu une personne me dire : Ça va vraiment trop vite, les projets du gouvernement, là.

M. Lacroix (Louis) : Donc, ça va passer cette fois-ci.

M. Legault : Je pense que ça va passer.

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour à vous deux. M. le premier ministre, comment est-ce qu'on peut affirmer, comme on l'a fait ce matin, que la situation est maîtrisée dans les écoles, alors qu'on lisait, voilà quelques jours, je pense, c'était dans Le Devoir, entre autres, que des orthopédagogues sont utilisés comme professeurs titulaires parce qu'il nous manque d'enseignants, quelques jours après, finalement, qu'on disait : Il faut avoir plus d'orthopédagogues pour aider les élèves en difficulté?

M. Legault : Regardez, tout est une question relative. Il manque peut-être 100, 200 enseignants au Québec, là, donc c'est quand même une petite minorité. Ce n'est pas un problème… Je voyais un journaliste dire : On a eu six mois pour régler ça. Bien, ça prend quatre ans pour former un enseignant, donc le problème qu'on a hérité de l'ancien gouvernement, on est en train… puis j'en parlais, pas plus tard que ce matin, avec Danielle McCann, avec Jean-François Roberge, depuis notre arrivée, le nombre d'inscriptions a augmenté dans les facultés d'éducation, mais ça prend quatre ans, former des enseignants. Donc, on ne peut pas les inventer, les enseignants. Ce n'est pas parfait, mais dans la grande, grande majorité des classes, bien, il y a un enseignant puis le travail se fait correctement.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous dites que pour s'assurer qu'on n'ait pas une deuxième vague, vous avez besoin de la collaboration des Québécois. Je lisais ce matin le témoignage de Québécois qui trouvent des façons d'aller se faire bronzer en Floride. Là, on voit finalement qu'il y a aussi, à Québec, des «lap dance» qui recommencent dans certains bars. À un moment donné, c'est-u un peu décourageant, tout ça?

M. Legault : Bien, écoutez, bon, on va les prendre un par un. D'abord, les gens, ils ont le droit d'aller en Floride. On ne leur suggère pas d'y aller, en Floride, puis s'ils vont en Floride, quand ils reviennent, il faut qu'ils soient en quarantaine. Donc, il y a des règles à suivre. Les danses-contacts, c'est interdit, donc, bon…

Mais c'est sûr que, pour qu'on réussisse à empêcher l'augmentation du nombre de cas, on a besoin de la collaboration des Québécois. On ne peut pas… le gouvernement ne peut pas aller s'assurer que tout se passe bien dans chacune des maisons du Québec, là.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous, messieurs. Parlons de précisions, justement… question des masques, on attend toujours votre décret, et il y a porter le masque, il y a porter le masque… Comme le dit souvent M. Arruda, il y a des gens qui le portent, mais qui le portent tellement tout croche qu'ils ne protègent personne. Au fond, ils infectent autant que s'ils ne le portaient pas.

Que devrait faire un policier dans ce cas-là si, par exemple, il porte le masque comme… mettons, si je le porte en découvrant ma bouche ou en ne couvrant pas mon nez. Est-ce qu'on est aussi exposés à des sanctions dans ce temps-là?

M. Dubé : Bien, écoutez, on va voir. J'en ai parlé un petit peu avec le Dr Arruda, avec son équipe, parce qu'on doit s'assurer, quand on parle du port du masque, qu'il est porté correctement. Ce n'est pas de l'avoir accroché à une oreille ou de le laisser dans son cou. Alors, le port du masque, c'est le port du masque pour qu'il puisse protéger.

Alors, c'est sûr qu'au cours des dernières semaines, je pense que vous l'avez vu, les Québécois, dans la grande majorité, portent bien le masque. Moi… Puis, même, je voyais des gens qui n'avaient pas l'obligation de le porter sur la rue, comme telle, qui le portaient. Ça fait que je pense qu'il faut, encore une fois, reconnaître que les Québécois ont fait un effort, je vous dirais, assez impressionnant au cours des derniers mois pour ça, là, depuis qu'on a mis le port du masque obligatoire dans le transport collectif, dans les déplacements.

Bon, maintenant, est-ce que nos policiers vont aussi s'ajuster? Puis je le répète, je pense qu'il faut se fier aux gens qu'il va être porté correctement. Puis, quand les gens… Moi, j'ai même vu sur la rue à Montréal la semaine dernière des gens qui se sont arrêtés puis ils ont dit : Écoutez, votre masque, monsieur, il n'est pas porté correctement. C'est des citoyens qui le notent. Alors, je pense qu'il faut se fier à la bonne responsabilité de nos Québécois. Puis de l'avoir rendu maintenant obligatoire puis de l'avoir… maintenant, avoir des pénalités, je pense que c'était la chose naturelle à faire. Puis on va voir comment ça évolue dans les prochains jours.

M. Bergeron (Patrice) : Sur l'enjeu des cliniques de dépistage maintenant, vous savez, elles sont très achalandées. Quel est le plan pour l'hiver? Parce que les gens ne pourront peut-être pas attendre dans leur véhicule dans des températures très froides ou même faire la file dehors dans des temps très froids. Comment vous allez organiser la mécanique pour que le dépistage se fasse rapidement puis que les gens n'aient pas à attendre soit dans leur véhicule ou soit dehors par temps très froid?

M. Dubé : J'en ai parlé un petit peu plus tôt cette semaine, là, puis je suis content que vous rappeliez… Parce que, d'un côté, on peut être contents d'avoir eu 26 000 tests, là, mercredi, plus de 26 000. Ça, je pense que c'est la bonne nouvelle. La moins bonne nouvelle, c'est qu'il y a des gens qui ont eu des temps d'attente qui étaient, pour moi, inacceptables, là, puis je l'ai dit, que c'était… Maintenant, on va faire… Notre attention va être portée sur la qualité du service que les gens reçoivent. Mais j'ai aussi expliqué qu'on veut passer beaucoup plus maintenant aux tests avec rendez-vous que sans rendez-vous. Les gens qui attendent en ce moment deux heures, trois heures, là, puis je n'ai pas eu les statistiques encore, mais on a commencé à mesurer les temps d'attente… Moi, je veux m'assurer que les gens puissent passer le plus rapidement possible à des cliniques avec rendez-vous plutôt que d'aller attendre pour se faire tester.

Mais je ne vous ferai pas de faux agenda, je l'ai dit, en ce moment, on est en train de mettre une nouvelle plateforme où, du début à la fin, les gens, lorsqu'ils vont faire le questionnaire, le fameux questionnaire pour voir sur… on s'autoévalue puis si on a les symptômes… D'ailleurs, moi, ce que je vise, là, c'est que, dans les prochaines semaines, quand on va compléter ce questionnaire-là, on va avoir déjà le nom de la personne, où vous pouvez aller vous faire tester, puis d'être capables d'avoir le résultat, mais avec un rendez-vous.

Alors, on n'est pas encore là aujourd'hui parce qu'il y a encore beaucoup de gens, pour toutes sortes de raisons, qui veulent y aller sans rendez-vous. Mais je pense qu'on va être capables d'améliorer la proportion de gens qui le font avec ou sans rendez-vous dans les prochaines semaines. Puis les prochaines semaines, bien, on est encore dans le mois de septembre. Alors, moi, je me dis : À ce moment-là, on n'a pas encore l'enjeu du froid que vous soulevez, mais on va s'améliorer de ce côté-là dans les prochaines semaines.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui. Bonjour à vous deux. C'est peut-être plus pour M. Dubé, là, mais est-ce que je me trompe ou ça fait plus de sept jours qu'on dépasse le 20 cas par million d'habitants?

M. Dubé : Oui, vous avez raison, parce que c'est exactement à 170 cas par jour, si vous prenez la population du Québec, à 8,5 millions d'habitants, que vous arrivez aux 20 cas par jour. Un calcul très, très simple, là. Il faut cependant… Puis là, maintenant, je suis content de voir que ces données-là sont suivies, puis, je pense, c'est la meilleure nouvelle, parce qu'on a parlé cette semaine qu'il y avait un enjeu de communication, mais je vous donnerais deux points à préciser.

Quand on a présenté notre code d'alerte, on a bien dit que ce n'était pas uniquement le nombre de cas parce que ça, c'est dans, je dirais, la photo de l'épidémiologie, c'est-à-dire où on en est aujourd'hui, puis j'y reviendrai. Mais j'ai dit aussi que le gros point était de savoir comment le COVID évolue. Et là il faut regarder surtout, je reviens à mon exemple, qu'est-ce qui bouille en dessous de la marmite parce que souvent les gens nous disent : Il y a des cas, mais on ne voit pas plus d'hospitalisations, on ne voit pas plus de décès.

Mais je peux vous dire, puis je vais vous le répéter, puis on va travailler encore là-dessus avec les équipes de santé publique au cours des prochains jours, il y a beaucoup plus d'éclosions dans la dernière semaine que j'en avais il y a une semaine ou deux. Rappelez-vous, quand je vous parlais qu'il y avait deux, trois éclosions par jour, puis ça amenait les résultats qu'on voyait dans les 14 jours qui suivaient. Mais là on n'est pas à deux, trois éclosions par jour. On est à 10, 15 éclosions par jour dans tous nos milieux, là, que ça soit… mais au niveau communautaire, au niveau du travail.

Bon, pour répondre à votre question, on regarde le nombre de cas. Vous avez raison qu'on est rendus à plus de 20 cas, en moyenne, au Québec. Mais ce qui me préoccupe beaucoup, puis c'est pour ça qu'on a mis des zones dans le jaune qui n'avaient pas nécessairement le 20 cas… mais parce qu'on s'est dit : Oh! là, il y a plus d'éclosions. Puis je vous dirais le bel exemple de Québec, la région de Québec. La Capitale-Nationale a passé dans le jaune beaucoup plus rapidement à cause du nombre d'éclosions que du nombre de cas à une journée donnée. Ça va? Alors, c'est la combinaison de ces deux facteurs-là qui nous fait décider.

Puis vous allez voir, moi, je le souhaite fortement… Puis vous connaissez — excusez la longueur de la réponse, là — vous connaissez le cycle COVID, il est de 14 jours. Alors, moi, je vois déjà certains endroits, certaines régions où on voit le nombre de cas baisser, mais on veut s'assurer que la marmite s'est vraiment calmée. Ça va? Alors donc, le nombre de cas, je suis content que les gens y soient sensibles, mais il faut aussi regarder qu'est-ce qu'il y a en dessous, le nombre d'éclosions. Puis, ça, c'est quelque chose qu'on suit de très, très près, tous les jours, avec…

M. Legault : …juste une petite précision, par exemple, parce qu'il faut tenir compte aussi du nombre de tests, hein? On se rappelle, là, on faisait 4 000, 6 000 tests. Après, bon, on a eu de la difficulté à atteindre le 14 000 tests. Hier, là, c'est un record de tous les temps, 26 000 tests. Donc, c'est certain, plus on fait de tests, plus on a de chances de trouver des cas positifs, là. Donc, il faut quand même tenir compte du fait, là, qu'hier il y a eu 26 000 tests, là.

Mme Prince (Véronique) : Peut-être, ma sous-question par rapport à ça… Est-ce qu'à ce moment-là, on peut conclure que la courbe n'est plus aplatie? Elle est repartie vers la hausse.

M. Dubé : Bien, moi, je pense qu'elle est encore aplatie, mais le chaudron, il bouille un peu, là, hein? Si je regardais le couvercle, là, il bout un peu plus. Le point que je n'ai pas répondu tout à l'heure, puis ça me permet d'y revenir, Mme Prince, c'est vraiment que, quand on regarde 20 cas par million pour l'ensemble du Québec, c'est pour ça que depuis trois ou quatre jours, on a mis clairement sur le site Web de Québec.ca combien de cas pour chacune des régions pour que les gens soient capables de le voir. Puis on a dit : C'est un exercice de communication. J'ai des régions, en ce moment, qui sont à 40 cas par million, mais j'ai aussi Montréal qui est à 16, 17 cas par million. Alors, la moyenne québécoise est à 20. Donc, c'est ça qu'il faut suivre pour justement s'assurer qu'on comprend bien ce qui se passe.

Mais je pense que le nombre de cas par million… Puis, on le suit, je donne un exemple, en France — puis je termine là-dessus — cette semaine, ils sont rendus à 150 cas par million. Ça là qu'on ne veut pas aller. Alors, moi, si on reste à 20, 25 cas par million, même si c'était un peu notre première limite pour la zone jaune, je vous dirais que, si on était capable de rester dans cette zone-là… Et c'est pour ça qu'on met tant de communications à dire aux gens : C'est le temps, là, de se ressaisir puis de respecter les règles parce qu'à cette zone-là, on est corrects. C'est une préalerte. Ça va?

Le Modérateur : Merci. Oliver Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, M. Dubé. Je vais vous vous faire continuer là-dessus, précisément sur la région de Québec. 42 cas encore aujourd'hui, 200 pour la semaine, vous le disiez, beaucoup d'éclosions, une région qui n'a même pas un million d'habitants, là, 750 000, je ne sais pas c'est quoi, votre chiffre, mais est-ce que Québec est proche de la zone orange?

M. Dubé : Non. Non. Je veux vous donner… Moi, je dirais, on est passé peut-être d'une cinquantaine de cas au début de la semaine, on a baissé un petit peu à Québec. Mais je le répète, puis tout le monde commence à le savoir, lorsqu'on a une éclosion, ce n'est pas le lendemain qu'on a l'effet, on a l'effet sur 14 jours.

Moi, ce que je suis beaucoup, à Québec, en ce moment… Puis rappelez-vous comment vous m'avez dit que je n'aimais pas le karaoké, mais j'étais préoccupé parce qu'on a vu le fameux cas de karaoké à Québec, au Bar Kirouac, a monté à plus de 90 cas. Au début, on avait peine à croire qu'il y avait 20 cas qui venaient du karaoké. Rappelez-vous, là, il y a une semaine, 10 jours, puis là on parle de 90 cas.

Alors donc, votre question, pour Québec, était quand même liée à un certain nombre d'éclosions qui ont eu un effet sur plusieurs jours, et c'est pour ça que je pense qu'avec, je dirais, ce que fait Santé publique, de suivre ces cas-là, ces éclosions-là, je pense que… on verra dans les prochains jours, les prochaines semaines, mais je pense que Québec va se ressortir de cette zone-là, comme toutes les autres régions peuvent s'en sortir. Mais Québec n'est pas différent, là, il faut que les gens soient prudents puis suivent les conseils sanitaires.

M. Bossé (Olivier) : M. Legault, dans même pas deux semaines, vous recevez vos acolytes premiers ministres au Conseil de la fédération. Est-ce que, sachant la situation, justement, à Québec, est-ce qu'il est question ou est-ce que vous commencez à penser à déménager de ville, reporter ou le faire virtuel?

M. Legault : La rencontre qui devait avoir lieu le 24 et 25 septembre va être annulée, idéalement reportée. La raison, c'est surtout les règles des Provinces maritimes puis des territoires, les trois territoires. Entre autres, là, prenons les quatre Provinces maritimes, si les premiers ministres devaient venir au Québec, en retournant chez eux, il faudrait qu'ils soient 14 jours en quarantaine. Bon, je pense qu'il y avait une volonté de la part des autres provinces, là. Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta étaient prêts à venir, mais là je pense que ça ne serait pas correct de faire une rencontre des premiers ministres sans les premiers ministres, entre autres, des Maritimes.

Donc, on a décidé de l'annuler, la conférence en personne, mais il y aura une conférence, là, par vidéo.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour à tous les deux. M. le premier ministre, M. Dubé vient d'expliquer, bon, la marmite bout, la situation est sous contrôle. Mais quand même, depuis deux semaines, ça ne s'est pas du tout amélioré. Je sais que votre ministre a expliqué tantôt que, dans le fond, vous faites une différence entre la rentrée scolaire, qui s'est bien passée, avec la situation dans le reste du Québec, mais, quand même, les écoles ne sont pas à l'extérieur de la société. Donc, dans ce contexte-là, comment on peut justifier de permettre le retour du parascolaire, alors que la situation s'est détériorée quand même au Québec depuis deux semaines?

M. Legault : Bien, c'est juste une question d'évaluation de risque, là. On le sait, nous, on a fait le choix d'avoir des bulles par classe. Il y a d'autres endroits dans le monde qui ont des bulles par école. Puis là on dit : Bien, il peut y avoir en plus deux autres bulles. Ça veut dire que quelqu'un qui joue au football ou au basketball, bien, ça va être deux autres bulles. C'est un risque qui est calculé, qui est acceptable, selon la Santé publique, pour les écoles qui sont dans les zones vertes et jaunes.

M. Bellerose (Patrick) : Sur les médecins de famille, vous avez vu, il y a deux articles ce matin, là, donc, un Québécois qui va devoir attendre, en fait, 864 jours pour avoir un nouveau médecin. Le Devoir parlait aussi de 100 000 Québécois qui se rajoutent aux listes d'attente. Votre promesse, en campagne électorale, c'était d'avoir un médecin de famille pour tous les Québécois qui le souhaitent. Est-ce qu'on se dirige vers une promesse brisée? Et qu'est-ce que vous comptez faire pour améliorer la situation?

M. Dubé : On ne se dirige pas vers une promesse brisée. Puis juste peut-être remettre en contexte, là, puis je pourrai rendre ça, ces chiffres-là, disponible, mais, depuis le début du gouvernement de la CAQ, on a eu une progression de 6,4 millions à 6,6 millions, un peu plus, de Québécois qui ont maintenant un médecin de famille. Et ça, cette progression-là, elle a été constante jusqu'au début de la pandémie.

Bon, ce qui est arrivé à la pandémie, puis vous vous en souvenez, et ma prédécesseure a fait une très bonne négociation avec les médecins, avec les omnis, c'était de dire : Assurons-nous qu'un Québécois, qu'il soit inscrit à un médecin de famille ou pas, va pouvoir appeler soit dans une clinique médicale ou un GMF sans égard s'il soit inscrit ou pas. Et ça, c'est sûr que ça a changé la donne parce que, pendant trois, quatre mois, n'importe qui pouvait appeler, qu'il soit inscrit ou pas.

Alors donc, je pense qu'on a pris la bonne décision, puis on a décidé à ce moment-là de laisser tomber les fameuses clauses d'assiduité parce qu'on voulait que le médecin ne se préoccupe pas que ça soit un de ses patients ou pas, mais on voulait qu'il réponde au téléphone. Alors, je pense que ça explique pourquoi il y a eu le plafonnement. Et c'est ce qui fait, à mon avis, qu'il y a eu une augmentation de ce qu'on appelle la liste d'attente parce que, là, il y a des gens qu'on avait commencé à régler qui se sont ajoutés sur la liste.

Bon, maintenant, qu'est-ce qui est arrivé pendant la pandémie? Puis je vais finir là-dessus. On s'est bien rendu compte que la télémédecine nous a donné un moyen coup de main parce qu'il y a des gens qui n'ont plus besoin d'aller justement à la clinique… puis d'être capables de bien se faire servir. Et on a aussi décidé, avec les représentants, avec le Dr Godin, de la FMOQ, de s'assurer qu'on allait travailler très fort dans les prochains mois sur ce qu'on appelle régler les cas en 36 heures. Un Québécois devrait être capable de se faire servir en 36 heures. Et ça, c'est le début de la capitation.

Maintenant, on est en train de mettre un logiciel en place, que le Dr Carmant… a la responsabilité, avec RVSQ, Bonjour-santé, pour être capables justement de voir ce qu'on a appris et avec la télémédecine et avec le GMF qui sert de porte d'entrée… et pas uniquement d'avoir un médecin par patient. Je pense qu'on va avoir probablement beaucoup mieux d'ici la fin de notre mandat parce que justement on va tenir compte de ce qui est arrivé pendant la pandémie.

Alors, moi, je… Non seulement on va respecter notre engagement, mais je pense qu'on va faire mieux. Mais là, en ce moment, cet automne, on a besoin de rattraper un peu ce temps perdu là. Mais on l'a fait pour la bonne cause. On voulait que les patients soient répondus rapidement, puis je pense qu'on a eu les accommodements nécessaires pour le faire.

Le Modérateur : Justement, l'auteure de l'article cité, Isabelle Porter du Devoir.

M. Dubé : Bonjour.

Mme Porter (Isabelle) : Vous dites que vous allez respecter votre engagement. Vous parlez, là, que tous ceux qui souhaitent avoir un médecin de famille en aient un?

M. Dubé : Oui. Je pense que ce qu'on peut faire, puis je ne voudrais pas aller dans le détail parce qu'on est en train de le discuter avec les représentants de la FMOQ, c'est comment on peut respecter cet engagement-là à l'intérieur des ententes avec le GMF aussi, parce que, vous savez, un médecin puis un patient ou un groupe de médecins avec les mêmes nombres de patients qu'on est capables de donner… Puis je pense que l'engagement qu'on a donné, c'était aussi de répondre à l'intérieur de 36 heures, et on a vu qu'on est capables de le faire durant la pandémie.

Donc, c'est sûr qu'en ce moment on est en discussion pour être capables de voir comment on peut respecter cet engagement-là. Puis je ne voudrais pas qu'on attende deux ans. Je voudrais qu'on le fasse le plus rapidement possible. Alors, on est en discussion avec la FMOQ là-dessus pour être capables de voir comment on va pouvoir le réaliser plus rapidement.

Mme Porter (Isabelle) : Si je peux me permettre, la FMOQ soutient que ça ne sera pas possible de donner des médecins de famille à tout le monde qui le souhaite parce qu'il manque entre 800 et 1 000 médecins de famille. Est-ce que c'est vrai, selon vous? Est-ce que vous partagez cette vision-là?

M. Dubé : Bien, moi, je vous dirais, comme je dis souvent, qu'on est en négociation avec la FMOQ. Et, quand on aura réglé nos engagements, quand on aura discuté avec eux comment on peut respecter nos… Mais je vous dis que ce qu'on a vu avec la pandémie, on est capables de faire les choses différemment. Puis ce qui est important, c'est que nos patients soient vus à l'intérieur de 36 heures.

Mme Porter (Isabelle) : Un des problèmes qui est soulevé par le manque d'accès à un médecin de famille, c'est notamment en termes de prévention des cancers, la santé… les problèmes chroniques des gens qui ont plus de 70 ans. Qu'est-ce que vous dites aux gens qui ont plus de 70 ans puis qui font bien attention à la COVID, mais qui sont inquiets par d'autres problèmes de santé, qui n'ont pas de médecin de famille? Qu'est-ce qu'ils peuvent attendre du gouvernement, là, à moyen terme, là, comme soutien en santé?

M. Dubé : Bien, écoutez, Mme Porter, je pense que tout le monde réalise qu'on a eu une situation de crise mondiale qui a brassé un peu nos différents critères puis on a… je le comprends qu'on a des listes d'attente puis tout ça. Mais je vous dirais en même temps, là, que, là, les choses se sont calmées un peu. On a repris nos négociations avec la FMOQ. Moi, je vous dirais, donnez-nous un petit peu de temps pour qu'on puisse trouver un terrain d'entente avec eux, là, dans les prochains mois, là.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. J'aimerais vous entendre, M. Dubé, au sujet de la liste des cas dans les écoles qui a été retirée temporairement de votre site Web hier. Avez-vous une idée de quand elle va être remise en ligne? Et puis comment ça se fait qu'après… avec une première vague derrière la cravate, on ne soit toujours pas capable, là, d'aller chercher des chiffres qui sont exacts?

M. Dubé : Bon, je vais répondre en trois temps, mais je vais être tout à fait transparent. Premier enjeu qu'on a rencontré, il faut se rappeler qu'il y a 3 000 écoles, et on a commencé à faire… on a demandé à chaque direction d'école de remplir… Ça veut dire 3 000 questionnaires tous les matins pour être capable d'avoir l'information.

Je vous… avec du recul, là, avec tout ce que les directions d'école, les secrétariats avaient à faire dans une rentrée avec des cas COVID, avec tout ça, je pense que c'était mission impossible puis le principal enjeu qu'on a rencontré, ce qui faisait que nos listes, pour moi, n'avaient pas la qualité de ce qu'on s'attendait, c'était que 10 %, 15 %, 20 % des écoles les remplissaient à tous les jours.

Donc, on n'avait pas la bonne information. Puis moi, d'aller mettre de l'information qui n'est pas de qualité, j'aime mieux avoir pas d'information. Par contre, il faut se rappeler que ce qui était important puis qui était notre engagement, ce que le ministre Roberge avait dit, c'est que chaque parent allait être contacté pour savoir s'il y avait un cas d'éclosion dans son école ou dans la classe de son enfant. Et ça, on a respecté cet engagement-là et c'est pour ça que je pense qu'on a été capable d'informer les parents puis les enfants, ce qui était notre mandat, puis là il faut trouver la façon de revenir, dans les prochains jours, avec une liste.

Parce que la Santé publique fait son travail, puis là on est en train de dire : Comment on peut demander à la direction d'école… puis je vous donne un exemple pour être très concret. Est-ce qu'on pourrait demander aux directions d'école de remplir ce questionnaire-là une fois par semaine? Parce que le point qui est important, c'est que les enfants ont été avertis, mais, en même temps, si… Puis je pense que, même, on a discuté avec Mme Elliott, là, qui est ma contrepartie en Ontario, cette semaine, puis ils ont le même enjeu. Ça fait qu'on en a discuté puis on a dit : Est-ce que, peut-être, une fois par semaine viendrait donner l'information plus générale aux parents que leur école se situe là? Mais ils ont déjà été informés.

Alors donc, je vous dis, on est en train d'essayer de trouver ça, puis nos gens, là… je sais qu'il y a des rencontres en fin de semaine là-dessus, entre la Santé publique et l'Éducation, pour trouver cet accommodement-là. Mais j'aimerais rassurer les parents. C'est que, s'il y a un cas dans une école, les parents sont informés, puis ce sera à nous de trouver la bonne façon, dans les prochains jours, d'avoir une liste, là, qui a l'intégralité de l'information.

M. Carabin (François) : Merci. M. le premier ministre, je parlais de la première vague. Bon, ça va faire… bien, en fait, ça a fait à peu près six mois que la pandémie est arrivée au Québec. Avec 5 700 morts au Québec, est-ce que vous avez prévu une façon d'honorer leur mémoire, peut-être un deuil national ou…

M. Legault : On travaille là-dessus. On a le protocole, là, puis, entre autres, Stavros Mourelatos… il va dire que je n'ai pas dit son nom comme il faut, mais il est en train de travailler, justement… On a plusieurs propositions puis on veut rendre hommage, effectivement, à ces personnes-là qui ont perdu la vie.

Le Modérateur : Merci. Nous passons maintenant aux questions en anglais. Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. I would like to come back to private parties, you mentioned it a little bit, off the top. That is the reason for most of the cases, and especially in Montréal area, but this is something that is very, very difficult to try to manage or prevent. What can you do? What measures do you have at your disposal to manage these private parties or how many people are going to them?

M. Legault : OK. You're right, it's not easy, and I spoke about it with Doug Ford, and they have the same challenge. Of course, the best way is to try to convince the population to respect the directives. In some cases, maybe we can eventually do something in houses, but at this point, we're not looking for that, short-term. I think that it's important that, in public places, that the directives be respected, but, at this point, I don't plan, and I don't hope to have to go in each house.

So, I'm asking the population : Please, look at the number of cases, look at the virus, it's serious, so, please, don't do big parties without respecting the directives.

Mme Greig (Kelly) : I did also want to ask a little bit about this session. In the spring, you mentioned… Obviously, it was a shortened session. Do you feel like you've lost time on, kind of, your goals and do you predict to go even faster this fall?

M. Legault : No. In fact, if you talk about Bill 61, we were planning doing something like that even before the pandemic because we promised things to the Quebeckers in 2018. And, after almost a year and a half or two years, a year and a half before… when we were before the pandemic, I saw that we needed to change laws and rules in order to shorten environmental assessments, expropriations also, in some cases.

And I think that, for the good of Quebeckers, they want to have these new rules, roads, those schools, hospitals, tramways. They want that we accelerate, I think. And I spoke about that in the different… in the 17 regions this summer, and it's unanimous. Mayors, they say it's too long. It doesn't make sense that it takes four or five years before starting the construction of a road, an hospital or whatsoever.

So, without reducing the standards, I think there are ways to reduce the delays before starting those projects. And I hope the three opposition parties, that they've listened and heard the same thing I heard this summer, which is that the population, they want those projects. They want, in Montérégie, that we enlarge route 30.

So, if you take the projects, there are about 200 projects, one by one, I'm sure that, if you ask the population, they would say : Yes, each of them, I want them as soon as possible.

Le Modérateur : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : You said in French that you cannot put a police officer in every home in Québec. We're dealing with the subtle thing of people's behavior now; the way people will act. Has the State reached the limit of what it can do?

M. Legault : Of course, the State, the Government cannot do everything. I absolutely need the collaboration of the population and I hope that… And we see that the vast majority of the population, they agree, and they respect the rules. And I'm asking these people to try to convince the small minority. But I need that everybody be responsible. The Government cannot do everything. And it's a key. If we want to keep our schools open, if we want to restart the economy, we need to keep control of this pandemic.

M. Authier (Philip) : We're coming up on six months of pandemic and you've had… and they are predictions, including in United States, that the Fall and Winter, this will continue on to some degree, nobody really knows, right? But… And this monopolises your Government quite a bit. This was not what you were elected to do. How does that make you feel when you think about your political prospects? You've got an election coming up in two years. But, I mean, you weren't elected to do this, does it disturb you that you spend so much time on the pandemic?

M. Legault : First, I'm optimistic that we'll be able to respect all our promises during the four years mandate. I'm confident of that. Of course, it's a big challenge we have in the next few weeks, but we're a lot better prepared today than we were six months ago. Remember what happened at the beginning. We had people coming back from other countries for the school break week. They infected many thousand people in our long-term care facilities, because they didn't wear masks for example. So, today, we know that it won't happen. It wouldn't happen because everybody wears masks in those long-term care facilities.

So, I'm optimistic that we'll be able to respect our goals, our promises in economy, environment, culture, health care, education. We'll be able to respect our… But, of course, we have a challenge in the next few weeks, few months. We were at 800, 1,000 cases a day in the Spring, we went down to a 100, we're now at 200. So, we have to keep it around that and lower eventually. But I don't think we'll come back to 800 or 1,000 cases a day, but nobody can be sure of what's coming next.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global News.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. There is a new study out of Laval University which shows that young Quebeckers have less respect for health instructions, health guidelines than other areas of society and also that residents of Québec City have a lower propensity to comply with those health guidelines. And the study's authors say it could be a reason why cases are on the rise in Québec City. Does that concern you?

M. Legault : We know that, especially in Québec City, freedom is important. And I've been young. I know that, when you are young, freedom is important, so I can understand. But we have, all of us, including the young people, to show solidarity. Because it's true that the young people are not at risk, so they don't feel that personally they are at risk, but they can transmit the virus to older people with very important consequences.

So, I think it's a question of passing the message, but I can understand why younger people, they feel, and they like to be free to see their friends, and have fun, and have parties. I was there, so I can understand that. But we have something that didn't happen for 100 years to have this kind of pandemic. So, everybody has to realize the importance of controlling the pandemic.

M. Dubé : Maybe the only thing that I would add, in terms of our communication to this group, is probably to better explain what is happening when they don't see the end game. The end game, we saw it more in the first wave because we saw what happened in CHSLD, and it was difficult. We saw a lot of people in hospitals. Right now, we don't see that. What they don't see is, if we don't control this, it's boiling underneath. And this is what we need to explain and that is the reason I'm giving the example and I will communicate that a lot more in the next few weeks, the number of outbreaks that we get everyday, the impact of those outbreaks.

So, what the Premier is saying, yes, we understand that it's not easy sometimes to relate to that. But, on that side, it's our job to explain that, even though you don't see the hospitals going up that way or you don't see the deaths going that way, but this is boiling underneath. And we need to control that, and the best way to control that is to make sure that we reduce the number of cases, and that's what we need to do.

Mme Fletcher (Raquel) : That kind of leads into my second question because, Mr. Legault, in French, you said that we're not in the second wave right now, things are under control. And Mr. Dubé, in French, you also explained that, yes, the number of new cases is increasing, but, at the same time, we're not seeing the same sort of numbers of hospitalizations as we were during what I guess I'll call the first wave. So, what kind of message are you trying to send to Quebeckers when you say : We're not in the second wave? Are you trying to reassure us not to panic? What should Quebeckers take away from what you were explaining about the number of new cases and the hospitalizations?

M. Legault : The only thing I want to say is the truth. We're not in a second wave, but the trend is not good, and, if the trend continues, we may come to a second wave. So that's facts.

M. Dubé : That's it, we don't want to go there.

Mme Fletcher (Raquel) : …in English what you were saying in French about the hospitalizations and the correlation?

M. Dubé : OK, no problem. If I can summarize it, COVID is a cycle factor of 14 weeks, and what we need to do is… By the time you get infected, by the time you have the virus, by the time you have contacts with people, this is where it goes from one contact to 10 people, and this is the number of contacts that we're trying to limit.

So, right now, when we have one outbreak, two outbreaks per day, that's easy to control because health people, they're inspectors, they go and make sure that they control this outbreak. The problem we have, especially in Québec city, as an example, is : when we have more outbreaks or those outbreaks are bigger, then, you can see the exponential factor. So that's the reason we need to control those outbreaks, and that's the boiling effect that I'm talking about.

We need to make sure… And I know it's difficult for not only the young people, but the population in general. They don't see that. They don't see the difficult part of controlling those outbreaks. So, we're just asking… That's what we're asking today : Make sure you follow those rules, and, if you follow the rules, well, there will be less outbreaks. We'll be able to control them, and we'll be at the bottom of that curve. That's simple, but that's what we need to do.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : You covered a lot. I'll just have two more questions, quickly. Premier Legault, how discouraging it is for you to repeat this afternoon that any types of contact dancing isn't allowed during the pandemic?

M. Legault : I knew that you would be the one asking this question.

Mme Senay (Cathy) : Happy… M. Legault.

M. Legault : It's already forbidden. So, what can I tell you more than that? It's already forbidden. So, I'll just repeat that, it's forbidden.

Mme Senay (Cathy) : But people don't get the message.

M. Legault : Yes. But like for other kind of contacts, some people, unfortunately, they don't respect the rules.

Mme Senay (Cathy) : And Mr. Dubé, with the average of… with the number of cases, even on Monday, you wrote, saying that the average for the seven days… the weekly average was 174 cases. So, we were already there. What… How confident are you that now that karaoke events are suspended, that that trend is behind us?

M. Dubé : I'll be confident by the way we control the number of outbreaks. Karaoke was an example of one person going after 90 persons, and more. So, this is the reason we say : Well, it's obvious that… You know, karaoke should have been clear, because it's a bar. And, in a bar, you don't go up without your mask, you don't talk to people when your standing up, you don't yell at the microphone. I mean, that was obvious. With precise it today, if I… just clarify that. But we just need to make sure that we control the number of outbreaks. I would just say it's easy, and one can cause a lot of damage. So, that's what we're focusing…

I think people start to understand that. People have seen their region in the yellow in the last week. They didn't like that. We heard a lot of comments on that. I think that… if that helps communication, that's fine.

Le Modérateur : Merci à vous tous. On se retrouve mardi prochain pour la reprise des travaux parlementaires.

Des voix : Merci.

M. Dubé : Merci, tout le monde. Bon week-end.

(Fin à 14 h 5)

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